Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Marine

E.S.P.er

La guerrière rousse se liquéfiait dans son siège. Elle n’osait même plus regarder le terranide dans les yeux. Elle alla jusqu’à tirer sur sa capuche un peu plus sur son visage afin d’encore plus se dissimuler sous le tissu.

« Non... vous n'avez pas à vous excuser pour ça voyons... ce... c'est juste très... agréable de voir l'enthousiasme qui vous anime lorsqu'on vous parle de... chocolat... C'est... c'est beau... c'est... touchant... »

Les paroles de son compagnon la firent se redresser un peu dans son siège. Visiblement, il ne trouvait pas ça trop enfantin. C’était une chance. Face à une réaction comme elle venait d’avoir, nul doute que ses anciens « camarades » auraient été au mieux, morts de rire, au pire, elle se serait prise une bonne correction. De plus, ses mots n’avaient pas été ironiques. C’était simplement un constat qu’il faisait.

« C'est communicatif même... vous m'avez donné envie, mais comme j'ai déjà mangé des fruits je ne prendrai qu'une boule de vanille... ma... »

Pour le coup, la jeune femme se redressa totalement et remit sa capuche à sa place précédente. Ses joues étaient toujours rouges mais tiraient plus vers le rouge-rosé que vers le carmin. Cependant, elle souriait toujours un peu comme une enfant prise en faute. Signe de nervosité, elle allait même jusqu’à se mordre la lèvre la lèvre inférieure. A cet instant, on n’avait l’impression qu’elle avait plus dans les dix ans que la vingtaine.

« Ma... ma fille adorait... elle adorait... la... la vanille... »

Avec cette phrase, il cassa l’attitude enfantine de Marine. Celle-ci nota bien vite les détails qui changeaient chez le mercenaire. Les muscles crispés, le visage triste, les yeux que les larmes voulaient inonder mais en tout bon combattant qui se respecte, il réussit à prendre sur lui.

La jeune femme changea d’attitude et redevint plus sérieuse, réadoptant son attitude précédente. Néanmoins, son cœur s’était serré. Elle avait noté qu’il avait dit « adorait » et non pas « adore ». Le changement de temps était plus que significatif tout comme son attitude. Cette petite fille ne devait, malheureusement, plus être de ce monde. Une vraie tragédie !

La guerrière n’avait jamais eu d’enfant aussi comprendre la douleur d’un parent qui a perdu son enfant était impossible. Tout ce qu’elle pouvait faire c’était l’imaginer et tout ce qu’elle pourrait imaginer serait encore bien loin de la réalité. Soucieuse de ne pas rouvrir une blessure, elle préféra ne pas demander de précision. Cela n’aurait pas été correct de sa part. Après tout, ils se connaissaient que depuis bien peu de temps. Pourtant, elle s’était beaucoup livrée à lui, sans forcément le vouloir mais quand même.

Le regard remplit d’une empathie profonde, elle essaya de détourner un peu la conversation et de détendre l’atmosphère. Elle essaya de sourire sans pour autant perdre la compassion et la tendresse qui étaient visibles sur son visage pâle. Mais finalement c’est lui qui rompit le silence.


« Je n'ai pas eu souvent l'occasion de manger de la glace... à vrai dire, Marine, je n'y pense jamais... Là... là ou je vis de toute manière... il y a très peu d'occasions de s'offrir ce genre de délices.... »

La belle rousse allait ouvrir la bouche mais la serveuse revint à ce moment et déposa leur commande devant eux. Les yeux de Marine se mirent à briller, pire que les lumières d’un sapin de Noël, devant la coupe débordante de chocolat et de chantilly. Pour n’importe qui d’autre, il y avait de quoi faire une overdose de chocolat et en être dégoûté à vie. Pour n’importe qui sauf pour elle ! Elle attrapa sa cuillère et attaqua la coupe glacée en prenant un bon morceau de chantilly couvert de copeaux de chocolat. La première bouchée, absolument merveilleuse, avalée, Marine se mit finalement à raconter un peu les raisons de son amour profond pour cette douceur.

« En fait, je… je ne connais le chocolat que depuis très peu de temps. Ça doit faire – elle tapota sa cuillère contre ses lèvres en réfléchissant – ça doit faire moins d’un an je pense que j’ai découvert ça. Avant, je vivais dans un endroit… un peu refermé sur lui-même où j’ai appris à me battre – elle choisit de ne pas s’étendre sur le sujet, c’était encore douloureux tout ça – Quand je suis « partie », j’ai découvert beaucoup de choses et notamment le chocolat ! – elle sourit jusqu’aux oreilles – J’ai aussi goûté aux bonbons et aux biscuits mais le chocolat c’est vraiment… indescriptible comme c’est bon – se rendant compte une nouvelle fois qu’elle en parlait avec une grande passion, elle rougit derechef – Navrée, je m’emballe un peu trop je crois ! »

La cuillère replongea dans la coupe monstrueuse et alla chercher la glace sous l’Himalaya de crème chantilly. En relevant un peu les yeux, elle vit la cuillère de Khaléo tritouiller sa malheureuse boule de vanille. Visiblement, il aurait peut-être aimé en prendre plus. Attendrit comme jamais, elle poussa sa coupe au milieu de la table.

« On partage ? J’avoue que j’ai eu les yeux plus gros que le ventre. Je n’arriverai jamais au bout toute seule et je déteste gâcher la nourriture. Vous ne voulez pas me donner un coup de main ? »

Marine essayait de le ménager et de faire en sorte de lui donner le beau rôle. Elle se doutait qu’il serait peut-être un peu trop fier pour accepter. Là, au moins, elle lui donnait le rôle du « sauveur ». Elle repensa alors au fait qu’il est dit vivre dans un endroit où les glaces n’étaient pas légion.

« Vous ne vivez pas en ville à priori vu ce que vous m’avez dit. C’est certainement indiscret mais vous vivez où ? Dans un village ou quelque chose comme ça ? Et pourquoi vous venez en ville ? »

Elle l’assaillait de question tout en continuant de manger doucement sa glace.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

Khaléo

Terranide

Malgré sa capuche il lui était possible de sentir en elle rayonner dans l'expression de son visage, le pétillement de ses yeux, l'effervescence d'émotions qui animaient soudainement son être face à sa montagne de chocolat, l'enfant qui sommeillait en elle... où même peut être n'était ce là que l'expression d'un manque d'enfance bien vécue, nous avions pour la plupart, tous un gosse en nous, même s'il arrive que parfois... il n'est pas réellement devenu ce qu'on aurait souhaité.

Marine ressemblait à cet instant à une gosse émerveillée devant son premier cadeau de noel, et à la voir plonger impatiemment dans sa coupe pour en extirper une rapide première cuillèrée qui mourrut entre ses lèvres, ne fit que renforcer cette chaleureus mais néanmoins amusante impression, Marine possédait cet enthousiasme contagieux et communicatif qui rendait difficille la tâche que Khaléo s'était fixée, celle de l'ignorer, ne plus la regarder en tant qu'être humain mais seulement son mandataire, ses inhibitions comme sa boule de vanille, étaient doucement en train de fondre au fond de sa coupe, il s'y attaqua sans plus attendre à son tour avant qu'elle ne disparaisse, assez... rapidement sous ses coups de cuillères, lorgnant sur le fond de sa coupe déjà vide en penchant le verre face à son oeil droit, comme s'il ne fut pas possible qu'une chose aussi bonne fut ce également d'une aussi courte durée.


« En fait, je… je ne connais le chocolat que depuis très peu de temps. Ça doit faire – Alors qu'elle tapottait sa cuillère sur ses lèvres mon oeil roulait dans tous les sens pour chercher la moindre trace d'un petit bout de glace coincé au fond de ma coupe, mais non... il n'y avait plus rien, je reposai donc cette dernière sur la table en reposant mon visage entre mes mains, blasé par ce constat, relevant légèrement mes oreilles qui, n'étaient pas "très" mobiles mais permettaient de constater si j'étais attentif, où non à ce qui se passait autour de moi, mes yeux fixaient les lèvres de Marine prononçant chaque syllabe puisqu'avec les ombres de la capuche seuls ses yeux et le bas de son visage était clairement visible. – ça doit faire moins d’un an je pense que j’ai découvert ça. Avant, je vivais dans un endroit… un peu refermé sur lui-même où j’ai appris à me battre –

Un relèvement des sourcils, une entrouverture de ses lèvres et l'écarquillement plus prononcé de ses yeux trahit son étonnement à cette petite révélation... Mais sa surprise ne dura pas longtemps, un corps aussi entrainé que le sien, avec ses grands muscles élancés, un corps d'une galbe et d'une fermeté d'amazone, ça ne se sculpte pas en claquant des doigts, mais il ne pouvait pas s'empêcher de se demander où elle mettait tout ce qu'elle avalait, mais son appétit était particulièrement intéressant mais surtout... joli à regarder.

– Quand je suis « partie », j’ai découvert beaucoup de choses et notamment le chocolat ! – Le large sourire de la belle guerrière, emporta le sien également sur ses lèvres, qui s'élargit pour afficher une partie de sa jolie dentition carnassière, se pinçant la griffe de l'index entre les dents, la tortillant du bout du doigt dans l'interstice entre ces dernières– J’ai aussi goûté aux bonbons et aux biscuits mais le chocolat c’est vraiment… indescriptible comme c’est bon – Il plissa son regard et l'expression de son visage se fit presque d'une tendresse paternelle et fière à son égard en l'écoutant et la voyant s'exprimer avec la ferveur d'un enfant racontant, partageant ses premières expériences, il libéra sa griffe d'entre ses dents et essaya de tempérer son sourire qui, avait déjà trop duré, mais qui restait plissé sur ses lèvres tout de même. – Navrée, je m’emballe un peu trop je crois ! »

"-Non... je... je crois que je ne me suis plus senti aussi "vivant" et... socialement apte à tenir une conversation avec quelqu'un depuis... bien... trop longtemps... j'ai l'impression de rattraper un peu le temps perdu en ta compagnie."

Soudain, Marine poussa sa coupe au milieu de la table alors qu'elle n'avait encore qu'entamé sa première boule de glace sous l'épaisse couche de chantilly, de granulés, de double couche de chocolat fondu et de carapace croquante de chocolat glacé, j'eu un mouvement de recul, encore légèrement sur la défensive et d'une méfiance instinctive, je me demandais l'instant de quelques secondes ce qu'elle allait faire, comme si j'appréhendai tout contact physique après ce qui s'était passé la nuit dernière.

« On partage ? J’avoue que j’ai eu les yeux plus gros que le ventre. Je n’arriverai jamais au bout toute seule et je déteste gâcher la nourriture. Vous ne voulez pas me donner un coup de main ? »

Il se rassèrèna, elle n'allait apparemment pas à nouveau essayer de lui attraper un bout du corps par surprise pour lui voler un baiser, chose à laquelle il venait de repenser et, qui, autant que cette proposition soudaine le fit légèrement s'empourprer et cligner trois fois les paupières histoire d'exprimer là toute sa confusion, hésitant...

"-Vous... vous êtes sûre ? Vous aviez pourtant dit que vous seriez capable d'en venir à bout toute seule... je vous l'avait dit que ça faisait beaucoup trop de chocolat... Vous n'essayeriez pas d'en finir avec la vie en vous suicidant par crise de foie afin de vous... débarrasser de moi ?"-si la phrase avait commencé sur un soupçon d'hésitation, il la termina sur le ton de la plaisanterie en se saisissant timidement de sa propre cuillère s'accoudant sur la table pour s'approcher un peu mieux, faisant tournoyer en cercles son ustensile au dessus de la coupe comme pour batailler, parer et contrer la cuillère de Marine afin d'aller chercher une belle peletée de chantilly avec des bouts de chocolats éclatés en morceaux fichés dedans, ce qui fut sa première bouchée dans sa glace lui badigeonna le contour des lèvres avec ce blanc neigeux, qu'il laissa là un moment, moustache blanche parsemée de copeaux de chocolat.

« Vous ne vivez pas en ville à priori vu ce que vous m’avez dit. C’est certainement indiscret mais vous vivez où ? Dans un village ou quelque chose comme ça ? Et pourquoi vous venez en ville ? »

Afin de répondre il lécha tout de même du bout d'une langue bien agile le contour supérieur de sa lèvre histoire d'avoir l'air moins ridicule.

"-Loin de toute forme de civilisation... j'ai... malheureusement appris que je préférai de loin m'écarter des grandes cités plutôt que d'espèrer voir changer le système, qui à mon sens... devient de plus en plus... pourri ces derniers siècles, pour dire la vérité, je vis dans une magnifique forêt dans les terres sauvages depuis plus de trois siècles, je me forces un peu à en "sortir" de temps en temps... tous les siècles à peu près... par curiosité afin de voir ce que cette bonne vieille terra et les êtres qui y vivent deviennent, ensuite on n'a jamais assez d'argent pour passer l'hiver, la nourriture se fait rare, donc une fois par siècle je sort de ma tanière pour effectuer toute une série de contrats de mercenariat afin de cumuler assez d'argent pour vivre le reste du siècle suivant en "paix" dans mon paradis sauvage."

Il prit un autre morceau de glace du bout de sa cuillère, contournant celle de Marine qui se trouvait déjà au fond, quand il releva cette dernière Marine essaya de l'en empêcher, tappa d'un coup sec sur le dessous de celle ci pour que son morceau de glace se retrouve dans sa cuillère a elle, et au moment ou elle extirpa sa cuillère de la coupe ce furent le visage du mercenaire qui, s'avança rapidement pour aller "voler" le morceau de glace en laissant glisser ses lèvres sur la cuillère de Marine.

"-Chroyez moi que... chi che n'avais pas à boucher de ma tanière... che le ferai... Che ne cherai pas ichi à vous parler... Woah chest froid... ch'était un trop gros morcheau..."

Khaléo attendit quelques secondes en secouant rapidement sa main devant sa bouche en signe de petite "douleur" laissant fondre la glace en prenant de grandes bouffées d'air, une fois cette petite panique passée il continua :

"-...J'ai un odorat particulièrement sensible, et l'odeur polluée des villes m'est particulièrement épouvantable, c'est... une véritable infection, l'air me parait tellement chargé, et ce, même ici dans cette taverne, comparé à l'air pur des recoins encore vierges et intouché de la main de l'homme là où je vis, c'est comme si dans cette ville j'avais l'impression d'être plongé tout entier dans une benne à ordure où... Enfin..."

Il n'allait pas dire "putain de fosse sceptique" parce que c'était vraiment ce qu'il ressentait, mais ça aurait sans doute coupé l'appétit de Marine, les odeurs étaient particulièrement amplifiées par son odorat et les bas fond du Nexus étaient vraiment infects, même si les créatures vivant ici sont tellement habituées à cette pollution qu'ils ne sentent pratiquement plus rien, ce n'était malheureusement pas son cas.

"-Mais je dois bien avouer... que... même si celà m'écorche un peu la "gueule"... je suis heureux d'être sorti de mon "trou" et d'avoir eu... la chance de te rencontrer... Marine... tu m'apprends... à... reprendre... un peu confiance... en l'humanité et même... en moi, c'est vrai... je me sens "vivant" quand... tu poses tes yeux sur moi, et ce... sans exprimer le dégoût, la crainte ou la haine où le mépris que j'ai l'habitude de croiser."

Ce fut son tour de "nourrir" la bouche de Marine avec un bout de galette chocolatée incrustée dans un morceau de glace avec les derniers reste de la crème chantilly, sur le bout de sa cuillère, la tendant vers elle tout en se penchant un peu, entrouvrant la bouche comme pour faire un "Aaaaaah" qui, se transformait petit à petit en un grand sourire "jouette", enjoué.

"-A toi... Marine... Qu'est ce qui te pousses réellement à venir ici... D'où viens tu... Qu'est ce qu'une belle guerrière... une superbe amazone dans ton genre vient faire dans un trou aussi malsain et paumé que celui ci... Il y a sûrement bien d'autres choses qu'une femme aussi belle et talentueuse que toi pourrait accomplir sans avoir à se coltiner une créature dans mon genre... je n'ai pas... l'impression que tu ailles réellement besoin... de mes services... Tu sembles savoir... parfaitement ce que tu veux... et déterminée à l'obtenir... Alors... pourquoi autant de hargne... Je sens bien qu'il y a quelque chose... qui ne va pas..."

Il n'avait pas réfléchi en posant sa question c'était sorti tout seul, autant les compliments sur sa beauté que, ses interrogations sorties toutes droites de sa pensée, il se pinça le coin droite de la lèvre inférieure en se rendant compte de l'aspect très personnel, et indiscret de sa question, il n'avait pas su être très subtil sur ce coup là, c'était sans détour, mais même si c'était direct celà prouvait qu'il se préoccupait d'elle, de ses interêts mais également du "pourquoi" de tout ceci... Evidemment il était peut être un peu trop optimiste s'il pensait qu'elle allait tout lui dévoiler juste parce qu'il posait la question.

Marine

E.S.P.er

Marine sourit quand elle vit finalement son compagnon attaquer la glace comme elle le lui avait proposé. A cet instant, le couple donnait plus l’impression d’être retombée en enfance que de ressembler à un mercenaire et à une combattante. Leur manière, peu distinguée, de consommer la glace accréditait cette thèse. La rouquine replongea sa petite cuillère dans la glace et s’amusa du bataillage de cuillères que Léo lui imposa.

« Loin de toute forme de civilisation... j'ai... malheureusement appris que je préférai de loin m'écarter des grandes cités plutôt que d'espérer voir changer le système, qui à mon sens... devient de plus en plus... pourri ces derniers siècles, pour dire la vérité, je vis dans une magnifique forêt dans les terres sauvages depuis plus de trois siècles, je me forces un peu à en "sortir" de temps en temps... tous les siècles à peu près... par curiosité afin de voir ce que cette bonne vieille terra et les êtres qui y vivent deviennent, ensuite on n'a jamais assez d'argent pour passer l'hiver, la nourriture se fait rare, donc une fois par siècle je sort de ma tanière pour effectuer toute une série de contrats de mercenariat afin de cumuler assez d'argent pour vivre le reste du siècle suivant en "paix" dans mon paradis sauvage »

La jeune femme fronça les sourcils quand il utilisa le terme de « siècles ». Elle savait que les terranides pouvaient avoir une durée de vie plus longue que la moyenne mais pas à ce point-là quand même. Intriguée, elle écouta attentivement la suite de son explication tout en lui rendant la monnaie de sa pièce et bataillant à son tour pour l’empêcher d’aller quérir un morceau de glace au chocolat. Elle ne put d’ailleurs s’empêcher d’éclater de rire devant cette pseudo bataille qui vit la victoire de son compagnon.

