Identité : Sidonie Wilkins
Âge : 24 ans
Sexe : Féminin
Race : Humaine
Sexualité : Hétérosexuelle
Physique :
Je suis le type de fille que les autres filles détestent. Que les mecs veulent dans leur lit, sans me vanter. Que les vieux trouvent trop vulgaire, que les jeunes envient pour sa fortune. Je suis ce genre de fille-là. Un mètre soixante-neuf, cinquante-sept kilos. Je me pèse régulièrement, car cela me dégoûterait, me déprimerait de prendre du poids. Mes seins sont en plastique, petit cadeau de ma mère pour fêter mon diplôme il y a quelques années. Je passe plus de temps à sculpter ma silhouette et dorer ma peau au Soleil qu’à bosser. Je n’aimerais pas ternir un si beau visage que le mien. Avoir des rides avant l’âge ? Non merci.
Je me teints, car autrement on me confond avec ma jumelle. Je veux être unique. Pas la copie d’une copie de quelqu’un d’autre. Je pète les plombs quand ma mère ose dire «Tu me ressembles quand j’avais ton âge.» C’est ça oui. Elle aimerait bien, avoir ressemblé à ça un jour, mais ce n’est pas le cas. Elle me soûle pour cette façon qu’elle a de faire genre, on est pote. Elle passe tous mes caprices et m’a élevée pour être «parfaite». Alors oui, je fais très attention à mon alimentation, à mes manières en société et à mes tenues. Il ne faudrait pas qu’on puisse dire que la fille Wilkins s’habille mal. Je ne supporte pas de ne pas être impeccable. Dés le saut du lit, je me rue dans la salle de bain pour me préparer. Me faire belle, même si je sais que je n’ai pas beaucoup d’effort à faire. Ma sœur et moi, on se ressemble. C’est logique, on est jumelle. Mais on n’est pas comme les autres jumeaux qui font tout pareil et s’habillent de sorte à trouver les gens. Si je trouble par mes tenues, ce sera parce que je ne porte que des fringues de marques ou de créateur. Je collectionne les fripes comme on collectionne les timbres et les mecs...tout pareil. J’achète des robes que je ne porterai qu’une fois, car être vue plusieurs fois dans la même tenue, c’est bon pour les pauvres.
De mes connaissances, je suis la moins refaite, la plus naturelle...hum. J’ai grandit dans l’opulence et la croyance que tout m’est dû et que je n’ai pas à quémander ou supplier pour obtenir. Je traite mon corps comme j’aimerais qu’on me traite. Avec excès. J’ai de l’argent à dépenser et du temps à tuer. Et ce temps, j’aime le passer à perfectionner ma silhouette, affermir mes cuisses ou faire briller ma peau. Quand je regarde ma mère, j’ai trop peur de lui ressembler un jour, à me dire que je n’aurais pas dû avoir d’enfant et me bourrer de Xanax ou de Vallium. Ces drogues rendent bouffis et ne suffise pas à effacer l’échec d’un mariage. Tout comme ça ne rendra jamais le temps qui est passé. Des rides, j’en aurai un de ces quatre, alors autant profiter de ce que la nature m’a offert.
Un physique avantageux. J’aime être le centre de l’attention, alors je n’hésite pas à porter du vulgaire, du clinquant, du luxe. Je me contre fou de choquer, tant que je fais réagir. Et c’est plutôt réussi, surtout dans le milieu dans lequel j’évolue. Les riches, on ne se fait pas de cadeau et je ne veux pas être un sujet entre sel et poivre à table, pour avoir osé des couleurs qui ne sont pas de saison ou des vêtements qui sont d’une collection vieille d’un an. Ce serait la honte. Je dépense sans compter pour prendre soin de mon apparence. Esthéticienne, épilation, soin de la peau. J’ai un coach de sport qui fait de sorte que mon physique soit sans imperfection, aucune. Fausses dents, faux cils, faux ongles. Où que l’on regarde, je tiens à ce que rien ne dépasse, que tout soit enviable et désirable. Je ne supporte pas d’avoir de tâche sur mes vêtements. Je supporterait encore moins d’avoir les cheveux indomptés, la frange ébouriffées. Tout doit être à sa place. Une fille en plastique dans un monde de faux-semblant.
