Lorsqu'elle entra dans une des salle de bains qu'occupait parfois Héra, la jeune prêtresse aux cheveux roux semblait effrayée. Tout aussi blanche que sa toge légère dont les pans volaient garcieusement derrière elle, la demoiselle manqua de glisser sur un pavé qui l'aurait envoyé dans le bain qu'une de ses soeurs préparait pour la Reine. Ce blasphème évité de justesse, elle attira l'attention de la seule autre personne présente à cet endroit : une prêtresse un peu plus distinguée, superbement apprêtée. Probablement l'une des plus proches de la Reine des Reines, qui avait pour les jeunes servantes une affection maternelle. Valenye -c'était le nom de cette femme d'expérience- vint s'enquérir de l'état de sa dernière protégée en date tandis que son regard dur rappellait à l'impudente rousse qu'il ne faisait pas bon presser le pas dans le domaine des Dieux lorsque l'on était pas de ceux-là.
Rapidement, Valenye comprit que la jeune femme était préoccupée et elle décida donc de tirer l'affaire au clair, par curiosité. Avait elle fauté quelque part ? Les deux femmes commençèrent à doser les huiles à mélanger à l'eau dont la température était parfaite et peu à peu la rousse se calmait tandis que Valenye l'interrogeait sur les raisons de son émoi.
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Je... J'ai vu un homme...inquiétant, Matronne.-
Inquiétant ? Modère tes propos, Novice. Certains de nos maîtres peuvent revêtir des atours...particuliers, mais tu ne dois jamais le souligner.-
Il n'était pas de nos maîtres, Matronne. De cela je suis certaine.Valenye marqua un temps d'arrêt. la novice était relativement récente sur l'Olympe, mais elle avait rapidement apprit à distinguer un dieu d'un autre. Et malgré les monstres qu'on pouvait trouver sur Terra et tout les autres desaxés à la puissance demesurée, pénétrer le domaine divin relevait de l'impossible. Les plus puissants êtres résidaient là, tout de même ! Peut-être que l'inconnu était un garde ? Non. La novice aurait sût déterminer sa caste et n'aurait pas été si retournée quand bien même l'homme eut été en armure de guerre. La Matronne se concentra un moment, avant d'afficher un léger sourire. Elle avait finalement une petite idée sur l'identité de celui qui était encore un inconnu, mais elle voulait en avoir le coeur net.
Jetant quelques pétales dans le bain tandis que la novice rebouchait les amphores contenant les huiles parfumées, Valenye prit la parole.
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Dis moi, Novice, à quoi cet homme ressemblait il ? Sois précise, que je puisse m'en faire une image correcte. La novice se lança donc, après une petite reflexion qui amorçait ce petit excercice de mémoire.
Une vision au coin d'un couloir...
Un mêtre quatre-vingt cinq environ, pour un peu plus de soixante-dix kilos. Je dois dire qu'il était plutôt joliment taillé, ses épaules larges et son buste carré laissant présager une belle carrure athlétique aux muscles ciselés, très sûrement du genre à rouler sous sa peau qu'il avait par ailleurs d'assez claire... Type caucassien, en somme. Comme je me suis retrouvé face à lui et que ma surprise m'a fait marquer un temps d'arrêt, j'avoue avoir eu l'occassion de le dévisager. Sa face n'est pas brutale où sévère, mais plutôt...fermée. Vous savez, un peu austère et froide sans pour autant qu'on ait l'impression qu'il se pose comme nous étant supérieur. Une bouche discrète, un nez fin et un superbe regard d'orange et d'or. Particuliers, ces grands yeux... Vraiment entêtants, matronne. Je les ai encore en tête, c'est troublant. J'ai noté une cicatrice visible et ancienne sur sa joue droite et je dirais que passer sous les ciseaux d'un barbier ne lui ferait pas de mal, ses cheveux sont bien longs ! Ils lui mangent une bonne partie du visage et doivent être plutôt difficiles à dompter au réveil. Ah, quelques unes de ses mêches sont cendrées sur le côté de sa tête et bien que cela ait un certain impact visuel, je serais bien incapable de dire si c'est là une couleur fantaisiste de son fait ou simplement une facétie de la génétique.
