Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Encore foiré! [Alecto Nemed]

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Alecto Nemed

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    ~Esclave de Thiana Gian~
    Petite, passe inaperçue. Cicatrices, ou traces de brûlures sous les bras, près du cou, bref, un peu cachées.
    Crédule, extrêmement pieuse, facilement impressionnable et très discrète, elle va rougir si vous continuez à la regarder ainsi !

Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 45 lundi 01 juin 2020, 23:14:15

Ce fut bientôt un ras-de-marée. Ses paroles s'envolèrent vite, alors qu'elle se redressait, droite sur lui, dans une position qui aurait pu être extrêmement sensuelle. Si leur conversation ne tournaient pas autour de la Mort, bien sûr.

"J'ai été inculpée pour avoir tué un noble. Les Sœurs et même Père Thorius sont intervenus pour intercéder en ma faveur, lors de mon procès. La Cour s'est montré clémente... Je... J'ai été d'abord condamnée à la prison, jusqu'à ce que Dieu me rappelle à Lui mais... Mais les prisons étaient toutes surchargées, avec la guerre..."

Il fallait qu'elle lui explique. Et tout arrivait dans le désordre, à mesure qu'elle prenait ses mains dans les siennes, entrelaçant leurs doigts avec ferveur, convaincue qu'il saurait comprendre, désormais, après ce qu'il lui avait dit.

"C'était un accident... Il disait que jamais personne ne me croirait ! Qu'il avait des amis haut placé, et que la parole d'une gamine n'était rien face à la sienne !"

Tout cela lui revenait en tête avec brutalité. Que Serenos évoque la possibilité d'intercéder en sa faveur la touchait à un point qu'elle ne pouvait elle-même pas se figurer, mais cela ravivait également des souvenirs enfouis et pourtant si vifs. Cruellement, elle avait besoin de lui dire. De tout lui dire. Il avait parlé d'officialiser son titre, il était attaché à elle avec des sentiments qu'aucun être vivant ne lui avait témoigné. Elle se sentait liée à lui, de manière plus profonde que ses nouvelles fonctions de Compagne. Sa loyauté envers Son Roi, son Roi à elle, devenait primordiale à ses yeux. S'il voulait parlementer avec les autorités qui l'avaient jugées, plusieurs années auparavant, comme on juge des centaines de petits criminels dans des faits divers, il devait savoir.

"Alors l'on m'a vendu afin que je rembourse la dette qui m'avait échue. J'ai survécu grâce à cela... Je... je serai morte en prison."

Elle semblait convaincue, et parlait rapidement. Mais c'était l'empressement de lui avouer toute son histoire qui lui dictait son débit, car la présence réconfortante et hautement protectrice du Monarque avait apaisé légèrement sa panique. Bien qu'encore bouleversée par ce qu'elle déclarait, Alecto fixait le visage du Roi avec des yeux ronds, aux pupilles dilatées, et une expression dévouée.

Non content de faire d'elle sa Compagne, de ne pas l'avoir punie pour s'être introduite dans son bureau, puis le vol de ce si dangereux parchemin, Serenos voulait laver son passé. Cela gonfla son cœur avec reconnaissance. Mais elle continuait.

"Ce qui est arrivé ne pourra être défait, et chaque jour que Dieu me permet de vivre, est une journée où j'ai la chance d'expier ma faute."

Encore bien droite sur lui, le chevauchant sans pourtant y mettre d'allusion torride, l'Esclave revint vers le visage de Serenos, qu'elle admira avec minutie. Le mouvement de sa barbe noire lui plaisait. Les rides d'expression autour de ses yeux lui plaisaient. L'expression à la fois grave et douce de son visage lui plaisait. Le charme bourru du Monarque, qui avec elle était un ange de douceur et de délicatesse, l'emplissait d'affection. Elle vint l'embrasser lentement, intensément.

"Jamais je n'aurais été au service de ma Maîtresse, sans tout ceci. Et jamais je ne vous aurais rencontré. Pour cela, je louerais chaque jour les desseins du Tout-Puissant de m'avoir mise sur votre route, Mon Roi."

Elle avait à peine poussé sa bouche pour parler, soufflant contre ses lèvres, et les parsemant bientôt de petits baisers rapides. Une parole qu'il avait prononcé lui revint en mémoire, et, anxieuse, cilla.

"En quoi... en quoi consiste notre euh... L'officialisation de notre. Relation ?"

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 46 mardi 02 juin 2020, 00:05:39

Elle avait donc pris la vie d'une personne de la noblesse. Bien qu'il ne comprît rien à la situation antérieure à son arrestation, faute d'élaboration sur le sujet et peut-être qu'elle ne voulait simplement pas en parler, il ne pouvait dire si elle avait eu raison de le faire, mais vu qu'elle était bien jeune, il trouva que la Cour, malgré sa clémence de l'avoir épargnée, avait fait preuve d'intransigeance. La plupart des pays infligeait des punitions beaucoup plus rigoureuses lorsqu'une personne de haut rang était impliqué, parce que ces gens étaient parfois de la famille des dirigeants ou d'importants collaborateurs, et les dirigeants étaient réputés pour être des gens démesurés dans leur colère et si, par son acte, Alecto avait affecté négativement l'économie de tout un pays en tuant un homme qui avait un poste important, il y avait effectivement un motif pour un emprisonnement, ou une servitude à perpétuité, mais assurément pas l'esclavage. Même s'il était heureux de l'avoir rencontrée, il ne pouvait pas passer outre ce genre d'injustice. Pour le meurtre, au second ou troisième degré, la loi de Meisa avait une forme de clémence, où la famille du responsable devait payer un prix de sang, ou shangric à la famille du défunt, par défaut s'élevait trois ans de salaire, s'il n'y avait pas de facteur pouvant adoucir la sentence. Il en fallait normalement près de dix pour rembourser la totalité, mais pendant ce temps, l'accusé sentait le poids de sa culpabilité.

Le Roi regarda sa belle, qui était maintenant de nouveau sur lui, assise sur son abdomen. Malgré le sujet assez sombre de la conversation, il ne put s'empêcher de croire qu'elle était magnifique. Loin de la femme immaculée, qui n'avait jamais vu la réalité de ce monde, elle se présentait à lui comme une femme aux épaules extrêmement lourdes. Sa peau, couverte de blessures à divers endroits, était une tapisserie à l'éloge de son calvaire. Certains se demandaient pourquoi le Roi n'avait pas montré tant d'attentions aux femmes de la cour; eh bien, voilà pourquoi. Elles étaient pompeuses, confiantes, sûres de leur propre importance, elles ne savaient rien de la dure vie, elles ne savaient pas ce que c'était de souffrir, corps et âme, de faire des choix difficiles. Alecto était belle, assurément, mais elle était au-delà de belle.

Elle l'embrassa, lui disant ensuite qu'elle était heureuse que le sort l'ait menée jusqu'à lui. Il comprenait tout cela. Il acceptait ce qu'il entendait comme étant la vérité, mais cela ne l'empêcha pas d'être courroucé, et ne l'empêchera pas de vouloir laver l'honneur de sa protégée. De trouver ceux qui lui avaient infligés ces marques et exiger qu'ils expient leurs fautes, eut-il tous les trouver et les punir lui-même. Même si Serenos était un homme doux envers elle, il n'empêchait pas que dans sa haine, il était un homme impitoyable, et il refusait d'accepter que quelqu'un puisse lui avoir fait du mal. Elle avait commis une erreur, et jamais cette erreur permettait à quiconque de l'utiliser comme un objet, encore moins d'exploiter son corps.