Je suis ingrate et ne remercie jamais mes parents. J’ai même, sans crainte de le dire, honte de leur apparence. Pourtant, je leur dois une chose. Ils m’ont bien faite de ma personne. Un mètre soixante-dix, de longues jambes, une peau de porcelaine. Mes cheveux blonds sont faux. Je suis brune normalement, mais avec de l’argent, on se paie les meilleurs coiffeurs et ainsi, l’or de ma chevelure est totalement factice, mais bien exécutée. J’ai les yeux bleus, des yeux de chatte. Pratique pour draguer. Ce que je veux, je l’obtiens. Vous allez adorer me détester.
Je crèverais de honte si vous voyiez les photos de moins lorsque j’étais enfant. Petite boulotte, les dents en avant, un strabisme violent. Je devais porter des lunettes que je ne mettais jamais, ai eu un appareil dentaire qui faussait mes paroles. Je n’aurais pas eu d’amis si je n’avais pas eu le statut social que j’ai. Il ne faut pas se leurrer. Les gosses sont aussi vicieux que leurs parents. «Innocentes créatures», tu parles. Si je n’avais pas eu de thune, ils m’auraient fait sentir que j’étais laide à chialer. Qu’ils aillent se faire foutre. J’ai pris ma revanche et je ris fort lorsque je revois d’ancien camarade, laid, bedonnant, avec des chiards qui hurlent à chaque bras. Certains vivent de la sécu et franchement ? Bien fait pour leur sale gueule. J’ai pu m’améliorer avec l’argent de papa et je ne vais pas cracher dessus. J’assume de ne pas être faite du même bois que ces meufs qui peuvent se targuer d’être «belle au naturel». Alors oui, je suis «belle au naturel» désormais, mais ce naturel a été construit et travaillé avec beaucoup d’attention. Je ne vais pas mentir.
Pas de tatouage. Hors de question que je tombe dans cette mode facile de l’encre sur la peau. Je laisse ça aux autres, qui se la jouent marginaux. Pathétiques. Ils n’ont souvent de marginal que l’odeur...hahaha. Par contre, j’ai osé les piercings. Juste pour faire criser maman. Aux tétons, à la langue et au nombril. Or et diamant, platine et pierre précieuse. Vous ne me verrez jamais avec du toc, des fausses marques ou pire, des contrefaçons. D’ailleurs, je reconnais le vrai du faux quand j’en vois. De la poitrine de ta mère au postiche de ton père. Je renifle ça comme un chien de flic renifle la came.
En parlant came. Je vis dans les excès de la jeunesse doré. Je peux tout acheter alors je ne me prive pas. Je consomme des drogues et bois de l’alcool, comme vous votre café du matin. La coke évidemment, pour tenir la nuit dans les boîtes branchées, mais aussi d’autres substances. Je fais juste de sorte de ne pas consommer trop et reste loin des drogues qui pourraient modifier mon physique. Il y a des drogues que l’on appelle «drogue de pauvre» avec mes potes. Ces produits qui vous modifient le grain de peau et vous font ressembler à une vieille pute un dimanche soir. J’ai la chance de ne pas avoir à travailler, alors c’est égal si je sors tous les soirs et que je me fou le foi à l’envers. Mes parents, ça les énerve. Ma mère consomme plus encore de ses cachetons, moi ? Je ris. Qu’ils aillent se faire foutre. Je suis jeune et j’ai la vie devant moi. Le jour où je serai trop vieille ne viendra pas. Je crèverai avant de voir ma mère quand je me regarderai dans la glace.
Il paraît que je vais trop vite. Que je finirai morte dans un caniveau. C’est ce que dit ma «très chère» sœur. Qu’elle aille se faire foutre elle aussi. Cela lui ferait le plus grand bien d’ailleurs. Sale coincée du cul.