A franchement parler, je ne dirais pas qu'il est beau, non. Sauvage et "marquant", oui. Mais ce n'est pas un bellâtre pour autant.
Sa tenue est un peu particulière, je dois dire. Dominante gris noir, pantalon long. Ses chaussures étaient recouvertes d'une légère plaque de métal et une de ses jambes -la droite je crois- est dotée d'une sorte d'armature couleur acier. C'est assez joli et sûrement pas fonctionnel, mais ça fait sûrement partie de son style. Un gilet assorti largement ouvert sur son torse, qui laisse d'ailleurs apparaître une longue cicatrice barrant ses pectoraux où apparait un pendentif en forme de croix, luisant doucement d'une lueur argentée, un col très haut retombant agréablement... Ah ! Sa taille porte plusieurs ceintures dont certaines retombent sur sa jambe gauche. Il me semble que son bras gauche était curieux. Comme... brûlé, mais strié de lignes oranges magmatiques qui me semblaient en mouvement, je vous assure ! Quand je me suis attardé là-dessus, une sorte de carapace noirâtre s'est formée à la surface, comme un peu agressive. Je me suis écartée à ce moment là et je vous ai rejoins en vitesse, tout en ayant noté qu'il portait un drôle de cylindre à sa taille.
Valenye souriat. La novice avait une mémoire photographique assez importante, il n'y avait pas à dire. L'homme l'avait troublée, certainement. Amusant, quand on considérait que la petite rousse fréquentait au quotidien des divinités ô combien particulières chacune à leur façon. En attendant, la Matronne savait à présent parfaitement qui était l'inconnu. Pas étonnant qu'il ait fait cet effet à une jeunette.
Alors que l'ancienne indiquait à son apprentie les draps de bains qu'elles se devaient de plier avant qu'Héra ne se glisse dans les eaux délicatement parfumées. Les femmes s'y rendirent en silence, avant que finalement Valenye ne brise le silence.
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Il s'appelle Reiss. Cet homme, là. C'est sûrement Reiss. -
Reiss ? Qui est il, Matronne ? Même maintenant, je n'arrive pas à déterminer à quelle caste Olympienne il appartient.Ca non plus, ce n'était pas étonnant. Le domaine divin, pourtant si bien régit, laissant passer cette drôle d'exception qu'était Reiss et pour quiconque servait les olympiens, cela avait de quoi surprendre. Valenye avait par ailleurs en son temps posé les mêmes questions à sa propre matronne et l'ironie de la situation l'amusa grandement.
Décidée à en révéler plus, elle se contentra de désigner la vue panoramique qu'offrait la salle des ablutions sur un des versants intérieurs de l'Olympe. Ce dernier était fleuri et son paysage avait quelque chose de furieusement paradisiaque, mais semblait trop effrondré pour que cela soit naturel.
La novice ne comprit pas, mais attendit que Valenye se lance dans davantage d'explications, ce qu'elle fît après avoir eu le temps de réunir ses idées.
Pour savoir qui était Reiss, il valait mieux commencer par son histoire. Et le prologue de cette dernière avait de quoi ébranler la ferveur des jeunes prêtresses, encore tout pétries de clichés idéaux sur l'Olympe. Valenye ne parlerait qu'a demi-mots et souleverait pourtant quelques interrogations auquelles elle répondrait plus tard. Ce serait le sujet d'une autre discussion.
Ce versant n'a pas toujours été comme ça, Novice. Bien au contraire, il fût un temps où il était plein et d'autant plus majestueux.
L'histoire de Reiss commença quand celle de cette partie du mont s'acheva, prise dans la fureur d'un affrontement qui n'avait eu jusque là d'égal que la titanomachie. Lors de ces évènements cruciaux ayant prit place durant des temps immémoriaux, une force obscure s'était abattue sur l'Olympe et tout nos maîtres avaient dû entrer en guerre pour voir naître une nouvelle aube. Ce fût notre puissant Roi qui repoussa les ténèbres de la Bête Immonde, envoyant cette dernière dans les plus profonds Enfers loin de ceux d'Hadès même. Cette lutte avait entraîné de lourdes conséquences et la perte d'une partie du Domaine Olympien fût de celles-là, comme ce versant aujourd'hui balafré.
