Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Agonie & herboristerie [Lyadril]

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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 45 vendredi 19 septembre 2025, 01:39:44

Lyadril entend Réo crier, sa voix rugir au-dessus du chaos :
-   Je t’ai dit de partir ! Qu’est ce qui te prend ?

La démone n’y répond pas. Pas un mot. Son esprit est trop concentré, tout entier tendu vers l’aura succubique qu’elle projette sur Virgil, ce filet invisible qui s’enroule autour de lui, qui l’entrave assez pour qu’il chancelle, vacille. Quand elle arrête d’un coup, comme on brise une corde tendue à l’excès, la douleur remonte brutalement le long de son bras transpercé par les griffes. Ses dents se serrent, son visage se ferme : elle ne veut rien laisser voir. Pas devant Virgil. Encore moins devant Réo.

Et soudain, tout bascule. L’épée du démon supérieur, retournée contre lui, jaillit dans sa propre chair. Réo, les yeux consumés par une rage presque irréelle, tient la garde. Virgil titube, lâche prise, et c’est l’ouverture. Lyadril, encore soulevée, rassemble ses dernières forces et abat son poing valide de toutes ses forces contre la tempe du démon. Un coup sec, libérateur. Son bras meurtri tremble, mais elle retombe libre, haletante.

Un instant de répit. Elle n’en profite pas. Déjà, elle court. La porte d’entrée de l’herboristerie claque, et d’une main fébrile, elle fixe à la hâte un mot griffonné :

«BOUTIQUE FERMÉE — MALADIE CONTAGIEUSE. CONSULTEZ LES MÉDECINS DE LA VILLE.»

Un leurre. Un écran. Elle sait qu’elle n’a que peu de temps avant que des curieux n’arrivent.

Elle revient aussitôt. Son regard tombe sur Réo, effondré, pâle, mais vivant. Et Virgil, inconscient, lourd, menaçant même dans sa chute. La colère monte. Réo lui a demandé de le soigner, de lui sauver la vie. Un goût amer lui serre la gorge — sauver un monstre, protéger un geôlier. Ses yeux brillent un instant d’une rancune farouche, mais elle obéit. Parce que Réo l’a demandé.

Sous sa forme démoniaque, ses ailes d'un violet profond se déploient, ses muscles se bandent malgré la douleur. Elle glisse un bras sous les épaules de Réo, le soulève tant bien que mal, le serre contre elle. Ses crocs se découvrent sous l’effort, mais elle parvient à le transporter jusqu’à la chambre qu’elle lui a prêtée. Elle le dépose doucement sur le lit, effleure ses cheveux d’un geste qui trahit son inquiétude, puis repart.

La deuxième charge est pire. Virgil, même inconscient, est massif. Sa peau sombre est dure comme la pierre, ses cornes raclent le cadre de la porte quand elle le traîne jusqu’à la salle de soins. Elle ne peut pas le hisser sur la table : trop grand, trop lourd. Alors elle abandonne sa forme démoniaque, reprenant ses traits elfiques, sa silhouette plus fine. Ses mains tremblent légèrement quand elle allume quatre chandelles vert sombre et trace un cercle de cendre de saule — mais en sourdine, déjà en alerte pour effacer toute trace après. Puis, dans son mortier elle prépare une décoction à base de racines et d’herbes broyées avec une rapidité rituelle : mandragore, silphium, miel noir.

Elle imbibe le linge et le presse contre le visage du démon supérieur ; les effluves le plongent dans une somnolence lourde. Puis, sans flamboiement ostentatoire, elle ouvre un passage ténu avec les Arcanes, une piqûre discrète de mémoire qui désassemble les images récentes — le combat, le visage de Réo — et les remplace par de vagues impressions de triomphe et de fatigue. Elle murmure, pose deux doigts sur son front, laisse circuler son sang, laisse la magie s’insinuer comme un baume froid.

Quand elle retire ses doigts, une lueur verte effleure Virgil ; il murmure, se redresse maladroitement, serre le vieux carnet truqué contre sa poitrine, se lève et s’éloigne. Il est confus, désorienté, et sort comme prévu.

Les traces du rituel disparaissent aussitôt : rien ne subsiste pour quiconque ne s’aperçoive de l’intervention.

Mais la magie a un prix. Une douleur violente et brûlante éclate dans sa paume gauche, exactement là où se redessine déjà, invisible aux yeux des profanes, la moitié de rune qu’elle partage avec Réo — une preuve indélébile de leur serment. Ses doigts se crispent un instant, mais elle serre les dents, ne laisse rien paraître. La brûlure s’éteint en quelques secondes, ne laissant qu’une marque imperceptible pour les non-initiés.

Lyadril n’a pas le luxe de savourer ce succès. Elle ferme les portes, verrouille l’herboristerie, rassemble d’une main tout le nécessaire médical, et file jusqu’à la chambre où repose Réo. Chaque pas accentue la douleur de son bras encore sanglant, mais elle s’en moque. Son cœur bat trop fort. Est-ce le lien du sang ? Est-ce autre chose ? La question la ronge, sans réponse.

Lorsque la propriétaire de la maison entre, l’odeur du sang la saisit. Elle se penche sur le bras de Réo et son visage se durcit. Les veines autour de la plaie sont gonflées, presque noires. Elle reconnaît l’empreinte : un poison rare, mortel — le venin d’anémone des abysses. Le même que celui qu’elle avait déjà combattu jadis, semblable au poison de scorpion, mais plus insidieux.

Sans attendre, l'herboriste broie racines et feuilles, prépare une pâte qu’elle applique sur la plaie, la recouvre d’un linge imbibé d’alcool et de sel pour aspirer le venin. Ses mains tremblent mais ne s’arrêtent pas.

Chaque geste est rapide, précis, rythmé par l’urgence.

Quand la jeune femme relève enfin les yeux, Réo dort d’un sommeil lourd, son souffle un peu plus régulier. Elle, épuisée, n’a pas pris la peine de refermer sa propre plaie, son bras encore suintant de sang et marqué des griffes de Virgil. Elle s’assoit au bord du lit, pose sa tête sur le drap, près de lui. Ses yeux se ferment malgré elle.

La chambre se fige dans un calme fragile, la lueur du jour mourant lentement, peignant leurs silhouettes. Entre eux, une question suspendue, un avenir incertain.

Et le silence, enfin.
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 46 vendredi 19 septembre 2025, 22:38:47

La lumière du soleil traversant les fenêtres me réveille de ma torpeur, les yeux piquants je place comme je peux ma main pour arrêter d’être ébloui le temps que je reprenne mes esprits. Je me souviens alors du combat contre Virgil, j’ai failli y passer encore pour la seconde fois en trois jours, je me redresse pour m’assoir lorsque je sens une main là où je pose la mienne. Je vois alors Lyadril inconsciente, je me souviens alors lui avoir demandé de soigner notre ennemi, puis elle m’a soigné moi…mais je vois les draps en sang et les marques de griffes dans sa chair n’ont pas été soignés, et ne voyant aucun matériel, je réalise tardivement qu’elle a soigné tout le monde sauf elle.

Je me lève soudainement du lit, tentant de rassembler mes idées, je ne suis pas sur qu’elle ai du désinfectant qu’on trouve en pharmacie ici, pourtant elle doit être soignée…je prends son pouls, elle ne semble pas en danger immédiat, je la soulève et la ramène dans sa boutique, n'osant pas entrer dans l'intimité de sa chambre, profitant des lieux j’ai le temps de fouiller les carnets dans sa boutique pour trouver une indication sur comment la soigner. A cet instant je n’ai pas de pensée parasite, concentré sur une seul tâche, je trouve quelques carnets, certains écrits en elfique, d’autre en démonique.

Les notes en démoniques sont pour les poisons, une fois ce constat fait, je me concentre sur tous les écrits en elfique. Lisant des pages en vitesse pour trouver un remède, je ne suis pas capable de tout comprendre au langage technique. Je me base alors sur l’essentiel, pour désinfecter il faut de la lavande, du thym, et de la camomille pour la cicatrisation.

Fouillant mes souvenirs sur les gestes qu’elle fait quand elle prépare un onguent, je chope un mortier et broies les plantes comme je peux, ajoutant du miel pour que ça tienne sur ses plaies. Espérant que ça n’aggrave rien, j’applique la pate sur ses plaies, de façon maladroite, je dois récupérer un trop plein sur une des plaies pour réussir à toutes les couvrir, puis arrachant une de mes manches, je recouvre le tout en faisant un nœud, avant de la porter dans mes bras. Je réalise alors combien elle est légère, et la dépose sur un lit propre, caressant ses cheveux et son front.

-   Repose-toi, je ne vais pas rester les bras croisés en attendant.

Prenant les draps sales, je fouille un moment pour trouver la machine à laver rangée dans le sous-sol, à peine le temps de le dire, les draps sont chargés dedans et le programme lancé. En attendant, la situation m’a permis de réaliser que si elle est blessée je ne suis pas en mesure d’être efficace pour la soigner, et l’alliance finirait aussi vite qu’elle a commencée. Alors l’urgence passée, et restant à son chevet, je me penche sur ses carnets de note pour me perfectionner aux soins, ça sera toujours utile de toute manière.

Cela étant, si l’apprentissage de l’elfique avait été surprenamment simple, les subtilités et les mots technique liés à l’herboristerie et à la curation sont une autre paire de manche, retenir le nom de chaque plante, leur aspect et leur capacité curative dans le détail me semble être un labyrinthe ou une œuvre de Tolkien, obligé de relire plusieurs pages précédentes pour comprendre ce que racontes les pages suivantes, et dès que je pense avoir compris, je m’y perds à nouveau. Je finis par avoir mal à la tête…

Les heures passent et elle ne se réveille toujours pas, ses blessures ne semblent pas infectées, c’est déjà ça, je la laisse continuer à se reposer. J’ai déjà étendu les draps lors de ma pause de lecture, et ai commencé à préparer le repas, un risotto de betteraves en entrée, un bobun avec un bouillon à bases d’herbes aromatiques, et en entrée un cheesecake de matcha qui repose dans le frigo.