Cependant, cette colère s'estompa un peu sous les baisers de sa bien-aimée, et elle lui posa alors une question très pertinente, surtout qu'il avait oublié de le lui en parler lorsqu'il lui avait offert cette position. Le Roi prit une pause pour réfléchir à la meilleure façon de formuler la phrase, avant de regarder Alecto.

"Sommairement, je devrai faire une déclaration publique auprès de ma cour. Vous serez naturalisée en tant que citoyenne de Meisa. Évidemment, cela ne révoque en rien votre droit de résidence à l'étranger, hormis peut-être dans certaines provinces d'Ashnard. Des messagers apporteront la nouvelle dans tout le royaume, et nous devrons également faire une cérémonie d'introduction en votre honneur. Cela veut aussi dire que dorénavant, vous ne serez plus esclave. Je devrai donc rencontrer votre maîtresse actuelle et la dédommager monétairement, si elle décide de faire valoir ses droits."

Il glissa ses doigts sur les flancs de sa belle pendant qu'il parlait, les caressant avec douceur.

"Je prendrai l'entière responsabilité de vous, tant que vous accepterez le rôle de Compagne Royale."

Il se redressa doucement et l'embrassa sur les lèvres, à son tour. Évidemment, il y avait encore beaucoup de choses qu'il aurait voulu lui dire, par exemple la possibilité de rencontrer un prêtre pour qu'il leur donne l'autorisation de faire l'amour sans le péché, ou même la possibilité future de donner des fruits légitimes à leur union, qui porteraient le nom de leur mère plutôt que celui de leur père, mais il était beaucoup, beaucoup trop tôt pour eux de parler de ce genre de sujets. Ils venaient à peine de se rencontrer, et si l'attirance était indéniable, dévorante, même, ce genre de sujets donnaient un sens d'obligation qu'Alecto n'était peut-être pas prête à assumer. Après tout, la compagne était, d'abord et avant tout, une dame de compagnie. La dame de compagnie du Roi de Meisa. Un poste non seulement qui la mettait en plein dans l'œil public, mais qui en plus était envier de beaucoup, parce que contrairement au mariage qui obligerait la Compagne à prendre le titre de Reine et qui, pour ce poste, nécessitait de savoir régner, la Compagne pouvait, à n'importe quel moment, prendre ses affaires et partir à son gré.

"En échange, vous me devrez votre présence, votre tendresse. C'est tout. Il n'y aura aucune dette entre nous. Cependant, je vous préviens, Alecto; ce soir sera la dernière fois que je vous fais la promesse de m'arrêter."

Il lui expliqua ensuite qu'il ne disait pas cela à titre de menace, mais à titre d'avertissement; il connaissait bien ses limites. Ce soir, il s'était arrêté. Il s'arrêterait probablement encore deux ou trois fois, mais tôt ou tard, il allait flancher s'ils continuaient à jouer avec le feu, et il ne voudrait pas qu'elle regrette de lui avoir accordé sa confiance. C'était juste excessivement malsain pour un homme sexuellement actif de s'arrêter ainsi si près de l'orgasme. Il avait l'intention de voir jusqu'où cette relation irait. Peut-être qu'elle ne durera que quelques jours, quelques semaines, quelques mois, mais peut-être encore plus longtemps, et il ne pouvait donc pas simplement lui promettre d'être 'chaste'; il la désirait, et il savait qu'elle le désirait. Un jour, il voudrait être en elle, et elle devait être consciente de cela, et décidé si son rôle, en tant que compagne, inclura ou non cette facette de leur relation.

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 47 mardi 02 juin 2020, 19:44:40

Toutes ses informations étaient denses, et la Compagne eut beaucoup de mal à tout assimiler d'un coup. Il lui fallait un long moment, acquiesçant de temps à autre, pour essayer de suivre correctement, l'air concentré, pour rassembler l'ensemble des renseignements et détails au sujet de cette officialisation. Cela mit un moment à ce qu'elle réalise quelque chose qui, dès lorsqu'elle le perçut, fit monter sa tension. Petit à petit, elle se répétait ses mots dans son esprit. Et petit à petit, son visage perdait en teinte. Et petit à petit, elle devenait blême.

Avec la vélocité dictée par un instinct de survie, qui ignore la maladresse ou la timidité courtoise, Alecto se tira ses bras du Monarque, sauta à bas du lit, les iris noires et larges comme une proie acculée. Elle recula sans regarder où elle allait, mettant de la distance entre le Roi et elle, les bras en avant, totalement nue.

"Non ... non, je vous en prie... pas ma Maîtresse !"

Bizarrement, on aurait pu songé que ce fut la précision de Serenos concernant l'avortement frustrant de leurs découvertes charnelles qui aurait pu la faire paniquer à ce point. Mais non. Il s'agissait de ce qu'il avait évoqué avant.
Il voulait rencontrer Thiana Gian, et rencontrer la Sorcière voulait dire qu'elle saurait ses erreurs, ses lamentables échecs d'espionne, sa trahison ! Tremblante comme un pauvre lapereau au bout d'une flèche meurtrière, Alecto se mit à déverser un flot de larmes épouvantée.

"Serenos, Serenos, pitié, ne rencontrez pas ma Maîtresse, ne lui dîtes pas ce que j'ai fait ! J'ai désobéis ! Elle sera tant déçue de moi."

Sa voix était en effet très craintive, mais on pouvait surtout lire la détresse de décevoir sa Maîtresse, de la blesser. Elle allait apprendre qu'Alecto avait brisé sa confiance, en plus d'avoir lamentablement échoué dans sa tache. Elle renifla bruyamment en se laissant désormais totalement aller à ses sanglots. Toute la pression, tout l'amas des sentiments si intenses qu'elle avait ressenti depuis sa rencontre avec le Roi venaient de tous se déverser d'un coup, elle ne contrôlait plus rien.

"Vous allez lui faire du mal !"

Lâcha-t-elle alors, d'une voix forte, presque accusatrice. Les yeux embués de larmes, la Compagne Royale levait toujours les mains comme pour se protéger, ou espérer le protéger, lui, de ses émotions trop fortes. Elle ignorait si la petite marque en croissant de lune sur sa cuisse pouvait jouer un rôle dans cette violence crise d'angoisse, mais c'était comme toute peur, parfaitement irrationnel.

"Vous allez faire du mal à ceux qui m'ont déjà frappé !"

Malgré tout ce qu'elle avait enduré, elle craignait que Serenos veuille faire justice lui-même auprès de ses précédents et abjectes propriétaires. Ils avaient été violents, cruels, pervers parfois. Ils l'avaient traité pire qu'un animal domestique, pour certain. Comparée à eux, Thiana Gian n'avait jamais été cruelle avec elle... Mais même tous ces autres Maîtres, Alecto les souhaitaient en bonne santé, liée par un sentiment d'appartenance inconcevable.

"Ne faites-pas ça, Sire, pitié."

En désespoir de cause, elle s'agenouilla lamentablement au sol en tendant ses mains jointes vers lui, bien hautes, son regard implorant. Ses genoux maltraités par le sol faisaient résonner la brûlure de sa cuisse, piquées tout autour du bandage des stigmates d'anciennes Punitions qu'elle s'imposaient.

