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Agonie & herboristerie [Lyadril]

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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 30 dimanche 14 septembre 2025, 18:10:32

Son silence face à ma réponse me laisse imaginer que je ne suis pas si loin de la vérité…Contact…Mon cœur rate un battement brisant en un instant ma concentration. Sa main dans la mienne…je ne l’avais pas vu venir, je découvre alors la douceur de sa peau, ainsi que sa froideur, la sensation de sa main m’évoque alors la douceur et la pureté de l’eau, mais pas n’importe laquelle…celle qui se cache, au fond des cavernes les plus inatteignables, mais dont la vision emplie l’âme d’une émotion indélébile…et cette sensation comme tout chez elle contraste avec la fermeté de sa concentration et de ses émotions qu’elle restreint au plus profond d’elle…

J’ouvre alors les yeux et croise son regard qui me perce, je me sens nu face à elle et la profondeur de ses iris…

Náren i lûthil.” (Commande subtile : "Que la flamme s’éteigne".)

Sa voix est emprunt de calme, et d’autorité alors que la flamme s’éteints sous son commandement. J’ai ressenti l’énergie qui s’est échappé pour éteindre cette flamme, son énergie à elle, me faisant sentir sa maîtrise absolue de la magie des Arcanes, je tâche de garder contenance et ne rien montrer, me répétant de rester concentrer pour atteindre le meilleur des résultats, alors que l’enseignante rallume la bougie.

"Maintenant, tes yeux doivent rester ouverts, tes sens éveillés. Je veux que tu commandes à cette flamme de s’éteindre… mais en démonique."

Acquiesçant en silence, nos mains entrent à nouveau en contact, mais cette fois nos doigts sont mêlés et la proximité est plus importante. Je lutte pour ne rien montrer tandis que la sens trembler légèrement, songeant que c’est le stress d’enseigner je n’y prête pas plus attention et la laisse me guider, sans nier encore une fois que cette proximité ne me laisse pas indifférent…je sens alors la chaleur de la flamme m’atteindre, rien de douloureux, au contraire elle est plutôt douce cette sensation, me faisant songer à elle…cette proximité avec le feu qui si on s’approche trop peut immoler tout nourrissant la tentation de s’approcher.

"Là. Pas plus haut, pas plus bas. C’est l’espace où le souffle de la flamme se fait entendre à ceux qui veulent bien l’écouter."

Bien, concentrons-nous, gardant les yeux ouvert, sa main s’éloigne, mettant fin à notre proximité, mon esprit se focalise à nouveau dessus, ne quittant pas la flamme du regard, je me redresse, dans une posture de domination…

-   Ghâsh krul-ob. (Que la flamme s’éteigne)

Rien ne se passe…me laissant dubitatif, je retente, toujours rien, et chaque nouvelle tentative j’oublies de ressentir l’énergie de la flamme, je ne cherche qu’à lui imposer ma volonté comme je l’ai fait tant de fois, et moins ça fonctionne, plus l’impatience monte. Frustré, je ressens aussi que Lya’ se retient de faire une remarque cassante face à mes échecs répétés…Finalement elle reprends aussi calmement qu’elle le peut…

"Ressens encore, tu veux imposer ta volonté. Mais la flamme n’obéit pas à l’orgueil. Elle obéit à qui sait l’entendre."

Je prends une grande inspiration, fermant les yeux pour me recentrer sur l’essentiel, une voix en moi chuchote que ma chère enseignante est l’une des sources de ma perturbation, et son parfum envoutant ne m’aide pas…j’ai l’impression d’être l’une des proies que je fascine d’habitude et ça me fait tout drôle, je cherche à l’impressionner, et à trop en faire je vais dans la mauvaise direction.

"Écoute-la. Elle danse, elle se nourrit, elle expire. Trouve son souffle."

En quelques mots simples elle me le fait comprendre. Alors je me remets en position…avec une attitude plus bienveillante et cherchant l’harmonie, je prends mon temps, remplaçant l’impatience par le calme, je fais le vide dans ma tête, laissant l’espace à mes perceptions les plus brutes…je la sens…la flamme…cette énergie qui m’enveloppe, comme la sensation de ne faire qu’un…

-   Náren i lûthil.

Et comme si l’énergie glissait le long de mon bras pour étouffer cette flamme, je la sens s’éteindre avant même de le voir. J’ai réussi…la fierté m’envahit et je lutte pour la contenir, comme elle visiblement dont le masque d’autorité se brise quelques secondes pour se régénérer aussitôt.

"Bien. Maintenant, fais-la renaître. Appelle-la, d’abord en démonique… puis en elfique."

Très bien, je continue dans ma lancée sans perdre de temps, je me reconcentre faisant taire la fierté pour retrouver la sensation d’harmonie ressentie il y a un instant…

-   Ghâshrak-ob Nai thosto i naur

L’énergie qui s’échappe est à un autre niveau une fois les deux mots assemblés, si bien que je dois reculer à cause de la hauteur de la flamme qui monte d’une trentaine de centimètres. Ce qui semble sortir Lyadril de ses pensées.

-   C’est…moi qui ai fait ça ?

La question est stupide, mais pas tant que ça en se mettant à ma place, l’incube qui ne maitrise pas les arcanes ni l’elfique la veille, en arrive là en moins d’une matinée…qu’est ce que ça veut dire ?
« Modifié: dimanche 14 septembre 2025, 18:19:58 par Réo »
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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 31 dimanche 14 septembre 2025, 21:17:43

Lyadril reste figée un instant, les yeux agrandis par la surprise. La flamme s’élève brusquement, haute, indocile, et son souffle chaud éclaire leurs visages trop proches. Une part d’elle voudrait applaudir l’exploit, se laisser aller à la fierté qu’elle lit dans le regard de son élève. Mais une autre, plus sombre, plus intime, se crispe à l’idée que cette puissance qu’elle redoute s’éveille déjà entre ses mains… et qu’elle-même pourrait l’aimer, s’y abandonner, comme son père.

Elle sent au fond d’elle un vertige dangereux : le frisson de satisfaction devant la flambée de magie brute. Le même frisson qu’elle a toujours redouté. Son cœur bat si fort qu’elle a l’impression qu’il va dévoiler sa peur. Et dans ce trouble, ses lèvres se meuvent toutes seules, prononçant un ordre qu’elle n’aurait jamais osé imaginer : une double injonction, dans ses deux sangs mêlés.

"Náren i lûthil, ghâsh krul-ob !!!" (Que la flamme s’éteigne.)

La colonne ardente vacille aussitôt, se rétrécit, puis disparaît dans un souffle bref. La mèche rougeoyante retombe à la simple lueur d’une braise. Lyadril ferme les yeux une seconde, comme pour reprendre contenance. Lorsqu’elle les rouvre, son masque d’instructrice est revenu, mais une étincelle d’étonnement, presque d’admiration, demeure tapie au fond de ses iris.

Un flux contradictoire monte en elle. La fierté : Réo a compris plus vite qu’elle n’aurait cru, il a réussi là où elle-même a hésité tant d’années. Et la peur : cette facilité est dangereuse, ce pouvoir peut séduire, corrompre, et elle-même, en le guidant, vient d’en sentir l’ivresse. Ses mains tremblent à peine, mais assez pour qu’elle les croise derrière son dos, dissimulant ce qu’elle refuse d’avouer.

Elle inspire profondément, puis laisse retomber ses épaules.
"Oui je confirme. Tu... asplus facilement réussi en liant nos deux origines. Pas en les utilisant séparément. Cela suffira pour le feu aujourd’hui. Tu as déjà franchi plus de pas que je ne l’aurais cru possible."

Sa voix est douce, mais un brin tendue, comme si elle cherchait à ne pas trop en révéler. Elle détourne le regard de la bougie pour briser le fil invisible qui la lie encore à lui, puis se redresse et désigne la porte du bureau.

"Viens. Faisons une pause."

Ils quittent ensemble la pièce, et Lyadril le conduit vers le salon principal. La lumière du jour a glissé d’un ton chaud, preuve que la matinée entière s’est écoulée entre ces murs. En passant près de la table, elle s’arrête un instant, ses doigts glissant distraitement sur le bois.

"Tu dois avoir faim. Veux-tu que je prépare quelque chose à manger ?" demande-t-elle, presque naturellement, comme si l’enseignement des Arcanes n’avait pas eu lieu.

Mais derrière son calme apparent, elle lutte. Elle revoit la flamme dressée, ce jaillissement qu’il a provoqué, et une part d’elle voudrait recommencer, pousser l’expérience plus loin, voir jusqu’où il pourrait aller. Et cette pensée seule la glace, car elle y reconnaît l’écho du danger qu’elle a toujours voulu fuir.

Elle ne va pas vers un fauteuil, mais s’assoit à même le sol, près de la cheminée, les jambes repliées sur le côté dans une posture à la fois élégante et vulnérable. Ses yeux fixent un instant les flammes qui crépitent, beaucoup plus simples et inoffensives que celle qu’ils viennent de dompter. Une brève nostalgie traverse son visage : le feu qu’elle aime, le feu qu’elle craint. Le reflet de son sang mêlé.

Un sourire ténu lui échappe, presque involontaire, quand elle lève brièvement les yeux vers Réo. Pour la première fois depuis le matin, elle laisse un silence paisible s’installer, comme si elle-même avait besoin de ce répit autant que son élève.

Ses doigts se croisent doucement sur ses genoux, et son regard, d’abord perdu dans la danse familière des flammes, se tourne vers Réo avec une intensité nouvelle. La chaleur de l’âtre adoucit ses traits, mais ses paroles, lorsqu’elles franchissent ses lèvres, portent une gravité ancienne, presque rituelle.

"Cenog aníron i hwest naegyrth vi lín rîn ?" (Ressens-tu encore le poison du scorpion dans tes veines ?)

L'interrogation coule de sa bouche comme une incantation, une mise à l’épreuve autant qu’une question. Sa voix est basse, empreinte d’une douceur mystérieuse, mais ses yeux restent fixés aux siens, cherchant au-delà de la simple réponse : une vérité sur ce qu’il est, et sur ce qu’elle ose réveiller en lui.
« Modifié: dimanche 14 septembre 2025, 21:32:53 par Lyadril Ilfirin »
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 32 dimanche 14 septembre 2025, 23:13:06

Je reste interdit devant la scène, une telle puissance avec un exercice de base, enfin j’imagine que ça l’est, je ne la vois pas me donner de leçon avancée dès le premier jour. Mon regard se dirige vers elle, qui semble limite plus surprise que je le suis, mais cette lueur dans son regard que j’aperçois fugacement m’interpelle, serait-ce de l’envie ?