Ma sœur Sixtine ? C’est moi en moins bien. En moins drôle et en moins bien foutue. Je ne peux pas dire qu’elle soit moche, sinon ça reviendrait à dire que je le suis. Nous sommes de vraies jumelles. Monozygote. Elle est brune, notre couleur naturelle. Les cheveux courts «parce que c’est chiant à coiffer sinon». Elle ne se maquille pas, s’habille n’importe comment «Je n’aime pas les marques et j’achète en friperie parce que c’est plus éthique...». Quelle connasse de bobo gauchiste celle-là ! Elle ne mange pas de viande, ne boit pas de lait «Je suis végan Sid’ alors arrête de secouer ta bidoche sous mon nez. Si tu aimes bouffer du cadavre, tant mieux pour toi...je ne sais pas comment tu t’endors avec ta conscience.» Conscience ? Je ne sais même pas si j’en ai une. Bref. Elle ne va pas chez l’esthéticienne et laisse même ses poils pousser en automne et en hiver. Son pelage de chienne pour les saisons froides j’imagine ? Elle a les yeux aussi bleus que les miens, les dents alignées parce que maman n’aurait pas voulu qu’elle garde son sourire de fille de la casse. Si cela n’avait pas tenu à notre génitrice, Sixtine aurait gardé son sourire de travers. Elle se fiche de son apparence «ce qui compte c’est ce que nous avons à l’intérieur.» Elle me donne envie de gerber. Nous faisons la même taille, mais pas le même poids. Parce qu’elle ne mange jamais de gras. Elle est plus mince, mais comme elle ne fait pas de sport, elle est aussi plus flasque. C’est une...comment on dit déjà ? Épicurienne «à condition que cela n’implique pas la mort ou la souffrance d’un être pour ce que je consomme.» Je ne sais pas de quelle planète elle vient. On a du la trouver dans une poubelle, c’est pas possible autrement.
Sinon ? Que dire d’elle. C’est une enfant de coeur. Elle vit sainement, mange sainement et ne sort jamais en boîte. Elle va de temps en temps à des soirées, mais pas trop tard «dimanche je dois aller à l’église» et elle aide les pauvres sur son temps libre. C’est une pouilleuse qui me fait chier les trois quart du temps en somme...
Caractère :
La garce, la salope, la connasse. Guindée, hautaine, froide. Calculatrice, manipulatrice, horrible, sans coeur. C’est comme ça que les gens me définissent. Celles et ceux qui ne m’aiment pas, envient mon train de vie ou à qui j’ai volé le mec. Je ne suis pas ce qu’on pourrait appeler une fille bien. Et je le vis parfaitement. Ce statut, je l’ai gagné à la sueur de mes cuisses. Je vous bouscule, vous vous excusez. Je vous marche sur le pied, vous me remerciez. Je n’ai pas le temps de faire dans la dentelle et si je n’obtiens pas rapidement ce que je désire, je fais une crise qui prendra probablement des proportions terrifiantes si vous n’accédez pas rapidement à ma requête. J’ai vécu et grandit dans un milieu privilégié. Gosse de riche qui a eu une voiture alors qu’elle savait à peine conduire. Et de la bonne couleur, sinon je râle. On me traite de pimbêche parce que je ne traite pas à égalité le petit personnel. Parce que je ne parle pas de la même manière aux gens riches qu’aux pauvres. Parce que j’écrase mon prochain juste pour le plaisir. On a tenté de me faire redescendre sur terre, mais j’ai l’habitude de côtoyer les étoiles. J’aime me moquer, faire la langue de pute et surtout, lire les potins. Superficielle. Une vraie pétasse. Je collectionne les chaussures, les sac à main et les mecs. Je ne suis pas douée en amour, alors me mettre en couple ? Hors de question.
J’aime ce que je n’ai pas le droit d’avoir. Ma sœur en sait quelque chose. Je lui ai pris la plupart de ses petits amis, même lorsqu’ils ne me plaisaient pas. Juste pour le plaisir de lui faire mal. Quand nous étions enfant et encore aujourd’hui, elle était la petite préférée de mes parents. Parce qu’elle excelle dans tout et fait toujours des efforts pour être au top. Alors j’ai malin plaisir à lui prendre ce qu’elle obtient par la douceur. Je manipule, j’use et je laisse tomber. Ses petits amis finissaient par céder et une fois que je les avais consommer, je les jetais. L’amour, c’est comme le chewing-gum. Tu le recrache dés que ça perd du goût, sinon ça t’écoeure.
D’ailleurs, je suis écœurante il paraît. A mal parler aux gens qui ne le méritent pas, à traîner avec des personnes qui sont aussi mauvaises que moi. Mes amis sont tous et toutes issus de mon milieu social. Hors de question que je devienne pote avec des gens qui n’ont pas les moyens de m’emmener au bout du monde sur un coup de tête. J’aime faire les boutiques quand je suis énervée et je le suis souvent. Rien ne va dans notre société. Absolument rien. Alors à quoi bon prier un Dieu qui ne nous entend pas ? Lécher des bottes juste pour avoir le droit de se faire maltraiter par des gens plus puissants ? Quand on fait partie de l’élite du pays, on veut le rester. Faire le mieux quitte à faire mal.