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 48 mardi 02 juin 2020, 20:44:32

Eh bien, voilà qui n'était pas du tout à l'ordre du jour; sans vraiment essayer, le Roi venait de causer à sa compagne ce qu'il appelait, en bon Meisaen, une crise monumentale de l'angoisse extrême. Oui, le mot extrême avait son équivalent en Meisaen. La voir ainsi alarmée, non pas pour elle-même, mais pour les autres, encore une fois, le prenait parfaitement au dépourvu. Lui qui lui avait dit toutes ces choses, qui ne lui avait démontré que de la tendresse et de la patience, elle se mit à lui crier dessus. Le pauvre Roi éperdu de tendresse et de passion était si confus, à savoir s'il devrait se lancer lui aussi dans des grands éclats, la réconforter ou simplement se taire. Il voulut dire quelque chose, l'interrompre et essayer de la calmer, mais rien à faire; il venait de causer le premier froid dans la première relation tendre qu'il avait formé depuis des années, et ce en moins d'une journée. Par les esprits, je suis vraiment rouillé!, ne put-il s'empêcher de penser. Après, différences de culture et tout.

Elle s'était même arrachée à ses bras, genoux au sol, suppliante et misérable devant lui. Par sa faute. Le Roi regarda sa compagne, en pleine panique, et d'un coup, il savait qu'il n'y avait pas la place pour Serenos l'amant, Serenos le doux; l'homme qui éprouvait une telle émotion, une telle attirance pour cette femme ne ferait qu'envenimer la situation parce qu'il était un homme qui agissait selon son code d'honneur, qui protégeait la dignité des autres sans regard pour sa réputation. Les femmes Meisaennes auraient trouvé ce comportement, cette loyauté, charmante, mais visiblement, pour Alecto, c'était quelque chose de profondément dégoûtant. Fort heureusement pour Alecto, il existait une part de lui, plus froide et distante, qui pouvait gérer cette situation; il relégua le rôle à Serenos le Roi. La tendresse et la douceur du souverain s'évapora complètement de ses yeux.

D'un geste de la main, il fit venir à lui une robe. Enfin, robe, c'était un grand mot, parce que ce n'était qu'un drap tenu en place par une épingle. Il couvrit alors le corps de sa Compagne larmoyante et cacha son corps; s'il devait se comporter en Roi, il ne s'infligerait pas de regarder cette femme dans son plus simple appareil. Le souverain de Meisa se tira du lit, puis agrippa dans une commode une tunique simple, avant de prendre la jeune femme par la main et l'emmener vers la table à thé. Cela faisait un peu moins officiel que la salle du trône, mais c'était quand même plus adapté que son lit, là où il se reposait et, si le destin le voulait, s'adonnait aux jeux de la passion. Il la fit asseoir sur la chaise, puis, comme il ne pouvait pas non plus la laisser comme ça, il fit apparaitre un mouchoir et lui sécha les yeux, avant de le lui donner pour qu'elle puisse dégager son nez. Il resta ainsi, la laissant pleurer jusqu'à ce qu'elle soit plus détendue, l'embrassant d'un bras pour lui montrer son soutien. Lorsqu'elle reprit un peu plus de prestance et qu'elle parvenait à parler sans éclater en sanglots de nouveau, le Roi tira une chaise et se posta devant sa compagne.

"Maintenant que vous êtes un peu plus calme."

Il prit la théière et versa son liquide chaud dans la tasse, près de la jeune femme, toujours calmement. Sa main ne tremblait pas, démontrant cette paix interne.

"Si vous demandez que je n'exécute aucune vengeance contre ceux qui vous ont maltraité, j'y consens. Je ne comprends pas pourquoi ces gens méritent votre bonté, mais je ne la déshonorerai pas."

Il se servit à son tour, prit la tasse d'une main et but une gorgée.

"En ce qui concerne votre maîtresse, j'en déduis que tôt ou tard, vous devrez lui faire face, et que telles que sont les choses, vous la décevrez."

Ce n'était pas une supposition; par les mots qu'elle venait de dire, la jeune femme démontrait clairement qu'elle était horrifiée à l'idée de décevoir sa maîtresse, qu'elle lui était encore loyale et soumise, et donc qu'elle serait, un jour ou l'autre, quelqu'un qu'il devrait gérer. D'un geste désintéressé, le Roi fit apparaitre un parchemin et le posa sur la table, aux côtés de sa compagne.

"Ceci est le traité de mes recherches dans les ruines du Jardin d'Ythlos, au sud du Nexus. Il en contient également des sortilèges de soin, des notes, un brin de ma philosophie par rapport à la magie. Si votre mission était de ramener quelque chose d'importance qui lui permettrait de m'évaluer, ne serait-ce qu'un peu, vous aurez rempli votre devoir."

Devant la jeune femme, Serenos ne démontrait aucune colère. Dans ces gestes, il venait de démontrer à sa compagne qu'il était prêt à sacrifier sa propre sécurité pour assurer la sienne. Le Roi prit une lente inspiration, puis expira, se permettant à nouveau de la douceur, avant de se lever de son siège, se glisser derrière Alecto et l'étreindre avec… non, ce n'était pas de la tendresse. Il y avait quelque chose de plus. Dévouement n'était pas le bon terme non plus. Il y avait bel et bien de l'amour pour elle en lui. Enfin, 'amour' dans le sens qu'il ressentait quelque chose de véritable. Pas au point de la demander en mariage ou de lui promettre tout ce qu'elle voulait, mais au moins, il y avait un véritable fond de sincérité dans ses gestes.

"Est-ce que cela suffit pour ce soir?" lui demanda-t-il calmement. "Je suis… Eh bien, au bout. Tout ce que je désire, Alecto, c'est de vous ramener dans notre lit et de dormir dans vos bras, si vous me le permettez. Sinon… si vous désirez un peu de solitude, je ferai arranger une chambre pour vous. Ne vous méprenez pas; je préfèrerais la première option, mais je comprendrais."

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 49 mardi 02 juin 2020, 22:25:08

Devant sa tasse de thé fumante, Alecto a le regard vague. Elle se remet doucement de ses trop fortes émotions, se recroquevillant dans son vêtement de fortune. Ses pensées sont confuses, et elle fixe le liquide dont le parfum lui remonte au nez, en s'essuyant les yeux du mouchoir offert.

Instinctivement, elle vient serrer le médaillon du Sombrechant, comme pour s'assurer qu'il était toujours contre elle, alors que ses yeux encore embués glissent sur le parchemin que Serenos a déposé près d'elle. Immédiatement, Alecto se sent bête. Elle sait qu'elle n'a pas été courtoise envers son Roi, qu'elle a mal réagi. Et elle laisse une moue coupable couper ses lèvres.

"Ils... Ils ne méritent pas ma bonté, ils... ils méritent mon pardon. Que mes offenses me soient pardonnées, comme je pardonne ceux qui m'ont offensé." Souffla-t-elle alors, au risque d'agacer, sans le vouloir, le Monarque, de ses paroles spirituelles qu'il ne comprend pas. Du moins, pour un homme aussi entier que lui, ces concepts semblent douloureux à accepter. Mais c'est somme toute normal... La vraie et normale réaction à tout ceci est un fort sentiment d'injustice, une soif de vengeance, au moins de rendre justice de manière équitable...