C’est la première fois que je lis cette expression sur son visage…je ne sais quoi en penser, après tout les Arcanes sont censés être l’un de ses domaines de prédilections, après l’herboristerie et les soins…Un autre mystère vient s’ajouter à la montage formant Lyadril.

Regardant ma main, presque effrayé de ce qu’il s’est passé, je remercie quelque part d’être née il y a plus de 1000 ans, j’ai pu suffisamment voir de personnes se faire dévorer par un pouvoir et en devenir l’esclave. Je réalise seulement maintenant la position que ces gens pouvaient avoir. Je me dois de faire attention, rester humble, ne pas oublier notre objectif, sinon ce pouvoir me dévorera.

"Náren i lûthil, ghâsh krul-ob !!!"

En un instant la flamme s’éteint aussi vite qu’elle s’est élevée, faisant régner le silence dans le bureau, si ce n’est le frottement de ma main sur le parquet ciré lorsque je me relève une fois remis de mes émotions alors qu’elle reste interdite, je n’arrive pas à savoir ce qu’elle pense, mais son air sombre et ses mains qu’elle s’empresse de cacher dans son dos éveille ma suspicion.

"Oui je confirme. Tu... as plus facilement réussi en liant nos deux origines. Pas en les utilisant séparément. Cela suffira pour le feu aujourd’hui. Tu as déjà franchi plus de pas que je ne l’aurais cru possible."

Mon cœur se serre, ressentant une certaine fierté dans ses mots que je n’ose exprimer ressentant une profonde inquiétude dans le même temps sans trop connaître son origine. Cependant ce sentiment me fait comprendre que je ferais mieux de ne pas briser le silence pour le moment.

"Viens. Faisons une pause."

Je la vois filer comme une fusée hors de la pièce, tandis que je la précède.

"Tu dois avoir faim. Veux-tu que je prépare quelque chose à manger ?"
-   Alors, en effet, j’ai faim, mais cette fois-ci, je m’occupe du repas. A mon tour de te montrer mes propres capacités.

Sur un ton ne laissant pas place à une objection, j’ai déjà disparu dans la cuisine, fouillant ce qu’il y a dans les placards je trouves de quoi faire, partant sur une quiche sans viande, faisant un mélange d’herbe parmi celles que tu as entreposé dans la cuisine pour une saveur unique, je fais mariner les légumes découper dans un mélange d’épices, notamment des enfers pour une note un peu relevé. Je fais préchauffer le four, tandis que je mélange le tout.

Cuisiner m’aidant à rassembler mes idées, et elles sont toutes tournées vers la femme pour qui je cuisine, qui prends soin de moi depuis mon arrivée, m’enseigne son savoir, à qui j’ai lié mon sang, ma vie, pour affronter son père. Sa fragilité qu’elle dissimule sous plusieurs couches de verrou inviolable pour ne pas s’effondrer sous la montagne de blessures qui l’afflige. Mais ais-je le droit de m’en mêler ? Déjà d’où me vient cette envie ? La dernière personne avec qui m’a rendu si altruiste était Louis il y a longtemps, pour lui du moins.

Est-ce parce que nous avons tous les deux subis les tourments d’Az’Kharel? Parce que c’est sa fille ? Ou peut être le mélange de la beauté des succubes avec celle des elfes m’a envouté ? Je l’ignore, cependant il va falloir que l’on apprenne à se faire confiance, et à se connaitre l’un et l’autre par cœur si on veut que cette alliance fonctionne. Seulement elle et moi on sait ce que ça implique, donner à l’autre un couteau pour nous poignarder. C’est la première leçon qu’il m’a appris, j’imagine qu’elle aussi y a eu droit…

Le four sonne et me sort de mes pensées, l’éteignant en gardant le plat au chaud, je vais mettre la table, allant dans le salon, je la vois assise devant la cheminée, fixant le feu comme hypnotisé par lui au point qu’elle ne m’entende pas. J’ai eu le temps de poser les assiettes et couvert sur la table, lorsqu’elle se retourne.

Je revois alors le regard de la soigneuse que j’ai rencontré, doux et profondément bon, j’ignore pourquoi mais il m’a manqué ce regard, cette sérénité qui semble lui aller comme un gant. Mais est-ce la vraie Lya, ou encore un masque pour enterrer ses peines ?

"Cenog aníron i hwest naegyrth vi lín rîn ?"
-   Lá, námië lyenna ar tier-lyassë, nánië lestaina. Hantanyel attanë. (Non, grâce à toi et tes efforts, je me sens libéré, je te remercie encore)

M’inclinant en utilisant la phrasé le plus respectueux qui soit, avec un sourire sur les lèvres, je lui montre que je lui suis reconnaissant, de ses soins, mais aussi de son enseignement, justifiant d’autant plus le respect auquel elle a le droit de ma part.

En lui montrant que je n’ai pas honte de faire preuve de reconnaissance, j’espère lui montrer que je fais un pas pour ne pas masquer ce que je ressens, et qu’elle me suivra sur cette route qui nous ait inconnu à tous les deux.

-   Merilyë antanyel sindë wína ar tultanyel len? (Veux-tu que je t’offre une coupe de vin et que je vienne vers toi ?)

Une fois que j’ai son accord, je me permets d’ouvrir une bouteille d’un excellent cru, comme si elle n’avait que ça dans sa cave, et m’assois près d’elle en lui tendant son verre, la lueur du feu se reflétant dans mes yeux violets, le regard calme, je ressens la peur de parler.

-   J’ai réfléchi pendant que je cuisinais, pour que notre alliance fonctionne, il va falloir que l’on apprenne tous les deux, à baisser nos défenses, suffisamment pour que l’on se connaisse mieux. J’ai conscience que ça n’est pas facile pour toi, ça ne l’est pas pour moi non plus, en ce moment j’avance à l’aveugle…

Laissant le temps au silence de s’installer, je me désaltère avec une gorgée, contemplant le feu, me laissant porter par sa danse alors qu’elle reste silencieuse pour le moment.

-   Nos vies sont liés désormais, elles l’ont peut être toujours été, attendant que notre rencontre ne se fasse, tout dépend si tu crois au destin…mais je tiens à te rassurer, j’ai mille cinq-cents ans, des pouvoirs qui consomment les êtres vivants j’en ai vu mon lot, et je compte faire preuve d’une grande prudence lors de ton enseignement pour ne pas être consumé…

Reprenant une autre gorgée, je finis mon verre et reprends solennellement

-   Quand tu seras prêtes, saches que j’acceptes de partager le fardeau que tu portes, car nous sommes une équipe…

Sans dire un mot de plus, je me lève, la laissant dans sa réflexion, utilisant la justification de devoir sortir le plat du four. Prenant un gant, je dépose le plat sur le plan de travail, découpant les parts, et ajoutant quelques-unes des fleurs qu’elle avait placé ans la soupe, qui viennent sublimer la présentation.

Revenant dans le salon, j’ignore ce qui m’attends.
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 33 lundi 15 septembre 2025, 14:50:31

Lyadril baisse à peine le menton lorsque Réo l’honore de ses remerciements en elfique. Pas un mot ne lui échappe, mais son port, la ligne parfaite de sa nuque, l’inflexion délicate de ses lèvres suffisent à répondre. Ce simple hochement de tête, empreint d’une majesté tranquille, la fait paraître l’incarnation même d’une haute-elfe. Pourtant, un éclat rouge lui colore les joues malgré elle, trahissant un trouble qu’elle aurait préféré cacher.

Lorsque Réo lui propose un verre, sa réponse tombe dans un murmure de langue démoniaque, gutturale et veloutée :
"Ash’kara." (Oui.)

L'elfe prend le verre qu’il lui tend, ses doigts effleurant les siens plus longtemps que nécessaire. La chaleur du cristal chargé de vin contraste avec la fraîcheur qui court sur sa peau. Elle s’accroche à ce prétexte pour détourner le regard, ses yeux glissant vers les flammes dansantes de la cheminée. Mais le reflet rougeoyant du feu dans les prunelles violettes de Réo attire son attention malgré elle. Son souffle se bloque une seconde. Alors, pour masquer son trouble, elle porte rapidement le verre à ses lèvres et laisse couler une petite gorgée. L’acidité noble du vin s’épanouit sur sa langue, adoucissant la tension de sa gorge.

Quand il promet de faire preuve de prudence dans l’usage des Arcanes, l'herboriste sent une bouffée de soulagement la traverser, si vive qu’un soupir discret lui échappe. Ses épaules se détendent, mais aussitôt l’angoisse revient, car la prudence ne protège pas de tout. Elle veut lui dire qu’il ignore encore la faim insatiable que la magie réveille, qu’elle-même y a déjà goûté, qu’il doit se méfier d’elle autant que du feu… Mais ses lèvres entrouvertes ne laissent passer aucun mot. Sa voix se refuse, étranglée par un mélange de peur et de honte.

Lorsqu’il s’éloigne pour sortir le plat du four, la pièce retombe dans un silence pesant. Lyadril garde le verre entre ses doigts, les flammes se reflétant dans le rouge sombre du liquide comme dans une mare de souvenirs. Ses pensées se bousculent, lourdes, brûlantes. Elle revoit Melkior, son sourire carnassier, la chaîne invisible qui l’enserrait lors de la tentative de mariage forcé. Elle revoit aussi ce jeune patient, son regard confiant, puis le silence glacé de sa tombe précoce. Ces images lui déchirent le ventre. Elle comprend soudain pourquoi elle a bâti tant de masques autour de son cœur.

Quand Réo revient avec le plat fumant, elle se redresse d’un geste fluide et se lève pour lui faire face. Le parfum chaud et relevé des épices emplit déjà la pièce, faisant grogner faiblement son estomac malgré elle. Ses yeux se lèvent vers les siens, violets comme un ciel crépusculaire, et cette fois elle n’esquive pas. Elle attend qu’ils soient enfin seuls, son dos droit, ses mains jointes devant elle, mais son regard trahit une détermination nouvelle.

"Réo… il y a des choses que tu dois savoir." souffle-t-elle, la voix basse mais ferme.

Lyadril garde le silence un instant, comme pour rassembler le courage nécessaire. Son verre tremble à peine dans sa main, la flamme de la cheminée se reflète sur son visage grave. Lorsqu’elle parle enfin, sa voix se fait lente, presque cérémonielle, comme si chaque mot était une lame qu’elle s’enfonçait elle-même dans la chair.

"Melkior… n’était pas seulement une menace pour toi. Mon père avait juré de me l’imposer comme époux. Une alliance forgée dans le sang et la servitude. J’ai résisté, mais il a failli me lier de force. Tu comprends pourquoi, lorsque j’ai reconnu ton empoisonneur, j’ai vu plus qu’un ennemi. J’ai vu la chaîne qu’il voulait refermer sur moi se briser. Et… je t’ai remercié deux fois. Parce que tu m’as délivrée de ce destin-là."