« Chroyez moi que... chi che n'avais pas à boucher de ma tanière... che le ferai... Che ne cherai pas ichi à vous parler... Woah chest froid... ch'était un trop gros morcheau... »

Là, le rire de Marine fut retentissant et attira une nouvelle fois tous les visages vers eux. Décidément, elle qui voulait passer inaperçu, ce n’était pas gagné. Elle rabaissa un peu plus sa capuche sur sa tête, ses joues à nouveau rouge. On avait l’impression de voir une vraie gamine à cet instant.

« Vous voilà bien attraper sieur Léo ! Si vous m’aviez laissé prendre le morceau, vous ne vous seriez pas brûlé avec le froid, nigaud ! »

Le terme n’avait bien sûr rien d’injurieux. C’était juste pour plaisanter, un terme qui possédait une bonne marque d’affection.  La jeune femme, le sourire aux lèvres, vint chercher une nouvelle cuillérée de glace couverte de chantilly et ouvrit la bouche de manière à pouvoir tout engouffrer. C’était très froid mais elle fit mine de ne rien ressentir de particulier, juste pour ne pas laisser à Léo la possibilité de se moquer gentiment d’elle à son tour.

« J'ai un odorat particulièrement sensible, et l'odeur polluée des villes m'est particulièrement épouvantable, c'est... une véritable infection, l'air me parait tellement chargé, et ce, même ici dans cette taverne, comparé à l'air pur des recoins encore vierges et intouché de la main de l'homme là où je vis, c'est comme si dans cette ville j'avais l'impression d'être plongé tout entier dans une benne à ordure où... Enfin... »

Marine s’empara avec gourmandise d’une nouvelle cuillérée avant de rebondir sur les propos du mercenaire.

« Je vous rassure, je n’ai pas un odorat plus développé que la moyenne des humains mais ça m’empêche pas de trouver que ça pue comme pas possible ici – elle fronça son joli petit nez – C’est immonde ! Je vous envie de pouvoir vivre loin de tout. Personnellement, parfois, j’aimerai bien m’en aller loin… et oublier les horreurs de ce monde… »

Sa voix s’éteignit un peu à la fin de sa phrase. Sa joie était retombée. Oui l’idée de se retirer du monde lui était souvent venue surtout depuis tout ce qu’il lui était arrivé ces derniers temps. Loin de tout, loin de tous, au moins personne ne la blesserait plus, ni ne lui ferait du mal. Elle chassa vite cette idée et revint au moment présent en se réattaquant à la coupe glacée.

« Mais je dois bien avouer... que... même si cela m'écorche un peu la "gueule"... je suis heureux d'être sorti de mon "trou" et d'avoir eu... la chance de te rencontrer... Marine... tu m'apprends... à... reprendre... un peu confiance... en l'humanité et même... en moi, c'est vrai... je me sens "vivant" quand... tu poses tes yeux sur moi, et ce... sans exprimer le dégoût, la crainte ou la haine où le mépris que j'ai l'habitude de croiser »

Marine ouvrit la bouche alors qu’il avançait la cuillère vers elle. En d’autres circonstances, elle aurait envoyé valser la cuillère mais le contexte particulier et enfantin lui fit réagir bien différemment. Elle referma ses lèvres vermeilles sur le manche de la cuillère, les parant de chantilly pigmentée d’éclats de chocolats comme une sorte de rouge à lèvres blancs. Elle avala le contenu en faisant glisser ses lèvres blanchies tout le long de la cuillère. Une fois libérée du morceau de métal, elle passa sa langue sur ses lèvres pour enlever les plus gros de la chantilly avant que les doigts ne prennent son relais. Elle ne prit pas la peine de le faire avec sa serviette, inutile de gâcher un si bon dessert.

Le langage un peu décalé de la créature était toujours aussi inattendue mais cela ne le rendait que plus humain aux yeux de sa compagne qui l’appréciait de plus en plus. C’était bien la première fois qu’elle se sentait aussi bien avec quelqu’un. La première fois qu’elle pouvait jouer, s’amuser comme l’enfant qu’elle n’avait jamais été. Et c’était particulièrement agréable.

Elle apprécia le compliment qu’il lui fit. Elle n’aurait jamais pensé pouvoir aidé quelqu’un de la sorte, ni apparaître comme une « chance ». Ça lui fit énormément de bien de le savoir et afficha un sourire de gratitude. Personne ne lui avait dit ça encore.


« A toi... Marine... Qu'est ce qui te pousse réellement à venir ici... D'où viens-tu... Qu'est ce qu'une belle guerrière... une superbe amazone dans ton genre vient faire dans un trou aussi malsain et paumé que celui ci... Il y a sûrement bien d'autres choses qu'une femme aussi belle et talentueuse que toi pourrait accomplir sans avoir à se coltiner une créature dans mon genre... je n'ai pas... l'impression que tu ailles réellement besoin... de mes services... Tu sembles savoir... parfaitement ce que tu veux... et déterminée à l'obtenir... Alors... pourquoi autant de hargne... Je sens bien qu'il y a quelque chose... qui ne va pas... »

Une nouvelle fois, la jeune femme éclata de rire attirant de nouveaux les regards mais elle s’en fichait un peu à présent.

« Si ça vous amuse de le croire mais je suis bien loin d’être belle, croyez-moi ! »

L’idée de paraître belle aux yeux de l’homme en face d’elle lui semblait totalement inconcevable. Pour elle, elle était très quelconque, ni belle, ni laide. Quelqu’un d’assez insignifiant, totalement complexée par un corps de femme qu’on n’avait cessé de lui reprocher justement parce que c’était ce qu’elle était. Comment s’aimer quand personne ne vous aime ? Une poitrine trop importante, des cicatrices partout sur le corps ou presque, des cheveux impossible à dompter et de couleur détestable… Bref, que des éléments négatifs pour la demoiselle qui ne voyait dans son corps qu’un outil de travail et non pas de séduction !

Elle se redressa un peu plus sur son siège et posa ses coudes sur la table. La question la gênait. Elle n’aimait pas parler d’elle et pour dire quoi d’ailleurs. Sa vie n’était pas rose mais d’autres en avaient une encore bien pire. Et puis, ça servait à quoi de parler. On ne pouvait pas changer le passé. Cependant, il s’était livré à elle, au moins en partie, elle devait bien faire un petit effort elle aussi.


« Moi ? Y’a rien de bien intéressant à dire sur moi – elle esquissa un léger sourire – mais bon… J’ai 20 ans, je viens de la Terre et ne suis pas originaire de Terra, j’ai grandit dans un camp militaire où on m’a appris à me battre. Et puis… et puis, je me suis enfuie de cet endroit. Il faut dire qu’on ne m’avait pas demandé mon avis. Des hommes sont venus me chercher quand j’étais enfant et je me suis retrouvée dans cet endroit. Donc, je me suis enfuie, j’ai vécu quelques semaines dans la ville de Seikusu au Japon. Et puis, j’ai eu le malheur de croiser la route d’un… esclavagiste. Inutile de vous dire ce que j’ai subi. C’est à cause de lui que je me suis retrouvée sur Terra. Il m’a vendu à Ashnard où j’ai du me battre, de nouveau. J’ai été sauvée par quelqu’un à qui je tiens. On a été ensemble un moment et puis, c’est terminé maintenant. C’était probablement voué à l’échec dès le départ. Je ne sais pas. C’était juste la première personne qui se montrait un peu gentille avec moi. Je l’ai aimé, sincèrement, on a vécu beaucoup de choses ensembles mais on a finit par s’éloigner. Je le considère comme un ami mais y’aura plus rien à présent – elle sourit tristement – Je crois que je suis mieux seule. Au moins, je ne ferais plus de mal à personne… Quoiqu’il en soit, le fait d’avoir été mise en esclavage m’a donné un but dans la vie. Je hais ces types qui se croient tout permis pour du fric. Alors j’ai commencé à les combattre. Voilà, c’est tout ! »

Elle attrapa un verre d’eau et avala une longue rasade et regretta presque que se ne soit pas de l’alcool bien qu’elle sache pertinemment ne pas supporter ce genre de boissons mais bon, une fois n’était pas coutume. Elle s’abstint cependant de demander quelque chose de plus costaud. La combattante avait parlé de manière assez mécanique comme si elle racontait l’histoire de quelqu’un d’autre, comme si elle était détachée de tout ça. Cependant, elle n’évoqua pas l’histoire de son immortalité et de son ascendance titanide. Inutile d’en rajouter plus pour le moment. 

« Je crois que vous avez un bon résumé Léo de ma trépidante existence ! »

Marine sourit avant d’aller ingurgiter la dernière bouchée de glace que contenait encore la coupe. A eux deux, ils avaient eu raison de l’Everest glacé que la jeune femme avait commandé.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

Khaléo

Terranide

J'avais... l'impression d'être... un enfant... j'étais peu à peu l'enfant... le gosse qui... n'avait pas eu d'enfance "normale" et... Marine j'étais... j'étais en train de la voir comme... comme une soeur, la soeur que je n'ai pas eu... où que j'aurai rêvé avoir... elle riait si fort... de bon coeur... et je riai également, un rire enfantin, cristalin comme si je n'avais pratiquement jamais forcé ma voix à rire, qui se répercutait de son écho dans toute la taverne et dérangeait même parfois les clients qui croyaient réellement que des enfants étaient en train de s'amuser à une table de l'auberge, mais ne posaient leurs yeux que sur deux personnes d'un âge qu'on pouvait considérer "adulte".

L'expression de mon visage avait aussi changé, j'étais attendri, rassuré, par la façon que Marine avait de me parler, de s'ouvrir et discuter, simplement... discuter et... rire... échanger avec moi... tout compte fait c'était comme le vélo... on ne reste jamais inapte aux contacts sociaux très longtemps, il suffit de... se laisser porter... Et quelque part au fond de mon crâne je savais, je n'étais pas dupe... je savais que je me laissais probablement beaucoup emporter, je m'ouvrais trop et que tôt ou tard j'allais... j'allais le regretter et me blesser... tout compte fait ce n'était peut être pas si grave de se blesser une fois de temps en temps, il le fallait, comme une véritable blessure physique, un hématome ou lorsqu'on tombe dans les orties celà stimule la circulation sanguine, c'était pareil pour la partie du cerveau qui régit le centre des émotions... et j'en avais à revendre pour les avoir contrites, renfermées aussi longtemps pour me protéger.

Lorsqu'elle m'appella "sieur Léo" j'exprimais de la gêne et mes épaules se redressèrent près de ma tête en me laissant frissonner d'une drôle d'émotion... était ce là de la fierté qu'elle arrivait à me faire ressentir ? La fierté... l'amour propre ? Je... j'étais désolé de ne presque pas savoir ce que ça voulait dire, j'avais toujours été persécuté pour ma différence, et je ne me considérais pas comme un "séigneur" où un grand de ce monde... mais plutôt comme un paria ayant l'obligation de se cacher pour ne pas subir la bêtise, l'ignorance des humains à mon égard, Marianne avait essayé... elle aussi de m'ouvrir au monde... elle avait en partie réussi... mais j'étais trop centré sur ma Légion, sur le travail... j'étais jeune et je pensais que rien ne m'atteignais... j'étais limite arrogant aussi, je voulais le monde et que le monde me reconnaisse pas pour ce que j'étais mais pour ce que j'accomplissais surtout, pas pour "moi" parce que je mentais à tout mes soldats... je mentais à mes sous officiers... parce que jamais je ne leur avait laissé "voir" ce que j'étais réellement, eux, n'avaient jamais pu poser les yeux sur leur chef, sur le visage du Lion blanc, je leur avait tous menti parce qu'au fond de moi j'avais peur qu'ils ne m'acceptent pas une fois le casque de mon armure retirée.

« Je vous rassure, je n’ai pas un odorat plus développé que la moyenne des humains mais ça m’empêche pas de trouver que ça pue comme pas possible ici – elle fronça son joli petit nez – C’est immonde ! Je vous envie de pouvoir vivre loin de tout. Personnellement, parfois, j’aimerai bien m’en aller loin… et oublier les horreurs de ce monde… »

J'avais eu peur de la choquer avec certains des propos que je tenais, qui, auraient pu passer pour de l'aversion à l'encontre des humains, mais je me trompais elle comprenait parfaitement le sens premier des choses dont je parlais, je ne haissais pas les humains, non... j'étais déçu parfois par eux... c'est vrai... Mais de la à les hair... je ne pourrai pas... j'étais probablement stupide... je pensais encore qu'il y avait de l'espoir pour eux mais je m'en sentais présomptueux, c'était plutôt de l'espoir pour "moi" dont j'avais besoin surtout, dans le flot de paroles de Marine je ressentai aussi le besoin de s'évader... de partir loin d'ici et d'oublier... Si elle savait parfois à quel point c'est tout de même difficille de rester seul, dans ma tanière j'avais moi même créé quelques amis "imaginaires" avec des morceaux de bois pour les jambes et les bras, du cuir pour le corps sur lequel j'avais dessiné des visages, et des bouts de paille pour les cheveux, et... pour ne pas devenir simplement dingue je leur parlais de ce que je faisais, et je les emmenais avec moi parfois à la chasse... j'imaginais qu'ils me répondaient... je m'étais rendu compte, après une dizaine d'années cloitré dans mon paradis vierge, que sans communication mon moral baissait chaque année et que, je me laissais doucement "mourrir".

Khaléo se surprit à hausser les sourcils, et lui même entrouvrir lègérement les lèvres lorsque Marine "happa" la cuillère entre les siennes, lissant ses fines lèvres roses du bout de sa propre langue en imaginant... simplement être à la place de cette glace, frissonnant, et troublé de son regard pour quelques secondes, à vrai dire il avait été passablement excité par le baiser de l'autre jour, puis frustré ensuite, en apprenant qu'elle n'était pas véritablement "seule" elle avait déjà quelqu'un dans sa vie, là, c'était à nouveau cette petite excitation qui montait en lui, lui laissant échapper brièvement un court ronronnement qu'il réprima bien vite, avant de repenser à cet état de fait... Marine était une belle femme... qui avait déjà du être la convoitise de bien d'autres hommes dans sa vie, et de penser même qu'elle s'intéresse à une créature monstrueuse de son genre ne lui effleurait pas l'esprit, il en était frustré d'ailleurs, il s'en frustrait tout seul, il le savait, mais n'arrivait pas à faire autrement que d'être... excité par les mouvements des lèvres, de la bouche de Marine sur la cuillère et sur ses doigts, au bout d'un moment il détourna le regard en soutenant son visage sur sa main, surtout lorsqu'il sentit quelque chose "gonfler" et pousser le long de sa cuisse, qu'il écrasa du coude en forçant un sourire, dent serrées, il s'en voulait d'être excité dans un moment pareil alors qu'ils partageaient des moments privilégiés comme deux gosses, sans... sans arrières pensées jusqu'ici si ce n'est lui, là, en train de laisser son esprit s'envahir de pensées inavouables, ça le dégouta... il se dégoutait d'avoir pu être excité alors qu'elle était en confiance avec lui, il se jetait souvent lui même des pierres et s'autoflagellait mentalement pour ce genre de conneries, turbinant dans sa cafetière et ce, peut être même parfois pire qu'une bonne femme.

Elle éclata de rire lorsque Khaléo lui avoua indirectement dans sa phrase la trouver belle, belle comme une panthère, comme une guerrière amazone, il adorait le fait que son corps soit entrainé, que sa musculature soit visible même sous sa peau et ses formes qui l'adoucissaient de sa féminité, elle n'avait pas une haute estime de sa beauté et d'elle même... comme il la comprenait mal sur ce terrain... et plus il y pensait... et la regardait, sourire, rire... plus ça lui prouvait le contraire... Mais il n'était pas assez proche pour insister et contre argumenter en lui présentant sa vision de sa beauté, il ne ferai sans doute que de la gêner, il l'écouta sans rien dire mais son regard plissé posé sur elle lentement de haut... en bas... poursuivant, glissant sur ses formes avant d'en revenir à son visage et se perdre dans ses cheveux, ses griffes encastrées entre ses lèvres, en disaient probablement plus long que s'il avait osé la contredire, façon de lui faire comprendre qu'elle était désirable... peut être même plus, mais à nouveau celà laissait monter cette petite excitation interdite en lui, roulant l'axe de son coude sur sa cuisse gonflée commes'il en possédait une troisième, se frustrant d'avantage.

Le récit de sa vie le troubla sur certains passages, comme lorsqu'on l'enleva lorsqu'elle était jeune pour l'entrainer dans un camp millitaire où on lui apprit à se battre... Quelqu'un avait du déceler chez elle des prédispositions innées au combat, peut être un peu comme la sélection des spartiates humains des leur plus jeune âge, il comprit mieux tout un tas de choses lorsqu'elle lui avoua, de façon succinte, avoir croisé la route d'un esclavagiste, n'ayant absolument pas envie de parler de ce qu'elle à subi et je ne lui en tiendrai pas rigueur, j'en savais suffisamment comme celà que pour m'étaler dans une série de questions sordides sur ce qu'elle à pu traverser, vendue a Ashnard où elle à probablement du faire face à bien des problèmes dont je ne peux que m'imaginer l'étendue, elle insista ensuite sur une personne qu'elle "avait" aimé, et qu'elle était mieux seule... Donc Marine n'était plus avec ce Brimstone ? Seule personne dont j'avais entendu le nom de la bouche du boutiquier mystérieux, de toute façon... même si elle n'était plus avec cet homme, je ne pouvais  que la comprendre sur son envie de rester seule, par contre elle, c'était pour décider de ne plus faire de mal à personne, quand, pour Khaléo c'était l'inverse, c'était se cacher du monde, et se protéger du mal que les autres pourraient lui faire.