Mais la Compagne Royale a été conditionnée et épouse parfaitement les dogmes. Pire, elle semble les vivre quand elle parle. En scrutant d'un oeil morne le parchemin compromettant, Alecto ne peut se résoudre à s'en saisir. A-t-elle réellement envie de transmettre ceci à Thiana Gian ? Qu'en fera-t-elle ? Et s'il lui venait d'en faire mauvais usage ? D'atteindre Serenos via ces informations ?

Non. Elle n'y consens pas. Jamais !
Son cœur se serre.
Elle réalise que prendre le parchemin est l'une des choses les plus douloureuses qu'elle ait à faire. Le doit-elle vraiment ? Est-elle obligée de le faire ? Mais bien sûr enfin, c'est un ordre de sa Maîtresse. Elle lui appartient ! C'est son devoir !
Mais... Mais Serenos a dit qu'elle n'était plus une esclave ici. Qu'il n'y en avait aucun. Qu'elle était sa Compagne, désormais...

C'est trop dur. Elle tend la main en tremblant. Et se saisit de la tasse, buvant à grande gorgée que ce soit bouillant ou non, comme pour noyer toutes ses pensées dans le thé. Une fois le contenant vide, elle la reposa et lèva les mains vers les avant-bras du Souverain des Trois Royaumes.

"Pardon de vous avoir poussé à bout Mon Roi." Sa voix est extrêmement sincère, ce n'est pas qu'une politesse apprise à coup de bâton. "J'aimerais que vous dormiez contre moi... s'il vous plait." Pour toujours faillit-elle murmurer, mais les mots ne réussirent pas à passer sa bouche.

En se redressant de son siège, elle attrapa un pan de sa robe improvisée pour pouvoir marcher sans craindre de tomber, et prit délicatement la main du Roi, se rendant compte à quel point, elle aussi, se sentait épuisée par les trop fortes émotions de cette journée. En entrant dans cette forteresse le matin-même, peu de chance qu'elle ait soupçonné ne serait-ce que la moitié de ce qui venait de se passer.

La Nouvelle Compagne l'accompagna jusqu'au lit, où elle s'installa un peu penaude, mais sans jamais lâcher la main de Serenos, comme si elle craignait qu'une distance le fasse s'évanouir dans la nature. Allongée sur le côté, elle se colla timidement contre lui, la joue sur son épaule, qu'elle embrassa avec une sorte de vénération d'une grande tendresse. Avant de s'endormir, la Domestique chuchote comme un secret, tout bas : "Vous êtes la personne la plus merveilleuse sur cette terre."

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 50 mardi 02 juin 2020, 23:13:05

Suivant sa belle jusqu'au lit, le Roi retira de nouveau sa tunique, parce qu'il était hors de question qu'il dorme en étant tout habillé dans son palais et dans sa chambre. Maintenant qu'Alecto était plus sereine, le Roi sembla également se détendre, reprendre ce comportement plus attentionné qu'il avait depuis le début. Il ne manqua cependant pas de dénoter qu'elle l'avait appelé "Son Roi", et il en déduit par cette expression qu'elle n'était pas bien impressionnée. Pas en colère contre lui, assurément, mais peut-être contre la situation dans son ensemble. Le Roi s'allongea dans les draps de satin avec sa compagne, qui le rejoint en se blottissant contre lui, lui disant qu'elle le croyait être la plus merveilleuse personne sur Terra. Un grand éloge, mais peut-être plus représentatif du pardon qu'elle lui accordait et de l'affection qu'ils partageaient que d'un compliment pour le flatter. Le bras du Roi s'enroula autour de la jeune femme, puis il se tourna sur le côté, l'embrassant de ses grands bras, la blottissant contre son torse et la protégeant du monde entier de son aura. Il posa son menton contre sa tête, puis se mit à penser. Et comme tous les soirs, lorsqu'il ne parvenait pas à dormir, il continua de penser, écoutant la respiration de l'esclave qu'il gardait contre son cœur.

Le lendemain matin, Serenos ne fut pas aux côtés de sa compagne lorsqu'elle se réveilla. Marina et sa collègue, cependant, étaient déjà prêtes à lui accorder tous leurs soins, donc dès qu'elle fut réveillé, les jeunes demoiselles à la peau dorée s'empressèrent de la tirer du lit, toujours avec cette même énergie rafraichissante qui leur était propre, pour l'emmener vers la petite table et lui faire déguster son premier repas Meisaen; des œufs brouillés, des fruits, des saucisses, des tartines et du jus de pomme pressée. Elle avait assurément des questions quant à savoir où était son compagnon, mais n'eut comme toute réponse que le Roi s'était absenté tôt dans la matinée et leur avait dit de s'assurer qu'elle était bien soignée. Alors qu'elle mangeait, les servantes lui donnèrent les dernières nouvelles, lui annonçant que le festival des morts approchait, qu'un navire avait été retrouvé naufragé sur l'Ile-des-Sœurs, que le Vicomte de Saffrandris avait annoncé son intention d'épouser la Dame Ellen, l'enfant unique du Seigneur Arangil, de soixante ans sa cadette.

Pendant que la seconde donnait les nouvelles, Marina passait la brosse et le peigne dans les cheveux de la Compagne du Roi, éliminant au possible toutes les petites rosettes du matin, puis, une fois prête, elle l'obligea presque à se lever et la dénuda sans ménagement; les femmes Meisaennes n'avaient décidément aucun intérêt pour ce concept qui était la pudeur. Elle prit alors des mesures pour sa maitresse, avant de finalement aller chercher une autre robe pour elle, cette fois une robe plus normale et simple, qui entourait le torse de la porteuse et prenait avantage de la forme de son corps; comme elle avait une poitrine, la partie supérieure ne tomberait pas quoi qu'elle fasse. Une fois qu'elle fut habillée, Marina lui passa de nouvelles sandales au pied. C'est alors qu'on frappa à la porte. La seconde servante interrompit le flot d'informations pour aller voir qui frappait.

"Oh, oui, bien sûr, monseigneur. Elle est prête, mais nous avons encore besoin de quelques minutes pour finaliser. Oui, c'est sa première nuit ici. Oui, monseigneur, bien sûr."

Et elle referma la porte avant de s'approcher de la Compagne.

"Votre escorte est arrivée, madame."

Ah, tant de choses qui se produisaient autour de la jeune femme, qui devait assurément se demander ce qui se passait. Les jeunes servantes étaient néanmoins dans l'incapacité de répondre, puisque le Roi ne leur avait absolument rien dit d'autres que de s'assurer que la jeune femme serait traitée dignement et qu'elle aurait mangé.  Les petites demoiselles s'empressèrent de lui passer quelques bijoux et de lui donner un peu de maquillage, avant de l'aider à se relever et la guider vers la porte, et l'ouvrit pour elle, la laissant sortir. Pour la rassurer, Marina l'informa que ce ne serait pas ainsi tous les matins, simplement qu'ils agissaient ainsi à la demande du Roi, et qu'il aurait été malvenu de refuser quoi que ce soit au monarque.

De l'autre côté, un jeune homme l'attendait, la tête encapuchonnée. Des traits qu'elle parvenait à décerner, il était un très bel homme. Il était relativement grand, mais pas autant que Serenos. Ses yeux émettaient une étrange couleur violacée, mais elle put noter qu'il n'y avait aucune pupille; cet homme était aveugle, et la peau autour de ses yeux portaient encore les stigmates de ce qui avait dû provoquer cet aveuglement. Il irradiait de lui quelque chose que le Roi n'avait pas; une sérénité complète. Cet homme était visiblement quelqu'un qui, à défaut d'avoir un autre terme, était ce qu'on pouvait appeler 'pur'. En lui, aucune malice, aucun désir; il était simplement présent. Il leva alors une main, l'offrant à la compagne du Roi, pour la 'guider' dans les couloirs.