La jeune femme marque une pause, son regard s’assombrit, mais une flamme d’orgueil demeure. Puis, plus bas :

"Il y a eu aussi… quelqu’un. Un patient. Un homme que j’ai soigné, que j’ai veillé plus longtemps que de raison. J’avais laissé mon cœur s’approcher du sien, imprudemment. Et quelques jours plus tard, il a été tué, arraché à ma garde comme si mes soins n’avaient jamais compté. Ce jour-là, j’ai compris que l’attachement était une faiblesse… et j’ai bâti mes masques pour ne plus jamais laisser paraître ce que je ressens."

Sa voix tremble, mais elle ne détourne pas les yeux. Une ombre de vulnérabilité, rare et nue, traverse ses traits. Puis elle redresse le menton, plus ferme :

"Enfin… sache ceci. J’ai peur. Pas de toi, pas de l’avenir. J’ai peur de moi. De ce sang double qui m’habite, de ce pouvoir qui peut séduire autant qu’il détruit. J’ai peur qu’en t’enseignant, je me perde dans ce que je combats depuis toujours… et que tu le paies à ma place."

Ses doigts se crispent sur le tissu de sa robe, mais son regard émeraude se fixe sur celui de Réo, décidé, brûlant malgré le trouble.

"Voilà mes vérités. Si tu dois me juger, fais-le maintenant."
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 34 lundi 15 septembre 2025, 21:10:34

Le plat brulant dans les mains, j’aperçois Lyadril toujours assise en pleine réflexion, la lueur des flammes donnant à ses cheveux pâle comme une nuit de pleine lune, un aspect enflammée, révélant les deux penchants de son être, la bataille du calme et de la fureur. Ne parvenant pas à quitter la scène du regard, je dépose le plat sur la table, tandis qu’elle se lève dans un silence pesant pour me faire face, ne cherchant pas à fuir mon regard cette fois, au contraire, nos yeux se croisent, comme si l’on se voyait pour la première fois.

Comprenant qu’elle va parler, je me met face à elle, prêt à l’écouter avec attention.

"Réo… il y a des choses que tu dois savoir."

Je la voix tremblée, le premier réflexe qui me vient est de vouloir lui prendre la main, mais je n’en fais rien, respectueusement je l’écoute car cela semble être une épreuve pour elle…qui ouvre la bouche…

"Melkior… n’était pas seulement une menace pour toi. Mon père avait juré de me l’imposer comme époux. Une alliance forgée dans le sang et la servitude. J’ai résisté, mais il a failli me lier de force. Tu comprends pourquoi, lorsque j’ai reconnu ton empoisonneur, j’ai vu plus qu’un ennemi. J’ai vu la chaîne qu’il voulait refermer sur moi se briser. Et… je t’ai remercié deux fois. Parce que tu m’as délivrée de ce destin-là."

Son époux ? un mariage forcé ? Je ne montre rien, dans la retenue par respect pour elle et son histoire, mais intérieurement je fulmine, moi un défenseur obsessionnel de la liberté pour les âmes des enfers qui ne veulent pas de cette guerre. Je ressens un frisson de fierté supplémentaire en songeant que sans le savoir j’ai brisé une partie des chaines qui l’emprisonnaient…et elles n’auraient jamais pu exister. Et je me mets à songer que Melkior ne méritait pas une femme aussi forte, courageuse et complexe qu’elle. Est-ce qu’un homme la mériterait même ?

"Il y a eu aussi… quelqu’un. Un patient. Un homme que j’ai soigné, que j’ai veillé plus longtemps que de raison. J’avais laissé mon cœur s’approcher du sien, imprudemment. Et quelques jours plus tard, il a été tué, arraché à ma garde comme si mes soins n’avaient jamais compté. Ce jour-là, j’ai compris que l’attachement était une faiblesse… et j’ai bâti mes masques pour ne plus jamais laisser paraître ce que je ressens."

Sa deuxième blessure principale visiblement, elle a déjà aimé ? a accepté d’ouvrir son cœur pour perdre ce qu’elle chérissait aussitôt ? J’ai le sentiment de la comprendre un peu mieux, bien que j’ignore quoi dire, ni s’il y a vraiment quelque chose à dire en fait, je n’ai pas la prétention de réparer son cœur, ni l’ambition qui serait présomptueux de ma part, j’admets cependant être curieux de ce qui est arrivé à cet homme, ce qui l’a conduit au trépas. Mais je choisis de taire cette curiosité, pour le moment.

En attendant, plus elle se confit, plus j’ai la même impression que voir un statut de glace se fissurer de toute part, son visage si impartial et imperturbable d’habitude laisse échapper la peine, la peur et la honte, me touchant moi-même dans la partie la plus humaine de mon être…avant de se refermer après une lutte acharnée.

"Enfin… sache ceci. J’ai peur. Pas de toi, pas de l’avenir. J’ai peur de moi. De ce sang double qui m’habite, de ce pouvoir qui peut séduire autant qu’il détruit. J’ai peur qu’en t’enseignant, je me perde dans ce que je combats depuis toujours… et que tu le paies à ma place."

J’approche lentement de quelques pas, lorsque son regard croise de nouveau le miens, comme si elle attendait une sentence imminente.

"Voilà mes vérités. Si tu dois me juger, fais-le maintenant."

- Ce n’est pas ta faute

Approchant de quelques pas, je la sens qui s’éloigne d’autant, surprise.

- Ce n’est pas ta faute

Ma voix est calme, douce, mais ferme pour faire comprendre la portée de chaque mot alors qu’elle continue de s’éloigner…

- Ce n’est…pas…ta…faute

Est-ce que quelqu’un lui a un jour dit ces mots ? ces simples mots anodins, basique, mais lourd de sens ? A force de reculer, elle se retrouve dos au mur, à coté de la cheminée, la chaleur douce du foyer caressant nos peaux, alors que je continue à avancer, comme un spectre de rédemption.

- Ce n’est pas ta faute Lyadril

Ignorant d’où me vient ce réflexe, je tends mes bras, elle les repousse violemment. Je recommence, et ses yeux s’enflamment et je me prends un coup de poing au visage, en sang, mais je ne m’arrêtes pas…Mes mains touchent ses épaules, qu’elle s’empresse d’écarter.

- Ú-bennad lín

Toujours aussi calme, en harmonie, on croirait que les rôles sont inversés, que c’est moi qui suis dans le contrôle de mes émotions, et qu’elle ne peut plus porter son masque pour le moment. Luttant contre elle, sans lui faire mal, je la prends dans mes bras, comme mon instinct me le dicte, suivant ce que les ressentis des Arcanes me dictent, mais bien plus naturellement qu’avec l’épreuve de la bougie…je la sers contre moi, pas pour la retenir, non, juste qu’elle comprenne qu’elle n’est plus seule dans ce combat…
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 35 mardi 16 septembre 2025, 00:38:44

Aux premiers mots répétés de Réo — Ce n’est pas ta faute — Lyadril recule instinctivement. Mais ses yeux ne fuient pas : ils restent accrochés aux siens, comme deux lames croisées dans un duel silencieux. Ses pas glissent à rebours, mesurés, crispés, jusqu’à sentir derrière elle le souffle ardent de la cheminée.

À la troisième répétition — Ce n’est…pas…ta…faute — son dos effleure le mur tiède, la pierre chauffée par les flammes. L’elfe sursaute, se sent acculée, et dans un élan brusque elle repousse violemment les bras tendus de Réo. La chaleur du foyer l’apaise à peine : un souffle de répit noyé au milieu de la tempête.

Au quatrième — - Ce n’est pas ta faute Lyadril — quelque chose se brise. Ses yeux se teintent d’un rouge incandescent ; la succube tapie dans son sang gronde et affleure. Sa main part avec une violence fulgurante : un poing sec frappe le visage de Réo, éclatant sa lèvre. Le goût du fer se mêle au silence. Il ne recule pas.

Il parvient pourtant à frôler ses épaules ; elle rejette ses mains avec rage, presque désespérée. Mais lorsqu’il prononce en elfique, avec la douceur immuable qui le caractérise — « Ú-bennad lín » (ta faute n’est pas la tienne) — une larme unique s’échappe de ses yeux ardents, roulant sur sa joue pâle comme un éclat de verre brisé.

La lutte continue : ses mains tremblent, ses muscles sont des cordes prêtes à rompre. Réo insiste, sans brutalité, calmement, avec une patience de pierre. Peu à peu il la serre, inexorablement. Son corps se raidit d’abord ; un soupir lourd lui échappe, mélange de soulagement et de résistance, comme si deux moitiés d’elle-même se disputaient le même souffle.

Elle reste droite, farouche, le regard fixé au loin, refusant de s’abandonner. Puis, imperceptiblement, la tension se relâche. D’un geste lent, précautionneux — chaque centimètre pesant comme un risque — Lyadril incline la tête et la pose contre son épaule. Elle demeure méfiante, prête à reculer, mais la trêve est réelle : pour un instant, elle accepte d’être tenue.

Son parfum d’herbes sèches et d’encens se mêle à l’odeur du sang chaud de Réo. Elle ferme les yeux, juste un instant, accordant à son cœur ce bref répit sans pour autant baisser toutes ses défenses.

La cheminée crépite : témoin muet de cette lutte intime où, pour la première fois depuis longtemps, Lyadril consent à être tenue — sans masque, sans mensonge.

Elle garde la tête posée, les muscles se détendant peu à peu. Le feu éclaire ses traits apaisés, ses paupières lourdes. Mais une vibration subtile, presque imperceptible, glisse dans son esprit — l’écho des Arcanes. Réo n’écoute pas seulement ses mots : il a sondé ce qu’elle ressent.

Ses yeux s’ouvrent d’un coup. Elle se redresse vivement, l’écarte d’un geste brutal ; ses mains claquent contre son torse. Sa voix tremble, creusée de rage et de douleur :

"Gwanur lín na-dangen !" (Menteur, frère d’âme, tu m’as trahie !)

Sans attendre de réponse, elle tourne les talons et s’élance dans les couloirs, ses pas martelant la pierre comme des coups de maillet. Elle dévale les marches, traverse le couloir des runes et se jette dans la salle d’entraînement.

