Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

Bonjour et bienvenue.

Ce forum présente des œuvres littéraires au caractère explicite et/ou sensible.
Pour ces raisons, il s'adresse à un public averti et est déconseillé aux moins de 18 ans.

En consultant ce site, vous certifiez ne pas être choqué par la nature de son contenu et vous assumez l'entière responsabilité de votre navigation.

Vous acceptez également le traitement automatisé de données et mentions légales de notre hébergeur.

Agonie & herboristerie [Lyadril]

Nos partenaires :

Planete Sonic Reose Hybride Yuri-Academia L'Empire d'Argos Astrya Hybride Industry Iles Mystérieuses THIRDS Petites indécences entre amis
Inscrivez-vous

Réo

Avatar

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 60 mardi 23 septembre 2025, 23:07:37

La tension entre nous semble croitre sans fin. Nos souffles, nos essences luttant contre la tentation, cet appel silencieux à céder…ses lèvres s’entrouvrent, me laissant entrevoir la possibilité de glisser ma langue rencontre la sienne, de laisser nos corps et notre désir s’exprimer, là, maintenant, dans cet endroit…Son visage glissant contre ma main pour guider ses lèvres contre mon pouce, n’autorisant qu’un effleurement hésitant, et une retenue assumé. Souffle brulant courant sur ma peau, l’enveloppant, réveillant mes nerfs, ne ratant pas une miette de ce spectacle…une correspondance silencieuse m’indiquant qu’elle me désire, qu’elle hésite…l’incertitude de ce pacte brouillant notre avenir.

"Vraeth’thun sehl… chae’kyr thal’moen vi’lae, Réo…

J’assume. Je la veux. Le nier en me voilant la face serait lâche. Les images de son corps ne s’effacent pas…Seulement...il n’y a pas que ça qui compte à mes yeux en ce qui la concerne…Touché par son histoire, sa douceur, sa soif d’aider malgré sa nature semi-démoniaque. Et…elle est la seule à pouvoir comprendre ma haine, sans jugement. Serions-nous deux face d’une même pièce, destinés à être un jour rassemblée ?

 Hélas, après les rêves, le réveil.

"Je pense que nous devrions en rester là pour ce soir."

Sur ces mots, elle se détache délicatement de moi, faisant instinctivement duré le plaisir, au final son visage et ses yeux se détournent faisant face au feu.

"Demain… Demain nous chercherons ensemble. Les grimoires, les vieux livres. Peut-être qu’il existe une incantation, une prière, un rituel… qui nous permettrait de faire appel à quelqu’un de compétent. Une personne qui connaît les pactes mieux que nous. Ainsi, nous saurons."

Elle a raison, j’en ai conscience…mais les mots ne peuvent sortir. Tremblant légèrement des mains, la chaleur du thé se diffusant dans mon corps, je la sens se lever, un fugace dernier contact de la soirée.

"Allons nous reposer. La nuit porte conseil, dit-on."

Je reste là, seul pendant un temps que je ne sais définir. Dans le silence du salon, les mots sortent enfin, comme s’ils avaient patienté le moment où je n’aurai pas à les assumer.

-   Tu as raison, nous devons être fixé et savoir ce que nous avons réellement réveillé. Il sera toujours temps de prendre une décision le moment venu…mais… athar i gil vi menel dû o nín erdhad[/color] (Tu es l'étoile du ciel sombre de ma solitude)

Je finis par me lever à mon tour, prenant la peine de ramener la vaisselle dans la cuisine. Je ressens une vibration se diffuser dans la maison, douce, pure, tendre…sachant que la maison vibre à ses émotions. Mon cœur se laisse bercer de l’illusion que je suis la source de ses sentiments transmis. Mon esprit lutte pour rester lucide sur la possible artificialité des choses.

Mes pas se laissent porter vers ma chambre, passant à coté de la sienne mon corps s’arrête de lui-même. Approche. Stop. Mon front se pose contre cette porte, songeant qu’elle est juste derrière. Mais je reste raisonnable et repars, pousse la porte de mon sas de sommeil. La fatigue de ces derniers jours me rattrape. M’écroulant lamentablement dans mon lit, un bras pendant dans le vide…un vœu m’échappe au moment où morphée fait son office…

-   Que ce soit…naturel……

Mes yeux se ferment lourdement, mon esprit file dans le royaume des rêves…La nuit se passe difficilement, et je me réveille tôt le matin, du moins je suppose. Le soleil n’est pas encore levé, mais la nuit a commencé à laisser place à l’aube…Je me tourne, me retourne essayant de replonger dans le sommeil, sans résultat. A tel point que je finis par me lever, passant la porte, je descends dans le salon. Fouillant chaque pièce pour voir si je la trouve, sans résultat.

-   Au moins il y en a une qui trouve le sommeil.

Allant vers la cuisine, je prends un grand verre d’eau, réfléchissant au programme de la journée tout en préparant le petit déjeuner, je réfléchis à mes différents contacts qui pourraient nous renseigner, mais je ne connais aucun expert en sceau, ou pacte de sang. Peut être en passant quelque coups de fil…

Mes pensées partant en pleine réflexion, des œufs durs, avec des tartines d’avocats et œuf attendent sur la table de la cuisine, avec une infusion de thé. Des bruits de pas se rapproches…
« Modifié: mercredi 24 septembre 2025, 07:56:09 par Réo »
Forme incube
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 61 mercredi 24 septembre 2025, 18:16:16

Le chant de Lyadril ne l’apaise que l’espace d’un très court instant. Alors elle se lève de son lit et se déplace dans sa chambre, le regard fuyant, les mains effleurant distraitement les meubles. Elle tourne en rond, l’esprit en ébullition. Ses pensées se heurtent, violentes, contradictoires : sa part démoniaque, brûlante, qui s’autorise à céder au désir, et sa part elfique, prudente, consciente des risques et des illusions.

Son souffle court se heurte au silence, et ses mains tremblent légèrement quand elle les pose contre le bois de la porte. Son front suit bientôt, comme pour se retenir de céder à ce qu’elle vient de quitter. Sa voix intérieure se déchire en deux.

"Allons, Lya’… qu’y a-t-il de mal ? Avoue qu’il n’est pas désagréable à regarder… Tu aimes sa proximité, ses mains sur toi, son regard qui brûle… Tu ressens ce feu qui te traverse ! Tu veux ce que tu crois être impossible, mais ce n’est pas interdit !" souffle la part sombre, plus démoniaque, qui se repaît de la tentation.

La part elfique, douce et réfléchie, oppose sa voix claire mais inquiète :
"Oui… il est agréable, trop même… La leçon de l’eau… je l’ai aimée. Mais ce que tu ressens, est-ce bien à toi ? Ou est-ce un mensonge né du pacte ? Et si, encore une fois, tu offres ton cœur… et que tu perds celui que tu aimes ?"

Un frisson glacé traverse sa nuque. Elle ferme les yeux, mais une autre voix s’immisce, plus sombre encore, empreinte de malice froide, cruelle, tranchante, autoritaire. Celle de son père.
"Ne tombe pas amoureuse, Lyadril ! Ne rêve pas ! Tu sais ce qui t’attend si tu cèdes ! Tu ne peux pas… tu n’as pas le droit ! Reste vigilante !"

Elle serre les dents, ses ongles marquant presque le bois de la porte. Impossible de trouver le sommeil dans cette lutte intérieure. Alors, avec une résolution nerveuse, elle quitte sa chambre et descend dans son herboristerie.
Lyadril se tient devant ses étagères et ouvre avec précaution ses fioles, poudres et herbes, soigneusement rangées. Elle prépare quelques bougies aux teintes douces mais profondes: violettes pour la clairvoyance, blanches pour la protection,  qu’elle allume, laissant la flamme danser et projeter des ombres mouvantes sur les murs. Ajoutant les mêmes bougies, mais neuves dans son sac de soie.

L’herboriste commence à sélectionner ses ingrédients avec une précision quasi rituelle. Pétales d’iris pour la clarté de l’esprit, racines de mandragore pour la vigilance, un soupçon de poussière d’argent pour purifier l’intention. Chaque élément est choisi, pesé et disposé avec un soin méticuleux, avant d’être placé dans un petit sac de soie qu’elle ferme lentement, comme pour sceller ses intentions.

Les fioles cliquettent doucement sous ses doigts, et elle ajoute à l’assemblage des herbes de protection : sauge séchée et romarin noirci. Quelques pierres de lune viennent compléter le tout, pour leurs propriétés de focalisation et de guidance. Une pincée supplémentaire de mandragore renforce le lien entre l’âme et la magie. Enfin, un petit cristal poli, symbole de puissance et de concentration, est enveloppé dans un carré de soie et intégré à l’ensemble.

Quand tout est rassemblé, elle prend le temps de serrer le sac écarlate, nouant le lien avec fermeté. Les flammes des bougies vacillent doucement autour d’elle, illuminant ses gestes précis et l’atmosphère de la pièce d’une lueur à la fois mystique et protectrice. Tout est prêt pour que, le moment venu, l’incantation puisse être réalisée avec la plus grande efficacité et sécurité.

Quand enfin elle émerge de son antre en n’oubliant pas d’éteindre les bougies, l’aube commence à griser les vitraux. Ses cheveux, longs flots d’argent aux reflets lunaires, sont en bataille, ses yeux lourds et cernés par la nuit blanche. Elle est toujours vêtue de sa courte nuisette rouge, persuadée que Réo dort encore et qu’elle a un moment de répit.

Mais arrivant dans son hall d’entrée, une odeur de thé l’arrête. Son pas suspendu, elle comprend que son invité est déjà levé. Une chaleur étrange traverse son ventre.

Alors, dans un geste spontané et tendre, elle dépose son petit sac de soie sur la table du salon, puis s’approche de Réo en silence. Elle se hisse légèrement sur la pointe des pieds, ses lèvres se posent doucement sur sa joue dans une bise légère, presque timide.

Sa voix s’élève alors, douce et feutrée, dans la langue démonique :
Zah’kira mael….” (Bonjour, mon cher…)

Ses yeux croisent ceux de Réo, l’esprit encore tourmenté par les avertissements de son père intérieur, mais elle laisse son geste exprimer la tendresse qu’elle ne peut verbaliser. La nuit, la vigilance et le danger d’un pacte restent suspendus autour d’eux, mais pour cet instant, la douceur prend le dessus.

La propriétaire des lieux reste un instant immobile, inspire profondément, puis se tourne vers les volets du salon général. Ses mains délicates glissent sur le bois froid, et d’un geste lent mais précis, elle les ouvre. La lumière de l’aube pénètre dans la pièce, douce, diffuse, réchauffant légèrement la peau encore humide de la nuit. Les ombres de la cheminée s’effacent peu à peu, laissant place à une clarté fragile mais rassurante.

La demi haute-elfe retourne auprès de Réo qui a pris la peine de préparer le petit déjeuner. La table est joliment disposée : des œufs durs, des tartines d’avocat, un verre d’eau fraîche et un thé aux fruits rouges fumant dans une petite tasse délicate. Les effluves du thé se mêlent à ceux des aliments, emplissant l’air d’une promesse de calme et de soin.