"Dame Alecto, je suis le Prince Aldericht de Meisa, fils cadet de sa Majesté Serenos de Meisa. Il m'envoie pour vous préparer à la petite fête préparée en votre honneur, ma Dame, et vous présenter notre grande famille, dans l'espoir que vous vous sentiez davantage chez vous. Je me doute que vous avez des questions, et s'il m'est possible d'y répondre, je ferai ce que je peux pour satisfaire vos questions."

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 51 mercredi 03 juin 2020, 10:24:19

Il avait disparu.
Dans son sommeil, elle avait dû lâcher sa main et... Comme elle le craignait, Serenos n'était plus là. Mais fort heureusement elle avait été accueillie immédiatement par le dynamisme jovial des deux servantes et alors le tourbillon de leurs préparations l'avait entraînée sans qu'elle ne puisse penser à autre chose.

Son premier repas royal la laissa dans un état d'émerveillement. Non pas qu'elle ne mangeait pas à sa faim à l'Auberge, ses années de famine étaient derrière elle fort heureusement, mais la profusion et la qualité des mets furent un délice qu'elle n'avait jamais goûté avant. Cependant, le relevé des dernières nouvelles fut fastidieux, alors qu'elle croquait dans ses tartines, le trop plein d'informations lui fit tourner la tête. Comment faisaient-elles pour réussir à retenir tous ces noms ?!

Une fois habillée, se sentant encore étrange dans ces atours de Meisa, Alecto se retrouva face à un jeune homme mystérieux dont l'allure la fit frissonner, avant qu'elle ne ressente une très étonnante et apaisante sensation en fixant son regard vide. La Compagne fut immédiatement touchée par ce qui se dégageait de lui, et une sorte de pitié compatissante vint la cueillir. Elle cilla en lâchant un hoquet de surprise à ses mots.

"Une ... Une fête ?!"

Elle se reprit immédiatement dans un sursaut, et s'inclina dans un réflexe soumis.

"B... Bonjour votre Altesse. Merci de m'accompagner pour... euh... ma première journée." Elle prit sa main délicatement, intimidée, et la tête effectivement bourrée de questions sans réponses.

Ses pas accompagnèrent donc le Prince dans les couloirs, songeant qu'il s'agissait plutôt d'un labyrinthe, où elle ne réussissait pas encore à se repérer. Elle n'avait jamais, ceci dit, eu un sens de l'orientation très développé. Comment ferait-elle pour ne pas se perdre ? Un instant, la Domestique crut repasser par un corridor menant à la petite Chapelle, mais elle n'en était pas certaine.

L'homme à côté d'elle était donc un des fils de Serenos. Alecto se sentait un intimidée de rencontrer les enfants du Roi, même si elle avait dû se faire à cette idée. Comment cette cécité lui était-elle arrivée ? Naturellement, elle ne parlerait pas de cela. Après une marche en silence, elle prit son courage à deux mains et inspira.

"Il va vraiment y avoir une ... une fête en mon honneur ? Qu'est-ce que c'est, le festival des morts ? Il a-t-il d'autres Compagnes Royales ? Je ne voudrais pas faire d'impair ... Et ..."

Pinçant les lèvres, elle essayait de faire attention où elle posait les pieds pour éviter de tomber, se sachant maladroite. Alecto avait également peur d’assommer de questions son guide, et fit une moue désolée, oubliant assurément qu'il ne la verrait pas.

"... Pensez-vous que je serai acceptée par votre Famille ? Je... je vous promets que je ne veux aucun mal au Roi votre Père." Ajouta la jeune femme un peu vite.

Une de ses plus grandes craintes était que les enfants et la Cour du Monarque la rejettent, et que ces tensions pénalisent Serenos, tout au mieux l'ennuient. Elle souffrirait à coup sûr de le voir regretter son geste, et pour tenter de se rassurer, sa petite main blanche vint caresser son médaillon en respirant lentement pour reprendre son calme. La présence d'Aldericht la rassura, également, sans qu'elle ne puisse expliquer pourquoi, et comment. Peut-être que cette allure encapuchonnée et sereine lui rappelait certains officiants du Temple ? Elle ne saurait le dire exactement.

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 52 mercredi 03 juin 2020, 13:53:02

"Il va vraiment y avoir une ... une fête en mon honneur ?
-Oui, ma Dame, répondit-il calmement en lui souriant. Un petit bal pour votre intronisation. Père officialise ainsi votre nouveau statut et met fin aux incessantes requêtes des nobles à ce sujet.
-Qu'est-ce que c'est, le festival des morts ?
-Un festival décrété par le Roi pour célébrer et remercier les gens qui ont quitté cette terre au service de notre pays. C'est la seule fête qui unit réellement les trois royaumes dans les traditions, parce qu'elles honorent également ceux qui sont tombés pendant la Grande Guerre avant l'unification. En Aranie, l'ennemi de l'époque, ont remercie les Aranes qui luttaient pour l'empereur, et ceux qui ont lutté pour le Roi pendant les rébellions.
-Il a-t-il d'autres Compagnes Royales ? Je ne voudrais pas faire d'impair ... Et ...
-Non. Le rang de Compagne Royale était un très vieux titre. Auparavant, la Compagne Royale était l'assistante du Roi puis, lorsque la Reine Ioni II remarqua son infertilité, elle décréta que le Roi pouvait choisir une seule femme dans tout le royaume qui puisse porter les enfants du Roi. Ceux-ci seraient légitimisé. Aujourd'hui, la Compagne Royale est simplement quelqu'un que le Roi veut à ses côtés. C'est une position très privilégiée."

Aldericht était un homme d'une patience quasi-infinie. Devant la nervosité qu'il détectait chez la jeune femme, il lui adressa un sourire chaleureux. Bien qu'il fût aveugle, il pouvait assez bien discerner les énergies autour de lui, et l'aura de la jeune femme parlait pour milles mots. Le Prince ne savait pas pourquoi le Roi l'avait choisie, et comme elle ne questionnait pas la volonté divine, il ne questionnait pas l'esprit de son Père; il agissait souvent comme il le désirait, sur un coup de tête, sans porter attention à s'il risquait de causer des problèmes ou non. Un homme aussi passionné appréciait difficilement que l'on questionne ses raisons, surtout lorsqu'il occupait un poste où, dans la description des droits et privilèges, il était littéralement écrit, noir sur blanc, qu'il n'avait pas à justifier sa pensée. Parfois, il le faisait quand même, mais cela n'arrivait pas nécessairement souvent.

"... Pensez-vous que je serai acceptée par votre famille ? Je... je vous promets que je ne veux aucun mal au Roi votre Père.
-Je ne saurais dire, ma Dame. Cela dépendra de vos envies respectives d'en apprendre plus sur les autres. Pour ma part, je ressens en vous une grande tendresse pour mon père, un souci de lui plaire. Mais je ressens également un conflit entre votre affection pour lui et vos loyautés antérieures. Je sens que vous luttez également pour votre Foi mais, si je puis me permettre, votre Dieu est un Dieu d'amour. Il aime toute sa création. Avant l'écriture du Divinus Publiae, les hommes de foi ne prêchaient que la bonne parole de Dieu; faites le bien et aimez-vous. Ce n'est que plus tard que les Pontifes et leurs Grand Maîtres rédigèrent le Divinus Publiae, criminalisant l'égoïsme et créant le concept de péché.