Le souffle court, elle s’immobilise, les poings serrés. Ses yeux s’embrasent d’un rouge incandescent. Sa peau immaculée se strie de veines alternanthera ‘Purple Knight’ au reflet parfois argenté, pulsant comme si une lave brûlante circulait sous son derme. Ses doigts graciles s’allongent en griffes acérées. Dans un grondement guttural, elle frappe du pied gauche. Le sol vibre ; dans une gerbe d’étincelles écarlates, sa hallebarde surgit : hampe noire, lame flamboyante, matérialisée d’un seul élan. Elle la saisit à deux mains ; son aura démoniaque se répand, comme un souffle brûlant qui envahit la salle de ténèbres rouges.

La peur la ronge, non la sienne, mais celle qui la hante : que Réo, en voulant la comprendre, se laisse consumer par la force corruptrice qu’elle combat. Elle frappe dans le vide, encore et encore ; chaque coup est un cri muet, chaque étincelle un écho de cette peur viscérale.

La hampe pulse dans ses mains comme une extension de son propre sang. Chaque coup fend l’air dans un claquement sec ; chaque arc de lame déchire le silence. Les murs résonnent de son courroux, la pierre elle-même vibrante à son rythme.

Lyadril pivote, frappe, virevolte ; ses ailes de la même couleur que les stries de sa peau sortent de dessous sa peau avec une frénésie douloureuse et s'enflamment. Elle ne combat aucun ennemi réel, seulement ses chaînes intérieures. Mais l’ombre de Réo et de ses Arcanes hante chacun de ses gestes.

"Pourquoi ?!" crie-t-elle, la voix doublée d’un écho guttural, inhumain, laissant percer le timbre de la succube en elle.
Un coup.

"Pourquoi vouloir plonger là où tu pourrais te perdre ?!"
Un autre.

"Je ne veux pas… je ne veux pas revivre ça !"

La lame s’abat dans le vide ; la déflagration d’énergie fait trembler les torches aux murs. Sa respiration est haletante, sa poitrine bat à un rythme effréné ; chaque inspiration est une bataille entre lucidité et furie.

Des larmes roulent, malgré elle, sur ses joues écarlates, aussitôt vaporisées par la chaleur de son aura ; ses mains tremblent sur le manche. Elle serre plus fort, comme pour empêcher son monde de se désagréger.

Puis, d’un geste brutal, elle enfonce la lame dans la pierre. La pierre se fissure sous l’impact ; le son résonne comme un glas. Elle s’effondre presque à genoux, haletante, le front contre le sol, incapable de relever les yeux.

Un murmure rauque, entre prière et aveu, s’échappe de sa gorge :
"Je ne survivrai pas… si je te perds aussi."
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 36 mardi 16 septembre 2025, 08:55:44

Le temps semble s’arrêter pendant un moment, comme irréel alors que Lyadril, après une lutte instinctive, finit par se laisser faire, le contact est étrange, pour la première fois je sens son corps dans mes bras et il semble si fragile à cet instant, j’en ressens une peur de le briser si je serrais trop fort, alors je fais preuve de retenue, l’enlacer mais pas la retenir, qu’elle décide de rester ou choisisse de s’en aller, tant qu’elle arrive à libérer un peu de la pression qui l’écrase métaphoriquement au sol l’empêchant d’avancer ou d’y échapper, alors ça sera une petite victoire bien méritée.

Les battements de mon cœur accélèrent, j’ignore si elle le sent alors que sa tête se repose sur mon épaule, après avoir lutté comme si elle avait attendu si longtemps qu’elle se méfiait d’instinct du présentoir où déposer son fardeau sous peine de paraitre trop fragile, ou faible. Je ne dis rien, mais elle ne le sera jamais à mes yeux, son chemin de vie qui a mené à sa résilience étant suffisant pour gagner mon respect…la douceur et l’odeur de ses cheveux me poussent à fermer les yeux pour nous imaginer dans un endroit loin de tout conflit, d’intrigue ou de méfiance éveillée à chaque instant, lorsque je la sens se raidir à nouveau sans prévenir, brisant cette vision qui m’enchante intérieurement…mais je sens que ce désir vient presque plus d’elle que de moi, ce n’est qu’à cet instant que je réalise que je me suis connecté à elle via les Arcanes

Elle me repousse violemment, appuyant fort contre mon torse, son regard me transperçant comme une lame au fer rouge.

"Gwanur lín na-dangen !" (Menteur, frère d’âme, tu m’as trahie !)

Menteur ? Traitre ? je n’ai pas le temps d’imprimer ses mots dans mon esprit qu’elle fuit comme une furie me laissant seul avec le repas. J’aimerai la rattraper, comprendre, mais ma raison me fait rester sur place, m’indiquant que c’est une mauvaise idée d’insister, alors je la laisse libre de s’en aller.

De toute manière se laisser porter et retirer le masque ne sont pas des réflexes, pour ne pas dire contre-nature de ce que je sais de sa personnalité. Elle s’est ouverte pour la première fois depuis longtemps à priori à raconter une part de son histoire, sans parler qu’elle se soit laissé enlacer après une lutte acharnée pour y échapper…

Mais ma curiosité et ma soif de la comprendre me pousse finalement à suivre la direction qu’elle a pris, bien que j’ignore où elle est allée, j’ai entendu des bruits de pas descendant les marches, alors faisant de même, je découvre une zone dans laquelle je ne suis jamais aller, un couloir avec différentes portes, mais celle qui retient mon intérêt est celle où j’entends des coups pleuvoir et des grognements de rage.

J’avance doucement, pour ne pas la perturber ni renforcer la colère qu’elle ressent, encore moins lui donner la fausse impression que je cherche à l’espionner pour préparer une trahison…je cherche juste à comprendre ce qu’il s’est passé. Serait-ce à cause des Arcanes, que j’ai utilisé sans même m’en rendre compte tellement j’étais en état de sérénité absolue ? Après tout elle mettais un point d’honneur plus tôt à ce que je sois prudent avec cette forme de magie.

Je reste interdit sans le montrer, après tout je n’ai pas utilisé d’incantation, je n’ai même pas chercher à violer l’intimité de ses sentiments, ça s’est juste fait comme ça, lorsque j’étais serein et que je nous sentais connecté pour la première fois…

"Pourquoi ?!"

Sa voix traverse les murs contre lesquels je suis collé, assis au sol et la tête accolé à la paroi, un son provenant d’elle que même contre l’elfe de la veille elle n’a pas sorti avec autant de rage…

"Pourquoi vouloir plonger là où tu pourrais te perdre ?!"

J’avais raison, les Arcanes sont la cause de sa colère, de son angoisse, je me rappelle alors son regard devant mon exploit avec la bougie, l’envie de puissance que je pouvais lire dans ses yeux qu’elle a réfréné d’un coup. Elle a peur que je finisse comme ça ? que je cherche la puissance à en oublier le reste ? Malgré la promesse que je lui ai faite plus tôt…Ce n’est que là que je réalise pourquoi elle m’a balancé des mots aussi violents que « menteur » ou « traitre » au visage…j’ai brisé cette promesse à ses yeux…Alors pourquoi avoir accepté de me l’enseigner ? Pourquoi avoir accepté de prendre ce risque si elle ne m’en croit pas capable…

J’entends les coups pleuvoir à l’intérieur, de façon de plus en plus brutale, comme si l’harmonie s’était éteinte, ne laissant qu’une rage aveugle sortir sans grâce, ni esthétisme, juste brute et privé de tout apparat….

Puis plus rien…le silence en est presque plus pesant que cette rage…je l’entends murmurer quelque chose, sans parvenir à saisir le sens, cette porte me prive de cette découverte…
Attendant un peu pour la laisser retrouver ses esprits, je me permets de frapper à la porte, avant d’entrer et la voir au sol, recroquevillé…Je fais peut être une erreur en venant la voir, mais je ne suis pas du genre à fuir un conflit plutôt que de le laisser pourrir.

-   Le…le repas t’attends toujours.

Je parle bas, comme un repentant qui ne trouve pas les mots pour exprimer son ressenti…

-   Je…n’ai pas voulu te faire de mal. Ni te faire peur. Juste te soulager du poids que tu portes comme une croix et dont on t’a affligé sans ton accord…parce que j'imagine que même si on se connaît depuis peu, tu comptes pour moi...

Sur ces mots, je me retourne, allant vers le salon, attendant de voir si elle me rejoins, je lui sert malgré tout une part dans son assiette.
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 37 mardi 16 septembre 2025, 12:51:49

La voix basse de Réo franchit la lourde porte comme un souffle, étouffée mais assez claire pour atteindre Lyadril, encore agenouillée, le front contre la pierre fissurée. Elle ferme les yeux, et ses larmes — déjà brûlées par la chaleur de son aura démoniaque — recommencent à couler, plus froides cette fois. Ce n’est pas la rage qui les nourrit, mais le poids de ses propres contradictions.

Ses doigts se crispent encore sur la hampe de la hallebarde, puis la relâchent. L’arme se dissout en braises noires qui disparaissent dans le sol. Ses épaules tremblent, et elle souffle, presque pour elle-même :
Pourquoi… pourquoi ses mots me touchent encore, après tout ce que je viens de faire ?

La jeune femme se redresse péniblement, comme si chaque muscle s’était vidé de sa force. Quand elle entend ses pas qui s’éloignent, vers le salon, quelque chose s’arrache en elle. Sans réfléchir davantage, ses jambes la portent à toute allure, mais non vers lui : vers l’herboristerie. Ses mains, expertes malgré leur tremblement, attrapent compresses stériles, fioles de sérum physiologique, un petit pot de miel clair et un baume qu’elle a elle-même concocté à base d’huile d’amande douce et d’herbes cicatrisantes.

La démone retourne vers le salon, la respiration encore hachée mais déterminée. Réo est debout, prêt à s’éloigner encore, et la vision fugace de son dos prêt à lui tourner le regard lui serre la poitrine plus fort que tout. Sans un mot, elle pose les soins sur la table, avec une précision presque militaire.

Sa peau se dépouille lentement des veines écarlates ; les stries pourpres s’éteignent comme des braises sous l’eau, ses cornes et ses ailes disparaissent, ses yeux retrouvent leur éclat vert profond des forêts elfiques. L'elfe tourne les talons aussitôt, gagne la cuisine, ouvre le robinet de cuivre ancien. L’eau claire ruisselle sur ses mains. Elle les frotte avec soin, presque avec obstination, comme pour laver à la fois le sang de Réo et la marque de sa propre violence.

Quand elle revient, ses gestes sont assurés, mais son regard fuit le sien. La soigneuse ne lui laisse aucun espace pour refuser : sa main fine mais ferme attrape délicatement son menton pour l’immobiliser. Elle approche la compresse imbibée de sérum, nettoie le sang avec une minutie appliquée. Le miel vient ensuite, coulant comme de l’ambre apaisante sur la plaie, puis le baume qu’elle masse du bout des doigts, avec une précision presque cérémonielle.