L’hybride s’assoit sur la chaise avec grâce, ses jambes vaguement repliées sous sa chaise, et laisse ses yeux parcourir le détail de ce qu’il a préparé.

Son cœur se serre un instant, touché par cette attention. Elle incline légèrement la tête vers lui et murmure, la voix douce mais sincère :
"Merci… Réo."

Ses doigts effleurent la tasse de thé comme pour s’ancrer dans ce moment, pour retenir le calme et la tendresse qui flottent autour d’eux. La lumière du matin éclaire ses yeux, encore cernés, révélant la fatigue mais aussi la profondeur de ses émotions. Ses lèvres esquissent un léger sourire, fragile, presque hésitant, mais rempli de gratitude.

Elle s’autorise un instant à respirer, à savourer ce début de journée avant qu’ils effectuent tous les deux leurs recherches dans le bureau, sur les effets secondaires possibles du pacte.
Forme succube démoniaque + Forme ultime ancienne
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Réo

Avatar

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 62 mercredi 24 septembre 2025, 22:58:35

Les bruits de pas résonnant dans la maison, à travers les pièces m’alertes. Me fiant au son, je sais qu’ils ne proviennent pas de la chambre de Lyadril. Dans la précipitation, je crains une nouvelle attaque et ne prends pas la peine de fermer la porte de la cuisine, prêt à attaquer. Un scénario en particulier me hante. Az’Kharel a compris la supercherie et est venu en découdre. L’image de Lyadril à sa merci ou morte me serre la poitrine…renforçant toujours plus mon attachement qu’il soit artificiel ou naturel. Réalisant en même temps que ça n’a pas tant d’importance que ça de découvrir la vérité. A mes yeux du moins.

Pénétrant dans le salon, je comprends que les bruits de pas proviennent du hall d’entrée. Mes craintes se dissipent d’un coup aussi naturellement que la fumée, la voyant approcher, un sourire traverse mes lèvres, bien que je sois dubitatif. En observant elle ne s’est pas changée, ses cheveux d’habitude coiffés et soignés se mélangent dans un véritable chaos. Je ne remarque la sacoche qu’au moment où elle la dépose sur la table.

Je m’apprête à parler, coupé dans mon élan par le baiser sur la joue qu’elle me dépose. A la fois frais et réchauffant qu’un flocon de neige, je me fais couper le sifflet pendant un instant…

Zah’kira mael….
- Ghashbúrz lûgûrz (Bonjour, fleur de la nuit)

Surnom poétique, référence subtile au fait qu’elle n’a visiblement pas fermé l’œil depuis la veille. Nos regards se croisent, et en plus des cernes impossible à dissimuler, je lis de l’inquiétude dans son regard. Ayant au départ décidé de la réprimander, je choisis de lui rendre le même signe d’affection, prenant la peine de m’accroupir pour lui faire face…dégageant de la main une mèche de ses cheveux en bataille, mes lèvres viennent trouver sa peau, déposant un baiser aussi doux que le sien.
Sentant le trouble qui la traverse, elle s’éloigne regrets pour ouvrir les volets, tandis que le repas attends dans la cuisine que quelqu’un vienne le chercher. Le soleil perçant la fenêtre met en évidence un joli plateau en argent que je n’avais pas repéré auparavant. Le trouvant fort utile, j’y dépose les mets avant de soulever le déposant sur ma main. A mon retour la demi-elfe est déjà installée, attirant mon regard, comme un phare dans la nuit, je ne coupe ce contact visuel que pour déposer le tout sur la table. Installant une théière et une tasse face à elle, je m’installe à sa gauche.

"Merci… Réo."

- Ca me fait plaisir de t’aider ici. Et puis je me suis réveillé tôt, il me fallait une occupation.

Les arômes du thé viennent chatouiller mes narines. La tasse en main, je profite de la chaleur qu’elle dégage avant de prendre une gorgée, apaisant mon esprit rapidement.

-En parlant de réveil tôt. Tu es habillée telle que je t’ai laissé hier soir, les cernes sur tes yeux et le manque de forme de ta chevelure…tu n’as pas dormi de la nuit en réalité. N’est-ce pas ?

Songeant que j’ai réussi à m’endormir directement après notre cours. Je culpabilise sur le moment d’avoir presque eut une nuit de sommeil complète. Et encore une fois, elle sacrifie sa santé…

-Quand je t’ai dit hier de te reposer le temps de ta convalescence, j’espérais que tu comprendrais l’importance de prendre soin de toi.

D’instinct, ma main va sur la sienne, la serre, l’enlace presque. Mon regard, droit dans le tiens trahit de l’inquiétude et du mécontentement.

-Ta santé est précieuse, pour toi, tes patients…pour moi… Ce dernier mot lâché dans un souffle sans perdre le contact de nos yeux, résonne comme une déclaration timide.

Mon cœur bat vite, même lorsque nos regards se sépare pour reprendre le repas. De fugaces et légers contacts physique ayant lieu de temps en temps, consciemment ou non…nos épaules qui se frôles, nos mains se touches en se servant en même temps. D’un point de vue extérieur on doit sans doute ressembler à deux adolescents ne sachant quoi faire de leurs sentiments.

-Tu as réfléchi pendant la nuit à une option pour en savoir plus sur le pacte ?

Un ange passe…

-De mon coté, je me dis que les circonstances de notre rencontre sont…particulières, beaucoup de choses se sont enchainées…

Je tourne la cuillère en continu dans le thé.

-   …notre passé commun, je ne suis pas certains que mon attachement soit lié à ce pacte…j’ai eu une longue vie, et je n’ai jamais enchainé des évènements aussi fort auprès d’une femme. Et puis, j’aurai bien toute les raisons du monde de tomber sous ton charme…

Mon cerveau me hurle d’arrêter, mais mon cœur ne me laisse pas…

-   …tu es bienveillante, avenante et dévoué envers tes patients.

Avant d’aller plus loin, je me lève, en souriant.

-   Bon sur ce, je vais à la bibliothèque, pour commencer les recherches.

Souriant, ça ressemble clairement à une fuite avant de trop parler. Me levant de table, je quitte la pièce, les mains tremblantes. Me plaquant contre la porte, murmurant…

-   Espèce d’idiot, depuis quand tu fuis face à une femme ?
*Cela dit, elle est unique en son genre* Songes-je en souriant, avant de me reprendre pour commencer à feuilleter les livres….
Forme incube
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 63 jeudi 25 septembre 2025, 14:19:45

Le surnom démonique la fait rougir aussitôt. Ghashbúrz lûgûrz « fleur de la nuit ». L'hybride n’y est pas habituée. Ses lèvres s’entrouvrent, ses yeux s’écarquillent une fraction de seconde. Ses joues prennent une teinte rosée, presque juvénile, incongrue sur son port d’ordinaire si maîtrisé. Elle baisse brièvement les yeux pour dissimuler ce trouble, mais un frisson la parcourt déjà lorsqu’il dégage doucement une mèche de ses cheveux en bataille. Le contact de sa main effleurant sa tempe est un éclair, et quand il dépose à son tour un baiser sur sa joue, elle doit se retenir de lever sa propre main pour venir caresser la sienne, ancrer ce geste. Ses doigts se crispent contre le bois de la table, lutte silencieuse pour ne pas céder.

Puis ses doigts frôlent les siens, par accident. Un contact infime, presque dérisoire… mais qui fait naître en elle une chaleur bien trop vive pour être ignorée. Son souffle se bloque, son cœur s’emballe. Elle voudrait reculer, mais son corps reste figé.

Et c’est alors qu’il se fit entendre.
La voix.
SA voix.

"Pauvre enfant… te voilà à trembler pour si peu ?" Le timbre d’Az’Kharel s’insinue dans son esprit comme une morsure. "Oublies-tu que tu m’appartiens ? Que ce pacte de sang, tu l’as lié à moi, pas à lui ?"

L'elfe ferme brièvement les yeux, crispant ses doigts.

"Tu crois aimer ? Quelle naïveté. Ce n’est qu’un reflet, une illusion née de notre lien infernal. Et si tu persistes à croire le contraire…" Une pause, lourde. Puis la menace, sifflée.
"… ton prochain duel rituel sera une boucherie. Je ne t’offrirai aucune clémence. Je te briserai os après os, jusqu’à ce que tu rampes comme l’esclave que tu es."

Son cœur se serre, une ombre glaciale traverse son regard. Elle rouvre les yeux pour trouver ceux de Réo fixés sur elle. Trop proches, trop brûlants. Elle a envie de se jeter dans ce brasier, d’oublier l’ombre de son père et des enfers.

Ses lèvres s’entrouvrent… un mot, un aveu prêt à franchir la barrière de sa gorge. Mais la voix d’Az’Kharel résonne encore, plus douce cette fois, plus perfide :
"Si tu l’aimes, je le détruirai. S’il devient ta lumière, je l’éteindrai de mes propres mains."

La sang mêlé ravale ses mots. Sa main, qui avait presque trouvé celle de Réo, se referme sur elle-même. Elle recule d’un pas infime, imperceptible peut-être, mais suffisant pour lui rappeler qu’elle n’a pas le droit.

Et pourtant, ses yeux trahissent tout.
La peur.
La frustration.
Et ce désir insensé, interdit, qui ne fait que croître.

Quand le jeune homme ajoute qu’il lui fallait une occupation, L'Arcaniste refoulée l’observe de biais, un léger sourire aux lèvres : il ne sait pas rester en place… Cette énergie, ce besoin de faire, même dans la tendresse d’un petit-déjeuner, la touche. Elle incline la tête, un peu honteuse, quand il remarque sa tenue, ses cernes, ses cheveux en bataille. Il a raison. Elle ne dit rien, mais le silence, l’aveu muet de son hochement, parle pour elle.

Et quand sa main vient se poser sur la sienne, ses doigts se serrent doucement en retour, réflexe presque désespéré pour garder cette chaleur. Elle lutte. Tout son corps lui hurle de se jeter contre lui, de se lover dans cette présence rassurante, mais elle reste droite, fragile équilibre entre désir et retenue. Son cœur s’emballe pourtant lorsqu’il ajoute, le regard ancré dans le sien, que sa santé est importante pour lui aussi. Ses yeux violets sont graves, troublés, brûlants d’inquiétude. Elle détourne une seconde le regard, comme si c’était trop intense, puis y revient, aspirée malgré elle.

Chaque frôlement — leurs épaules, leurs mains qui se croisent en effleurant une assiette ou la théière — est comme la danse d’un colibri qui butine une fleur : rapide, léger, mais vibrant d’une énergie qui pulse jusque dans son ventre. Elle inspire plus fort qu’elle ne le voudrait pour calmer les battements désordonnés de son cœur.

Quand son ancien patient l’interroge sur le pacte, la soigneuse ne répond pas par des mots. Lentement, elle tire le petit sachet de soie écarlate qu’elle avait préparé et le pose devant lui. Ses yeux se plantent dans les siens, silencieuse, laissant l’objet parler pour elle : voici ma réponse, mes précautions, ma détermination.

