Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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[FINI] Les ailes flamboyantes d'un Phénix [Yamagashi-senseï]

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Mélinda Warren

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  • FicheChalant

    Description
    Petite vampire qui aime mordre des fesses <3
Hitomi essayait de la rassurer, l’écoutant silencieusement. Elle devait sans doute voir des liens, des échos de sa propre vie dans celle de Clara. Mélinda, quant à elle, était revenue, et se tenait discrètement dans un coin, les observant, bras croisés. Clara ne s’était pas rendue compte de sa présence, Hitomi se trouvant entre les deux. Et il était probable qu’Hitomi non plus ignorait que Mélinda était là. Les deux femmes semblaient très occupées. Deux adversaires. Clara n’en avait pas manqué une pour emmerder la senseï, ce que sa Maîtresse, tout naturellement, n’était pas sans ignorer. Clara était ainsi, une véritable pile électrique. Et elle savait qu’Hitomi n’était pas très nette là-dedans non plus. Mélinda s’était donc effacée après avoir lancé Clara, car elle savait très bien que ce problème ne la regardait pas, elle. La seule question qui importait vraiment pour la vampire, c’était de sa voir pourquoi elle avait invité Hitomi, pourquoi elle avait demandé son aide. Mélinda ne voulait plus la voir. Quand elle voyait Hitomi, elle ne se rappelait plus de leurs séances torrides, mais de la manière dont cette dernière avait débarqué pour lui balancer à la gueule, avec cette froide conviction, qu’elle ne voulait plus d’elle, avant de revenir pour l’engueuler. A cause d’elle, Mélinda avait manqué faire une dépression, qui avait culminé le jour où elle avait violé et tué une lycéenne.

*Pourquoi diable l’ai-je rappelé ? Je suis incapable de répondre à cette question... Pour voir si elle va toujours aussi mal ? Pour me délecter de sa souffrance ? Pour essayer de la ramener vers moi ? Pour essayer de me persuader qu’elle ne fait plus rien ?*

Elle l’ignorait, mais elle savait très bien qu’Hitomi n’appartenait pas à son passé. Elle pensait toujours à elle. Cette femme continuait de temps en temps à l’obséder, comme un mauvais virus, comme un furoncle coincé dans les fesses. Elle n’arrivait pas à la déloger, et rechignait à la tuer. Oui, Mélinda réfléchissait en effet toujours à l’option d’égorger cette insupportable femme arrogante, cette femme qui avait osé lui dire « non » devant ses esclaves, et qui en était ressortie indemne. Le culot de cette femme était sans limite, mais elle ne pouvait pas le tuer. Elle l’avait invité. Et elle tenait encore trop à elle pour ça... Ou alors, c’est qu’elle était tout simplement contaminée par les Terriens. Mélinda restait donc silencieuse, perdue dans ses pensées.

Hitomi consolait Clara, lui parlait, essayait de l’encourager, de lui dire qu’elle avait bien agi. Clara se taisait, haussant les épaules, reniflant. La senseï finit par poser l’une de ses mains sur le bras de Clara, et posa une question qui renvoyait la balle dans le camp de Clara :

« Tu veux continuer ? »

Clara répondit en hochant la tête de haut en bas. Elle ne s’arrêterait pas, il fallait juste lui laisser le temps de remettre les idées en tête. Cependant, le plus dur était passé. Elle parlait toujours de sa famille avec remords, mais, quand il s’agissait de Kenji, c’était différent. Elle sentait une pointe de rancœur la saisir, d’amertume, et de fureur. Elle releva la tête, s’écartant ainsi de quelques centimètres du corps de la senseï.

« Kenji avait un studio... Au cœur de Tokyo... Je sortais jamais toute seule... La ville était immense, j’avais peur de m’y perdre. Je... J’avais que lui, et je savais que mes parents devaient me rechercher... On a vécu à Tokyo pendant plusieurs mois. Je faisais l’amour avec lui tous les soirs, et je regardais toutes ces conneries à la télé. Ces absurdités occidentales, Bonnie & Clyde, et je nous imaginais comme ça... Deux éternels rebelles fuyant l’autorité, avec pour seul bagage dans la vie une voiture avec un plein d’essence et notre indéfectible d’amour. On ferait l’amour sur les prés, dans les arbres, en se foutant du lendemain. »

Un rêve superbe. Le pire, c’est qu’elle y avait cru. Et Kenji l’encourageait. Il lui dirait qu’il serait un Yakuza, qu’il avancerait dans la rue avec une épée, qu’il connaissait du monde, qu’il se foutrait de la gueule des flics. Et elle le croyait. Ils buvaient, ils fumaient, ils faisaient l’amour à n’importe quelle heure. Kenji avait quitté sa famille, ne bossait pas, n’allait pas à la fac’. Il prétendait toucher de l’argent pour financer le loyer de la part d’amis, de petits boulets, des aides sociales. Le pire, c’est que Clara le croyait. Il lui faisait fumer un joint, elle en fumait un aussi en matant des films pornos, et ils faisaient l’amour.

« Ça a duré des mois comme ça... J’avais l’impression qu’il me faisait l’amour comme il fallait... Alors que ça durait généralement cinq minutes... Il s’allongeait sur moi, ivre, grognait. Parfois, il bandait même pas. Je croyais avoir connu l’orgasme avec lui, mais... Je l’ai connu qu’avec Mélinda... Je suis sûre que Mélinda a bien du rire quand je lui ai raconté mes délires d’adolescente attardée... »

Elle n’avait pas ri. Elle avait au contraire ressenti de la tristesse pour elle. Et de la pitié.

« Il venait de plus en plus avec des amis, et, plus ça allait, plus il était énervé. Il fumait et buvait de plus en plus. Il était de plus en plus agité, et m’avait même giflé quand je lui avais demandé où il trouvait tout le fric pour m’acheter des fringues... Ou quand je revenais tard sans le prévenir. »

Clara sortait en effet de plus en plus, en ayant assez de l’atmosphère étouffante du studio, des cadavres de pizzas massacrés, de cet odeur de renfermé et de moisi. Elle avait exploré ce quartier de Tokyo qu’elle n’avait jamais vu, bien loin du sien. Elle tremblait toujours quand elle voyait des flics, mais personne n’avait été vers elle. Personne ne  l’avait regardé en fronçant les sourcils, et en lui disant d’attendre, Madame, parce que votre visage me dit quelque chose. Les flics l’ignoraient. Clara avait jeté son portable à la poubelle quand elle avait fugué, et Kenji lui en avait offert un autre. Elle avait également changé d’adresse mail, craignant qu’on ne puisse la retrouver à partir de cette dernière. Elle se disait que, comme son père était prof’, il avait forcément du contacter quelqu’un de haut placé.

Peu à peu, elle avait réussi à étendre son cercle de fréquentations, ne se limitant plus qu’à Kenji et à ses amis défoncés au crack. Kenji avait énormément d’amis, et, ça encore, ça n’inquiétait pas Clara. Qu’il y ait des sportifs, des geeks, des trans’, des trav’, des gothiques... Kenji disait qu’il avait le contact facile, et elle, la conne de service, l’avait toujours cru.

« A chaque fois qu’il me giflait, il s’excusait. Et je craquais toujours, car je l’aimais... Et que j’avais besoin de lui... Je me disais que c’était ma faute, que j’avais pas à me mêler de ce qui me regardait pas. Et, plus ça allait, plus je commençais à comprendre que mon romantique amoureux était rien d’autre qu’un con macho... »

Ils faisaient des soirées dans l’appartement avec des potes de Kenji. Tous des abrutis. Même à cette époque, Clara le pensait, et ne comprenait pas pourquoi son Kenji sortait avec eux. Ils la touchaient, parfois. Rien de bien méchant. Un frottement sur les jambes, une caresse sur la joue, des regards appuyés. Clara regardait toujours Kenji, attendant que son homme vienne la protéger. Mais son homme se contentait de rire, avec ses blagues machistes. Elle est bonne, hein ? C’est ma petite geisha personnelle ! Et les jours passaient, s’enfilaient. Des semaines, des mois, Clara ne savait plus trop, et elle continuait à sombrer, tandis que Kenji devenait de plus en plus nerveux, de plus en plus violent. Il entrait dans des délires paranoïaques, persuadé que Kim le poursuivait pour lui faire la peau.

« Kim était le petit caïd du quartier, c’est-à-dire que c’était une merde comme les autres, mais qui croyait que l’odeur de sa pisse avait un goût sucré. »

Kenji se piquait, Kenji fumait. Et il voyait Kim et ses sbires partout. Et, quand Clara rentrait trop tard, quand Clara montait le son de la télé trop fort, quand elle était au téléphone sans dire avec qui, Kenji voyait Kim. Kenji voyait tous les amants hypothétiques de sa femme, et, parfois, ses délires laissaient place à un Kenji apeuré, roulé en boule, en train de pleurer, de dire qu’il l’aimait, qu’il l’aimait à en crever, putain, et que, tout ça, tout ça, il le faisait pour elle, pour qu’ils aient un avenir radieux...

« Quand je vois toutes ces conneries sur la drogue comme euphorisant... Putain, ça me donne envie d’aller voir les abrutis qui disent de telles conneries pour leur enfoncer des bâtons de shit dans le cul. A chaque fois, il s’énervait. Il était instable, et dangereux. Et il me frappait de plus en plus. Jusqu’à... »

Jusqu’au jour où, après avoir fait « l’amour », Clara avait réalisé, avait senti un truc dans son ventre. Elle avait fait un test de grossesse, et avait compris qu’elle était enceinte depuis plusieurs jours. Elle en avait vomi. La vie n’attend pas le plaisir pour naître. Clara était enceinte, et cette perspective avait fait changer les choses. Elle l’avait dit à Kenji, et ce dernier ne avait pleuré. Il avait promis d’arrêter de se droguer, d’être un homme respectable pour sa fille. Il ignorait le sexe de l’enfant, mais ça ne pouvait être qu’une fille. Quant à Clara, elle envisageait presque de renouer les ponts avec sa mère.

« Je me disais que c’était la seule qui puisse m’aider. La seule qui soit à même de comprendre ce que je ressens. J’avais bien des copines, mais... Enfin, elles étaient toutes des junkies... »

Kenji avait promis d’aller mieux. Il n’y avait que dans les contes de fées qu’on pouvait tenir de telles promesses. Le besoin de drogue avait été trop fort, et la peur de Kim toujours là. Il lui devait de l’argent. Beaucoup d’argent.

« Il croyait que je l’ignorais, mais je savais que Kenji était un dealer, et qu’il jouait beaucoup. Il espérait décrocher la cagnotte, et il avait tout perdu. Comme Kim et lui étaient copains, il lui avait laissé du temps pour récupérer de l’argent. »

Clara avait déjà vu Kim. Un gros con. Et, un beau jour, le délai était venu à échéance. Kim était venu avec deux gros bras cueillir Kenji à la sortie de l’immeuble. Il s’était fait cogner, et, quand il était remonté dans le studio, Kenji était liquéfié, livide, en morceaux. Elle lui avait dit d’aller à l’hôpital, mais il avait refusé, disant qu’il était temps de partir, de foutre le camp. Mais Clara, elle, ne voyait qu’un amant en sang, et avait sorti son téléphone.

Et ça l’avait énervé. Elle était en train d’appuyer sur les touches, alors qu’il lui disait qu’elle allait bien, que c’était pas la peine d’appeler l’hôpital, que ces cons appelleraient les flics. Et Kim lui avait dit que, si jamais il parlait de leur petite histoire aux flics, il serait beaucoup moins conciliant. Il prononçait toujours ce mot en faisant glisser le premier i, ce qui lui donnait l’allure d’un serpent. Conciiiiiliant. Mais cette connasse ne comprenait rien. Elle avait pris le téléphone.

« Il y a eu une urgence ! Venez, s’il-vous-plaît, vite ! »

Deux options : soit elle était tout simplement conne comme un manche à balai, soit elle se foutait de lui, et voulait le voir tomber. C’était ça. Oui, c’était forcément ça. Comment avait-il pu être aussi aveugle ? Son père, paix à son âme, lui avait toujours dit que son fils était grand, qu’une grande destinée l’attendait. Il avait tout fait pour elle, tout ! Il l’avait laissé venir dans son studio, et elle n’avait fait que fouiner, que le tromper pour le rendre jaloux. Son amour, il le lui avait offert, et elle le lui avait craché à la gueule ! Il l’avait frappé. D’abord au visage. Un coup de poing. Elle avait hurlé, de ce petit cri de salope qui faisait d’elle une coupable, l’avait attrapé par les cheveux, et avait envoyé sa tête heurter le mur.

« Arrête ! avait-elle dit.
 -  Ta gueule ! Ta gueule, salope !! »

Il l’avait encore frappé. Au visage. Elle avait eu au moins une dent de pétée. Il l’avait laissé là, prostré, avant de se remettre à fumer. Mais fumer du shit ne lui faisait plus rien, alors il avait sorti la seringue, avait cherché la veine, et là... Là, ça allait mieux... Il se sentait bien mieux, serein, en paix... Comme sur une petite île de couleurs, à flotter au gré du vent. Il voyait les Anges danser et l’inviter... Quand il l’entendit pleurer. Elle gémissait, et ça l’avait énervé. Alors, il avait allumé la télé, et avait vu Larry, ce brave Larry, lui dire de la taper.