Son cœur bat à tout rompre. Chaque contact conscient avec sa peau la brûle davantage que les flammes de la salle d’entraînement. Elle détourne les yeux, incapable d’affronter ses iris, mais elle ne se détourne pas du soin. Pas cette fois.

Elle souffle enfin, à mi-voix, presque inaudible :
"Pardonne-moi…"

Un mot fragile, une prière muette, où se mêlent l’aveu d’avoir failli, la peur de trop donner, et cette étrange volonté de réparer.

Elle finit de poser le pansement, retire doucement ses mains, mais ses doigts hésitent une fraction de seconde sur sa peau, comme si les lâcher était plus difficile que prévu.

Son masque revient alors, mais fissuré, fragile, presque transparent. L'hybride retire ses mains de son visage, hésite un instant comme si elle voulait dire quelque chose, puis se détourne. Elle emporte les compresses et fioles encore entrouvertes, traverse le salon d’un pas vif. Dans la cuisine, elle range chaque élément avec une précision presque maniaque, aligne les pots, ferme les bouchons, essuie le plan de travail déjà immaculé. Ses gestes sont autant de refuges que de tâches nécessaires : un rituel pour repousser le tumulte qui continue de battre dans sa poitrine.

Quand la sang mêlé revient, son masque est revenu, mais moins opaque. Ses yeux ne brillent plus du rouge incandescent de la succube, et ses traits ont perdu leur dureté. Elle s’approche de la table, où l’assiette l’attend, encore chaude. L’odeur de la quiche emplit l’air, simple et réconfortante.

Lyadril s’assoit enfin. Elle reste un instant immobile, les mains posées sur ses genoux, comme si elle devait encore se donner l’autorisation de respirer. Puis elle saisit les couverts. La première bouchée fond sur sa langue, saveur simple, honnête, mais empreinte du soin qu’il a mis à la préparer.

Ses paupières se ferment brièvement malgré elle. Une chaleur douce s’insinue dans sa poitrine, différente de la rage ou de la peur. Elle mâche lentement, presque comme si elle voulait prolonger le moment. Ses lèvres esquissent un sourire fragile, fugitif, qu’elle étouffe aussitôt.

Sans lever les yeux vers lui, elle souffle, à mi-voix :
"C’est… délicieux."

Un silence. Puis, du bout de ses doigts, elle effleure la fourchette, hésite, avant d’en couper une autre bouchée. Cette fois, elle jette un regard furtif vers Réo. Trop rapide pour qu’on puisse le confondre avec une invitation, mais assez long pour trahir qu’elle voulait vérifier sa réaction. Son cœur bat plus vite, "ridicule", se dit-elle, mais l’aveu muet est là, dans ce simple geste qu’elle n’a pas su contrôler.

Elle porte une nouvelle bouchée à ses lèvres, mais son regard s’attarde une seconde de trop sur Réo. L'émeraude elfique de ses prunelles vacille : une étincelle rouge y danse, comme une tentation muette, une trace fugace de la succube qui sommeille en elle. Ses lèvres esquissent un sourire presque séducteur, doux et troublant, mais aussitôt elle le ravale. Un frisson de honte la parcourt : comment a-t-elle pu laisser transparaître cette part d’elle-même, même un instant ?

Sa main se crispe sur la fourchette, comme pour s’ancrer dans la réalité et chasser le feu rouge de ses yeux. La propriétaire des lieux baisse les yeux sur son assiette, la bouche serrée, le cœur battant trop fort, conscience aiguë du vertige qu’elle vient de frôler. Le mélange de désir, de peur et de contrôle lui tire un frisson dans l’échine. Elle se répète silencieusement que ce sourire, cette étincelle rouge, n’existait pas. Et pourtant, elle sait qu’un fragment de cette partie d’elle-même a frôlé le monde réel, et qu’elle devra, comme toujours, la maîtriser.
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 38 mardi 16 septembre 2025, 14:58:21

Retournant dans le salon, la laissant dans sa réflexion et ne voulant pas imposer une présence qu’elle n’a pas demandé au départ…son apparence au moment où je l’ai vu m’a frappé, la reconnaissant à peine j’ai découvert la partie dont elle a hérité d’Az’Kharel, méconnaissable que ce soit son apparence, avec ses cornes, les stries enflammées marquant sa peau tel une fournaise, le tout accompagné d’une fureur probablement innarétable si l’on la pousse trop à bout…malgré tout ça, une chose reste la même, ses magnifiques et longs cheveux auxquels je ne cesse de penser, l’envie de passer mes doigts de dedans…alors que je la réconforte dans sa chambre….

Je secoue la tête pour rassembler mes esprits, aider par le passage en vitesse devant moi pour se diriger vers l’herboristerie. Mon premier réflexe est de penser qu’un patient l’attend et que pris dans mes songes je n’ai pas entendu….

Je retourne donc dans le salon, m’asseyant tranquillement attendant son retour, après m’être assurée que le plat n’avait pas trop refroidi.

Elle ne met pas longtemps à réapparaître je me lève alors par réflexe, un peu trop rapidement au point de cogner légèrement la table, me tournant vers elle. Ses mains sont remplis de fioles, compresses et autres matériel médical.

- je suis content de te….

Sous mes yeux je revoit l’elfe revenir peu à peu, ses yeux enflammés retrouvant leur couleur menthe à l’eau naturel, ses cornes rétrécissant à vue d’œil pour finir par rentrer sous sa peau. Je ne saurai dire quelle apparence lui va le mieux, ou pour être exacte, je la trouve magnifique peu importe son apparence, j’apprécie sa douceur autant que sa fureur…mais elle l’ignore encore…et même moi ne saurai mettre des mots sur ce que je ressens, si ce n’est que sous son regard, je commence à me sentir nerveux, fébrile…

Une fois ses fioles posées sur la table, elle file en direction de la cuisine, j’en profite pour me regarde dans le miroir, et en effet elle ne m’a pas loupé, j’en rigole tout seul en y repensant elle a de la poigne cette femme, ce qui n’est pas pour me déplaire…

Elle finit par vite revenir, prenant son matériel et comme à son habitude, pas de tremblement, ni d’erreur juste de la maîtrise. Je ressens un frisson quand nos peaux rentrent en contact, et je vois que son regard évite le mien sciemment, concentrés sur les soins de ma blessure.

"Pardonne-moi… "

- Il n’y a rien à te faire pardonner, j’ai pris un risque en tout état de cause, et je ne regrette rien…au contraire j’admire ta combativité.

D’un coup je sens une douleur me faisant aspirer entre les dents, elle est visiblement perturbée par ma remarque, mais ça ne dure pas longtemps et la douleur s’atténue à nouveau.

Reposant son matériel, mes yeux captent son visage qui n’arrivent plus à dessiner ce masque neutre qu’elle portais jusqu’à présent, je vois un milliers d’émotions la traverser avant qu’elle ne range son matériel.

Nous finissons par nous mettre à table et je commence à déguster cette quiche maison, réalisant une fois en bouche qu’elle n’égale pas la qualité de tes préparations de la veille…

"C’est… délicieux. "


Je sens le rouge me monter aux joues…merde on dirait un ado puceau, je sais pas ce qu’il m’arrive, mais un sourire de dessine brièvement sur mon visage, alors que nos regards se croisent une fraction de seconde et je sens déjà mon cœur accélérer…

- C’est grâce aux ingrédients que tu cultives avec soin…

Quelle approche indigne de moi, pourquoi j’ai le sentiment d’être à un rendez-vous…faut dire que les regards qu’elle me lance de temps à autre ne m’aident pas…surtout celui qu’elle maintient plus longtemps, une expression qui me serre la gorge et me fait déglutir, c’est lorsqu’elle me sourit, mais un sourire ambiguë, avec des pointes de désir et de curiosité et qui disparaît aussi vite qu’il est apparu, me laissant à peine l’occasion d’en profiter…

Nous continuons de manger quand je me serre un verre de vin, et cette fois c’est moi qui la fixe, ne la quittant pas des yeux, attendant que son regard se perde à nouveau, je lui rend le sourire de séduction qu’elle m’a envoyé…

Un petit jeu semble commencer à s’installer, je ne peut m’empêcher de vouloir la troubler, passant ma langue le long de mes lèvres pour essuyer la goutte de vin…

Mais nous sommes interrompus par la sonnette de l’herboristerie…et j’ai un mauvais pressentiment
« Modifié: mardi 16 septembre 2025, 15:35:13 par Réo »
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Lyadril Ilfirin

Créature

Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 39 mardi 16 septembre 2025, 17:47:23

- Il n’y a rien à te faire pardonner, j’ai pris un risque en tout état de cause, et je ne regrette rien…au contraire j’admire ta combativité.

Un compliment qui, en apparence, laisse de marbre la propriétaire des lieux, mais qui résonne intérieurement. A-t-elle rêvé ? A-t-elle vraiment vu son invité rougir lorsqu’elle a trouvé son repas délicieux ? Non… cela ne peut être. Et pourtant. Son sourire ? C’est bien la première fois que la soigneuse s’aperçoit qu’elle l’apprécie.

- C’est grâce aux ingrédients que tu cultives avec soin…

"Je n’ai pas pour habitude de recevoir, mais je tiens à toujours avoir le strict nécessaire… au cas où…"
La phrase s’achève dans un souffle, ses joues rosissant malgré elle.

Son second sourire… qui répond au sien, timide et fugitif. Non. L’elfe doit penser à autre chose. La voilà, la solution : finir son assiette. Elle s’y applique dans un calme apparent, mais ses pensées s’éparpillent. Que leur arrive-t-il ? Les soins de la veille, leur sang lié comme une alliance fragile, la porte vers l’Enfer, la leçon du matin, et maintenant ce repas… où Réo passe sa langue sur ses lèvres pour effacer une trace de vin.

Un trouble lui traverse l’échine. Pour masquer le frisson, l’herboriste pose sa main sur l’avant-bras de son interlocuteur :

"Réo ! Non ! Les s… les soins que je t’ai administrés ! Tu… tu ne dois pas y toucher !"

Et soudain, la sonnette de la boutique retentit. L’hybride sursaute : elle n’attendait personne, ayant pourtant prévenu qu’on pouvait frapper à sa porte privée en cas de besoin.

"Je reviens. Probablement un client qui ne sait pas lire."
D’un geste vif, elle retire sa main de son bras.

Une coupure opportune, presque providentielle. Lyadril se lève rapidement et gagne l’herboristerie. La salle close empêche toute entrée sans elle.

"Voilà, voilà, j’arrive !"

Elle rejoint son îlot d’accueil à vive allure, pile au moment où la porte s’ouvre.

"Bienvenue à Dae & Calad. Que puis-je faire pour vous être utile ?" demanda-t-elle avec son sourire bienveillant.

