Pour Juliette, c’était une douce souffrance. Décatis était en train de l’humilier, et Juliette peinait à conserver les yeux ouverts. Tout son corps bouillonnait sur place, mais fermer les yeux, en réalité, était encore pire. Elle entendait les soupirs, les gémissements de sa Maîtresse, et se surprenait à mouiller davantage, salissant ses cuisses, ainsi que le fauteuil sur lequel on l’avait attaché. C’était une délicieuse torture, à laquelle elle participait volontiers, car il était vraiment très beau de voir ainsi sa Maîtresse être heureuse. Les deux jeunes jumelles la doigtaient sans hésitation, gloussant lentement, embrassant les seins de sa Maîtresse. Elle était tout simplement magnifique. On aurait pu croire que Juliette lui en voudrait de la cantonner à un rôle si ingrat, celui d’être une simple observatrice, mais la réalité était bien différente.
Juliette savait qu’elle était une soumise, et, à ce titre, elle ne pouvait pas exiger que Décatis la traite sur un pied d’égalité. Il était donc normal qu’elle prenne du plaisir avec d’autres personnes. Pour autant, Juliette ne pouvait s’empêcher de ressentir une bouffée de jalousie, car elle aussi avait, tout naturellement, envie de caresser ainsi l’intimité de sa Maîtresse, ou, en tout cas, de sentir la main de sa Maîtresse glisser contre son bouton de plaisir. Elle soupirait donc, salivant un peu sur le gag-ball, spectatrice en souffrance, excitée, dont les seins se dressaient, les tétons se durcissant pour traduire son plaisir.
*Si belle, elle est si belle…*
Décatis joua avec elles jusqu’à ce que, dans de profonds soupirs, les trois femmes ne viennent à jouir. Elle aurait tout à fait pu continuer, mais préféra arrêter là le « supplice » de Juliette… Supplice, car elle souffrait devant ce voyeurisme difficile, et cette forte frustration qui explosait en elle. Mais, d’un autre côté, pouvait-elle sérieusement se plaindre ? Elle avait vu Maîtresse Décatis jouir, elle avait vu son beau visage s’arquer, ses lèvres s’entrouvrir, ses muscles et ses spasmes nerveux trahissant son plaisir explosif. Juliette pouvait donc se féliciter d’avoir vu cette image parfaite, même si, pour autant, elle continuait à se sentir horriblement frustrée, et se dandinait lentement sur sa chaise.
« Hmmm…
- Merci pour ce moment, Décatis…
- On reviendra sûrement jouer avec toi, on t’adore déjà ! »
Totalement imprévue, cette séance allait pourtant être gravée dans le marbre. Les jumelles promirent néanmoins de tenir leur langue, et le trio laissa ensuite Juliette. Elle soupirait lentement, penchant la tête vers le bas. La boule que Décatis avait mise à hauteur de son intimité continuait à remuer, et seule la vibration de l’appareil devint le son audible dans la pièce… Ainsi que les quelques soupirs et couinements de Juliette. Impossible de se sortir de la tête l’image de Maîtresse en train de jouir, ses belles lèvres qui s’ouvraient, ses yeux qui se perdaient pendant quelques secondes… Chaque détail semblait s’être gravé dans l’esprit de la jeune Juliette, qui respirait lentement, avant d’entendre des bruits de pas.
Maîtresse Décatis revint alors, tenant dans la main un plateau-repas, et s’assit sur l’accoudoir, permettant à Juliette de sentir sa cuisse, contre laquelle ses doigts se crispèrent, cherchant à la caresser délicatement. Sa bouche fut finalement libérée, et elle respira lourdement. Elle sentait l’odeur de sa Maîtresse, délicieuse. Cette dernière ne s’était pas rhabillée, s’exhibant dans ses élégants sous-vêtements blancs, et infantilisa Juliette en lui donnant à manger. Ouvrant la bouche, cette dernière avala le contenu de la cuillère, tout en gémissant au contact des doigts de sa Maîtresse sur la sphère de plaisir qu’elle manipulait, l’enfonçant ou la retirant, l’approchant doucement de l’orgasme.
« O-Oui… Je… Je tiendrais, Maî-Maîtresse… Hmmm… »
Difficile de se concentrer ou de réfléchir, tant son esprit était embrumé par les vapeurs du plaisir et du désir.
« Vous… Vous étiez si belle, Maîtresse… Hmmm… Je… Je n’oublierai jamais votre visage… Au mo-moment de… De jouir, haaaa… »
Juliette soupirait et haletait lentement, ses lèvres tremblant nerveusement.
Si Décatis avait joui, ce n’était pas le cas pour elle, et ça se voyait !