Puis vient la phrase. Celle qu’elle n’attendait pas, celle qui la transperce :
« Et puis, j’aurai bien toutes les raisons du monde de tomber sous ton charme… tu es bienveillante, avenante et dévouée envers tes patients. »

Le souffle lui manque. Son cœur cogne, cogne, cogne contre sa poitrine, comme s’il allait éclater. Ses joues s’embrasent, elle rougit de tout son être, incapable de cacher que c’est bien la première fois qu’on lui fait une telle déclaration, aussi directe, aussi sincère. Elle baisse les yeux, joue nerveusement avec le bord de sa tasse, incapable de trouver une réponse immédiate.

Quand il se lève pour filer à la bibliothèque, Lya' le suit des yeux, muette, encore ébranlée. Ses lèvres tremblent d’un sourire timide qu’elle ne peut réprimer, même en le voyant se réfugier dans ses livres. Elle reste un instant immobile, puis finit son thé et son repas en silence, son regard glissant parfois vers la porte par où il est parti.

La propriétaire des lieux débarrasse ensuite la table, comme pour retrouver contenance, puis s’éclipse dans la salle de bains. La douche efface les brumes de la nuit, et quand elle reparaît, c’est une autre Lyadril qui franchit le seuil du bureau.

Sa robe fluide épouse sa taille avec souplesse, d’un violet profond, la même teinte que ses veines et ses ailes lorsqu’elle laisse parler sa nature démoniaque. Le tissu s’ouvre sur un décolleté mesuré, assumé sans ostentation, une élégance qui révèle plus qu’elle ne cache. Ses cheveux, cette fois, sont coiffés et laissés libres, sans les deux tresses fines qu’elle arbore d’ordinaire, cascades argentées aux reflets lunaires qui retombent jusqu’au bas de son dos.

Après plusieurs minutes de recherche, dans ses bras, un grimoire en langue démonique, relié de cuir sombre. Elle l’avance, le pose avec soin sur le bureau. Puis, sans un mot, elle saisit une chaise, la tire doucement, et vient s’asseoir à ses côtés. Assez proche pour que leurs épaules puissent encore se frôler.

Ses yeux glissent vers lui, timides mais décidés, comme pour dire : Cherchons ensemble.

Mais l’ombre ne s’éteint pas. Au fond d’elle, la voix d’Az’Kharel revient, plus nette, plus cruelle qu’avant, comme un fer chauffé à blanc qu’on fait claquer contre le silence :

"Tu crois pouvoir aimer sans payer ?"
"Ma fille... Si tu oses, je te briserai — mais pas tout d’un coup. Je te laisserai regarder. Chaînée, impuissante, tu verras chaque éclat de sa chute : je prendrai mon temps pour démonter l’homme qui te trouble, morceau après morceau, pour que tu comprennes à qui tu appartiens."

La menace est précise, vicieuse dans sa lenteur. Elle picturise l'horreur sans la nommer : chaînes, regard forcé, la démolition méthodique d’un homme aimé. Lyadril sent un froid profond lui ronger la colonne vertébrale ; c’est moins une image qu’une sentence. Son ventre se noue. La peau de ses avant-bras se hérisse.

Pour un instant, l’idée même de ce supplice lui arrache un gémissement muet. Sa main se referme sur la tranche du grimoire, les jointures blanches. Elle a la vision, fugace et terrible, d’être enchaînée, contrainte d’observer le monde de celui qu’elle aime s’effriter sous la main d’un général infernal qui savoure la lenteur.

Mais la peur se mue aussitôt en colère sourde. L’image d’Az’Kharel qui l'humilie, qui use de la souffrance d’un autre pour l’écraser, réveille en elle une détermination froide. La jeune femme presse le dos du grimoire, comme si ce geste pouvait chasser la voix. Ses doigts effleurent la couverture — pas pour appeler la peur, mais pour puiser un ancrage.

Lyadril tourne alors le visage vers Réo. La menace flotte encore, mais entre eux deux une autre chose existe, plus ténue peut-être, mais réelle : un fil de défi. Tant qu’il est là, pense-t-elle, elle refusera d’être réduite à un témoin impuissant. Tant qu’il est là, elle se dressera contre les ombres.
« Modifié: jeudi 25 septembre 2025, 14:30:27 par Lyadril Ilfirin »
Forme succube démoniaque + Forme ultime ancienne
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Réo

Avatar

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 64 jeudi 25 septembre 2025, 22:33:32

Mes esprits retrouvés, mon dos se redresse, ma main passe dans mes cheveux pour les recoiffer et leur donner une forme acceptable. Croisant mes doigts, retournant mes mains, je les fais craquer fortement, commençant à prendre autant d’ouvrages que mes bras peuvent en tenir, je les dépose en pile sur la table à ma droite. L’épaisseur et le nombre de livres me fatigue d’avance, n’étant même pas sûr de trouver quoi que ce soit d’utile à notre sujet spécifique. Soufflant un grand coup pour me donner du courage.
Soudainement un frisson glaçant me parcourt la colonne vertébrale. Me sentant observer je me retourne. Je suis seul. Mon rythme cardiaque accélère lorsqu’une voix que je ne connais que trop bien résonne.

-   Tu peux enfin m’entendre fils…tu crois être capable d’aimer ? Mon meilleur soldat, ma plus grande déception, mais toujours mon meilleur espoir…

Tournant sur moi autour de la pièce, je le cherche du regard désespérément, près à fondre sur lui…[/color][/b]

-   Tu me cherches ? Pour me tuer ? Tu crois qu’elle est capable de t’aider ? Elle est ma fille, mon unique enfant de sang. Elle ne trahira jamais son père…
-   LA FERME !

Craignant devenir fou à entendre la voix de Az’Kharel dans ma tête, je sens l’angoisse monter. M’appuyant sur le bureau, y plantant mes ongles, j’ignores si je ne préfère pas devenir fou en fin de compte. L’autre éventualité signifierait que nous sommes observés. Mais comment ? Pourquoi aujourd’hui me contacte-t ’il s’il pouvait le faire avant ? Un autre effet secondaire du pacte ? Les questions fusant, mes ongles se plantent dans le bois pour exprimer ma colère sans tout envoyer valser.

Entendre sa voix pour la première fois depuis plus de 1000 ans ne me laisse pas indifférent, les souvenirs de ses entrainements, ses punitions, sa cruauté. Chaque détails négatif me revient. Comme si j’avais besoin d’un prétexte supplémentaire pour le tuer….Cela dit, mon esprit se recentrant, il me rappelle que mes sentiments envers Lyadril sont un bonus, appréciable, même au-delà. Mais nous serons libre que lors de sa mort.

Retrouvant l’énergie de me mettre sérieusement au travail, je m’assois, prenant le premier ouvrage, je le feuillette. Il fait environ mille pages, et ce n’est que le premier d’une longue série au moins aussi épais. Je ne me plains pas et continue un moment, sans rien trouver s’approchant de la simple mention de sang.

Interrompu dans ma recherche par la porte qui s’ouvre, ma visage se tourne instinctivement, observant Lyadril dans une robe qui romps le flux de mes pensées, à la manière d’un katana tranchant un fil. Est-elle assortie à mes yeux à dessein ? Un aveu ? Je choisis de le prendre ainsi, son décolleté est assumé, en harmonie total avec la forme de sa poitrine…cherche-t-elle à me séduire ? En a-t-elle conscience ? Quand à sa chevelure travaillée, soignée sans laisser place au hasard, et la pureté de son visage…c’est simple, sa seule présence est la lumière qui chasse les angoisses de revoir cet enfoiré.
Un sourire se dessine, l’observant récupérer des livres elle aussi, ou plutôt un livre. Comme si elle savait ce qu’elle cherchait. En même temps il s’agit de sa bibliothèque, il est logique qu’elle sache précisément ce dont elle aura besoin. Elle se tourne vers moi, et je me dépêche de replonger dans ma lecture. Masquant que je ne peux pas la quitter des yeux actuellement. Elle s’installe, si proche, que nos corps se frôles à nouveau. Un appel à la regarder, et un sourire signifiant : Cherchons ensemble.

Acquiesçant sans qu’elle n’ait prononcé un mot. Je perçois à nouveau sa voix, à lui, plus lointaine, elle ne m’est pas adressé mais je perçois ses paroles.

- Tu crois pouvoir aimer sans payer ?
- Ma fille... Si tu oses, je te briserai — mais pas tout d’un coup. Je te laisserai regarder. Chaînée, impuissante, tu verras chaque éclat de sa chute : je prendrai mon temps pour démonter l’homme qui te trouble, morceau après morceau, pour que tu comprennes à qui tu appartiens.

C’en est trop. Il a franchi la limite que je ne lui permettrais plus jamais de bafouer. Prenant la main de mon elfe, de manière assumée. Me disant puisqu’il a choisit de nous observer et bien il va en prendre pour son argent.

-   Tu la menaces ? Tu lui fais peur ? Tu veux l’atteindre en passant par moi ? VIENS ! Je t’attends ! Je te tuerai, quitte à y passer aussi, mais tu ne poseras plus jamais la main sur elle, ESPECE DE CONNARD ARROGANT !

Cette dernière phrase sort du plus profond de mes tripes, résonne dans la maison, jusque dans l’herboristerie. Ce hurlement guttural est ma déclaration de guerre ouverte. Sa voix se tue. J’ignore au fond s’il a entendu, et est-ce si important. Tant que la femme que j’aime comprends que je la protègerai de lui. Me tournant vers elle, posant instinctivement mes lèvres au coin des siennes, témoin de mon envie brulante de franchir ce cap, mais respectant son choix de trouver les réponses.

-   Je m’excuse d’avoir crié…il ne t’arrivera plus rien. Tu as ma parole.

La sentant dérouté, par lui, par ma colère ? un mélange des deux sans doute. Je fais de mon mieux pour la rassurer, bien que j’ignore comment faire dans le fond…

-   Oublions le l’espace d’un instant. On a des réponses à trouver.

Front contre front, nos contacts se font plus fréquent de manière si naturelle que je m’en rends à peine compte. Comme une évidence, comme si nous deux, ensemble devait être aussi absolu que deux et deux font quatre. Je ne lâche plus sa main, reprenant la lecture. Un livre, puis deux, puis cinq, j’ai l’impression de ne pas en voir le bout. Nous finissons par nous partager la pile de livre. La journée avançant rapidement que nous n’aurons pas mangé ce midi.

Attend ! Je m’arrête sur une section de page attirant mon attention. Une invocation, un guide qui serait expert en sceau et pacte en tout genre. Impossible de lire précisément ce qui sera invoqué, les mots sont anciens et celui le plus important est illisible. Quoi qu’il en soit…

-   Je…j’ai quelque chose.

Mettant le livre au centre, je lui montre la partie en question, avec la liste des ingrédients et l’incantation.

-   Qu’en penses-tu, Lya ?