« Je crois que vous avez un bon résumé Léo de ma trépidante existence ! »

Il prit un ton sérieux, contrastant définitivement avec l'ambiance bon enfant, chaleureuse qui, s'était installée entre eux depuis une bonne demie heure, comme s'il cherchait à remettre quelques distances entre eux après qu'elle ait exprimé l'envie de rester seule qu'il respectait, quelques uns de ces mots tremblèrent tristement sur ses cordes vocales et parfois, à peine prononcées du bout des lèvres :

"-  Si vous, Marine... Cherchez à rester seule pour ne pas faire souffrir autrui, quand de mon coté je me cache des autres, afin de... ne pas souffrir de ce que je suis à mon tour pour justement me protéger... je crois... je crois bien qu'on est tous les deux en train de glisser sur une mauvaise pente en devenant trop proches, je suis désolé mais pour respecter vos voeux, il... ne faudra pas... que l'on se revoie après cette affaire, j'espère que vous apprécierez de ce fait, tout le respect que j'ai pour votre choix."

La glace était finie, ils l'avaient fait fondre autant avec la chaleur de leurs corps qu'avec celle de leurs sentiments, Marine prenait une petite place dans le coeur du mercenaire, comme une douce brûlure, une petite douleur qui, avait laissé les barbelés qui l'entourait s'élargir afin de le laisser battre un peu mieux, respirer, mais la note finale avait été plus froide que la glace qu'ils avaient partagé, scellant également son coeur dans un socle de cristal comme pour l'empêcher de battre, il se murmura... à lui même... plus qu'a quicquonque autour de lui :

"-Même si... j'aurai sûrement beaucoup aimé prendre le risque de me laisser blesser par toi..."

Sur quoi, Khaléo enchaina en frappant immédiatement et brutalement ses mains sur la table pour les sortir de cette torpeur de sentiments et ne pas laisser Marine réfléchir trop longtemps sur sa dernière tirade, il n'avait pas envie qu'elle insiste, ni qu'elle trouve des failles pour s'en défendre, où lui laisser le temps de comprendre que la fêlure dans sa voix en disait beaucoup plus long et trahissait la teneur de ses paroles, NON ! On avait un truc à régler, il fallait se remettre en selle et fissa, avant que lui aussi ne se trahisse, il se leva le premier sans aucune forme de galanterie rentrant sa chaise en dessous de la table en ne la soulevant pas, mais en laissant racler les pieds sur le sol bien bruyamment, choc sur choc sonore pour les sortir de la miévrerie dans laquelle ils s'étaient installés, il ramassa sa lourde lame laissée contre une poutre de la taverne, autour de laquelle deux gosses émerveillés par sa taille abominable étaient restés prostrés un quart d'heure, laissant tomber la boule de leur glace hors de leur cornet tout en poussant un "ooooooh" quand le mercenaire la leva du sol avec une aisance déconcertante.

Il posa le regard sur les gosses et, d'un coup d'un seul il retira sa capuche en feulant dans leur direction, sortant les griffes pour leur faire peur, ils retournèrent bien vite se cacher dans les jupons de leurs mères, qui me fustigeaient d'un regard assassin, ah... lala, je suis certain que si leurs yeux avaient pu me tirer des carreaux d'arbalètes dans le dos pendant que je payais la serveuse pour notre repas, je crois bien qu'elles n'auraient pas hésité l'instant d'une seconde.

Je sortis de la taverne en rajustant ma capuche, accompagné de peu par Marine, le temps de me repérer un peu dans la ruelle, de regarder autour de moi, et je ne laissais à nouveau pas à Marine le temps de m'interpeller, ouvrir la bouche pour dire quoi que ce soit que j'avançais déjà à grand pas vers la fin de la rue, tout en bas, le bordel que j'avais mentionné faisait justement le coin du carrefour avec son enseigne inmanquable, une pin up en porte jartelles et corset sado masochiste en cuir portant des oreilles de lapin, qui vous faisait un clin d'oeil tout en vous proposant un baisé volé du bout des lèvres, ça allait, d'un point de vue extérieur ça n'avait pas l'air "trop" vulgaire ou dépravé pour ce genre d'établissement, restait à voir l'intérieur, malheureusement c'était bien gardé par deux gros molosses qui, n'étaient pas des macs mais les types faisant partie du service de sécurité, filtrant les entrées dans le batiment.

Je m'avançais vers eux, je pensais pouvoir passer tranquillement en prenant une démarche assez décontractée, passe partout, mais avec ma cape, ma capuche et mon atirail de mercenaire c'était mal parti, il posa ses yeux sur moi et d'un rapide balayage de bas en haut, il me retint par l'épaule en hochant négativement de la tête, ils étaient armés, j'aurai probablement pu être assez rapide pour les désarmer et leur péter la gueule par la suite mais, j'avais une meilleure idée...

"-Hop hop hop... tu ne passes pas... t'as pas une tenue réglementaire... je ne veux pas voir d'armes à l'intérieur, et t'as pas l'air d'être un habitué en plus, j'me méfies des nouvelles petites gueules dans ton genre."

Je m'approchai doucement de lui, et de son oreille, pourvu que Marine n'entende pas ce qui allait suivre, c'était... pour le "bien" de la mission de toute façon :

"-Calmes toi mon petit gars, tu ne vois pas que je suis accompagné ? Et par une des plus belles créatures qui soit en plus... C'est un morceau de choix, elle à les seins et les fesses les plus rebondies que j'ai jamais vues, un corps et un visage qui feraient pâlir de honte la moitié de vos prostituées, je te garantis que personne n'aura à le regretter si j'entres avec elle... Si... tu vois ce que je veux dire... C'est une vraie... GRrawrr... tigresse, je suis sûr qu'un  gros nounours dans ton genre ne rêve que de se faire... matter par une sauvage."

Lui dis-je en laissant trainer ma griffe sur le coté de sa joue pour rajouter le coté "sauvage" et tentant de la chose, il me sourit... enfin... il eut ce drôle de sourire qui me fit comprendre qu'il était d'avantage intéressé par mon "cas" que celui de Marine derrière moi, je déglutis sans le montrer alors qu'il prit ma main dans la sienne en me la caressant bizarrement, d'étranges frissons me parcoururent l'échine, j'étais pris à mon propre jeu là...

"-Je crois que t'es plutôt mon genre... à bien regarder tes yeux... ton joli visage de plus près, et ces belles griffes... sans compter... que t'as plutôt un joli petit cul dans ce pantalon en cuir..."

Suivi d'une claque sur mes fesses... Bon, je... ne m'attendais pas à cette déviation, mais le résultat était là, on allait pouvoir entrer tous les deux, maintenant c'était sortir qui risquait de poser problème, je continuais de jouer le jeu en exagérant le jeu de la vierge effarouchée en posant mes mains sur les hanches.

"-Han ! Toi alors... Une vraie petite cochonne ! On n'a pas le droit de toucher la marchandise avant d'avoir payé hein ? Tu..."

je fit fi de mes appréhensions et continuai de jouer parfaitement le "jeu" et parcourai les... euh... les "formes" de sa poitrine puis de son gros bide avec le bout de mes griffes, je réprimai quelques frissons négatifs qui me parcouraient.

"-...Tu auras droit à un traitement "spécial" si tu nous laisses entrer. je..." continuais-je en me mordillant les griffes entre les lèvres, plissant un regard aguicheur. "...m'occuperai personnellement de ton cas." - Même si j'avais plutôt une grosse envie de lui envoyer mon genoux dans les valseuses présentement... -

"-Allez c'est bon... Entrez... "Toutes" les deux... Mes grandes folles."

Je fis un signe à Marine pour qu'elle me rejoigne, je la vit sourire, un sourire moqueur, à qui je répondai par un regard courroucé, assassin, je savais qu'elle se moquait de moi parce que la situation avait tourné au vinaigre pour ma pomme, et que je risquai mes fesses dans cette histoire, ça la faisait rire intérieurement il n'avait qu'a la regarder pour le savoir, une fois les deux molosses dépassés, montant les marches menant aux portes vitrées, le type de la sécurité me visa en pointant son index vers mon derrière, levant son pouce comme la crosse de son flingue.

"-Et ne m'oublies pas, j'aurai bientôt fini mon service..."

Avant d'abaisser son pouce imitant un tir avant de souffler sur la fin de son doigt, et se l'enfourner dans la bouche en se croyant... beurk... sensuel, je me retournais vers Marine tout en louchant et enfonçant deux doigts dans ma bouche imitant un geste pour me faire vômir, poussant ensuite les portes du bordel pour que l'on se retrouve dans l'acceuil, une belle salle bien propré aux couleurs rouges et violettes, de beaux rideaux rouges en guise de "portes" et séparations entre les salles, derrière un comptoir se trouvait une réceptionniste habillée d'une tenue sexy en cuir blanc, munie d'oreilles de lapin comme sur l'enseigne, en fait tout était assorti en blanc sur elle, autant son maquillage que ses ongles, et son rouge à lèvres, donnant une impression de "pureté" et de fausse innocence à son look sado masochiste, enfin, c'était pas à moi de juger de choses comme celles là, j'approchai du comptoir et me penchai un peu par dessus, la réceptionniste était en train de se vernir les ongles et souffler dessus, les secouant ensuite, elle me sourit, façon un peu "pétasse" mais l'intention était là, enfin c'était son job surtout, elle devait voir des pervers tous les jours alors ce n'était pas difficille d'imaginer le fond de sa pensée qu'elle cachait sûrement très bien de son sourire bien "brite".

"-Bonjour..."

"-Je vois que monsieur vient accompagné... Ce n'est pas un hotel ici, j'espère que vous vous en rendez compte ? Parce qu'on ne loue pas de chambre, si vous voulez baiser il y a un hotel de l'autre coté de la rue, si vous êtes venu nous présenter cette charmante créature pour un entretien avec la Maquerelle il faut prendre rendez vous, par contre si vous avez prévu tous les deux de vous offrir quelques plaisirs exotiques en tout échangistes que vous êtes je peux vous proposer quelques uns de nos produits..."

Elle ne posait pas les yeux sur moi, se concentrant sur la lime de ses ongles, elle appuya sur un bouton et les rideaux s'entrouvrirent pour laisser entrer quelques un de leurs "produits" qui, marchèrent en se déhanchant de façon suggestive, les unes après les autres en... m'encerclant un peu, me collant contre le comptoir comme si elles cherchaient à m'empêcher de rebrousser chemin, leurs mains étant parfois un peu balladeuses sur mes jambes, mon ventre, mes épaules et l'une d'entre elle cherchait à aller caresser mon visage mais je rugit avant qu'elle ne le touche, l'une d'elle délogea même ma queue de tigre de sa "cachette" pour l'enrouler autour de son cou et passer la fin entre ses seins, je... j'avais un peu de mal à réfléchir correctement pour tout avouer.

"-On à de tout ici, des femmes, des shemales, des hermaphrodites, quelques mecs même, et pour tous les goûts, des soumises comme des dominatrices, des vaginales comme des anales..."

Elle remarqua que je n'étais pas très à l'aise pour continuer la conversation avec toutes ces... euh... créatures qui s'en prenaient à moi comme si j'étais une sorte de friandise, d'ailleurs j'essayais tant bien que mal de repousser quelques mains un peu trop inquisitrices et audacieuses à mon goût, elle cru comprendre quelque chose lorsqu'elle me vit mal à l'aise avec autant de contacts "physiques" avec ces mesdammes, elle avait l'impression que mes tendances étaient tout autre en faisant une mauvaise interprétation de ma gêne et du fait que je ne soit pas du tout habitué à visiter ce genre d'établissement, elle, elle pensait que je voulais quelque chose "d'autre" et fit sortir les prostituées de la pièce.

"-...Ooh je vois... Monsieur n'est pas à l'aise avec les dames... peut être préfères t'il les hommes ? Peut être... préfères t'il même... quelque chose de plus "spécial" encore..."

Elle se pencha vers moi, un sourire pervers sur les lèvres, se plantant une sucette dans la bouche tout en me murmurant à l'oreille, quelque chose qu'elle savait illégal pour ne pas en parler à haute voix :

"-...peut être... des petits garçons... où des petites filles ?"

J'étais tombé au bon endroit apparemment, j'avais vu juste, je du me faire violence pour ne pas l'attraper par la gorge et la tabasser pour l'obliger à avouer où sa Maquerelle se "fournissait" en chair fraîche et jeune, non... on allait faire ça d'une autre façon... plus en finesse... les deux mecs en face étaient armés, garder mon calme, je la repoussai néanmoins gentiment du bout des doigts sur ses épaules jusqu'a ce que son dos rejoigne son siège, et je rabaissais ma capuche lentement aussi, pour qu'elle voit bien mon visage, mais pas uniquement celà, surtout mon regard... Cette femme n'avait pas l'air d'être l'excellence au point de vue intelligence, il y avait peut être une chance pour que ça fonctionne, ça fonctionnait toujours sur les esprits simples, mon regard pénétra le sien, je m'approchai d'elle... près de son visage, les couleurs de mon iris semblèrent osciller de leur centre vers l'extérieur, ma pupille se rétracter et s'affiner doucement, sonder et influer son esprit, ça semblait fonctionner... sa bouche s'entrouvrit doucement en laissant tomber sa sucette par terre, sa main qu'elle secouait tomba sur son "bureau" et écailla la couleur de ses ongles, elle était complétement charmée par le regard prédateur de la "bête", Khaléo se retourna vers Marine pour lui lancer un clin d'oeil avant de se recentrer sur la réceptionniste, et de continuer son office :

"-...Je suis intéressé par... vos nouveaux arrivages... Est ce que vous pourriez me dire où je serai susceptible de jeter un oeil sur la marchandise avant qu'elle ne soit... souillée par de trop nombreuses mains ?"

La femme sourit, balançant légèrement d'avant en arrière en se noyant dans le doux regard hypnotisant du félidé, grattant ses ongles sur le comptoir comme si elle était impatiente de le "servir".

"-...Tout ce que... vous... voudrez... je... les nouveaux arrivages... oui... ils arriveront... d'ici... deux jours... deux... jours... Haaaann ♥ ... A minuit... les enchères... A minuit..."

Plus mon regard avait une longue emprise sur son psyché, plus elle s'empourprait et s'en sentait... excitée malheureusement, ce n'était pas une chose à laquelle j'avais l'habitude d'avoir recours, l'odeur de ses sécrétions commençait à se faire doucement sentir, et elle détrempait peu à peu son "costume" ainsi que sa chaise.

"-...Faites... Attention... Mon doux... maître... hummm ♥ Il... y aura... plus de monde... que d'habitude... Haaaan ♥... plus de... gardes... plus de... mercenaires... la... la sécurité... sera... renforcée... C'est... c'est une mesure... exceptionnelle..."
 
Khaléo se retourna vers Marine, l'air "dandy" satisfait, tournant sa queue de tigre dans les airs et, d'un pas souple, charmeur, il la rejoint à coté de la porte en rajustant sa capuche, claquant dans ses doigts, frimeur, avant que la réceptionniste ne se jete par dessus son bureau, ayant éveillé un désir furieux en elle, il était temps de déguerpir avant que ça ne devienne problèmatique, la "lapine" se jeta sur lui alors même qu'il était à coté de la rouquine, cherchant à l'embrasser alors qu'il tenait son visage volontairement éloigné du sien.

"-Je crois qu'il est... plus que temps de mettre les voiles !"

Marine

E.S.P.er

Quand Marine reposa ses yeux sur son compagnon, elle constata que son attitude avait changé. Lui, qui était ouvert et amusé quelques minutes plus tôt, semblait distant et plus sérieux. La jeune femme fut surprise de ce changement aussi rapide que soudain.

« Si vous, Marine... Cherchez à rester seule pour ne pas faire souffrir autrui, quand de mon coté je me cache des autres, afin de... ne pas souffrir de ce que je suis à mon tour pour justement me protéger... je crois... je crois bien qu'on est tous les deux en train de glisser sur une mauvaise pente en devenant trop proches, je suis désolé mais pour respecter vos vœux, il... ne faudra pas... que l'on se revoie après cette affaire, j'espère que vous apprécierez de ce fait, tout le respect que j'ai pour votre choix »

L’interpellée regretta presque ses paroles. Elle était responsable de ce changement d’attitude. Il avait raison, ils s’étaient certainement un peu trop laissé aller. A force de se confier, de s’amuser comme des enfants, ils s’étaient trop rapprochés mais la rouquine ne s’en était pas rendue compte. Elle avait glissé sans le vouloir, sans même le savoir et cela la troublait, tout comme lui la troublait de manière étonnante et extrême. Si ça avait continué ainsi, jusqu’où seraient-ils allés ? Trop loin probablement. Marine le sentait bien. Il valait mieux en effet se concentrer sur la mission et oublier tout le reste. Elle retrouva elle aussi son sérieux, reprenant son visage de marbre, sans aucune expression.

« Soit, effectivement, il vaut mieux que nous ne nous revoyons pas ! Cela deviendrait certainement trop… compliqué… pour tous les deux ! »

Marine se releva. La parenthèse était finie. Il fallait revenir à la réalité, à la dure réalité. Pour un peu, elle s’en voulut de s’être livrée aussi vite et aussi facilement à lui. Pourtant, elle s’était sentie si bien quelques minutes plus tôt. La combattante aurait bien aimé que cela dure plus longtemps et même que cela ne s’arrête jamais.

*Mais c’est pas vrai ! Je déraille complètement, moi !*

Elle rangea sa chaise et attendit que son compagnon en fasse autant. C’est là qu’elle entendit la phrase à peine murmuré de Léo.

« Même si... j'aurai sûrement beaucoup aimé prendre le risque de me laisser blesser par toi... »

Les mots la touchèrent profondément mais cependant elle ne dit rien. Son regard se fit triste mais resta bien dissimulé sous sa capuche. Les choses étaient bien mal faites des fois mais là c’était elle qui avait fait un choix, le choix d’être seule. Curieusement, elle s’en voulut. Cet homme quasiment inconnu la touchait profondément. Elle se sentait bien avec lui, en phase, presque comme s’il pouvait la comprendre et même plus. Le bruit des poings sur la table la sortit de sa torpeur et symbolisa le moment du départ.