Ces séquelles laissèrent un temps à penser que l'Olympe avait besoin d'un champion. Oh, pas un humain dont le bras aurait été guidé par l'un où l'autre de nos maîtres, non ! Bien plus que cela : un combattant forgé par eux et pour eux afin d'être leur première ligne de défense contre de potentiels adversaires. Nos maîtres n'ont aprés tout pas à faire les tâches incombant à leurs servants, même lorsqu'il s'agit de se battre.
Enfin... C'est ainsi que naquit Reiss. Un humain enfanté par magie dans un fruit divin porté au coeur du verger du Domaine.
Nos maîtres ne lui accordèrent absolument rien de divin, considérant que malgré son rôle son lignage devait l'empêcher de prétendre à une place parmis leur inestimable élite.
L'enfant ainsi sorti du fruit fût élevé par les prêtresses appartenant à tout les dieux, afin qu'il s'imprègne naturellement des coutumes et cultes qu'il allait avoir à révérer durant sa vie qui serait longue, puisque prolongée artificiellement par le pouvoir des Olympiens. Quelques favoris du seigneur Hadès lui enseignèrent les arts du combats, tandis que les érudits d'Athéna lui apprenaient à se servir de sa tête afin qu'il ne soit pas qu'une brute écervelée. Des sirènes lui transmirent les façons d'utiliser les courants marins de Poséidon et les nages les plus performantes tout autant que la magie permettant de respirer sous l'eau. Les prêtresses d'Aphrodite le sensibilisèrent aux arts et à la notion de beauté, les servantes d'Artémis lui apprirent la patience, la visée, la chasse. Comprends tu ? Reiss cumula les notions parfois élémentaires, parfois hautement subtiles. Créé ainsi, il apprit sans faillir et se montra bon élève sans pour autant afficher de préférences particulières.
Héphaistos lui conféra une sorte de...hm...cadeau. Te souviens tu de son bras que tu pensais brûlé, strié de magma ? Ce fût là le don du seigneur des forges : l'Etna-Arma, un bras connecté aux caves situées sous un puissant volcan. Mais des caves bien particulières, puisque prison du géant Encelade et du redoutable Typhon. Emplies de leurs énergies primaires, les caves enverraient vers le bras de Reiss des vagues energétiques telles qu'il en posséderait une puissance dévastatrice capable même de lui faire modeler son corps et surtout son bras.
Ce ne fût bien sûr pas sans conséquences pour Reiss, mais tu sais comme le Maître des forges aime à jouer.
Le tableau aurait été parfait si notre Roi n'avait pas finalement décidé qu'un simple humain -aussi fidèle fût-il- ne pouvait pas assurer la sécurité des Dieux. Chaque chose à sa place, novice... Veille à ne jamais l'oublier. Pour notre Roi, confier en partie l'Olympe à un humain revenait à se moquer des olympiens et rapidement il refusa cette idée, qui aurait dû conduire à la suppression pure et simple de Reiss.
Notre Seigneur se montra une fois encore généreux et magnanime. Il n'oublia pas qu'il était en partie à l'origine de l'existence de Reiss, qui s'était par ailleurs toujours montré humble, fidèle et utile à sa façon.
Alors plutôt que de le supprimer, notre Roi lui ôta les fonctions pour lesquelles il était né tout en lui permettant de garder sa longévité et ses accès aux allées de l'Olympe. Une sorte de garde indépendant, qui dû s'improviser tour à tour servant, garde du corps, mentor, nourrice parfois même.
Reiss se fît discret, véritable ombre qui ne cessait de se cacher tout en restant disponible pour ceux ou celles qui auraient nécéssité sa présence. Tu sais, certains des plus récents Maîtres lui doivent une partie de leur éducation même si ils l'ignorent ! Reiss devint ce rouage nécéssaire mais invisible qui jamais ne chercha à se montrer en pleine lumière malgré tout le pouvoir qui était à sa portée.
As tu seulement idée des secrets dont il a eu connaissance au cours de toutes ces décades, ces millénaires ? Il est peut-être à ce jour l'une des personnes qui connait le mieux l'Olympe et ses seigneurs même si eux n'en n'ont pas idée. Nombre de prêtresses ne le connaissent que de nom, un peu comme une rumeur à laquelle on croit à peine mais qu'on relaie pour la faire vivre.
