« Je sais que tu veux de moi et c’est réciproque mais… nous n’irons pas plus loin ce soir. Tu n’es pas prêt. Tu te poses beaucoup de questions sur moi, sur nous et tu n’es pas libre dans ton esprit. Nous voyons les choses différemment toi et moi. Toi, tu es immortel, tu te projettes dans l’avenir. Tu as le temps pour toi. Moi, je suis mortelle et j’ai toujours vécu comme s’il n’y avait pas de lendemain. J’ai si souvent côtoyé la mort que j’ai appris à accepté les petits plaisirs de la vie sans avoir d’états d’âmes, ni de regrets. C’est pour ça que je me sentais prête pour toi ce soir. Parce que je t’aime et qu’il n’y a pas de plus grand bonheur dans la vie, je crois. Toi, tu as encore besoin de temps pour accepter les choses. Ce n’est pas grave, on attendra »
Il s’en voulait énormément. C’était la première fois qu’il se sentait désemparé. Il ne trouvait rien à dire. A quoi bon ? Il savait qu’elle avait raison. Il n’avait pas peur de faire l’amour. Il l’avait déjà fait. Mais à l’époque, ce n’était que des histoires d’un soir. C’était juste histoire de prendre du plaisir. Mais là c’était différent. Il s’était ouvert à elle, et elle à lui. Ce n’était pas juste pour un soir, mais pour une longue durée, une très longue durée. Du moins il l’espérait. C’était vrai que bien trop de questions se bousculaient dans sa tête. Des questions sans réponses pour le moment. Mais il en possédait une, une seule, unique. Et il savait que c’était la plus importante de toutes : il savait qu’il l’aimait, et ça, c’était ce qui importait le plus …
Elle avait raison, il avait le temps. Immortel, hein ? Il était né ainsi, et c’était un peu son fardeau : voir les personnes que l’on aime disparaitre les unes après les autres … Etait-ce vraiment une bénédiction ? Ça ressemblait plus à une malédiction qu’autre chose. Mais c’était ainsi que les dieux l’avaient créés. Il devait donc faire avec. D’un autre côté, vivre une vie éternelle aux côtés de Marine ne l’aurait pas gêné le moins du monde.
Elle ramassa ses affaires et se rhabilla, posant son sous vêtement sur le dos d’une chaise. Lorsqu’elle revint vers lui, c’était le sourire aux lèvres, pour lui dire de ne pas douter de l’amour qu’elle lui portait. Qu’elle ne voulait pas qu’il ait des regrets et que si c’était le cas, elle aurait du mal à le supporter. Le seul regret qu’il avait pour le moment était de ne pas avoir pu répondre à ses attentes. Mais ça ne durerait certainement pas. Ce sentiment était trop neuf pour lui. Le moment venu, tout se passerai bien …
Doucement, elle vint se blottir de nouveau contre lui. Il l’enlaça à son tour, mais il la serra nettement plus fort qu’auparavant. Ne pas la perdre, c’était tout ce qui importait. Il posa ses lèvres sur sa joue, y déposant un baiser sonore.
« Désolé pour ça, c’est assez … pathétique … Enfin, on y peut rien hein ? Espérons juste que la prochaine fois sera la bonne. Pour ce qui est du temps présent – il fit une petite pause – profitons du temps mit à notre disposition. Je veux … Je veux te voir sourire tout les jours, et profiter de la vie qui t’as était offerte. Même si tu sais te défendre, je veillerai toujours sur toi, même si tu n’en as pas conscience, tu peux me croire. Je t’aime et je veux le dire encore longtemps … »
Son visage sauta sur le sien, l’embrassant une nouvelle fois, passionnément.