( Je les ai vus en concert mercredi *o* Fabuleux ! )
Erwan avait excellement bien dormi. Pour la première fois depuis longtemps, il ne s'était pas réveillé pour fumer une multitudes de fois ... Il avait rêvé de Paris, des lumières scintillantes que cette ville arborait, le soir. Durant son songe, il se baladait dans les rues, totalement vide, cherchant à suivre une ombre, qu'il croyait être celle de Phédre. Et quand il était parvenu à attraper cette ombre, il avait réalisé que c'était Miya, et non Phédre, qui se baladait dans les ruelles. Ce choc le réveilla, pile au moment où Miya revenait vers lui pour lui voler un baiser. Il ouvrit ses grands yeux gris, éblouie par cette présence, et se laissa embrasser avec lenteur, lui répondant par un baiser tout aussi tendre.
Il réalisa quelques secondes après qu'elle s'était habillée, et fronça légérement les sourcils, presque déçu. Ainsi, elle allait repartir ... Il rejeta sa tête en arrière, réfléchissant à quelque chose à lui dire, quand il entendit son portable vibrer, dans la poche de son pantalon. D'un main, il l'attrapa, et regarda furtivement le message qui s'affichait ... Avant de hoqueter. Un message en français, qui venait tout droit de Paris. Luce, une des danseuses du club de son père, venait de lui envoyer un message qu'il ne put s'empêcher de lire. Il regarda Miya en souriant, murmurant un " Deux secondes ... " , puis se lança rapidement dans la lecture de ce message ... Erwan eut du mal à lire à nouveau en français, après plusieurs années passées au Japon. Il entendait néanmoins, à nouveau, la voix de cette femme dans son esprit. Il l'avait toujours considérée comme une sorte de mère ... Elle venait lui chanter des berceuses, le soir, ou lui raconter des histoires qui le terrifiait toujours. Et pourtant, elle n'avait que 18 ans à l'époque où il était né ... Elle devait avoir la quarantaine, maintenant.
Mais ce ne fut pas le fait que le temps passe vite qui le choqua, mais plutôt le contenu du message : le père d'Erwan était mort. Rupture d'anévrisme. Elle lui demandait de rentrer en France le temps d'un mois, pour s'occuper de l'enterrement, et du club que son pére gérait. Il n'eut pas le courage de tout lire, et posa son téléphone non loin de lui, les yeux clos. Ne te décompose pas maintenant. Il se tourna vers Miya, lui adressant un fin sourire.
- Tu comptes ... partir ?
Demanda t'il dans un murmure. Il ne parvenait même pas à cacher la déception qui pointait dans son ton, sous le choc de cette nouvelle. Il savait qu'il mettrait un temps avant de se rendre compte de ce qu'il s'était vraiment passé ... Et pourtant, il devrait prendre dés demain un avion pour Paris. Erwan chassa le stress qui occupait son esprit d'un battement de cils, tâchant de penser à autre chose, ne la quittant pas des yeux. Par pure folie, il avait envie de lui demander une seule chose, une seule ... "Viens avec moi. A Paris." Non, ce serait ridicule ... Et pourtant ... Non, ferme-la.
Il se rendit compte brusquement qu'il était en train de regarder dans le vague, un instant. Il n'arrivait pas à cacher qu'il était bouleversé par cette nouvelle ... Et si Miya se décidait à partir, ce serait presque le comble.