Décatis lui expliqua qu’elle allait devoir utiliser les objets récupérés chez Artémissa pour faire un objet, une tâche supplémentaire s’ajoutant à celles qu’elle devait déjà faire. Juliette acquiesça silencieusement, son esprit professionnel revenant s’immiscer dans les pensées tumultueuses et indistinctes de son esprit. Ça, elle pouvait le faire, soit lors de son temps de pause, soit quand elle serait chez elle... Après tout, Juliette n’avait pas grand-chose à faire chez elle, si ce n’est essuyer les brimades de sa famille, et devoir éviter les discussions avec sa mère. Partant de là, elle pouvait tout à fait consacrer un peu de temps à la conception d’un bel objet magique pour plaire à
Maîtresse Décatis. Encore une fois, en pensant à ce mot, son cœur fit un petit bond dans sa poitrine.
*
Je crois que j’ai vraiment un problème...*
Maîtresse Décatis lui expliqua ensuite que l’heure était venue de manger, mais qu’elles mangeraient ensemble... Il y avait une petite intonation dans le ton de sa voix qui fit poliment rougir Juliette, et elle acquiesça lentement. Pour manger, elle disposait d’un plat à réchauffer, et elle entreprit donc d’aller le chercher, usant de magie pour le réchauffer, tout en fermant la porte du magasin. Elle retourna l’écriteau pour que les passants puissent voir le «
FERMÉ » devant eux, puis Décatis l’appela à nouveau. Les joues rouges (sans pouvoir se l’expliquer), Juliette se retourna, et vit Décatis se rendre dans la réserve... Ce qui fit déglutir Juliette. C’était... Et bien, c’était la
fameuse pièce, cette chambre noire, cette pièce que ses sœurs appelleraient un
donjon érotique. Décatis... Pourquoi y allait-elle ? Pourquoi sentait-elle le besoin d’y entrer ?! La jeune femme se mit à rougir à nouveau, mais, prenant conscience que Décatis lui avait demandé de la suivre, Juliette obtempéra... Car elle ne pouvait pas aller contre les ordres de cette femme. Inconsciemment, elle ressentait déjà, en elle, les bienfaits de la soumission, cette espèce de plaisir masochiste et profond qu’on ressentait à l’idée d’
obéir docilement, sans se poser de questions, aux ordres d’une autre personne.
Juliette suivit donc la Maîtresse dans cette pièce, son cœur sur le point d’imploser. Ses jambes tremblaient, sa respirations ‘emballait, et ses doigts serraient nerveusement son plat. Il y avait un bout de viande rouge et des patates chaudes avec de la crème. Un plat classique et simple à faire. Elle avait les joues en feu, voyant autour d’elle les fouets, les menottes... Et le lit, dans un coin. Un beau et grand lit solide, et les sourires que Décaétis avait fait, inhabituels chez cette femme placide et neutre, étaient très inquiétants... Que préparait-elle ? Juliette devait-elle avoir peur ? Si oui, comment expliquer les tremblements qu’elle ressentait ? Ce n’était pas de la peur, ça, c’était... Et bien, elle ne savait pas vraiment comment le définir, mais elle sentait comme des
frissons remontant tout le long de son être.
Décatis finit par lui balancer une combinaison, en lui ordonnant de l’enfiler, et Juliette rougit à nouveau comme une pivoine en la voyant, en caressant la texture. C’était... C’était du latex. C’était une belle tenue rouge et noire se composant de trois pièces : de longs collants rouges, un corset, et de longs gants. Elle se mordilla les lèvres, et entreprit de pesamment se déshabiller, sentant son corps s’emballer, sentant son esprit exploser, à l’idée d’être
nue devant Décatis. Elle retira sa robe, de même que ses sous-vêtements, tournant le dos à l’intéressée.
*
Du calme, Juliette, du calme...*
Avant d’enfiler la combinaison, elle appliqua sur ses bras et sur ses jambes le contenu d’une lotion se trouvant à proximité, afin de faciliter le glissement du latex sur sa peau. Ses doigts tremblaient, le vent faisait frissonner son corps, et elle enfila la tenue promise par Décatis, commençant par les gants, se mordillant les lèvres en sentant le contact de ce tissu sur son corps. C’était... Et bien...
Très spéciale. Elle serra les doigts, ayant l’impression d’avoir une seconde peau sur le corps, une couche supplémentaire qui moulait parfaitement la sienne.
Juliette s’amusa à étirer ses doigts devant elle, un sourire béat sur les lèvres, puis entreprit d’enfiler le reste. Elle commença par le corset, un vêtement qu’elle avait l’habitude d’enfiler. Elle avait l’habitude de sentir sa poitrine et son ventre être compressés par cette tenue, puis, s’asseyant sur une chaise, elle enfila chacun des collants, formant comme de longues chaussettes... Pour finalement noter qu’il n’y avait
rien cachant sa partie intime. Ceci la fit posément rougir, mais elle se sentait... Et bien, elle n’aurait su dire ne quoi, mais le fait de porter cette tenue la rendait
différente. Elle s’observa devant un miroir. Elle rougissait toujours, sa respiration était toujours emballée, son cœur sautillait toujours à nouveau, son sexe brûlait, avec l’irrésistible envie qu’on s’immisce dedans, mais... C’était
différent. La jeune femme aurait été incapable de dire en quoi, mais elle le ressentait.
Elle alla ensuite s’allonger sur le lit, sans rien dire, son regard oscillant entre surprise, et une sorte de profond plaisir masochiste, puis s’étala en plein milieu. Maîtresse Décatis, car il ne faisait désormais plus aucun doute qu’elle était
sa Maîtresse, s’approcha d’elle, et entreprit de l’attacher aux barreaux du lit par le biais de chaînes,
en soulevant notamment ses jambes. Se laissant faire, son corps transformé en un objet de plaisir sexuel, Juliette clignait des yeux, tournant la tête en se mordillant les lèvres. Elle se retrouva finalement
dans une position mettant sa souplesse à l’épreuve, ses pieds au-dessus de sa tête, ses bras reliés entre eux par des liens, comme si elle était une prisonnière folle furieuse qu’il fallait immobiliser avec une camisole.
Le cœur au bord des lèvres, elle écouta ensuite Maîtresse Décatis se mettre à lui poser une question. Sa langue remua dans sa bouche desséchée, afin de trouver quelque chose à dire.
«
Je... Merci, Maî... Maîtresse... Et... »
Elle se racla la gorge, avant de poursuivre, ses yeux débordant d’amour :
«
Je... Je suis prête à... À manger... »
Elle ignorait ce que Maîtresse Décatis avait en tête, mais, en un sens, le mystère avait également quelque chose de merveilleusement excitant !