Première fois que je lui donne ce surnom, mais pas la dernière….
Forme incube
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 65 vendredi 26 septembre 2025, 01:37:01

La jeune femme perçoit le soulagement dans le geste du jeune homme lorsqu’il prend sa main. Naturellement, elle y répond, serrant la sienne avec douceur, comme pour s’ancrer à lui dans ce moment suspendu. Lorsqu’il laisse éclater sa colère contre Az’Kharel, sa voix rauque et gutturale résonne dans le bureau et la surprend. Elle sursaute, ses yeux s’écarquillent : elle ne s’attendait pas à une réaction aussi vive. Une vague de panique et d’admiration se mêle en elle.

Lorsque Réo approche instinctivement ses lèvres du coin des siennes, Lyadril glisse sa main sur sa joue, un contact doux et presque une caresse consciente. Une larme silencieuse coule sur sa joue tandis qu’il murmure :

Il ne t’arrivera plus rien. Tu as ma parole.

Elle hoche la tête positivement lorsque sa voix s’adoucit.

Oublions l’espace d’un instant. On a des réponses à trouver.

Leurs regards se croisent, un souffle partagé traverse l’air. Lyadril remarque le dernier livre qu’elle avait pris, posé sur le bureau parmi les autres. Un mélange de soulagement et d’inquiétude l’envahit lorsque Réo dit :

Je… j’ai quelque chose.

Le diminutif, Lya, fait frissonner Lyadril. La première fois qu’il l’utilise, prononcé par lui, il prend une valeur intime, presque précieuse. Sa retenue se fissure, et elle se laisse glisser sur ses genoux, rapprochant son dos contre son torse, cherchant l’ancrage et la chaleur dans sa présence.

La professeur de l'Art des Arcanes lit la section qu’il lui montre, les yeux verts suivant les lettres anciennes et vibrantes, et murmure presque hésitante :

"C’est… c’est exactement ce que j’ai préparé alors que je ne le savais pas…

À regret, elle lâche la main de Réo, sort le nécessaire du petit sachet de soie et lui demande d’installer les bougies et de les allumer comme pour la leçon qu'elle a instruite. Le temps que l'élève les allume, l'elfe place les ingrédients et trace avec précision le cercle d’incantation sur le sol, chaque geste mesuré et concentré.

Elle saisit la dague sur son bureau et rejoint Réo, prenant sa main gauche pour le guider vers le cercle. Plongeant son regard vert dans ses yeux violets, elle inspire profondément, puis lâche sa main pour entailler la sienne, là où la demi-clé arcanique invisible est imprimée. La pièce frissonne légèrement, les sceaux magiques réagissant dans l’espace environnant.

Elle murmure alors en démonique :

"Zarath’ma… morthiel." (Pardon mon… amour)

Puis elle entaille doucement la paume de Réo pour que quelques gouttes de leur sang tombent sur le cercle. L’air devient dense, vibrant d’une énergie chaude et mystérieuse, et les flammes dansent autour d’eux.

Leurs voix s’élèvent, se mêlant dans l’incantation, Lyadril en sindarin, comme un chant ancien, rythmique et poétique  et Réo fera l'autre partie en démonique :

A starno na thîr, a lînna aran,
Lûth na fêa, aníron i ngûr,
Gûr na menel, curu na gwend,
Acheniel na mâr, a thandiel na gath.

(Que le lien s’unit, que l’ombre et la lumière se mêlent,
Que l’âme protège l’âme, que la volonté guide le destin,
Que le cœur s’élève vers le ciel, que la force de l’Art s’accomplisse,
Que l’union des mains et des âmes scelle l’éternité.
)

Le cercle s’illumine d’une lueur mêlée d’ombre et de lumière, vibrant sous la puissance de leur sang et de leur volonté. La magie danse autour d’eux, oscillant entre éclats éthérés et reflets sombres. Chaque frisson, chaque souffle et chaque frôlement deviennent des vibrations, un rythme profond entre leurs corps et leur énergie.

Lyadril se colle contre le torse de Réo, cherchant chaleur et ancrage, et laisse la magie les envelopper. Le monde extérieur s’efface : il n’existe plus que la lumière et l’ombre du cercle, le souffle partagé, et le lien qu’ils viennent de sceller avec leur sang.

Le temps semble suspendu. Elle ferme les yeux un instant, s’abandonnant au rituel, consciente de la force et de la fragilité de ce qu’ils viennent de créer, et se laisse porter par le souffle, la magie, et la présence de Réo.
« Modifié: vendredi 26 septembre 2025, 22:19:04 par Lyadril Ilfirin »
Forme succube démoniaque + Forme ultime ancienne
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Réo

Avatar

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 66 vendredi 26 septembre 2025, 20:14:15

Mon cœur rate un, deux, même trois battements lorsque ma complice se pose sur mes genoux. Pris par surprise je n’ai ni le temps, ni l’envie de protester, au contraire, je l’accueil avec une approbation non dissimulée…mes mains s’enroulant contre ses hanches au moment où elle pose son dos contre mon torse…son doux et enivrant parfum s’insinuant dans mon nez, je hume sans me cacher cette douce odeur. Mes mains se mettant à caresser son ventre par-dessus la douce robe mauve, sans parler de la vue imprenable de sa poitrine…Mon rythme cardiaque bat le rythme tel un tambour, de plus en plus vite…

"C’est… c’est exactement ce que j’ai préparé alors que je ne le savais pas…"

Cette phrase bien que prometteuse, sonne le glas de cette étreinte bien trop fugace…Mais elle sait ce qu’elle fait. Suivant ses instructions, je place et allume les bougies autour de la pièce, tandis qu'elle s'occupe de toute la partie technique. M'installant sur le siège à nouveau. La voyant s’éloigner pour saisir une dague avant de revenir. Je n’ai pas peur, et lui accorde ma confiance. Parti pour m'entailler la main, quand nos regards se croise, je lui fait comprendre que je veux passer après elle.

- Je veux m'assurer qu'il ne t'arrive rien au début du rituel....je t'en prie...

Elle cède, s'ouvrant juste assez la paume pour laisser son sang couler.
Ensuite, ma main telle une marionnette se laisse faire, nos regards plongeant l’un dans l’autre, je réalise à peine qu’il s’agit de celle que j’ai entaillé lors du pacte. Trop occupé à voir la beauté de l’univers dans ces yeux d’émeraude…Jusqu’à ce qu’elle murmure une phrase dont je comprends tout juste le sens. Elle me désarme par ces trois mots…

"Zarath’ma… morthiel." (Pardon mon… amour)

Touché en plein cœur par cet aveu, je ne sens même pas la douleur de l’entaille. Trop occupé à me concentrer pour ne pas sauter sur ses lèvres et franchir le cap dont la présence nous réprime depuis bien trop longtemps…Que nos langues se marient l’une à l’autre, que notre souffle se coupe sans cesser cette étreinte. Des images me viennent. Sa robe est déchirée en deux, nos corps fusionnent dans une danse qui calme à peine le brasier entre nous…Alimenter par nos âmes depuis mon arrivée. Faisant couler chacun notre tour le sang de Lyadril, puis le miens, tombe goutte à goutte sur le cercle d’invocation réagissant immédiatement par des flammes nous encerclant…
Notre incantation commence, je ne lache pas sa main, et pendant qu’elle psalmodie en syndardin, je m’occupe de la partie démonique :

Vhael’thûr karthiel, maethiel narath,
Zyrrath ul’khael, doriel marath,
 Krythos vel’kaer, dhuriel ashthar,
Nerath vhol’maer, ulthar i’morth.

(Par le sang ancien et la flamme du pacte,
que la connaissance suprême nous guide,
Que la lumière de l’ombre éclaire le sentier des Arcanes, Que la volonté et la force s’unissent dans le rituel,
Que la vérité des mondes et l’esprit du sang soient liés pour l’éternité.)

Plus les incantations avancent plus le cercle réagit, s’illuminant de plus en plus, la magie en émanant devient à la fois chaos et harmonie, la pièce tremble.

Nos corps s’enlaçant, la pièce sombrant dans l’obscurité en dehors de la lueur du cercle. Cette fois je ne retient pas l’étreinte, la serrant comme si je craignais qu’elle ne s’enfuie, ma main intacte passant dans ses cheveux.

La magie continue à faire son office. J’ignore ce qui s’apprête à en sortir. Mais quelles que soit les réponses qui nous attendent, je réalise que je n’imagine pas lui dire ce que je ressens à cet instant, si ça doit disparaitre, qu’un souvenir reste gravé. Relevant son menton machinalement et la regardant dans les yeux. Mes lèvres s’apprêtent à s’emparer des siennes, lorsqu’une explosion de fumée jaillit me coupant dans ma lancée.

Un souffle fort m’oblige à arranger mes appuis pour ne pas être emporter au loin, protégeant Lya.

Après un certain temps, les choses se calment, la fumée commence à se disperser, permettant de voir une silhouette visiblement recroquevillé, comme si on l’avait sorti de son sommeil.

Plaçant d’instinct mon corps entre l’invocation et mon amour, j’avance prudemment, le cœur battant, n’ayant aucune idée de ce qui était arrivé. Les bougies se rallument seules, et je commence à percevoir une forme assez frêle, une peau encore plus pale que celle de Lyadril, mais des cheveux tout aussi blanc et long. Les oreilles pointues me confirment ce que je commençais à soupçonner.

-   C’est une elfe…elle n’a pas l’air dangereuse, mais restes sur tes gardes.

Ma main tiens celle de ma protégée tandis que je m’approche pour m’assurer que notre invitée va bien. Elle respire, mais inconsciente pour le moment. Me tournant pour que nos regards se croisent, nous nous comprenons, et je porte la nouvelle venue délicatement à l’herboristerie pour surveiller ses signes vitaux jusqu’à son réveil….
« Modifié: vendredi 26 septembre 2025, 22:07:34 par Réo »
Forme incube
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 67 samedi 27 septembre 2025, 00:58:39

Lorsque Lyadril s’installe sur les genoux de Réo, un frisson la parcourt malgré elle lorsque ses mains se posent sur ses hanches. Son souffle se fait plus court à mesure que ses paumes descendent pour effleurer son ventre. Une chaleur diffuse s’insinue en elle, mêlée d’un trouble qu’elle peine à dissimuler, comme si chaque contact réveillait des frissons subtils le long de sa colonne vertébrale. Le souffle chaud du jeune homme sur ses oreilles lui fait se mordre la lèvre d'un coup pour se contrôler et serrer le grimoire un peu plus fort.  L’odeur douce et musquée de Réo se mêle au parfum des bougies, à la cire chaude et aux herbes, formant une atmosphère dense et intime.

Les joues de l’arcaniste se teintent d’un rose délicat lorsque le jeune homme, la voyant revenir vers lui dague en main et comprenant ce qu’elle s’apprête à faire, murmure d’une voix grave et vibrante de sérieux :
- Je veux m'assurer qu'il ne t'arrive rien au début du rituel....je t'en prie...

Ses yeux verts vacillent, fuyant un instant les siens avant d’y replonger comme happés. Elle hoche simplement la tête, incapable de masquer la rougeur qui colore ses pommettes, et un léger frémissement parcourt ses doigts lorsqu’ils effleurent les siens. Le contact chaud, ferme, et rassurant de ses mains la maintient sur le fil fragile entre désir et prudence.