De la voix d'Aldericht, il y avait une certaine piété et une très grande sagesse. L'homme ne parlait pas comme un orateur devant une foule d'auditeurs crédules, mais comme un guide, un maître qui parlait à une élève. Cela ne voulait pas dire qu'il cherchait à ridiculiser l'amante de son père ou insulter son intelligence ou sa Foi, bien au contraire; Aldericht était un puit de savoir, une personne qui avait passé le plus clair de sa jeune vie à lire, à étudier, à apprendre et à converser. Le jeune prince fit alors un arrêt devant la petite Chapelle, puis sourit avant d'ouvrir lentement la porte. Comment il savait que cette porte était libre? Assurément un secret d'aveugle. Il prit alors la main de la jeune femme et l'invita à l'intérieur, avant de s'approcher de l'autel et de prendre place sur un banc avec elle.

Il joignit alors les mains, à ses côtés, et entama ce qui semblait être une méditation dissimulée comme une prière. Cela veut dire que bien qu'il respecte le rituel pour ne pas intimider la jeune femme, dans son fort intérieur, ce n'était pas la guidance divine qu'il recherchait, mais l'illumination du sage. Il laissa largement le temps à la jeune femme de faire son propre rituel, sans intervenir quoi que ce rituel soit. Si elle tentait de nouveau d'utiliser les chandelles pour se bruler les cuisses, il refroidirait la cire avant même qu'elle ne touche la cuisse de la jeune femme, juste assez pour éviter de vraies brulures, mais assez pour lui causer un inconfort; le prince était un homme beaucoup plus habile que son père à masquer son talent.

Une fois la prière terminée, le prince tourna la tête vers la jeune femme et lui sourit de cet air bienveillant et rassurant qui lui était propre.

"Vous avez une grande ferveur lorsque vous priez." Commenta-t-il calmement.

Il se releva lentement, époussetant ses vêtements, puis il aida la jeune femme à se relever, d'un contact très bref. Le fils du Roi était comme son père, en matière de galanterie; attentionné, polie, mais il y avait un raffinement indéniable et une grande ouverture d'esprit par rapport à la religion qui n'existait pas chez son père. Alors que celui-ci était fermé à toute doctrine religieuse, le prince n'avait pas peur de la Foi, bien au contraire.

Il lui expliqua que selon lui, c'est la Foi, la conviction dans une idéologie qui avait propulsé l'humanité vers l'avant, qu'en Galadie, c'était même cette même piété qui avait encouragé la création des plus beaux et plus grands bâtiments que la Création tout entière n'avait jamais vu. Des cathédrales si majestueuses, si grandioses que les visiteurs, croyant ou non, se sentaient plus humbles devant cette manifestation de la Foi collective. Le prince continua de converser religion avec la jeune femme jusqu'à ce qu'ils arrivent dans une petite pièce. Quelques servantes se tournèrent vers l'homme, et toutes, sans exception, rougirent en détournant leurs yeux.

"S… Seigneur Albericht! L'accueillirent-elles en souriant.
-Mes dames. Je vous présente Dame Alecto, la nouvelle compagne du Roi. Nous venons goûter aux repas et faire la sélection pour la fête de ce soir.
-Mon seigneur! Essayez mes tartelettes!
-Non! Seigneur! Seigneur! Mes petits gâteaux, s'il vous plait!
-Le seigneur goûtera à MES gâteaux, un point c'est tout!"

En bon diplomate, le Prince sourit.

"Il me fera un grand plaisir de goûter à toutes vos recettes."

Se rendant ensuite compte l'impolitesse qu'elles venaient de présenter devant la nouvelle compagne du Roi, toutes ces adorables jeunes femmes aux grands talents culinaires s'inclinèrent avec déférence, toute rouges.

"Dame Alecto, dit l'une des servantes, une jeune demoiselle d'à peine onze ans, en s'approchant avec un petit plateau. Vous voulez bien goûter mes quiches? S'il vous plait!"

Elle lui fit nerveusement la présentation des différentes sortes de quiche qu'elle avait préparé pour elle, avant de déposer le plateau et d'aller se cacher dans les jupons d'une autre cuisinière, qui laissa tomber un soupir.

"Pardonnez-lui, dame Alecto. Elle est enthousiaste, mais malgré son jeune âge, je peux garantir que c'est une excellente cuisinière."

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 53 mercredi 03 juin 2020, 15:18:24

Cela fait beaucoup d'informations pour une si petite cervelle. La description du Festival des Morts lui fit froid dans le dos, mais une cérémonie d'hommage aux défunts lui sembla être un acte de recueillement juste, et nécessaire... Quant à un bal, en son honneur, ce fut une terrifiante nouvelle. Que faisait-on dans un bal ? Comment devrait-elle se comporter ? Elle espérait ne pas avoir à parler à la Cour, elle qui admirait les Héraults clamant les nouvelles sur la place du Marché, lorsqu'elle tirait le chariot trop lourd de Thiana Gian pour rapporter les provisions...

Ecoutant Albericht avec attention, alors qu'il lui parlait de ce qu'il percevait d'elle et discourait sur la Foi et la théologie de l'Ordre, Alecto ne le coupa en rien, et hocha la tête docilement. Depuis toujours, elle avait l'habitude que l'on pense à sa place, que l'on déclare savoir mieux qu'elle de quoi elle était constituée, et cela ne la choquait même pas.

Se retrouver dans la petite Chapelle la fit cependant se calmer, mais était perturbée de prier à côté du fils de Serenos. Passée cette impression, elle se laissa rapidement totalement absorbée par ses prières, louant intérieurement, avec une puissante dévotion sans borne, le Tout-Puissant d'avoir orchestré sa rencontre avec son Roi si précieux, l'implorant de le protéger et, timidement même dans sa complainte interne, lui demandant de lui adresser des signes, de lui montrer la voie, celle de l'Amour raisonnable mais juste, qui saura satisfaire le monarque.

En présence d'un tiers, loin de n'être qu'en tête à tête avec son Dieu, la Compagne savait qu'elle ne pourrait procéder au Chemin de Rédemption, alors qu'elle en ressentait un puissant besoin. La veille, elle avait poussé Serenos à bout, lui avait crié au visage, et lui avait refusé son corps. Elle l'avait frustré, et pensait-elle, agacé, blessé, déçu et mille autres affreux sentiments dont elle se sentait coupable. L'Esclave ressentait une inexplicable envie d'expier cette faute, de souffrir physiquement des peines qu'elle causait, ou qu'elle croyait causer.

Cependant, c'était un acte entre Dieu et elle, qui ne devait être accompli qu'en privé. Elle se retint, avec maîtrise, visiblement habituée, et résignée.

En sortant, elle prit la remarque du Prince comme un humble compliment, et inclina la tête, touchée.

"Je vous remercie, Votre Altesse."

Cependant, il était encore temps de marcher, et ils reprirent leur déambulation dans les couloirs de la forteresse, immense pour Alecto. Elle épousait certaines de ses idées, et sourit quand il évoqua les grandioses cathédrales, lui rappelant son Temple et même, son modeste monastère. Oh, il n'était pas du tout élégant et travaillé mais... C'était sa Maison.