« C’est tout ce dont les femmes ont besoin, Kenji... Tu sais comment ça marche, n’est-ce pas ? Un petit coup de temps en temps. C’est comme une voiture. Parfois, le moteur a des ratés, et il lui faut un bon coup de pied pour que ça se relance. Un ménage, c’est pareil. »

Et Larry avait raison, ce qu’il pouvait avoir raison. Kenji s’était avancé vers elle.

« Ferme-là... Ferme-là, putain, j’essaie de réfléchir ! Ferme-là !! »

Les coups de pied s’étaient abattus sur son estomac. Il l’avait tiré par les cheveux, traîné, et l’avait écrasé contre le mur, avant de lui arracher ses vêtements. Il bandait. Larry avait raison : corriger sa femme, c’était accomplir un devoir civique. Il méritait bien sa récompense. Il l’avait baisé par derrière, enculé comme une chienne, et l’avait ensuite fouetté avec la boucle de sa ceinture, lui éclatant le dos. Et il l’avait frappé, frappé sans s’arrêter, jusqu’à ce qu’elle se la ferme, qu’elle cesse de geindre, cette foutue bonne femme, qu’elle arrête de se foutre de sa gueule...


« Quand je me suis réveillée, Kenji n’était plus là. J’étais par terre, et il y avait du sang partout. Sur mon dos, et... »

Clara se tut, en baissant les yeux, sentant de nouvelles larmes affluer. Instinctivement, sa main se porta vers son ventre. Elle secoua alors la tête.

« Je suis partie dans le premier train que j’ai vu. Un train régional. Peu de contrôles. J’ai atterri à Seikusu, je suis montée dans un bus, j’en suis sortie, et je me suis écrasée dans une impasse... Tout ce que j’avais avec moi, c’était une seringue. »

Clara s’était réveillée en pleine nuit, la tête dans un sac qui puait le rat mort. Elle avait regardé la seringue, l’aiguille, et s’était dit qu’une petite piqûre ne pourrait que lui faire du bien, l’aider à aller mieux...

« J’allais me planter quand des types me sont tombés dessus. Ils voulaient me violer, et j’en ai senti un sur moi, à rentrer en moi, avec son haleine de merde... Et puis, et puis...
 -  Et puis, je l’ai attrapé par l’épaule, je l’ai envoyé s’écraser contre un mur... Et inutile de préciser ce que je leur ai fait, n’est-ce pas ? »

Clara se tut, yeux baissés. Malinda s’avança vers les deux femmes, regardant silencieusement Hitomi.

« Shii est la seule autre personne à connaître cette histoire... lâcha-t-elle. Si ça peut te rassurer, Kenji est mort. Je m’en serais bien chargée, mais il fallait croire que ces dettes avec Kim étaient plus importantes que prévues. A moins qu’il ne se soit suicidé, je ne sais pas trop... »

DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Yamagashi Hitomi

Créature

" L’histoire de Clara est désespérément banale, ordinaire... Ce qui, dans un sens, la rend encore plus terrible. "

Ces mots de Mélinda courent dans ma tête depuis qu'elle les a prononcés. Ils tournent en boucle comme un bruit de fond, ou une musique d'ambiance. Une sale ambiance. Mais à mesure que le récit de Clara avance ils enflent, ils deviennent une symphonie qui accompagne les terribles banalités que me raconte la lycéenne. Et plus le récit avancent plus mon cœur se serre et bat vite. Je préfère m'écarter d'elle, les bras croisés, en espérant garder contenance. Je m'en veux déjà de faire, de me retirer avant la fin d'une certaine manière. Mais c'est trop dur pour moi d'entendre ces détails, de les imaginer se répéter et empirer jour après jour. Les dictons ne disent pas que des conneries : on s'habitue à tout. Des fois ça nous sauve, d'autre fois ça nous détruit.

Ce que j'entends en ce moment je le subis, et je ne m'y fais pas. Quelque part je suis punie par où j'ai péché. Cette partie de l'histoire n'était pas pour moi. C'est un chapitre pour Mélinda, pour une femme qui en a enduré autant et qui a bien dû accepter ce qui lui était arrivé. Une femme pour qui ce que j'ai trouvé horrible dans le comportement du père de Clara ne devait être que broutilles. C'est surtout beaucoup trop pour moi, je ne peux pas le supporter, ou difficilement. J'essaie de calmer mon visage mais j'en sens chaque muscle qui ne désire que se tendre pour exprimer les émotions qui gonflent en moi. Je sens aussi quelques larmes qui s'échappent de mes yeux, sens mes mains qui serrent mes bras croisés. Je me maîtrise tant bien que mal pour rester au moins là, avec elle. C'est le mieux que je puisse faire.

Je voudrais fondre en larmes, éclater en sanglots. Puis me relever pour la prendre dans mes bras. Je voudrais trouver des mots, ne serait-ce que pour dire qu'elle a survécu à tout ça et qu'elle s'en est beaucoup mieux sortie qu'elle ne l'aurait dû. Bien sûr elle ne l'a pas fait seule, mais on ne peut pas tout affronter seule. Je me tue à le chanter sur tous les tons depuis que je suis arrivée alors elle doit bien le savoir. Entre sa famille et ce connard Clara a visité tous les étages de l'Enfer. Je ne peux qu'imaginer et j'ai presque envie de me mettre à croire en Dieu parce que je veux remercier quelqu'un : je me vois à sa place, forcément, mais je ne voix personne que je connaisse à celle de Kenji. Et je sais que je n'ai jamais risqué d'être à la place de Clara, si sensible que je sois je n'ai jamais été assez fragile ni assez seule.

Les émotions sont comme tout le reste du monde, voire de l'univers : elles se répondent. Tout est lié, et en un point donné certains éléments dominent. Je me sens triste, désespérée. J'ai aussi de l'admiration pour cette fille plus jeune que moi qui a enduré tout ça et s'est relevée tant bien que mal. Finalement Mélinda a bien fait de me raconter la vie des parents et des grands-parents. Ça n'a rien excusé mais au moins ça a expliqué. Il y a sans doute des histoires de ce genre dans le passé de Kenji. Je ne sais pas, je ne veux pas savoir. Je ne veux pas comprendre un homme comme ça, une épave de plus qui préfère entraîner avec lui tous ceux qui comptent plutôt que d'appeler à l'aide. Je ne vais pas excusé un type qui profite d'une ado brisée de l'intérieur, en fait sa chose soumise, finit par la battre à mort elle et son propre enfant à naître.

Si sensible que je sois je n'ai jamais été assez fragile ni assez seule. Si je m'étais aventuré entre les griffe d'un type comme lui je ne me serais pas laissée faire, ou plutôt j'aurais tout fait pour le remettre à flot. J'ai deux familles, et des dizaines d'amis à travers le monde. Dans cette tribu bordélique et éclatée il y a toujours de la place un de plus. Ça n'aurais pas été facile, ça n'aurait sans doute pas marché. Et si ça n'avait pas marché je l'aurais quitté, d'une manière ou d'une autre. Je serais allée jusqu'au meurtre si nécessaire, d'autant plus rapidement si j'étais tombée enceinte. Et sinon... J'ai deux familles, et des dizaines d'amis à travers le monde. Dans cette tribu bordélique et éclatée on ne peut pas s'encombrer de trop règles. La première et la plus importante est de veiller les uns sur les autres autant qu'on peut. Je ne suis pas la meilleure pour ça, j'ai déjà du mal à veiller sur moi-même.

Ce n'est pas la tristesse que j'ai du mal à contenir : c'est la rage. Si Mélinda se ramène j'espère qu'elle arrivera à relier les points. Je le lui ai dit, non ? À trois contre une je me suis débattue malgré les coups que je prenais. J'ai réussi à me libérer assez longtemps pour fuir. Au lieu de ça j'ai replongé dans la mêlé pour protéger un homme que je connaissait à peine, qui n'était pas encore l'homme de ma vie. Ils ont dû s'y mettre à cinq, m'assommer et m'écraser pour que je me tienne tranquille. Le plus grand drame de ma vie n'avait pas de coupable et j'ai appris à voir ça comme une chance. Si j'avais pu en vouloir à quelqu'un j'aurais au moins répliqué. C'est comme ça que j'ai été élevée, c'est comme ça que je suis née. La famille de mon père a mis une pression incroyable à mes parents pour qu'ils se marient et que ma mère s'installe au Japon : ils n'ont pas cédé. Ils n'ont pas été inébranlables, ni pendant ni après, mais ils ont toujours fait face.

Alors je reste là à écouter en fermant ma gueule, en espérant ne pas trop montrer ce que je rumine. Et je crains d'ouvrir la bouche quand ce sera fini, parce que j'ai trop de colère à défouler.

" J’allais me planter quand des types me sont tombés dessus. Ils voulaient me violer, et j’en ai senti un sur moi, à rentrer en moi, avec son haleine de merde... Et puis, et puis...
 -  Et puis, je l’ai attrapé par l’épaule, je l’ai envoyé s’écraser contre un mur... Et inutile de préciser ce que je leur ai fait, n’est-ce pas ? "

Inutile, en effet : j'aurais fait la même chose. Je ne me suis pas démontée devant cinq mecs qui tiraient la jupe d'une lycéenne, alors trois qui violaient un pauvre fille brisée... On aurait fini à deux par terre mais ils n'auraient pas pris que du plaisir. Ça aussi il faudra qu'on en parle. Je ne peux m'empêcher de fixer Mélinda, et je ne suis pas certaine de bien camoufler ma rancœur. Depuis quand elle est là ? Est-ce qu'elle a sourit en voyant ce que ça me faisait d'entendre ça ? Est-ce que ça l'a faite marrer de me voir me débattre entre les détails qu'elles me lâchait au compte-goutte pour m'égarer ? D'ailleurs je repense à mon histoire. Qu'est-ce qui a tant déplu à Clara ? Que je compare mon agression interrompue in extremis à ce qu'elle a subi ? Ou que je me sois battue jusqu'au bout ?

Je ferme les yeux et prends une grande inspiration en m'essuyant le visage. Je rejoins à nouveau Clara pour lui masser le bras comme avant. Mais je ne parle pas.

" Shii est la seule autre personne à connaître cette histoire... Si ça peut te rassurer, Kenji est mort. Je m’en serais bien chargée, mais il fallait croire que ces dettes avec Kim étaient plus importantes que prévues. A moins qu’il ne se soit suicidé, je ne sais pas trop... "

Je tourne les yeux vers Mélinda, et ce qui me vient à l'esprit étouffe un peu de la colère qui me ravage la poitrine depuis tout à l'heure.

" Aucune importance. Il ne fera plus de mal aux autres, ni à lui-même. "

Au moins une histoire de réglée, d'une certaine façon. Si seulement ça pouvait suffire. Mais je ne suis plus certaine que Clara doive revoir sa mère, elle a beaucoup trop de choses à lui reprocher. Je m'écarte à nouveau de Clara, parce que je sens que ma dernière remarque a eu du mal à passer. Il est sans doute trop tôt pour lui montrer les choses sous cet angle, et trop tôt pour que ça vienne de moi.

" Ce que ce mec t'as fait, je ne trouve pas de mots pour le décrire, Clara. Et ça ne va peut-être pas te plaire d'entendre ça, mais il n'est pas devenu comme ça par hasard. On sait toutes pourquoi et comment tu es devenue sa victime, alors il doit bien y avoir une raison pour qu'il soit devenu ton bourreau. Ça ne l'excuse pas, rien ne peut l'excuser. Il est mort, et au point où il en était c'est pas un mal. C'est même arrivé beaucoup trop tard. "

Je soupire, et une larme de plus coule sur le masque de marbre que je maintient vaille que vaille.

" Je suis désolée de te dire ça, Clara. Mais après avoir entendu ton histoire je dois réduire les choses à leur minimum. Ce n'est pas du tout la même chose, mais je n'ai pas voulu voir que mon mec était plus fragile qu'il ne le montrait et ça a détruit notre couple. Tu n'as pas à t'en vouloir d'avoir cru à ses je t'aime plus qu'à ce que tes yeux te montraient. Tu n'as pas à te reprocher de t'être accrochée à un mec qui devenait de plus en plus néfaste pour toi. Tu n'avais personne d'autre que lui. "

Je baisse les yeux pour souffler un coup, et je sens tout mon corps trembler. Il faut vite que je me tire d'ici, si le lycée est encore ouvert je tiens mes cours comme je peux puis je file me défouler sur le sac de frappe. J'ai besoin d'évacuer, même si je pense que je ne dormirais pas cette nuit. En relevant la tête je m'efforce de sourire un peu.

" Mais aujourd'hui tu as Shii, et Mélinda. Elles m'ont laissée me mêler de tes affaires, qui ne me regardaient pas. Mais elles l'ont fait pour ton bien. Elles t'aiment et elles veilles sur toi de leur mieux. Tu peux compter sur elles pour te donner ce dont tu as besoin, même si parfois ce n'est pas ce que tu veux. Tu peux leur faire confiance, et si j'ai tout compris c'est les premières personnes dans ta vie qui le méritent. Alors tout ce que ta famille et Kenji ont bousillé dans ta vie : il serait tant que tu les laisse t'aider à le reconstruire. "

Mon sourire se teinte d'un peu d'ironie, je détourne les yeux une seconde puis les baisse tout en parlant.

