LUXURIA
Toute la difficulté, maintenant, était de permettre à Kiriko d’atteindre le dos de ce monstre colossal. Contrairement à elle, la sorcière n’était pas une Homuncule, et un jet de feu à bout portant lui serait fatal. Le Sergent Métallique semblait troublé, visiblement étonné de voir Luxuria toujours en train de se battre. Son programme ne devait pas comprendre, mais l’espoir, naïf, que cette donnée entraîne un court-circuit, ne se produisit pas. Il y eut un battement de quelques secondes, avant que l’ordinateur intégré de la machine ne se dise que cette femme était tout simplement très résistante, et qu’il devrait la pulvériser en morceaux pour la tuer. Kiriko, quant à elle, suggéra de passer par là où l’immense robot était entré, espérant ainsi avoir plus de place pour manœuvrer. Ce n’était pas une idée stupide. Luxuria fila sur la gauche du monstre, qui abattit son poing trop lent, encore un peu surpris de revoir Luxuria en vie. Il se retourna, et les poursuivit, ses lourds pas faisant trembler le sol. Le diable était plutôt rapide. Impossible de le distancer, surtout dans des couloirs aussi longs.
Les deux beautés entrèrent dans une pièce un peu plus grande, et Luxuria se mit alors à éternuer violemment, crachant des jets de sang violet. Elle était en train de forcer un peu trop, et son corps alchimique était mis à rude épreuve. L’Homuncule n’avait pas été créée pour le combat, mais pour le sexe. Elle n’eut que le temps de se retourner pour voir le Sergent Métallique entrer, les dominant de toute sa hauteur, furieuse créature de métal déchaînée. Elle allait devoir encore jouer avec lui, le temps que Kiriko utilise son puissant katana pour le tuer. Ses griffes frappèrent à nouveau le torse du Sergent, attirant son attention. Il tendit ses doigts, et des arcs électriques en jaillirent, tandis que ses yeux se mirent à rougir, envoyant une série d’explosions. Utilisant sa vitesse surnaturelle, Luxuria se déplaçait. La pièce était longée par des séries de colonnes à gauche et à droite, et plusieurs explosèrent sous les impacts des tirs.
«
Allez, je suis sûre que tu peux faire mieux que ça, gros tas ! »
De telles provocations étaient totalement inutiles, vu que la machine n’y était pas sensible, mais Luxuria cherchait surtout à s’encourager. Le Sergent Métallique la dominait, et son pied s’abattit alors violemment sr le sol, la renversant. Elle chuta sur le sol, et roula, évitant de justesse une explosion laser qui l’aurait désintégré. La déflagration la souffla toutefois, et elle heurta violemment un pilier, pile au moment où Kiriko parvenait à détruire quelques circuits, déréglant totalement la machine, qui se mit à agir de manière convulsive et frénétique, tirant à tout-và, provoquant de violentes et terribles explosions électriques. Ses lasers étaient activés continuellement, et des jets de feu et d’éclairs jaillissaient, tandis que la machine se mettait à trembler sporadiquement, comme si elle était agitée de spasmes nerveux.
Les deux guerrières n’eurent même pas besoin de se concerter pour décamper. Il y avait finalement eu un court-circuit, et une terrible explosion manqua les renverser, provoquant l’effondrement du couloir, dans un bruit terrifiant, qu’on avait probablement du ressentir toute la prison, l’étage du dessus s’affaissant en partie sur le leur.
«
'Faut continuer et se barrer d'ici » la haranguait Kiriko.
Luxuria n’aurait pas dit mieux. Le sol se fissurait sous leurs pieds. Le couloir dans lequel elles s’étaient battues devait être asse zimportant, car il y avait des vibrations partout. Elles continuèrent donc à courir, le sol s’effondrant sous leurs pieds. Luxuria bondit en hauteur, évitant à un moment une chute mortelle. Un énorme bloc de béton s’écrasa sur sa tête, brisant ses os. Un spectacle assez morbide eut droit aux yeux de Kiriko : la tête de Luxuria se mit à pendre devant le corps de cette dernière, avant qu’elle n’attrape ses mains. Sa tête pendait à hauteur de ses seins, désarticulée, avant qu’elle ne la remette, dans un craquement atroce aux oreilles.
«
Par l’escalier, là ! »
Un escalier filait sur leur gauche, et on voyait de la lumière. Un grondement terrifiant se faisait entendre, et elles montèrent quelques marches, s’arrêtant... En débarquant sur un mur extérieur. Luxuria s’arrêta, guère en sueur, et se retourna. Toute une aile de la prison était en train de s’effondrer sur elle-même, dans un bruit terrifiant. Elle vit des lézardes énormes sur les murs extérieurs, tandis que le passage par lequel elles étaient venues était totalement bloquée.
Luxuria s’arrêta pour observer le paysage. La mer s’étendait à perte de vue au-delà des créneaux, avec un magnifique soleil, qui se reflétait sur la mer, où on ne voyait, ici et là, que quelques bouées de navigation. À droite et à gauche, quelques récifs et falaises escarpées, tandis que, au loin, tout au fond, on observait les phares de Wallündrill.
Luxuria se retourna pour étudier Fort-Sauveur, qui était un château atypique, puisqu’il reposait au-dessus de l’eau, toute la structure étant soutenue par cinq énormes piliers : quatre piliers aux points cardinaux, et un, au centre, le pilier central, immense, étant relié aux autres par quatre ponts formant, dans ce quadrilatère, les diagonales. Si Luxuria se repérait bien, par rapport à la position du soleil, elles venaient de traverser l’aile Nord, partiellement effondrée :
Le port était visible, en contrebas, sous le gros pilier, accessible par des rangées d’escaliers en colimaçon et des monte-charges. Il y avait toute une série d’échelles, de ponts, formant une structure complexe et riche. Le savoir-faire des habitants de Wallündrill était prodigieux.
«
Il nous faut atteindre le cœur de la prison, ma beauté. »
Le vent remuait joliment leurs chevaux, et le soleil se reflétait avec délice sr la combinaison de Kiriko. Luxuria, une fois n’est pas coutume, matait encore ses fesses, devant résister à l’envie de la violer. C’était à croire que Lust en personne s’était débrouillée pour que Kiriko soit auprès d’elle !
Remarque : Le schéma n’est pas parfait, et montre, grossièrement, la structure de Fort-Sauveur. Ainsi, les ponts secondaires et les tourelles le long des murs principaux ne sont pas montrés. Le point rouge sur le schéma indique l’emplacement de Kiriko et de Luxuria.