Pour Mélinda, c’était une grande soirée qui s’annonçait. Une fois par mois, généralement, elle invitait en effet plusieurs de ses amies ashnardiennes sur Terre, dans son manoir. La dernière fois, ces dernières s’étaient amusées avec le corps d’une camarade de classe, Miyuki, et s’étaient même plutôt bien amusées. Mélinda avait néanmoins une soirée un peu plus conventionnelle en tête, dans la même mesure où elle ne comptait pas faire vivre à Hitomi le calvaire que Miyuki avait vécu, loin de là. Difficile pour elle de l’admettre, mais elle avait de l’estime pour cette simple prof. Elle était belle et très entreprenante, et Mélinda était en somme tombée sous le charme. Au point de l’inviter à sa soirée, et au point d’être sage dans ses cours. Sage comme une image. Elle s’isolait volontairement au premier rang, observant le corps d’Hitomi, ses belles formes, louchant sur ce bureau où elles avaient fait l’amour la première fois, dessinant parfois, quand elle s’ennuyait, le corps d’Hatomi dans des postures assez provocantes pour les lui remettre ensuite. Elle dessinait généralement à l’occasion des contrôles ou des exercices, les terminant généralement en quelques minutes. Mélinda était loin d‘être une idiote dans ce domaine. Elle était une vampire très intelligente, et elle restait à carreau, devenant une élève adorable. Dans les autres cours, c’était parfois un peu difficile.
Elle avait invité Hitomi ce soir, en allant il y a plusieurs jours dans le bureau pour le lui annoncer avant une longue étreinte, obtenant après ce câlin son accord. Elle avait appelé un taxi pour aller chercher Hitomi. Elle aurait pu envoyer l’une de ses esclaves, mais Mélinda n’y avait pas particulièrement tenu, ne voulant pas que cela gêne Hitomi. Dans sa longue robe dorée, Mélinda était assise sur son fauteuil, tandis que deux esclaves, des lycéennes de Seikusu, léchaient tendrement ses pieds.
*
Espérons qu’elle sera bien habillée, songea Mélinda.
Mes amies risquent d’être bien trop méprisantes autrement…*
Silencieusement, Mélinda baissa la tête vers les deux lycéennes. L’une s’appelait
Clara, une élève étrangère qui était venue à Seikusu suivre ses études. Elle descendait d’une riche famille, très stricte, et profitait de son séjour à Seikusu pour faire de nombreuses fêtes. Mélinda n’avait eu aucune difficulté à la faire chanter, quand elle s’était retrouvée dans le quartier de la Toussaint, à une fête sinistre, et à faire d’elle une esclave volontaire. L’autre lycéenne s’appelait
Shii, et était originaire du Japon. Elle suivait ses études à Seikusu, et était une lycéenne sérieuse et studieuse… Mélinda l’avait eu en lui montrant qu’elle était bien plus cultivée qu’elle, et les deux lycéennes lui étaient fidèlement dévouées. Elle les observa en souriant, jusqu’à ce qu’un autre serviteur arrive dans le salon où elle se trouvait.
«
Le chauffeur de taxi est arrivé, Maîtresse, annonça-t-il rapidement.
-
Formidable. Envoyez les deux Jumelles accueillir ma belle Hitomi. »
Mélinda regarda ses deux petites esclaves, tandis que le domestique s’excusait.
«
Allez, allez, mes petites, mettez-moi mes sandales. -
Oui, Maîtresse ! »
Clara s’exécuta, mettant à Mélinda ses belles
sandales. Elles avaient de longs lacets s’enroulant autour des chevilles de Mélinda. Les lacets étaient dorés, et particulièrement beaux. Chaque esclave s’occupa d’une de ses sandales, et elle les félicita en les embrassant. Pendant ce temps, à l’entrée du manoir, deux belles
jumelles venaient accueillir le chauffeur de taxi. On les surnommait généralement, pour les distinguer, «
Long » et «
Court », en fonction de leurs chevelures. La jumelle aux cheveux longs s’appelait toutefois Diana, et celle aux cheveux courts, Laura. Elles étaient deux anciennes mercenaires tekhanes, deux sœurs qui faisaient office de tueuses à gages à Tekhos, et étaient devenues sous les ordres de Mélinda, après avoir tenté de la tuer. Diana s’approcha d’Hitomi.
«
Nous vous souhaitons la bienvenue, Mlle Yamagashi. Mlle Warren vous attendait avec impatience. »
Laura, de son côté, paya le chauffeur de taxi, lui ordonnant de partir. Il n’y avait encore aucune voiture dans la cour, car les invitées ashnardiens n’étaient pas encore arrivés. Laura et Diana montèrent le perron menant à l’entrée du manoir. Il y avait à l’intérieur un joli hall avec un escalier intérieur en marbre, et plusieurs portes, dont un imposant lustre. L’escalier menait à deux autres escaliers, l’un partant à gauche, l’autre à droite, ainsi qu’à une porte en verre menant au jardin intérieur du manoir, jardin qui comprenait notamment une grande piscine. Le manoir prenait ainsi la forme d’un quadrilatère avec des jardins au centre.
Les deux femmes escortèrent Hitomi jusqu’à atteindre le salon où se trouvait Mélinda. Quand celle-ci vit Hitomi, un large sourire éclaira ses lèvres, et elle bondit contre elle, l’embrassant tendrement.
«
Hitomi ! Comme je suis heureuse de te voir, ma belle ! »
Elle l’embrassa à nouveau en souriant, se lovant contre elle, enroulant ses mains autour de son cou. Mélinda portait pour l’occasion plusieurs bijoux, dont un collier autour du cou, mais aussi de luxueux bracelets. Tout en elle respirait la beauté, le luxe, et l’arrogance. Mais c’est ce qu’elle était, après tout. Elle se décolla un peu d’Hitomi, et observa ses vêtements… Sous cette allure, Hitomi ressemblait à une secrétaire, et Mélinda fronça les sourcils.
«
Mes invitées ne sont pas encore arrivées, Hitomi… Je tenais à passer un peu de temps avec toi, auparavant… Par contre, je ne suis pas sûre que tes vêtements conviendront vraiment à mes amies… Ce n’est pas une soirée BCBG, tu sais. Loin de là, fit-elle en souriant, avant de lui attraper la main.
Allez, suis-moi ! Je m’attendais un peu à cette situation ; les profs n’ont pas le goût du luxe… »
Mélinda ouvrit rapidement une porte, traversa un couloir, et entra dans une pièce cylindrique, une garde-robe comprenant plusieurs robes. Mélinda ne tarda pas à en sortir une, particulièrement attirante. Elle montra la
belle robe à Hitomi, lui faisant un sourire ravi.
«
Je crois que c’est celle-ci qui te conviendra le mieux… Mais tu peux en choisir d’autres, ou rester avec tes vêtements. Je suis si heureuse que tu sois finalement là. Allez, allez, dépêche-toi de te décider ! » l’encouragea Mélinda, guère patiente.
De manière générale, la patience n’avait jamais été le fort de Mélinda.