La jeune femme espérait sincèrement qu’Hirano resterait dîner.
« Je suis sincèrement désolé, mais il est déjà très tard et demain je dois me lever tôt. Croyez-moi, c'est pas de bon cœur que je suis obligé de vous laisser. Toutes mes excuses »
Kairi en fut très déçu mais comprenais néanmoins les raisons du jeune homme. Il s’inclina.
« Je vous souhaite une agréable soirée et dormez bien »
Elle s’inclina à son tour.
« A vous aussi »
Elle regarda Hirano s’éloigner et espérait bien le revoir. Elle remonta les escaliers et ouvrit la porte de son appartement. Elle entra et, après avoir refermé la porte à double tour, s’écroula sur le sol. Elle était épuisée. Maintenant, qu’elle se retrouvait seule toute la tension et le stress accumulés ressortaient. Elle s’allongea par terre et contempla le plafond.
Tant de choses c’étaient passées aujourd’hui. Kairi n’avait pas l’habitude de tout ça. Elle menait une petite vie tranquille ou tout du moins elle essayait ce qui n’était pas forcément évident depuis son arrivé à Seikusu. Le visage de Jones lui revint en mémoire et la nausée l’a pris comme à chaque fois qu’elle pensait à lui. Elle se rassit et secoua la tête pour tenter de chasser son image de son esprit.
Poussant un soupir, elle se releva et alla regarder ses placards en se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir manger. En fait, elle n’avait pas vraiment faim. Si Hirano était resté, elle aurait beaucoup de plaisir à manger avec lui. Mais là, rien ne lui faisait envie. Elle finit par opter pour un bol de soupe. 30 secondes au micro-ondes et le bol fumant se retrouva sur la table basse.
Kairi occupait un petit studio pour ne pas dire une simple chambre. Elle n’avait qu’une seule pièce qui lui servait à la fois de cuisine, salon, salle à manger, chambre. Elle l’avait assez peu meublée. Cela faisait trop peu de temps qu’elle vivait là et son salaire ne lui permettait pas de faire des folies. Une table basse, dans le style typiquement japonais, une étagère supportant un poste de télévision. Une bibliothèque toujours vide dans un coin. Les cartons contenant ses nombreux livres étaient sagement entassés devant. Elle allait bien devoir les déballer un jour mais là, elle n’en avait pas encore eu la motivation. La kitchenette composée d’un évier, d’un placard en dessous, de deux plaques de cuisson sous lesquelles se trouvait le mini frigo. Les placards au-dessus renfermaient les vivres non périssables et le micro-ondes était posé sur une petite desserte à roulette. Voilà tout ce qui composait son chez elle. Quand elle serait plus à l’aise financièrement, elle arrangerait tout ça un peu mieux mais pour l’instant elle s’en contentait.
Assise devant son bol de soupe, elle alluma la télé mais elle ne la regardait pas vraiment. Elle revoyait le jeune homme qui l’avait sauvé cet après-midi. Hirano était vraiment gentil, drôle et, elle devait le reconnaître, très beau.
Une fois fini son maigre repas, elle poussa sa table et installa le futon rangé dans l’armoire. Un tour à la salle de bain et sous la couette. Contrairement à ce qu’elle pensait, Kairi s’endormit en moins de cinq minutes.
Le lendemain, elle se rendit au magasin et raconta à sa patronne ce qui s’était produit la veille. Par crainte de représailles, Mme Hasuki, décida de rester au magasin pour la journée. Kairi continua de déballer les derniers colis. Malgré le travail, elle pensa souvent à Hirano.
Elle se demandait s’il chercherait à la revoir. Elle espérait bien que oui. En fin d’après-midi, Mme Hasuki descendit les escaliers.
« Kairi ! Kairi vous êtes là ? »
Kairi sortit du bureau où elle finissait de contrôler les bons de livraison.
« Oui, Madame. Qu’y a-t-il ? »
Mme Hasuki sourit.
« Je crois que votre sauveur est de retour »
Le cœur de Kairi battit plus vite dans sa poitrine. Ainsi, il était revenu. Le sourire aux lèvres, comme souvent, elle monta les marches à la rencontre d’Hirano. Il était là devant le comptoir. Il lui souriait.
« Bonjour ! Je suis venu savoir comment vous vous sentez aujourd'hui? Et peut-être, me permettez-vous de vous inviter à diner quand vous aurez fini votre travail »
Il semblait gêné de sa demande. Kairi, elle, en était ravi bien que c’était plutôt à elle de l’inviter étant donné ce qu’il avait fait pour elle.
« Merci de votre invitation mais se serait plutôt à moi de vous inviter que le contraire »
Elle appréciait vraiment son invitation. Cela ne faisait que confirmer sa gentillesse aux yeux de la jeune femme.
« Kairi »
La jeune femme se retourna vers son employeuse qui, entre temps, était remontée de la réserve.
« Oui ? »
« Vous avez bien travaillez aujourd’hui et étant donné ce qui c’est passé hier, vous pouvez prendre le reste de votre après-midi. Je finirais de ranger les derniers vêtements »
« Merci, Madame »
Kairi se retourna vers Hirano.
« Est-ce que ça vous tente d’aller manger une glace. Là, c’est moi qui offre ! »
Elle était aux anges. Hirano était revenu la voir et elle pourrait profiter du reste de l’après-midi en sa compagnie. Enfin, dans la mesure où il voudrait bien.