Elle chassa cette idée de sa tête et attendit qu’il paye. Elle l’aurait fait elle-même mais il l’avait prise de vitesse. Marine resta donc un peu en retrait et attendit qu’il récupère son arme aux dimensions titanesques. Malgré ses capacités, elle n’aurait probablement pas pu se servir d’une telle arme. Par contre, lui semblait parfaitement à l’aise avec. Une question d’habitude probablement et puis vu sa stature et ses muscles, nul doute que cet épée était à sa mesure ou plutôt à sa démesure.

Il sortit en premier et elle le suivit, se tenant quelques pas derrière lui. Elle craignait presque de se retrouver près de lui. Les sentiments qu’elle commençait à ressentir pour lui l’inquiétaient. Elle sentait que de la simple amitié, cela pouvait dévier sur bien autre chose. Et ça, ça lui faisait peur. Elle suivit le mercenaire qui se dirigeait vers le bas de la rue et s’arrêta devant une demeure particulière.

Lorsque la jeune femme vit la pancarte, elle se rappela que Léo avait parlé d’aller chercher des informations dans une maison de passe. Le genre d’endroit qu’elle détestait. Cela lui rappelait de bien mauvais souvenirs. Elle ne critiquait pas les filles qui y travaillaient dans la mesure où c’était un choix personnel et non une obligation. Elle vit alors le garde à l’entrée, preuve que l’endroit n’était pas probablement une maison de bas-étage. Les gens étaient filtrés.

Marine se demanda alors comment Léo allait faire pour entrer. Vu sa stature et toutes les armes qu’il portait, il y avait peu de chance qu’on le laisse rentrer comme ça. Elle se prépara donc à utiliser son passe-partout c’est-à-dire une bourse bien pleine. Généralement ça permettait d’aller un peu partout.

Néanmoins, le mercenaire ne se démonta pas et alla se poster juste devant le gorille qui ne manqua pas de lui bloquer l’entrée. La jeune femme se demanda comment allait faire Léo pour passer. Elle resta donc légèrement en retrait, attendant la suite et elle ne fut pas déçue.


« Calmes toi mon petit gars, tu ne vois pas que je suis accompagné ? Et par une des plus belles créatures qui soit en plus... C'est un morceau de choix, elle a les seins et les fesses les plus rebondies que j'ai jamais vues, un corps et un visage qui feraient pâlir de honte la moitié de vos prostituées, je te garantis que personne n'aura à le regretter si j’entre avec elle... Si... tu vois ce que je veux dire... C'est une vraie... GRrawrr... tigresse, je suis sûr qu'un  gros nounours dans ton genre ne rêve que de se faire... matter par une sauvage »

Marine devint totalement rouge mais cette fois ce n’était pas la gêne mais la colère. Comment osait-il l’utiliser pour ne pas dire la vendre à un tel personnage ? Elle se retint difficilement d’aller se planter devant lui et de lui filer un bon aller-retour avant de faire de même avec le vigil. Elle serra les poings sous sa cape. Comment pouvait-il faire ça ? Dire ça d’elle ? Et puis, qu’est-ce qu’il en savait d’abord qu’elle soit une tigresse dans un lit ? Elle croisa les bras sous sa cape et était sur le point de taper du pied sur le sol, signe de son mécontentement et de son agacement. Mais la situation tourna d’une manière totalement inattendue quand elle vit l’homme afficher un sourire intéressé totalement destiné à Léo et non à elle.

« Je crois que t'es plutôt mon genre... à bien regarder tes yeux... ton joli visage de plus près, et ces belles griffes... sans compter... que t'as plutôt un joli petit cul dans ce pantalon en cuir... »

Marine faillit éclater de rire quand la montagne donna une bonne claque sur les fesses du mercenaire. Elle dut se mordre la langue pour éviter d’ameuter toute la ruelle. Elle se contenta de rire intérieurement ce qui était visible par de légers soubresauts qui secouaient ses épaules. Reprenant un peu ses esprits, elle craint la réaction de son compagnon. Vu son tempérament, il risquait d’envoyer valser le videur et de lui broyer les os pour son impudence mais, à sa grande surprise, il n’en fit rien, bien au contraire.

« Han ! Toi alors... Une vraie petite cochonne ! On n'a pas le droit de toucher la marchandise avant d'avoir payé hein ? Tu... »

Là, Marine dut carrément se retourner pour ne pas montrer sa tête mais revint bien vite admirer la scène totalement improbable qui se passait devant elle. Léo jouait le jeu et c’était terrible, à hurler de rire ! Un rire de plus en plus difficilement réprimée par la rouquine qui était cramoisie et avait les larmes aux yeux.

« ...Tu auras droit à un traitement "spécial" si tu nous laisses entrer. Je... m'occuperai personnellement de ton cas »

La rousse en plus de se mordre la langue, se mordait aussi l’intérieur des joues. Non, il valait mieux que le type prenne vite la décision de les laisser entrer ou non parce que là ça devenait intenable. Heureusement, le vigil finit par se résoudre.

« Allez c'est bon... Entrez... "Toutes" les deux... Mes grandes folles »

Léo fit signe à Marine qui lui emboîta le pas, un grand sourire aux lèvres. Le pauvre, elle se ferait une joie de lui en reparler plus tard. Sur Terre, on aurait qualifié ce moment d’instant kodak malheureusement elle n’avait ni appareil photo, ni caméscope pour immortaliser la scène. Le mercenaire lui lança un regard mauvais qui en disait long sur ce que lui pensait de cette situation. Aussi elle ne dit mot. Du moins pour le moment. Ils arrivaient en haut des marches quand la voix masculine les interpella.

« Et ne m'oublies pas, j'aurai bientôt fini mon service... »

La tête de Léo était à hurler de rire surtout avec sa mimique d’envie de vomir. Elle secoua la tête et pénétra le lieu. Au vu de l’intérieur, les filles ne devaient pas être bon marché. L’endroit était propre, bien décoré, soigné. On était loin des maisons de passe de bas étage pleines de poussière et d’odeurs nauséabondes.

« Bonjour... »

L’homme s’était approché du comptoir où une fille habillée en lapin blanc se faisait les ongles. Marine lui jeta un coup d’œil un peu mauvais. La fille était belle. Il valait mieux qu’elle le soit pour travailler dans un tel endroit. Mais bizarrement, la rouquine n’apprécia guère cette demoiselle sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Elle resta un peu en arrière pour voir ce qui allait se passer. Après tout, elle avait donné les pleins pouvoirs à son compagnon.

« Je vois que monsieur vient accompagner... Ce n'est pas un hôtel ici, j'espère que vous vous en rendez compte ? Parce qu'on ne loue pas de chambre, si vous voulez baiser il y a un hôtel de l'autre coté de la rue, si vous êtes venu nous présenter cette charmante créature pour un entretien avec la Maquerelle il faut prendre rendez vous, par contre si vous avez prévu tous les deux de vous offrir quelques plaisirs exotiques en tout échangistes que vous êtes je peux vous proposer quelques uns de nos produits... »

Le rideau s’ouvrit et laissa plusieurs filles venir se frotter contre Léo. Une fois de plus, Marine serra les poings de colère. Elle ne savait toujours pas pourquoi mais elle n’aimait pas ces filles qui se collaient comme ça à l’homme-tigre. Quelle bande de morues ! Elles étaient belles, trop certainement. La jeune femme se sentait en infériorité par rapport à elles. Pas à cause de leur nombre mais bien à cause de leur physique. Elle était si loin de ça.

« On à de tout ici, des femmes, des shemales, des hermaphrodites, quelques mecs même, et pour tous les goûts, des soumises comme des dominatrices, des vaginales comme des anales... »

Heureusement pour la rouquine qui ne remarqua pas la gêne de son compagnon, la bunny fit déguerpir les autres filles. Cela permit à Marine de retrouver un peu son calme. Ses poings se décrispèrent et son attention se reporta sur la discussion.

« Ooh je vois... Monsieur n'est pas à l'aise avec les dames... peut être préfères t'il les hommes ? Peut être... préfères t'il même... quelque chose de plus "spécial" encore... »

Là Marine se fit bien plus attentive. Une marchandise spéciale ? Cela ne voulait dire qu’une seule chose que la fille confirma bien vite.

« ...peut être... des petits garçons... où des petites filles ? »

Ça y est, c’était fait. Elle avait lâché le morceau. La rousse aurait bien été demandé des précisions mais elle se rappela avoir délégué l’autorité à Léo. Aussi resta-t-elle en arrière mais la suite ne lui plut à nouveau pas. Elle eut la terrible impression qu’il faisait plus ou moins du rentre dedans à la fille en essayant de la charmer avec son regard. D’ailleurs, il lui fit un clin d’œil qui, pour elle, confirmait ses doutes.

« ...Je suis intéressé par... vos nouveaux arrivages... Est ce que vous pourriez me dire où je serai susceptible de jeter un œil sur la marchandise avant qu'elle ne soit... souillée par de trop nombreuses mains ? »

Marine respirait plus vite, supportant mal cette scène de séduction de bas étage. Comment pouvait-il faire ça ? Certes c’était dans le but avouable d’extirper des informations mais elle n’appréciait pas ça du tout. Son cœur s’emballait et le rouge lui montait aux joues. Pourquoi ? Elle ne le savait pas parce que c’était bien la première fois de sa vie qu’elle était jalouse et incapable de s’en rendre compte. Elle se sentait juste en colère et prête à étrangler cette fille sans cervelle.

« ...Tout ce que... vous... voudrez... je... les nouveaux arrivages... oui... ils arriveront... d'ici... deux jours... deux... jours... Haaaann ♥ ... A minuit... les enchères... A minuit... Faites... Attention... Mon doux... maître... hummm ♥ Il... y aura... plus de monde... que d'habitude... Haaaan ♥... plus de... gardes... plus de... mercenaires... la... la sécurité... sera... renforcée... C'est... c'est une mesure... exceptionnelle... »

Léo se retourna alors et, content de lui, marcha jusqu’à Marine dont le regard était incendiaire. D’accord, ils avaient eu les infos dont ils avaient besoin mais la méthode lui donnait envie de vomir. Elle se sentait à la fois terriblement en colère et tout autant malheureuse. Peut-être parce qu’elle aurait aimé être à la place de cette fille et que se soit à elle qu’il fasse du charme.

Marine ferma ses yeux quelques secondes pour reprendre contenance et chasser ses idées idiotes de son esprit. Ils ne se connaissaient pas. Il lui avait fait comprendre qu’ils ne devaient agir que comme employeur/employé et qu’ils ne se reverraient plus après cette mission. Alors tout ce qu’elle ressentait n’avait ni queue, ni tête.

Soudain, contre toute attente, la fille se jeta sur Léo et tenta de l’embrasser alors que lui-même cherchait à la repousser. Il tourna sa tête, tant bien que mal vers Marine.


« Je crois qu'il est... plus que temps de mettre les voiles ! »

Cette fois c’est elle qui lui lança un regard assassin teinté de tristesse.

« Pourquoi ? Tu as l’air de bien t’amuser, non ? »

Son ton était acide et sans accorder une aide quelconque à son compagnon elle ouvrit la porte et sortit et lança :

« Je rentre à l’hôtel, amuse-toi bien ! »

Sans s’en rendre compte, elle l’avait tutoyé. Preuve de son énervement profond. Cette source confirmait celle du matin. Théoriquement, ils auraient dû aller voir une autre personne mais là, la rouquine n’en avait pas le courage. Elle irait ce soir. Là, elle voulait juste rentrer et s’enfermer dans sa chambre. Elle avait envie de pleurer mais sans en comprendre la raison. Elle croisa les bras sur sa poitrine et avança dans les rues pour retourner vers leur auberge. Elle ne vérifia même pas si Léo la suivait ou pas. De toute façon, il avait certainement mieux à faire, mieux à faire qu’être avec elle. Mais quelle idiote ! Qu’est-ce qui lui prenait de réagir ainsi ? C’était vraiment stupide mais elle ne parvenait pas à se contrôler. Elle, toujours si maîtresse d’elle-même, n’arrivait ni à se raisonner, ni à se contrôler et ça pour la première fois de son existence.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

Khaléo

Terranide

Lors de son "entretien avec un lapin" et ses consoeurs péripatéticiennes, ainsi que de quelques regards échangés à la sauvette avec Marine, ce qui avait semblé être une situation amusante pour Khaléo était en train de se transformer en quelque chose de particulièrement... irritant et désagréable pour Marine... un instant il pensa que c'était le caractère, assez... "spécial" de cet endroit qui gênait Marine, puisqu'il y avait probablement des esclaves dans le personnel et que c'était en train de la ramener à des souvenirs indésirables, il s'était cru "malin" en lui montrant que ses talents de séducteur n'étaient pas complétement "rouillés" même si celà relevait plus de l'hypnose que du véritable "charme".

Il n'avait pas pu s'empêcher aussi... C'était comme s'il avait quelque chose à prouver où à montrer à la guerrière, l'avait il fait exprès finalement ? Rien n'était moins sûr, il se souvient quand même avoir pris un malin plaisir à observer la gêne qui la fit bouillir à quelques petites reprises, par expression entendue de son corps crispé d'une petite... tention, colère montante, il y était allé un peu fort... aussi, la frustration était a son culminant chez Marine, elle n'allait pas tarder à éclater alors que Khaléo réclammait l'aide de cette dernière pour décoller la lapine de la... surface de son corps assaillie.

Le regard, ce dernier regard proposé par Marine, désarmant de colère, de rancoeur et de tristesse mêlée au mercenaire lui firent comprendre à quel point, il se sentait avoir dépassé les bornes pour une raison qui lui échappait encore, il trouvait ça "amusant" pour sa part, sans plus, il n'éprouvait pas d'attirance pour cette "chose" dont il devait tirer les oreilles de lapin en arrière afin d'éviter que son rouge à lèvre blanc ne lui marque... les rayures.


« Pourquoi ? Tu as l’air de bien t’amuser, non ? »

Sur le ton de la plaisanterie continuelle et un peu maladroite sur l'instant, afin d'essayer de la dérider et lui faire comprendre que j'avais besoin de son aide, mais un sourire enjoué n'arrivait pas à quitter mon visage, la lapine me chatouillait pour essayer de me faire lâcher prise, je réprimais tant bien que mal mes envies de rire aux éclats.

"-Hey ! hey ! Tu ne vas pas... me laisser seul avec elle quand même ? Qui sait ce qu'un lapin est capable de faire à un tigre, Grawrrr..."

Histoire de dédramatiser aussi... Et de démontrer encore une fois maladroitement l'innofensivité de la chose, mais Marine n'avait pas l'air de vouloir rire de la situation... Ce qui... Me laissa... imaginer qu'elle était atteinte "autrement" que par la cocassité de la situation, de l'aigreur... de la rancoeur acide... ça ne pouvait être... ça, si ? Inconsciemment je m'en étais joué... c'était encore difficille de mettre les doigts dessus, je l'avais sur le bout de la langue.


« Je rentre à l’hôtel, amuse-toi bien ! »

Elle avait presque défoncé la porte vitrée en sortant d'ici, ses derniers mots furent chevrotants entre ses lèvres, finissant de me faire comprendre que je l'avais excédée de par mon comportement, je restai là quelques secondes "interdit" avec bunny bubble-gum accrochée aux basques, me laissant encore secouer le corps, la tête, un peu comme un bilboquet, trois ou quatre fois par les assauts répètés de la réceptionniste, je m'approchai du porte manteau et accrochai une languette du col de sa tenue à l'un des crochets pour la suspendre, qu'elle ne se fasse du mal à elle même et à autrui, les effets se dissiperont d'eux même d'ici quelques minutes en mon absence.

Ce fut à mon tour de tapper de l'épaule dans la porte, de sortir et dévaler les marches quatre à quatre avant de passer en courrant à coté des deux vigiles, celui qui avait eu l'amabilité de me présenter une tentative grossière de "séduction" se mit à me poursuivre à son tour, avec la ferme impression qu'il voulait me passer à tabac pour le bordel qu'on avait mis dans le... non, pour le foutoir qu'on avait mis dans le bordel, c'était mieux dans cet ordre, quelques ruelles et un bon nombre de foulées plus tard, j'aperçut la splendide Amazone et sa démarche encore bien empreinte d'une colère déterminée au bout de la ruelle, je décélérait le pas et marchait dans les siens, pensant aux excuses à lui faire tout en fixant sa capuche, elles défilaient dans ma tête et étaient beaucoup trop alambiquées, tournant autour du pot pour être de bonnes excuses, alors j'allais jouer la franchise maintenant, je lui avait donné un surnom sans lui cacher que c'en était un, par gage de franchise et de confiance, et parce qu'on atteignait quand même le 50 ème poste, ça commençait à bien suffire et ça se fête ! j'allais enfin lui donner mon vrai nom.

"-Khaléo... !!"

Je continuais à marcher derrière elle, rapprochant mon visage de sa nuque, et répétais afin que je sois sûr qu'elle comprenne bien :

"-Mon nom... c'est Khaléo... et... Khaléo se demandait si... si vous pourriez lui pardonner..."

Entretemps le colosse un peu gras de vigile qui me coursait eut tout le temps de nous rattraper en tenant les bretelles qui retenaient son jeans de tomber par terre, dans l'autre main, un bouquet de fleurs... Non mais je rêve, quand je l'entendis crier "Ma tigresse ! Reviens !" je me retournai pour le voir s'agenouiller à mes pieds et me faire une déclaration... d'amour... Maintenant si je n'étais pas mal à l'aise pour le compte, j'aurai pu avoir pitié du pauvre bougre et lui expliquer que je n'étais pas de son "bord" calmement si la situation n'était pas déjà bien compliquée, mais je fut "cruelle" à ses yeux, je lui retirai son bouquet des mains comme la "tigresse" qu'il me prétendait être, et je prétendais juste, qu'il n'était "pas mon genre" espérant que ça le décourage assez pour qu'il me laisse tranquille, mais c'était peut être sous estimer sa propension au sado masochisme, il était peut être juste en train de me trouver assez "cruel" à son goût, avant de me retourner vers Marine avec le bouquet de ce type entre les mains.