Retournant m’assoir près d’elle, mon inquiétude grandit…je me souviens alors la charge furieuse que j’ai lancé lors de notre combat alors qu’elle était en danger…sans vraiment faire attention à ce que je fais, je prends sa main dans la mienne, posant mon front dessus je reste à ses côtés, attendant un signe d’amélioration…elle semble apaisée, sans son masque habituel je réalise que je la vois pour la première fois naturelle, sans faux semblant, sans gêne, sans colère, juste…sereine, mon cœur accélère un peu, alors que je dépose un baiser sur sa main, hésitant, mais ne pouvant me retenir…

-   Ne me laisse pas Lya’ je t’en prie…

La nuit commence à tomber, et je ne lache que pour allumer la bougie à coté…mais alors que je comptais prendre une allumette, je veux l’allumer via les arcanes, me souvenant la leçon de se matin qu’elle m’a donné. Seulement je ne souhaite pas reproduire mes exploits qui risqueraient de mettre le feu à sa boutique. Alors posant ma main au dessus de la mèche, à cinq centimètres comme elle m’a appris, je fixe mon objectif…ressens l’énergie de la bougie, ce qu’elle me dit, et dans un souffle naturel

-   Nai gilthoniel (que la lumière brille)

Et sans effort supplémentaire, la flamme apparait, là où j’avais échoué ce matin en utilisant l’elfique…c’est au même moment que je sens ma main dans la tienne être serrée. Tournant la tête, je la vois commencer à ouvrir les yeux, un sourire incontrôlé dessinant mon visage, je fais au mieux pour le dissimuler. Mais au fond je suis rassuré de la voir éveillé, et plus encore…

-   Tout vas bien, tu es en sécurité…prends le temps qu’il faut.

Réflexe ou acte manquée, je dépose mes lèvres sur son front.
« Modifié: vendredi 19 septembre 2025, 22:53:48 par Réo »
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 47 samedi 20 septembre 2025, 00:24:46

Un frisson la traverse dans son sommeil, imperceptible, quand la main de Réo effleure ses cheveux. Son corps fatigué réagit malgré elle, comme si une part enfouie cherchait ce réconfort qu’elle s’interdit d’ordinaire. Les ténèbres de son inconscience la retiennent encore, mais sa conscience vacille au bord d’un rêve.

Puis viennent des mots, un murmure comme une prière, si proches qu’ils semblent résonner dans son propre esprit :

-   Ne me laisse pas Lya’ je t’en prie…

Lyadril croit d’abord rêver. Mais ce timbre… ce souffle brisé… cela sonne trop vrai. Et dans cette zone trouble entre veille et sommeil, elle sent une chaleur sur le dos de sa main, comme si un baiser s’y était déposé. Son cœur se serre. Un songe ? Une illusion née de la fatigue ? Elle n’ose y croire. Pourtant, ses doigts bougent d’eux-mêmes, pressant faiblement la main qui tient la sienne.

Sa respiration s’accélère alors qu’elle lutte pour remonter à la surface. Ses paupières papillonnent, puis s’ouvrent enfin.

La lumière de la chandelle la pique un instant, l'herboriste écarquille les yeux, interdite. Ce n’est pas la chambre d’ami où elle avait laissé Réo… mais sa propre boutique. Un bref vertige la prend, et elle doit inspirer profondément pour chasser la confusion. Son regard tombe alors sur lui, assis tout près, un sourire qu’il tente maladroitement de contenir au coin des lèvres.

L'elfe baisse instinctivement les yeux vers son bras blessé. Ses plaies ont été pansées. Et le tissu qui les recouvre… elle reconnaît la matière et la couleur. Ce n’est pas un linge de sa réserve, mais une manche arrachée à la chemise de Réo. Ses joues s’embrasent aussitôt, sans masque, sans contrôle.

"Réo…"

Sa voix est basse, rauque, encore marquée par l’épuisement. Elle ne lâche pas sa main pourtant ; au contraire, ses doigts s’y accrochent avec une douceur fragile. Lentement, elle s’assoit, chancelante. Sa main libre, tremblante, se pose contre son torse, juste au niveau de son cœur, comme pour s’assurer qu’il bat bien, qu’il est là, vivant.

Ses lèvres s’entrouvrent, et en démonique, le mot s’échappe, chargé d’une sincérité brute, presque douloureuse :

"Ash’kareth." (Merci.)

Le monde tangue un peu autour d’elle, ses tempes bourdonnent à cause du sang qu’elle a perdu, mais son regard ne quitte pas celui de Réo. Lorsqu’il dépose un baiser léger sur son front, elle ferme les yeux, submergée. Un soupir lui échappe, mélange de soulagement et de trouble.

Et, portée par une impulsion qu’elle ne maîtrise pas, elle relève le visage et lui vole un baiser. Rapide, presque maladroit, mais brûlant d’authenticité. Aussitôt, elle recule vivement la tête, les yeux agrandis, comme pour s’excuser de cet élan qu’elle n’aurait pas dû avoir.

Pourtant… elle ne retire pas sa main posée contre son torse. Pas plus qu’elle ne desserre celle qui tient encore la sienne. Son souffle s’accroche à ses lèvres, comme si le baiser volé résonnait encore entre eux. Son corps tremble légèrement, non pas de faiblesse cette fois, mais d’une émotion plus vive, plus déroutante. Elle ne comprend pas comment elle a pu céder si vite, elle qui s’est toujours enfermée derrière des masques de froideur et de contrôle.

Qu’ai-je fait ? La question la martèle, implacable. Son masque de pierre, si soigneusement maintenu depuis des années, s’est fissuré en un instant, balayé par la peur de le perdre et par ce besoin irrépressible d’être sûre qu’il était encore là, auprès d’elle.

Ses mains refusent d’obéir. L’une serre encore la sienne avec une douceur presque fragile, l’autre reste posée sur son torse, sentant battre ce cœur qui la trouble plus qu’elle ne l’admet. Son visage s’embrase, ses joues en feu. Ce n’est pas de la honte… pas vraiment. C’est un vertige qu’elle n’avait plus ressenti depuis longtemps, une faille béante dans les murailles qu’elle croyait infranchissables.

Et soudain, comme si elle reprenait conscience d’elle-même, elle retire vivement ses mains, presque brusquement, comme si le contact l’avait brûlée. Elle détourne le regard, incapable de soutenir ses yeux, son souffle court.

"Je… je suis désolée…" balbutie-t-elle, la voix plus fragile qu’elle ne l’aurait voulu, étranglée par la gêne.

Ses doigts se crispent sur ses genoux. Elle n’a plus rien de la soigneuse froide et sûre d’elle, seulement une femme qui s’est laissée dépasser par son propre cœur.

Et, comme si ses barrières se brisaient encore un peu plus, les mots lui échappent dans la langue de son peuple, glissés dans un souffle à peine audible :

"Im aphado aníron… i-baw nîn síla…" (J’ai eu peur pour toi… mon cœur tremblait…)

La jeune femme se mord aussitôt la lèvre, consciente de ce qu’elle vient d’avouer. Le rouge de ses joues s’intensifie, et elle baisse la tête, incapable de reprendre son masque.
« Modifié: samedi 20 septembre 2025, 05:36:45 par Lyadril Ilfirin »
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 48 samedi 20 septembre 2025, 13:33:14

"Réo…"

Surprise et soulagement me prennent au corps à l’entente de mon nom lorsqu’elle ouvre les yeux. Elle est vivante.  Se redresse trop vite à mon goût après l’avoir veillé tout l’après-midi. Je crains qu’elle ne s’effondre à nouveau…mais je perds mes mots et le fil de mes pensées quand je sens sa main sur mon torse. Une douce chaleur dans ma poitrine me prend n’était pas aidé par la prise de nos mains qui se referment l’une sur l’autre.

Ses cheveux en bataille tombant devant son regard, et la pluie d’expression qu’elle laisse passer sans le moindre filtre lors de sa phase d’éveil. Cette cassure de l’image parfaite qu’elle s’efforce à construire lui donne, toute attente, ce petit côté charmant. Préférant le naturel aux faux-semblants, je suis d’autant plus touché par cette femme au caractère si bien trempé, qui au fond mériterait d’être punie pour ne pas avoir obéi, ce n’est pas tant l’orgueil que ma peur de la perdre sous mes yeux qui me guide à ce genre de pensée…Ma main libre vient alors soutenir la sienne contre mon torse, caressant sa peau du bout des doigts, lui montrant que je vais bien, ayant également besoin de ce contact pour m’assurer que c’est la réalité, et qu’elle est devant moi.
Elle ouvre alors les lèvres et mon souffle se coupe, le temps s’arrête pendu aux mots qu’elle va prononcer…

"Ash’kareth." (Merci.)

C’est un mot simple, qu’on entend tous les jours pour peu qu’on s’en donne les moyens, pourtant, de sa bouche, avec sa voix, son intonation transmet à mes yeux la plus sincère des reconnaissances et me fait rosir les joues alors que je soutiens son regard pour ne rien laisse paraitre de ma pertur…..

Je perds mes mots et mon esprit se vide alors que je sens un contact doux mais emplie de sincérité sur mes lèvres, il me faut un instant avant de réaliser qu’elle vient de me voler un baiser spontanément, je ne sais ni quoi dire, ni quoi faire, mon esprit trop occupé à gérer l’information et à chercher à comprendre ce que je ressens… elle semble aussi perturbé que moi, mais par réflexe je serre ma prise sur ses mains comme pour l’empêcher de s’échapper, parce qu’au fond je ne veux pas perdre ses mains, sa peau, sa chaleur.
Un ange passe entre nous, comme le temps en suspension, mon souffle a accéléré sans que je ne m’en rende compte, mon regard fixé sur les lèvres de l’elfe, la salive des miennes encore présente…je dois y répondre ? qu’est ce que je ressens pour elle ? que représente-t-elle ? une alliée ? un atout ? ou quelque chose de plus profond, plus intime, me perdant dans des sensations qui me sont inconnues et m’effraient…

-   Je…

J’allais commencer à parler lorsqu’elle se retire soudainement comme si je lui faisais peur, que je lui avais fait du mal, son regard me fuyant, me laissant pantois avec mes interrogations…le contact me manque déjà, et je sens mon cœur se serrant, je crois…

"Je… je suis désolée…"

Sa voix se brise, comme les vagues des tempêtes s’écrasent sur les rochers, je comprends qu’elle est tiraillée entre la gène et une envie de reprendre le contrôle mais sans y parvenir cette fois. C’est une nouvelle Lyadril que je vois, ou peut être la véritable Lyardil, qui aurait abaissé toutes ses défenses et je ressens l’envie de la prendre à nouveau dans mes bras, mais avec une aspiration différente de la première fois…ses derniers mots que j’entends à peine je ne comprends que la moitié…

"Im aphado aníron…"(J’ai eu peur pour toi…)

C’en est trop, avec une douceur qui me surprend moi-même, je m’assois sur le lit, à coté d’elle, pour l’enserrer dans mes bras délicatement, lui faisant comprendre qu’elle peut partir à tout instant, mais suffisamment fermement pour qu’elle sache que j’espère qu’elle n’en fera rien…Perdu. Désorienté. Ce genre d’attention, de sentiment ne me ressemble pas. Mon quotidien en dehors du bar ? Me servir des autres, enchainer les femmes…ne plus les revoir, ne pas m’attacher. Depuis que j’ai passé les portes de cet endroit, mes réflexes ont volé en éclat. Est-ce un effet secondaire du pacte de sang ? Mes ressentis sont ils les miens ou les siens ? Est-ce réel ? Autant de question se bousculent, et pourtant je ne la lâche pas. Je ne réalise que maintenant qu’elle est tendue, mal à l’aise, alors je n’insiste pas et relâche mon étreinte.