Chacun leur tour, Lyadril et Réo laissent couler leur sang au-dessus du cercle d’incantation, goutte après goutte, jusqu’à ce que leurs doigts s’enlacent et que leurs paumes pressées l’une contre l’autre nourrissent les runes d’un flot commun. La lueur s’amplifie, vibrant à l’unisson de leur lien, pulsant dans l’air comme une vibration douce mais puissante qui semble toucher chaque fibre de leur être. Les pas hésitants de l’hybride la guident plus près encore de lui, et elle sent la vibration du cercle parcourir ses jambes, son torse, son ventre, jusqu’à la chaleur de son souffle effleurant ses lèvres.

Lorsque le jeune homme relève son menton, elle ferme les paupières une fraction de seconde, submergée par l’intimité brûlante du moment. Le parfum de cire, d’encens et d’herbes médicinales tourbillonne autour d’eux, mêlé aux effluves plus subtils et troublants de leur proximité. Quand elle les rouvre, ses prunelles d’émeraude s’ancrent dans les siennes et, presque malgré elle, elle se hisse sur la pointe des pieds, prête à franchir le dernier pas. Leurs lèvres s’approchent, irrésistiblement attirées comme deux aimants… jusqu’à ce qu’une déflagration de fumée rompe l’instant, un souffle brûlant emplissant la pièce et faisant danser les flammes autour d’eux.

Lyadril sursaute, son instinct réveillant la part obscure de son sang. Ses doigts tremblent, prête à marquer sa peau des stigmates démoniaques. Mais la poigne ferme de Réo l’ancre, la retient. Protégée dans ses bras, elle se laisse envelopper par lui, acceptant qu’il se place en rempart entre elle et l’apparition, sans toutefois lâcher sa main. Les vibrations du cercle, les frissons dans ses veines et le parfum de la magie flottant dans l’air la maintiennent éveillée, alerte, et pourtant rassurée.

La fumée se disperse, dévoilant une silhouette frêle, aux cheveux blancs et aux oreilles effilées. Réo souffle, vigilant :
C’est une elfe… elle n’a pas l’air dangereuse, mais reste sur tes gardes.

Les doigts de Lyadril se resserrent autour des siens et sa voix, à peine plus qu’un souffle, répond en sindarin, vibrante d’une solennité fragile :
"Gweston an le." (Je te le promets.)

Leurs regards s’accrochent dans un silence complice, inutile de mots pour se comprendre. Puis elle desserre son étreinte, le laissant porter l’inconnue vêtue de noir, et le suit jusqu’à son herboristerie, ses pas résonnant doucement sur le bois, mêlant fatigue et prudence, chaque écho semblant résonner avec le reste de la magie encore vibrante dans la pièce.

Là, l’elfe-démone appose ses mains sur les portes, traçant de nouveaux sceaux de protection. Sa voix psalmodie des syllabes gutturales où se mêlent les cadences de l’elfique et du démonique. L’air vibre encore, chaque symbole gravé dans l’éther résonnant sous ses doigts et sur sa peau comme une onde tangible. Son regard glisse vers la porte scellée menant à l’Enfer. Une inquiétude sourde la transperce : si son père a senti l’appel et le renforcement des barrières, il pourrait déjà s’avancer.

Lyadril inspire profondément et avance sur la passerelle. Sa main tremblante se pose sur les verrous runiques, vérifiant leur solidité. Un instant, une idée insidieuse effleure son esprit : aller trouver Az’Kharel, son père incube, général des Légions Infernales, pour le défier. Lui prouver, par son sang démoniaque, qu’elle n’est pas faible… ou, par sa part elfique, lui offrir un pacte éternel en échange de la vie et de la paix de son ancien commandant, quitte à se livrer en otage, par amour pour Réo.

L’image est brève, fugace, comme un souffle venu des tréfonds de son sang. Son cœur se serre aussitôt, et la pensée se dissipe, remplacée par le souvenir de la chaleur de l’étreinte du démon qui l’attend plus loin. Sa silhouette se fige dans l’ombre de l’accès interdit, le souffle court. Ses pas sont plus lourds qu’à l’accoutumée, l’incantation, le tissage du cercle et les sceaux protecteurs ayant drainé une large part de son énergie.

Elle retire lentement sa main des runes encore tièdes, un soupir long franchissant ses lèvres. Le silence de l’arrière-salle pèse, mais il n’est plus qu’un voile : déjà, elle sent dans l’air la trace de Réo, cette chaleur familière qui la guide hors des ténèbres de ses propres pensées.

Ses pas résonnent doucement sur la passerelle tandis qu’elle se dirige vers la salle de soins physiques. Chaque mouvement lui demande un effort, ses épaules alourdies par la dépense magique, mais l’éclat des bougies et le parfum des plantes la ramènent à la réalité. Là-bas, le démon veille, et dans un des lits de soins, repose la frêle apparition aux cheveux blancs, encore inconsciente mais respirant faiblement.

Lyadril s’arrête un instant sur le seuil, son regard glissant de l’inconnue à Réo. Elle retient l’élan de faiblesse qui menace de la faire chanceler et redresse le menton, se forçant à reprendre ce masque de force dont elle a toujours su s’entourer. Ses doigts caressent machinalement le tracé d’un sceau encore luisant sur sa paume, sentant sous ses doigts la vibration résiduelle de la magie.

Puis, silencieuse, elle s’avance dans la pièce, l’ombre de son trouble dissimulée derrière l’assurance feutrée de l’arcaniste. Les flammes des bougies dansent sur ses cheveux blancs et sur les étagères, projetant des ombres mouvantes, tandis que le parfum de la sauge blanche, du bois de santal et du palo santo s’élèvent en volutes légères et discrètes. Les frissons du sang, du cercle et de l’incantation persistent dans l’air et sur sa peau, rappelant la puissance qui les entoure. La véritable épreuve ne fait que commencer.
« Modifié: samedi 27 septembre 2025, 09:53:51 par Lyadril Ilfirin »
Forme succube démoniaque + Forme ultime ancienne
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Réo

Avatar

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 68 samedi 04 octobre 2025, 19:31:09

L’ambiance ésotérique de la pièce s’estompe peu à peu. Me sentant faible à cause de la puissance du sort, je soulève malgré tout notre nouvelle venue, marchant vers l’herboristerie, Lyadril ayant décidé de rester visiblement en retrait pour le moment. Traversant la passerelle, mes pas se figent un moment en passant à coté de cette foutue armoire, la regardant je fais le serment silencieux que…S’il arrive quelque chose à ma soigneuse, je me jetterai à corps perdu dans une bataille perdue d’avance, mais en l’emmenant avec moi. Soufflant profondément je reprends ma marche vers la salle de soin.

Déposant l’elfe sur le lit, sans personne pour me voir, mettant un genoux au sol, je sens mes forces me quitter, la fatigue traversant chaque parcelle de mon corps. Cette sensation est apparue juste après la fin du rituel, mais n’ai rien voulu montrer pour ne pas l’inquiéter. Mon cœur battant rapidement, ma vision se trouble et mon poing s’appuie sur le parquet pour ne pas m’écrouler totalement.
Je ne pensais pas que ce sort me prendrait tant d’énergie. Prenant conscience de la force de la femme hantant mon esprit, mon cœur se réchauffe, trouvant mon aimée...euh mon hôtesse impressionnante, faisant preuve d’une puissance incommensurable.

En songeant à elle, mon énergie remonte peu à peu, grognant en forçant mes muscles à se relever, je m’assois sur la chaise à côté du lit. M’apprêtant à prendre la température de l’endormie… Frisson. Ma main en suspens, au-dessus du front de l’inconnue, une sensation glaciale me traverse m’immobilisant net, le regard dans le vide, une goutte de sueur glissant le long de mon front, la main tremblante.

La peur, pour ne pas parler de terreur. J’ignore d’où elle vient, je suis seul dans la pièce, aucun bruit, aucun mouvement suspect, rien de concret mets mon corps en état d’alerte, et pourtant…En prenant le temps d’analyser, je sens que mon cœur est serré. Comme un mauvais pressentiment. Est-ce que Lyadril est en danger ? Mon inconscient me hurle que c’est en lien avec elle.
J’entends d’ailleurs ses pas qui résonnent à travers le bâtiment, c’est bien elle, en bonne santé…Mon corps est pris d’un soulagement, mais je reste interdit devant cette sensation palpable que j’ai ressentie.

Alors qu’elle approche, à coté de moi, d’un naturel étrange, ma main se pose dans la sienne, mes doigts se mêlant au sien, je ressens encore ce courant électrique entre nous, mais ne peut me convaincre de le fuir, au contraire pour la première fois, je choisis d’embrasser ce courant, de l’accepter, d’assumer les battements de mon cœur qui accélèrent.
Je crois qu’à cet instant, je réalise que l’angoisse d’il y a un instant trouve son origine dans la peur de la perdre… Alors, au milieu des bougies, de l’ambiances apaisante, et zen de la pièce, je me sens retrouvé un peu d’énergie, comme un impulsion, un appel irrésistible. L’inconnue ne semblant pas sur le point de se réveiller sans danger immédiat, je me lève, sans lâcher sa main, je l’emmène avec moi.  A cet instant mon cerveau est en marche automatique, fonce vers l’inconnu, pour ne pas dire le vide, j’en ai conscience, mais ne peut m’en empêcher, comme un papillon happé par le soleil. La conduisant dans le couloir adjacent, sans être vu, je l’attire contre moi, la plaquant doucement au mur…

Nos corps sont proches, plus que jamais, dans son regard je vois de l’interrogation, elle ignore ce que je fais, je ne sais pas moi-même. Je constate juste que je respire fort, mon regard ne pouvant quitter ses lèvres des yeux, mon visage approchant…je dois m’arrêter, je ne devrais pas, on ne devrait pas…on s’est promis d’attendre d’avoir des réponses…mais cette angoisse me prend encore aux tripes quelque part. Alors sans rien contrôler, mon visage approche du sien, m’attendant à être repoussé, nos nez entrant doucement en contact, le temps semble figé…et dans un souffle tremblant

-Goheno nin...(pardonnes-moi)

Sans fermer les yeux, tenant à la voir, mes lèvres se déposent doucement sur les siennes…la chaleur dans mon corps augmente de plusieurs crans d’un coup. Aussi satisfaisant que deux pièces de puzzle qui s’imbriquent. Je recommence, toujours de façon tendre, mais n’ayant pas été repoussé, une main glisse dans sa nuque, la seconde se posant sur sa hanche…mes doigts se refermant sur sa peau…
« Modifié: samedi 04 octobre 2025, 19:43:00 par Réo »
Forme incube
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 69 samedi 04 octobre 2025, 22:52:58

L'herboriste ne peut s'empêcher de rester non loin de Réo, restant prudente comme elle l'avait promis un peu plus tôt, choisissant de lui faire pleinement confiance. Elle ne s'attendait pas à ce que le jeune homme lui attrape la main. Pas de suite en tout cas. Ce contact est si... tiède, doux, électrisant, comme par une chaude journée d'été avec une pluie très fine dont le ciel est zébré d'éclairs. L'incube se lève sans lui lâcher la main et décide de marcher un peu. Bien qu'elle soit partagée entre surveiller leur invoquée et le suivre lui, Lyadril choisit la seconde option.