" Je me serais bien incluse dans le lot, mais je ne suis pas certaine que tu m'en laisses le droit. "

Mon sourire retombe mais ça ne doit pas se voir. Intérieurement je bouillonne toujours autant, même plus. Ça me tue ! Putain, ça me tue de penser ça ! La chose la plus précieuse qu'elle ait perdue, ce connard l'a tuée dans son ventre : son enfant, son avenir et son espoir incarnés dans sa propre chair. Mais ce type n'aurait jamais été un bon père, et Clara n'aurait pas pu être une bonne mère, pas dans son état. Elle n'a même pas été capable de fuir cette ordure pour protéger son gosse à naître. Elle avait quelqu'un d'autre que Kenji, quelqu'un de plus proche que personne ne pourrait l'être, et elle n'a rien fait pour le protéger. Ça aurait donné quoi ? Un maillon de plus dans la chaîne de l'horreur banale et ordinaire, un fait divers sordide de plus aux infos. Je me déteste de voir les choses comme ça, même si c'est le seul point de vue à peu près supportable. Et ça me tue de penser ça, moi qui ne pourrais jamais avoir d'enfant.

Parce que même si je m'en défends, au fond de moi, j'espère encore un miracle.

Mélinda Warren

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    Description
    Petite vampire qui aime mordre des fesses <3
La messe était dite. Le reste ne présentait guère plus d’importance. Comment Mélinda avait soigné Clara, l’avait rééduqué, kidnappé, sans tenir compte de ses gémissements, la nourrissant. Pour des raisons administratives, elle n’avait pas pu la placer dans un asile terrien, et avait donc opté pour un asile terran. Ashnardien, en l’occurrence. Elle avait visé le haut de gamme, à savoir un asile de luxe de la capitale. Autrement, les asiles étaient généralement des mouroirs gérés par des incompétents. Pour la soigner, Mélinda l’avait donc déposé dans cet établissement, qui était établi au centre de la capitale, près d’un parc. Clara y était restée deux mois, afin d’être soignée, et Mélinda était venue la voir de temps en temps. Mélinda résista à l’envie de le dire, se disant qu’Hitomi interpréterait ça comme une tentative de se faire passer pour une héroïne.

« Aucune importance. Il ne fera plus de mal aux autres, ni à lui-même. »

Ça, c’est sûr... Hitomi avait regardé Mélinda, et la vampire avait bien senti à quel point l’histoire de Clara l’avait touché. Mélinda avait été légèrement amusée, se moquant doucement d’Hitomi, de cette arrogante humaine. Voilà qui devait bien l’éloigner de ses problèmes de couple.

*Bienvenue dans mon quotidien, Hitomi. Tu as devant toi l’envers du décor, les coulisses de ce conte de fées, de ce manoir de douceur, de calme, et de beauté.*

Clara était atterrée. Parler lui avait fait du mal, lui rappelant ses souvenirs douloureux, et Hitomi essaya de la réconforter. Ceci eut pour effet de faire pleurer Clara, mais toutes les larmes, après tout, n’étaient pas un mal. Mélinda n’ajouta rien, n’ayant de toute façon rien à dire. Hitomi était au courant, maintenant, et essayait de convaincre la lycéenne qu’elle avait fait du mieux qu’elle pouvait, et qu’elle n’avait pas à se sentir coupable. Clara ne disait rien, mais Mélinda savait que ces mots la réconforteraient, car Clara, en effet, se sentait coupable. D’avoir abandonné sa famille, sa petite sœur, et aussi d’avoir perdu son bébé. Elle continuait à baisser la tête, pleurant silencieusement.

« Je me serais bien incluse dans le lot, mais je ne suis pas certaine que tu m'en laisses le droit. »

Clara secoua alors la tête, et la releva. Ses yeux étaient rougis. La fière et puissante Clara, la tête dure du lycée, celle qui terrorisait les autres, étaient vaincue. Mise en pièce. Elle parla d’une voix faible, cassée, reprenant son souffle.

« ’Dis pas de conneries, Hitomi... lâcha Clara.
 -  Le simple fait de savoir l’histoire de Clara t’implique nécessairement dans notre petit groupe. »

Mélinda se rappelait peu à peu aux femmes, et alla ouvrir le frigidaire, en sortant une cannette. Un Minute Maid. Elle le lança vers Clara, et en proposa un autre à Hitomi, avant d’en prendre un troisième pour elle. Elle se rapprocha alors des deux femmes. Clara but une gorgée. Elle était toujours assise sur la table, et regarda ensuite sa Maîtresse.

« Depuis quand tu entretiens une correspondance avec ma mère ? »

La vampire haussa les épaules.

« Quelques mois... répondit-elle, évasive. J’ai fait des recherches sur toi... Comme pour n’importe laquelle de mes protégées. C’est de cette manière que j’ai entendu parler de ta mère, de ta famille... »

Elle développa un peu. Au début, bien sûr, la relation épistolaire avait été houleuse. La mère de Clara était alors en instance de divorce, et avait réussi à obtenir du juge une séparation de corps. Le père vivait dans un petit studio, et elle avait accusé Mélinda d’avoir kidnappé sa fille, et l’avait menacé d’appeler sa police. Elle ne l’avait toutefois jamais fait, ayant sans doute trop peur que Mélinda ne lui mente. Elle avait également pensé que cette dernière lui mentait. Mélinda avait toutes les lettres dans le dossier. Tout en parlant, elle avait d’ailleurs ouvert ce dernier, en sortant un sous-dossier jaune, qui comprenait tout un tas de lettres.

« Pour prouver ma bonne foi, j’ai adjoint aux lettres des photographies de toi, et des vidéos... Puis tes notes, tes exercices, tes rédactions, tes contrôles de maths, de connaissances... »

Il y avait tout un tas de photocopies, que Clara regardait silencieusement, en reniflant parfois..

« C’est ta mère qui m’a transmis la copie du jugement de divorce. Il a été prononcé aux torts exclusifs du mari, et ta mère a eu l’autorité parentale exclusive. Elle s’est donc occupée de Tiffany, et, quant à la police... Autant dire qu’elle n’a pas fait des efforts de recherche faramineux pour retrouver une fugueuse... Pour la police, tu as été avalée par Tokyo. Ta mère en serait devenue folle, si elle n’avait pas Tiffany... Elle avait même prévu d’appeler les Yakuzas, et faisait une dépression. »

Clara ne dit rien, baissant la tête. En retour, sa mère lui avait parlé de Tiffany. Elle qui avait été une bonne élève avait complètement chuté, et s’était effondrée... Ses notes étaient catastrophiques, et, outre ça, elle avait été interpellée à plusieurs reprises par la police. Rien de bien grave. Elle sortait dans la nuit, traînant avec des loubards. Clara se mit à trembler. Ça ne l’aiderait pas à se sentir moins coupable, mais la vérité ne pouvait être cachée. Tiffany fumait, était grossière, s’habillait en punk. Sa mère n’avait aucune autorité sur elle, et son père essayait, tant bien que mal, de réviser le jugement de divorce. Il était toutefois mal parti, vu qu’il avait également fait une dépression, et buvait de plus en plus.

« J’ai caressé à plusieurs reprises l’idée de t’en parler, mais, à chaque fois, j’ai hésité. Je pensais que ça te ferait plus de mal que de bien, et, si ta mère comprenait mes scrupules, elle me suppliait de t’accorder cette entrevue, arguant qu’une fille ne pouvait pas être séparée de sa mère. Comme je n’ai jamais eu de mère, j’étais assez peu réceptive à ce genre d’arguments. Apprendre des nouvelles de toi a indéniablement aidé ta famille à aller mieux,  mais je te mentirais si je te disais que ta mère ne voulait pas te revoir... Ni ta sœur... Elle suit tes pas, Clara. »

Clara se remit du coup à pleurer, et Mélinda releva la tête, croisant les bras.

« Voilà pourquoi j’ai demandé à Hitomi de venir, de m’aider, de... De nous conseiller. Je lui ai laissé le choix, et je vous laisse le choix, chose que je fais assez rarement. Si tu le souhaites, et si Hitomi le souhaite, vous irez à Tokyo Vendredi ou Jeudi, et tu verras ta mère Vendredi. »

C’était dit. Mélinda releva la tête, et regarda Hitomi.

« Maintenant, Hitomi, tu connais toute l’histoire. »

Clara soupira lentement, se mordillant les lèvres.

« Je... Je peux garder les... Les lettres ? »

Mélinda haussa les épaules.

« Ça veut dire que tu comptes la revoir ? Les revoir ? »

Un temps infini sembla se passer. Mélinda était littéralement suspendue aux lèvres de Clara, qui, pesant le pour et le contre, finit par relever la tête, en regardant sa Maîtresse, puis la senseï.

« Oui. »
« Modifié: mercredi 01 août 2012, 23:53:18 par Mélinda Warren »

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Ce n'est pas tant que je doute du lien qui s'est forcément tissé entre nous, mais trop de choses me restent en travers de la gorge. Je préfère faire un pas en arrière tout de suite, d'autant que c'est à Mélinda de prendre le relais et assumer sa "trahison". Avec une cannette de jus d'orange ça passerait forcément mieux, si ça avait du mal à passer. Je suis sur les nerfs, une sensation que j'ai connu récemment en étant spectatrice de mes propres pensées. Mes nouvelles, plus précisément celle qui met en scène le Comte Gris. Je ne pourrais pas nier quelques ressemblances avec la Vampire si on me les mettait sous le nez, pour imaginer un noble je me suis forcément inspirée de ce que j'avais de plus approchant. Mais ce n'est pas le problème. En imaginant la scène je me suis mise dans les sandales de ma petite Danu, dont le Comte devait hérisser le poil dès le départ. Pour ça il m'a suffit de focaliser sur les bons détails. Des postures, des gestes, des intonations... une foule de petits riens pour soutenir le grand tout.

Je n'imagine rien de ce qui se passe, mais je remarque. Mélinda fuyante, qui ne précise pas depuis quand elle agit et attend à la fois dans le dos de Clara. Qui glisse subtilement que la lycéenne bouleversée n'a pas à se sentir au-dessus du lot. La protégée avec les autres, la maîtresse au-dessus. Ce genre de barrières ne me choque plus depuis longtemps entre elle, mais le détachement avec lequel elle remet Clara à sa place dans un moment pareil, si subtile que soit la manœuvre... Et pas de jalouse : maman aussi s'est faite remettre à sa place, désespérément dépendante de la Vampire comme il se doit pour une humaine.

Et je continue à suivre la scène comme ça, m'intéressant moins à Clara qu'à Mélinda. D'ailleurs la lycéenne prend les choses comme une championne, d'après moi. Elle ne retient pas ses larmes, et je reviens la soutenir en massant son bras. Elle ne se contente plus de revenir, elle découvre des choses. Je capte quelques détails mais j'avais déjà les grandes lignes, inutile d'essayer de la faire réfléchir alors qu'elle ne s'est pas encore faite une idée. Je n'ai qu'à être là. D'ailleurs il y a un énorme point positif : Tiffany. La jeune fille est sur la mauvaise pente et c'est bien sûr dramatique. Elle a besoin de sa grande sœur trop longtemps éloignée. Clara ne pourrait trouver de meilleure raison de dépasser tout ces histoires, pour se surpasser. Tout le monde aurait tant à y gagner, elle la première.

Pourtant c'est Mélinda qui m'obsède, même si je prend garde à ne pas trop laisser mon regard dériver sur elle. Le jour où je suis venue la "plaquer" l'image m'était venue d'un dragon dans sa forteresse, bien à l'abri derrière ses minions. Mais dans ce tableau toute vie a peu à peu déserté la forteresse et l'image m'apparaît de plus en plus appropriée. À force de bouquiner et maintenant d'écrire de la fantasy, je trouve même que ça colle trop parfaitement. Fort Mélinda. Une grande, puissante et majestueuse place-forte qui surgit de la brume comme au détour d'un rêve, ceinte de douve trop profondes et de remparts trop hauts pour craindre qui que ce soit.

À l'intérieur, les choses sont bien différentes. Un labyrinthe truffé de leurs et de pièges, de chambres qui peuvent soudain se muer en oubliettes. Clara et les autres ont trouvé le refuge dont elles avaient besoin entre ses murs inébranlables. Inutile de décrire par le menu à quel point ce refuge peut être douillet et rassurant. Mais je n'en avais pas besoin. Je ne pouvais me contenté des chambres des invitées et des grandes salles luxueuses. Des façades soigneusement décorées pour le reste du monde. Je voulais ouvrir toutes les portes quitte à affronter les couloirs les plu étriqués, sombres et froids. Je ne pouvais que fuir puisque je ne pouvais atteindre le cœur du labyrinthe. Son cœur à elle.

Il suffisait de m'ouvrir les portes, au lieu de tenter de les cacher. Supporterait-elle que je lui dise à quel point les choses auraient pu être simples ? Certainement pas faciles, mais simples. Il est trop tard maintenant. Même si je suis revenue je ne peux plus rester, je ne veux plus, et elle ne peut plus me garder. Il faudra bien que je le lui dise tout de même. Pas pour le lui reprocher ou nous flageller encore avec des "si" en pagaille : parce qu'une autre est tombée dans le piège que j'ai évité, sans doute plus durement. Parce que la forteresse a tremblé sur ses fondations, et personne n'en est sorti indemne. Parce que si Mélinda n'a pas encore ouvert toutes les portes à celle qu'elle doit sans doute appeler sa fille, je vais devoir la convaincre de le faire.

