De toutes les Amazones, Mythilène était la plus talentueuse dans tout ce qui concernait la magie. Elle maîtrisait à la perfection les rites amazones et leur magie si particulière, et avait perfectionné ses talents en étant l’apprentie de quelques magiciens il y a des années. Il en résultait une femme forte, indispensable, qui utilisait sa magie à bien des occasions, que ce soit pour assister ses sœurs au combat, ou pour les soigner. Elle aidait les accouchements difficiles, elle luttait contre les maladies, et soignait les blessés. Si la Horde était un peuple exclusivement féminin, les Amazones n’attaquaient pour autant pas systématiquement tous les hommes. Tout dépendait des Amazones, certaines détestant profondément le genre masculin, tandis que d’autres les aimaient bien. Mythilène était dans le juste milieu. Les hommes l’indifféraient totalement. Elle avait soigné ce Nephalem parce qu’on le lui avait apporté, et parce que son serment de guérisseuse l’obligeait à soigner n’importe qui en faisant la demande, sauf si Andromaque elle-même s’y opposait. Le serment envers les Amazones était le plus important de tous les serments, et Mythilène était née au sein de ce peuple.
Le Nephalem remua, se tortilla, et finit par se réveiller. Mythilène était alors en train de mélanger des éléments chimiques, formant des antidotes, des élixirs, et d’autres potions, afin de les distribuer aux guerrières qui partiraient demain matin dans les profondeurs de Micahualca. Ce fut l’une de ses assistantes qui vit le Nephalem se réveiller, et qui se dépêcha d’aller en informer Andromaque. Elle traversa ainsi rapidement le camp. C’était une adolescente, jeune. Dans la tente, il y avait d’autres Amazones, naturellement, notamment
Calypso, qui veillait sur une femme malade. Elle était enceinte, et la traversée de la montagne l’avait énormément épuisé. L’assistante, de son côté, atteignit rapidement l’endroit où se tenait la Reine des Amazones. La fière
Andromaque était près d’une table, et venait d’entendre le rapport d’Acté. Elle regardait maintenant deux Amazones s’entraîner sur un terrain. Les épées s’entrechoquaient violemment, entrecoupées de cris de guerre, comme pour se motiver.
Sélène, la redoutable et passionnelle fille d’Andromaque, se heurtait à
Tallia, tentant de la désarmer. Le combat promettait d’être long, mais Tallia, à n’en pas douter, l’emporterait. Sélène était rapide et vive, mais, quand un combat s’énervait, elle avait naturellement tendance à privilégier l’attaque au détriment de sa défense. De plus, elle rêvait depuis qu’elle avait onze ou douze ans de triompher de Tallia, mais cette dernière était la plus talentueuse guerrière de la Horde. Une femme forte, qui parvint à percer la garde de Sélène en levant son pied, et en la frappant dans le ventre. Sélène tomba à la renverse, et roula sur le sable, avant de parer la lame de sa sœur, et de contre-attaquer en hurlant, se relevant pour frapper fort et rapidement.
«
Ta garde, ma fille, lança Andromaque,
vérifie ta garde ! -
Haaa... Haaaa ! » hurla cette dernière.
Bras croisés, Andromaque souriait légèrement, mais ses conseils n’empêchèrent pas Sélène de se recevoir une gifle, et de finir au sol, crachant du sang. Tallia tenta de l’immobiliser en se mettant à califourchon, mais Sélène, plus retorse que prévue, enfouit sa main dans le sable, et se retourna sur le sol, en balançant une giclée qui vint piquer les yeux de Tallia, perturbant cette dernière. La redoutable fille d’Andromaque en profita pour la frapper au ventre, la forçant à reculer, et se releva rapidement.
«
Gran... Grande Reine... » murmura une petite voix à côté d’Andromaque.
Tournant la tête, la Reine vit l’une des assistantes, qui lui expliqua que le Nephalem était sorti du coma. Hochant la tête, Andromaque fit signe à deux des Amazones observant le combat, à savoir
Hélène et
Tara, d’aller l’amener ici. Sans mot dire, les deux femmes s’exécutèrent, se dépêchant.
Dans la tente, Mythilène veillait à nouveau sur la femme enceinte, relevant sa température, tout en prodiguant à Calypso quelques conseils. La timide Amazone l’écoutait respectueusement, et Mythilène tourna la tête quand Hélène et Tara entrèrent dans la tente.
«
Andromaque désire s’entretenir avec le Nephalem », expliqua Hélène.
Mythilène hocha la tête. Personne n’avait répondu aux interrogations du Nephalem.
«
Il est encore affaibli, mais il devrait pouvoir marcher. -
Il a intérêt, intervint Tara.
Autrement, je lui mettrais une chaîne autour du cou, et je le tirerais à travers le campement jusqu’à Andromaque. »
Hélène aida l’Ange à se mettre debout, ne lui accordant qu’un bref regard, avant de se retourner.
«
Suis-nous. »
Elles retraversèrent le camp. Les torches brûlaient un peu plus fort dans le ciel, et les deux femmes s’arrêtèrent près d’Andromaque, faisant signe à l’homme de s’avancer. Les fillettes qui regardaient le combat passionné entre Tallia et Sélène le montraient du doigt, curieuses de voir un homme avec des ailes blanches.
«
Parle, homme, lança Andromaque d’une voix autoritaire.
Tu te tiens devant la Reine des Amazones, et elle désire savoir ce que tu faisais dans cette bibliothèque, Nephalem. »
Andromaque était debout sur une petite butte, et, pendant ce temps, le combat se terminait. Tallia parvint à parer une attaque de Sélène, et la frappa d’un coup de tête en pleine figure, la sonnant, et en profita pour la pousser sur le sol avec son pied, et mit le bout de sa lame sur sa gorge. Tallia sourit, exhibant des dents ensanglantées, et Sélène la regarda avec fureur, mais accepta sa défaite. Tallia planta ensuite son épée dans le sable, et aida ensuite Sélène à se redresser. En vertu des rites de séduction amazones, Tallia avait maintenant le droit d’embrasser la vaincue, et d’exiger qu’elle lui fasse l’amour pendant la nuit, et elle s’empara de son droit en embrassant la délicieuse fille d’Andromaque.