Gêné à l’idée d’être jugé par cette étalage de tendresse je me relève. Me souvenant qu’un repas est prêt, je trouve l’excuse providentielle pour m’absenter et reprendre mes esprits.

-   Je…j’ai préparé le repas pendant que tu dormais, ne bouge pas on va dîner ici. Ma voix est plus tremblante que je ne le voulais. Reprenant la parole avant de quitter la pièce. Et obéis cette fois.

Le ton est alors plus sec mais également remplis de tendresse, à croire qu’elle a déteint sur moi pour l’autorité. Encore une raison d’imaginer que mes sentiments ne sont plus sous mon contrôle total….

-   Ú-bedin leitha. (je ne veux pas te perdre) sors dans un souffle, à peine suffisamment fort pour qu’elle l’entende.

Mes pensées se bousculent. Mes pas sont lents. Je retarde volontairement le moment de revenir, pour me calmer. La cuisine semble si proche en cet instant…dès que j’arrive je prends le risotto de betteraves que je dépose sur un plateau. J’y ajoutes deux verres avec une carafe d’eau, pas d’alcool pour les blessés. Contrôlant ma respiration, je passe la porte de la chambre de soin…
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 49 samedi 20 septembre 2025, 16:06:28

Le contact de sa main sur la sienne, déjà posée sur son torse, fait frissonner Lyadril. Une sensation qu’elle n’a plus ressentie depuis longtemps. Chaque effleurement, chaque caresse du bout des doigts, lui brûle doucement la peau, la surprend… et pourtant, elle n’a pas envie de se retirer.

La surprise devient presque vertigineuse pour l’hybride lorsqu’elle le voit s’asseoir sciemment sur le lit, à côté d’elle, pour l’enserrer délicatement dans ses bras. L’espace d’un instant, la fille de l’Enfer se surprend à ai… apprécier ce contact, à espérer qu’il se prolonge encore. Mais déjà, sa voix intérieure démoniaque l’invective : "Eh ! oh ! L’herboriste ! Je te rappelle que tu as déjà perdu un être cher ! Et lui, c’est l’ex-commandant de ton père ! Tu oserais lui faire cet affront ? Tu ne peux pas te laisser aller ainsi !"

Elle ne se pensait pas si tendue pour que Réo finisse par la relâcher. Alors pourquoi ce pincement quand ses bras se défont ? Son cœur s’emballe, ses doigts tremblent, et une douce chaleur envahit ses joues.

Combien de temps a-t-elle dormi pour que son blessé ait eu le temps de préparer un repas ? N’a-t-il pas passé tout le reste de ce temps à veiller sur elle, après l’avoir soignée ?

Et obéis cette fois. dit-il en quittant la salle de soins physiques.

"Je…"

Comment lui dire qu’elle aurait été plus à l’aise de manger chez elle, en sa compagnie ? Ne pas bouger… Elle qui déteste ça. Elle tente de se lever du lit de repos, mais son corps refuse : la tête lui tourne encore, ses jambes ne la portent pas. Pas d’autre choix que de lui obéir. Et puis… pour une fois, aucun des deux n’est en danger.

-   Ú-bedin...

Que ne veut-il pas ? Lyadril cherche. Pas qu’elle bouge ? Ça, elle l’avait compris. Pas qu’elle lui fasse du mal ? Non, c’est certain : après tout, il voulait qu’elle fuie. Qu’ils soient dérangés pendant le repas ? Elle non plus ne le voudrait pas. Être un poids pour lui ? Pourtant, elle doit continuer à lui enseigner les Arcanes. La… non, ce ne peut pas être ça. Alors quoi ? La perdre ? Impossible… Et pourtant. Ils ont lié leur sang contre le Général des Légions Infernales, Az’Kharel, son propre père. Voilà, c’est cela. C’est le pacte qui parle pour eux. En tout casa, l'elfe s'en persuade. Peut-être à tort.

L’herboriste refuse d’être prise pour faible. Ses mains tremblantes remettent en place sa longue chevelure. Elle essaie encore de se lever, mais ses jambes se dérobent. Non… pas maintenant. Elle inspire profondément et se résigne.

Son regard tombe sur sa paume gauche. La brûlure a disparu, entièrement. Mais l’a-t-il vue, en la soignant ?

La soigneuse soulève ensuite son avant-bras bandé. Elle effleure le tissu, hume les effluves. Camomille. Lavande. Thym. Le démon ne s’est pas trompé. Une pointe de fierté traverse son cœur. Est-ce le lien de sang qui lui permet de le comprendre ainsi, ou bien Réo qui a appris plus vite qu’elle ne l’imaginait ? Mais cette chemise… Il n’a pas hésité à la sacrifier, à l’arracher pour panser ses blessures plutôt que chercher des linges propres. A-t-elle saigné à ce point ?

Elle ferme un instant les yeux, puis s’agrippe au rebord du lit, décidée. Ses jambes flageolent mais elle se force à se redresser. Un souffle s’échappe de ses lèvres tandis qu’elle trouve un équilibre précaire, se tenant tant bien que mal contre le bois du lit. Sa fierté refuse de la laisser clouée sur ce matelas.

C’est ainsi que, quelques instants plus tard, lorsque Réo revient avec le plateau du repas entre les mains, il découvre Lyadril debout, pâle, vacillante, mais dressée face à lui. Ses doigts crispés sur le bois témoignent de l’effort, mais dans ses yeux, il n’y a que détermination.
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 50 samedi 20 septembre 2025, 17:26:41

Debout ! Elle est debout ? Mon cœur est partagé entre admiration et exaspération, je la vois faire preuve d’une détermination à toute épreuve. Mes habitudes se rappellent à moi malgré tout, qui suis du genre à punir quand on me désobéit. Si au départ c’est par pur amusement de ma part, dans cette situation je ressens un vrai besoin de lui inculquer la leçon de prendre soin d’elle. Ses jambes chancelantes attirent mon regard. Le plateau se retrouve alors posé rapidement pour la retenir et la forcer à se rassoir. Mes yeux percent son âme pour qu’elle ressente mon inquiétude et ma colère.

Elle passe son temps à soigner tout le monde, mais oublies la seule qui devrait compter avant tout. Son menton entre mes doigts. Mon regard ne quittant pas le sien. Mon visage approchant ses lèvres. Ma voix calme et déterminée tombe, tel un couperet.

-   Désobéi-moi encore pendant ta convalescence, et je t’attache à ce lit.

Sans un mot de plus je vais chercher le plateau qui se trouve cette fois sur la table de soin à côté de son lit. Je déplace ladite table face à nous pour commencer à dîner. Mes idées ne sont toujours pas totalement calmes. Mon cœur bat la chamade entre deux cuillères. L’autorité dont j’ai fait preuve envers elle a réveillé la version de ma personnalité que je connais d’habitude me rassurant quelques peu. Je craignais que ça ait disparu avec ce pacte.
Un ange passe entre nous, je brise le silence en raclant ma gorge…

-   Pour les soins, j’espère m’en être bien sorti, j’ai cherché en urgence dans tes carnets de note.

Je lui explique alors dans le détail ce que j’ai fait pendant son repos, je remarque pendant notre repas qu’elle semble un peu plus ouverte qu’avant ce qui ne manque pas de me dessiner un sourire. Elle semble en plus apprécié le repas et le dévore avec énergie, ce qui ne manque pas de flatter mon égo.

Cela étant, le baiser échangé continue de me travailler.

-   Je vais chercher la suite, attends-moi là.

Me mettant à prendre sa main par réflexe, mes doigts se mêlant aux siens, ils sont séparés au moment de me lever. Quittant la pièce, marchant dans le couloir. Une question. Dois-je lui parler de ce baiser. Cette question la mettrait-elle mal à l’aise ? Jetterait-elle un froid entre nous ? ou bien nous pousserait-elle à nous poser des questions sur nos ressentis. Au final ce pacte à part renforcer notre affinité magique et nous assurer de la fidélité de l’autre…je ne le connais pas vraiment. Mon instinct me dit que c’est plus complexe. Comment aurais-je pu apprendre l’elfique si vite autrement ? Si certaines connaissances sont transmises, les sentiments peuvent-ils être altérés ? Ces incertitudes finissent par me donner mal à la tête, mais je décide d’entamer le sujet en mangeant, tant qu’il y a une accalmie et pour le bien de notre alliance.

Je nous apporte les bobuns accompagnés de baguettes dans la salle, cette fois elle n’a pas bougé, en tout cas je n’ai rien remarqué.
Légèrement fébrile, j’attends un moment. Prends un verre d’eau cul-sec. Je me lance…

-   Au sujet du…enfin j’aimerai revenir sur le baiser de tout à l’heure. Que signifies-t-il pour toi ?

C’est ce qu’on appelle mettre les pieds dans le plat. Il fallait cependant crever l’abcès pour mettre les choses à plat.

-   Depuis notre rencontre, il s’est passé beaucoup de choses, et un lien s’est créer très rapidement. Un lien fort de mon coté que je ne comprends pas vraiment pour être honnête.

Ma voix est aussi assurée que possible, laissant deviner un léger tremblement, à la fois de gêne et d’appréhension de sa réponse. Peut-être que la magie explique ce que je ressens, mais en parler sous cet angle ne serait pas très avisé. Je suis donc pendu à sa réponse et ses sentiments…
« Modifié: samedi 20 septembre 2025, 17:48:48 par Réo »
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 51 samedi 20 septembre 2025, 22:15:17

Lyadril sent ses jambes lâcher au moment même où Réo rentre dans la salle de soins physiques. Le plateau à la main, il a juste le temps de le poser avant de la rattraper et de la forcer à s’asseoir. Ses doigts fermes sur ses épaules la maintiennent, et malgré son trouble, elle ne peut s’empêcher de plonger ses yeux d’émeraude dans le regard améthyste.