Comme je l'ai dit à Clara, comme elle a fait pour Clara. Pas ce qu'elle veut : ce dont elle a besoin. Je me suis souvent dit que sa façon de présenter les choses était idiote, que si j'avais accepté ce n'est pas moi qui serais devenue sa fille. Je me suis aussi dit que Mélinda n'était pas idiote, et que c'était peut-être ce qu'elle avait cherché à travers moi. Ce qu'elle ne veut pas comprendre et qui lui sert d'excuse pour avoir laissé traîner le cas de Clara. Ce qu'elle n'avait jamais eu, qui lui a toujours manqué et dont elle s'entête peut-être à cacher le besoin. La seule chose, en fait, que j'aurais pu être pour elle : une mère... Pourtant j'aurais dû le voir tout de suite, après tout les gamines demandent toujours l'inverse de ce qu'elles veulent vraiment. Et la voilà qui doit s'improviser mère d'une enfant déjà adulte, à qui elle a peut-être imposé sa nouvelle vie au lieu de la lui offrir.

On a pas fini d'en voir mais je savais dans quoi je m'embarquais. Toute l'histoire, ou peu s'en faut. Que peut-il y avoir d'autre à raconter ? La façon dont Clara s'est relevée tant bien que mal, au moins assez pour survivre. Ce n'est pas sans importance mais ça n'a plus rien à voir avec sa famille. Et il me semble bien avoir entendu le mot "séquestrée" quelque part. Je préfère ne pas faire la connaissance des parentes de Clara avec des détails sur cette partie-là. Et c'est un chemin qu'elle a déjà parcouru, sur lequel j'aurais sans doute émis pas mal de réserves.

" Ça veut dire que tu comptes la revoir ? Les revoir ? "

Je ne sais pas pour Mélinda mais je suis soudain suspendu aux lèvres de la lycéenne. J'en ai le souffle coupé. J'espère que ça ne se voit pas trop, et surtout qu'elle va dire...

" Oui. "

Mon cœur voudrait bondir de ma poitrine, et moi jusqu'au plafond : enfin une bonne nouvelle dans tout cet horrible merdier. Je me fais aussi discrète que possible en soufflant longuement par le nez, les yeux fermés. Mine de rien je sens un gros poids s'envoler de mes épaule. C'est décidé, et ça vient d'elle. Elle n'aura qu'un jour ou deux pour s'y préparer, mais elle reculera pas. Cette fois je vais passer mes bras autour de Clara, juste le temps de la serrer contre moi. Puis je me retire en laissant un baiser sur son front. Ma main s'attarde à nouveau sur son bras alors que je lui souris.

" C'est bien, Clara. Ne t'inquiètes pas, ça va aller. "

Encore à faire des promesses que je ne pourrais pas tenir, parce qu'elles ne dépendent pas de moi. Heureusement je suis encore assez conne pour me dire que l'important c'est d'y croire, du moment qu'on est prêt à se bouger. Je détourne les yeux vers Mélinda. Je sens mon visage m'échapper une seconde, mes sourcils qui partent un peu en pointe, mes lèvres qui s'entrouvrent. J'espère que ça ne s'est pas trop vu quand je serre les dents pour me maîtriser, et je me rend compte dans la foulée que c'est un signe de plus. J'avale machinalement ma salive. Tu ne sais pas mentir, Hitomi, tu le sais très bien. Et devant une Vampire je pourrais aussi bien craquer pour de bon. Elle doit sentir mon sang, la vitesse à laquelle mon cœur bat même si j'arrive encore à contrôler mon souffle.

" Je-Je pense que-qu'on a eu assez d'émotions pour aujourd'hui. "

J'étire immédiatement un petit sourire pour la lycéenne. Au moins j'ai réussi à me retenir de prendre Clara comme excuse. J'ai bien failli, ça n'aurait pas été un mensonge.

" Ça fait pas mal de choses à digérer. "

Pour elle je ne sais pas, j'imagine. Pour moi c'est clair. Sous mon tailleur tous mes muscles tirent. Mon corps sent que ça ne va pas, ni dans mon cœur ni dans ma tête. Je dois évacuer.

Mélinda Warren

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Il était difficile de mentir face à Mélinda, ou de lui cacher quelque chose. L’histoire de Clara avait bouleversé Hitomi, confirmant un peu ce que Mélinda pensait à son égard. Une femme qui vivait dans sa tour d’ivoire, dans un petit monde simpliste où on pouvait se permettre des jugements étriqués sur les personnes. Ce que Clara avait dit devait forcément avoir travaillé les méninges de la senseï. A partir de quel point est-ce qu’une victime cesse d’être une victime pour devenir un bourreau ? Cette question avait toujours travaillé Mélinda, qui avait tué son père. Il n’y avait pas de pire crime que celui consistant à massacrer sa propre famille, même au sein des vampires. Pourtant, elle avait tué sa mère en naissant, et son père en le torturant à mort. Elle sortit de ses réflexions quand Hitomi vint prendre Clara dans ses bras.

« Je m’occuperai des préparatifs » lâcha alors Mélinda.

Clara hocha lentement la tête, reniflant lourdement, et regarda tour à tour Hitomi et sa Maîtresse. Mélinda s’approcha alors des deux femmes, et s’assit à côté de Clara, et la poussa lentement, la tenant par l’épaule opposée. Dans un geste de douceur, Clara s’allongea alors sur les chevilles de sa Maîtresse, qui se mit à lui caresser tendrement le visage, jouant avec quelques-unes des mèches de cheveux de la lycéenne.

« C'est bien, Clara. Ne t'inquiètes pas, ça va aller. »

Elle secoua lentement, et commença à fermer les yeux. Faire ce récit avait été éprouvant pour elle, et elle tremblait. Mélinda jouait avec ses doigts sur sa tête. Bourreau ou victime ? La question revenait toujours dans sa tête. Est-ce qu’un bourreau caresserait un visage avec autant de douceur ? Est-ce qu’un bourreau ressentirait de l’empathie pour les autres ? Mélinda était égoïste, arrogante, fière, égocentrique, voire même narcissique, mais elle n’était pas dénuée de sentiments. Elle savait que Clara avait souffert. Pas autant qu’elle, mais, après tout, était-il possible de graduer la souffrance ? De la graduer objectivement ? Mélinda ne le pensait pas. La souffrance était avant tout quelque chose de subjectif. Elle avait commencé avec la barre placée très haut, par rapport à Clara, voire même sans doute par rapport à Hitomi, ce qui faisait qu’il lui était impossible de vraiment réussir à se mettre à leur place. Elle comprenait que Clara avait souffert, et qu’elle avait bien des raisons d’avoir voulu se donner la mort, de s’être laissée dépérir, mais, pour elle, au fond de son cœur, elle ne pouvait s’empêcher de penser que Clara n’était pas assez forte.

Hitomi, de son côté, fixait maintenant Mélinda. Elle était perturbée. Son sang le disait. Mélinda ne savait pas trop ce qui était en train de traverser l’esprit de la femme. Si elle avait un jour été capable de savoir ce que la femme pensait, ce n’était qu’une illusion. Hitomi avait rejeté son offre alors que Mélinda était sûre qu’elle l’aurait accepté. Partant de là, elle se refusait désormais à établir tout pronostic avec elle. Elle était une énigme, un immense point d’interrogation, un défi perpétuel à la logique Mélinda. Elle avait refusé une vie parfaite, une vie merveilleuse, une vie de jouissance sans fin, une vie où elle serait plus forte, plus intelligente, plus belle, où elle vivrait tout de meilleure manière, avec la promesse de pouvoir servir à quelque chose d’autre qu’être un fonctionnaire, un pion qui avait le cul posé sur un siège éjectable... Elle avait rejeté tout ça pour l’amour d’un homme. C’était tellement grotesque pour Mélinda qu’elle ne pouvait s’empêcher de laisser son esprit revenir à Hitomi, et tenter de répondre à cette simple question, cette question  à laquelle Mélinda n’aurait jamais la réponse.

Pourquoi ?

Elle n’était même pas sûre qu’Hitomi elle-même avait la réponse à cette question. Mélinda savait des Terriens qu’ils avaient souvent l’habitude d’agir sans réfléchir aux conséquences de leurs actes. Hitomi avait fermé une porte. Définitivement, aurait eu envie de dire Mélinda, mais si c’était le cas, alors la senseï n’aurait pas entendu l’histoire de Clara.

« Je-Je pense que-qu'on a eu assez d'émotions pour aujourd'hui. »

Effectivement, Hitomi était secouée.

*Une chance que je ne t’ai jamais parlé de mon histoire, Hitomi... Mais peut-être que tu aurais pu répondre à cette simple question que je me pose depuis tant d’années... Suis-je une victime, ou un bourreau ?*

Mélinda la regardait silencieusement, son visage restant relativement inexpressif. Comme à son habitude. Ce si beau visage, ces superbes yeux envoûtants, et cette espèce de faux sourire sur les lèvres. Elle tenait alors plus d’un ange que d’un démon.

« Ça fait pas mal de choses à digérer. »

La vampire hocha lentement la tête.

« Va t’aérer, Hitomi, suggéra Mélinda. Crois-moi, ça te fera du bien. »

Mélinda resta ainsi seule avec Clara, qui, une fois Hitomi partie, s’empressa de tourner ses yeux vers Mélinda.

« Tu... Tu ne vas pas venir avec moi ?
 -  J’ai plein de choses à faire, mon ange... Et puis, si j’annonce à ta mère que tu es l’esclave sexuelle d’une vampire, elle risque de faire une syncope... »

Clara soupira lentement.

« Mouais... Mais, j’sais pas... Elle... J’aurais pas du lui dire tout ça...
 -  Peu importe, Clara, tu l’as fait.
 -  Et ben... M’enfin... Elle nous a claqué la porte au nez ! »

Avec un sourire un peu triste, Mélinda lança alors :

« Non, Clara. Elle ne t’a pas claqué la porte au nez, elle ne l’a fait qu’à moi. »

Fronçant les sourcils, Clara répondit. Mélinda caressait alors du bout des doigts l’une de ses joues. Clara prit sa main, et l’embrassa.

« Mais je serais pas là sans toi, objecta la lycéenne. Solidarité féminine ! »

Mélinda esquissa un léger sourire, et embrassa Clara sur le front, se penchant vers elle pour cela.

« Peu importe... Je pense qu’on peut lui faire confiance... »

Clara soupira, et décida de changer de sujet.

« Et Kaileesha t’a parlé de moi, alors ?
 -  Hum-hum... Elle recherche une apprentie... Avec un peu de chance, si tu le souhaites toujours, tu pourras t’entraîner dès les grandes vacances. »

Le visage de Clara se mit à rayonner.

« Vraiment ? Mais c’est trop cool, ça ! »

Mélinda lui sourit à nouveau, amusée.

« Je vais aller voir Hitomi... »

Comprenant ce que cela signifiait, Clara se redressa, et s’écarta. Mélinda sortit alors dans le jardin, où elle ne tarda pas à retrouver Hitomi. Elle était dans son dos. La vampire passa sa langue sur ses lèvres, en pleine réflexion, et se lança, en s’éclaircissant la gorge. Elle ne savait pas comment lui parler. Si elle la provoquait, Hitomi risquait de s’énerver. Si elle y allait en douceur, elle risquait aussi de s’énerver. Cette femme était tout simplement impossible ! A dire vrai, la seule chose qui, du point de vue de Mélinda, serait susceptible de ne pas conduire Hitomi à péter un plomb contre elle serait de lui faire un câlin. Mais ceci était également impossible.

« Quand je t’avais proposé, avant que tu ne saches toute l’histoire, si Clara devait revoir sa mère, tu m’as certifié que oui. Indépendamment de ce que Clara a dit maintenant, en ton for intérieur, en es-tu toujours convaincue ? »

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M'aérer. Tu parles que je vais sortir m'aérer, tiens ! Je ne peux plus la supporter. Je ne peux plus voir sa tête de poupée de porcelaine : j'ai envie de la fracasser contre un mur pour voir s'il y a vraiment quelque chose à l'intérieur. Alors je ne me fais pas prier pour partir et dès que je passe la porte de la cuisine mes foulées s'allonge. Je suis tellement occupée à retenir tout ce qui s'agite en moi que je marche sans chercher où je vais. Ça n'arrête pas depuis des mois, et tout ne fait qu'empirer. Le jour où j'ai accepté de venir dans cette ville de merde j'aurais mieux fait de jeter encore à la mer. Je crois que s'il y avait un moment dans ma vie, un petit laps de temps à revoir pour corriger, ce serait celui-là. Si je veux le poste à Seikusu ? Non merci, Plutôt crever !

