Le soleil n'est pas franchement ce que Frig préfère et je pense qu'on le remarque plutôt bien. Au pire, elle mettrait de la crème solaire et elle irait se planquer à l'ombre. Même si malgré ça le « syndrome de l'écrevisse » faisait surface, elle pouvait toujours se cacher chez elle des semaines durant le temps que les coups de soleil se dissipent. D'ailleurs, elle ne savait pas ce qu'elle foutait là. Elle était là et puis point barre. Puis bon, un p'tit changement de destination ne faisait pas de mal.
Pour l'instant, Adelheid était assise au bar, à l'ombre, à boire un -second- shot de vodka. Elle ne se sentait pas vraiment à l'aise dans ce bikini noir dont le haut se noue derrière la nuque... Trop de peau exposée, sans doute... Ouais, ça doit être ça. Tant pis, elle n'était pas pudique de toute façon. Tous ses tatouages étaient visibles, elle ne cherchait pas à les cacher : des ouïes de violons dans le bas du dos, des runes nordiques tatouées à l'intérieur du bras gauche, autours des poignets et autours des chevilles (on notera que ces runes ne sont pas vraiment tatouées, elles ont juste « apparu » sur sa peau après quelques phénomènes la liant avec une certaine déesse). Puis sinon, y'a toujours ce même piercing à son nombril. Pour rester simple, ses cheveux blonds platine étaient toujours détachés, comme à leur habitude, ondulant le long de ses flancs et tombant jusqu'à ses reins. Il faut dire que niveau physique, en général, les serveuses faisaient un peu tâche à côté de la jeune norvégienne qui, on va dire, a eu de la chance avec Dame Nature. Ou alors justement, c'est Frig faisait un peu tâche, toute pâle de peau et de cheveux.
La scandinave regardait ce qui se passait sur la plage d'un air inquisiteur. Il ne valait mieux pas pour elle (enfin, surtout pour les autres vacanciers...) qu'elle ne s'approche de l'eau, de peur de transformer ce magnifique paysage tropical en une patinoire géante post-apocalyptique. Mais il était certaine d'une chose : si ça commençait à s'agiter dans le coin -dans le mauvais sens du terme-, elle serait prête à foncer dedans. Adelheid pouvait sentir son sang bouillonner. On pouvait même sentir une aura froide et pesante autour d'elle. Elle porta un nouveau shot à ses lèvres couleur rouge carmin, espérant qu'il y ait un peu d'action... Il faut bien se défouler d'une façon ou d'une autre.