Reiss m'a passionné alors que j'étais novice moi-même, tu sais. Je me suis penchée sur lui dès que j'ai appris qui il était. Et je sais à mon tour des choses sur lui bien qu'il pense certainement que personne ne les imagine seulement.
Vois tu, je sais qu'il accorde à notre Reine Héra une sorte d'affection particulière. Pourquoi ? Je serais incapable de te répondre, lui seul le sait. Notre maîtresse doit partager une partie de cette affection, même si je n'en mettrais pas ma toge au feu. Après tout, Reiss est autorisé à parcourir -modérément toutefois- les appartements qu'elle interdit à nombre d'autres. Et vois tu, je suis assurée que Reiss considère différement notre Reine.
Ne t'emballe pas, novice ! Il ne s'agit aucunement d'une histoire de moeurs où même d'attirance purement physique. Tu sais ce que l'ont dit, je pense..."le coeur a ses raisons que la raison ignore".
Comme tu le sais, notre grande Héra s'est contrainte à l'exil sur Terre il y a quelques temps déjà. Bien des Olympiens se lançèrent sur ses talons pour la ramener et ce fût le seigneur Arès qui y parvint finalement. Ce que nombre d'olympiens ignorent, c'est que Reiss la trouva la première. A l'annonce de la disparition de la reine -et sûrement avant, je pense, Reiss s'était lancé sur les traces de notre majestueuse souveraine et parvint à la retrouver là où elle se trouvait, mais ne la ramena finalement jamais.
Il se contenta de l'observer, de veiller sur elle alors qu'elle perdait ses pouvoirs divins. Je pense... je pense qu'Héra le toucha, lui qui n'était que froideur et impassibilité. Il apprit en même temps qu'elle, s'ouvrit à des sentiments propres à l'humanité sans pour autant qu'ils ne viennent souiller son âme dévouée aux Divins.
Son horizon s'ouvrait tandis qu'Héra se fragilisait doucement. Il aurait été un ange, Reiss l'aurait couverte de ses ailes.
Pour parler franchement, je ne pense pas que ce fût là de l'amour où de la perversion et je suis convaincue qu'Héra n'a jamais vraiment ignoré qu'il était là. Mais qui suis-je pour le dire ? Bien peu de choses, et peut-être que c'est mon romantisme de jeune fille qui parle... Peu importe.
Arès ramena finalement notre Reine sur son trône où elle s'assit à nouveau, souveraine de l'Olympe qu'elle avait toujours été. Et malgré ce qu'on était en mesure de croire, Reiss ne revint pas en même temps.
Sa fugue à lui continua, alors qu'il savait Héra sous l'oeil attentif du seigneur de la guerre.
Reiss parcouru la Terre, puis Terra. Et peu à peu, il s'aperçu de ce qu'était à présent sa vraie nature : un être solitaire dont la raison d'être qui lui avait été enlevée rendait obsolète, sorte de relique qui n'avait finalement jamais rien eu de nécéssaire. Je me demande parfois si il en pleure encore. S'apercevoir que l'on a aucune place dans l'Ordre des choses... C'est cruel, d'autant qu'il n'avait ni famille ni ami. Aucune attache, rien de tangible le raccordant à ce monde où à un autre. Tout ce pouvoir dans ce qu'il convenait d'appeler une coquille vide, c'était un beau gâchis.
Un peu par dépit, Reiss revint prendre sa place dans les coulisses de l'Olympe tout en veillant à s'accorder un peu plus de libertés qu'il n'en avait jamais voulu. Je crois qu'il cherchait et cherche encore à faire de véritables rencontres, à tisser ses propres liens pour se prouver qu'il existe.
La novice avait bu le récit que Valenye avait fait de la vie un peu pathétique de cet énigmatique Reiss, qui gardait une large part de secret. La matronne était restée silencieuse un instant, les yeux rivés sur le versant du mont Olympe qui avait amené cette histoire.
Sans bruit, les deux femmes s'activèrent à préparer à Héra la sortie de bain en soie qu'elle semblait affectionner plus où moins, avant que la novice ne rompe enfin un blanc lourd et pesant pour elles deux. La matronne semblait en savoir plus sur Reiss qu'elle n'en avait dit et la novice avait vue sa curiosité piquée au vif.