Je me force à penser à Clara. Au moins une chose positive, et encore. Si je l'ai vraiment aidée à aller mieux, où ça va la conduire ? Une Vampire va refiler sa petite chienne turbulente à une démone, dans un monde infesté de saloperie de monstres. Si elle arrive à se réconcilier avec sa mère et sortir sa petite sœur du trou qu'elle est en train de se creuser, ce sera pour les abandonner. Beau boulot, Hitomi, tu peux être fière. Cette putain de ville me prend tout, un bout après l'autre. Elle me bouffe un métier que j'adore, une vie que j'arrivais à apprécier, elle m'a prise Aoki et même la maison de mon enfance. Et elle ne compte pas s'arrêter là, non, elle va aussi m'arracher Tokyo. Alors qu'est-ce que je vais encore perdre ? Quels amis, quels endroits, quels souvenirs ?

Et puis merde. Si je devais vraiment revenir dans le passé : ce serait sur le ferry de la baie de Tokyo, pour péter une jambe à mon "sauveur" avant de sauter. C'était trop demander de crever avec mes rêves ? Il fallait vraiment que je continue pour que tout s'efface devant la rage, la frustration et le désespoir ? Je sens que ce soir Kyle va péter un câble en lisant mon prochain mail. Je sais que c'est lui et je sais ce que je vais dire. Il a eu raison de raccrocher les collants, qu'il se trouve une autre femme et qu'il arrête de se casser le cul pour le monde. Et qu'il me foute la paix, lui aussi. Je dois me casser de cette ville. Je dois me trouver un coin où personne ne me retrouvera, où je pourrais attendre sans rien avoir à craindre ou espérer. Je préfère encore ça que rester et devenir folle.

D'ailleurs ça commence déjà. Je réalise soudain que ce n'est pas vers la porte que je me suis dirigée. Je me retrouve dans le jardin derrière le manoir. Je pose les mains sur ma nuque, les doigts entrecroisés. Je souffle, la tête basse. J'essaie de me calmer et de penser à autre chose. L'Australie. Pourquoi pas ? Je n'y ai jamais mis les pieds. Je démissionne, je lourde l'appartement et je saute dans l'avion. Je trouverais bien du boulot en attendant que ma carrière de romancière démarre et me rapporte un peu d'argent. Et je trouverais largement de quoi m'amuser au lit, si j'en ai encore envie. Je crois que c'est bon, je suis guérie de mon addiction. Finalement baiser ne m'a apporté que des problèmes. Alors l'Australie. Comme ça chacun pourra faire sa petite vie de son côté. Finalement pas la peine de m'énerver. Ce qui est fait est fait, autant partir sur Clara qui se décide à renouer avec sa famille. Tout le monde m'a assez vue et je me suis faite assez de mal ici. Je me casse avec ma petite conscience torturée. De toutes façons elle ne me foutra jamais la paix.

" Quand je t’avais proposé, avant que tu ne saches toute l’histoire, si Clara devait revoir sa mère, tu m’as certifié que oui. Indépendamment de ce que Clara a dit maintenant, en ton for intérieur, en es-tu toujours convaincue ? "

Je devrais bondir ou me mettre à hurler en entendant cette voix dans mon dos. Mais tout ce qui vient, c'est un sourire au coin de mes lèvres.

" C'est une vraie question ? "

Je laisse glisser mes mains et descendre mes bras en me retournant. Mélinda a au moins l'air un peu... Je ne sais même pas et je ne cherche pas à deviner. Tout ce qu'elle m'a montré était faux, sauf quand on baisait, à une exception près. Encore que je préfère m'en tenir à la règle et me dire que c'était encore un de ses petits jeux.

" Oui. Elle doit le faire, j'en suis convaincue. Qu'est-ce que tu crois, Mélinda ? Que j'ai changé d'avis à cause de tout ce qu'elle a raconté ? Ou que je vais parler contre elle alors qu'elle est décidée à revoir sa famille ? Elle doit et elle veut le faire, alors je vais y aller avec elle. Je vais ce que je peux, encore, en espérant que ça s'arrange. "

Puisqu'elle est là et que la question de Clara est nécessairement en suspend, autant en profiter. Et comme je n'ai rien eu en me montrant compréhensive et patiente : je ne fais plus dans la finesse. Je baisse les yeux, avec un sourire. Je dois être folle de seulement envisager de passer à l'acte. D'un autre côté je pense sérieusement à me barrer en Australie dès la semaine prochaine, on fait plus équilibré. Je range mon sourire et relève la tête. Voyons un peu la tronche qu'elle tire quand c'est moi qui m'y colle. Quand c'est moi qui joue la distante frigide pour lui coller le nez dedans.

" Cette réponse te convient ? Ou tu vas encore déblatérer pendant des heures et partir en chialant si je m'obstine ? "

Je l'avais prévenue : je ne suis pas revenue pour lui faire plaisir.

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« C'est une vraie question ? »

Mélinda tiqua. Quelque chose la mit en alerte. Le ton d’Hitomi n’était guère accueillant, et sa réponse confirma cela. Mélinda resta à courte distance d’elle. Elles étaient seules à l’arrière du manoir, Hitomi venant de confirmer qu’elle y irait avec Clara. Soit. Mélinda devait se plier à cette situation. Hitomi aurait du se taire, aurait mieux fait de se taire, mais elle choisit de parler, et de faire ce qu’elle faisait depuis des semaines avec Mélinda : jouer avec le feu. Approcher les doigts de la flamme de la bougie, et la frôler, en espérant ne pas se brûler.

« Cette réponse te convient ? Ou tu vas encore déblatérer pendant des heures et partir en chialant si je m'obstine ? »

Il arrive malheureusement un moment où le doigt glisse, et où on se brûle. Mélinda sentit quelque chose se serrer dans son cœur, et se revit sortir de leur petit salon, en larmes. Lui balancer ça à la poire, c’était un coup bas. Elle fronça légèrement les sourcils, serra les poings, et s’avança vers Hitomi.

« Tu as oublié tes affaires » lança-t-elle sur un ton calme et chaleureux.

Elle lui tendit son sac à main, le tenant à bout de bras... Et le laissa glisser de ses doigts. Ce dernier tomba au sol, faisant sortir un petit magazine. Mélinda l'avait brièvement survolé après avoir laissé Clara, et y avait vu ce que certaines de ses filles lui avaient déjà parlé : une courte nouvelle. Elle connaissait suffisamment Hitomi pour avoir rapidement compris que c'était elle. On ne pouvait pas cacher grand-chose à Mélinda.

« Oups... » lâcha Mélinda, son regard ne quittant pas celui d’Hitomi des yeux.

Le calme avant la tempête... Mélinda soupira, et se revit en pleurs, dans la chambre. Humiliée, blessée, frappée. Son poing se mit à trembler. La vitre se fissurait, se craquelait. Et explosa en mille morceaux.

« Au fait... »

Le coup fila droit vers sa cible. Un coup de poing puissant qui atteignit Hitomi à l’estomac, lui coupant la respiration, et l’amenant à tomber par terre. Impossible de parler, et ce le fut d’autant moins que Mélinda fit pointer ses griffes, et caressa avec la délicieuse gorge d’Hitomi.

« Une petite leçon pour les prochaines aventures de ta petite Danu. Quand on veut torturer quelqu’un sans laisser de traces, on frappe au ventre. Il n’y a pas de traces, mais, comme tu peux le constater, ça n’en est pas moins douloureux. »

D’une main, Mélinda caressait les cheveux d’Hitomi, tandis que de l’autre, ses griffes « caressaient » sa gorge, faisant perler son sang. Il suffisait juste de s’enfoncer encore sur quelques centimètres, et c’en serait fini de cette femme. Mélinda se racla lentement la gorge, étrangement calme, alors que tout ce qu’elle avait envie, c’était de massacrer cette salope. De l’écarteler, de la fouetter, de la lapider à mort et de balancer son cadavre dans une fosse à purin, de la broyer, et de se régaler de la voir souffrir.

« Rassure-toi, je ne vais pas te tuer. Non seulement je l’ai promis à Clara, mais je t’ai invité sous mon toit, alors les lois de l’hospitalité m’en empêchent. Néanmoins, je vais me permettre quelques conseils... Et, rassure-toi, ça ne prendra pas des heures. Alors, pendant que tu es en train de retrouver ta respiration, petite salope de merde, je te conseille très attentivement de m’écouter. »

Le ton était calme, mais était tout, sauf chaleureux. Il était dur, menaçant. Une rage était en train de bouillir dans le cœur de Mélinda. Comment cette pétasse pouvait-elle oser la narguer sous son nez ? L’évidence s’imposa soudain aux yeux de la vampire.

« Je crois que tu as envie de mourir, ma belle Hitomi. Mais sache bien une chose : l’époque où tu pouvais te permettre de débarquer au manoir pour te foutre de ma gueule est révolue. L’hospitalité ne permet pas de faire n’importe quoi. Et, si c’est la mort que tu recherches, je peux te la donner, Hitomi. Il me suffirait juste d’enfoncer un peu ma griffe dans ton cou, et ce sera fait... Ce sera rapide, presque indolore. Mais je peux aussi choisir de t’emmener là d’où je viens, et te laisser entre les soins de nos mages, de nos bourreaux, de nos tortionnaires. Tu y découvrirais alors une chose très simple, Hitomi, une chose que tu ne peux pas retranscrire dans des histoires pour adolescentes... »

Mélinda parla alors sur un ton plus bas, tirant Hitomi par les cheveux, et souffla dans son oreille :

« La cruauté n’est pas quelque chose d’innée. Il faut l’avoir vécu pour vraiment pouvoir la reproduire, et la rendre réaliste. »

La vampire lâcha la chevelure d’Hitomi, et lui donna un coup de pied dans le ventre, suffisamment fort pour la coucher sur le dos. De là, elle alla poser un pied sur sa gorge, l’étouffant à moitié. Il n’y avait aucun sourire sur ses lèvres, aucune lueur de plaisir dans ses yeux. Elle appuya lentement.

« Tu ne dois la survie de ta pathétique et misérable existence que parce que mes filles t’apprécient. Remercie-les, Hitomi. Clara, Shii, Kaori... Remercie-les dans les profondeurs de ton studio de merde, remercie-les quand tu reprendras tes histoires de merde, car, si elles n’avaient pas été là, je t’aurais massacré depuis longtemps. »

Elle relâcha la gorge d’Hitomi, et s’écarta d’elle.

« Quand tu auras repris tes esprits, fous le camp de mon manoir. Mais ne t’avise pas de larguer Clara. Sinon, je te retrouverai, Hitomi. Et, à ce moment, tu sauras vraiment que ce n’est pas de la mort dont on doit avoir peur... »

Elle s’engagea vers la porte, retournant vers le manoir, et lâcha :

« ...C’est de ce qu’il y a avant. »

DC d’Alice Korvander.

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Yamagashi Hitomi

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Je la sens pas, mais alors pas du tout. Sa façon de ne pas encore exploser. L'image de la forteresse me revient et je sens que plus elle met de temps à charger les catapulte plus ça va faire mal. Mais mon coup a porté. et le siens me fait décoller du sol. Elle ne me laisse même pas m'effondrer, pas plus que répondre. Je suis pliée en deux, le souffle coupé. Je hoquète et titube à tel point que je suis surprise qu'elle ne m'égorge pas par accident. L'écouter attentivement ? Et au nom de quoi ? Elle ne m'a jamais écouté, et ses menaces je les connais. Me frapper est la seule chose nouvelle dans la scène. Déblatérer pendant des heures, donc. tant mieux, ça va me permettre de reprendre mon souffle.

Le manque me vrille le crâne. Je sens comme une brique qui se forme déjà dans mon ventre à l'endroit qu'elle a frappé. Au milieu des douleurs et du vertige, de l'asphyxie dont je peine à me sortir, j'écoute ce qu'elle dit. Je ne saisis pas toutes les paroles mais je guette dans le ton un signe de... quelque chose. La fin de sa petite leçon, l'occasion d'en placer une, peut-être une pointe d'autre chose que de la colère froide. La faille. En tous cas la discussion est très désagréable pour moi. Je serre les dents en me répétant dans ma tête que j'en ai vu d'autres. Pas aussi pêchues, mais je ne suis pas en sucre. Et je n'ai pas parlé au hasard, pas plus qu'elle ne le fait.

Si les filles ne m'aimaient pas elle m'aurait tuée depuis longtemps ? Mais pendant un bout de temps filles ne pouvaient plus me saquer, et elle n'a rien fait. Tout ce qu'elle fait là, c'est m'empêcher de répondre. Pour ça je veux bien reconnaître qu'elle est douée. Autant que pour se cacher derrière elle-même. Ses menaces ne m'ont jamais faite taire, alors elle peut bien m'écraser la gorge sous son pied je ne la fermerais pas. Quand elle me relâche enfin et lance une dernière réplique de méchante de série B, j'arrive à peine à me redresser à quatre pattes.

J'ai tout perdu et je n'ai encore rien retrouvé. Au point où j'en suis je n'ai pas peur de la mort, sur ça je lui donne raison. Ce dont j'ai peur...

" ...C’est de ce qu’il y a avant. "

Elle est en train de partir, de m'échapper. Pas en tant qu'adversaire ou en tant que proie, mais elle veut pas le comprendre. Je pense bien savoir ce qui lui fait peur et pourquoi. Je pense bien savoir pourquoi, dans le fond elle réagit toujours comme ça. Mais si elle croit s'en tirer elle se fout le doigt dans l'œil. Mes doigts se crispent dans la terre, je serre les dents et prends autant d'air que mes poumons veulent bien en contenir. Et je gueule en me redressant.