Je ne suis pas patiente, toujours en retard et bordélique. Mais à la maison il y a les domestiques qui passent derrière alors pas besoin de se prendre la tête. Je joue les débiles comme dans l’expression «jouer l’âne pour avoir du foin». Parce que l’intelligence n’est pas une qualité dans mon milieu et les intellos sont ceux dont on se moque. Même à l’école, j’aurais pu avoir de très bonnes notes, mais je ne voulais pas faire les fayotes. Je préférais et de loin, être la meuf populaire qui suce dans les chiottes pendant la pause. C’est plus excitant, plus intéressant. Au grand désespoir de mes parents. Mais si j’avais eu envie de leur faire plaisir, ça se saurait. Et de toute manière à quoi ça servirait ? Il y a toujours Sixtine pour faire mieux que moi ! Quoi qu’il arrive. Du moins à l’école.
Je ne travaille pas, mais mes parents commencent à en avoir marre. Ils me menacent régulièrement de couper les vivre. Je les menace de me faire mettre en cloque ou de faire le trottoir et ils finissent par renoncer à me retirer mes cartes bancaires. La menace fonctionne encore sur eux. C’est pratique...sur ma sœur par contre, c’est autre chose. Je ne peux pas faire grand-chose quand elle dit qu’elle va «dire à maman que...dire à papa que...». Je ne peux que la menacer de balancer ses petits secrets honteux sur la toile où à «ce garçon qui te plaît tant...» moi ? Mauvaise ? Vous ne l’aviez pas encore compris ?
Je suis de la mauvaise graine. Le genre de la pire espèce. Il paraît, selon l’ami d’un ami, que si on prend le temps de me connaître, on pourrait m’apprécier. Que sous ce côté froid et calculateur, se cache un plus grand coeur qu’il n’y paraît. Il dit que je suis amusante lorsque je ne fais pas ma sale tête et que je suis le genre de meuf sur qui on peut compter lorsque ça ne va vraiment pas. Mais il faut le dire vite et je refuse d’y croire ou de vous le laisser croire. Je ne veux pas ressembler, même pas un peu, à ma sœur. Peut-être qu’il a raison, au fond, je peux être une crème ? Peut-être qu’après tout, un jour, je saurais trouver quelqu’un qui me correspond et faire passer ses besoins avant les miens ? Je ne sais pas. Je ne crois même pas que j’ai envie de savoir. J’aime le personnage que je me suis construit.
Cette garce que vous laissez vous sucer, mais que vous traitez de salope quand vous êtes avec vos potes. Cette meuf qui partage sa dope avec vous, avec qui vous couchez, mais ne vous invite jamais pour le petit déjeuner. Celle qui fera mine de ne pas vous reconnaître le lendemain d’une beuverie, parce qu’elle était trop ivre et n’a pas pu dire non à quelqu’un d’une classe inférieure. J’aime être cette fille…
Pourtant je ne suis pas heureuse. Si je dois parler franchement, je n’attends plus rien de mon avenir et je ne veux pas crever vieille et seule. Car c’est comme ça que je vais finir, je le sais. Je le sens. Quand je suis seule chez moi, j’ai juste envie de crever. Je ne supporte pas ce que je vois dans la glace, ce que je fais. Je ne supporte plus les reproches de mes parents «tu pourrais faire comme Sixtine...» et je ne veux plus entendre qui que ce soit me dire ce que et comment je dois le faire. Je m’entoure constamment par trouille d’être seule avec mes pensées. Cyniques et presque nihilistes. Je pense que notre société est vouée à disparaître et ça me fou une trouille bleue. Quand j’entends les gens dire qu’un jour, l’argent n’aura plus de valeur, je me pisse dessus. Mais ça, je ne le dirai jamais. Ou alors à ce psy que mes parents paient une petite fortune «pour comprendre ce qui ne va pas chez toi, Sidonie...». Je suis de la mauvaise graine qui risque bien de donner des fruits pourris, si tant est qu’un jour j’accepte de me faire engrosser…
C’est pas demain la veille.