Une étrange sensation l’envahit : ni chaleur ni froid, mais un brouillard enveloppant, qui étreint son âme et la laisse désorientée. Réo… est-il en colère ? Pourquoi ? Parce qu’il s’inquiète pour elle ? Est-ce ce qu’elle croit ? Ce qu’elle espère ? Ou seulement son regard qui cherche à lui imposer le silence ? Qui aimerait voir un démon sous forme humaine montrer de la colère ?

Et pourtant, quand le jeune homme prend son menton entre ses doigts et rapproche son visage du sien, c’est une autre tempête qui naît en elle. Se comporte-t-il ainsi avec toutes les femmes qu’il croise ? Ou bien est-elle… différente ?

-   Désobéi-moi encore pendant ta convalescence, et je t’attache à ce lit.

Un frisson la traverse. Si elle venait à passer en forme démoniaque alors qu’elle est attachée, ses ongles effilés la libéreraient facilement. L’elfe frémit rien qu’à cette idée, son côté démoniaque esquisse un sourire invisible. Pourtant, son regard reste accroché au sien, même quand il se détourne pour reprendre le plateau. Elle détourne les yeux à son tour lorsqu’il s’assoit à côté d’elle. Trop proches… beaucoup trop proches. Son cœur bat comme s’il voulait s’échapper de sa poitrine.

-   Pour les soins, j’espère m’en être bien sorti, j’ai cherché en urgence dans tes carnets de note.

"Réo… tu t’es vraiment bien débrouillé. Merci. Mais ta chemise ?" souffle-t-elle d’une voix plus douce, plus reconnaissante qu’elle n’aurait voulu.

Le repas a le goût d’un réconfort inattendu. Velours et piment, sucré et salé s’alternent sur sa langue. Mais elle reste attentive à chaque geste de son interlocuteur.

-   Je vais chercher la suite, attends-moi là.

Ses doigts effleurent les siens, s’y mêlent un court instant. Instinctivement, Lyadril serre un peu sa main. Pas longtemps. Mais assez pour que ses joues s’empourprent. Lorsqu’il quitte la pièce, son absence lui laisse un silence lourd, rempli de questions.

Son esprit vagabonde. Ce baiser qu’elle a osé lui voler… sa main posée sur son torse… leurs doigts entrelacés. Que ressent-elle exactement ? Ce n’est pas comme avec le japonais qu’elle avait autrefois sauvé, auquel elle s’était attachée trop vite, trop fort. Non, cette fois c’est autre chose. Plus profond. Plus brûlant. Mais incertain.

Lorsqu’il revient, avec des baguettes, elle cligne des yeux de surprise. Cela faisait longtemps qu’elle n’en avait pas utilisé. Ses doigts pourtant se souviennent, et le geste redevient naturel.

-   Au sujet du…

L'elfe se fige. Ses mains tremblent imperceptiblement. Il allait parler du baiser. C’était inévitable. Elle termine la bouchée en cours, se tourne légèrement, incapable de le regarder en face.

"Je… je ne sais pas si c’est notre pacte qui m’a fait agir. Ou si…"
Elle inspire profondément.

"… Ou si c’est de mon propre chef."
Ses joues s’embrasent.

"T’ai-je… offensé ?"
demande-t-elle d’une voix tremblante, inquiète qu’il confirme sa crainte.

Comment savoir si ce baiser venait vraiment d’elle, pur, sans barrière, sans pacte ?

Il parle alors de ce lien, créé vite, trop vite, et si fort qu’il ne le comprend pas.

"Le lien qui s’est rapidement créé… n’est-ce pas à cause de notre pacte ?"
Elle baisse la voix.

"Je… J’ai vraiment eu peur de te perdre. Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est la première fois pour moi que ce genre de lien est aussi fort."

En se réajustant, son épaule frôle la sienne. Elle détourne vite les yeux, puis cherche un moyen d’apaiser la tension.

"Je te propose une nouvelle leçon arcanique. Sur l’eau, si tu te sens d’attaque. Pour cela… pourrais-tu me rejoindre dans la salle de bain-spa ? S’il te plaît."

Ses mots tombent comme une échappatoire, une invitation à détourner l’attention de ses propres émotions. Elle termine son repas, se lève avec prudence, et débarrasse. Avant de quitter la pièce, elle lui adresse un sourire simple, mais sincère.

Dans l’herboristerie, le silence retombe. L'hybride inspire profondément, puis quitte les lieux pour regagner sa demeure. Son cœur bat encore trop vite, comme une aile prisonnière. Elle serre les dents, tente de calmer son souffle. Ses pas la guident jusqu’à sa chambre, où elle se précipite presque.

La propriétaire des lieux retire ses vêtements du jour pour enfiler une longue nuisette blanche à fines bretelles, fluide, apaisante, avant d’attraper dans son armoire une courte nuisette rouge, qu’elle garde à la main. Ses pieds la portent jusqu’à la salle de bain, vaste pièce où le spa l’attend.

Là, elle prend soin de tamiser la lumière, transformant l’ambiance en cocon protecteur. Dans l’eau, elle verse quelques gouttes d’huile de macadamia et d’huile essentielle d’ylang-ylang, dont les effluves suaves embaument déjà la pièce. Enfin, elle allume un bâton d’encens au santal, dont la fumée s’élève en volutes lentes et rassurantes.

Le sanctuaire est prêt. Déjà dans l'eau, elle ferme les yeux un instant, les lèvres entrouvertes. Bientôt, il la rejoindra.
« Modifié: samedi 20 septembre 2025, 23:13:36 par Lyadril Ilfirin »
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 52 dimanche 21 septembre 2025, 01:00:21

"Je… je ne sais pas si c’est notre pacte qui m’a fait agir. Ou si…… Ou si c’est de mon propre chef"

J’inspire un bon coup, nerveux. Ais-je une jour été nerveux à cause d’un simple baiser ? Je n’en suis pas sûr. Ironique sachant les extrêmes auxquels j’ai pu m’adonner. Adolescent, c’est le descriptif le plus à propos qui me vient en tête, tant pour elle que pour moi, nous tâtonnons, sommes perdus…seulement si je suis honnête avec moi-même, je ressens un enivrement dès que mon regard croise le sien…que nos peaux se touchent, se frôle maladroitement. Comme un courant électrique passant entre nous au moindre effleurement.

Au fond, je suis rassuré. Elle se pose les même questions. Doute. S’interroge. Mais veux découvrir le fin mot de ces sentiments…tiens…depuis…quand appelles-je ce que je ressens comme des sentiments ?
La question qui suit me désarçonne…

"T’ai-je… offensé ?"

Offensé ? Un mot réfléchis, peser, sa voix laissant transparaitre sa crainte que cette impulsion n’était qu’à sens unique.

-   Offensé ? En aucune façon je n’ai ressenti de l’offense envers toi ou tes actes. De la tendresse, voir de la considération au minimum…mais ce baiser…j’ignore ce qu’il représente réellement…si ce n’est le regret qui m’a gagné lorsqu’il a pris fin.

Ma voix est douce, presque séductrice. Dans le même temps et d’un naturel sincère, ma main vient déposer des caresses douces dans son dos, m’envoyant une décharge dans le corps….Envie…Désir…mon cœur bat à tout rompre et je mets fin à ce contact qui me provoque trop d’effet.

"Le lien qui s’est rapidement créé… n’est-ce pas à cause de notre pacte ?"

Le silence règne, n’ayant pas de réponse à donner. Cette magie inconnue pourrait en effet expliquer la situation…seulement…en y repensant, j’ai ressenti une attirance en écoutant son histoire. Découvrant que nous avons un passé commun avec un même individu. Compréhension ? Même expérience ? Cela pourrait aussi justifier nos rapports particuliers.

On dit que l’amour peut mener à la haine, mais je me demande à cet instant…la haine peut-elle mener à l’amour ?

"Je… J’ai vraiment eu peur de te perdre. Pourquoi ? Je ne sais pas. C’est la première fois pour moi que ce genre de lien est aussi fort."

Machinalement ma main rejoint la sienne. Ma tête se posant contre la sienne. Loin des concepts qui me définissent ; domination, perversion, subordination. Cet instant est remplie d’une tendresse sans nom. Elle a eu peur de me perdre ? J’ai ressenti la même chose…je revois Virgil avancer vers elle que je voulais protéger. Mon cœur se serre.

-   Je ne t’ai pas demandé de fuir parce que tu ne sais pas te défendre…je voulais te protéger… pas seulement notre pacte…toi, Lyadril.

Mes yeux viennent à la rencontre des tiens, mais la magie se brise légèrement. Ce qui n’est pas plus mal pour reprendre nos esprits. Envoutant, addictif, tant de mots et de pièges facile dans lesquels tomber si on n’y prends pas garde.

"Je te propose une nouvelle leçon arcanique. Sur l’eau, si tu te sens d’attaque. Pour cela… pourrais-tu me rejoindre dans la salle de bain-spa ? S’il te plaît."

J’acquiesce, finissant notre repas, elle termine un peu plus vite et se dépêché de sortir. C’est un souffle résonnant dans la pièce, son origine venant de mes tripes réalisant le moment unique que nous avons partagé et que j’y serai bien resté encore.

Clac clac, le bruit de mes mains claquant mes joues pour reprendre contenance et ma concentration. Je prends la peine de débarrasser puis de tout nettoyer dans la cuisine. Rangeant chaque élément à sa place tel qu’elle le ferait. Je suis hébergé, il n’est pas question que mette le désordre chez mon hôtesse, c’est un de mes principes de d’excellence.

Je vais alors dans la chambre, restant en sous vêtement au cas où, n’étant pas certains qu’elle ai l’intention que l’on prenne un bain ensemble pendant notre leçon. J’enroule cependant une serviette et des chaussons. Profitant du miroir pour me recoiffer, voulant me mettre à mon avantage. La porte claque doucement, mes pas résonnent dans la maison, mon cœur accélère à l’idée de te revoir.