Il paraît que vous êtes la meilleure herboriste-soigneuse du coin ? Je me suis blessé lors d’un entraînement. Vous pouvez vous en charger ?

Il présente un avant-bras entaillé d’une coupure nette : dix centimètres de long, profonde de cinq millimètres, large de trois.

Devant elle se tient un homme dont la simple présence impose le silence. La lumière des lanternes glisse sur une stature élancée, presque aristocratique, forgée par une discipline inflexible. Ses muscles, sous son manteau sombre, ne sont pas ostentatoires, mais chaque geste trahit une puissance contenue, une précision d’acier.

Ses cheveux, d’un blanc éclatant, encadrent un visage aux traits fins et tranchants, taillés comme une lame. La mâchoire serrée, les lèvres figées en une ligne dure : comme si tout sentiment devait être filtré avant d’oser franchir ce masque. Ses yeux d’un bleu perçant sondent la pièce avec une acuité glaciale. Lyadril en sent le poids : ils observent, évaluent, calculent — mais ne livrent rien.

"Veuillez me suivre, je vous prie."

Le manteau noir qui tombe sur ses épaules ajoute à son aura de gravité. Chaque pas est mesuré, silencieux, comme s’il affirmait : je contrôle tout… sauf ce qui m’amène ici.

L’instinct de la jeune femme se tend aussitôt. Prudence diffuse, inexplicable. Quelque chose en cet homme la dérange. Son aura est contenue, trop maîtrisée. Elle le guide jusqu’à la salle de soins physiques, mais son esprit alerte se met en branle.

Tout en l’invitant à s’installer sur la table de soins, elle profite d’un instant pour faire glisser, d’un geste discret, un voile invisible de poudre fine sur le bois poli, exactement là où il posera la main pour s’appuyer. La digitale pourpre. Poison de contact, foudroyant pour le cœur à forte dose, mais ici calculé avec soin : assez pour tester, assez pour alerter si son corps trahit une résistance surnaturelle.

"Veuillez patienter, je vais stériliser mes instruments et préparer ce qu’il faut pour votre plaie."

Elle sort de la pièce, feignant l’assurance de la soigneuse professionnelle, mais son cœur bat plus vite. Son instinct lui murmure qu’il n’est pas un patient ordinaire.

Derrière elle, le blessé profite de son absence pour fouiller la salle, gestes rapides et méthodiques. Ordres d’Az’Kharel : récupérer le carnet par tous les moyens. Quitte à enlever sa fille.

Le manteau sombre glisse de son épaule tandis qu’il s’assoit, posant machinalement la main gauche sur la table, exactement là où Lyadril a laissé la poudre invisible. Le contact est imperceptible… mais pas sans effet.

Un léger frisson parcourt l’homme, presque inaudible, trahi par un micro-tressaillement de sa mâchoire. Ses doigts se crispent un bref instant avant qu’il ne reprenne un calme étudié. Trop étudié. Comme s’il tentait de masquer une gêne que n’importe quel patient normal aurait laissé échapper par une grimace.

Lyadril, de retour avec son plateau d’instruments encore tièdes de stérilisation, capte ce détail infime. Son instinct de guérisseuse ne la trompe jamais : quelque chose cloche. Son regard vert s’attarde sur la ligne de ses veines, sur ce bleu qui, une seconde, a semblé s’assombrir anormalement avant de retrouver sa clarté froide.

La soigneuse pose son matériel avec le calme d’une professionnelle aguerrie, mais son esprit tourne à toute allure. La digitale pourpre est sans appel : si réaction il y a, c’est que son corps n’est pas celui d’un simple mortel. Et pourtant, cet homme agit comme si de rien n’était, ses yeux perçants suivant chacun de ses gestes, comme s’il la jaugeait, pesait ses intentions.

"Bien. Cela ne prendra pas longtemps." dit-elle simplement, sa voix douce mais trop mesurée pour n’être qu’une banalité.

Elle s’approche, ses mains gantées effleurant déjà la compresse qu’elle va appliquer. Mais derrière le masque de la soigneuse, son esprit s’arme. Si cet homme est bien ce que son instinct redoute, alors il n’est pas venu pour une plaie superficielle.

Un autre détail attire son attention : il garde sa main gauche appuyée sur la table, comme pour dominer la gêne ou dissimuler sa réaction. Lyadril en est presque sûre : il a senti quelque chose. Pourtant, il ne bronche pas.

Le silence s’épaissit, chargé de tension, tandis qu’elle l’observe sous ses longs cils. Elle sait qu’il ne faudra qu’un mot, qu’un souffle de travers pour que la situation bascule.

Et chez elle, Réo…
Va-t-il surgir à la moindre alerte, interférant dans ce face-à-face tendu ? Ou choisira-t-il de rester en retrait, laissant Lyadril seule avec cet homme dont l’aura trahit une force inquiétante ?

Le champ des possibles reste suspendu, comme la lame d’une épée prête à tomber.
« Modifié: mardi 16 septembre 2025, 22:47:15 par Lyadril Ilfirin »
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 40 mardi 16 septembre 2025, 22:00:24

L’ambiance commençait à devenir perturbante lorsque nous somme interrompus comme sauvé par le gong parce que le contact de sa main sur mon bras était particulièrement doux, et elle sa posture parfaite semblait se disloquer en entendant Lyadril baffouiller…

La voilà partie en vitesse vers sa boutique, alors que mon instinct s’éveille pour me faire ressentir une étrange impression me poussant à la suivre discrètement pour voir qui est ce visiteur impromptu. Essayant de rassembler mes esprits pour me concentrer à nouveau et ne plus avoir les images du dîner en boucle, je traverse la passerelle séparant la maison de la boutique, je m’arrête un instant devant le meuble qui sécurise l’accès des enfers. Comme si je ne l’avais pas vu depuis une éternité, je murmure

-   Tu as intérêt à ne pas avoir prévu un coup tordu…


Reprenant mon chemin aussi silencieusement que possible, j’entends des bruits de pas qui vont passer à coté du corridor, je me dépêche de me dissimuler pour les voir passer, laissant passer un œil pour ne rien manquer de la scène, je vois mon…l’elfe guérisseuse passée la première, suivi juste derrière d’un individu avec un charisme certain, sa carrure sans être plus imposante que celle de Réo reste respectable, par contre ses cheveux blancs et le manteau qui descend jusqu’à ses chevilles, sans parler de l’aura sordide qu’il dégage ne tends pas à me rassurer…Et en le voyant je ressens au fond un frisson familier, comme si je l’avais déjà croisé, mais sans pouvoir me souvenir dans quels circonstances et en quel lieu…

Quoi qu’il en soit, je continue à me faufiler, comme je peux jusqu’à la salle des soins, je vois mal de là où je suis, mais je peux les entendre, il semble blessé au bras, je surveille s’il n’y a pas de goutte de sang qui serait tombé sur le sol, remontant vers l’accueil, je surveille le sol et y trouve un petite goutte de sang, pas encore séchée. Passant mon doigt dessus, je commence à le sentir avant de le mettre sur ma langue…je sais déjà que ce n’est pas du sang humain, le gout ne correspond pas, ce qui finit de le rendre bien plus suspect…après tout quoi de plus louche qu’un inconnu surnaturel qui débarque le lendemain du pacte de Lyadril et moi ?

-   Je le savais, ce psychopathe a envoyé un laquait pour prendre les devants…mais s’il sait que je suis là pourquoi se fait il passer pour un patient ?


Me dépêchant de revenir sur mes pas je sens que l’ambiance s’est alourdie d’un coup, je commence à connaître la demi-elfe suffisamment pour savoir que quelque chose cloche et n’est pas en accord avec son posture de contrôle, elle n’est pas naturelle…j’attends qu’elle tourne la tête vers moi pour lui faire comprendre avec ma main de quitter la pièce pour le laisser seul un moment afin de voir sa réaction. J’ignore si elle est douée pour me déchiffrer ou si on est sur la même longueur d’onde, mais elle comprend rapidement et trouve un prétexte pour qu’il soit seul.

Mon envie de me jeter sur lui est forte, mais une attaque de front sans connaître l’ennemi ni son objectif est trop dangereux.
Il ne bouge pas de suite après qu’elle soit sortie, mais il finit par retirer sa main de la table qui semble le faire souffrir suffisamment pour qu’il la secoue comme pour se débarrasser de quelque chose coincé dedans.

-   Ah la garce, elle a essayé de me piéger avec sa poudre, elle se méfie je dois vite trouver ce foutu carnet.

Un carnet ? mais de quoi il parle ? il serait venu ici juste pour ça…je le vois se lever, méfiant, je dois me cacher plus loin pour ne pas être repéré tout en le gardant à l’œil, mais il bacle le travail et je peux revenir aisément, pour le voir fouiller les tiroirs, et placard, sortir chaque livre sans ne rien trouver. Mais il semble vite s’impatienter.

-   Il m’a dit que ce carnet était précieux pour elle, je ne la vois pas le conserver à portée de n’importe qui. Il doit être dans une salle privée…merde…

Cette fois il arrive en trombe et j’ai tout juste le temps de m’esquiver, si bien qu’il s’arrête un instant pour regarder autour de lui. Reprenant sa route à l’opposé de l’endroit où Lyadril est allée, je me dépêche de la retrouver, prenant sa main je la guide pour qu’elle me suive.

-   Tu as géré, bravo, ce n’est pas un humain, j’ai gouté son sang tombé à l’entrée… il cherche un carnet qui semble important…


En le disant discrètement mais à voix haute malgré tout, j’ai un déclic, je me rappelle l’existence de deux carnets qui pourraient correspondre, celui dans lequel j’ai appris l’elfique et qui était un cadeau pour Az’Kharel, ou celui que tu gardais précieusement et que j’ai découvert lors de notre cours de ce matin…Si c’est bien lui qui a envoyé l’intrus alors ma main à couper que c’est l’un de ces deux-là.

-   Ce type, il me dit quelque chose mais impossible de me rappeler précisément…


La prenant instinctivement contre moi pour la cacher alors qu’il s’approchait dangereusement, je ne le quitte pas du regard, tachant de me rappeler où je l’avais vu…si c’est bien un démon, je l’aurais croisé en enfer, donc soit sur le champ de bataille soit dans l’armée entre les combats…Attends…je prends le risque de sortir plus la tête pour mieux le voir, essayant de l’imaginer avec une autre apparence…plus grand…plus grand même que moi…des yeux bleus perdus dans les flammes. EUREKA ! Cela étant ça n’est pas une bonne nouvelle.