Sixtine, à nouveau, c’est différent. Elle réussi la plupart des choses qu’elle entreprend, elle est altruiste et généreuse sans rien attendre en retour. Consacrée aux autres, elle n’hésite pas à sacrifier de son temps pour son prochain. Baignée dans l’illusion qu’en tout être sommeil quelque chose de bons, elle a grandit avec l’idée fixe qu’un jour, elle ferait partie de celles et ceux qui sauvent le monde de la dérive. Elle aime les animaux, les gens, qu’ils soient pauvres ou non, beaux ou moches. Elle a beaucoup de vrais amis (que je lui envie, mais ne lui dites pas). Mes parents l’aiment vraiment. Ils ne font pas comme avec moi. Elle n’a jamais eu de reproche, n’a jamais été comparée et n’a jamais eu à se justifier de quoi que ce soit. Mes parents lui accordent une confiance aveugle. Et lorsqu’elle dit à ma mère de faire plus attention, cette dernière consomme moins de médocs. Elle construit, je détruit. Elle est aimée, je suis détestée. Mais c’est une sainte nitouche.
Je crois qu’elle veut rester vierge jusqu’au mariage. C’est pour ça que c’est si facile de tourner la tête de ses petits amis. Les mecs, je les tiens par la braguette. C’est comme ça que ça marche le mieux. Elle, elle ne sait pas faire ça. Elle me trouve même vulgaire et me traite de salope dans le dos de nos parents. Elle est bonne, mais mauvaise quand elle ne comprend pas quelque chose que quelqu’un d’autre fait. Je pense sans mentir que je suis plus ouverte d’esprit qu’elle. A l’école, elle avait toujours des bonnes notes. Moi j’aurais pu, mais je préférais l’école buissonnière et faire le clown pour la classe. Je tournais en ridicule mes profs, les élèves moins bien lotis et ma propre sœur. C’est comme ça. Un yin et un yang. Il fallait bien que nous nous différencions l’une de l’autre. Quelle idée aussi elle a eu ma mère de pondre des jumelles…
Histoire :
Je suis née pour mourir jeune. C’est ce que je dis souvent. Née pour crever.
Née en été, ma sœur et moi sommes venu au monde dans une chambre privée. Ma mère était heureuse d’avoir enfin des enfants, mon père...haha. Lui il aurait préféré des mecs, voir un seul. Des jumelles comme premier enfant, on fait pas plus compliqué pour des gens comme mes parents. Heureusement, ils avaient déjà de la thune.
C’est que papa est richissime, à la tête d’une grande entreprise d’import-export et maman a hérité d’une vieille tante qui n’avait pas d’autre famille. Lui a travailler pour son argent, elle...elle a juste attendu que crève une vieille dans sa lignée. Autant vous dire que ma génitrice n’est pas ce qu’on appelle une bosseuse. Elle est dépensière et défoncée, mais déteste plus que tout devoir faire des efforts. C’est ce que lui reproche mon père, mais en vrai, il s’en fou. Pendant qu’elle avale des cachetons pour oublier sa petite vie de bourge misérable, mon père peut baiser tout ce qui lui passe sous le nez. C’est qu’il en a des occasions pour le faire ! Ma mère a moins de succès. Elle pourrait, bien sûr, se taper le voiturier, ou le jardinier. Histoire de bien faire dans le cliché, mais elle préfère ses cachets et son whisky. C’est une alcoolique notoire qui n’assume pas du tout. Et croyez moi, ce sont les pires. Ceux qui ont hontes de picoler et préfère mentir entre deux pastilles de menthe pour masquer l’haleine.
Mais Sixtine et moi sommes nées et cela a changé la vie de maman. Du moins au début. Elle n’avait plus envie de se détruire, ne menaçait plus mon père de se suicider une à deux fois par mois, parce qu’elle avait des êtres qui dépendaient d’elle et ça lui donnait une impression d’importance. Cela n’a pas duré…
Ma mère c’est ce genre de femme qui se sent vieillir. Elle ne le supporte pas, surtout lorsqu’elle apprend que son mari s’est pris une nouvelle secrétaire, plus jeune et mieux gaulée. Alors elle tape des crises monumentales. C’est allez jusqu’à l’hospitalisation dans des cliniques privées. Vous savez ? Ces cliniques dites «de repos pour gens riches». Les cures de désintox, je ne les compte plus tellement elle en a fait. Au final, j’aurai eu une maman jusqu’à l’âge de deux ans, puis j’ai eu les maîtresses de mon père, des nourrices et tout ce qui suit. On a été…la honte, élevée par les domestiques avec Sixtine. C’est peut-être de là que vient l’amour de ma sœur pour son prochain, quel que soit son statut social, alors que chez moi, c’est un dégoût profond pour ces gens là. «Les petites gens» avec des vies que je juge profondément pathétique. Ils vous lèchent le cul quand ils savent que vous avez le pouvoir sur eux, mais dés que vous tournez le dos, il vous crachent à la raie. C’est comme ça…
Mais nous sommes là pour parler de mon enfance, alors reprenons.