Dans le couloir tamisé, les bougies jettent une lueur dansante qui effleure leurs visages comme une caresse silencieuse. Le parfum entêtant de la sauge et du bois de santal flotte dans l’air, mêlé à cette empreinte chaude et légèrement musquée qui lui appartient à lui seul. L'elfe sent son dos frôler le mur tiède lorsqu’il l’y attire doucement, son souffle suspendu comme une feuille hésitant entre deux vents.

Le regard de Réo la cherche, accroche le sien, et dans ses prunelles améthystes sombres palpite une urgence fragile, celle qui naît dans les instants où l’on craint de perdre ce qu’on n’a pas encore tout à fait saisi. Elle perçoit le tremblement imperceptible de ses doigts mêlés aux siens, le frisson qui court entre leurs peaux comme une décharge douce et continue, réveillant chaque nerf sous sa chair fine.

Quand il approche, lentement, presque malgré lui, Lyadril ne recule pas. Son cœur bat contre ses côtes comme un oiseau qui hésite à prendre son envol, vif, affolé, vibrant. Elle sent le contact fugace de leurs nez qui se frôlent, le souffle mêlé qui effleure ses lèvres. Son regard s’ancre au sien, et dans ce battement suspendu, la voix de Réo s’échappe dans un souffle tremblant :

-Goheno nin...(pardonnes-moi)

Cette phrase fend le silence comme une note pure, fragile et sincère. Une larme, seule et claire, glisse sur la joue de Lyadril : fine comme une perle volée, elle porte le poids de sa peur, celle que tout ceci ne soit qu’un reflet du pacte, une illusion douce tissée par le sang et la magie.

Mais lorsque leurs lèvres se rencontrent enfin, tout vacarme intérieur se tait. Le monde se réduit à ce point de contact tendre et brûlant, comme deux constellations qui se rejoignent dans un silence cosmique. Ses doigts trouvent le tissu de son tee-shirt et s’y agrippent doucement, cherchant une ancre. Le baiser est lent, timide d’abord, puis légèrement plus sûr, une promesse fragile plus qu’une conquête. La jeune femme ferme les yeux, laissant les sensations la traverser comme une onde chaude : la pression de sa main sur sa hanche, la chaleur de son torse contre le sien, le goût léger de ses lèvres mêlé aux effluves d’encens et de cire.

Elle se recule d’une fraction de souffle, rompant le baiser avant que la fièvre ne s’y glisse. Sa respiration est plus rapide, ses joues encore rosies, et son regard cherche le sien, brillant d’émotion et d’incertitude mêlées. Sans réfléchir davantage, elle s’abandonne à la sécurité instinctive de sa présence : ses bras viennent entourer Réo, sa tête vient se poser franchement sur son épaule, contre la chaleur rassurante de son cou.

Là, lovée contre lui, elle ferme à nouveau les yeux. Un instant. Le battement de son cœur s’accorde au sien dans une cadence silencieuse. Dans la salle de soins physiques, un souffle change imperceptiblement, celui de la spécialiste endormie, mais Lyadril n’y prête pas encore attention. Pour l’instant, le monde entier se résume à cette étreinte suspendue dans la lumière vacillante des bougies.
Forme succube démoniaque + Forme ultime ancienne
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Diamant

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 70 mardi 07 octobre 2025, 15:43:39

C’était une belle journée ensoleillée qui s’offrait à Diamant et à tous les membres du village de Nuevaviva, petit village et havre de paix pour toutes les âmes perdues qui ont souffert dans cette vie, protégées par la magnifique forêt des terres sauvages, et ces montagnes qui en décourageraient plus d’un de venir traîner dans les contrées du chao qui ne sont pas les terres les plus accueillantes de Terra. Alors que l’elfique sorcière avait profité de cette journée pour partir à la cueillette des baies et plantes des bois, elle ne se doutait pas un seul instant que son programme serait interrompu par un événement des plus atypiquement magique !

En effet, lors de sa balade dans l’immense végétation boisée, alors qu’elle s’affairait à sa tâche avec assiduité et délicatesse, pour ne point abimer les arbustes et autres plantes auprès desquelles elle prélevait quelques vivres, l’elfique sorcière put ressentir une étrange énergie magique autour d’elle. Mais, elle n’arriva point à en déceler l’origine, n’arrivant pas, du moins pour le moment, à en connaître la raison. Bien entendu, l’elfe à la longue chevelure de neige et aux yeux opalescents avait analysé les environs, tentant de repérer toute aura magique possiblement présente en ces lieux. Rien, il n’y avait pas la moindre trace de quelconques êtres manaïques autour d’elle. Quant à ses compagnons villageois, ils étaient dans d’autres parties des bois ou des montagnes, chacun ayant un plan et une mission bien précise à réaliser aujourd’hui.

La lunaire demoiselle s'interrogeait : qu’est-ce que cela pouvait être ? Était-ce un message télépathique qui cherchait son destinataire ? Un appel à l’aide d’une autre sorcière ? Mère nature qui tentait de la signaler d’un potentiel danger ? Un esprit qui essaie de rentrer en contact avec elle à l’approche de la nuit de Samain ?

C’était étrange, très étrange… Surtout que pour cette créature elfique, sorcière qui plus est, ce genre de chose ne sont pas totalement inconnues. Oui. Elle les connaissait même très bien, ayant appris à les comprendre et déceler avec le temps, aussi différents soient-ils selon leurs magie, intentions et êtres vivants - ou non - qui en étaient à l’origine. Non, c’était autre chose, mais quoi ? Telle était la question qui ne cessait de lui tourner en tête. Mais, ce n’est pas pour autant que notre impassible femme aux grandes oreilles se laissa pertuber pour autant, ho non. L'impassibilité régnait en maître sur son visage, ne permettant à personne de pouvoir lire en elle comme dans un livre ouvert, dupant quiconque qui pourrait l’épier ou l’analyser.

Le champs magnétique et les vibrations manaïques ne cessaient de s’accroître au fur à mesure que le temps passait, venant à changer la température ambiante ainsi qu’a distordre les sons environnants, les couvrants de sifflements et ultrasons des plus enquiquinants possible qui soient. Au fur à mesure que les minutes défilaient, Diamant percevait davantage l’origine de la magie, décelant des bribes d’aura démonique ainsi qu’une très forte puissance elfique. Et ce n’est pas tout ! Plus les secondes s’écoulaient, plus elle ressentait ce qui l’entourait : un cercle téléportatif mimant les portails de téléportation !

Comment ? Pourquoi ? Qui ? L’elfique sorcière se questionner sur la raison qu’on lui jette un pareil sort, se demandant bien qui pouvait en être à l’origine derrière. Mais, en peu de temps qu’il n’en faut, la belle demoiselle tout de noir vêtue sombra dans les ténébres. Quand elle retrouva ses esprits après sa perte de connaissance, la lunaire sorcière constata qu’elle se retrouvait dans une immense pièce. Une sorte de chambre à priori, dans laquelle flottaient nombreuses effluves d’huiles essentielles et plantes séchées, la pièce dégageant une énergie chaleureuse et bienveillante qui a été créée par l’aura de la personne occupant ces lieux. D’ailleurs, en parlant d’occupant des lieux, qui l’avait donc appelé et ramené jusqu’ici ? C’est sur cette interrogation que la jolie elfe se releva silencieusement du lit, activant ses sens pour analyser son environnement et tenter d’identifier la présence d’âmes qui vivent. Et c’est ainsi que, Diamant, perceva l’énergie de deux êtres vivants dont les auras correspondaient à ce qu’elle avait ressentie dans la forêt.

Bien, déjà une bonne chose de faite ! De plus, il semblerait que d’après son ouïe couplé à son sixième sens, ses « invocateurs » soient juste dans le couloir à côté de la chambre. Parfait ! Elle n’aura pas à leur courir après. Ni une ni deux, la mystérieuse sorcière marcha à pas léger malgré ses hauts talons, et, aussi silencieuse qu’un félin qui chassent sa proie, elle se glissa dans le couloir, penchant légèrement la tête en croisant les bras, toussant doucement pour attirer l’attention en regardant les deux tourtereaux visiblement devant ses yeux, avant de laisser échapper sa douce voix dans les airs d’un ton interrogateur et confiant, n’étant pas effrayé pour deux sous.

« Navrée de vous interrompre dans vos élans romantiques, mais… Lequel de vous deux m’a invoqué ? Et sans trop vous commandez, puis-je en connaître la raison précisément ? »

Sursaut et surprise, voilà l’effet que notre elfique sorcière provoqua chez le petit couple, mais ce n’est pas pour autant qu’elle en perdait son visage de marbre. C’est d’un calme olympien des plus déstabilisant qu’elle faisait face aux deux individus, les regardant tout deux d’un regard vide de toute émotion, attendant sagement des explications, tandis qu’elle fit tapoter très légèrement un de ses doigts sur son bras, faisant ainsi comprendre dans son langage corporel qu’elle attendait une réponse et vite !
« Modifié: mardi 07 octobre 2025, 15:49:10 par Diamant »

Réo

Avatar

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 71 mercredi 08 octobre 2025, 21:03:46

Le temps et l’espace n’existe plus à cet instant, mon cœur bat si fort que je le sens vouloir s’extirper de ma poitrine pour rejoindre celui de mon elfe, mon aimée que j’assume pleinement à cet instant. J’ignore ce qu’il en sera d’ici les prochains jours ou les prochaines secondes, et mon esprit n’en a cure. Seul compte cet étreinte, ce sentiment d’accomplissement qui me pousse à la serrer un peu plus fort pour me rapprocher d’elle. Et le baiser aurait continuer un moment, mais elle se retire la première.

Je l’observe alors, dans le silence de la boutique, l’odeur de bois feutré, qui flotte dans la pièce, d’huiles essentielles et de plantes. Ses yeux péridot qui transpercent mon âme, un souffle chaud et saccadé caresse ma peau, comme des milliers de doigts en soie. Je la perçois en ce moment comme une déesse, venant chercher la chaleur d’un enlacement éperdu. J’enroule mes bras alors autour d’elle, comme un accueil chaleureux sur le seuil de mes sentiments que je ne saurai décrire à cet instant.
Ayant connu de nombreuses expériences, je peux dire que cet enlacement est unique dans ma vie. Mon odorat humant sa peau, savourant cet odeur qui la définit parfaitement, profondément doux, mais puissant, une combinaison me rappelant le Velours Noir, un mélange de rhum ambré et cacao, très singulier.

