«
Je n’aime pas ça... -
Il y a un puits de magie noire dans ce manoir... Mais... On en pourra pas y rentrer si facilement. »
Les cadavres étaient étalés sur le sol, et, alors que le duo longeait le manoir, Mythilène finit par toucher l’un des murs, près d’un lierre pourri. Ses yeux s’illuminèrent d’une lueur violette, puis toute une série de glyphes et de runes apparurent, filant le long du manoir, mais aussi le long du sol. C’était tout un ensemble très complexe de protections magiques, et, même si Clara n’était pas une magicienne, son éducation au sein des elfes lui avait permis de reconnaître quelques rudiments de magie. Elle comprit ainsi que le sortilège entourant le manoir n’était pas un sort de magie noire, mais une magie blanche...
«
C’est un sort d’exorcisme... -
Oui. Un sort très complexe qui porte la marque de l’Inquisition. J’ignore ce qui s’est passé dans ce manoir, mais des gens ont voulu veiller à ce qu’il y ait là-dedans n’en sorte pas. »
Clara observa les cadavres qui jalonnaient le sol. Les corps étaient squelettiques, les armures rouillées, les vêtements puaient et étaient rapiécés, mais elle reconnut, malgré tout, des insignes. Une rose enflammée, formant un halo enflammé derrière la rose :
L’Ordre de la Rose-Ardente... Ce n’était pas n’importe quel ordre, mais un ordre chevaleresque, en lien avec l’Ordre Immaculé, qui avait initialement été fondé à Nexus, dans les bas-fonds de la ville, afin de protéger les habitants contre les monstres. Peu à peu, la Rose-Ardente avait gagné en influence, obtenant des fonds de la part d’aristocrates, de bourgeois, des financements, ainsi qu’une reconnaissance sociale. Depuis cette époque, la Rose-Ardente avait connu une ascension fulgurante, avec des chapitres, des monastères, et elle menait et organisait des croisades dans le reste du monde, dans les redoutables Contrées du Chaos.
Quelque chose de grave avait eu lieu ici, dans ce vaste manoir. Et, alors que les deux femmes marchaient, elles purent entendre de nouveaux bruits, comme le son d’une pelle s’enfonçant dans le sol pour creuser. Les deux femmes se regardèrent lentement, puis Clara prépara son arc. La brume les enveloppait, dévoilant ainsi une sorte d’ancien jardin, rempli de feuilles sauvages éparpillées sur le sol. Les bruits, eux, étaient de plus en plus prononcés, et, au détour d’une haie, elles virent une place centrale, avec un perron entourant une ancienne fontaine... Et la silhouette encapuchonnée était là, en train de creuser un trou.
La magie noire étincelait de son être, et Mythilène fronça les sourcils, tandis que Clara brandit son arc.
«
Hey, vous ! »
La pelle s’arrêta une dernière fois, se plantant dans la terre, et, la silhouette, voûtée vers le sol, se redressa lentement. C’était un être décharné, assez grand, faisant un peu plus de deux mètres de haut. Il avait de longs doigts rosâtres, et se retourna donc, leur faisant face, sa longue bure noire rapiécée flottant au vent. L’arc de Clara était brandi droit vers lui, et la main de la créature se posa sur sa capuche, puis il l’abaissa... Révélant son visage.
Le Gardien se dressa devant elles.
«
Qu’est-ce que c’est que ce truc ?! »
L’homme sans visage s’empara de sa pelle, et l’arc de Clara se détendit presque instinctivement. La flèche fusa vers lui, et se planta dans son torse. Le Gardien recula de quelques centimètres, puis sa main se saisit de la flèche... Et la fit fondre. Il s’empara ensuite de sa longue pelle, et se rapprocha. Les mains de Myhtilène se mirent à vibrer de magie, et elle envoya des arcs électriques. Le Gardien leva alors l’une de ses mains, et les éclairs furent comme happées par ses doigts, et disparurent dans sa main, avant de se concentrer autour de sa paume, formant ensuite une violente onde d’air qui renversa Clara.
Le Gardien était le silencieux et mortel protecteur de ces lieux, et ne comptait laisser personne rentrer.
Pendant ce temps, dans les parties externes du jardin, Sélène se retrouva face à une espèce d’énorme machine noirâtre... Ou, plutôt, à un homme disparaissant dans une énorme armure fumante. Il avait dans la main une boule noirâtre, qu’il avait fait rétracter, et se permit rapidement de la haranguer, provoquant la Princesse. En s’entendant dire qu’elle pourrait servir Khorne, cette dernière serra les dents.
«
Moi, sevrir Khorne ?! Je ne sers que la Déesse, homme de métal ! Je suis la Princesse Sélène des Amazones ! »
Cette créature avait parlé d’un «
autre camp », ce qui laissait entendre que lui devait servir les Dieux Noirs. Mais peut-être avait-il aussi des informations sur ce qui se passait ici ? Détenant son épée, Sélène était en position de combat, prête à se battre.
«
Que se passe-t-il ici ? Quelle est la nature de cette malédiction ? Réponds ! »