"-Accepterez vous... Mes excuses ?"


La mine déconfite du vigile était "priceless" à ce moment, a se tordre de rire, c'est comme si son monde venait de s'écrouler, que la terre n'avait plus d'endroit ni d'envers, il fondit en sanglots assez pathétiquement derrière moi, se roulant par terre en gémissant des "pourquooaaaaaaaah ?!" "-je t'aimes ne me laisse pas tout seuuul" "-tu m'arraches le coeur de la poitrine, waaaaaarghhh !!" Du coup, ça me rendait la tâche difficille, je pris Marine par la main sans lui laisser le temps de répondre afin de s'éloigner de notre madeleine nationale, et ce ne fut que lorsque nous nous trouvions dans une ruelle plus étroite et surtout, tranquille que nous nous arrêtions, là, dans le silence de cette ruelle, les choses étaient presque plus intimes, même si parfois un "plic" et un "ploc" provenant d'une rigole gâchait légèrement le silence, je jetais le bouquet par dessus mon épaule je n'avais pas besoin de ça, et ce n'était pas moi qui avait choisi les fleurs de toute façon, c'était juste pour le comique de la situation précédente, qui, n'avait pas l'air d'avoir su tirer ne serait ce qu'un sourire apparent à la surface des lèvres carmines de Marine, me faisant comprendre à quel point ses sentiments étaient sérieux.

"-Je ne voulais pas te blesser... "

Qu'est ce que j'étais en train de faire... en tout cas... je me rappelles que mes mains glissèrent dans les siennes, pour la rassurer... pour essayer de renforcer ma sincérité... et de lui faire comprendre le sérieux de mes excuses... je me rappelles aussi peut être avoir moi même franchi la limite... la limite des limites que je m'étais moi même promis de ne plus franchir, en allant caresser mon front sur le sien, et plonger mon regard dans celui de la guerrière, je fis un pas que je jugeais déjà difficille vers elle, j'espérais secrètement qu'elle fasse le reste du chemin, mais rien n'était moins sûr, je ne savais pas dans quel état elle se trouvait encore malgré mes plus sincères et directes excuses.





Marine

E.S.P.er

La guerrière rousse avançait, tête baissée, dans les rues de la ville-basse de Nexus. Si elle ne s’était pas contrôlée encore un tout petit peu, les larmes auraient afflué à ses yeux. Mais, pour l’instant, elle arrivait encore à les refouler. La jeune femme faisait abstraction de tout ce qui se passait autour d’elle. Elle le faisait si bien qu’elle sursauta en entendant la voix de Khaléo tout près d’elle et son souffle sur sa nuque.

« Mon nom... c'est Khaléo... et... Khaléo se demandait si... si vous pourriez lui pardonner... »

*Khaléo ?*

Ainsi, il lui avait menti sur son nom. Enfin pas tout à fait, vu que Léo lui apparaissait comme un possible diminutif de Khaléo. Sur le coup, elle lui en voulut de ne pas lui avoir dit la vérité puis elle se raisonna. Son esprit logique reprenait le dessus. Au moment où il avait décliné son identité, il ne la connaissait pas encore. La prudence avait été de mise. Marine ne pouvait lui en vouloir pour ça. C’est à ce moment qu’elle entendit une véritable cavalcade. Elle s’arrêta et se retourna, jetant un coup d’œil sur le côté vu que la carrure du tigre lui bouchait la vue. Elle vit le vigile courir vers eux, un bouquet de fleurs dans les mains.

*C’est quoi ce cirque ?*

Marine avait totalement occulté le passage de drague entre Khaléo et le mastodonte qui gardait les portes du bordel. La scène devint totalement surréaliste quand le type se mit à déclamer sa flamme pour le grand tigre blanc. La jeune femme aurait pu s’en amuser, voir se moquer un peu, mais ce n’était pas le cas. Elle trouvait cela bien triste au contraire. D’ailleurs, cela vira bien vite à l’absurde alors que l’homme déclarait sa flamme et que Khaléo l’envoyait plus ou moins gentiment sur les roses.

« Accepterez-vous... Mes excuses ? »

Les yeux bleu-vert étaient écarquillés alors que le mercenaire avait attrapé le bouquet de l’amoureux éconduit pour le lui donner. La rouquine était totalement interloquée et ne savait plus ni quoi faire, ni quoi dire. Elle restait simplement là, interdite, à assister à la discussion, comme paralysée.

Le garde de la maison de passe se transforma en une vraie fontaine après le refus de son « amoureux », s’attirant tous les regards et les éclats de rire des passants. Elle était perdue. Marine n’arrivait même plus à réfléchir à cause de ce qui se passait sous yeux. Khaléo se saisit alors de sa main pour l’attirer vers une ruelle, à l’abri des promeneurs et surtout de la pleurnicheuse.


« Mais… qu’est-ce que… »

Ce fut la seule protestation qui s’échappa des lèvres vermillon alors qu’il la tenait fermement par la main, l’obligeant à le suivre. Une fois isolés, Khaléo balança son bouquet par-dessus son épaule. Il fallait dire que la demoiselle, bien qu’elle n’ait jamais reçu de fleurs de sa de qui que soit, n’aurait franchement pas apprécié, comme n’importe quelle femme, de recevoir le bouquet destiné à « une » autre.

Le regard toujours aussi froid, elle l’observait. Sa colère avait un peu diminué mais aucun sourire ne s’affichait sur son visage de marbre. Elle n’avait pas le cœur à plaisanter. La jeune femme avait été terriblement blessée par ce qui s’était passé dans le bordel même si elle refusait de se l’admettre. Elle en voulait à son compagnon pour son comportement, pour sa « drague » avec la prostituée. Mais elle ne s’expliquait pas la raison, elle ne voulait pas s’avouer qu’elle tenait bien plus à Khaléo qu’à un simple employé, qu’à un simple ami.


« Je ne voulais pas te blesser... »

Les mains qu’il glissa dans les siennes, le regard emplit de regret, les mots d’excuses firent soudainement disparaître son exaspération et sa rancœur comme neige au soleil. Marine reprit ses esprits alors que ses yeux aigue-marine se perdaient dans ceux du tigre. C’était comme si elle se trouvait hypnotisé par lui, bien que se ne soit pas le cas. Ses mains, malgré leur taille, étaient douces, chaudes, chaleureuses.

Sans comprendre ce qu’elle faisait, l’amazone aux cheveux de feu se rapprocha du mercenaire. Ses mains remontèrent rapidement le long de ses bras musclés pour atteindre son cou, autour duquel, elles se nouèrent. S’approchant un peu plus, ses lèvres allèrent chercher celles de Khaléo. Elle l’embrassa. D’abord, une simple caresse, ses lèvres s’étaient juste posées sur celle de son compagnon, puis le baiser se fit plus intense, plus passionné. Sa langue franchit la barrière des lèvres du tigre pour aller goûter sa bouche. Elle s’accrocha à lui tout en l’embrassant avec force, son corps se plaquant complètement contre lui.

Était-ce la solitude qui l’avait poussée à ça ? Ou avait-elle envie de le faire depuis un bon moment déjà ? Peut-être depuis la première fois où elle l’avait pris en traître et l’avait embrassé après avoir abaissé sa capuche. Marine se sentait si bien avec lui. Ils étaient si semblables.

Son cœur battait à tout rompre et une douce chaleur lui inondait les reins. Sa langue jouait avec celle, râpeuse, de son compagnon. Elle voulait plus, bien plus, elle le sentait. Son corps avait besoin de douceur, d’attention, d’amour, de passion. Et elle aussi.


Merci Stephen pour la sign :)

Bio

Khaléo

Terranide

Ses pitreries n'étaient pas du goût de Marine, elle n'était pas d'humeur à plaisanter même s'il avait donné du sien afin de donner une touche décalée à son "approche" afin de se faire pardonner, comme il le pensa précédemment, de sincères excuses n'étaient faites que pour être usées une, et une fois, et non répétées, chose qu'il n'osa faire, il s'était excusé une et une bonne fois avec sincérité, en abandonnant son humour, son bouquet de fleurs - empruntés - et même son sourire d'un charme affligeant qui, dans ces circonstances n'aurait qu'une substance agravatrice, il se retint donc de continuer dans une voie qui, aurait pu irriter Marine d'avantage, à vrai dire il faut savoir quand ce qui est drôle ne le devient plus et quand les choses doivent être sérieuses, et la frontière entre les deux est parfois si ténue qu'on est parfois allé trop loin sans le savoir !

Qu'avait il fait ? Etait il allé trop loin dans ses excuses... Il était allé aussi loin que son envie d'être le plus sincère possible ne l'avait pris au corps, il ne s'était pas rendu compte du caractère... Romantique de sa prise de mains et de son front déposé sur le sien essayant de capter son regard, du moins pas avant qu'il ne soit parcouru d'un frisson de volupté quand elle se mit à rendre la caresse de ses mains, et qu'elle commença à se rapprocher... près... le corps de cette belle panthère, si près du sien... collé même de ses hanches bien rebondies, évasées, musclées contre les siennes, perdu dans son regard il n'osait pas trop y croire, pas encore, il déglutit leeeentement, louchant dans les yeux de Marine, oh bien sûr qu'il en avait envie... Il en crevait d'envie même... Et... malheureusement sa longue et épaisse hampe se rappella à ce désir, ça faisait plusieurs fois déjà, qu'il avait essayé de réprimer ce vil instinc, cette excitation qui lui faisait presque une troisième cuisse coincée dans la jambe droite de son pantalon !

"-Marine, attends je ne suis pas sûr que..."

Etait-ce bien ? Etait-ce mal ? Devais je m'y laisser aller et oublier tous mes foutus complexes comme ça, juste pour... juste pour quelques secondes... Oh... quelques secondes... voir une minute... de douceur... de tendresse dans mon monde... ça ne pouvait pas faire de mal, non ? Pour une fois... Mais je ne savais pas, idiot, je réfléchissais à nouveau, tant et si bien que je croyais que mon plafonnier allait crever sous la pression que je m'infligeais tout seul, je pensais à la fière guerrière qu'elle était, à ses doux regards, à la caresse à la fois ferme et maternelle de ses mains, glissant sur les muscles bien définis de ses bras, bras, corps qui, n'étaient tellement pas habitués à celà qu'ils se mirent eux même à "trembler" nerveusement sous le passage de ses mains, il y eut un léger mouvement de recul, très léger quand elle effleura ses lèvres des siennes, il papillonnait rapidement ses paupières en fixant tout droit les yeux de Marine, la confusion de son esprit était visible, s'empourprant de cette teinte rose pâle sur son visage blanc, il paniquait, oh d'une agréable panique, celle qui redoute un contact tant envié, mais qu'il n'aurait jamais osé poser de lui même par tout un système de valeurs et d'inhibitions qui sont le fruit de tas de complexes d'infériorité qu'il à en tête, de par son apparence, de par la créature "maudite" qu'il est, des nombreuses cicatrices qui parcouraient son corps, il était... inconcevable que... Marine le désire aussi ?

"-...Ce... Ce soit... haWwrr...♥"

Ses mains sur son cou lui firent fermer les yeux et ronronner très légèrement, presqu'imperceptible à l'oreille, mais c'était bien là et celà montait doucement en "régime", ses mains l'empêchèrent de bien réfléchir à tout celà, comme si elles cherchaient à envoyer au "diable" toutes les barrières idiotes et les excuses qu'il se trouvait pour ne pas se laisser aller, son triturage trop complexe de méninges quasi masturbatoire avec lequel il se serait trouvé milles et une excuses pour ne pas céder à la "tentation" éclatait en morceaux sous le désir, l'envie bien présente de ce corps délicieusement collé contre le sien, et de ses mains exploratrices, inquisitrices avec son corps, les siennes furent plus timides en longeant ses bras, peut être qu'il s'imaginait des choses, peut être qu'a un moment où à un autre elle allait se "réveiller" si il la touchait avec ses sales paluches et qu'elle se rendrait compte de ce qu'elle est en train de faire... imagination débridée et justifiée par le baiser plus appuyé, bien réel cette fois sur ses douces lèvres roses, quand il sentit la langue de cette sublime Amazone pénétrer son antre, écarquillant les yeux de surprise, il se raidit de tous ses muscles roulés sous sa peau contre le corps de Marine, avant de la sentir venir "jouer" avec la sienne, il plissa donc son regard après la surprise, un regard fiévreux, enflammé, ou sa pupille éfilée pénétra l'aigue-Marine des yeux de cette belle créature, tant pis si elle le sentait complétement excité contre son entrejambe, ce fut à son tour de la plaquer de toute la belle force de son corps contre elle, de passer ses bras dans son dos, remontant dans sa nuque pour aller la graffigner du bout de ses griffes, délicatement et légèrement sorties, il pouvait être trrrrès fin et incroyablement frissonnant du bout de celles-ci, elles remontèrent dans sa chevelure et lui dispensèrent un agréable massage sur une bonne partie de son cuir chevelu, sur lequel il traçait parfois de fins sillons en volutes, cercles concentriques, à peines caressés du bout de ses griffes.

La langue de Khaléo, semi-douce semi-râpeuse s'empara de celle de Marine, s'enroula autour, lentement, tel un serpent encerclant sa proie dans ses anneaux, elle était longue sa foutue langue, terriblement longue et fit trois à quatre fois le tour de la langue de sa "prisonnière" avant même de continuer à s'engoufrer dans la tanière de Marine, il se laissait aller à caresser et explorer toutes les parois de sa bouche, à les détailler avec un drôle d'appétit et une surprenante envie d'exploration, ses lèvres n'avaient de cesse de happer les siennes, ses douces lèvres... qui glissaient un peu mieux sur les siennes à chaque fois qu'il happait celles de Marine, plus charnues, laissant la salive lubrifier prodigieusement leur contact, ce baiser devenant de plus en plus chaud, excitant, atteignant des chaleurs et une humidité tropicales même, ses ronronnements s'envolaient et faisaient de plus, savoureusement vibrer sa bouche contre la sienne, sa langue enfouie au plus profond de sa bouche et même le fond de sa gorge, laissant ses oreilles trembler, osciller rapidement sur elles mêmes.

Il se plaisait à laisser la force de son corps jouer contre celui de Marine, ajoutant une danse exotique au ballet de leurs bassins en communion, il l'aurait bien plaquée à un de ses murs mais ils étaient recouverts d'humidité, de toute manière il préférait bien rester debout contre elle, dans ce duel de corps caressés l'un contre l'autre, en dansant contre elle il redescendit ses mains sur ses fesses pour la plaquer sauvagement contre lui, et rouler tant et si bien du bassin qu'elle put sentir les... proportions et la "ruguosité" presqu'effrayante de ce qui était dissimulé dans son pantalon, sa queue de tigre se mêla à la partie en sortant de sa cachette, pour aller s'enrouler trois fois autour de la cuisse gauche de Marine pour la caresser doucement de bas en haut, de l'aine, au dessus du genoux, laissant parfois le bout agile de cette dernière tournoyer contre les muscles pubiens placés au dessus de la naissance de son papillon de plaisir.

Tandis qu'ils échangeaient toujours ce baiser, interminable, il étouffa quelques gémissements et feulement de plaisir dans ses lèvres, c'est vrai qu'il en avait envie... Aussi étrange celà puisse paraître, par respect de ce qu'elle représentait à ses yeux, il n'aurait jamais osé faire le premier pas, il avait été surpris... agréablement surpris... Pour un instant c'est lui, qui se sentit "prédaté" ça ne le dérangeait pas non... il en avait tellement besoin, d'être rassuré par ses mains, par ses attentions, il gagnait en assurance, et se sentait désirable sous ses caresses, autant qu'il le lui rendait bien en lui pétrissant les lignes, les muscles noués de son dos, que ses mains revinrent sur cette poitrine qu'il caressa avec une belle envie, ses mains de belle taille convenaient parfaitement à leurs "proportions" plus généreuses que la moyenne, à travers le cuir et même son corset et les bandelettes qu'elle se forçait à mettre pour les "aplatir" contre elle, sa belle poigne arrivait encore à les pétrir amoureusement, le col en fourrure de lion blanc autour du bord de sa capuche caressaient leurs visages ensemble pendant qu'ils s'embrassaient, il ferma les yeux tout en refermant le doux et tendre étau de chaleur de ses bras bien gainés autour du haut de son dos, écrasant sa poitrine contre la sienne, s'il s'écoutait... s'il s'écoutait il la prendrait sauvagement dans cette ruelle sans plus de cérémonie, et tout le Nexus aurait le loisir d'entendre les cris de plaisir et de douleur mêlée de cette belle créature qui ne savait pas avec quel feu elle était en train de jouer...

Marine

E.S.P.er

Si Marine avait bien noté la timidité et la retenue du grand mercenaire, celles-ci n’étaient plus de mise à présent. Alors que la langue de la jeune femme allait explorer le palais de son compagnon, passant doucement sur les quenottes pointues, la langue râpeuse vint finalement à sa rencontre, se mettant à danser avec elle dans un ballet intense et passionné. Les mains du guerrier ne restaient pas non plus inactives et longèrent ses propres bas avant d’aller caresser sa nuque puis son crâne.

La rouquine sentait les griffes du tigre contre sa peau et là où elle aurait du éprouver une quelconque crainte, après tout elle avait bien vu au cours du repas ce qu’elles étaient capables de faire à un morceau de viande, elle n’éprouvait qu’excitation et envie. Un délicieux frisson lui parcourut l’échine alors que les griffes dessinaient des formes improbables sur son cuir chevelu.

Marine se sentait si bien à cet instant et cela ne fit que s’accentuer à mesure que Khaléo répondait à ses caresses et baisers. Son corps semblait réclamer les étreintes de l’homme-félin. D’ailleurs ce n’était pas que son corps qui les voulait, son esprit, ses sens, tout son être le désirait, avait envie de lui. Cela faisait si longtemps qu’on ne l’avait pas touchée, caressée, aimée et surtout si longtemps qu’elle ne s’était pas laissé aller. Alors là, dans cette ruelle crasseuse de la ville basse de la cité, elle le voulait.

