Tous ses sens étaient ébullition, son corps lui semblait être sur le point d’exploser en mille morceaux. Elle avait devant elle cette insolente tenue, et, dans sa tête, une flopée d’images perverses à imaginer pour égayer sa journée. Juliette s’emballait, incrédule. Les relations sexuelles, à Ashnard, étaient généralement assez libres, à condition qu’elles restent dans un cadre privé. L’Empire n’admettait pas la débauche sexuelle ou la dépravation publique, au nom de la discipline morale. Mais, dans un cadre strictement privé, par contre, tout était permis, ou presque... Les limites étaient rares, car l’Empire, étant composé pour une bonne partie de démons, admettait très facilement les relations sexuelles libres. Juliette savait donc qu’elle n’avait pas à se sentir gênée, surtout dans la famille d’où elle venait, mais... Et bien, dans ce cas, pourquoi tremblait-elle comme une feuille, à se mordiller les lèvres, et les joues rouges ? Elle tremblait comme une puce, ce que Décatis sembla noter, car elle lui annonça que, finalement, elles allaient en rester là, et qu’elle n’allait pas se débarrasser de ses vêtements.
Juliette baissa les yeux sans oser rien dire, déglutissant silencieusement, tout en se demandant si Décatis savait ce qu’elle avait fait hier dans cette pièce... La jeune femme n’osait même pas y repenser, tant c’était horrible et... Et indigne, oui ! Il ne fallait surtout pas qu’elle le dise, mais Décatis avait l’air si... Si sûre d’elle qu’elle l’avait sûrement noté ! À cette idée, Juliette se sentit encore plus gênée, et resserra ses cuisses... Gênée, oui, mais... Il y avait aussi autre chose derrière, une sorte de plaisir coupable qu’elle avait encore du mal à admettre, mais qui était de la même veine que celui qu’elle avait ressenti en imaginant Décatis la fouetter... Rien qu’à cette idée, elle en tremblait de joie ! Quoi de plus surprenant, après tout ? Juliette était une demie-démone, et, même si ses capacités démoniaques étaient latentes, il était normal qu’elles s’expriment, et ce même de manière minimaliste... Et puis il était toujours facile de se trouver une excuse pour justifier des attirances qui ressemblaient, à ses yeux, comme des déviances sexuelles.
Décatis avait le dos tourné vers elle quand elle fit une autre proposition qui surprit Juliette :
« Je te laisse réfléchir, tu n'auras qu'as me rejoindre à l'heure pour la réouverture. En attendant fait ce que tu veux, tu peux la porter pour voir, la ranger. »
La... La PORTER ?! Oh mon Dieu... La première réaction de Juliette, intuitive, fut un *NON !* outré et scandalisé, mais, juste après, une autre pensée, plus insidieuse, se glissa en elle. Le mot pourquoi résonna dans sa tête, ainsi qu’elle passant la journée avec cette tenue sous sa robe. Comme si elle percevait son trouble, Décatis poursuivit en ce sens :
« C'est comme tu le souhaites, si tu le désires je t'en fais cadeaux. Mais si tu veux la garder, tu devras la porter sous tes vêtements jusqu’à rentrer chez toi. Ça sera une sorte de punition ou un test avec récompense ; vois ça comme tu veux.... »
La porter toute la journée... Ohlàlà, voilà qui ne l’aiderait pas à se sentir mieux ! Décatis la laissa alors, Juliette ayant baissé les yeux, tremblant à nouveau. Son intimité continuait à brûler entre ses jambes, et elle soupira lentement. La pause allait durer une bonne heure, et lui laissait donc amplement le temps de se détendre, de penser à autre chose, et de... Haaa, Juliette était troublée ! Elle ne savait plus comment réagir par rapport à ce qui venait de lui tomber dessus, et, peu importe où elle tournait la tête, elle ne voyait que des objets de désir...Des fouets, des instruments de torture sexuels... L’incarnation même de la luxure se trouvait dans cette pièce ! Et, maintenant qu’elle était seule, maintenant qu’elle ne craignait plus qu’on l’espionne, Juliette sentait son esprit se laisser aller. Elle n’avait pas réussi à décrocher un traître mot, mais ses mains tremblaient, et sa belle robe commençait à la peser, à l’étouffer. Ses seins s’étaient tendus, sous l’effet de la passion, et, pour ne rien ajouter, elle avait cette irritation entre les cuisses... Comme hier, ou comme quand elle avait vu sa sœur battre son esclave... Juliette soupira faiblement, puis défit lentement sa robe.