-   C’est idiot, je l’ai vu il y a dix minutes…

Je reste interdit devant la porte, hésitant à ouvrir. Le bruit de la poignée qui s’abaisse lui fait comprendre que j’arrive. La pièce pleine de lumière éclatante est à présent dans une ambiance tamisée. Intime. Mon regard scrutant la pièce, je la voit, dos nue, de fines bretelles à peine visible par la fine lueur indirecte des bougies. Je, n’ose pas avancer de suite. L’ambiance générale m’interpelle intimement, éveille mon instinct. Cette instant, cette leçon, sera la continuité du moment singulier du dîner. Idiot suis-je de penser cela d’une leçon.

Un quart de tour sur la gauche et un premier pas, suivi d’un second, ainsi de suite. Mon pied se soulève, entrant en contact avec l’eau, l’odeur des herbes et de l’encens me chatouille les narines et m’apaises et ma serviette tombe au sol sans un bruit. Le silence est brisé par les clapotis de l’eau causé par la lenteur de mes pas, passants à coté d’elle, je finis par m’assoir lui faisant face…mais…
Cette tenue…a-t-elle conscience que…elle a vraiment mis une nuisette blanche pour aller dans l’eau ? C’est de la provocation à ce point, ce n’est pas possible autrement…mes yeux se perdent sur son corps, l’eau arrivant juste au niveau de sa poitrine…je vois son corps, en transparence, la tenue se moulant par-dessus…

Je déglutis, ne dit rien pour ne pas la mettre mal à l’aise et essai de passer outre…mais ça va être compliqué…
« Modifié: dimanche 21 septembre 2025, 01:05:57 par Réo »
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 53 dimanche 21 septembre 2025, 02:35:08

Lyadril sent ses joues s’enflammer au moment où Réo murmure :
…si ce n’est le regret qui m’a gagné lorsqu’il a pris fin.
Son cœur se serre. Elle détourne légèrement le regard, rouge de confusion, de culpabilité… et d’un plaisir qu’elle s’autorise à peine.

Puis la main de Réo se resserre sur la sienne. Un frisson la traverse et, sans réfléchir, elle ferme les yeux lorsque la tête du jeune homme se pose contre la sienne. Tout autour d’elle disparaît : il n’y a plus que ce contact, ces pulsations partagées, cette intimité nouvelle et troublante.

Quand son interlocuteur reprend la parole, sa voix douce et sincère la fait vibrer :
-   Je ne t’ai pas demandé de fuir parce que tu ne sais pas te défendre…je voulais te protéger… pas seulement notre pacte…toi, Lyadril.

Un rire presque inaudible s’échappe de l’intérieur d’elle, celui de sa démone qui jubile de voir son masque tomber. Mais l’elfe en elle panique légèrement, consciente de l’interdit de cette proximité. Elle serre sa main un peu plus fort, comme pour retenir ce moment, affirmer ce lien fragile et brûlant qui les unit.

Maintenant l’hybride se trouve dans la salle de bains-spa. Elle tremble un instant, incertaine, essayant de se recentrer.

Lorsque la poignée de la porte s’abaisse, sa démone intérieure éclate de rire, triomphante et joueuse… mais l’elfe en elle retient un souffle de panique. Elle ne sait pas comment réagir lorsque Réo passe à côté d’elle pour entrer dans l’eau, son corps en boxer laissant apparaître sa musculature. Lyadril détourne la tête, rouge jusqu’au sang, tandis que son cœur semble vouloir s’échapper de sa cage thoracique. Pourtant, elle admet à elle-même avoir apprécié chaque instant de leur proximité.

Quand son étudiant de l’Art des Arcanes se place enfin face à elle, elle relève les yeux avec effort, respirant profondément pour tenter de maîtriser ses émotions. Elle sent que la leçon va commencer. Ses mains se crispent légèrement sur le rebord du bain, prêtes à tracer les symboles magiques sur l’eau, tandis que son esprit reste partiellement suspendu à lui, à ce qu’elle ressent et à ce qu’elle ne devrait pas ressentir.

Chaque geste, chaque incantation devient une danse entre maîtrise et vertige, chaque vibration de l’eau un écho de leur lien naissant. La leçon commence, mais elle ne peut s’empêcher de ressentir chaque instant comme suspendu, chaque frémissement de l’eau comme un rappel de ce lien étrange et brûlant.

La sang mêlé inspire profondément, sentant l’air tiède et parfumé caresser sa peau, et tente de calmer le tumulte de son cœur. Ses mains se préparent à tracer des cercles et des motifs sur la surface brillante de l’eau. Avançant lentement vers Réo, elle adopte la fluidité d’une nymphe glissant dans un lac tranquille. Elle s’arrête derrière lui, le buste effleurant légèrement son dos, et ses mains délicates viennent se poser sur son poignet droit.

"Laisse-moi te montrer." murmure-t-elle, sa voix douce et presque hypnotique.
Elle guide sa main sur l’eau, traçant ensemble un premier motif circulaire, léger et précis. Les ondes s’entrelacent et se déploient, capturant la lumière des bougies dans de subtils reflets dorés.

L’herboriste sent le contact de sa peau contre la sienne, un frisson la traverse. Elle ferme les yeux un instant, tentant de contenir la rougeur qui monte à ses joues. Son cœur bat à tout rompre. Pourtant, elle ne se retire pas. Elle ajuste la pression de ses doigts, mêlés aux siens, pour perfectionner le motif.

"Ressens le flux, pas seulement la forme. Laisse ton intention guider l’eau." souffle-t-elle, tremblante mais ferme.

"Ne pense pas à ce qui s’est passé avant… concentre-toi sur l’onde que tu crées."

Chaque geste devient un ballet : l’eau suit leur rythme, et les ondulations dessinent un motif complexe et harmonieux. Lyadril reste immobile derrière lui, mais son esprit s’emballe. Elle apprécie cette proximité, la chaleur de son dos contre son buste, le parfum subtil qui s’en dégage. La démone en elle rit intérieurement, consciente de l’effet que cette situation provoque, tandis que l’elfe tente de rester honnête avec ses émotions, mêlant fascination, admiration et un trouble délicieusement inconfortable.

Lorsqu’ils terminent le premier cercle, Lyadril se retire lentement, mais ses doigts effleurent encore les siens un instant, comme pour sceller leur succès. Son souffle s’accélère légèrement, et elle sent ses joues brûler.

"Bien. Tu vois ? Ce n’était pas la force qui a créé le motif, mais l’attention et la concentration. Maintenant, essaie de reproduire ce que nous avons fait, seul. Mais garde ton esprit clair et ton intention précise." dit-elle, se reculant juste assez pour lui laisser l’espace nécessaire, tout en observant chacun de ses gestes.

L’eau continue de clapotir doucement, et la pièce semble retenir son souffle, suspendue entre maîtrise et émotion, entre le jeu de l’eau et les effluves de leurs présences mêlées.

"Le premier exercice est simple… en apparence." commence-t-elle, sa voix légèrement tremblante mais posée.

"Tu vas créer un motif sur l’eau avec tes doigts, mais il ne s’agit pas seulement de déplacer le liquide. Il faut y laisser ton intention, ta concentration, ton énergie."

Elle montre un geste lent, traçant un petit cercle parfait sur l’eau, que l’onde suit et amplifie légèrement. Les reflets des bougies dansent sur sa peau et sur l’eau, rendant la scène presque irréelle.

"Observe bien. Ne pense pas à ce que tu ressens pour moi, ou à ce que tu as ressenti à table… concentre-toi sur le mouvement, sur l’eau, et sur la magie qui circule."

Elle marque une pause, laissant son regard se perdre un instant dans ses mains.
"Chaque geste doit être précis, chaque intention claire. Même une petite hésitation peut faire exploser le motif… ou le faire disparaître complètement."

Elle plonge un doigt dans l’eau, créant une spirale délicate et hypnotique. Lyadril se recule légèrement, laissant assez d’espace pour que Réo observe et comprenne. Sa respiration est encore rapide, mais elle force son corps à rester ferme, concentrée.

"Maintenant, à ton tour." dit-elle doucement.
"N’hésite pas, mais sois attentif. L’eau réagit à la volonté, pas à la force. Tu dois guider, pas imposer. Comme pour le feu."

L’instructrice lève les yeux vers lui un instant, vérifiant son attention, puis détourne le regard, se rappelant à elle-même que sa nervosité ne doit pas interférer avec l’enseignement. Une partie d’elle brûle de voir sa réaction, de sentir sa présence si proche, tandis qu’une autre lutte pour maintenir le contrôle de ses émotions.

Lyadril reprend doucement sa posture, mains au-dessus de l’eau, et poursuit :
"Visualise le motif dans ton esprit avant de le tracer. Respire profondément, et sens l’eau répondre à ton énergie. Chaque cercle, chaque ondulation doit naître de ta concentration, pas de la simple action."

La pièce tombe dans un silence presque sacré, où seul le clapotis de l’eau et leur respiration partagée remplissent l’espace.

La leçon a commencé, et avec elle, une danse silencieuse entre maîtrise et émotion, entre contrôle et effluves de désir et de curiosité.
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 54 dimanche 21 septembre 2025, 12:11:57

Mystère. Magie. Attirance. Comment définir plus simplement l’ambiance régnant dans la pièce ? Les vapeurs, l’odeur de l’encens, la vision de Lyadril dans sa nuisette dévoilant son corps tel un appel irrésistible à la tentation me donne cette impression d’être dans un rêve digne des mille et une nuit…tout semble se passer au ralenti. Mes yeux luttent comme des diables pour ne pas se laisser aller à la tentation de ce corps qui me fait face…

Est-ce vraiment un cours ? ou un stratège visant à ce qu’une ligne soit franchie entre nous ? A-t-elle seulement conscience de la situation, ou la succube dissimulée tire-t-elle les ficelles que Lyadril lui aurait inconsciemment laissée en ne parvenant plus à garder son masque ?

Inspire…bloque…expire…je me recentre, fermant les yeux, je projette l’image d’Az’Kharel dans mon esprit, comme un rappel de notre objectif d’origine. Mes pensées doivent être calmes, sereines et en harmonie. Mon rythme cardiaque diminue un cours instant. Elle n’est plus devant moi au moment d’ouvrir les yeux. Je sens un contact humide dans mon dos, de doux, moelleux et chaleureux…mes pensées se perdent à nouveau en comprenant que mon elfe, s’est collé contre mon dos, sa main prenant la mienne avec délicatesse…

"Laisse-moi te montrer."

