Hah ? Elle était "déjà" remise de leur combat qui eut lieu quelques heures plus tôt, elle affirma pouvoir tenir debout, elle possédait de belles facultés de récupération, elle lui affirma aussi qu'elle en avait vu d'autres, qu'elle s'attendait à ce qu'on retrouve des personnes dans les pires états possibles, donnant des détails assez troublants sur la manière dont on "s'occupe" du bétail, des esclaves, détails qui le laissa penser qu'elle avait donc, connu ce millieu de l'intérieur, elle le remercia aussi pour avoir soigné, et nettoyé ses plaies.
Il était occupé à nettoyer ses armes... Les démonter... avec une efficacité, une rapidité bien millitaire, précis des ses gestes répétés, conditionnés des centaines, des milliers, ou dizaines de milliers de fois, chaque vis, chaque rivet, clips, écrou, assemblant les différentes parties de son arbalète légère à répétition, de sa courte lame rétractable, de son armure aussi, aussi ancienne et usée pouvait elle paraître, il fallait entretenir ses charnières, graisser les filets des divers petits boulons, gratter, frotter l'oxydation, la rouille de certaines pièces avec deux petites brosses dont les poils étaient en fil de cuivre, en bronze, et en fer, ressemblant presque à de fines brosse à dents, pour permettre une précision quasi "maniaque" du nettoyage de son matériel, allant dans chaque encoche, recoin, voute, rainure, le geste était toujours très rapide, assuré, il n'y avait pas une once d'hésitation dans ce qu'il faisait, il connaissait donc bien ses armes, il fallait connaître ses armes de l'intérieur, leurs faiblesses de construction, d'assemblage, pour toujours en tirer l'optimal, mais avant tout...
...Avant tout il le faisait pour s'occuper l'esprit, rester occupé lui permettait, de ne pas penser et c'était donc, une occupation qui lui acaparait une bonne partie de l'esprit quant à sa complexité et la coordination d'une bonne partie de ses membres, il ne lui était pas permis donc, de trop s'échapper de ce qu'il faisait, ayant juste encore assez d'attention, de quoi "écouter" Marine, ça l'empêchait de penser... de trop réfléchir... de poser des questions qui auraient pu être blessantes comme "êtes vous ici en tant que victime cherchant la vengeance, où un putain de mac à esclave jaloux qui veut s'approprier le marché" Il n'en savait rien, il n'avait pas à poser de telles questions durant un travail de ce genre, il verrait bien sur place, sur le terrain, en voyant quelle tournure prendraient les évènements.
Et s'il s'occupait toujours à ce point, c'est qu'il n'aimait pas rester inactif, et vagabonder dans ses trop nombreux souvenirs, faut dire que... y avait pas grand chose de magnifique à retordre dans son cerveau, avec la vie qu'il à vécue il fallait qu'il trouve toujours quelque chose à faire pour ne pas s'égarer, et revivre des souvenirs qui le hantent, quand on à vécu plusieurs siècles c'est juste... impossible de ne pas traverser une guerre, de prendre des coups, il s'était toujours demandé comment certains vampires où même des elfes, avaient toujours su garder une gueule bien lisse, sans aucune cicatrices en affrontant les affres des siècles, et parfois même des millénaires, même si nous régénérions des blessures, elles laissaient toujours une marque.
« Tenez ! C’est une avance. Vous aurez le double une fois la mission finie. Quand aux personnes à interroger, je suis toujours partante pour avoir des informations. Cependant, j’avoue préfèrer les avoir en payant. Ça évite les mauvaises surprises. Quoiqu’on puisse penser, la torture n’est pas ce qu’il y a de plus sûrs pour avoir des renseignements. Se servir de la soif de l’or est parfois plus simple »
Le mercenaire posa ses yeux sur la bourse qui venait d'être posée à ses cotés, pendant qu'il entretenait ses armes, il lâcha ses outils, et se saisit de la bourse pour aller la ramener dans les affaires de Marine, la posant négligemment dessus... non... la jetant même...
"-Gardez cet Argent pour "payer" ces enfoirés... Moi je ne traites pas en douceur avec des ordures protégeant des esclavagistes, et encore moins des pédophiles, j'ai une manière toute "particulière" de leur poser des questions - Dit il, tandis qu'il se fit craquer les phalanges une à une en joignant ses poings - "- alors si vous voulez payer ces fils de putte, à votre guise... je vous laisserai donc mener la partie investigation, parce que c'est plus mon genre de rester impassible quand je flaire le mensonge dans ce domaine."