Ma respiration est profonde, apaisée, si bien que je suis pris d’un sursaut lorsque j’entends une voix inconnue semblant agacée et impatiente

« Navrée de vous interrompre dans vos élans romantiques, mais… Lequel de vous deux m’a invoqué ? Et sans trop vous commandez, puis-je en connaître la raison précisément ? »

Tournant la tête, j’aperçois notre invitée, sur ses deux jambes et visiblement assez en forme pour nous lancer une sorte d’air supérieur. Que je n’apprécie pas soit dit en passant, mais nous avons besoin d’elle, alors du haut de mon millénaire et demi, je prends sur moi pour me focaliser sur l’essentiel.

-   Pour tout vous dire, nous vous avons invoqué ensemble. Je me nomme Réo, et voici Lyadril, l’herboriste, soigneuse et propriétaire de cet endroit.

Interrompant l’étreinte à regret, je m’avance doucement en montrant patte blanche, tout en me tenant près à riposter en cas d’attaque.

-   Ayant déjà été invoqué, je sais que ça n’est pas toujours agréable. Mais nous avons cru comprendre que vous étiez une experte en sceaux arcaniques et en pacte.

L’invitant à retourner sur son lit le temps d’examiner qu’elle n’a rien, je continue mes explications tandis que Lyadril l’ausculte pour s’assurer qu’il n’y a pas d’effet secondaire.

-   Lyadril est une demi-elfe-démon, je suis un incube, et nous avons mêlés nos sang, symboliquement pour se jurer d’éliminer son père. Seulement il y a des effets secondaire que nous n’avions pas prévu, et nous ignorons la nature exacte du pacte, les conséquences et les effets.

Observant la soigneuse faire son œuvre, je ne peux masquer un sourire en coin, de la voir si investie et dans son élément.

-   Et pour être tout à fait honnête…ce qui nous traca…nous interroges, ça serait de savoir si ce pacte peut influencer nos ressentis et sentiments. Si nous sommes pleinement libres et conscients de nos pensées.

Mes mains tremblent légèrement à cet instant, si bien que refusant de dévoiler une perte de flegme naturel qui m’échapperait, je les cache dans mon dos, faisant mine de m’étirer.

Puis me levant pour aller chercher un verre d’eau, je m’éloigne un instant après avoir prévenu Lyadril que je passais un coup de fil, m’assurer que tout se passe bien du coté de Louis, et cela permettra aux deux filles de discuter ensemble. Sachant que ma sauveuse est non seulement plus doué que moi pour adoucir une situation, mais est en plus experte en arcanes contrairement à moi, donc elle avancera plus efficacement.
Forme incube
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 72 jeudi 09 octobre 2025, 00:28:09

La demi succube aurait presque pu s’endormir ainsi, lovée contre l’incube, si leur étreinte avait duré ne serait-ce qu’un souffle de plus. Le monde s’était rétréci autour d’eux jusqu’à ne devenir qu’un halo de chaleur partagée et de respirations mêlées. Mais la voix claire et légèrement tranchante qui retentit alors les fait sursauter comme deux enfants pris sur le fait. Lyadril entrouvre les lèvres, incapable de trouver une excuse immédiate, et remercie silencieusement Réo lorsqu’il prend les devants pour répondre à l’inconnue. Cela lui laisse le temps d’observer leur invitée inattendue.

L’elfe qui se tient devant eux est aussi pâle qu’une pleine lune d’hiver, mais son teint semble habité d’une lumière douce, presque surnaturelle. Un peu plus petite qu’eux, elle dégage une assurance tranquille, presque directive. Ses cheveux longs, fins et d’un blanc neigeux tombent en cascade jusqu’aux pieds, bordés par une frange légère qui encadre un visage d’une finesse rare. Le noir profond de sa tenue accentue encore l’éclat de sa peau. Ses cils d’encre soulignent des yeux si particuliers que Lyadril sent une réminiscence remuer dans un coin de sa mémoire : elle a lu quelque chose, un jour, à propos d’elfes aux prunelles ainsi auréolées… Une pensée qu’elle garde pour plus tard. Une seule certitude s’impose : cette femme est une elfe de sang pur, et une très belle représentante de son peuple.

Les premières présentations échangées, Réo s’éloigne doucement de l’herboriste pour inviter l’invoquée à le suivre vers la salle de soins physiques. Lyadril, par respect, les devance et ouvre la marche. Elle ne lui présente pas la table de soins, trop impersonnelle pour ce genre de rencontre, mais un lit de repos, plus confortable et propice à une surveillance paisible. Elle allume trois bougies blanches dont les flammes dansent lentement, puis glisse dans un brûleur une feuille de papier parfumé au jasmin, une senteur qu’elle n’avait encore jamais utilisée depuis l’ouverture de son herboristerie. L’air se charge peu à peu d’une douceur fleurie, presque enivrante.

Elle s’incline respectueusement, demandant silencieusement la permission d’approcher. Lorsque l’elfe acquiesce d’un mouvement du menton, la demi-haute elfe pose la face interne de son poignet contre le front de l’inconnue, cherchant la moindre chaleur suspecte. Rien. Ses doigts effleurent ensuite le poignet droit de l’invoquée, palpant avec légèreté le battement de son cœur, observant la régularité de sa respiration. Tout semble stable. Elle s’apprête à se reculer quand elle sursaute, Réo vient d’aborder directement le sujet des effets secondaires, sans détour. Son cœur se serre un instant. Elle fait de son mieux pour ne rien laisser paraître, mais elle tend malgré tout à la nouvelle venue un petit bonbon au gingembre, confectionné maison, afin d’atténuer les effets résiduels du transfert d’invocation.

En se reculant, elle remarque que l’incube garde désormais les mains dans le dos. Est-ce par nervosité ? Inquiétude ? C’est bien la première fois qu’elle le voit ainsi. Elle hoche la tête lorsqu’il l’informe qu’il va appeler Louis, étonnée, presque amusée, qu’il n’y ait pas pensé plus tôt. Une fois qu’il s’éloigne, Lyadril s’installe sur la chaise qu’il occupait, pour être à la hauteur de l’invoquée. Ses gestes sont mesurés, doux, empreints d’un respect instinctif.

"Bonjour, je vous prie de bien vouloir nous excuser pour la gêne occasionnée et notre manque d’élégance." dit-elle avec sincérité.

"Nous ignorions qui allait répondre à l’appel. Puis-je connaître le prénom que les Arcanes ont désigné comme étant celui de la plus grande sage en matière de pactes de sang ?"

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, trahissant à la fois sa curiosité et sa fascination.
"Serait-ce impoli de ma part de vous demander si vous êtes bien une elfe de lune ?"

La conversation se poursuit avec fluidité, mais Lyadril sent l’atmosphère de la salle encore un peu trop formelle. Pour alléger la tension, elle propose bientôt de poursuivre leur échange dans un lieu plus chaleureux. Avant de partir, elle se tourne vers le couloir d’où Réo est sorti. Leurs regards s’accrochent dans la lumière tamisée. À cet instant précis, son cœur se serre d’une manière différente : un battement plus fort, comme une note unique frappée au centre de sa poitrine. Elle inspire doucement pour contenir l’émotion qui affleure, puis laisse les mots couler dans la langue elfique, souples et clairs :

"Réo, calad nîn mi fuin, menno na i coe. Gwaithel lîn ennas." ("Réo, ma lumière dans la nuit, nous allons à la maison. Nous t’y attendrons.")

Un instant suspendu, juste assez pour que le parfum du jasmin se mêle à la chaleur de ses mots. Puis, d’un geste doux, elle invite leur hôte à la suivre. Les bougies continuent de brûler en silence derrière elles alors que les deux femmes quittent la salle de soins pour rejoindre la chaleur tranquille de la maison attenante, laissant derrière elles l’odeur apaisante du jasmin et la promesse d’une conversation plus intime.
« Modifié: jeudi 09 octobre 2025, 14:57:36 par Lyadril Ilfirin »
Forme succube démoniaque + Forme ultime ancienne
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)

Diamant

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 73 jeudi 16 octobre 2025, 01:02:43

Après avoir interloqué le petit couple qui se trouvait devant elle, Diamant attendait patiemment, tout en tapotant impatiemment d’un de ses doigts sur l’un de ses bras, une réponse à ses questions de la part des deux tourtereaux. Et c’est donc l’homme de ce mignon duo en train de roucouler qui fit le premier pas, se chargeant donc des présentations pour lui et sa compagne.

« Enchantée…»

Fut la réponse de l’elfique sorcière, directe, simple et sans fioritures, le tout dit avec un regard toujours aussi impassible que rien ne semblait ébranler. Quant à la suite, la lunaire demoiselle n’était pas plus loquace, se contentant d’un « Mmmh mmmh… » quand Réo essaya de faire preuve de compassion et d’empathie envers elle, par rapport à la surprise ressentie quand on se faisait invoquer.

Ce n’est pas qu’elle s’en fichait, elle voyait bien qu’il voulait se montrer agréable, mais la belle sorcière voulait aller à l’essentiel et n’avait que faire de bavardage qui lui semblait inutile. D’ailleurs, en parlant d’utilité, ce qui poursuivit l’était fort bien ! Tandis que la belle blanchette suivait sans un mot Lyadril, le tout guidé et invité par l’incube, elle put enfin entendre la potentielle raison de son invocation.

« Ahem, en effet, c’est bien le cas. »

Encore une nouvelle réponse très courte et sans enjolivures, l’elfe se contentant de répondre simplement aux faits qu’elle était en effet experte en  sceaux arcaniques et en pactes magiques. Cela pouvait paraître froid vu de l’extérieur, mais Diamant se contentait d’être expéditive et efficace, récoltant le maximum d’informations, sans interrompre - ou à peine - son interlocuteur, surtout quand celui-ci était bien lancé comme c’était le cas du jeune homme.

C’est donc silencieuse qu’elle se laissa osculter par la demi-elfe-démone, humant discrètement le parfum de jasmin qui flottait dans les airs et qui avait un effet apaisant sur l’elfe, tout en écoutant attentivement l’incube qui lui énumérait donc ce qu’ils avaient fait, la raison de leurs actes, et leurs craintes par rapport à ce qu’ils avaient fait. Cela fit sourciller la demoiselle aux grandes oreilles, qui ne pouvait s’empêcher de penser, que s’ils pensaient tous deux aux possibles effets secondaires que leur pacte pouvait avoir, c’est qu’aucuns d’eux n’y avait songé avant de réaliser cet acte pas si anodin. Et, qu’ils avaient potentiellement tous les deux des effets secondaires par rapport à la réalisation de ce dernier.

Alors que Réo quitta la pièce, Lyadril continuant d’osculter notre sorcière tout de noir vêtue, Diamant put enfin entendre la demoiselle assidue et douce dans ses gestes prendre la parole à son tour. C’est donc attentive que la lunaire elfe l’écouta, esquissant enfin un doux sourire en l’entendant s’excuser, avant de laisser échapper un doux rire d’entre ses lèvres aux mots qui suivirent les excuses de la jeune femme face à elle.

