Il est des addictions que l'on peut soigner. Chez Miya, le besoin d'attention, d'amour, était puissant, alors que son statut de demi déesse immortelle aurait du la rendre précautionneuse à ce propos. Mais par dessus tout, le contact de certaines personnes, était encore plus obsessionnel chez elle que tout autre chose.
Elle l'avait invité à danser, et ce n'était qu'un prétexte égoïste pour être dans ses bras, pour sentir l'odeur de son cou, ses mains sur sa taille. Et bon sang, ce que ce simple contact la fait frémir ! Puis, il l'embrassa, et elle répondit elle aussi, avec ferveur et passion, à ce baiser qui fait battre son coeur un peu plus vite encore. Le monde pourrait arrêter de tourner qu'elle s'en ficherait pas mal en cet instant : du moment que ces bras ne la lâchent pas, le reste importe peu. Mais, à ce bien être, il manque quelque chose, un petit quelque chose qu'Erwan règle rapidement, alors que de sa voix grave, il lui murmura quelque chose au creux de l'oreille. Elle ignore ce qu'il lui a dit, mais elle en sourit : ça sonne trop bien pour être quelque chose de négatif. Ils s'éloignent, il la reprend contre lui ; dos à dos, leurs bras enroulés autour de son corps, ses yeux se ferment... Ca y est, elle était au paradis. Il continue à parler, en japonais cette fois, pour lui traduire ce qu'il lui a dit, et elle en ressent une certaine fierté, alors qu'une chaleur envahit son visage, fait rosir ses joues. Puis, une promesse, alors que d'une nouvelle pirouette, ils se retrouvent face à face. L'une de ses mains, au lieu de regagner l'épaule de son compagnon, vint se poser sur sa joue, et très vite, ses lèvres se joignent aux siennes pour un nouveau baiser, lui aussi porteur de promesses dont elle n'a pas tout à fait conscience encore. Elle lui murmura alors, à son tour, mais en japonais, ce "je t'aime" qui lui brule le coeur.
Elle le sait, qu'elle ne devrait pas dire des choses comme ça, que ça va lui faire plus de mal que de bien. Pourtant, elle n'a pas pu s'en empêcher. L'appréhension qui l'étreint s'envole, alors qu'elle sourit légèrement. Son front se colle légèrement à celui d'Erwan, et elle ferme les yeux :
- Nous sommes fous... Mais sache que je serai toujours là pour toi. Toujours, Erwan...
Elle l'embrassa à nouveau pour sceller cette promesse, ses doigts partant caresser sa nuque. La journée était déjà bien entamée, et Miya se doutait que l'enterrement pour lequel il était revenu en France n'était pas pour aujourd'hui... Cependant, elle espérait presque que ce mauvais moment passerait rapidement, afin qu'ils jouissent tous deux de la ville, qu'ils profitent de cette folie, rien qu'eux deux. C'était terriblement égoïste, évidemment. Mais Miya refusait de voir Erwan triste, et elle était bien prête à tout pour juste continuer à le voir si bien, comme maintenant.