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Matronne, accepteriez vous de...m'en dire davantage sur Reiss ? S'il vous plait ? Valenye hésita. Reiss était son jardin secret à elle, mais en parler n'était pas désagréable. Partager une passion servait à alimenter cette dernière, aprés tout !
Elle ne répondit d'abord rien, emmenant la novice réajuster quelques rideaux légers avant de préparer un plateau de rafraichissements à portée de main pour la prestigieuse baigneuse.
Ce fût tandis qu'une goulée d'ambroisie rejoignait un délicat calice que Valenye reprenait, de son ton de voix maternel auquel se mêlait une persistante note tendre.
En savoir plus sur Reiss, c'est s'intéresser à son caractère.
Notre bonhomme est quelqu'un d'extrêmement discret, tu l'a compris. Trop peut-être, car il sait faire oublier sa présence avec une facilité déconcertante. Ce n'est bien évidemment pas un grand orateur bien qu'il ne manque pas de vocabulaire et de conversation... Parfois. Très rarement, en fait.
Fermé et distant de tout, un peu trop froide pour nouer des liens, Reiss est aussi un grand timide très mal à l'aise dans des situations qui semblent banales au commun des mortels. Qu'on s'interesse à lui d'une façon où d'une autre est d'ailleurs une chose qu'il ne comprend pas et qui le met très rapidement dans l'embarras au point qu'il se braque et cesse brutalement toute forme de communication. Je crois qu'il effectue un travail sur lui même pour parvenir à s'ouvrir plus, mais c'est encore un élément délicat de sa psychologie. Mieux vaut ne pas le brusquer !
Intelligent, c'est aussi un homme poli malgré sa froideur et très respectueux des rangs et autres traditions. Ce n'est pas Reiss que tu verra être irréverent, même envers un dieu mineur ! Il servira chacun de nos maîtres avec une égale ferveur et ne livrera aucun secret de ces derniers, à moins peut-être que les concernés ne lui le demandent.
Curieux de tout, Reiss à soif d'apprendre et s'abreuve de toutes les informations passant à sa portée, majeures comme tout à fait négligeables. Si une connaissance s'avère lui faire défaut, il veillera à corriger cela au plus vite et à se faire pardonner si son ignorance a porté préjudice à quelqu'un.
Respectueux, Reiss n'est ni prétentieux ni sûr de lui. Je dirais plutôt qu'il sait parfaitement quelle est sa place dans l'ordre des choses et qu'il ne présumera jamais de ses forces afin de se mettre en avant. Pour autant, je pense qu'il est un véritable lion lorsqu'il se doit défendre quelque chose lui tenant à coeur. N'oublie pas que c'est d'abord un être créé pour la lutte et le combat !
Bien que très adroit de ses mains en temps normal, ses manières peuvent virer à l'extrême maladresse si il vient à être en présence d'inconnu qui lui portent un quelconque intêret. Il aimerait un peu attirer l'attention, mais ce n'est aucunement dans sa mentalité de base, forte de plusieurs millénaires... Imagine un peu ce que cela pourrrait donner.
Je pense que c'est quelqu'un de très doux. Un peu romantique, bien que je doute qu'il sache comment parvenir à séduire une dame. Entre nous, son expérience amoureuse doit frôler le zéro absolu... Quelque part, c'est très "motivant", je trouve !
Droit et fidèle à ses convictions, Reiss est quelqu'un sur qui on peut compter. Sa vie se dédie au service des divins, mais je pense que sa mission s'est étendue avec le temps. Je n'irais pas jusqu'a faire de lui un justicier, mais... C'est un homme bon et généreux, prêt à aider et à se sacrifier pour ce en quoi il croit. Une sorte de pilier inébranlable, farouche guerrier qui connait son affaire et qu'il serait stupide de sous-estimer.
Un héros de roman, où presque !
Les préparatifs du bain de la reine des dieux s'étaient achevés en même temps que le petit exposé sur Reiss, qui n'en attirait maintenant que plus la curiosité de la petite novice. Trépignante d'impatience et toujours aussi intriguée, ses yeux exprimaient son désir d'en apprendre toujours un peu plus.
Dans un petit rire, Valenye accepta.
