La métempsycose... Une magie redoutable. Concevoir de tels bracelets n’appartenait pas au premier venu, et Juliette se demandait jusqu’à quel point Mélinda et sa Maîtresse avaient préparé leur coup en amont. Il fallait tout de même choisir une partenaire compatible, afin de n’entraîner aucune sensation de rejet. Juliette allait néanmoins prendre ce risque, car, fondamentalement, elle n’avait jamais cessé d’avoir en sa Maîtresse une confiance aveugle. Après tout, si elle se mettait à douter des idées de Décatis, elle ne serait pas digne d’être son esclave, non ? Juliette avait volontairement accepté l’idée d’avoir une Maîtresse, une Maîtresse dont elle était secrètement amoureuse, appréciant son calme, la passion froide qu’elle mettait dans ce qu’elle entreprenait, ainsi que sa beauté... Et, dans une mesure inédite pour elle, sa grande perversion. Elle vit donc Nylla mettre un bracelet, et Juliette mit l’autre, avant de se positionner face à elle. Rougissant légèrement, elle posa sa main sur l’avant-bras de Nylla, qui fit de même, amenant leurs bracelets à se heurter, des joyaux brillants apposés sur chacun des bracelets se touchant.
«
Ça fait bizarre, hein ? Maîtresse m’a fait subir bien des choses, mais jamais encore ça... -
Allons, nous sommes là pour veiller sur vous deux. »
Juliette rougit doucement, puis Nylla se pencha. Leurs yeux ne cessèrent de s’observer, et Nylla paracheva le rituel en embrassant la femme. Juliette frémit sous le contact des lèvres chaudes de Nylla... Qui prirent ensuite un léger goût plus humide. Elle rouvrit alors les yeux, sentant un vif courant la traverser, et papillonna du regard... En se voyant face à elle.
«
Ohh... »
Mélinda se rapprocha de « Juliette »... Ou, plutôt, du
corpsde Juliette, qui chancelait aussi sur place. Nylla était à l’intérieur de son corps, et Mélinda la posa sur une chaise, tandis que Juliette, dans le corps de Nylla, tituba également, sentant un frisson la traverser. Un élan naturel de panique manqua de la traverser, avant que sa Maîtresse ne se rapproche d’elle, et ne l’embrasse brièvement.
«
Maî-Maîtresse, je... C’est... C’est si inattendu... »
Juliette ne voyait pas quoi dire d’autre pour résumer la sensation qu’elle avait actuellement. Elle serra ensuite sa main, remuant ses doigts, et caressa son nouveau corps. Elle avait pris le corps de Nylla, et, si elle avait toujours ses souvenirs, ce corps était celui de Nylla. Un corps qui n’était pas vierge, entraîné et endurci. Elle soupira doucement sur place, avant de sentir le collier se mettre autour de son cou. Elle obéit instinctivement à sa Maîtresse, fléchissant les genoux, et, pendant que Mélinda écartait son corps d’origine, Juliette, elle, se déplaça à quatre pattes.
Elle s’était attendue à avoir du mal à contrôler ce corps, mais il n’en fut absolument rien. Au contraire, elle avait une aisance naturelle à le piloter, comme si c’était le sien... Et personne ne la regardait en haussant les yeux. Là, dans une tenue indécente, elle marchait comme une chienne, et se pinça les lèvres, avant de ressentir une furieuse pointe d’excitation. Très paradoxalement, ce n’était qu’en prenant possession du corps d’une esclave qu’elle se sentait vraiment libre ! Le moins qu’on puisse dire est que sa Maîtresse avait vraiment eu une excellente idée en agissant ainsi !
«
Maîtresse, je suis si heureuse... » glissa-t-elle quand même.
Juliette rejoignit ainsi une scène, et se retrouva dessus. C’était une scène de
bondage, et sous les regards du public, d’autres femmes étaient déjà attachées. Elle se redressa donc, et laissa Décatis manipuler son corps, lui faisant lever une jambe, et constata aussi que le corps de Nylla était incroyablement souple, car elle put sans difficulté tendre sa jambe vers l’arrière, se mordillant régulièrement les lèvres en sentant les cordes passer sur elle.
Elle se retrouva ainsi en position, bien ficelée, bras tendus, le buste en avant, révélant les magnifiques formes de Nylla, et, tout en gémissant, vit que le public commençait à grimper pour caresser et jouer avec le corps des artistes attachés sur place.
«
Maî-Maîtresse... »
Nylla soupira encore, avant de voir une femme se placer devant elle, des doigts élégants et pointus venant pincer l’un de ses seins. Sortant de ses pensées, elle rougit alors en voyant...
Izaël ! Sa sœur se trouvait là, et déplaça son autre main entre ses cuisses. Juliette soupira.
«
Très belle esclave, vraiment... Ma pauvre, vu comment tu mouilles, cela doit faire longtemps que ta Maîtresse ne s’occupe pas de toi, hein ? »
Juliette soupira encore. Elle trouvait cette situation particulièrement déstabilisante... Mais aussi très
excitante !