Les minauderies des servantes, lorsqu'ils entrèrent dans cette pièce où des dizaines de délicieuses effluves se mélangeaient, eurent toute l'attention de la Compagne Royale, et elle observa ce qui se joua devant elle, et les échanges entre les cuisinières et le Prince, toutes soucieuses d'être en meilleure place que leur voisine. Se battaient-elle uniquement pour leurs plats ? Alecto cilla, et essaya de retenir un petit sourire curieux...

Lorsqu'elles s'inclinèrent toutes devant elle, la jeune femme frémit et commença à paniquer. Qu'était-elle censée faire dans ces cas là ? Leur dire de se relever ? Profondément mal à l'aise d'être à cette place, alors que la veille encore, elle s'agenouillait, front contre le sol, face à quiconque.

Étrangement, sans qu'elle puisse l'expliquer, Alecto se sentait cependant moins anxieuse en présence du Prince. Son aura de sagesse sereine devait sans doute déteindre sur elle, songea-t-elle. Et la petite cuisinière qui l'implora de goûter sa création finit totalement par faire disparaître sa crainte. Instinctivement, la Compagne du Roi s'accroupit à sa hauteur, pour lui parler face à son visage, mais elle avait déjà filé se cacher.

L'ancienne Esclave sourit avec tendresse, un peu gênée de l'effet qu'elle faisait.

"Je suis impatiente de goûter un morceau de chacune de tes quiches... Ça sent très bon." Elles l'ignoraient, bien sûr, mais Alecto ne serait pas une Compagne hypocrite, cela pouvait surement se déceler à voir son attitude. Incapable de mentir, et malgré le copieux repas servi dans la chambre du Roi, les parfums des plats lui donnaient l'eau à la bouche.

"Tout à l'air si bon... Vous êtes douées, Mesdames... Je suis impressionnée." Elle l'était d'autant plus qu'elle se rendait compte que ces mets avaient été concoctés à son attention, pour un événement donné en son honneur. Inconsciemment, elle se mit à rougir... "Je... je ne mérite pas autant..." Murmura-t-elle en se redressant, penaude.

Elle se laissa conduire à table où on lui servit de petits morceaux des diverses recettes préparées pour l'occasion, et souffrit alors de ne pouvoir se référer aux regards du Prince aveugle. Elle aurait bien besoin d'indices ou d'indications afin de savoir comment se comporter. A chaque bouchée, Alecto répondait avec franchise, s'émerveillant sans cesse. La cuisine de Meisa était beaucoup plus épicée et parfumée que ce qu'elle avait connu, ou préparé elle-même. De nouveaux goûts flattaient son palais et elle ne pouvait que complimenter, à chaque part, les cuisinières respectives.

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 54 mercredi 03 juin 2020, 17:26:32

Au fur et à mesure que les plats défilaient devant elle, les cuisinières écoutaient la jeune femme, flattées de ses compliments et de son humilité, avec attention, mais nulle autant que le prince. La tête légèrement inclinée vers elle, l'aveugle l'écoutait avec une très grande attention et son esprit calculait le temps et le ton de sa voix lorsqu'elle donnait son verdict. Bien sûr, tout était très bon; ces cuisinières ne seraient pas à ce poste si elles ne s'étaient pas démarquées, mais il était important pour lui de savoir ce qui lui plaisait le plus, pour ne serait-ce que savoir ce qu'ils allaient lui servir comme repas lors du bal. Une fois tous les repas goûtés par le Prince et la Compagne du Roi, les cuisinières attendirent leur verdict. Le prince nota la quiche préférée de la jeune femme, ainsi que les desserts, les soupes, les collations, les hors-d'œuvre, le plat de poisson et les breuvages. Parmi les vingt cuisinières, quatre semblèrent réjouies du verdict alors que les autres semblaient non pas déçues ou en colère, mais assurément envieuses. Elles ne le prenaient pas comme une offense personnelle, bien au contraire, mais comme l'occasion de connaître les goûts de cette femme, qu'ils venaient de rencontrer. Tôt ou tard, elles le savaient bien, elles devraient cuisiner de nouveau pour elle et auraient l'occasion de se démarquer. La compétition était visiblement très présente dans la vie de ces femmes, au point qu'elles étaient aussi motivées par le fait d'avoir gagné que le fait de perdre; la prochaine fois, toutes feront de leur mieux pour que la Compagne du Roi apprécie leur repas plus que les autres.

Après que tout cela fut régler, le jeune prince "regarda" la compagne de son père et lui offrit de nouveau son bras, et les jeunes cuisinières lâchèrent des plaintes de protestations, non sans rappeler ces femmes qui fondaient d'amour pour ces bardes itinérants et qui le voyaient accorder de l'attention à une autre. Le prince sembla confus devant cette manifestation de frustration et d'envie; malgré son grand cœur et sa douceur, il ne comprenait visiblement pas l'adoration que lui vouaient certaines dames. Après tout, il ne pouvait voir son reflet dans un miroir pour évaluer s'il était beau ou non. Mais l'attirance de ces dames ne provenaient pas de son physique; c'était juste sa manière d'être, sa galanterie, sa manière polie et toujours propre de se comporter avec les autres. Elles l'adoraient parce qu'il était le concept même du prince de conte de fées, celui-là qui pouvait rendre quelqu'un heureux pour ce jour et toujours.

De cette confusion, Alecto pourrait assurément comprendre qu'il n'avait, contrairement à son père, connu les amours d'une femme, ou d'un homme si tel était sa préférence. Sans être ignare, il émanait de lui une certaine insouciance, un détachement des affaires de la chair et de l'amour dans sa manière trop parfaite de se comporter. Après un moment, il reprit la parole.

"Avant de poursuivre… J'ai peut-être été indélicat plus tôt, ma Dame. Loin de moi l'idée de discréditer votre Foi. Personnellement, je trouve que la piété est une bonne chose. Il n'y a que si peu de livres concernant la religion, et les textes philosophiques semblent toujours favoriser une approche critique. J'espère que vous trouverez dans votre cœur la grâce de me pardonner si je vous ai offensée."

Encore une fois un endroit où le prince se différenciait du Roi; le second ne s'excuserait jamais par rapport à la religion, du moins pas aussi sincèrement que son fils. Serenos n'aimait pas la religion, en raison de son passé et des horreurs qu'il y avait vu. S'il y avait un dieu tout puissant, capable de miracles, comment pouvait-il laisser ces choses se produire sans les arrêter, ne serait-ce qu'en envoyant un de ses messagers pour les intimer de mettre fin aux conflits, ou au pire frapper les belliqueux d'une foudre divine pour punir ceux qui oseraient troubler la paix. Aldericht, pour sa part, n'avait pas connu la guerre.

"J'ai perdu la vue très jeune, voyez-vous. Lorsque ma mère fut assassinée sur ordre de ma tante, Morgiana, les assassins ont également eu l'ordre de nous aveugler, moi et ma fratrie. Je fus le premier, et le seul, à recevoir cette blessure, lorsque père nous porta enfin secours."

Il était remarquable de constater que le prince n'avait aucune haine, ni colère envers son père ou les assassins en parlant de cette histoire.

"J'ai toujours cru que le destin voulait que je perde la vue. Depuis… je vois le monde autrement. Je ne peux m'empêcher de croire, d'espérer que quelque chose avait causé cet événement et que, quelque part dans cette tapisserie qu'est la destinée, peut-être que le fait que je sois aveugle est important pour…"

Et il s'interrompit. Une jeune femme apparut au coin du couloir. Elle s'arrêta à son tour en les dévisageant, avant de s'incliner.