" Pourquoi moi ? "

Je lâche une quinte de toux qui m'arrache la gorge. Je suis à genoux, le souffle court, mais pas encore vaincue. Je tiens encore assez à elle pour tenir.

" T'as toujours raison sur tout ! Alors répond ! Pourquoi moi ? Qu'est-ce que tu voulais de moi ? "

Je me masse la gorge en retenant difficilement une autre quinte de toux. Tout mon corps tremble, j'ai affreusement mal mais je serre les dents.

" Ça tu n'as jamais voulu le dire... Même quand je suis venue te répondre... Tu m'as traitée de conne ! Tu m'as menacée ! Et ceux que j'aimais !... Avant ça tu m'as fait miroité ton précieux cadeau ! Tes putains de pouvoir, d'éternité et de plaisir !... "

Mes larmes de douleurs ne répondent pas qu'à mon corps. Et si je suis en colère, ce n'est pas seulement parce qu'elle m'a frappée.

" Pauvre conne... Tout ce que je voulais c'était toi !... Et c'est la seule chose que tu m'offrais pas... "

Mélinda Warren

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« Pourquoi moi ? »

Mélinda ferma lentement les yeux, sur le palier de la porte.

*Franchis-là ! Ne la laisse pas te parler ! Tu vau mieux que ça, ce n’est qu’une humaine ! Une Terrienne qui claquera dans soixante petites années. Que t’importe son sort ?*

Mais son sort, justement, lui importait. Mélinda s’appuya sur la porte, continuant à tourner le dos à Hitomi. Elle devait reconnaître que cette femme était terriblement têtue. Après les coups que Mélinda lui avait infligé, elle aurait normalement du être au tapis... A moins qu’elle n’ait pas frappé aussi fort qu’elle le pensait... La vampire soupira lentement, relevant la tête, tandis qu’Hitomi enchaînait, semblant prendre de l’aplomb au fur et à mesure qu’elle parlait :

« Pauvre conne... Tout ce que je voulais c'était toi !... Et c'est la seule chose que tu m'offrais pas... »

La vampire soupira à nouveau, et se retourna, puis revint d’un pas rapide vers cette femme infernale. Elle entreprenait de se redresser, et Mélinda l’aida un peu. Elle l’attrapa par la gorge, la soulevant sans grande difficulté, et l’envoya s’asseoir sur un transat qui traînait à côté. Ce faisant, Mélinda la relâcha, et se planta devant elle, serrant les poings. Elle avait envie de la gifler. De la gifler encore, encore et encore. Elle, la pauvre conne ? Comment Hitomi n’avait-elle pas pu voir quelque chose de si évident ?

« Tu crois que je m’amuse à offrir mon don à n’importe quelle pétasse qui me donne un orgasme, Hitomi ? Si c’était le cas, tout ce putain de lycée dans lequel tu bosses serait envahi par les vampires. Je t’ai offert l’éternité, oui... L’éternité avec moi ! »

Elle avait lâché ce « moi » sur un ton strident, hystérique. Ses joues étaient rouges par la colère, par l’amertume et la rage. Elle serrait tellement les poings qu’elle réalisa qu’elle saignait. Elle contempla ses paumes en tremblant, comprenant qu’elle s’était involontairement transpercée. Mélinda grommela, secouant la tête, se sermonnant pour sa bêtise.

« C’est moi que je t’ai offert, Hitomi... Je t’ai offert de devenir ma sœur, ma femme, et ma fille. Je t’ai offert ce qui a pour moi la plus haute valeur qui puisse se concevoir : mon sang... Un cadeau que jamais personne sur cette foutue planète ne pourra t’offrir... Quelque chose qui englobe et dépasse l’amour, les liens de sang. Des liens qui écrasent la mort, et ne peuvent s’éteindre que par l’écoulement des siècles ou des millénaires. »

Mélinda parlait sur un ton plus doux, presque nostalgique, et tourna la tête.

« Je t’ai offert de vivre avec moi, je t’ai offert tout ce que j’ai... Et tu l’as rejeté. Alors... »

Elle secoua la tête, faisant la moue, avant de se lâcher, regardant un point invisible, connu d’elle seule. Elle était perdue dans ses pensées.

« Je t’ai offert mon sang, Hitomi... Ma vie, en somme. Et je l’ai fait, car tu en étais digne... »

L’une de ses mains se tendit vers Hitomi, et elle caressa du bout des doigts sa joue. Un simple frôlement, avant qu’elle ne ramène sa main.

« Je suis désolée, Hitomi, mais tu es la seule à blâmer. Tu as rejeté tout ce que je t’avais à t’offrir : le bonheur avec moi. Tu m’as fait mal. Je n’aurais jamais pensé qu’une simple Terrienne puisse à ce point me blesser. Je t’ai envié, Hitomi... Cette insouciance, ce bonheur qui irradiait en toi, cette facilité que tu avais à parler avec mes protégées... Je t’ai aimé... Mais cela est terminé. Des mots ont été dits, des gestes faits, et on ne peut pas revenir en arrière. Tu m’as rejeté, Hitomi. Et il n’y a pas de rattrapages. Tu as dit ‘‘Non’’ à tout ce que je pouvais t’offrir, à tout ce que tu pouvais m’offrir... Une confidente... Une sœur... La famille que je n’ai jamais pu avoir... »

Mélinda se retourna, tremblant. Il fallait qu’elle le dise, que ça sorte... Mais c’était si dur. C’était... C’était comme si les mots étaient coincés dans sa gorge. Après Clara, c’était maintenant au tour de Mélinda de se lâcher. Hitomi prenait les habits d’une espèce de psy’.

« Tu... Tu veux savoir... Pour... Pourquoi t-toi, hein ? Pourquoi est-ce que... »

Soupir. Yeux qui regardent le ciel, une moue sur les lèvres. Elle avait toujours le dos tourné, sentant ses yeux la brûler à nouveau. Pas encore. Pas encore !

*Je t’interdis de chialer !*

Elle lâcha, enchaînant, préférant parler :

« Ma mère... Je ne l’ai jamais connu... Comment est-ce que quelque chose que je n’ai pas connu peut me manquer, Hitomi ? C’est idiot... Je n’ai jamais eu de mère... Je l’ai dévoré en naissant... Dès que j’ai ouvert les yeux, j’étais une meurtrière... Comme je n’ai jamais connu ma mère, je m’en suis fait une idée... Qui elle était, à quoi elle ressemblait, les cris qu’elle poussait quand elle faisait l’amour, la manière dont elle m’aurait tenu dans ses bras en me consolant quand je faisais des cauchemars... »

Elle secoua la tête, et regarda Hitomi :

« C’est pour ça que je t’ai choisi, Hitomi. Tu m’as rappelé cette lointaine idée. Celle de cette mère que je n’ai jamais connu... La seule chose que je ne pourrais jamais connaître : l’amour d’une mère envers sa fille. »

La vampire haussa ensuite les épaules :

« C’est bien la preuve que je ne suis pas parfaite... Car tu as été une erreur. »

DC d’Alice Korvander.

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Yamagashi Hitomi

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Je vais prendre aussi mal au deuxième round, peut-être plus. Et cette fois K.O. ou pas je reste au tapis. Déjà elle me chope à la gorge et m'envoie bouler. Je tombe sur un transat, presque en travers, pour un peu je repartirais au sol. De toutes façons c'est dit, j'aurais au moins ça pour moi. J'aurais craché le morceau le plus important, le reste n'est que broutilles. Qu'elle y réponde ce qu'elle veut, ce qu'il pouvait encore y avoir entre nous ne survivra pas à cette journée. Je ressens déjà ça comme une libération. Elle me colle encore tout sur le dos, et déblatère des mots devenus creux. Je suis la première au courant de ce qu'elle m'offrait, rabâcher les même conneries ne servira à rien. Qu'elle parle, et qu'elle me laisse partir puisqu'elle ne veut rien d'autre.

J'aurais ça de moins sur le cœur en accompagnant Clara. Mais évidemment que je vais la plaquer, je vais toutes les plaquer. Ce qu'il pouvait y avoir entre Mélinda et moi est mort avant de naître. Alors je ne peux pas rester. Je me redresse en essayant de me ressaisir. Et bla, bla, bla... Elle n'arrête pas. Elle répond à côté, elle persiste. Encore son obsession sur du sang. J'y ai goûté, je sais ce que ça fait, j'en ai perdu la tête pendant cinq heures. Et ça n'a pas bouleversé ma vie. C'était le pied, un niveau communion que je n'ai connu qu'une seule et unique fois sans elle. Avec Kyle, dès la première nuit. Et ça n'a suffit à me retenir ni avec elle ni avec lui. Mais lui, je ne l'abandonne pas encore. Je relève la tête en me massant la gorge avec un air sombre quand son doigt n'ose pas me toucher.

Puis elle se retourne, et enfin elle se décide à être honnête. Je ne veux même pas imaginer son visage. Je suis désolée pour elle, mais c'est trop tard. En fait il n'a jamais vraiment été temps. Et après ce que j'ai reçu au-dehors comme en-dedans, l'horrible souffrance que devrait m'infliger son aveu n'est qu'un peu plus de mal. Mieux vaut jamais que trop tard. Je baisse la tête sombrement. J'ai été une erreur ?

" C'est réciproque. "

Je grogne un peu vu ce que je viens de prendre. Répondre me fait moins mal que ça ne me frustre. Je ne la regarde même pas, je laisse couler les évidence merdiques comme elles viennent. Je m'en relèverais, comme toujours. Parce que c'est encore la même histoire. Mélinda, Kyle, Gabriel, Liam... Trop d'indices qui s'accumulent et pointent un très simple verdict : je n'ai pas le droit d'aimer. L'univers ne veut pas. Les coups en passant, les copains et les copines, mon sex-friend démoniaque. Mais les sentiments ne sont pas pour moi.

" On a été aussi connes l'une que l'autre. On a rien dit, on a rien demandé... On a laissé pourrir les choses. "

C'est tout, c'est simple. C'est l'histoire de ma vie. La seule famille que je pourrais jamais avoir : je l'ai déjà. J'aurais dû m'en contenter au lieu de m'acharner. Plus de si ou de conditionnels. J'en ai ma claque. D'ici peu je devrais me confronter à Kyle. Mais je ne suis plus certaine croire que c'est possible, avec lui ou quiconque. J'aurais pu être la mère que Mélinda voulait tant, même sans être une Vampire. Mais il n'est plus temps de le dire et elle ne l'accepterait pas. Ou si c'est le cas rien ne le laisse penser.

Je me relève tant bien que mal, étirant une grimace de douleur pour mon ventre. Une fois sur mes jambes tremblantes je me décide à lâcher la tirade, d'une voix enrouée au souffle court.

" Quand Clara aura revu sa famille... je pourrais pas rester son amie... Je pourrais pas revenir ici... Ça c'est une erreur... qu'on peut encore éviter. "

Je prends une aussi grande inspiration que la douleur me le permet. Encore un dernier effort et tout sera vraiment dit. Je ne sais pas de quoi a l'air ma tête, mais je ne souris pas plus que je ne m'énerve. Je suis fatiguée. Je veux retrouver mon plumard et m'endormir en espérant ne jamais me réveiller.

" Et t'as l'éternité devant toi... La prochaine fois que tu croiseras une femme comme moi... Dit-lui simplement ce que t'as sur le cœur... au lieu d'attendre... Nous les Mortels, notre vie est courte. "

Et voilà. Je vais ramasser mes affaires. J'ai rarement eu autant de mal à mettre un pied devant l'autre. Et me baisser est un vrai calvaire. Alors que je tasse tout dans ma serviette, je préfère ne pas penser au moment où je devrais me relever. Ensuite je n'aurais plus qu'à partir sans me retourner. Ça hors de question. Mélinda non plus n'a jamais essayé de comprendre ce que je pouvais ressentir. Elle a l'éternité devant elle, et peut-être encore une chance si elle ne fait pas les mêmes erreurs. Des femmes comme je l'étais ce n'est pas si rare.

Des filles comme elle, moi je n'en trouverais pas d'autres.

Mélinda Warren

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« Quand Clara aura revu sa famille... je pourrais pas rester son amie... Je pourrais pas revenir ici... Ça c'est une erreur... qu'on peut encore éviter. »

Pour le coup, Mélinda était d’accord. Elle ignorait pourquoi elle avait demandé à Hitomi de l’aide, Clara avait raison. Elle aurait tout à fait pu envoyer un quidam à sa place. Elly Connor, par exemple. Pourquoi diable avait-elle décidé d’envoyer le pire choix possible ? Pourquoi avait-elle envoyé ce message à Hitomi ? Mélinda ne pouvait que se fustiger pour sa propre bêtise. Cette femme était indéniablement dangereuse. Elle prenait bien trop d’air avec elle, et en connaissait bien trop. Fort heureusement, il y avait toujours une partie de l’équation qu’Hitomi ignorait, et c’était là sans doute la seule fierté de Mélinda dans ce désastre : avoir réussi à faire en sorte qu’Hitomi n’apprenne pas l’existence d’Akira. Sans pouvoir se l’expliquer, la vampire ne voulait surtout pas que la senseï apprenne qu’elle avait été remplacée.

