Quel doux réveil ... Erwan ouvrit les yeux, encore tout chamboulé par un rêve qu'il avait fait. Les bribes de ce songe se mélangeaient à la réalité, si bien qu'il mit un moment avant de réaliser que cette voix et cette peau n'étaient pas des relents de ce songe si étranges. Il se souvenait de lumières, de couleurs, de rires et de pas qui se faisaient entendre sur les pavés ... Mais de rien d'autres.
En sentant les lèvres de Miya sur sa joue, il ne put s'empêcher de sourire. Sa main vint se poser sur celle de la jeune femme, et il tourna rapidement la tête, afin de goûter à nouveau à ses lèvres ... Ce baiser le rassura. Erwan était très anxieux, à cet instant précis. Mais ce n'était pas parce qu'il arrivait en terre inconnue, non ... Plutôt parce qu'il venait d'arriver en terre oubliée. Il l'invita à quitter l'avion, se relevant doucement, et ils furent bien vite arrivés à Orly. Une fois les bagages récupérées, il l'emmena dehors, afin qu'elle découvre ...
Paris.Il était 4 heures du matin, sur cette ville française. Enfermée dans une légére brume, le ciel encore percé de ses étoiles et bercé par la lumière d'une pleine lune bienfaisante, Paris resplendissait. Tout, ici, était endormi et reposant. On entendait, au loin, les quelques sons étouffés d'une boite de nuit, des rires, des mots hurlés au travers des ruelles. Une voiture passa, roulant avec une vitesse plutôt effarante. Erwan emmena alors Miya loin de cet aéroport, hélant un taxi en français ... De telles habitudes lui rappelait certains souvenirs, bien enfouis en lui. Il les chassa prestement.
A aucun moment, il ne quitta la main de la belle ... Si, pour lui, revoir des inscriptions françaises était quelque chose de difficile, cela devait paraître insurmontable pour Miya. Il l'invita à monter dans le taxi, et Erwan lui indiqua la direction de leur hôtel. Son coeur battait la chamade, tandis qu'il admirait silencieusement le paysage qui défilait par la vitre. Il ne se rendait pas compte que sa main, instinctivement, était venue se poser sur celle de Miya. La radio laissait entendre
une des dernières chansons de Biolay ... La mélodie le fit sourire, tout autant que les paroles. A un moment, il ne put s'empêcher de se tourner vers Miya, et à la rassurer d'un baiser aussi doux et lent, comme pour sceller une promesse, à nouveau ... Le taxi les déposa prestement devant l'hôtel, si vite qu'il en fut surpris. Habituellement, les taxis prenaient un malin plaisir à emprunter les plus longues routes ...
Tant mieux.Concernant l'hôtel, Erwan avait bien choisi : un fabuleux hôtel 4 étoiles, dans lequel il comptait bien se reposer avant de rendre visite à ses anciennes connaissances ... Les détails administratifs furent vite réglés, et les bagages confiées à un garçon d'hôtel. Le français ne pouvait s'empêcher de remercier mentalement ces personnes chargées de gérer leur confort ... Ils faisaient bien leur boulot. Ce ne fut qu'une fois affalé sur le dos, sur le lit spacieux de leur chambre d'hôtel, qu'Erwan réalisa qu'il était bien à Paris.
Cela lui coupa le souffle. Puis ses yeux tombérent à nouveau sur la silhouette de Miya ... Son souffle et ses angoisses s'estompérent.
- Demain ...Réalisant qu'il venait de lui parler en français, il se reprit.
- Demain, je t'emménerais visiter Paris ...Il avait une journée devant lui, après tout ... Avant que les ennuis ne recommencent. Le jeune homme se releva, sa main venant rechercher la sienne, l'effleurant doucement. Ses doigts caressérent le dessus de sa main, son poignet, son avant-bras ... Tandis que son sourire s'accentuait, petit à petit.
Alors, Erwan se releva, sa main venant se caler contre la taille de sa belle, étreignant le tissu de sa tenue, l'autre remontant vers sa nuque avec autant d'agilité que de finesse, s'accaparant sa présence. Il lui vola un baiser, encore, ses lèvres effleurant les siennes, et se glissant vers son oreille, pour lui murmurer, dans un sourire :
- Paris te plaît-elle ... Miya ?