Cette dernière tomba sur le sol, et son corset suivit, ainsi que sa culotte. Son cœur battait la chamade, nerveuse à l’idée que Décatis puisse l’observer, soit en revenant d’un coup, parce qu’elle aurait oublié de lui dire quelque chose, soit avec l’un de ses petits oiseaux. Le regard de Juliette se déplaça vers les armoires abritant divers objets, et elle en ouvrit un, voyant d’élégants godes qui étaient entreposés là. Elle en caressa délicatement un, se mordillant les lèvres en s’imaginant ce truc planté en elle. Elle avait déjà vu ses sœurs avoir elles-mêmes des... Des machins, et s’en servir pour... Elle rougissait en y repensant, mais c’était pourtant bien ce qu’elle avait vu...Les servantes à quatre pattes, tandis que ses sœurs les... Les pénétraient, et, et, oh mon Dieu, ça avait été terrible à voir, oh, elle en avait eu mal pour elles, à les entendre hurler, mais, en même temps... Il y avait eu une sorte de plaisir fondamental à les voir ainsi se tortiller. Elle-même avait mis bien du temps avant de finalement se convaincre à glisser ses doigts en elle quand la pensée de ses sœurs la poursuivait la nuit dans sa chambre. Prude, elle ignorait beaucoup de choses du sexe, et, même si on lui en avait dit beaucoup, ne l’ayant jamais vaincu, elle ne pouvait que faire preuve d’imagination. Elle avait eu mortellement peur de glisser ses doigts en elle, trouvant cela dégoûtant, et passablement sale, se mettant à trembler comme une chèvre en se voyant glisser en elle des espèces de bactéries, ou, pire, goûter à sa propre urine ! C’était cette idée qui l’avait toujours empêché de lécher ses doigts recouverts de cyprine, contrairement à ce que ses sœurs faisaient, mais ça ne l’empêchait pas de se toucher quand elle n’en pouvait plus... Comme en ce moment.
Lèvres closes, elle soupirait silencieusement, gémissant, tout en imaginant Décatis la fouetter, dans cette tenue d’esclave, dans cette même pièce.
« Haann... Haaannnn... Maîtresse… »
Le mot sortit presque instinctivement alors que Juliette avait la tête basculée en arrière. Elle était entrée par deux fois dans cette pièce. Par deux fois, elle allait laisser de petites traces de son passage ici.
Environ un quart d’heure plus tard, Juliette sortit, pour aller manger. Elle avait remis sa robe, mais, si on regardait bien, par-delà les pans de cette dernière, on pouvait voir des espèces de bottes noires en latex, ainsi qu’un collier à hauteur du cou. Après avoir... Fait le truc... Juliette s’était senti bien mieux, et s’é&tait dit qu’elle allait enfiler ces vêtements, juste-pour-essayer-rien-de-plus-bien-entendu-ça-va-de-soi ! Et, une fois qu’elle était dedans, elle s’était regardée dans un miroir. Le latex dégageait une délicieuse odeur, et elle se sentait plutôt bien dedans, imaginant alors Décatis dans son dos, avec cette tenue rouge qu’elle lui avait montré, à la frustrer sexuellement...
*Qu’est-ce qu’il m’arrive ? Même mes sœurs ne m’ont jamais fait ça...*
Elle n’avait pas réussi à retirer les vêtements de la femme, et s’était contentée de les cacher par-dessus sa robe. Dans ses mains, elle tenait néanmoins ses propres sous-vêtements, car elle n’allait pas les abandonner au milieu de la pièce. Juliette rejoignit Décatis par la suite, tenant donc ses vêtements, afin de lui poser une question, les joues légèrement rouges :
« Où... Où est-ce que je dois les mettre ? Mes... Mes... Euh... Mes affaires ! »