« Ho, allons, je ne suis sûrement pas la plus grande sage en pacte de sang, arcanes et tout ce qui s’ensuit. Mais, il est vrai que je suis experte en la matière. »

Terminant de rire, sans méchanceté ni moquerie, juste amusée par la chose, l’elfique sorcière ferma ses yeux opalescents aux reflets colorés quelques instants. Puis, elle les rouvra lentement, plongeant son regard dans celui de son interlocutrice, tout en lui adressant un doux sourire.

« Enchantée de faire votre connaissance, Lyadril. Je me prénomme Diamant, et oui, en effet. Je suis bien une elfe de lune, une des dernières de mon espèce malheureusement. »

Cela pouvait sonner comme quelque chose de tragique et triste dit ainsi, pourtant, la voix de la belle elfe ne laissa rien transparaître tout comme son expression, restant d’un calme olympien à tout épreuve que rien ne pouvait ébranler, ou presque. Mais alors que la conversation se faisait en toute simplicité, avec beaucoup plus de « blabla » de la part de la mystérieuse sorcière, qui avait pu récolter les réponses à ses interrogations sur le pourquoi du comment elle était ici, elle fut invitée par son hôtesse à la suivre ailleurs.

Hochant de la tête, la belle blanchette se redressa pour se mettre debout et suivre la jeune femme vers leur nouvelle destination. Tandis qu’elle sortait de la pièce, la belle elfe put remarquer la séduisante demi-elfe-démone jetait un regard dans le couloir, apercevant donc au loin l’incube. Et, sans avoir besoin de tendre l’oreille, elle put percevoir grâce à son ouïe développé ce que la jeune femme murmurait au jeune homme. Mais, elle ne put vraiment comprendre ce qu’elle disait, pour la simple et bonne raison que notre mystérieuse sorcière elfique ne parlait point, voire très peu, le langage elfique, qu’elle reconnut sans peine malgré tout.

Mais c’est pas pour autant que cela la perturba, ho non ! Diamant ne se souciait pas d’ailleurs de ce que cela pouvait être, estimant que cela ne la regarder point, et attendant sagement son hôtesse. Quand celle-ci revint vers elle, la lunaire demoiselle lui adressa un doux sourire, puis la suivit au travers des couloirs de la bâtisse dans laquelle elles étaient, avant d’arriver devant une porte qui semblait être une porte d’entrée ou/et de sortie. Cela fit lever un sourcil à l’elfe, intriguée et curieuse, se demandant bien où elles allaient. Mais elle resta silencieuse, se contentant de suivre sagement Lyadril, se retrouvant donc à l’extérieur du bâtiment et… Dans une forêt visiblement.

Les deux femmes firent une dizaine de pas dans la magnifique verdure qui les entouraient, le parfum des pins et pollen qui flottaient dans les airs en chatouillant leurs narines. À peine quelques secondes plus tard, elles se retrouvèrent devant une jolie maisonnée en bois, qui dégageait une étrange d’aura magique, comme si… L’habitation était « habitée » ou avait son esprit propre. Intéressant, cela arracha un discret sourire amusé à la lunaire sorcière qui avait hâte de pénétrer dans cette demeure des plus inhabituelles.

Une fois à l’intérieure de l’habitation, Diamant put constaster que l’entrée était très impressionnante, accueilli sous ses pas par un sol en marbre blanc incrusté de vert profond et d’argent qui capte la lumière, le tout recouvert d’un tapis rouge qui conduit à des statues hybrides qui semblent être les gardiennes de l’entrée, tandis que les runes protectrices scintillant faiblement sur les murs leur prête main forte dans leur mission. L’elfique sorcière traversa l’entrée sans un mot, suivant sagement son hôtesse jusqu'à un salon des plus magiques teinté de rouge et vert très chaleureux, des lumières multicolores se reflétant dans des vitraux colorés ainsi que des cristaux lumineux suspendus dans les airs, le tout avec une belle vue sur une cheminée en métal patiné qui crépitent doucement, entourés de canapés rouges avec des coussins argentés qui invitent à la détente et convivialité.

« C’est absolument charmant, très joli intérieur ma chère Lyadril ! »

S’exclama avec douceur la dame blanche, un regard emplie de douceur et sincérité en regardant la séduisante demi-elfe-démone, avant de reprendre en reprenant un air de nouveau impassible sur son visage, une voix emplie de sérieux tout en ne quittant pas du regard son hôtesse.

« Bon… Passons aux choses sérieuses à présent ma chère… Comment avez-vous réalisé précisément le pacte de sang qui vous lie maintenant à cet incube ? Et… Quels sont exactement les « effets secondaires » que vous ressentez depuis ? »

Croisant les bras avec un sérieux presque effrayant malgré elle, mais sans être menaçante pour autant, Diamant pencha doucement la tête, tout en restant debout sans quitter des yeux Lyadril, ajoutant avec douceur, comme si elle sentait qu’il fallait qu’elle rassure la jeune femme devant elle.

« Soyez sincère et n'omettez rien, sinon, je ne serais pas en mesure de pouvoir vous aider pleinement. Le moindre détail compte quand il s’agit de créer un pacte et de se lier à un individu par ce dernier, quel qu’en soit la raison. »

Réo

Avatar

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 74 vendredi 17 octobre 2025, 22:00:03

Faisant les cents pas, au milieu des plantes aux odeurs boisées, douces et apaisantes qui entourent les murs et étagères de la pièce, j’écoute avec une concentration optimale le bilan des affaires de l’Eden. Fronçant les sourcils en apprenant que certains habitués ont été surpris de mon absence, et étant inquiets de la probable baisse de qualité du service ne sont pas revenus. Je réalise que j’ai beau apprécié de plus en plus ma présence ici, j’ai construit l’image de mon bar autour de moi. Je n’avais pas réalisé à quel point c’était ancré. Je verrais bientôt pour y faire un tour, afin de rassurer tout le monde et mettre des protections en passant.

Tiens en y pensant, je vois Lyadril sortir accompagné de notre invoquée qui me chuchote :

«Réo, calad nîn mi fuin, menno na i coe. Gwaithel lîn ennas.»

Me coupant net dans ma concentration, je rougis jusqu’aux oreilles au surnom qu’elle vient de me donner. Lui répondant d’un doux sourire, mon regard partageant la tendresse et l’attachement que je ressens, j’acquiesce silencieusement.

-   Monsieur ? vous êtes toujours là ?

La voix de Louis me sort de mon euphorie, me ramenant les pieds sur terre.

-   Hein ? euh oui…oui, excuse-moi…pour tout dire, les choses sont étranges aussi ici, mais je crois que c’est pour le mieux…bref revenons aux affaires. Je vais contacter les quelques personnes qui se sont plaintes, et je passerai dans quelques jours. De ton coté ne lâches rien. Je t’ai fait confiance et tu ne m’as jamais déçu.

Reprenant la conversation, finissant par m’assoir sur le rebords d’une fenêtre, je donne quelques indications pour fidéliser de nouveaux clients au cas où, avec quelques idées de cocktail que je comptais mettre en place. Renouvelant ma confiance, je raccroche, range mon téléphone dans ma poche dans lesquels se trouvent les clés de mon commerce, pour ne pas dire mon empire…les sortant, mon regard se posant dessus. Et mon perfectionnisme me fait ressentir de la culpabilité, et de l’inquiétude. La moindre erreur et je pourrais tout perdre.
Ne les lâchant pas du regard, je repense à ce que j’ai traversé, combien ça a été compliqué de grimper les échelons dans les règles pour ne pas attirer trop l’attention. Forcément quand on a 1 500 ans on ne peut pas faire trop de vague au risque que l’absence de vieillissement ne se remarque. L’Eden est l’accomplissement pour cette vie de ce que j’apprécie dans ce monde, et de ce que j’aime y faire. Un endroit paisible pour écouter les histoires, offrir un cadre chic et propices aux rencontres…Avec un espace VIP disons…rendant hommage au succube en moi.
Prenant une grande inspiration, je profite de l’atmosphère ambiante pour me refocaliser sur l’essentiel et ce qui peut être fait à l’instant T. Actuellement mon elfe est seule avec une inconnue, qui malgré qu’elle ne semble pas dangereuse au premier abord, possède une grande connaissance en magie.

M’apprêtant à les rejoindre, et malgré l’écriteau retourné sur « Désolé, nous sommes fermés » quelqu’un toque à la porte de la boutique. Hésitant au début, étant donné que l’endroit appartient à Lya’, je vais voir ce qu’il en est malgré tout. Abaissant la poignée et tournant le verrou, je tire la porte.

-   Désolé, Lyadril n’est pas disponible pour le moment.

Sur le palier une femme, jeune, grande et svelte, aux longs cheveux blancs et lisses se tient droite. Le regard semblant plus âgé que le reste, avec un aspect clairement hautain. Elle reste sur place et lâche avec juste assez d’inhumanité pour comprendre que ce n’est pas une visite de courtoisie, d’autant qu’elle ne semble pas blessée.

-   Faites-la venir. Dites-lui que Vianola est ici.

Ses mots sonnent comme un ordre, ce qui ne me plait pas du tout. Encore une elfe venu lui chercher des ennuis. On en a assez comme ça.

-   Je vous ai dit qu’elle était prise, qui êtes-vous ?
-   Je vois, vous devez être le…

Elle me fixe de la tête aux pieds, ne cachant pas son dégout

-   …démon dont elle s’est amourachée. Ça ne vous regarde en rien, mais je suis sa grand-mère.

Bordel, encore de la famille. J’aurais bien quelques phrases à lui répondre, mais pour ne pas causer d’incident je me mords la joue et l’invite à entrer, et s’assoir le temps que j’aille la chercher. En lui offrant un thé pour patienter, comme l’aurait fait Lyadril, j’imagine du moins.
Le cœur battant de savoir quelles autres complications allaient nous tomber dessus, je traverse le corridor avec l’armoire, pour sortir par derrière. Traversant les bois, à grands pas, j’arrive devant la porte de chez elle. Ce simple fait calme mon esprit et m’apaise.

Ouvrant doucement la porte, j’entends des voix venant du séjour. Ne comprenant pas ce qu’il se dit, elle se font plus clair à mesure de mes pas

« …Et… Quels sont exactement les « effets secondaires » que vous ressentez depuis ? »

Je m’arrête un instant en entendant la fin de la phrase, elles sont en train de parler du rituel lui-même ? ou juste des effets ?

« Soyez sincère et n'omettez rien, sinon, je ne serais pas en mesure de pouvoir vous aider pleinement. Le moindre détail compte quand il s’agit de créer un pacte et de se lier à un individu par ce dernier, quel qu’en soit la raison. »

J’apparait alors que l’invitée finit juste sa phrase.

-   Oh excusez-moi de vous interrompre…

Venant m’installer près de ma partenaire, je lui prends instinctivement la main et murmure à son oreille.

-   Ta grand-mère, Vianola, est ici, elle attend dans le hall d’accueil de l’herboristerie.

Je la sens instantanément se crisper à ce nom…j’espère ne pas avoir fait une faute en la laissant passer le pas de la porte.
« Modifié: vendredi 17 octobre 2025, 22:09:39 par Réo »
Forme incube
Spoiler (cliquer pour montrer/cacher)


Répondre
Tags :