Elle se rendit à la fenêtre de la chambre, et passa son regard dehors comme si elle craignait que quelque chose ne surgisse d'on ne sait où, avait elle peur d'avoir été suivie ? Et par quoi ? La perspicacité du mercenaire qui, avait vécu plus de situations qu'il n'est abordable dans une seule vie, lui jouait parfois des tours, et en faisait parfois... presque un "mentaliste" devinant avec des petits gestes, comme ceux là, une partie de la vérité, enfin, jamais complétement, ce n'était pas son domaine de prédilection, et il pouvait se gourrer, mais cette attitude lui sembla suspecte, bien, qu'a nouveau, il ne releva pas, se gardant encore une fois d'être... invasif et peut être même blessant en entrant dans la vie privée de son mandataire.
« Ses gamins sont les proies d’esclavagistes. La plupart du temps, on les dresse avant de les revendre au plus offrant. Ceux qui ne supportent pas le traitement sont tués, ceux qui se rebellent sont aussi exécutés. Quand à savoir ce qui me mêle à ces histoires… ça ne regarde que moi ! »
"-Ouais j'vois... ça... ça ne regarde "que" vous... je vous trouves juste... très "informée" sur les conditions de vie, des us et coutume, et de détention concernant cette "pratique"... Mais c'est pas mes affaires, comme vous le dites si bien, tant que je suis payé à la fin, j'en ai rien à foutre, vous garderez ça pour votre conscience, la mienne est déjà assez chargée..."
Un peu... un petit peu de provoc... de quoi l'amener au bord, peut être... au bord sur le fil, et si ça fonctionnait... Elle allait en parler toute seule, sans même qu'il ait à lui poser la question de face, c'était le but en fait, c'est là qu'il allait sans doute pouvoir se faire une idée, de l'importance qu'elle donnait à cette affaire, de son implication, si elle relevait pour s'en défendre c'est que ça la touchait beaucoup d'un point de vue émotionnel, mais si elle laissait passer, ça voudrait aussi dire que c'est trop douloureux, ou vif, pour en parler, c'était du cinquante cinquante, fallait savoir jouer et être bon perdant parfois.
« Il me manque encore quelques infos. Je sais qu’un vendeur doit venir dans la ville dans quelques jours mais je n’ai pas la date précise, ni l’endroit où la vente se fera. Si on parvient à le savoir, on pourra l’abattre et libérer les gosses »
– elle rajouta d’une voix plus basse –
« du moins, ceux qui sont toujours en vie »
En fait... La réponse se trouvait peut être dans cette phrase, elle parlait de l'abattre, directement, aucune autre alternative que celle de le voir mort ne semblait donc possible pour elle, tout compte fait cette petite "révélation" dans cette phrase lui mettait la puce à l'oreille, ça flairait bon la vengeance plus qu'autre chose, ah, c'est là que tu vois que, lorsqu'il n'a pas l'esprit et les mains occupées, sa caboche se met à turbiner à cent à l'heure, autant par paranoïa qu'expérience d'ancien soldat.
"-L'abattre ? Rien que ça ? Après tout c'est comme vous voudrez "Madame" si sa mort vous semble nécessaire et que vous ne préférez pas traiter avec les autorités, la police, les différentes millices, je n'aurai pas le geste léger lorsque nous le retrouveront et son corps disparaîtra, si vous voulez... Je pourrai même vous laisser vous en occuper... vous même."
Elle décida de se rapprocher soudainement de lui, à... quoi... moins d'un... un ou deux pas de sa personne, lui signifiant qu'ils iraient chercher des infos le jour suivant, qu'il vaudrait mieux se reposer, puis un instant d'hésitation de sa part... une instant d'hésitation durant lequel, elle l'observa... maintenant qu'il l'avait bien en face de lui, son magnifique regard aigue-marine, de là où il se trouvait, ce fut la première fois qu'il put réellement... faire... attention à son aura, et son odeur particulière, une odeur de vraie "femme" mûre, de caractère, n'ayant pas eu vraiment l'esprit à poser ses yeux sur elle d'une autre manière que sur l'adversaire qu'elle avait été, jusqu'ici, et ses odeurs, pour ses fines facultés olfactives surdéveloppées, étaient prononcées, La lueur fauve de son regard tranchant de ses pupilles en amende se fixèrent sur son regard, quelques secondes de silence, interminables sans doute, durant lesquelles seul l'air gonflant son torse musculeux ses pectoraux lisses, recouvert de bandages se faisait peut être entendre, soulevant légèrement parfois, sa capuche quand ses rondes épaules se relevaient, ou redescendaient en suivant sa respiration, dévoilant quelques traits nuancés de gris, d'ombres, du bas de son visage, légèrement éclaircis par la lumière provenant de l'extérieur par la fenêtre, laissant, avec de la chance, et une petite adaptation des yeux de Marine aux ténèbres de sa capuche, lire, esquisser les traits d'une bouche, de lèvres et d'un