J’étais une enfant facile. Je crois. Ou pas. Je ne sais plus. Je ne demande jamais à ma mère, parce qu’elle s’embrouille entre ma sœur et moi et mon père ? Il n’était jamais là. Il nous trouvait carrément inintéressante jusqu’à ce qu’on soit en âge de parler. Les domestiques ? Vous rigolez ? Je n’assume pas qu’ils aient été des parents de substitution. Je crois que je leur menais la vie dure en plus, à voir comme ils me détestent sans jamais dire «quelle enfant adorable vous étiez...» alors qu’ils le disent tout le temps à Sixtine. TOUT LE TEMPS. J’ai d’ailleurs lu dans un bouquin que le choix des mots face à un enfant est important. (Oui, je lis des livres, mais shh...je n’avouerai jamais.) Et comme j’étais la jolie et ma sœur la gentille, j’étais vue comme une peste. A force d’entendre les gens dire que j’étais parfaite, j’ai fini par le croire et suis rapidement devenue égoïste et égocentrique. On me passait beaucoup de mes caprices, car dés que je fus en âge de le comprendre, j’ai beaucoup joué sur le fait d’être «la fille de monsieur Wilkins». Je n’en tirais pas de fierté particulière, mais un sens inné du pouvoir que cela me conférait. Ainsi, les gens pensaient que je ne comprenais pas quand ils se disaient sous couvert de l’intimité «Sixtine va allez loin, c’est une fille intelligente et débrouille...sa sœur...Sidonie, elle...quelle peste. Si elle continue, elle deviendra une vraie petite garce. Ce genre de femme qui manipule pour obtenir. Et malheureusement, elle risque bien de s’en sortir dans une société comme la nôtre. Au pire, elle aura sa beauté pour la sortir de l’embarras en cas de besoin.» Et ce n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde.
On a suivi les chemins, ma sœur et moi, qui nous étaient destinés au final. Sixtine s’est hissée à la force de ses neurones et de son altruisme (à gerber) tandis que moi…j’ai utilisé mon intelligence, mais pas de la même manière. Comme je vous l’ai dit plus tôt, je n’étais pas une bonne élève. Je faisais le clown et préférais faire la course à la popularité qu’aux bonnes notes. Il fallait être rebelle pour plaire alors j’y allais à fond. Comme si je cherchais à fuir l’image qui me collait à la peau, de la richissime fille Wilkins. Tout plutôt que d’être simplement vue comme «la sœur de Sixtine». Et ça à marché. Les adultes, c’est vrai, surtout les professeurs, étaient du genre «La sœur de Sixtine n’est pas comme elle...c’est de la mauvaise graine...» mais pour les autres élèves, dont l’avis m’importait plus, surtout celui des garçons, c’était plutôt «Au moins, Sidonie n’est pas comme sa sœur. Elle est plus amusante. Et...moins coincée.» Là, je vous parle des années qui comptent. De mes quatorze à mes dix-neuf ans. Parce qu’avant ça, j’étais juste la petite boulotte dont on était l’ami parce qu’elle avait beaucoup d’argent de poche. Vous pouvez me croire, j’ai appris très tôt que les enfants ne sont que des adultes en miniatures et que la plupart des humains fonctionnent à la récompense et à l’intérêt. Si tu n’as pas ce que l’autre désir, alors tu es d’un inintérêt complet. Je sais de quoi je parle. Aujourd’hui, je ne traîne plus qu’avec des personnes qui ont du fric. Pas parce que je veux ce qu’elles possèdent, mais parce que comme ça, je sais que nous ne sommes pas ensemble pour la thune. Alors bon. Ce sera souvent pour faire bien, être ami de machin, fils de ou fille de...c’est classe. Vous ne pourriez pas comprendre si vous n’êtes pas dans notre milieu.
Un milieu de trouduc qui se lèche le cul à qui mieux mieux. Argent et beauté. Bagnoles de luxes, maisons énormes. On fait partie de l’élite selon la société actuelle et on compte bien le rester.