La jeune femme se faisait féline sans trop s’en rendre compte. Alors que de doux ronronnements sortaient de la gorge de Khaléo, se sont des soupirs et des gémissements doux qui sortaient de la sienne et se perdaient dans la bouche de l’autre.

Son corps fut ramené contre celui de l’homme. Marine ne put que sentir la grosseur du membre viril qui semblait posséder des proportions inhumaines mais ça ne l’inquiétait pas. La queue du tigre vint s’enrouler autour de sa jambe, l’excitant un peu plus. Elle aimait la sentir la caresser. C’était si doux, si agaçant, si agréable. Elle sentait une bouffée de passion envahir tout son être. Ses reins s’embrasaient sous le feu ardent du désir. Elle le voulait là, tout de suite et peu lui importait le reste du monde.

Cela l’étonna énormément. Ce n’était pas dans ses habitudes de céder à ses pulsions. Mais quand l’amour et le désir s’emparaient d’elle, elle se laissait souvent aller. C’est ainsi qu’elle se rendit une nouvelle fois compte que ses sentiments pour Khaléo dépassaient le cadre de la camaraderie ou de l’amitié.

Son bassin se frottait, pleins de désir, contre celui du tigre, intensifiant encore leurs désirs à tous les deux. Les mains quittèrent la nuque au doux duvet pour passer sur le torse et aller jusqu’au pantalon. Faisant fi de toute pudeur, elle s’apprêtait à défaire les boutons et aller chercher l’objet de son désir.


« Eh ! Vous ! Qu’est-ce que vous faites là ? »

Marine stoppa tout brusquement. La voix impérieuse coupa la magie du moment et était l’équivalent d’une douche glacée sur ses envies. Marine abandonna les boutons du pantalon, par chance pas encore défaits, et s’écarta de son compagnon. Ses lèvres se séparèrent à regret de celles de Khaléo. Ses pieds firent deux pas en arrière, séparant leurs corps enflammés. La jeune femme, le souffle court, jeta un regard assassin dans la direction du type qui avait interrompu le moment. Manque de chance, ce n’était pas un simple passant, il s’agissait d’un garde.

*Il manquait plus que ça ! La poisse !*

La rouquine remit dans l’ordre dans ses idées. Elle devait réfléchir vite et bien. Involontairement, ils s’étaient fait repérer, tout ce qu’elle ne voulait pas. Cela mettait leur mission en péril. Elle contrôla sa main pour qu’elle ne vienne pas rabattre sa capuche un peu plus sur son visage. Si elle faisait ça, le garde s’interrogerait et lui demanderait de se découvrir. Les cheveux roux la trahiraient alors pour de bon.

« Eh ! Limanos ! Viens, y’a deux personnes bizarres ici. Ils étaient en train de… - il émit un léger gloussement – faire des choses »

Le dénommé Limanos arriva à son tour et jeta un coup d’œil au couple. Les deux hommes portaient une légère armure de métal assez peu couvrante, une épée et une lance. Le premier homme était assez gras mais grand. Le second, Limanos, était petit, maigrichon, chauve et il avait un teint cadavérique. Rien de très agréable à regarder. Il afficha un sourire graveleux avant de redevenir sérieux.

« Qui êtes-vous ? Vos papiers et vite ! »

*Double poisse*

Elle n’avait pas de papiers et elle doutait que Khaléo en posséda. Il allait falloir trouver une solution et pacifique si possible. Marine repensa au bordel. Il y avait peut-être une carte à jouer. Elle se dégoûtait d’avance mais mieux valais payer un peu de sa personne plutôt que toute la mission soit foutue. Elle ne pouvait pas se permettre de tout faire capoter si près du but. Des gamins avaient besoin d’elle pour être libérés.

Marine adopta une pause avantageuse, prenant bien soin d’écarter sa cape, la rejetant derrière ses épaules, afin de mettre en avant son corps. Elle fit deux pas vers les gardes en roulant des hanches et prit une pause lascive à souhait. Elle afficha un sourire aguicheur sous son capuchon.


« Oh je suis désolée de vous avoir dérangés pour rien mais mon « client » est du genre exhibitionniste. Il préfère le faire dehors quitte à se faire voir par… des passants… ou de charmants gardes »

Cela sonnait un peu faux mais il fallait dire que jouer les prostituées n’était pas son point fort. Les gardes gardaient un œil soupçonneux sur le couple. Il allait falloir en faire un peu plus ce qui ravissait encore moins la rouquine qui se détestait intérieurement mais ne laissait rien paraître sur son visage ou dans ses attitudes. Elle attrapa son katana, les gardes pointèrent leurs lances vers elle, elle fit mine de s’effaroucher.

« Oh non, non, ne me faites pas de mal. Mon arme c’est juste pour me défendre. Vous savez les clients ne sont pas tous très fiables. Hahahaha… Et puis cette arme a une autre utilité… »

Elle afficha un regard entendu avent de porter la lame contre son buste. D’un geste précis, elle trancha les lacets de son corset, le faisant tomber au sol. Sa poitrine prit alors un peu plus de volume, faisant briller les yeux des deux hommes. Et c’était bien ce qu’elle voulait. Elle continua un peu et trancha le haut de son vêtement, laissant sa poitrine opulente sortir au grand jour et faire baver les gardes qui n’avaient d’yeux que pour ses deux globes de chairs. La guerrière se rapprocha encore d’eux et posa une main sur chacune de leurs joues.

« Ecoutez vous me laissez dix minutes avec lui et ensuite je m’occupe de vous – elle leur fit un clin d’œil – Je vous ferais ça gratos en plus ! »

Les deux types, mis sous son charme, hochèrent la tête ne quittant pas son buste des yeux. Elle leur sourit avant de se tourner vers Khaléo. Elle espérait bien qu’il jouerait le jeu et que ça ne se finirait pas en baston général.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

Khaléo

Terranide

Alors tout s'arrêta... Dans cette ruelle crasseuse, où les murs étaient soit couverts d'une fine couche plaquante de mucus, provenant de zones bleuies ou verdâtres par humidité à la surface, soit de mousse et même parfois, de rouille pour ces rigoles trouées, ces conduites d'évacuation d'eau qui, remplissaient des tonneaux déjà trop pleins qui, vômissaient parfois leur contenu par terre, et avait permis la prolifération de mauvaises herbes entre les jointures des pavés... Rien d'excitant non... Dans ce décor dégoûtant, et pourtant... Et pourtant, cette ambiance blafarde, lugubre, ne semblait être là que pour qu'a coté rayonne les splendeurs qu'offraient les sens, et la vision du corps de cette délicieuse Amazone, dans ce décor sombre... Tout lui paraissait plus intense.

Mais... car il y eut un mais...

Ce... n'était... sans doute pas la première fois, que celà arrivait.

Disons... que ces deux derniers jours, Khaléo était passé par des degrés plus ou moins... élevés sur une échelle de un à dix, de frustration, autant sentimentale que sexuelle... Prenons par exemple ce baiser volé par lequel tout à plus ou moins commencé - au point de vue sentimental - et la vision du corps de Marine dans sa tenue en cuir qui, aurait pu laisser n'importe quel homme avec une trique abominable et douloureuse entre les jambes... Supposez... Que vous soyez... confronté à ces petites frustrations plusieurs heures, non, maintenant deux jours de suite en fait... En prenant en compte les regards aguicheurs, les "je fais un pas, je recule de deux", la tendance à refouler leurs sentiments parce qu'ils travaillent ensemble, et qu'à quelques reprises Khaléo se soit vu donc, "échauffé" puis refroidit, échauffé, refroidi, chaud, froid, et ainsi de suite depuis un bon moment comme ça, autant par lui même en se refusant d'admettre ce qu'il ressent pour le bien de leur "mission" que, parfois, il faut bien l'admettre, également grâce à l'aide de Marine qui y mettait "involontairement" du sien pour le mettre dans des états... fort peu convenables.

Ce n'était pas faute de savoir qu'il risquait de s'y blesser... Non, nous ne serons pas hypocrites à ce point, il savait que ça pourrait être douloureux, il savait que "ça" pouvait faire mal, mais pour le moment la douleur ne venait pas du "coeur" ni de l'âme, non...

...Elle provenait de ses couilles... Ah bah... désolé d'être vulgaire... Mais c'est comme ça... Hein... Il avait les bourses "enflées" "bleues" comme on dit aussi, et une douleur qui commençait à se faire atroce l'empêcherait bientôt de marcher droit, ne rigolez pas, c'est ce qui se passe lorsqu'il vous est interdit d'assouvir quelques vils instincs dont vous êtes la proie, mais comme les mains de Marine s'affairaient sur les pauvres boutons de son pantalon en cuir qui, semblaient eux même crier "au secours" sous la pression de son chibre, tout allait s'arranger, hmmm ?

C'était sans compter sur... La honte... Khaléo, quand lui était donné la chance de "choisir" et d'exprimer ses divers complexes même dans l'élan de leurs ébats, commençait à sérieusement redouter le moment où elle détacherait et abaisserait son pantalon pour voir le "monstre" qui s'y cache, il n'en était pas fier... Pour peu que même son père, lorsqu'il se rendit compte de l'abomination qu'il était à la naissance, et que, quelques années plus tard il comprit que non seulement à ses yeux son enfant était "la créature du diaaap'..." mais lui semblait être également affublé du sexe de satan en personne, enfin, d'après lui, et si sa malheureuse mère ne l'avait pas empêché, son père aurait eu terminé de lui sectionner la "chose" comme on tranche une vulgaire saucisse de campagne avec son couteau !

Marianne... son ancienne épouse... il lui avait déjà fallut beaucoup de temps, ne serait ce pour qu'il accepte qu'elle pose les yeux dessus, et lui dévoiler, il lui fallut encore plus de temps pour qu'il passe "enfin" à autre chose que des atouchements sur elle, qui, étaient fort plaisants avec sa bouche, la belle force de sa mâchoire et de sa langue qui permettaient amplement de la satisfaire... Mais ! Mais mais mais... C'était aussi une autre époque... Il était déjà osé qu'une femme montre son genoux... Il lui fallut donc plusieurs années avant d'être assez "décomplexé" de la chose à l'aide de son épouse pour en venir enfin à cet acte et se dépuceler, après la mort de sa famille ce ne sont donc pas trois siècles passés dans le fin fond de sa forêt en en sortant une fois tous les cent ans, qui ont réussi à le déshiniber, non... plutôt l'inverse.

C'est sans doute cette succession de frustrations qui, les avaient poussés à se jeter comme ça l'un sur l'autre... Presque comme des animaux, au lieu de déclarer leur flamme de façon plus romantique autour d'un dîner, dans des habits et dans un lieu de circonstances... Marine n'était pas comme ça... Elle laissait ressortir en lui ce qu'il y avait de plus sauvage... Et encore il se retenait bien, il se savait bien plus vorace encore... une voracité sexuelle inavouée et... jamais réellement assouvie, s'il n'était pas assez âgé pour n'avoir réellement aucun contrôle, il se serait laissé aller depuis longtemps et aurait "marqué" le corps de Marine, en aurait fait sa chose depuis longtemps avant de la mordre pour la faire sienne... Mais un tigranthrope de son grand âge était bien plus "réfléchi" que celà, a moins que la "bête" ne s'en mêle... d'ailleurs, quand était ce la dernière fois qu'il avait pris sa dose ? Ah... hier soir... il ne faudrait plus tarder trop longtemps.

Ses mains se disputaient donc, avec celles de Marine pour défendre les derniers remparts protégeant sa pudeur, il bataillait ferme et faillit presque la griffer, quand il ne resta plus que les vestiges d'une forteresse défoncée, assaillie par les béliers représentés par autant des fins et doux doigts de la guerrière qui, ne manquaient tout de même pas de force et de volonté, vestiges représentés par une tirette à mis chemin vers le bas avant qu'un cri ne prenne écho dans cette ruelle étroite qui, sentait un peu la pisse.


« Eh ! Vous ! Qu’est-ce que vous faites là ? »

J'étais sauvé... Enfin non... Puisque j'étais également très frustré à la fois... Devais je être reconnaissant, où devrais je m'en plaindre... je ne savais pas... j'étais soulagé de ne pas avoir affronté le regard surpris, peut être même horrifié de Marine sur la "chose" qui poussait entre mes jambes, et j'étais furieux que les choses s'arrêtent aussi brutalement... Cruel dilemne que celui qui vous est parfois imposé par votre conscience... Torturé entre ces deux visions des choses, et ne sachant sur quel pied danser, j'assistai à ce qui suivait avec des yeux ronds et la bouche entrouverte.

« Eh ! Limanos ! Viens, y’a deux personnes bizarres ici. Ils étaient en train de… - il émit un léger gloussement – faire des choses »

Deux gardes... Laurel et Hardi à l'envers... un grand gros et un petit maigre... la mine patibulaire, des tronches simplettes de gardes facilement corruptibles mais aussi, bien pourris, pourris jusqu'à l'os, enfin pas autant que le sourire empli de chicos carriés que Limanos venait de nous offrir.

« Qui êtes-vous ? Vos papiers et vite ! »

J'avais bien des papiers mais, ils dataient tellement... je ne les avait plus fait renouveller depuis... oulà... depuis mon marriage... ils n'étaient sûrement plus d'actualité, et on m'aurait posé des tas de questions si j'avais osé sortir des papiers datant d'il y a plus de trois siècles en arrière, avec des cachets et tampons d'époque qui en feraient une pièce de musée sans possibilité d'évaluation monétaire à lui tout seul aujourd'hui.

C'étaient quand même des gardes... Aussi corruptibles et pourris soient ils, si on se mettait à tapper sur la gueule de la millice armée du Nexus on finirait nous même par figurer placardés aux murs, encore faut il qu'ils aillent l'occasion de voir nos visages et dans cette ruelle ombrageuse c'était encore possible de s'en débarrasser discrètement... Mais c'était prendre le risque qu'une enquête remonte jusqu'à nous par la suite, restait encore... La fuite à travers les rues... en espérant ne pas ameuter encore et encore plus de gardes à nos trousses... Seul je pourrai grimper sur les toits et les fuir si rapidement qu'ils perdraient ma trace en moins de deux minutes, mais je n'allais pas laisser Marine derrière moi... Mais j'oubliai vite un détail qui, allait me laisser sur le carreau, même si je parvenais à atteindre les toits, ou à m'enfuir en courrant, je n'allais jamais pouvoir "marcher" ou courir droit avec la pression monumentale dans mes parties génitales... Peine perdue.

La solution vint de Marine... Une solution qui ne lui plaisait pas vraiment à la voir s'approcher d'eux en ondulant son corps comme une déesse cherchant à attirer leur attention et leur faire pendre la langue, avant de déclarer ce qui suit :


« Oh je suis désolée de vous avoir dérangés pour rien mais mon « client » est du genre exhibitionniste. Il préfère le faire dehors quitte à se faire voir par… des passants… ou de charmants gardes »

J'étais... sidéré... Sur le moment il fallut bien avouer que la colère monta rapidement en moi, je n'étais ni exhibitionniste ni un client... à moins que je ne me soit trompé ? A moins que ce soit vrai... Cette ruelle n'était vraiment pas convenable pour ce genre de choses, peut être étais je descendu si bas dans son estime qu'elle me considera de la sorte, lorsqu'ils levèrent leurs armes ma main partit se serrer sur le manche de ma lame à mon tour, mais à nouveau Marine fit preuve "d'imagination".

« Oh non, non, ne me faites pas de mal. Mon arme c’est juste pour me défendre. Vous savez les clients ne sont pas tous très fiables. Hahahaha… Et puis cette arme a une autre utilité… »

J'aurais voulu m'arracher les yeux de la tête... Qu'est ce qu'elle était en train de faire ?! J'étais dans une rage jalousive folle, mes doigts se comprimaient dans mes poings qui, à leur tour se couvraient de veines de colère, et les muscles de ma mâchoire se striaient et roulaient sous les coins de mes joues, elle venait vraiment de faire ça ?! Leur montrer sa poitrine ?! Oh j'aurai cent fois préféré, maintenant, leur exploser la figure, cent fois plutôt qu'elle n'aille à prostituer la vision de sa poitrine à cette bande de dégénérés pour les tenir tranquille, et... et ELLE les touchait en plus ? Elle caressait leurs visages ?

Oh... Deux petites secondes... à bien y réfléchir... Elle profitait de la situation pour me rendre la monnaie de ma pièce, là, non ? C'est ça... ça doit être ça... Elle n'avait pas supporté ce qui s'était passé au bordel... Mais quand même, je n'avais pas "donné" autant de ma personne... C'est pas comme si j'avais eu besoin de détacher les lanières de mon froc pour montrer mon sexe aux prostituées afin de les convaincre de passer un tour "gratos" dans mon sillage, mais peut être que je l'avais mérité... Peut être que la situation l'exigeait... Non... je... j'avais envie, là, de leur faire payer... J'écoutais la bête... Qui m'offrait des visions décharnées, mutilées, de leur corps, leurs têtes arrachées de ces derniers avec une partie de leur colonne vertèbrale encore attachée dessus, leurs différents membres et leurs tripes repeignant les murs et le sol de la ruelle... NON !! Ma colère était toujours mauvaise conseillère et laissait à cette putain de garce infernale qui gisait au fond de ma conscience, prendre le pas et essayer de guider mes griffes... griffes complétement sorties de mes mains.