*Elle appartient au passé, il faut se faire une raison...*

Une nouvelle fois, Mélinda entreprit de s’éloigner, et Hitomi décida, une fois n’est pas coutume, de prouver qu’elle n’avait décidément rien compris à la manière dont Mélinda fonctionnait :

« Et t'as l'éternité devant toi... La prochaine fois que tu croiseras une femme comme moi... Dit-lui simplement ce que t'as sur le cœur... au lieu d'attendre... Nous les Mortels, notre vie est courte. »

Elle se contenta de grogner, n’ayant pas envie de répondre.

*C’est vrai que je ne t’ai rien dit... Non, je t’ai juste proposé l’éternité, pauvre idiote, trois fois rien, en somme.*

Elle remua la tête, incrédule, et décida donc de s’éloigner. Elle retourna sur le palier de la porte, et se jura que ce serait là les dernières paroles qu’elle adresserait à cette cloche. Comment diable avait-elle pu se faire des illusions à ce point ? Dans le royaume des aveugles, les borgnes sont les rois. Ça s’appliquait aussi pour Mélinda. Elle avait tenté de se convaincre qu’Hitomi pourrait lui apporter ce qu’elle n’avait encore jamais eu, alors que, au fond d’elle-même, elle savait que les humains n’apportaient rien de bon. Ils ne savaient que se détruire entre eux.

« Ce service envers Clara... Il te sera également favorable. Clara était la seule à avoir encore des espoirs pour toi. Une fois que tu lui auras présenté ses parents, elle te foutra la paix. Ainsi, le dernier lien qui pouvait nous unir sera définitivement rompu. Quand ce sera fait, tu pourras supprimer mon nom de ton répertoire. Pour moi, tu auras définitivement cessé d’exister. »

Mélinda franchit la porte, résolue, et lâcha :

« A dans une prochaine vie, Hitomi. »

----------------------------

Jeudi, gare de Seikusu
09h55
Une semaine après la nouvelle visite d’Hitomi au manoir Warren


Clara croqua dans sa sucette, appréciant de sentir le sucre rouler sur sa langue. Elle s’avança le long des quais de la gare, cherchant le quai A. Elle avait envoyé hier un SMS à Hitomi pour confirmer qu’elle partirait aujourd’hui, en prenant le train de 10h. Elle n’avait pas été en cours, mais ce n’était pas trop grave ; sa classe était depuis Lundi en voyage à Okinawa. Clara n’y avait tout simplement pas participé, et, comme il n’y avait pas cours, elle avait profité de cette semaine de vacances pour remettre de l’ordre dans ses idées.

Après les révélations à la prof’, cette dernière était partie. Visiblement, ça s’était mal passé avec Mélinda. Ça, n’importe quel demeuré congénital l’aurait remarqué en voyant la tronche que la vampire tirait en revenant. Elle s’était enfermée dans son bureau une bonne partie de la soirée, et avait brûlé tout ce qui concernait Hitomi. Ceci, Clara ne pouvait pas le savoir. Mélinda avait tenu entre ses doigts les multiples photos qu’elle avait d’Hitomi, les photos où elles étaient ensemble, où elles s’embrassaient, où Hitomi la tenait dans ses bras... Elle avait tout jeté au feu, incluant les quelques CDs comprenant des vidéos qui auraient donné des orgasmes à des producteurs de films pornos. Elle avait regardé le dossier brûler lentement, les photos se tordre et se calciner, pour ne devenir plus que des cendres qui avaient été évacuées par la cheminée.

Clara tenait un simple sac à dos comprenant des affaires de rechange, un porte-monnaie avec de l’argent que Mélinda lui avait donné. Elle portait des lunettes de soleil, un débardeur avec une veste sur laquelle était écrit, dans le dos : « FUCK Y*U », une minijupe en jean, et des collants. Une tenue normale, en somme. Une musique assourdissante rugissait dans ses oreilles, et, pour parachever le tout, elle portait sur les cheveux une casquette.

*Voilà mon train...*

Mélinda avait envoyé par courrier le billet de train d’Hitomi. Il n’était pas pré-composté, ce qui la laissait libre de déterminer l’horaire avec Clara. Initialement, la vampire avait pensé à écrire à la main un petit mot, mais avait choisi de laisser le soin à sa secrétaire de le taper. Hitomi avait ainsi reçu une lettre très informelle, avec l’en-tête du harem, dans une langue administrative policée, mais non moins froide, tenant en ces termes :

Citer
Chère Madame,

Vous trouverez ci-joint deux billets non-compostés pour aller de Seikusu à Tokyo, et pour y revenir.

Nous vous laissons le soin de prendre contact avec l’intéressée pour déterminer vos horaires.

Difficile de faire plus court, mais Mélinda avait indiqué à sa secrétaire de faire bref, et d’oublier les formules de politesse habituelle. Elle avait donné un coup de tampon sur la lettre, et avait pensé à autre chose. L’adresse du harem était celle du manoir sur Terre, Mélinda se doutant que les services postaux ne devaient pas avoir Ashnard référencés dans leur base de données.

Clara regarda à droite et à gauche. Aucune trace d’Hitomi. Elle ignorait si c’était une bonne idée ou pas de faire appel à elle, dans la mesure où Mélinda pouvait encore moins la blairer maintenant. Si elle ne venait pas, Mélinda lui avait dit de l’appeler, en lui signalant qu’elles iraient ensemble à Tokyo. La perspective ne réjouissait guère la vampire, qui avait bien des choses à gérer, et qui, en plus, devrait inventer rapidement un mensonge cohérent à la mère de Clara pour qu’elle ne blanchisse pas en apprenant que sa fille était une esclave. Ne voyant aucune trace de la senseï, Clara pesta. Elle se trouvait peut-être à un autre wagon ? Elle sortit son portable, et l’appela, lâchant assez rapidement, sans savoir si elle parlait au répondeur ou à Hitomi :

« Ouais, c’est moi, je suis devant le wagon... Le wagon 12. Comme je suis encore mineure, j’ai besoin de vous pour pouvoir rentrer dans le train. »

C’était un fieffé mensonge, il n’y avait personne à l’entrée, et Clara avait l’âge de prendre le train. Mais bon, elle ne tenait pas à aller à Tokyo toute seule. Elle avait un trop mauvais souvenir de cette ville pour y retourner sans être accompagnée. Elle s’était même imaginée en dormant que Kim l’attendrait à l’entrée en gare, ce qui était idiot, car Kim, non seulement ignorait sa venue, mais se foutait également d’elle. Et puis, il était sûrement mort, à l’heure qu’il est. Il n’empêche que Clara n’était pas rassurée pour autant.

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Yamagashi Hitomi

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Une prochaine vie... Ça ne risque pas, ça non. Ma prochaine vie ne l'a pas attendue pour commencer. J'ai balisé toute la semaine à cause de l'énorme bleu informe et de toutes les marques que Mélinda m'avait laissée. Heureusement tout a disparu à temps. Fini Mélinda, morte et enterrée ou peu s'en faut. Il ne me restera plus qu'à mettre les points sur les i avec Clara, en douceur. De toutes façons elle n'est pas idiote : Mélinda d'un côté, moi de l'autre. Ça ne servirait à rien de s'acharner, autant aller au bout et nous quitter en bons termes.

En attendant ma prochaine vie a commencé, le samedi. La Book Party au parc des expos. Ça n'a pas été sans mal ni sans cafouillage, il y a même eu un pointe d'horreur avec le Quasimodo baveux de service. Mais c'est reparti et pour de bon. Kyle, mon Kyle, l'homme de toutes mes vies. Encore une chose qu'elle ne connaîtra pas, mais je n'en suis même pas triste pour elle. Mélinda s'acharne tellement à se couper des autres : elle ne veut pas, donc elle ne mérite pas. Je ne regrette même pas de n'avoir pas amenée Akira sur le tapis. Comment, pourquoi, quand : aucune importance. Elle s'est trouvée une roue de secours, à elle d'assumer. J'ai assez payé pour cette tête de mule griffue. Quoi qu'elle ait fait à cette fille elle ne me le collera pas sur le dos. Je suis déjà plus que conciliante en la fermant.

Et sa lettre avec le billet de train. Même les impôts sont plus chaleureux. Je me fous de ce que ça cache. Mélinda ne compte plus. Clara sera l'épilogue par procuration, je vais même bien profiter du voyage. Je rentrais sans doute sans elle pour couper les ponts une bonne fois. Inutile de traîner jusqu'au pas d'une porte à jamais fermée. Et j'ai des choses à faire à Tokyo. J'ai écris à Makiko que je serais de passage et elle n'a pas du mettre plus de trois secondes à répondre par SMS :

Citer
Fo kon svoi ! pamoyen !

Faut qu'on se voit, ça c'est clair. J'ai besoin de retrouver quelqu'un qui me connaissait et m'aimait avant Seikusu. J'ai besoin de savoir à quel point j'ai changé, d'évaluer l'ampleur des dégâts. J'ai aussi besoin de replonger dans des souvenirs qui ne sont pas que les miens. Makiko, la dernière célibataire de notre petit clan, la guerrière tempétueuse. Celle qui ne se déballonne jamais : " je suis Japonaise, bien élevée et très polie mais je t'emmerde ! "

J'ai d'ailleurs un peu peur. Je préfère éviter de la croiser avec Clara. Elles seraient bien fichues de s'apprécier, toutes les deux. Sans compter que l'ex-championne nationale s'est vue sucrer sa place dans les plus grandes compétitions pour combats illégaux. Mais ce qui a toujours fait sa force, c'est son acharnement. Si ça va pas il faut que ça aille. Si ça veut pas aller on passe à autre chose. Elle retombe toujours sur ses pattes. C'est qu'elle fait du cinéma, maintenant. Chorégraphe, coach, cascadeuse, et même actrice maintenant. Dans une grosse production américaine, en plus. Je préfère me souvenir de sa lettre que de celle de Mélinda...

Citer
Je suis dans "Saints And Sinners 2 : Blood Of My Blood". J'ai déjà signé le trois, tu verrais le chèque ! Je fais trois minutes et deux répliques, le temps de botter quelques culs et de prendre une balle dans le dos. De toutes façons les scénaristes c'est des nazes. Et pis j'ai coordonné toutes les bastons sans filins ou images de synthèse. Ça aussi c'est naze. T'aurais vu comment je l'ai faite souffrir à l'entraînement, la blondinette. Mais je ne me la suis absolument pas envoyée dans les douches, ou dans ma caravane, ou dans la sienne, ni sur le plateau pendant la pause déjeuner, ni à l'hôtel, ni dans la limousine le soir de la première, et on s'est encore moins tripotées dans la salle pendant la projection. Tout ça c'est des racontars. Tu seras quand même gentille de brûler cette lettre au cas où.

La liste paraîtrait peut-être impressionnante, surtout quand on sait qui est la blondinette en question. Moi je sais qui est la brune qui a écrit cette lettre et je suis certaine qu'elle fait sa modeste. C'est clair qu'avec elle, ma déprime aura peu de chances de survie. J'ai posé mon congé, en période de voyages scolaires ça n'a pas été trop difficile. J'ai prévenu tout le monde que je serais hors de portée pour quelque jours, et que je ne voulais surtout pas qu'on me retrouve. Kyle ne l'a pas trop mal pris, et je lui ai promis de ma faire pardonner en rentrant. Makiko va vouloir tout savoir, une raison de plus de tenir Clara et sa famille à l'écart.

Mais retour au présent, et à la lycéenne. Je ne me suis pas démontée : quitte à prévoir j'ai bien gavé mon sac de randonnée. Quelques changes, dont un tailleurs qui ne devrait pas trop mal présenter une fois bien lissé. Et aussi de quoi me vanter auprès de Makiko de ma carrière naissante de romancière. Pour le reste, étant donné qu'on en a pour quelques heures de train : baskets, jeans, T-shirt. Je suis juste à l'heure pour le train quand mon portable se met à vibrer. J'avance sur le quais vers une minette aux cheveux roses qui coulent d'une casquette, le portable à l'oreille et une porte grande ouverte devant elle. Je décroche in extremis.

" Ouais, c’est moi, je suis devant le wagon... Le wagon 12. Comme je suis encore mineure, j’ai besoin de vous pour pouvoir rentrer dans le train.
- Pourquoi ? Ils ont installé un champ de force ? "

J'arrive juste à côté d'elle pour raccrocher sous son nez. Puis je lui fait une bise sur la joue avec un sourire.

" Bonjour, Clara... Allez, on entre ou le train va partir sans nous. "

Le passe mon bras sous le sien pour l'entraîner avec moi à l'intérieur. Elle ne pensais pas que je viendrais, je le sais très bien. Je sais aussi bien pourquoi et je ne veux pas ouvrir la journée là-dessus. Et Mélinda n'est pas là, on se gâchera la vie avec elle plus tard.

Mélinda Warren

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« Pourquoi ? Ils ont installé un champ de force ? »

Cet humour de merde... Clara soupira lentement, et secoua la tête, prête à répondre... Quand elle vit Hitomi débarquer devant elle. La lycéenne sursauta légèrement, surprise, et raccrocha son portable, avant de se laisser emmener dans le wagon. Son leitmotiv était simple : pas un mot sur Mélinda. Elles avaient mutuellement fait leurs adieux, et, à moins d’un miracle, il était impossible que la situation s’améliore.