menton bien formés, paraissant bien humains, mais dont deux fins crocs pointus dépassant à peine de ses lèvres, se reposaient sur la commissure de ses dernières, peut être aussi aurait elle pu remarquer, ci, et là sur le contour de son menton, du bas de son visage seulement visible, une... non deux.. deux fines rayures duveteuses là en bas, entrecoupées de fines cicatrices, cicatrices qui, étaient parfois fines, d'autres un peu plus longues, hachurant les contours de son visage comme s'il s'était pris de nombreux coups de lames diverses, parfois aussi fines que des rasoirs, ou d'autre un petit peu plus larges comme des coups de lame, de griffures, parsemée ça et là sur ce bas visage qu'elle pouvait entraperçevoir, il entrouvrait la bouche pour respirer parfois, sa respiration pouvait être légèrement rauque, des dents, une dentition presqu'humaine là aussi mais chacune de ses dents étaient finies en pointes, d'une manière ou d'une autre, dans des angles correspondant bien aux différents type de dents et à leurs position dans la bouche, permettant donc à cette dentition acérée de bien correspondre, de bien s'insérer, dents de dessus, et dents de dessous, pour bien se fermer l'une sur l'autre, à la façon d'un "piège à ours" refermé, son souffle pouvait probablement effleurer le visage de la guerrière, chaud, un peu bestial peut être, mais chargé en fruits rouges des bois qu'il adorait à manger toute l'année s'il lui en était donné l'occasion, ce fut donc quelques minutes, où elle put se "satisfaire" du peu d'informations visuelles, olfactives, qui lui étaient offertes, avant qu'une question un peu dérangeante pour lui ne soit finalement posée :
« pourquoi vous cacher à ce point ? Est-ce pour préserver votre anonymat ? »
Il se recula, comprenant qu'au regard intrigué, détaillant de son interlocutrice, un peu trop proche, elle avait eu le temps de voir quelque chose, juste le bas de son visage, même pas son nez, juste la partie inférieure, à partir de la bouche, qui, pouvait déjà peut être lui en dire trop long sur ce qu'il était, c'est pourquoi donc, il se recula, sortant de l'encadrement lumineux de la fenêtre, se retournant vers son bardas au sol pour se mettre à tout ranger, à tout débarrasser, son geste était nerveux, peut être moins précis, voir énervé, il rangeait son petit plumier d'outil dans l'une des trois grandes pochettes en cuir accrochées à sa ceinture, ceinture qu'il désserra dans un gémissement plaintif, lui maintenant le dos fermement toute la journée, lui comprimant les muscles des hanches et du bas ventre, ça lui fit du bien, c'était la fin de la journée de toute façon, autant se mettre un peu à l'aise, déposant les lourdes ceintures tactiques croisées, une de soutient dorsale, l'autre comportant les trois pochettes et des encoches pour ses différentes armes, sur un meuble.
Il resta de profil quand à la position de Marine, il était possible pour elle de voir la silhouette de ses lèvres et sa mâchoire inférieure se mouvoir sous sa capuche.
"-C'est effectivement une précaution que je prends pour des raisons de sécurité... Que ce soit pour les autres, où ma propre personne... Je ne tiens pas à effrayer le bouseux ignorant moyen qui aurait vite fait de me poursuivre avec sa tripotée d'amis paysans à travers la lande, munis de fourches et de torches..."
Il reposa ses ceintures sur ses épaules comptant les emporter, et son autre bras tenait ses épaulières, et sa cuirasse, se dirigeant vers la porte de la chambre, ça ressemblait à une fuite, pour éviter de répondre de façon moins générale, plus précise, et s'étaler sur des choses qui pourraient rendre sa "mission" plus compliquée.
"-Madame ne craint rien toute seule j'imagine ? Vous n'êtes pas... -Posant un regard de bas, en haut, lent, détaillant sur les courbes et sur la tenue de Marine, passant aussi sur ses armes, et ses affaires au sol -du genre à avoir besoin d'un garde du corps, je vais donc vous laisser vous reposer, je vais louer la chambre à coté, comme ça... s'il vous arrive par hazard quelque chose, vous n'aurez qu'a crier..."
Il fallait surtout qu'il l'empêche d'être trop curieuse, il n'aimait pas qu'on le regarde comme ça, ayant presque l'impression d'être une bête de foire, il savait que ce n'était pas son intention, mais autant éviter toute tentation de vouloir en savoir plus sur lui, ce n'était pas bon quand les choses commençaient à devenir trop "personnelles" dans ce genre d'histoire, il fallait savoir mettre ses distances pour mener à bien un truc de ce genre, ensuite il craignait bien évidemment le regard des autres posés sur sa personne, ça le rassurait autant que celà intriguait, ou inquiétait autrui de porter cette capuche, sans elle, il n'aurait sans doute pas fait trois pas dans cette auberge.