Du coup, j’ai eu une adolescence assez mouvementée. J’étais précoce et j’ai vite capté, lorsque mon physique à commencer à changer et à plaire à la gente masculine, que j’obtiendrais les choses plus rapidement en écartant les cuisses. C’est ce que j’ai fait. J’étais la Marie couche-toi-là du coin. Les mecs le savaient, les profs le savaient, tout le monde, en fait, le savait. Sauf maman. Parce qu’elle n’était jamais là et lorsqu’elle l’était...laissez tomber. Si elle était présente physiquement, ce n’était que physiquement. L’alcool pour refuge, elle était hors des réalités les trois quarts du temps. J’avais donc tout loisir de faire ce que je voulais. Mon père se foutait carrément de ce que Sidonie faisait, puisque Sixtine était promise à un merveilleux avenir. Et ça a été ainsi pendant des années. Jusqu’à ce que nous obtenions notre diplôme de fin d’étude. Sixtine avec mention, évidemment, moi, de justesse et parce que je suis passée dans et sous pas mal de bureau. Entre vous et moi, je préfère ça à une réussite grâce à l’argent de papa ou a son nom, comme ça a été le cas pour pas mal de camarades.
Diplôme en poche, Sixtine a commencé ses études de médecine. Si vous suivez bien, c’est logique. Son altruisme et son intelligence, sa culture et bla et bla, la poussaient forcément dans ce sens. Aider son prochain. Je la voyais entrer dans les ordres, celle-là, mais non. Finalement elle a opté pour quelque chose qui lui permettra de se faire bien voir de papa et d’aider les gens, ce qu’elle aime par dessus tout. Moi ? Moi...ohlala. Moi je ne savais pas ce que j’allais foutre de ma vie. Ma mère ne m’ayant pas montré un bon exemple et les conseillers en orientation à la con ne sachant pas que faire de ma personne. J’aurais été perdue, si je n’avais pas l’argent de mes parents et une vie éclatée, mais amusante. Les sorties en boîte, les voyages, tout ça aux frais de mes géniteurs. Comment je faisais pour obtenir ce que je voulais d’eux alors qu’ils semblaient se foutre de mon existence ? Simplement par le chantage affectif, voir la manipulation. Je suis devenue maîtresse dans cet art là. Mais tout cela ne pouvait pas continuer indéfiniment. Évidemment, je pourrais me marier à un vieux riche et attendre qu’il crève pour avoir l’oseille, mais ce sera plus sympa de ne pas devoir tripoter le sexe rabougri d’un vieillard en fin de vie. Je n’ai peut-être pas une grande notion du respect de moi-même, mais j’ai mes limites. Du coup, j’ai accepté un travail dans une des entreprises de papa. J’y fais la secrétaire à temps partiel. C’est la seule condition, selon lui, pour qu’ils ne me foutent pas simplement dehors de la maison. Parce qu’évidemment, je vis toujours sous leur toit. Je ne vois pas pourquoi je me barrerais alors que j’ai tout ce que je veux là-bas. Et pas de loyer à payer. Un voiture de sport, des domestiques et assez d’argent de poche pour me payer toutes les fringues et les sorties possibles. Ma petite vie de gosse friquée est un cliché de rêve. Voilà tout.
Ma sœur, elle, encore et toujours elle, parfaite petite créature, est partie depuis quelques temps. Elle voyage pour ses études, apprends d’autres langues, est toujours vierge et pense un jour se marier et avoir des enfants. Une petite vie de femme «comme il faut». C’est à se demander si on est sortie du même vagin.
Ma mère ? Elle a fini par se séparer de papa. Elle sort avec un jeune bellâtre que je me tape de temps en temps. Il est plus proche de mon âge que du sien. Il sait que je sais qu’il est avec la vieille uniquement pour sa thune et n’est pas mécontent d’avoir une belle-fille aussi prompte à s’offrir à lui. Pervers ? Pas vraiment. C’est courant dans notre milieu. Vous le sauriez si vous aviez notre vie.
Mon père ? Je le vois toujours, puisque je travaille pour lui. Il a l’air mieux depuis qu’il n’est plus avec maman. Il a l’air de profiter encore plus de la vie, ce qui ne change pas grand-chose de ce qu’il faisait avant, mais semble préféré sa petite vie de célibataire que risquer de prendre une nouvelle femme. Il fait pas mal parler de lui, parce que c’est un homme plutôt âgé et qu’il ne sort qu’avec des jeunettes de mon âge. Au-delà de trente ans, elles ne l’intéressent plus. Est-ce que ça me fait bizarre ? Ouais. Carrément. Devoir appeler «belle-maman». Une meuf de ma génération ce n’est jamais une partie de plaisir. Je suis même souvent cruelle avec elles, mais c’est plutôt amusant au final. De faire chialer «belle-maman». Et de toute manière, il les jette assez rapidement. Dés que ces dernières commencent à parler mariage et bébé, il les vire à coup de fric pour qu’elle n’aille pas faire de scandale. L’argent ça achète tout...même si on dit le contraire.