Sa voix…a-t-elle toujours été aussi agréable et douce ? Concentration. Sa main guide la mienne. Le mouvement n’est pas fluide, mon corps opposant une résistance naturelle, je me force à relâcher mes épaules pour devenir sa marionnette. Mon regard se contente de suivre les mouvements. Réalisant la difficulté de l’exercice comparé à la bougie. Le simple effleurement de sa main me déstabilise… mais c’est la pression de sa poitrine dans mon dos qui menace de briser ma concentration. Une lutte de chaque instant…

"Ressens le flux, pas seulement la forme. Laisse ton intention guider l’eau…Ne pense pas à ce qui s’est passé avant… concentre-toi sur l’onde que tu crées.[/color][/i]"

Sa voix, ses instructions, mon salut pour retrouver ma concentration, nos doigts commençant à caresser l’eau, à la diriger suivant son rythme, et imprimant la forme du motif dans mon esprit. Le rythme cardiaque dans mon dos accélère…son souffle chaud caresse ma nuque. Mon cœur apprécie l’instant, partagé entre soulagement et une certaine joie de savoir que ce délicieux malaise est récirproque…Sa voix tremblante me ramène une nouvelle fois à la réalité.

"Bien. Tu vois ? Ce n’était pas la force qui a créé le motif, mais l’attention et la concentration. Maintenant, essaie de reproduire ce que nous avons fait, seul. Mais garde ton esprit clair et ton intention précise."

Elle se détache. Le manque se fait déjà ressentir, autant qu’une certaine déception. Au moins je peux me concentrer un peu plus sur la suite.

"Le premier exercice est simple… en apparence."

Simple ? ce n’est pas le premier mot qui me vient à l’instant.

"Tu vas créer un motif sur l’eau avec tes doigts, mais il ne s’agit pas seulement de déplacer le liquide. Il faut y laisser ton intention, ta concentration, ton énergie."

Elle me montre l’exemple, du moins c’était l’objectif de base. Jusqu’à ce que mon regard se perde, fixant son doigt au départ, je remonte son bras qui me semble interminable…jusqu’à ce qu’un élément perturbateur vienne briser toute concentration sur le cours…

Penchée ainsi, son décolleté cède à la gravité. Sa poitrine se dévoile, nue sous la nuisette. Une vision qui me fascine et m’hypnotise, plus sensuelle que jamais. L’éclairage tamisé de la pièce dessinant l’ombre de ses cheveux à travers sa peau. J’en oublie ce que je devais regarder de base.

"Observe bien. Ne pense pas à ce que tu ressens pour moi, ou à ce que tu as ressenti à table… concentre-toi sur le mouvement, sur l’eau, et sur la magie qui circule."

Elle se redresse alors. Des tremblements parcourent mes mains…des images intrusives me viennent en tête. Origines de l’agitation de mes mains qui ne veulent plus dessiner des motifs dans l’eau, mais retrouver le contact de sa peau, et au-delà…

NON ! Hurle-je dans ma tête, injonction à moi-même pour me focaliser sur l’exercice. Elle prend de son temps, de son énergie pour m’enseigner les Arcanes, je me dois de respecter cela. L’incube retourne dans sa cage pour le moment. Luttant comme un diable pour sortir, je résiste.

"Chaque geste doit être précis, chaque intention claire. Même une petite hésitation peut faire exploser le motif… ou le faire disparaître complètement."

Cette fois je suis totalement concentré, me mordant la joue pour le rester, j’évites exprès tout contact visuel avec Lyadril pour le moment. Elle reprend son exemple, à mon soulagement. Je ne quitte pas le motif des yeux. Observe. Retient.

"Maintenant, à ton tour."

Déjà ? Tel un cancre face à un contrôle, je ne suis pas sur d’avoir pu tout retenir tellement j’ai pu être dispersé.

"N’hésite pas, mais sois attentif. L’eau réagit à la volonté, pas à la force. Tu dois guider, pas imposer. Comme pour le feu."

Prenant une profonde inspiration, je me concentre sur l’énergie que je ressens émanant de l’eau. J’évite de fermer les yeux. Ne donnant pas une occasion aux pensées intrusives de m’envahir.

"Visualise le motif dans ton esprit avant de le tracer. Respire profondément, et sens l’eau répondre à ton énergie. Chaque cercle, chaque ondulation doit naître de ta concentration, pas de la simple action."

Les respirations profondes s’enchainent. Je me précipite malgré tout, allant trop vite. C’est comme manipuler délicatement un engin nucléaire quand le voisin a mis la sono à fond. Je tente encore en encore, sans arriver à rien.

Je me redresse, ayant besoin d’une pause, faisant la faute de poser mon regard dans le tiens. Je n’ai pas réalisé que j’avançais avant d’être face à toi, à quelques centimètres. Ma main machinalement se place dans son dos…j’ignore ce que je fais, mais je me sens apaisé à cet instant…et dans un souffle

-   J’essai de me concentrer mais… Le thand nín indath (tu tourmentes mes pensées)

Le silence règne, nos regards se croisent, nos corps sont collés…
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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 55 dimanche 21 septembre 2025, 17:11:40

Lyadril observe attentivement chacun des mouvements de Réo, notant mentalement les hésitations, les gestes trop brusques ou mal ajustés. Son esprit d’enseignante s’active, mais ses sens, eux, vibrent à chaque frôlement, à chaque souffle qui l’effleure. Ses yeux plongent dans les siens sans qu’elle s’en rende compte, absorbée par le fil fragile entre concentration et désir, par ce mélange étrange qui la fait à la fois réfléchir et chavirer.

La jeune femme sent la chaleur de son corps contre le sien, ses mains posées sur ses bras, et une étrange sensation de complétude l’envahit, comme si ce simple contact la rassemblait en elle-même. Un frisson remonte le long de son dos, mais elle ne se détache pas, laissant Réo trouver un ancrage dans son étreinte subtile.

Lorsque Réo murmure, un souffle tremblant contre sa tempe :
- J’essaie de me concentrer mais… Le thand nín indath

L'elfe sent son cœur se serrer et ses joues s’embraser. Dans un murmure elfique, doux, presque caressant :
"Amin nar’wen lle cirien, i’laure nín tye." (“Et moi aussi je me perds dans tes pensées, comme les feuilles dans le vent.”)

Puis, dans un mouvement instinctif, elle se retourne et plaque son dos contre son torse. Ses mains se posent sur ses poignets, guidant ses gestes avec une précision délicate, mais chaque effleurement, chaque pression légère devient un aveu silencieux.

Chaque mot résonne entre eux comme une caresse invisible. Elle continue de corriger sa main, de guider son poignet sur l’eau, traçant les cercles qui font naître le motif. Elle sent sa respiration se mêler à la sienne, leurs souffles se confondant, et le trouble délicieux qui l’envahit à chaque pulsation partagée.

Quand elle estime que Réo peut poursuivre seul, elle se détache avec lenteur, comme à regret, retrouvant son calme d’enseignante. Ses doigts glissent encore sur les siens avant de se retirer, un frisson persistant dans ce contact suspendu.

L'instructrice s’écarte légèrement et indique un nouvel exercice : une spirale où l’eau doit suivre non seulement la concentration, mais aussi l’émotion de l’opérateur. Elle trace le motif, mais son cœur trop en éveil laisse filtrer une tension qu’elle n’avait pas anticipée.

L’eau réagit aussitôt. Un filet glacé effleure sa main et son bras, l’onde se hérisse, vibrante et agressive. Ses yeux s’écarquillent, ses mèches pâles collent à ses joues, et l’élément, trahissant son excitation et sa nervosité, se rebelle.

Elle ferme les yeux, inspire profondément, puis transforme le chaos en fluidité. Ses bras s’élèvent, ses mains s’arrondissent, et ses gestes deviennent une danse harmonieuse.

Chaque mouvement est une caresse sur la surface, un murmure confié à l’eau. Même sous cette pression, elle sourit intérieurement, fascinée par la puissance de ce qu’elle enseigne… et par ce que cette proximité a éveillé en elle. Elle sent Réo derrière elle, chaque battement de son cœur vibrant contre sa nuque, chaque souffle effleurant sa peau. La chaleur de son corps la traverse, et l’onde, d’abord rebelle, se laisse apprivoiser, se pliant à ses mouvements gracieux.

Lyadril entrouvre les yeux, croise le regard de Réo, et un sourire imperceptible effleure ses lèvres. Ses émotions, intenses mais canalisées, donnent vie à la surface de l’eau. Les ondulations se mêlent aux reflets des bougies, dessinant des arabesques fragiles, presque hypnotiques.

"Sens-la, plutôt que de la dominer…" souffle-t-elle, sa voix douce et enveloppante. "L’eau est comme nos émotions : elle résiste si l’on la force, elle danse si l’on se laisse aller. "

Elle reprend ses mains sur celles de Réo, ajustant leurs mouvements avec une légèreté troublante, transformant chaque geste en un dialogue muet, un équilibre entre maîtrise et abandon. La spirale se complète, reflet parfait de leur synchronisation, et l’eau devient le miroir de leur intimité naissante.

Lyadril laisse ses cheveux tomber librement sur ses épaules, sentant l’air chaud et parfumé caresser sa peau, et s’abandonne à cette danse avec l’eau, à la fois enseignante et élève de l’élément. Ses bras décrivent de nouveaux mouvements souples, harmonieux, qui transforment l’onde rebelle en une partenaire docile. Elle sourit imperceptiblement, mais ses yeux cherchent déjà ceux de Réo, une lueur troublée au fond des prunelles.

Sans un mot, elle entrouvre légèrement sa main, comme pour l’inviter à la rejoindre dans ce mouvement, ou simplement pour éprouver la chaleur de sa présence. À lui de choisir : rester spectateur, s’unir à sa danse, ou rompre ce fragile équilibre qu’elle lui tend en offrande.
« Modifié: dimanche 21 septembre 2025, 19:06:55 par Lyadril Ilfirin »
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 56 dimanche 21 septembre 2025, 19:06:29

"Amin nar’wen lle cirien, i’laure nín tye."

La douceur de sa voix m’embrase. Me sentant complet en la sentant contre moi. La question sur l’origine réelle ou non de mes sentiments est la dernière de mes préoccupations. Ne compte plus qu’elle et notre étreinte….
Enfin avec l’agilité d’une anguille et la grâce d’un cygne, elle pivote dans mes mains, sans se détacher pour autant…au contraire, ses mains se déposent à nouveau sur les miennes, et dans cette position, je me sens capable de tout réaliser. Prenant le temps de me faire une nouvelle démonstration avec son assistance, je me laisse guider, choisissant sciemment le lâcher prise.