-   C’est Virgil, je ne l’avais pas reconnu sous cette apparence, et ça fait longtemps, mais il était déjà lieutenant de ton père à l’époque, ça ne te dit rien ? murmures-je dans son oreille alors qu’elle est toujours blottie contre moi.


Ce type est dangereux, en même temps le tuer sera suspect et pourrait ramener plus de menaces ici…que faire ?
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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 41 mercredi 17 septembre 2025, 00:51:02

Lyadril ne laisse rien paraître à son nouveau patient. Elle agit comme à son habitude : gestes précis, voix calme, masque imperturbable. Pourtant, une chose est sûre : cet homme n’est pas humain. Son odeur porte une trace à peine perceptible de soufre, assez pour éveiller son instinct de demi-démone. Elle applique la compresse de désinfectant sur la plaie avec lenteur, comme si chaque geste n’était qu’un simple protocole médical, alors qu’en réalité elle calcule ses options. Soigner, oui, mais à sa manière. Elle ne répétera pas ce qu’elle a fait avec Réo.

Et justement, en pensant à lui, ses yeux glissent un instant vers le coin du couloir… et elle croit deviner une silhouette.

"Veuillez m’excuser, mais je dois avouer que vous me troublez. Je ne peux vous recoudre le bras si je n’ai pas d’anesthésiant local."

Un sourire feint, presque charmeur, étire ses lèvres.
"Je vais de ce pas dans ma salle de préparation. Le temps de l’aller-retour puis de vous recoudre, vous serez sorti et rétabli d’ici une heure, deux tout au plus."

Sans lui laisser le temps de répondre, elle s’éclipse. Dans l’ombre, sous la passerelle, une main saisit la sienne : Réo. En d’autres circonstances, elle aurait vivement retiré ce contact. Pas cette fois. Pas alors que chaque seconde compte.

-   Tu as géré, bravo, ce n’est pas un humain, j’ai gouté son sang tombé à l’entrée… il cherche un carnet qui semble important…

"Tu oublies à qui tu as affaire." souffle-t-elle avec un éclat de malice.
"Il a presque la même odeur que toi… et il a posé sa main sur de la digitale pourpre. Un poison de contact."

Son sourire malicieux se fane aussitôt. Un carnet. Elle sait lequel. Celui que sa mère avait offert à son père, qui leur avait permis d’amplifier la magie des Arcanes au-delà de ce qu’elle aurait dû être. Son père a donc découvert la supercherie de la veille en début d'après-midi, leur rituel brisé. Son sang d’elfe pâlit, sa part démoniaque tremble déjà. Pas encore. Ni elle, ni même Réo ne sont prêts pour un combat frontal.

Quand Réo la tire brusquement contre lui, un frisson la parcourt. Pas de peur, pas même à cause du patient qu’elle a laissé seul. Non. À cause de cette proximité soudaine, de cette chaleur trop familière. Et malgré le danger, elle se surprend à la trouver… troublante. Non, pas maintenant ! Pas quand le nouveau patient peut surgir à tout instant.

-   C’est Virgil, je ne l’avais pas reconnu sous cette apparence, et ça fait longtemps, mais il était déjà lieutenant de ton père à l’époque, ça ne te dit rien ?

L’elfe rougit malgré l’urgence, ses oreilles sensibles frémissant à son souffle.
"Le nom, non. Mais… attends. Plus grand que toi, plus massif, une sorte d’armure de chair et de pierre, des flammes bleues dans ses yeux…"
Sa voix se brise un instant.
"Le seul capable de me tuer parmi tous les gradés sous mon père. Il a failli réussir, si Az’Kharel n’était pas intervenu. Il voulait ma main… mais mon père avait choisi Melkior."

Ses yeux retrouvent leur détermination.
"Laisse-moi le soigner. J’ai une idée. Il n’est pas encore allé dans la salle de préparation."

À regret, elle se dégage de ses bras et file à travers le couloir. Dans la pièce désignée, elle attrape un vieux carnet, celui qu’elle gardait caché. Pas celui des Arcanes : son carnet de poèmes qu'elle écrivait en elfique. Une sorte d'échappatoire en soi. Si Virgil ne maîtrise pas la langue, il prendra peut-être la duperie pour argent comptant.

Quand elle revient, son souffle est plus rapide, mais son masque demeure intact. Elle tient un flacon d’anesthésiant et retrouve son patient toujours assis.

"Je vais vous anesthésier localement pour vous éviter la douleur le temps de vous recoudre. Ne bougez pas, je vous prie."

Elle ne ment pas. Son bras s’engourdit bientôt sous une forte dose d’eucalyptus citronné et de menthe poivrée. Pour masquer l’odeur, elle avait déjà allumé un encens de sang de dragon, qui emplit l’air d’un voile résineux. L’aiguille suit, le fil résorbable trempé dans une décoction de jusquiame noire, de lierre et d’aconit. Quand l’anesthésie cessera, le poison commencera son travail, discret et insidieux.

Calme, appliquée, Lyadril noue le dernier point. Sa voix est douce quand elle reprend :
"J’ai pour habitude d’offrir une boisson chaude, ou froide, à mes patients en remerciement de leur confiance. Un thé noir au ginseng… cela vous conviendrait-il ?"

Je suis entre vos mains. Je crois que je n’ai pas le choix. répond-il avec un sourire faux, qui n’atteint pas ses yeux.

Elle incline la tête, sort de la salle… et, en passant, laisse glisser un clin d’œil presque imperceptible vers l’ombre où elle sait que Réo guette. Normalement, il a entendu chaque mot. La salle est proche, et elle a parlé assez fort pour lui.

Sans attendre, Lyadril passe par la porte de l'arrière-boutique et s’empresse de rentrer chez elle. Bientôt, elle revient, une tasse fumante à la main. Thé noir, parfumé de ginseng.
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 42 mercredi 17 septembre 2025, 21:53:36

Elle a failli se marier combien de fois ? Bon en tant que fille d’Az’Kharel c’est un bon parti dans la caste infernal et elle est d’une beauté sans égal, mais…oui bon je vois le soucis, en attendant on a un démon supérieur sur les bras. Et c’est vrai que tenir Lyadril dans mes bras me fait quelque chose et m’empêche en partie d’être focus, mais elle semble avoir une idée, ayant l’avantage du terrain, je lui fais confiance la laissant disparaitre. Un moment.

Continuant d’observer Virgil maintenant que je sais son nom je ressens l’envie profonde et insidieuse de le planter par surprise, complice des tortures que j’ai subis, mais aussi inconsciemment parce qu’il a osé prétendre à Lyadril sans parler de sa tentative de meurtre…Mais le risque est trop grand si je loupe mon coup et qu’il s’enfuit alors il préviendra son patron, et ça c’est dans le cas où il ne me fait pas la peau, parce qu’en toute objectivité, malgré mes talents au combat je n’ai jamais pu le vaincre à l’entrainement…alors je me mords la joue de rage quand Lyadril revient me tendant un carnet me faisant comprendre que je dois m’arranger pour qu’il le trouve.

Pas le temps de lui poser de question qu’elle repart avec lui sous prétexte de l’anesthésier localement, profitant des soins, je cherche un endroit où le planquer de façon crédible, et je repense au meuble qui dissimule l’accès aux enfers…au-delà d’une porte, c’est un vrai meuble, et en tant que démon il devrait sentir l’essence du royaume, s’il pense que Lya a encore un peu d’affection pour son père…c’est jouable.

"J’ai pour habitude d’offrir une boisson chaude, ou froide, à mes patients en remerciement de leur confiance. Un thé noir au ginseng… cela vous conviendrait-il ?"

J’ai compris, la fouille va reprendre dès qu’elle aura le dos tourné. Je me dépêche de ranger le carnet dans l’armoire m’arrangeant pour rester à proximité, en toute logique il va devoir passer à coté du corridor pour fouiller la boutique, j’en profiterai à ce moment là pour le rameuter ici.

Laissant Lya passer, lui faisant comprendre où je l’avais planqué, je l’entend se mettre en action quand la porte de la maison claque. Je n’ai pas beaucoup de temps, j’entrouvre la porte du placard, la refermant assez brutalement pour attirer son attention. Je n’ai que le coté du meuble pour me masquer, s’il va trop loin je suis cuit, mais comme je l’espérais il s’arrête pour le regarder.

-   Sa porte d’accès…mon seigneur semblait penser qu’il pourrait se trouver symboliquement à proximité…

Je n’y crois pas, il croit que sa fille a encore de la nostalgie pour lui ? Je dois retenir un rire alors qu’il ouvre la porte et trouve ce que j’y ai planqué.

-   De l’elfique ? Ce doit être ça…il ne me reste plus qu’à enlever cette petite ingrate au cas où j’ai été trompé, et Az’Kharel serai ravi de revoir sa fille pour l’emprisonner entre quatre murs…

Merde…il veut l’enlever en plus ? Je ne le laisserai pas la toucher, il fuit entendant les pas de Lya approcher, mais sans réfléchir, je sors mes Karambits et lui plante dans le dos, lui faisant pousser un cri de douleur, mais j’ai juste le temps de ressortir mes lames qu’il tente un coup violent en pivotant que j’esquive de justesse.

-   Laisse tomber Virgil, tu ne la ramèneras pas là-bas.

En position de défense mais prêt à attaquer, je suis fébrile, bordel qu’est ce qui m’a pris de l’attaquer sans même le tuer sur le coup ?

-   Tiens, Réo, qu’est ce que tu fais là gamin ? Tu te mêles de nos affaires maintenant ?

C’est à ce moment que Lyadril pousse la porte avec le thé en main, m’interposant par réflexe.

-   Dernier avertissement Virgil, ne crois pas que je sois le même qu’à l’époque.

-   Bla bla bla…il fait des aller-retour dans le couloir comme pour montrer sa possession des lieux…tu parles beaucoup, mais t’agis pas. C’est bien tout ce qu’on t’a toujours reproché.

Son ton est calme au point que je sens les frissons me parcourir, il sait pertinemment que je ne suis pas de taille malgré ce que je dis, et de base j’aurais déjà déployé mes ailes et serait parti…

-   Mais là tu dépasses les bornes à tourner autour de sa fille.

Sa taille augmente, ses cornes ressortent, il est maintenant plus grand que moi d’une tête…

-   LYADRIL FUIS !

J’esquive de justesse son premier coup qui finit dans le mur, j’ai la chance que son bras soit anesthésié, autrement ses reflexes seraient bien plus inquiétant. Sortant tout mon attirail démoniaque abandonnant ma forme humaine, je tente de le frapper, pour qu’il se concentre sur moi et l’emmener dehors où j’aurai plus de liberté de mouvement.

-   Tu sais quoi gamin ? Toi aussi je vais t’emmener, le boss est impatient de te revoir !