« Ecoutez vous me laissez dix minutes avec lui et ensuite je m’occupe de vous – elle leur fit un clin d’œil – Je vous ferais ça gratos en plus ! »

Lorsque Marine se retourna vers moi, elle put constater que, mes yeux avaient légèrement changés, mes pupiles plus éfilées, rétrécies et si fines qu'elles semblaient tranchantes, le fond de l'iris gris - argenté flamboyait pour transperçer ma capuche d'une lueur froide, assassine, même lorsque mon regard se posait sur le sien, les rides d'expression de ma colère froissaient mes traits par intermitence, prouvant à quel point j'étais partagé entre la compréhension de ce que j'estimai être le "châtiment", la petite vengeance qu'elle m'avait rendu, et une profonde colère, tout... tout ça n'était que de la frustration... je n'arrêtais pas de me torturer seul... quand ce n'était pas l'envie qui était contrariée par la retenue et mes complexes, c'était ma rage animale qui était enchaînée par ma raison, et ma capacité bien humaine à réfléchir et "comprendre" que ce n'était qu'un leurre... redoublée d'une petite satisfaction de pouvoir me rendre la pareille... Marine put donc les voir... à cet instant, juste avant que je ne les rétracte... ces dents presque semblables à celles des vampires, vestiges... des plus vieux ancêtres des tigres... Des dents de sabres... un peu plus longues et légèrement recourbées vers l'intérieur de ma bouche... Mais ça n'en restait pas moins deux longues canines, qui disparurent rapidement, comme si elle avait été victime d'une hallucination en observant ma bouche entrouverte.

Bouche que je refermai... dans un petit "cloc" de la mâchoire, il n'était pas question que je fasse "ça" devant eux, c'était déjà difficille de montrer mon entrejambe à Marine alors qu'une bande d'affreux vicelards nous regarde pendant qu'on fait ça, et ce, pour la première fois avec elle... Et même jamais, bordel ! Il n'était pas question qu'on fasse celà devant personne ! Même si la perspective de le faire dans une ruelle pour le "risque" de se faire prendre pouvait avoir quelque chose d'excitant, il n'était pas une seconde, question qu'on nous reluque ! J'hésitai là... Franchement... Pour avoir exactement la même réaction que Marine précédemment et continuer ce petit jeu où l'on se renvoyait l'ascenceur à tour de rôle, je l'aurai bien laissée en plan...


"-Tout compte fait, cette interruption m'a coupé toute envie de continuer..."

Ca allait sans dire, tellement refroidi qu'on aurait dit que son imposant "machin" était devenu subitement aussi petit, "ratatiné" que s'il était passé les trois dernières années dans un congelateur, il eut une expression hautaine envers Marine, la toisant, avant qu'un sourire en coin n'illumine d'un quart son expression qui, prit une tournure taquine, avec une touche de "débrouille toi" dans le regard.

"-...Mais je suis bon prince... je vous la laisse..."

Il fouilla dans sa bourse et empoigna quelques pièces de cuivre et d'argent, avant de projeter les pièces aux pieds de Marine et des gardes, avec l'apparente nonchalance et tout le désinterêt qu'un "noble" pouvait exprimer au petit "peuple", jouant bien son "rôle", peut être pas le rôle que Marine l'eut souhaité jouer en se prostituant à son tour devant ces gardes, c'aurait été très mal le connaître.

"-...Voilà pour votre "prestation", ce n'est pas le prix convenu, mais comprenez bien que vous me laissez... sur ma faim."

Il tourna les talons, suivi d'un léger retard du mouvement de sa cape qui finit de rendre imprécise sa silhouette qui s'éloignait, il était sûr qu'elle serait capable de les distraire et de s'en débarasser sans lui, il était tout de même choqué et amer... qu'elle soit allée jusqu'à leur montrer sa poitrine... Chose sur laquelle il n'avait même pas daigné poser le regard, et ce même lorsqu'elle se retourna vers lui, "ils" l'avaient vue en premier... c'était tout ce qui trottait dans sa tête, borné sur le fait qu'elle lui ai fait "ça", à lui, la honte le tenait, il s'était senti humillié et incapable de lui en vouloir puisqu'elle l'avait fait de son propre chef et pour se venger.

"-Je vous souhaite bien du plaisir elle est très douée et elle prèfere ça... par derrière."

Son pied heurta une vieille bouteille qui ira se briser sur un mur plus loin, alors qu'il quittait la ruelle... Mais ce n'était pas pour retourner vers l'auberge... Mais plutôt pour faire le tour de cette rue et les prendre à revers comme quoi le fait de dire qu'elle "préfère" ça par derrière n'était qu'un piêtre jeu de mot, un avertissement, un clin d'oeil caché dans sa phrase, espérant que Marine le comprenne, même si elle était mauvaise conseillère, sa colère et sa jalousie ne la laisserait pas se faire toucher par ces ordures.

Marine

E.S.P.er

Le regard changé de Khaléo surpris et fit presque peur à la jeune femme. Elle aurait bien aimé ne pas avoir ce type de rôle à jouer mais elle ne voulait pas créer d’incident. Si jamais les deux gardes avaient des « problèmes », ça leur retomberait dessus à un moment donné et ils n’avaient que deux jours devant eux pour démanteler tout un réseau. Il ne fallait pas qu’ils aient des problèmes d’ici là. Malgré tout, ce regard qui sonnait comme un reproche terrible, l’excita prodigieusement. Les hommes capables de lui tenir tête étaient plus que rare et ceux qui pouvaient lui tenir tête sans la faire souffrir étaient plus rares encore. Et, inconsciemment, la rouquine sentait que ce tigre sortait totalement du lot et qu’il pouvait devenir son « maître », son compagnon, son âme-sœur. A cette seconde précise, à ce regard de colère, elle le comprit.

« Tout compte fait, cette interruption m'a coupé toute envie de continuer... »

Il eut une expression mauvaise que n’apprécia pas la jeune femme. N’avait-il pas compris que ce n’était qu’un jeu ? Un simple rôle qu’elle jouait pour eux deux, pour ne pas gâcher leur mission si importante ? Visiblement pas ou alors, lui aussi jouait un rôle.

« ...Mais je suis bon prince... je vous la laisse... »

La rouquine le regarda farfouiller dans ses poches avant de lui balancer quelques piécettes comme un prince l’aurait fait à un mendiant. Elle appréciait de moins en moins la tournure des évènements. En temps ordinaires, elle aurait laissé les pièces au sol mais elle devait jouer son rôle de catin aussi s’abaissa-t-elle à ramasser l’argent.

« ...Voilà pour votre "prestation", ce n'est pas le prix convenu, mais comprenez bien que vous me laissez... sur ma faim »

Elle lui jeta un coup d’œil assassin alors qu’il s’en allait. Il ne payait rien pour attendre celui-là et elle se ferait une joie de lui faire sa fête, à sa manière, quand ils seraient seuls tous les deux et qu’ils ne risqueraient plus aucune interruption. Pour l’instant, elle se mordait la langue et continuait de jouer son rôle de fille de joie alors que les gardes continuaient de porter leurs regards lubriques sur ses seins qui ressortaient bien trop de son corsage. Elle avait envie de vomir mais c’était impossible.

Une fois, enfin, l’argent ramassé, elle se releva sans que les deux pauvres crétins n’aient quittés sa poitrine qui pointait insolemment sous les coups de vent qui passaient dans la ruelle. Elle observa la silhouette de Khaléo s’éloigner de plus en plus d’eux.


« Je vous souhaite bien du plaisir elle est très douée et elle préfère ça... par derrière »

Marine afficha un air offusquée et surpris à la fois alors que ses joues devenaient promptement écarlates.

*Mais comment sait-il que je…*

Sans le savoir, le tigre venait de dire une vérité qu’une seule autre personne qu’elle pouvait connaître. Soudain, la rouquine se rendit compte qu’il avait du lancer ça comme ça, sans forcément avoir voulu faire allusion à quoi que se soit.

*Quelle idiote !*

Elle chercha à se reprendre alors qu’un des gardes s’approchait d’elle et venait lui empoigner un bras.

« Et ma jolie, on va pouvoir s’amuser du coup ! »

Un grand sourire déformait sa bouche et ses yeux brillaient d’envie pour la belle rouquine qui était déstabilisée. Elle chercha à se dégager instinctivement. Le bruit de la bouteille fracassée contre le mur la sortit de sa torpeur. Elle se dégagea avec précaution et sensualité du garde.

« Ecoutez… je n’ai pas vraiment eu mon compte avec ce client… quel salaud… il dit aimé ça en public et il se tire… je vous jure les hommes… »

Tout en parlant, elle effectuait un habile demi-tour vers l’autre côté de la ruelle. Et fit un pas, puis deux en arrière.
 
« Je vais devoir retourner au bordel… je suis désolé les gars, ce sera pour une autre fois… »

Elle se retourna, serra sa cape contre elle et se mit à marcher vers la rue mais c’était bien sûr sans compter sur le fait que les deux hommes ne s’en tiendraient pas là.

« HEY ! Non mais elle rêve celle-là ! Elle nous chauffe et puis elle se tire… Sale pute… reviens ici faire ton taff… »

Marine essaya de faire abstraction des paroles et avança plus vite. Alors qu’elle arrivait à la ruelle, une main s’accrocha à son bras et la tira si fort en arrière qu’elle tomba les fesses par terre. Lorsqu’elle releva la tête le plus petit des deux se tenait devant elle, les mains sur la braguette.

« Écoute moi bien ma belle, tu vas être une gentille fille et faire ce qu’on te demande… »

Il ouvrit alors son pantalon montrant son sexe sale et à demi érigé, Marine tourna la tête sur le côté, dégouttée. L’autre lui attrapa le crâne et l’obligea à faire face à son coéquipier.

« Allez soit une gentille fille, fait ce que mon ami veut et ensuite tu feras pareil pour moi…hein… soit une gentille fille ! »

« Une gentille fille » Ces mots raisonnaient, hideux, monstrueux, à ses oreilles. C’était comme ça que Don l’appelait à chaque fois qu’il l’avait violé. Son sang se glaçait dans ses veines et son regard devint animal. Quand elle releva la tête vers Limanos celui-ci eut un léger recul. Il aurait du reculer bien plus. D’un geste rapide, elle se saisit de son katana, qui restait toujours à porté de main, et d’un autre, tout aussi rapide, le pauvre garde se retrouva totalement émasculé. Il poussa un cri hideux alors que son membre, encore frémissant, se retrouvait au sol et qu’un flot de sang jaillissait de la blessure venant, en partie, éclabousser le visage et le corps de la jeune femme, devenue un vrai fauve en cette seconde.

« Sale pute… mais qu’est-ce que t’as fait… »

Elle qui ne voulait pas se faire remarque, c’était raté. L’autre homme dégaina son épée et s’apprêtait à la frapper alors que la rouquine restait à moitié prostrée au sol.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

Khaléo

Terranide

La danse... des ténèbres étendues dans cette rue, depuis l'origine du pied de chaque lampadaire, qui font tourner la silhouette noire de cette âme égarée sur les aspérités des murs du quartier, de l'entité qui passe, ne reste qu'une trace, celle du claquement de ses pas sur le sol, énergique, que seule la jalousie et la frustration laissent ricocher de leur écho de reproche d'amertume, contre l'argile cuite, le bitume ! Des briques et le ciment des pavés, qui lui rendent bien mal, ça... oui... lui rendent bien mal... bien mal la réplique, claquant son talon sur le pavé, un, deux et trois ! D'une Rythmique presque diabolique contenue d'une gravité appuyée, plutôt qu'excitée, comme il devrait l'être... excité par la vengeance... Le regard noir et la démarche déterminée, au bout de la rue il croise le passant, sans l'oubli d'un retard, d'un regard... en bié si je ne m'abuses... Ce bruit là ? Ce ne sont que les éclats des épaules qui se percutent, siffle et grince donc, colère, entre mes dents, entre mes lèvres, La cacophonie de mon sang palpitant durement dans mes tempes, des lucioles s'élevant dans les airs après le passage étincelant de mes griffes contre les murs, puis retombant au sol et mourrant dans les flaques, pour qu'elles perdent leur grésille, leur lumière, leur vie.

Le trottoir sous le regard défile, le saut de la bordure, la glissade de la rigole, les vieilles affiches à moitié arrachées gondolent, ce n'est pas une affaire à prendre à la légère... ce soir ces grandes griffes sorties réclament leur lot de chair meurtrie... extension de ses doigts, de sa main, afin que son bras tendu lui soit enfin rendu... entier, c'est entendu... Et il n'y aura pas de quartier pour ceux qui ont osé... pour ceux à qui elle à offert... la vision de ses magnifiques globes... de chair, non... elle n'avait pas le droit... non, non... ILS... n'avaient pas le droit de poser leurs yeux infects sur sa poitrine, sur "la" poitrine, comment avaient ils pu ? Les célérats... Ils rendraient gorge, et leur dernier souffle sera apprécié par le rat qui entrera dans leur gosier pour aller crever leurs poumons de l'intérieur à l'heure tardive, ce soir, de leur mort !

Bientôt nous y sommes... le bouquet de fleurs encore à terre dans l'encadrement de l'entrée de la ruelle... ainsi il à fini d'en faire le tour... les prendre à revers... c'était juste au cas où il aurait réussi à se contenir, les assomer du bon vieux et classique "frac a tête" celui qui impose un crâne, sur celui de son voisin d'une violente percussion afin que conscience s'envole et leurs corps dégringolent.

Mais non... Les choses... étaient allées plus loin, trop... même... De là ou se trouvait la créature rageuse, l'infâme et maudit bâtard jaloux qu'il était à cet instant, il put la voir, il put les voir... autour d'elle...

« Écoute moi bien ma belle, tu vas être une gentille fille et faire ce qu’on te demande… »

Il fit un premier pas, lent vers l'attroupement l'un après... l'autre, murmurant entre ses lèvres tandis que son regard, presque psychotique de haine penchait légèrement décadré, décentré sur la scène qui se jouait à quelques enjambées, encore... quelques unes... presque sautillées voir dansées, et personne ne pourrait plus arrêter l'ardeur de sa rancune, il murmura entre ses lèvres souriant en coin donc, sur l'enjoue d'un air presque chantonné :

"-Nulle Ribaude ♫ ... Non ! Nulle N'est Fille à qui l'on demande ni femme à qui on commande ♪... trébuchantes,  sonnantes  ♪... elle n'accepte que les pièces ♫... Mais aujourd'hui, les pièces seront posées sur vos paupières fermées ♫, aveugles, qui serviront au passeur à vous accorder la faveur ♫ ..."

« Allez soit une gentille fille, fait ce que mon ami veut et ensuite tu feras pareil pour moi…hein… soit une gentille fille ! »

Ha ha ! Douce vengeance... Elle avait été cruelle... Amazone jusqu'au bout des ongles, furieuse... C'est bien ! C'est exquis... J'aurai pu en avoir mal à l'entrejambe rien qu'en la voyant faire, mais pas pour lui... ça ne fit que l'amuser... et en même temps... l'effrayer... s'imaginant quand même à sa place... Il savait... de toute façon... elle ne se laisserait pas faire... Alors un temps il hésita, ramassant l'objet frétillant par terre, heureusement il possédait des bandages autour de ses mains, celà faisait office de "gant", quel sale objet, il le tourna dans un sens, puis dans l'autre, l'observant d'un sourcil arqué et de l'autre fronçé.

« Sale pute… mais qu’est-ce que t’as fait… »

"-Sale pute ? Cette fille est joie, pas une fille de joie, et sale, elle n'est certainement pas... Alors que vos pénis le sont mes souillons, voulez vous que je vous apprennes cette leçon ?"

Dit il en s'approchant, membre de son "compagnon" encoré érigé entre ses doigts, qu'il... oui... enfonça dans la bouche de cet insolent, la vissant jusqu'au plus profond de sa gorge en lui faisant avaler jusqu'au plus profond de son gosier, la main qui brandit son épée fut transperçée par ses griffes, chacune d'entre elle perçant entre ses phalanges pour les écarter et lui faire lacher son épée.

"-Vous voyez ? C'est sale ! Oh, mais suis je bête... vous ne pouvez plus l'affirmer... Ainsi obstrué."

Il hochait de la tête positivement, acquiescant mes dires dans l'espoir que je le laissa tranquille... Erreur j'étais pris de fureur... Et... L'on ne pouvait laisser de témoins... Ceux ci nous auraient dénoncés... Et j'avais déjà usé de mes griffes sur son corps, c'était trop tard, celui ci, passerait en premier.

Il approcha sa griffe de son cou et enfonça celle de son majeur dans sa chair, ouvrant peu à peu sa jugulaire et lui dessinant un bien élégant deuxième sourire, qui avait pour langue pendante, le bout du sexe de son compagnon ressortant par la trachée et l'oesophage entrouverts.

"-...Lorsque l'on rend gorge, on n'a aucun roit à la réplique, mais je suis curieux, arriverez vous à régurgiter cette trique ?"

les soubressauts agités de l'homme enarmuré, ses yeux écarquillés appellant à l'aide, ce fut la dernière chose qu'il exprima avant qu'enfin Khaléo lui brisa la nuque pour mettre fin à ses souffrances et que son corps délesté de toute volonté et vie ne s'écroule, oui... il venait de tuer et d'une horrible façon qui plus est... Elle n'était justifiée que par la jalousie et la vengeance, la sienne, mais aussi celle de la "bête".

"-Non... apparemment... beaucoup trop sale..."

Il releva les yeux sur le dernier garde encore présent, l'eunuque, étalé au sol en train de se vider de son sang, il mourrait probablement d'une hémorragie comme un chien, ici, mais ce serait encore trop d'honneur apparemment, il se mit donc à marcher vers lui en agitant ses doigts, ses griffes ensanglantées, qui, comme autant de derviches sombres, dansaient de leurs ombres sur le visage du condamné, il s'arrêta pourtant, la colère légèrement retombée, déportant son regard sur Marine, agitant à un rythme irrégulier ses doigts en escaliers.

"-Une moitié de votre honneur est sauf, mais il reste une paire d'yeux qui, sur votre poitrine s'est levée... dois je les arracher ?"

Marine

E.S.P.er

Marine, couverte de sang, était plongée dans un état second. Toute la haine et la colère qu’elle avait emmagasiné tout au long des semaines, des mois de tortures et de viols qu’elle avait subit, ressortaient brusquement juste à cause de deux mots, devenus de vrais boutons déclencheurs de sa rage. En temps ordinaires, elle ne se serait jamais emportée ainsi. Toujours maître de ses émotions, elle aurait trouvé une autre solution, pacifique ou pas, mais une autre solution. Même si elle avait dû combattre, elle aurait tué vite et proprement, sans infliger des tortures inutiles. Là, c’était différent, elle n’était plus elle-même.