Je vis du coup, pardon...j’ai dit «chez mes parents», mais en réalité, je vis chez maman. Elle a garder la maison et tout ce qui allait avec. Elle n’a pas besoin de travailler jusqu’à la fin de ses jours. Elle se contente de se lancer dans des projets absurdes qui n’aboutissent jamais. Toujours accro à l’alcool et aux cachets. Sixtine pensait innocemment que quitter papa lui permettrait de se reprendre en main, mais elle est naïve et n’y connaît rien aux addictions. Le comble pour une future chirurgienne quand même non ?
C’est ma vie. Voilà. Je vis d’excès et d’argent. Je semble heureuse, mais détrompez vous. Dans la solitude, je me rends bien compte que je suis affreusement seule et que je ne finirai pas ma vie de manière glorieuse. Ma méchanceté envers les autres cachent beaucoup d’autres sentiments que je n’accepte pas. Et une terreur à terminer comme ma daronne, avec des cachets, des cernes et les seins qui tombent. Périmée à trente ans...à bosser pour un père qui ne me remarque que lorsqu’il a besoin de moi pour une raison ou une autre. Une mère qui n’est jamais présente, un beau-père trop sexy mais sans personnalité et une sœur à qui tout réussi sauf les mecs, que je passe mon temps à lui voler.
Je vous l’ai dit non ? Vous allez adorer me détester.
Autre :
Ma sœur, Sixtine_ 24 ans (logique nous sommes jumelles). Altruiste, naturelle, empathique, naïve, intelligente, cultivée, douce, docile, sentimentale...tout ce que je déteste chez un être vivant en somme. Elle vit au Japon à Seikusu le temps de parfaire je ne sais quelle spécialisation et je la vois de temps en temps, lorsque ma mère fait semblant que nous sommes une vraie famille.
Ma mère, Sally_ 54 ans. Alcoolique, bipolaire, héritière n’ayant jamais vraiment bossé, excentrique, lunaire, chiante, vieillissante. Elle fait encore cure sur cure, mais ne tient jamais plus de quelques mois et encore. Elle se noie dans l’alcool pour oublier un mari qui ne l’a jamais vraiment aimée je crois. N’a jamais eu d’amant jusqu’à ce qu’elle quitte papa et pour un bellâtre beaucoup plus jeune qu’elle avec qui elle vit désormais.
Mon beau-père, Grant_ 32 ans. Beau comme un dieu, con comme sa bite. Mais il l’a grosse, alors ça compense. Dragueur invétéré, manipulateur à ses heures, mon amant occasionnel. Je crois que ce qui m’excite, c’est la passion qu’il a pour mon corps. Ce qu’il n’y a plus chez ma mère en fait. Elle n’est évidemment pas au courant, ce serait dramatique autrement et pas aussi amusant. Il était videur dans une boîte de nuit à la mode, il est devenu mec entretenu par ma mère qui lui file du fric de temps en temps pour qu’il puisse essayer de monter sa boîte. Enfin...sa boîte. Ce sont, comme pour ma mère, des projets qui n’aboutisse jamais.
Mon père, Aloysius_ 57 ans. Pluttôt bel homme, qui s’entretient énormément. Il ne veut pas devenir un vieux flasque. Une passion pour les femmes, surtout plus jeune que lui. Possède plusieurs entreprises d’import-export à travers le monde. C’est un homme caricaturale de notre milieu. Riche, bosseur, ambitieux. Est fier de Sixtine même s’il ne la voit jamais et avec l’âge, semble se sentir coupable de m’avoir mise de côté. Maintenant que je me suis bonifiée, il est fier de me présenter à ses amis et essaie de m’encourager à travailler plus. Il juge que mon don pour la manipulation, qui fonctionne sur pas mal de ses clients et collaborateurs, pourrait être un sacré plus pour son entreprise. Il ne pense qu’à son business et au cul. Il roule dans une grosse bagnole et vit la grande vie avec avec un V majuscule.