Je ressens la texture de l’eau, sa chaleur, son irrésistible appel. Me concentrant vraiment cette fois sur le cours, la tension de mes muscles se relâche, mes mouvements deviennent plus fluides et moins tendus. Si tout à l’heure mes pensées étaient bestiales et sauvages, elles sont à présent apaisées et rassurantes par ce simple contact, quant au désir, il est toujours présent, mais plus sous contrôle. Est-ce parce qu’elle est entrée dans mon jeu, au lieu de me repousser ?
 
Dans la réalité, mes mains dessinent des cercles parfait, des motifs harmonieux et mystiques. La vibration énergétique de l’eau me traverse. Je ne flanche pas bien que nos corps se détachent, elle a veillé à garder le contact au maximum. Enchainant cercles, demi-cercles, figures gracieuses. La surface de l’eau commence elle-même à vibrer. Un fin filet d’eau se détache lentement, instable, il virevolte autour de moi…l’idée me vient de le guider vers Lyadril, et délicatement, ma marionnette aquatique vient frôler la peau de son cou, tel un baiser que j’y déposerai, ou une caresse que je laisserai aller dessus.
J’imagine mes doigts sur elle. Ma concentration flanche. Le filet d’eau retombe dans le bassin.

Visiblement satisfaite. Je sens une certaine fierté me submergée. Elle me présente alors l’exercice suivant. Une spirale d’eau cette fois. Qui ne se contente pas d’un mouvement des bras et de la main, c’est une véritable danse autour de l’eau jusqu’à ne faire plus qu’un avec.

Un ruisselet d’eau se soulève alors, mais loin d’être harmonieux, je ressens le chaos qui en échappe, comme s’il pouvait se rebeller. Attaquer. Je me tiens près à intervenir. L’instant d’après la déconcentration se corrige, la spirale retrouve sa sérénité, je peux alors me concentrer une nouvelle fois sur l’elfe dont la danse me captive. Elle est tel un esprit de l’eau en parfaite symbiose, un sourire sur ses lèvres. Elle m’inspire. M’impressionne…Me conquiert.
D’instinct, mes muscles commencent à l’imiter, sentant la puissance et la vibration de l’eau, un filet d’eau plus important que le premier se soulève, s’enroule autour de moi. Sentant sa fragilité, je cherche à la dompter par la force.

"Sens-la, plutôt que de la dominer…L’eau est comme nos émotions : elle résiste si l’on la force, elle danse si l’on se laisse aller. "

Comme nos émotions ? Et si…Je ferme alors les yeux, visualisant le visage de Lyadril, son sourire, imaginant la douceur de sa peau, notre rencontre, l’empreinte qu’elle a laissé en mon sein…De l’extérieur, l’eau tourne autour de moi, et je tourne au centre à son rythme, en parfaite harmonie.

Quelque chose effleure mes mains. Mes yeux s’ouvrent. Elle est là, face à moi. Dansant en symbiose, nos regards se croisent, le flux d’eau autour de chacun se mélange, se complète. Je lutte pour me concentrer, mais notre lien se fait naturellement, un sourire se dessinant sur mes lèvres. Mon regard se trouble. Mes mains serrent les siennes plus fort, nos corps se rejoignent un peu plus…

Sans arrêter la danse, ma main se pose sur sa joue, la caressant. La scène semble irréelle lorsque toute l’eau du bassin nous encercle, telle une protection contre tout élément extérieur cherchant à nous perturber…Je comprends à cet instant que mes sentiments sont réels…mon visage approchant du sien…et sans arrêter notre danse je souffle

-   Je n’ai pas encore récupéré mon baiser…

Mes lèvres viennent se déposer contre les siennes, brièvement…un courant passe et me traverse, la concentration s’en trouve rompue et l’eau dans un grondement retombe dans le bassin, éteignant les bougies les plus proches. Mon regard n’a pas quitté celui de ma complice. Comment va-t-elle réagir ?
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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 57 lundi 22 septembre 2025, 01:41:56

Le souffle de Réo contre ses lèvres laisse Lyadril tremblante, un frisson qu’elle n’avait pas anticipé. Son cœur se serre, ses sens se brouillent, et pourtant… elle ne recule pas entièrement. La part démoniaque en elle frémit, avide de cette audace, tandis que l’elfe prudente, fragile et sensible, hésite à se laisser totalement aller. Chaque battement de son cœur lui rappelle qu’elle découvre encore le poids et la douceur de cette proximité. Elle sent la chaleur de ses lèvres, le tremblement léger de son souffle, et se surprend à vouloir prolonger cet instant. Mais… non. Il est encore trop tôt. Elle ne peut pas se perdre tout entière, pas avant d’avoir appris à marcher sur ce fil.

L'elfe recule légèrement, ses mains glissant sur les siennes, un frôlement qui semble durer une éternité. Ses yeux cherchent les siens, et elle y lit une patience, un désir aussi tangible que le sien. Elle sent le souffle chaud de son torse, l’odeur douce de sa peau, et un vertige délicieux la traverse. Son corps tressaute, mais elle décide que la leçon est terminée. Elle doit retrouver son calme, sa maîtrise… mais sans rompre complètement ce lien fragile.

La soigneuse se détache doucement, ses doigts effleurant encore sa main, son bras, comme pour s’assurer que cette magie qui s’est nouée entre eux ne se dissipe pas. Elle se dirige vers la sortie du bain, laissant les gouttes chaudes perler le long de sa nuque. Son corps frôle le sien une dernière fois, un avertissement tendre, un rappel de leur proximité nouvelle. La vapeur s’élève autour d’eux, enveloppant leur intimité de voiles tremblants.

Dans l’intimité de sa salle de bain, La jeune femme se change. Elle prend un moment pour retirer sa nuisette blanche, trempée et collée à sa peau, la déposant soigneusement. La nuisette rouge, courte et légère, glisse sur ses épaules, épousant ses formes tout en laissant deviner ce que le tissu cache encore. La chaleur monte à ses joues, et pourtant une curiosité douce l’anime. Elle veut prolonger ce moment, sans le précipiter, laissant le désir s’installer comme une danse lente et silencieuse.

Elle se tourne légèrement vers Réo, un frisson parcourant son dos, et propose d’une voix douce, presque hésitante :
"Une petite infusion du soir, ça te dit ?"

Son regard croise le sien, et pour la première fois, elle se permet un sourire léger, presque timide. La proximité de leur corps, le souvenir du baiser volé, la chaleur de sa présence… tout cela lui serre la poitrine et fait battre son cœur plus vite.

L'hôtesse prend le chemin du frigo, pieds nus, et tombe sur le cheese-cake au matcha qu’il a préparé plus tôt dans la journée. Une chaleur douce l’envahit, un mélange de surprise et de tendresse. Il a pensé à elle. Elle sourit intérieurement et prend deux parts, en même temps qu’elle prépare l’infusion, le parfum des herbes emplissant la pièce.

Quand tout est prêt, elle s’assoit par terre devant la cheminée, l’infusion chaude dans une tasse contre ses mains, le cheesecake à portée. Elle fait signe à Réo de la rejoindre. Lorsqu’il s’installe face à elle, la chaleur du feu danse sur leurs visages, et l’intimité de ce moment les enveloppe tous les deux. Les flammes projettent des ombres mouvantes sur leurs traits, et la vapeur des tasses se mêle à la douce odeur de pâtisserie.

Lyadril prend une profonde inspiration, la chaleur de l’infusion et la présence de Réo la rassurant. Pourtant, une inquiétude persistante lui serre la poitrine. Et si cette attirance qu’ils partagent n’était que l’écho du pacte de sang, un reflet de la magie qui les lie plutôt que de leurs véritables sentiments ?

Elle baisse les yeux, jouant avec sa tasse, et murmure :
"Réo… et si… et si ce que nous ressentons n’était pas totalement nous ?"

Sa voix est douce, presque tremblante, mais elle relève les yeux vers lui aussitôt, cherchant à lui offrir toute sa confiance malgré ses craintes.
"Peut-être… pour être sûrs… nous devrions voir quelqu’un. Une personne spécialisée, quelqu’un qui pourrait nous éclairer…"

Sa main glisse délicatement sur la sienne, un geste silencieux qui exprime à la fois la confiance et la tendresse. Le feu crépite, le parfum du cheesecake flotte entre eux, et un silence tendre s’installe. Le monde extérieur semble s’éteindre, ne laissant que ce moment suspendu, où l’attirance, la peur et la douceur se mêlent dans une étreinte invisible.

Lyadril inspire profondément, laissant la chaleur de l’instant et la proximité de Réo l’apaiser. Elle ne se précipite pas, elle apprend encore à aimer cette proximité, à goûter à cette intimité nouvelle sans se perdre. Son corps se détend peu à peu, ses émotions se mêlant à celles de l’élément qu’elle a enseigné tout à l’heure, comme une danse silencieuse entre prudence et désir.
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 58 lundi 22 septembre 2025, 21:55:05

Le silence dans la pièce est pesant, comme une question restant en suspens entre nos lèvres, si proches et lointaines à la fois. Fugace espoir. Inévitable déception. Au lieu de continuer ce baiser, elle s’éloigne et mon cœur se serre quelque peu, sans montrer de signe extérieur me trahissant. Je reste interdit. Ses pieds sortent du bain, mouillant le sol par les traces de ses pas. Une marque aussi palpable que celle qu’elle laisse dans mon âme.
Le cœur un peu lourd, je l’imite, ramassant ma serviette laissée négligemment sur le sol, je m’apprête à sortir, mais mon regard est attiré et je m’arrête. Fasciné par le spectacle qu’elle m’offre, à dessein ? je l’ignore. Mon regard lui ne perd pas un fragment de ses doigts agrippant le bas de sa nuisette, masquant à peine ce qu’elle s’apprête à dévoiler…ses bras fins et gracieux se croisant, avant de parcourir le long de son corps, entrainant le fin tissu bien qu’inutile dans sa lancée.

Je découvre ses jambes, longues, sveltes, gracieuses mais musclées parfaitement taillée pour le combat…mises en valeur par les ombres dansantes des bougies de la pièce, bien vite elle découvre le galbe de ses fesses aussi pâles et douces que de la soie, je ne réalise pas que je me mord doucement la lèvre inférieur, imaginant mes mains se poser dessus, en échangeant un baiser sauvage après autant d’attente…viens le tour de son dos, dissimulé en partie par sa longue chevelure, finalement la nuisette glissant au sol à la manière d’un spectre me sort de ma transe.