Son sabre m’effleure mais m’entaille le bras sur la longueur, je sens la plaie me bruler alors que les murs de la boutique pâtisse de notre affrontement.
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Lyadril Ilfirin

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 43 jeudi 18 septembre 2025, 01:27:30

La porte de l’arrière-boutique cède dans un grincement discret.

Lyadril entre, le plateau entre les mains, une tasse en grès fumante posée dessus. Mais son pas se fige immédiatement. Ses yeux, d’abord surpris, s’écarquillent. Virgil est là, debout, menaçant, et Réo. Réo s’interpose devant elle comme un rempart. Le choc la traverse si fort qu’elle en relâche la tasse : le thé noir au ginseng s’éclate au sol, éclaboussant le bois d’une flaque brûlante.

Un battement de cœur trop fort. Puis un souffle.
À l’intérieur d’elle, la fureur succubique s’éveille, sifflante, glaciale. Ses lèvres s’ouvrent, et sa voix file en démonique, plus basse, plus tranchante que jamais :

"Veythra’ss, Virgil ?"("Jaloux, Virgil ? Est-ce donc cela ?")
Ses pupilles se rétrécissent, serpentines. Du vert émeraude passant au rouge grenat transparent.

«Sharr’thul ven’dral, Lyadril…» («Insolente créature, Lyadril…»)
Son rictus dévoile un éclat carnassier.

"Drel’khaz vel’thar, ak’shul sharr az’kareth ?" ("Tu voulais m’épouser uniquement pour mon sang et mon statut ?")
Un pas en avant, chaque mot craché comme un venin. Ses cornes apparaissent.

«Kaelthir draeth vel’zarh, ul’kresh nareth drel’khaz !» («Ton cœur ne t’appartient pas, il est un présent pour le sang des Enfers !»)
Un pas en avant, ses yeux brûlants d’un éclat infernal.

"Dreth’kaan, vel shorath kahl drenn ? Thrazh ul’ken !" ("Tu crois encore pouvoir me lier par des chaînes et des murs ? Tu te trompes lourdement.")
Elle lève le menton, défiante, ses ailes sortent de son dos, frémissantes de colère.

«Vel’thar zhaarn Az’Kharel… dreth’kaan ul’sharr !» («Ton père Az’Kharel l’a décrété… tu ne peux y échapper !»)
Il avance encore, sa voix se faisant plus sifflante, presque persuasive malgré la menace.

"Kaelthir vel’shaarn… drael kaelthir vel shaan. Ul’kresh nazzath !» ("Mon cœur, je le donnerai à qui je veux. Et jamais tu ne le posséderas.")
Des griffes acérées terminent ses doigts.

«Kaelthir nazzath… thrazh vel’kaan ul’zareth.» («Ton cœur… je le briserai avant qu’un autre ne l’obtienne.»)

Le duel verbal en démonique claque dans l’air comme une bataille invisible, chaque phrase un coup porté, chaque mot un fragment de pouvoir ancestral.

Un silence. Son propre souffle pulse à ses tempes, mais la démone ne détourne pas le regard. Réo crie, lui ordonne de fuir. Et, contre toute attente, elle lui obéit. Elle pivote brusquement, sa robe devenant noire aux reflets verts, fouette l’air, et disparaît dans le couloir. Virgil reste interdit une fraction de seconde : Lyadril, la fille d’Az’Kharel, écouter un ordre d’un autre ? Son rictus se fige, choqué.

Mais la propriétaire ne fuit pas vraiment. Elle contourne l’herboristerie, rapide et silencieuse, pour réapparaître par l’entrée principale. Ses pas la guident sans hésiter vers la salle des poisons, ce sanctuaire interdit où même l’air semble chargé de mort. Elle ouvre une alcôve, ses doigts tremblants mais précis, et saisit fioles et poudres. Quelques gestes rapides, presque mécaniques : elle assemble, broie, mélange. Une poudre à inhaler, paralysante, plus que suffisante pour affaiblir ou terrasser même un démon supérieur si elle atteint ses muqueuses.

Son plan est simple. Et risqué.
Lyadril sait qu’elle devra se sacrifier comme appât.

Elle ressort par l’arrière-boutique, chaque pas mesuré, presque silencieux, son esprit concentré sur le démon supérieur et son invité. Son cœur se serre soudain : un deuxième démon ? Où est Réo ? Puis l’évidence s’impose… le second démon ne peut être que lui. Une tension électrique parcourt son corps, et pour la première fois, elle laisse son aura succubique vibrer avec contrôle, subtile mais irrésistible, un appel invisible destiné à captiver Virgil.

Ses yeux ne trompent pas : il la repère instantanément. Avant qu’elle ne puisse réagir, sa main énorme se referme sur son bras, ses griffes s’enfonçant dans sa chair fine. Il la soulève, la plaçant à hauteur de son visage, et la douleur mordante se mêle à l’adrénaline. Lyadril inspire lentement, son corps tremblant presque sous l’effort, mais elle ne bronche pas. Au contraire, elle se penche légèrement vers lui, ses lèvres esquissant un sourire cruel et résigné, défiant sa force et jouant de son magnétisme interdit.

Autour d’eux, l’air semble saturé de tension et de danger, vibrant de l’énergie de leur confrontation. Le parfum de Lyadril — chaud, sauvage, envoûtant — se mêle à celui de Virgil, un mélange de soufre et de menace. Chaque mouvement, chaque souffle devient une arme, chaque regard un duel silencieux. Ses pensées s’affolent un instant : elle doit attirer son attention, le manipuler, gagner le temps nécessaire pour que Réo intervienne. Et dans ce ballet de pouvoir et de désir latent, elle sent une étrange force en elle, à la fois arme et protection, prête à basculer d’une seconde à l’autre dans l’assaut ou l’illusion, selon son choix.

Un souffle.
Juste un souffle.

La poudre vole, blanchissant l’air entre eux, s’infiltrant dans les yeux, les narines, la gorge du démon. Virgil tousse, ses muscles se raidissent, sa peau sombre se tend sous l’effet du poison.

Lyadril le regarde, ses yeux rouges sang luisant d’une froide détermination. Elle sait que Réo est là, à quelques mètres, prêt à intervenir. Mais l’issue ? Elle ne la connaît pas encore.

La scène se fige dans une tension brutale : Virgil chancelle, Réo est armé, Lyadril toujours prisonnière de son étreinte. Tout peut basculer.

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« Modifié: jeudi 18 septembre 2025, 06:38:54 par Lyadril Ilfirin »
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Réo

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Re : Agonie & herboristerie [Lyadril]

Réponse 44 jeudi 18 septembre 2025, 19:48:26

Le combat vient de commencer que j’ai déjà un bras en mauvais état, l’environnement est trop exigüe et je ne peux pas me déployer comme je veux, à part gagner du temps pour trouver une idée je n’ai pas de solution. Mais au moins Lyadril est partie se mettre en sécurité loin de lui, je dois juste lui laisser assez de temps pour être hors de portée. Les choses de mon coté ne sont pas au beau fixe cela dit, j’ai l’impression que mon bras est en feu, ce qui n’est pas normal…son épée doit avoir quelque chose de particulier.

Mais je sers les dents pour le bouger malgré tout, reprendre mon arme en main, juste avant qu’il ne fonde sur moi, nos lames s’entrechoquent ma colère et ma haine augmentant toujours plus me faisant presque oublier ma peur, car j’ai autre chose à protéger pour la première fois que ma petite personne. La soigneuse ou l’alliance, j’ignore pour lequel des deux je me bats, mais la différence de niveau est trop grande. Les coups pleuvent et je peine à suivre le rythme, mon bras me fait de plus en plus mal ce qui affecte ma précision et ma vitesse et je m’apprête à être empalé par son épée lorsqu’il s’arrête soudainement.

Attend, pourquoi il s’arrête avant de se retourner ? Je vois alors Lyadril au fond du couloir lui faisant face.

-   Je t’ai dit de partir ! Qu’est ce qui te prend ?

Je sens mon cœur s’arrêter un instant quant il se dirige vers elle avant que j’ai le temps de bouger, tombant même à genoux de fatigue, je ne suis que spectateur quand je le vois la soulever du sol pour planter ses griffes tout en voyant du sang couler le long de son bras pour tâcher le sol. Je suis pris d'images, je la vois face à son père, torturer sans fin, brisée, et je ressens une nausée montée en moi et une envie de vomir de plus en plus présente en imaginant ce cas de figure...

*Non…je…elle ne mourra pas ! JE LUI INTERDIT !*

Malgré la fatigue, je trouve la force de me relever, plus enragé que jamais, mes yeux naturellement violets se perdent dans un orange vif, alors que je perçois une faiblesse chez Virgil qui le fait tituber et lâcher son épée, Lyadril profite de sa faiblesse pour le frapper au visage et se libérer. A partir de cet instant je n’ai aucun souvenir, si ce n’est que devant moi l’épée du démon supérieur le transperce de part en part, et que je suis celui qui tient l’épée le faisant s’écrouler au sol, inconscient, mais pas mort. C’est un cafard il lui en faut plus. Une fois neutralisé, je vois Lyadril, vivante, et j’ignore comment la situation a pu tourner ainsi mais on s’en sort, alors que je m’écroule à mon tour.

La douleur dans le bras me reprend et je dois serrer les dents pour ne pas crier, mais je dis à Lyadril de le soigner si elle peut lui effacer le souvenir de m’avoir vu et du combat, qu’il reparte juste avec le faux carnet.

-   Si…il meurt maintenant…c’est ton père qui viendra, et on n’est pas prêt…sauves le pour mieux lui faire la peau la prochaine fois.

Je sens bien que l’idée lui déplait, mais je fais appel à sa logique, alors que je me relève difficilement pour me mettre dans sa salle de soin, pour la deuxième fois en trois jours, décidément je vais lui prendre une carte de fidélité à ce rythme.

La voyant faire, je réalise que la douleur s’appaise par sa simple présence et la savoir de nouveau en sécurité…mais ce n’est que de la chance, je ne dois pas me leurrer, si je veux la protéger, je dois maîtriser les arcanes, et rapidement, même si elle a peur des conséquences, je préfère en payer le prix que de l’imaginer sans vie dans mes bras…me faisant réaliser que je tiens plus à elle que je ne le pensais, et pas qu’en tant qu’alliée…amie ? je l’ignore je n’ai jamais ressenti le besoin d’en avoir à part Louis, mais ça n’est pas tout à fait pareil, comment connaître la différence entre amitié et sentiments plus profond ? Je finis par fermer les yeux de fatigue et de douleur avec cette question en suspend…
« Modifié: jeudi 18 septembre 2025, 21:17:56 par Réo »
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