*Et puis merde, j’en ai rien à branler, de leurs conneries ! Si elles sont trop connes pour s’asseoir autour d’une table et cesser leurs gamineries, c’est pas à moi de le faire.*

Fière de cette nouvelle résolution, Clara alla dans le wagon. C’était un wagon non-fumeur, mais ça ne l’empêcha pas de sortir un paquet de cigarette, ainsi qu’un gros livre qu’elle posa sur le plateau devant elle. Un thriller. Lire, ce n’était pas vraiment le trip de Clara, aussi Shii lui choisissait-elle soigneusement des livres palpitants, en tenant compte des goûts de Clara pour le morbide. Elle lisait donc un livre de Steve Mosby, Un sur deux, un thriller assez sinistre, « un Saw romantique et psychologique », pour reprendre le résumé de Shii. Elle avait bien avancé dans sa lecture, et s’assit côté vitre, écouteurs en place.

Le train ne tarda pas à démarrer, et Clara s’en grilla une. Pas de contrôleur pour venir faire chier, ni de voisins. Pour le moment, le train était assez désert. Ça se remplirait sûrement à Kyoto. Ça faisait bizarre, n’empêche... Voyager avec sa senseï... Bon, okay, c’était une senseï bandante, mais une senseï malgré tout. Mouais... Clara regarda brièvement son balcon, puis observa ensuite le paysage, le train se mettant rapidement en marcher.

« Hésitez pas, si vous en voulez une... »

Clara souffla, et ferma les yeux, et commença à lire. Nelson et Mercer, deux flics londoniens, poursuivaient un psychopathe particulièrement vicieux, puisque ce dernier ne s’en prenait pas à des personnes, mais à des couples. Il torturait l’un des deux, en lui disant que l’un des deux mourrait, tout en lui laissant le choix : se sacrifier pour sa moitié, ou mourir. Il se planquait dans les greniers de ses victimes, afin de pouvoir les espionner, et de savoir leurs faiblesses, les éventuels adultères... Le genre d’histoires cyniques et tordues qui convenaient plutôt bien à Clara. Elle était presque sûre que Mélinda voulait le lui piquer quand elle l’aurait fini. Elle s’était jetée sur L’Analyste, quand Clara avait fini de le lire, lisant en une nuit l’intégralité du roman, alors que Clara avait au moins mis deux semaines.

Hitomi et Clara parlèrent peu. Clara n’avait rien à lui dire, et Hitomi non plus.

*C’est sans doute mieux comme ça, après tout... Elle a fait ses choix, inutile de l’embêter avec ça... Pourquoi donc es-que tu as tenu à venir, Hitomi ? Tu connais suffisamment Mélinda pour savoir qu’elle ne t’aurait rien fait...*

Peut-être que la senseï espérait quelque chose, mais Clara ne voyait pas quoi. Peut-être qu’elle désirait toujours revenir dans le manoir, redevenir l’amie de Mélinda... Mais Mélinda n’était pas une femme qui revenait facilement sur ses choix. Elle était du genre sacrément obtuse, ce qui était une qualité qu’un défaut. Elle avait surtout un talent presque inné pour dissimuler ce qu’elle pensait. Normal, quand on avait eu sa vie, et quand on baignait dans un royaume de loups et de prédateurs. Les Ashnardiens n’étaient pas bien différents des Terriens sur ce point. Montrez aux autres que vous êtes faible, et ils s’empresseront d’essayer de vous achever.

Clara dissimulait aussi sa nervosité. C’était sans doute surtout pour ça qu’elle ne voulait pas parler à Hitomi. Elle était très inquiète à l’idée de revoir sa famille. Elle tenait avec elle la lettre à déposer dans la boîte aux lettres du studio de sa mère. Tiffany... Elle était aussi anxieuse qu’inquiète à l’idée de la revoir. Surtout qu’elle allait sûrement devoir l’engueuler, et sans doute lui dire ce qu’elle avait vécu, et ce qui l’attendait si elle continuait sur cette voie. Il n’y avait que dans les films que les marginaux étaient heureux et insouciants. Dans la véritable vie, les désaxés, les désœuvrés, finissaient dans les asiles. Ses doigts tremblaient, et elle referma le livre, soupirant lentement.

« Putain de bordel... » murmura-t-elle.

Elle passa sa tête entre ses mains. Impossible de s’endormir... Demain... Demain, elle reverrait sa mère. Qu’est-ce que cette dernière lui dirait ? Est-ce qu’elle la giflerait ? Est-ce qu’elle pleurait ? L’embrasserait ? Toutes ces questions tournaient dans la tête de Clara. Le train venait de quitter Kyoto, et s’était effectivement rempli, gagnant désormais Tokyo à toute allure.

Clara attrapa alors la main d’Hitomi, et la regarda.

« Je... Honnêtement, j’ignore ce que vous foutez là, et pourquoi vous avez décidé de venir, mais... Merci... »

DC d’Alice Korvander.

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Yamagashi Hitomi

Créature

" Non merci, je ne fume pas. "

Le trajet jusqu'à Kyoto est long, affreusement long. J'aurais du embarquer H2G2 ou Lord Of The Ringards. Mais je me voyais mal passer plusieurs heures me retenir d'éclater de rire à côté de Clara. Ce n'est pas vraiment l'ambiance. En fait l'ambiance est à chier. Je passe tout le voyage à me demander ce que je pourrais dire pour briser la glace. L'air de rien je tapote du crayon contre une feuille. C'est qu'on en avait pour des heures alors pourquoi pas noter quelques idées pour mon roman ? Simplement parce que dès que je commence à écrire quelque chose je le rature. Que des idées pourries. D'ailleurs qu'est-ce que je fous là ? Ça aussi c'était une idée pourrie, dès le départ. Et je ne parle pas de revenir ou de plaquer Mélinda : je parle de la seconde où j'ai préféré entrer dans son jeu plutôt que l'envoyer en colle.

Alors qu'est-ce que je fous là, à lui facilité la vie après le bordel qu'elle a mis dans la mienne ? Et même Clara, est-ce que je l'aide vraiment au final ? C'est bien beau de se rabibocher avec sa famille, pourtant même si ça marche ça ne mènera pas à grand-chose. Elle ne pourra pas être là pour sa mère et sa sœur. Mélinda l'a bien dit, la lycéenne doit régler ses problèmes. Et elle ne cherchera peut-être pas plus loin. Bien sûr les enfants finissent par prendre leurs distances, mais avant ça il y a une vie dont Clara a été privée et qu'elle ne pourra pas rattraper. Alors finalement est-ce que ça ne va pas faire plus de mal que de bien ? Quand je repense à ce que cette peste arrogante a osé sortir sous mon nez. La bonne façon d'aimer, alors qu'elle ne m'a pas aimée moi quand c'était si facile.

C'est vraiment le moment de penser à ça, Hitomi... En fait oui, c'est la moment. Pour l'instant je n'ai rien d'autre à faire de mes neurones. Alors autant faire le deuil des illusions et digérer mes conneries une bonne fois. Quand Clara repartira, elle emportera tout ça avec elle comme la nuit qui passe emporte un rêve qui a tourné au cauchemar. Et avec le temps, de loin en loin, il n'en restera que des bribes. J'espère n'en garder que le meilleur, quelque part derrière la vie que je mènerais, avec ses joies et ses peines bien réelles. J'espère aussi que Mélinda finira par comprendre où ont été ses erreurs, et qu'elle trouvera ce qu'elle cherche.

Soudain je suis tirée de mes pensées par la main de Clara.

" Je... Honnêtement, j’ignore ce que vous foutez là, et pourquoi vous avez décidé de venir, mais... Merci... "

Je souris à son regard anxieux. Je baisse les yeux vers nos main en serrant la sienne pour les relever.

" Voilà ce que je fous là. Tu n'as pas à me remercier. "

Elle a toutes les raisons du monde d'être inquiète. Rien dans sa vie n'a dû lui demander plus de courage que ce qu'elle s'apprête à faire. Mon pouce caresse le dos de sa main avec juste ce qu'il faut d'insistance.

" Ne t'en fait pas, je resterais avec toi tout du long. "

Je ne vois pas quoi dire d'autre, quelle autre promesse je pourrais tenir. Ça ne devrait même pas être moi. Mais c'est comme ça, et il y a eu bien pire. Après cette dernière ligne droite on pourra toutes tourner la page. Je pourrais, et je le ferais. En attendant le train file, et à l'approche de Tokyo mon portable se met à vibrer.

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tariv kan ?

Makiko...

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Je te préviendrais. Et pitié fait un effort pour écrire normalement, je t'ai pas fait du soutien scolaire pendant trois ans pour lire ça ^^'

Et la réponse ne se fait pas attendre.

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va me faloir dotre lecon ;p

Moi qui ne voulais pas trop montrer ma joie de vivre devant Clara, c'est raté pour le coup.

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Baka :p

Je remballe mon portable en calmant mon petit rire.

" Désolée, une copine. "

Ça fait plaisir de savoir à quel point elle a envie de me revoir. Et ça allège mon fardeau de voir que ma petite vie a hâte de me retrouver quand tout ça sera fini. Je me lève pour prendre mon sac.

" On arrive. Autant filer sinon on va être prises dans le troupeau. "

Mélinda Warren

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« Ne t'en fait pas, je resterais avec toi tout du long. »

Mouais... Clara ne dit rien, mais, intérieurement, cette promesse lui fit plaisir... Si Hitomi la tenait. Son visage se fendit d’un léger sourire, et elle hocha lentement la tête, avant de revenir plaquer sa tête sur le dossier du siège, et observer le paysage. Ce n’était pourtant pas si terrible que ça... Elle allait juste revoir sa famille. Elle aurait du sauter de joie, mais, au lieu de ça, Clara était nerveuse. Elle avait tellement peur de sentir dans le regard de sa mère le goût amer de la trahison, qu’elle la rejette, qu’elle lui reproche de les avoir laissé.

*Et de ce regard quand je te dirais ce que j’ai vécu à Tokyo... Que j’ai été enceinte, et que j’ai fait une fausse couche... Que je suis incapable de m’en sortir à l’école...*

Clara avait honte d’elle, et tâcha de penser à autre chose, à se rappeler les propos de Mélinda. Elle avait essayé de l’encourager, de lui dire qu’elle n’était pas une minable, mais une femme pleine de talents. Et Mélinda était suffisamment honnête pour qu’on puisse se permettre de la croire. Elle était franche, au moins. Elle avait certes beaucoup de défauts, mais on pouvait bien lui reconnaître cette qualité. Pour autant, ça ne suffisait pas à rassurer Clara. Le train continuait à filer, et elle était plongée dans ses pensées, fermant parfois les yeux en sentant ses pupilles se mouiller. Elle retenait des sanglots, le passé lui revenant à la figure avec force. Ce n’était pas agréable, mais ça ne faisait pas mal. C’était... C’était plus comme si elle avait un surplus d’émotions, un trop-plein à évacuer en versant des larmes.

Elle secoua lentement la tête, avant d’entendre Hitomi soupirer et... Glousser ? Clara fronça les sourcils. Elle avait reçu des messages. Son petit copain ? Sûrement... Elle se sentit mal à l’aise. Hitomi leur avait dit que sa relation était terminée avec lui, mais elle n’y croyait pas. Qui ça pouvait être d’autre que lui ?

« Désolée, une copine. »

Clara ne dit rien. Après tout, Hitomi avait choisi de venir, alors Clara n’avait pas à se sentir coupable, même si elle avait l’impression de faire chier tout le monde. Le train se rapprochait maintenant de Tokyo. Le voyage avait été plus court que ce que Clara aurait voulu. Elle ne s’était pas endormie, recevant de temps en temps des messages de Shii, de Kaori, et même de Mélinda. Parfois, elle y répondait, mais elle n’avait pas la tête à ça. Le train commença à freiner lorsqu’Hitomi se redressa.

« On arrive. Autant filer sinon on va être prises dans le troupeau. »

La lycéenne secoua la tête, et récupéra son sac à dos, sa casquette, rangea Mosby, et suivit Hitomi. Elle lui prit la main, ressemblant presque à sa fille. La mère et la fille allant ensemble à Tokyo... L’image aurait presque prêté à sourire. Elles furent les premiers dans le petit compartiment entre les deux wagons, et descendirent presque les premières du train. Tokyo était bondé, surpeuplé. La ville comprenait plus de 13 millions d’habitants, et était un immense bourbier asphyxiant. Clara n’aimait pas du tout cette ville. Non seulement elle lui rappelait de mauvais souvenirs, mais la ville était tout simplement invivable. Elle resta accrochée à Hitomi, ayant peur de voir Kim ou ses fameux gros bras débarquer... Mais il n’y avait personne. Des hommes d’affaires dans des costumes serrés se pressaient, portables sur les oreilles. Une femme bondissait dans les bras de son amant, des enfants hurlaient, un groupe scolaire se mettait en place, des valises roulaient, des voix parlaient dans les haut-parleurs, des agents de sécurité se promenaient à droite et à gauche, arrêtant des individus. Des chiens aboyaient, des singes se baladaient, des contrôleurs parlaient dans des talkies-walkies... Tokyo, en somme.

Elles sortirent de la gare, atterrissant dans une rue où des touristes occidentaux consultaient des plans.

« Je... J’ai l’adresse de ma mère en stock... Et j’ai de quoi payer un hôtel... »

Clara s’avança un peu, cherchant un taxi à héler.

DC d’Alice Korvander.

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