J’ignore pourquoi, mais je détourne le regard lorsqu’elle se penche pour attraper la seconde nuisette que je n’avais pas remarquée…elle passe devant moi, proche. La proximité est suffisamment importante pour que son odeur floral atteigne mes narines, et que ma main frôle la sienne dans son sillage. La porte de la pièce s’apprête à s’ouvrir lorsqu’elle se tourne pour croiser mon regard…je réalise la dangerosité de cette nouvelle tenue. Elle a beau ne pas être translucide, sa longueur attire mon œil.

"Une petite infusion du soir, ça te dit ?"

La lutte intérieure est terrible pour masquer mon trouble

--   Volontiers, je vais me sécher.

Suivant ses pas, nous nous séparons dans le couloir, les images de Lyadril nue, de dos, hantant mon esprit je ne peux oublier ce que j’ai vu, et mon corps me trahit lorsque je m’isole dans ma chambre. Ma verge assumant plus que moi cette attirance pour le feu à la fois brulant et salvateur qu’elle représente. Je me sèche, prenant le temps de rassemblé mes pensées. Voulant jouer à mon tour la provocation, j’enfile juste un pantalon alliant l’élégance et l’aspect cintré, moulant. Restant torse nu.

Je ferme la porte de la chambre. Descend les marches, grinçantes sur mon passage, alertant de mon arrivée. La cherchant du regard, elle est assise, calmement. Face à la cheminée, seule source de lumière j’aperçois une petite assiette, une part du cheesecake que j’ai préparé. Un sourire apparait sur mon visage, je l’avais oublié.  L’ambiance semble chaleureuse avec tous ces éléments réunis. M’installant près d’elle, je la remercie encore pour le thé.

--   J’espère que le dessert te plait.

Dis-je en m’asseyant avec l’aide de mon bras au sol maintenant mon équilibre avant de me mettre en tailleur. Tournant la tête, son expression sans être grave, trahit son questionnement….

"Réo… et si… et si ce que nous ressentons n’était pas totalement nous ?"

Je déglutis, ne disant rien, ce sujet m’avait déjà effleuré, ça me rassure même de ne pas être le seul à avoir ce doute. J’ignore si au fond je l’espère, ou je le crains. Est-ce si grave au fond ? Ne mérite-je pas de connaitre un amour factice, en ayant manipulé les sentiments des autres toute ma vie ?

"Peut-être… pour être sûrs… nous devrions voir quelqu’un. Une personne spécialisée, quelqu’un qui pourrait nous éclairer…"

Ma respiration est lourde, buvant une gorgée de mon thé. Mon corps se réchauffe.

--   Je me suis posé la même question…maintenant, si nous découvrons que le pacte…est responsable de…

Mon corps pivote, s’appuyant sur ma main posée derrière nous, la libre tourne ton visage doucement.

--   …cet électricité entre nous…que ferons nous.

Ma main ne peut s’empêcher de caresser ta joue.

--   Risquerons-nous de rompre notre pacte…perdre en puissance pour le vaincre… ?

Je lâche dans un souffle, mon regard améthyste plongeant dans le tiens, descendant vers tes lèvres, avant de remonté.

--   Ou irons-nous jusqu’au bout…en embrassant tout ce que ce pacte nous fait vivre, même si c’est factice ?

Mon pouce passe juste dans la commissure de ses lèvres, ma voix de plus en plus basse nous force à nous rapprocher…je finis par la relâcher, reprenant une gorgée de thé.

--   Cela dit, tu as raison, nous devons être fixé…en mêlant nos sangs, je t’avoues ne pas avoir imaginer que cela aurait un tel impact. C’était symbolique à mes yeux. Nous devons en savoir plus.

Je finis par gouter au dessert, bien que délicieux, il n’est pas non plus ce que mon corps désir vraiment….
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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 59 mardi 23 septembre 2025, 01:05:52

Lorsque Réo descend les marches, le bois craque sous ses pas et attire aussitôt l’attention de Lyadril. Son regard se lève… et s’attarde un instant, plus longtemps qu’elle ne l’aurait voulu. Torse nu, la lumière du feu dessine des ombres sur chaque relief de sa peau, comme si les flammes s’amusaient à révéler ses lignes les plus intimes. Elle détourne rapidement les yeux, feignant de fixer les flammes, mais son regard revient malgré elle, discret, glissant sur lui comme un papillon incapable de résister à la tentation d’une fleur dangereuse. Toute sa retenue tient là : l’apparence d’une sérénité elfique, tandis qu’en son sein, quelque chose bat plus fort.

Quand il s’assoit près d’elle et lui demande, presque simplement, si le dessert lui plaît, un sourire doux se forme sur ses lèvres. Elle hoche la tête avec une lenteur presque cérémonielle, laissant ses mots flotter avec la chaleur de l’infusion.

"Il est fin, délicat, à la fois doux et amer… comme la caresse d’une feuille de thé sur la langue. Le matcha lui donne ce parfum végétal qui reste longtemps, et la texture fond dans la bouche comme un rêve qu’on ne veut pas quitter."

Ses doigts effleurent la tasse, cherchant à contenir l’émotion qui monte en elle. Puis vient ce geste : sa main sur sa joue. Sa peau contre la sienne. La chaleur traverse la barrière ténue entre eux, comme une onde invisible, subtile et redoutable. Lyadril ferme les yeux une fraction de seconde, le souffle court, comme si le simple contact suffisait à mettre son cœur à nu.

--   …cet électricité entre nous…que ferons nous.

Les mots résonnent en elle. Mais aucun son ne franchit ses lèvres. Elle voudrait répondre, mais sa gorge se serre, ses pensées s’embrouillent. Elle laisse le silence parler à sa place. Ses yeux, quand ils s’ouvrent de nouveau, se perdent dans les siens, profonds, inéluctables. Elle frissonne lorsque ses doigts glissent encore, quand il caresse sa joue comme on effleurerait un secret interdit.

Puis vient la phrase tranchante et tendre à la fois :
…en embrassant tout ce que ce pacte nous fait vivre, même si c’est factice ?

Un pincement lui déchire la poitrine. Ses lèvres s’entrouvrent légèrement, mais ce n’est pas une réponse qui vient, seulement un souffle fragile, troublé. Son cœur la trahit, tout comme cette part d’elle qui voudrait se jeter dans ses bras, goûter à ce feu qu’il réveille sans effort.

Quand son pouce effleure la commissure de ses lèvres, Lyadril se fige un instant, puis décide de jouer sur ce fil ténu qu’elle seule maîtrise. Plutôt que de céder, elle tourne très légèrement la tête, juste assez pour que son souffle effleure ses doigts, comme un baiser qui ne s’achève jamais. Ses lèvres ne se donnent pas, elles se contentent d’effleurer, laissant une trace invisible, une promesse subtile.

Ses yeux se relèvent vers lui, luisants d’une intensité douce, purement elfique. C’est sa réponse silencieuse, une leçon délicate : elle n’est pas une femme qu’on prend, elle est une femme qu’on apprivoise. Ses gestes sont empreints de sensualité, mais chaque fibre de son être affirme la même chose : il devra mériter plus qu’un pacte et plus qu’un désir brûlant.

Et pourtant, en elle, le feu crépite. Son côté démoniaque réclame cette proximité, ce contact, cet abandon. Mais elle tient bon, serrant la tasse entre ses doigts pour retrouver son ancrage. Son sourire s’esquisse enfin, fin, presque espiègle.

"Vraeth’thun sehl… chae’kyr thal’moen vi’lae, Réo…” (Même le thé semble avoir plus de patience que toi, Réo…)

Ses mots en démonique sont doux, mais porteurs d’une morsure subtile, entre taquinerie et provocation. Lyadril garde ce sourire fin, subtile réplique à la provocation de Réo. Son cœur bat encore vite, mais elle choisit de ne pas nourrir davantage cette tension brûlante. Elle inspire profondément, laisse le parfum de l’infusion l’apaiser, puis repose sa tasse avec soin. Ses doigts, pourtant, frôlent encore ceux de Réo, comme pour ne pas rompre totalement ce lien fragile.

"Je pense que nous devrions en rester là pour ce soir."

Ses mots tombent doucement, portés par une voix apaisante. Elle détourne un instant le regard vers les flammes dansantes, puis revient vers lui.

"Demain… Demain nous chercherons ensemble. Les grimoires, les vieux livres. Peut-être qu’il existe une incantation, une prière, un rituel… qui nous permettrait de faire appel à quelqu’un de compétent. Une personne qui connaît les pactes mieux que nous. Ainsi, nous saurons."

Son ton est calme, ferme sans être brusque. Comme une main posée sur la sienne pour le retenir du bord d’un précipice. Elle se lève ensuite, ramassant doucement son assiette, effleurant son épaule au passage.

"Allons nous reposer. La nuit porte conseil, dit-on."

Elle s’éloigne, ses pas nus glissant sur le sol comme une danse silencieuse. Chacun retrouve le chemin de sa chambre.

Dans la sienne, Lyadril s’assoit sur le rebord de son lit. Le feu de la cheminée, plus loin dans la maison, n’est plus qu’un écho. Le silence de la nuit l’enveloppe. Elle ferme les yeux, inspire profondément… et un chant s’élève, discret, fragile comme une confidence.

En sindarin, ses mots s’échappent dans l’obscurité :
Aníron i chen naur lín, a lín thôr nîn o dîn nîn…” ("Je voudrais que tu sois le feu de mon cœur, et le temple de mes pensées…")

Chaque syllabe vibre doucement, emplissant la pièce d’une aura presque sacrée. C’est une prière, une offrande, un aveu que même elle ne se permet pas en pleine lumière. Ses lèvres tremblent, mais sa voix reste pure, cristalline, portée par ce mélange unique d’elfe et de démon qui la définit.

Elle chante pour elle-même, pour se rassurer, mais aussi pour lui, comme si les murs pouvaient porter sa mélodie jusqu’à sa chambre. La dernière note s’étire dans l’air, un fil invisible reliant leurs deux solitudes. Puis le silence retombe, lourd, tendre, infini.

Et la nuit s’installe, gardienne de leurs désirs inavoués et de leurs doutes partagés.
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