Ses pouvoirs sont en relation avec l'Etna-Arma, une arme qui s'est intégrée à son corps jusqu'a en devenir partie intégrante ne pouvant lui être ôtée. C'est un peu compliqué, mais son bras absorbe les énergies d'Encelade et Typhon afin de pouvoir les relâcher afin d'attaquer mais surtout de protéger. On prétend que Reiss possède le système de défense le plus performant de l'Olympe et des deux mondes, bien qu'il ne soit pas sans failles non plus. Ses boucliers peuvent prendre d'innombrables formes et densités, ce qui lui permet d'en varier les applications.
Quant à ses attaques... Je n'y connais rien, mais je pense qu'il y aurait de quoi emporter une partie de l'Olympe. Et plus, peut-être ? Oui, sûrement. Mais je n'en jurerais pas pour autant, Reiss ayant ses limites. Son corps est entièrement humain, ce qui bride ses capacités.
L'Etna-Arma peut également changer de forme pour attaquer (où défendre, bien sûr) et sa puissance de pénétration est absolument dantesque. Typhon et Encelade ne sont pas n'importe qui non plus ! D'aprés ce que j'ai cru comprendre, l'Etna-Arma peut devenir une armure recouvrant le corps de Reiss et lui conférant une apparence qui doperait ses capacités.
La vitesse de Reiss est aussi son point fort. D'après ce que je tiens d'un des maîtres d'armes d'Arès en personne, Reiss bougerait plus vite que l'éclair, si vite même que les Olympiens ne pourraient pas suivre si il se lâchait totalement. On sait qu'il atteint des vitesses supérieures à celle du son sans réel effort (même dans de simples mouvements de bras !), ce qui laisse rêveur quant à ses accelérations les plus poussées. Ceci lui vient certainement de l'Etna-Arma également.
Après, il est bon de savoir quelques petites choses sur lui.
D'abord, Reiss peut aller absolument partout en Olympe (sauf bien évidemment dans les appartements privés des Divins, si ces derniers ne l'y autorise pas) et en connaît toutes les arcanes, toutes les divinités.... Et la plupart le connaissent tous. Il s'acquitte de toute sorte de travail pour les Olympiens, mais aime à aider les divinités appartenant à d'autres panthéons. Attention ! Il rend service aux autres dieux selon son bon vouloir, mais ces derniers ne peuvent aucunement prétendre le commander !
Reiss connait tout les secrets des dieux et existe depuis des temps immémoriaux. Il n'est aucunement immortel et jouit simplement d'une longévité exceptionnelle grâce à Zeus.
Il se déplace librement sous l'eau et sait comment y respirer, peut voyager avec aise entre Terre et Terra. Son obéissance à l'Olympe ne connait que peu -où pas de failles- mais il saurait refuser un ordre pouvant porter préjudice à un autre olympien. De plus, il n'est lié à aucun culte en particulier, les servant tous. Seul Zeus peut prétendre le diriger entièrement, lui donnant des ordres absolus.
Le cylindre à sa ceinture est en fait la poignée d'une épée (un katana en fait) qui apparait si Reiss le désire. Malgré toute la puissance de l'Etna-Arma, il apprécie plus que tout un affrontement traditionel au sabre, surtout selon les règles du bushido.
Le combat à l'épée est pour Reiss un art à part entière et la sensation d'une lame dans sa main lui est extrêmement plaisante.
Le pendentif qu'il porte lui permet d'ôter et mettre ses vêtements, mais aussi d'en changer selon les situations. Pratique, cet artefact contient paraît-il des milliers de vêtements de tout temps et de tout lieux.
La novice regarda Valenye, un peu suspicieuse. Elle en savait beaucoup sur un homme qu'elle s'était échinée à dépeindre comme discret, aprés tout !
Alors que la matronne semblait lire dans ses pensées avant d'y répondre par un énigmatique sourire, les portes des bains s'ouvrirent.
Et tandis que les prêtresses s'inclinaient profondément au passage de la reine Olympienne, leurs pensées étaient tournées vers Reiss, dont la silhouette disparaissait au premier coin venu du corridor qui débouchait sur la salle d'ablution.
Une fois encore, l'ombre silencieuse de l'Olympe venait de se fondre dans les murs de cette dernière.