Toujours à genoux, elle observa l’homme castré se tortiller de douleurs au sol. Même si son visage restait de glace. Ses yeux exprimaient à la fois sa colère et sa satisfaction de voir le sang coulé pour l’affront qu’ils lui avaient fait même si c’était un peu elle qui avait provoqué la situation.

Elle vit alors Khaléo revenir dans la ruelle et c’est avec un immense plaisir qu’elle le regarda s’occuper du garde derrière elle. Celui-ci n’avait aucune chance face au tigre et à ses griffes acérées. La rouquine se délecta de chaque seconde de son agonie avec un plaisir sadique et pervers qu’elle-même ne se connaissait pas. Décidément Don avait fait des ravages sur elle et ce n’était pas que physique. Sa psyché aussi avait écopé. Son esprit avait été son seul rempart et sa seule arme contre cet homme détestable. Elle avait résisté mais à quel prix. Maintenant elle comprenait à quel point cette expérience l’avait traumatisé.

Elle vit le tigre exprimé sa colère et le garde en être la victime. Le sexe enfoncé dans la gorge, il ne pouvait qu’émettre de bien piètres et pathétiques borborygmes. Finalement, la gorge fut ouverte avec une lenteur délicieuse et perverse, faisant couler le sang sur son torse, et augmentant le plaisir de la belle guerrière. Khaléo finit par lui briser la nuque mettant fin à ce doux spectacle. Le pauvre corps finit par s’étaler de tout son long dans la ruelle. Le tigre se mit alors à avancer vers son congénère toujours au sol et se vidant de son sang.


« Une moitié de votre honneur est sauf, mais il reste une paire d'yeux qui, sur votre poitrine s'est levée... dois je les arracher ? »

Certes, mais le belle n’avait pas assouvi sa vengeance. Déconnectée de la réalité, se venger sur cet homme, c’était se venger de Don. Les deux se confondaient dans son esprit. Son katana se mit en travers du chemin du tigre pour lui indiquer que celui-ci était pour elle. La panthère avait aussi besoin de se libérer.

D’un mouvement, elle se remit sur ses pieds et avança, féline, avec une sensualité extrême dans chacun de ses pas, sans en avoir conscience. Elle arriva alors devant l’homme plié en deux au sol. Un genou fut posé par terre avant qu’elle ne le saisisse à la gorge l’obligeant à la regarder. Son arme fut fichée dans le sol mais à l’instant où sa main quitta le manche, les doigts allèrent arracher l’œil gauche du garde. En une fraction de seconde, le globe oculaire se retrouva dans la main de la guerrière, qu’elle explosa rapidement entre ses doigts. Le garde contemplait le spectacle en hurlant de douleur et d’horreur devant la femme devenue tortionnaire.

Ses cris auraient pu rameuter du monde mais dans, la ville basse, et sauf s’il y avait des gardes, rien, ni personnes ne viendrait interrompre la séance. Les cris et les crimes étaient monnaie courante. Marine pouvait tranquillement se livrer à sa séance de torture sans trop de soucis. Elle observa un instant l’homme agoniser avant que la main n’aille arracher le second œil qui finit tout aussi écrasé que le premier.


« L’affront est maintenant réparé… ou presque… »

La jeune femme lâcha l’homme qui criait au sol et reprit son arme. D’un geste, tout aussi puissant que précis, la tête du garde fut détachée du reste de son corps. Le sang finit d’éclabousser la belle, la transformant en une sorte de déesse de la mort.

Elle haletait et contemplait le spectacle alors que doucement son esprit se remettait en place. Mais, bizarrement, elle n’avait aucune compassion pour ces deux hommes, ni de remords. Du moins, pour le moment, car le poids de la culpabilité viendrait forcément la hanter à un moment. Sans se retourner, elle s’adressa alors à son compagnon.


« On doit se débarrasser des corps de manière à ce qu’ils ne soient pas retrouvés avant deux jours au moins. Une idée ? »

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

Khaléo

Terranide

Un instrument de vengeance... l'avait il été ? Celà lui passa par la tête l'instant d'une connexion synapsiale avec l'une de ses neuronnes... Et les suivantes lui firent se demander si, finalement sa colère et sa jalousie n'avaient pas été... provoquées dans ce but précis... Ce double meurtre perpétré presqu'inutilement... Gratuitement... Effrayant de voir a quel point celà semblait contenter une partie drapée de voiles obscurs sur une facette retorse de son esprit... Oh, au diable les remords... Je m'y était laissé aller, et l'expression de la vengeance de Marine avait autant flatté et fait frissonner le coté malsain de la bête que l'humanité de Khaléo en était à la fois impressionnée et figée d'effroi, que venions nous de faire... Tuer avait toujours été aussi facile que de respirer pour lui, c'était plus facile d'imaginer qu'il venait de sauver Marine d'un viol en usant d'une force... nécessaire... Nous nous contenterons de cette explication ?

Nous essayerons... Sur le moment... Aaaah... celà lui avait parut une excellente idée et la seule chose à faire pour les empêcher de souiller son corps, mais quelle vision aurait elle de lui après celà ? Quelle vision aurait il d'elle également ? Ces questions ne pouvaient elles pas attendre ? Khaléo restait prostré, là, debout face a ce spectacle, ses mains, ses griffes encore levées devant lui, au niveau de son regard, quittant progressivement les deux êtres "humains" au sol s'en prenant l'un à l'autre pour poser ses yeux sur ses griffes, sur ses mains sanglantes un sourire en coin, et l'air de ne pas y croire, les hurlements de l'homme torturé par Marine le firent doucement redescendre sur terre pour se rendre compte de ce qu'ils venaient de faire, l'un par jalousie, l'autre... par vengeance.

« L’affront est maintenant réparé… ou presque… »

Cette petite déclaration fut accompagnée des rebonds et roulements de la tête de ce second garde sur le sol jusqu'a ce qu'elle se cogne contre la rigole, orbites grandes ouvertes dont l'absence d'yeux semblait tout de même vous fixer où que vous vous trouviez pour autant que vous soyez au moins dans le large cône de la zone de regard, mais ici, il s'agissait d'un non-regard, d'un vide occulaire dans le fond de ses orbites qui se voulait presque accusateur, la tête se mit à nouveau à rouler, tel un ballon de plage poussé par les eaux charrièes dans la rigole, quand le front de cette victime rippa contre la bordure pour, continuer son petit bonhomme de chemin jusqu'a la grille d'évacuation, où le bout et l'arrête de son nez se calla enfin entre deux barres pour stopper sa progression, oui alors bon, je sais... Vous détailler ça, c'était pas vraiment important pour la suite des évènements hein, et scénaristiquement ça n'apportes strictement rien, mais c'est juste histoire de meubler et avouez... Ca fonctionne !

Donc... A cet instant, la lame de Marine l'aveuglant presque de ses reflets métalliques filtrés par la couleur carmine de l'hémoglobine semblait plonger cette ruelle dans un tableau d'une "poésie" surréaliste d'après champ de bataille, image d'une autre époque rendue par jeu de reflets sanglants réfléchis de par la lumière sur l'acier de l'épée, qui, enflammaient le ciel et la terre, enfin il ne faut pas exagérer non plus il ne s'agissait que du reflet d'une lame de katana pleine de sang, non ?

Avant même qu'elle ne pose la question, en ayant observé la tête rouler le long de cette rigole jusqu'a la bouche d'égoût, tout compte fait celà lui donna une idée, la pluie aurait bientôt fini d'évacuer tout le sang, n'est ce pas, alors autant que les cadavres rejoignent leur contenu, ni d'une ni de deux secondes furent nécessaire pour qu'il empoigne la plaque d'égoût au centre de la ruelle et ne la retire de son socle.

« On doit se débarrasser des corps de manière à ce qu’ils ne soient pas retrouvés avant deux jours au moins. Une idée ? »

"-Des idées... j'en ai quelques unes... Mais il y en a peu de réalisables dans cette "configuration"... Je n'ai pas envie de traverser la ville entière avec deux cadavres sur les épaules."

Bien sûr, il avait cette idée, bien qu'il aurait peut être été préférable qu'il... les mange... mais leur teint pâle et maladif la couleur ragoutante de leur chair et de leur sang trop chargé en bière et malbouffe... ne lui disait rien qui vaille, si c'était pour lui même finir malade... Et y avait longtemps qu'il n'avait pas du manger un humain de son plein gré, sous sa forme "humaine", ça devait remonter à la première fois où il crevait de faim sur un champ de bataille, quand il n'y a plus de rat à boulotter et qu'tu crèves de faim... On pouvait peut être les lester avec des grosses caillasses ficelées autour du corps pour les jeter dans un fleuve façon "c'est arrivé près de chez vous" où les faire couler dans du bèton, mais, il n'avait pas repéré de fleuve ni de chantier à proximité dans les environs, et encore moins de "tapis" pour enrouler leurs corps dedans pour les emmener et le enterrer quelque part, la solution la plus viable était donc...

...De les jeter l'un après l'autre dans les égoûts... Et c'est ce qu'il fit en trainant les corps jusqu'au conduit, le premier dégringola facilement jusqu'en bas, enfin le plus maigre des deux, se brisant sûrement quelques os en rebondissant sur les dalles en béton en bas, de toute façon, il s'en foutait il était mort, Khaléo préférait agir sans même essayer de réfléchir à ce qu'il faisait réellement, le second cadavre posa un léger problème avec son embonpoint, ce petit gros passait difficillement l'entrée, il fallut bien sûr sauter dessus à pied joints de toute ses forces pour qu'il "passe" soudainement dans un bruit de bouchon de champagne qui saute.

Un petit drible avec la tête entre ses pieds et hop, de la tranche du pied utilisé comme un potter de golfe, il visa, tira, et la tête se mit à glisser deux fois autour de la bouche d'égoût avant d'y tomber, Khaléo rejoint ensuite les cadavres en bas en faisant attention de ne pas glisser sur les échelons humides, une fois en bas il poussa les cadavres dans l'espèce de rivière nauséabonde aux reflets huileux qui coulait au centre de ces galeries, de toute façon la sale besogne il connaissait et c'était souvent pour sa gueule alors il n'allait pas broncher, fallait que ça soit fait, point.

Une autre idée lui vint à l'esprit quand son regard se posa sur quelques dalles cassées et désolidarisées par la chute des corps, qu'il posa sur les cadavres de façon à ce qu'ils se retrouvent dans le fond recouvert de vase du canal d'évacuation, ça tiendrait sûrement bien plus que deux jours, de plus ils avaient déjà le poids de leur propre armure pour les maintenir en place, quelques dalles sur leur tronche faisait juste figure d'excès de zèle, bah merde... c'était le cas de le dire, il était tout sale maintenant après avoir foutu ses pieds et ses mains dans la mélasse, mais on ne faisait pas d'ommelletes sans casser les oeufs et c'était pas le genre à avoir peur de se casser un ongle lorsqu'il fallait faire quelque chose, toujours de façon plus ou moins énergique. Plus vite c'était fait et plus vite on pouvait se tirer d'ici, puis il n'avait pas envie de tomber face à face avec les tortues ninja.

Il remonta donc des égoûts avec le bas de son pantalon et de sa cape couvertes d'immondices, de boue et d'autres trucs que je ne saurai définir, les bandages de ses mains et avant bras bien crades eux aussi, il repoussa la bouche d'égoût pour la remettre à sa place, quand il releva les yeux ce fut pour les poser sur Marine, qui était toujours recouverte de sang, tous deux étaient donc "sales" à double sens... de ce qu'ils venaient de faire, mais c'était un mal nécessaire et ce n'est quand même pas la première fois qu'il doit trucider des personnes se mettant en travers de sa route pendant un contrat.

"-On ferait mieux de rentrer maintenant... je crois... qu'on en à assez fait pour aujourd'hui, et essayes de te débarbouiller un peu avant qu'on ne rentres... débarrasses toi de tes vêtements souillés par le sang."

Il détacha sa longue cape / capuche de son dos pour lui tendre, histoire qu'elle puisse "cacher" une bonne partie de son corps et des traces de sang.

Marine

E.S.P.er

Il était certain que traverser toute la ville avec deux cadavres sur les bras c’était irréalisable. Certes, les gens de la ville basse se foutaient bien des autres personnes et on pouvait tuer ou violer sans que personne n’intervienne mais là quand même, c’était deux gardes, pas de simples pécords. Les choix étaient donc bien limités.

Marine se creusait toujours la cervelle quand le tigre commença à traîner les corps vers la plaque d’égouts. La jeune femme comprit alors sans trop de peine ce qu’il comptait faire, à savoir les balancer dans les égouts. Oui, c’était une bonne solution. Il faudrait du temps pour que les corps soient retrouvés dans la mesure où ils le seraient. Nul doute qu’il devait y avoir assez de choses vivantes pour venir à bout de deux corps fraichement morts. La vermine, rats et autres joyeusetés allaient faire un festin. Leur mission était protégée, au moins pour le moment.

La rouquine, toujours couverte de sang, observa Khaléo balancer les corps avec plus ou moins de difficultés suivant la corpulence des corps. Le plus rond des deux nécessita plusieurs sauts sur lui pour finir par tomber.
 

« Mais qu’est-ce que… »

La question resta en suspend alors que le tigre plongeait à son tour dans les égouts. Marine s’approcha et jeta un coup d’œil. Elle le vit balancer les corps et jeter des dalles dessus afin qu’ils coulent et surtout ne remontent pas à la surface. Si un corps pouvait couler sans problème dans un premier temps, au bout de quelques jours, il se gonflait de gaz et donc remontait à la surface. Mais avec ce que faisait Khaléo, le risque de les voir flotter était quasiment nul. Finalement, le guerrier remonta tout couvert de… matières indescriptibles et malodorantes.

« On ferait mieux de rentrer maintenant... je crois... qu'on en à assez fait pour aujourd'hui, et essayes de te débarbouiller un peu avant qu'on ne rentre... débarrasses toi de tes vêtements souillés par le sang »

Il retira alors sa cape pour la lui donner. C’était clair qu’elle devait avoir l’air d’une sérial killeuse dans cet accoutrement couvert de sang. Néanmoins, elle fit non de la tête.

« Ça ira merci. J’ai la mienne. Elle me couvrira le temps de rentrer à l’auberge. Elle a été plus ou moins épargnée »

Oui, plus ou moins c’était bien le terme. Des taches de sang l’ornaient par endroit mais sur du noir ça ne se voyait pas trop, surtout s’ils marchaient vite. Et puis, Marine avait peur de salir la fourrure blanche qui ornait la cape de son compagnon. Elle rabattit son capuchon sur sa tête de manière à ce qu’on ne puisse même pas voir son visage et drapa les pans de sa cape autour d’elle afin de se protéger des regards extérieurs.

« Allons-y à présent, rentrons à l’auberge ! »

Sur ces « sages » paroles, la demoiselle sortit de la ruelle comme si de rien n’était, sombre silhouette encapuchonnée d’où rien ne dépassait sauf le bout des bottes quand elle avançait. Sinon rien ne laissait envisager le drame qui s’était produit quelques dizaines de minutes plus tôt. Grâce à l’allure soutenue de la demoiselle, ils regagnèrent l’auberge en moins de vingt minutes. Les gens ne firent pas grand cas d’eux sur le chemin et c’était très bien comme ça.

Marine poussa la porte et vit que la taverne était déjà à demi-remplit et que malgré le fait que ce ne soit que l’après-midi, il y avait déjà pas mal de monde à l’intérieur. Inutile de préciser que tous avaient de grandes choppes devant eux débordantes de mousse ou pleine d’alcool plus fort que de la simple bière. Néanmoins, la jeune femme nota le détail mais ne s’attarda pas, elle se dirigea vers les escaliers qu’elle monta rapidement. Le tavernier ne dit rien, habitué à voir ses résidents aller et venir dans tous les sens. Une fois sur le palier, elle attendit Khaléo qui arrivait juste derrière elle.


« Je pense qu’une bonne douche et un changement de vêtements sont plus que nécessaires. Il faudra ressortir ce soir mais on a trois ou quatre heures avant cela. Repose-toi un peu d’ici là ! »

Sans autre forme de procès, elle laissa là son compagnon et regagna sa chambre. Là, elle balança sa cape puante de sang séché puis ce fut le tour de ses bottes et de sa combinaison. Les sous-vêtements subirent le même sort avant que la jeune femme ne se rende dans la salle de bain. Une fois dans la cabine de douche, l’eau tiède coulant sur elle, les larmes lui vinrent aux yeux. Mais qu’avait-elle donc fait à ces hommes ? Comment avait-elle pu faire une horreur pareil ? Elle ne comprenait pas, elle ne se comprenait plus. Certes ces hommes étaient des porcs mais ils ne méritaient quand même pas un tel traitement. Elle se haïssait d’avoir péter un câble comme ça. Elle attrapa le savon et se frotta énergiquement la peau afin de faire partir le sang mais aussi comme pour se nettoyer de ce qu’elle avait fait. Elle se frotta tellement que sa peau albâtre devint écarlate et presque sur le point de saigner. Se rendant compte de ce qu’elle faisait, Marine arrêta de se frotter mais se laissa tomber dans la douche. Elle se sentait mal et il y avait fort à parier que ces cauchemars d’une violence infinie ce soir.

Cela lui fit peur. Elle n’arrivait plus à fermer l’œil. Elle s’entoura de ses bras pour trouver un peu de réconfort mais en vain. C’est alors qu’elle repensa à Khaléo et à ce qui s’était passé dans la ruelle. Dans ses bras, elle s’était sentie bien et à cet instant, elle avait terriblement envie de s’y retrouver. Sans comprendre, elle se releva, coupa l’eau, enroula une serviette autour de son corps avant de sortir de sa chambre et de se planter devant celle du tigre blanc. Sa main alla jusqu’à la porte mais hésita. Qu’était-elle donc en train de faire ? Chercher un peu de réconfort mais lui voudrait-il lui en donner après ce qui c’était passé ? Rien n’était moins sûr. Elle donna un coup très faible se doutant qu’il n’entendrait pas mais au moins, elle aurait tenté.


Merci Stephen pour la sign :)

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