"Seigneur Aldericht.
-Dame Patience, la salua-t-il en retour.
-J'ignorais que vous consommiez les putains de la plèbe, Seigneur.
-Ne soyez pas vulgaire, Patience. Il s'agit de Dame Alecto, la nouvelle com…
-Je sais de qui il s'agit, l'interrompit la femme, avant d'adresser un regard mauvais à la jeune femme. Elle pue la servitude. Aucune prestence.
-Je vous décourage d'insulter davantage la Compagne du Roi en ma présence, Patience. Je peux nettement sentir l'odeur des fermes de votre père sur votre peau. Je crois que vos derniers employés sont partis, non? Je me demande qui doit reprendre le travail à leur place."

La jeune noble ne put contenir sa propre rage et gifla le prince de toutes ses forces. Celui-ci resta de marbre, bien qu'il était évident qu'il n'avait pas apprécié ce traitement du tout.

"Lorsque ma cousine épousera votre frère, vous ferez moins le malin.
-Beaucoup de choses peuvent arriver d'ici là, Patience.
-Et toi!"

Elle pointa la Compagne du doigt, avec un air de dégoût sur le visage.

"Tu ferais bien d'écouter mes avertissements; assure-toi que le Roi soit bien satisfait, car dès le moment qu'il perdra son intérêt, je te renverrai d'où tu viens, petite catin!
-J'en ai assez entendu. Gardes! Escortez Dame Patience hors du palais.
-Je m'en allais, justement. L'air pue la médiocrité.

Et elle cracha au visage d'Alecto, phlegme et tout. Le prince sembla horrifié de ce geste et s'empressa de se retourner vers la compagne de son père, sortir un mouchoir et de lui essuyer le visage, alors que les gardes s'emparaient de Patience et la trainaient hors du palais avec une intransigeance forte. Le jeune homme essuya l'immonde crachat du visage de la jeune femme, puis l'emmena près d'une des plus proches fontaines d'eau potable murales pour y tremper le linge et la nettoyer.

"Je… je suis désolé. J'aurais dû la faire partir plus tôt. Je ne croyais pas qu'elle oserait ce comportement…"

Le prince sembla affolé. Pauvre Alecto.
« Modifié: mercredi 03 juin 2020, 18:17:21 par Serenos Sombrechant »

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 55 mercredi 03 juin 2020, 19:00:26

Marcher aux côtés du Prince la mettait, sans se l'expliquer, de plus en plus en joie. Sa compagnie était agréable et égale, elle percevait une régularité appréciée dans sa voix, et lorsqu'il s'excusa, Alecto lui sourit, comme s'il pouvait percevoir la douceur sur son visage.

"Vous ne m'avez pas offensée, Votre Altesse, et je vous donne mon Pardon s'il est nécessaire à votre sérénité." Souffla-t-elle pour lui répondre, comprenant peu à peu pourquoi toutes les femmes qu'ils croisaient tombaient en pâmoison devant ce Prince humble et doux. Par rapport à son père, il devait sembler plus facile à vivre à ces dames, et moins bourru peut-être... Alecto n'avait pas vu énormément de mauvais côtés à Serenos, et songeait qu'il était incapable de mauvaises actions, mais Aldericht pouvait assurément faire chavirer le cœur des jeunes filles.

Lorsqu'il lui conta son passé, la Compagne Royale frémit de compassion... Elle trouva cette histoire si horrible que les larmes lui vinrent immédiatement, totalement touchée par l'horreur de cette trahison familiale. Comment pouvait-on ordonner la mutilation d'enfants ? Malheureusement, la réponse était amère... De la même manière que l'on pouvait brûler et violenter un esclave...

Ce fut également la première fois qu'elle eut des informations sur la défunte Reine, dont Serenos évitait de parler... Sans savoir vraiment pourquoi, sa gorge se serra, à l'idée de la profonde peine dans laquelle son Roi devait avoir plongé à la mort de son épouse. Il était évident qu'il lui portait un amour important, puisqu'il ne voulait pas lui en parler. Elle essuya ses yeux d'un revers de main, en silence, et se reprit pour éviter de faire offense au Prince avec ses jérémiades.

Alecto allait lui présenter des condoléances émues, confuse, quand ils furent arrêtés par une femme qui, immédiatement, l’impressionna et l'intimida énormément. Son ton siffla à ses oreilles, et elle resta bouche-bée par cet échange, alors que son premier réflexe avait été de s'incliner face à elle, oubliant son rang. La Compagne fut incapable de parler, les mots étaient bloqués dans sa gorge, coupés par le venin de cette Patience qui l'insultait.

Ce qu'elle redoutait arrivait... Elle ne serait pas acceptée, elle en était certaine... Toute l'affection du Roi n'y ferait rien. Il pourrait taper du poing sur la table, mais on ne pouvait pas forcer la Cour à l'aimer. Et si d'autres Patience s'en prenait au Monarque, ou au Prince, à cause d'elle ? Par sa faute, par sa seule présence aux cotés de Serenos, Aldericht avait été giflé.

Elle aurait dû intervenir. Lui hurler qu'elle n'avait pas le droit de lever la main sur un Prince de Sang ! Mais elle était restée proscrite, les épaules voûtées, le regard fixement soudé sur le sol en signe de soumission. Cette attitude devenue naturelle lorsqu'on la réprimandait. L'instinct de survie. Ne pas parler. Ne pas bouger. Ne pas respirer. Et prier. Alors que cette Dame était raccompagnée vers la sortie, Alecto était trop sous le choc pour faire un geste et s'essuyer le visage. Le fils de Serenos, lui, devait savoir à quoi s'attendre, et s'occupa d'elle avec altruisme, visiblement désolé de la situation.

L'eau fraîche sur sa peau la fit sursauter et s'éveiller. Elle leva immédiatement une main pour saisir le médaillon offert par Son Roi, et posa la seconde sur la marque rouge de la joue d'Aldericht. La Compagne Royale ne donnait pas grand cas de ce qui lui était arrivée personnellement, toutes ses inquiétudes étaient tournées vers l'Héritier Royal, et par extension, le Souverain.

"Oh mon Dieu..." S’apitoya-t-elle. "Je suis désolée, tellement désolée... Je... Vous avez été frappé par ma faute. Vous n'avez rien ? Cela fait mal ?" S'inquiéta la jeune femme avec effroi.

Et dire que cette personne serait, si elle avait bien compris, bientôt la belle-soeur d'Aldericht. Aurait-il à souffrir de cette situation, encore, lorsque cela serait le cas ? Elle avait été capable de violenter un Prince, un Aveugle qui plus est. Alecto ferma les yeux en cherchant à se calmer dans une prière qu'elle souffla à peine, mais que des oreilles plus aiguisées sauraient entendre involontairement.

"Ô Seigneur, avec Ton aide, je veux m’exercer à la douceur dans les rencontres et les contrariétés quotidiennes. Dès que je m’apercevrai que la colère s’allume en moi, je recueillerai mes forces, non avec violence, mais doucement, et je chercherai à rétablir mon cœur dans la Paix. Sachant que je ne peux rien seul, je prendrai soin de T’appeler au secours, comme le firent les Apôtres ballottés par la mer en furie. Enseigne-moi à être doux avec tous, même avec ceux qui m’offensent ou me sont opposés, et jusqu’avec moi-même, ne m’accablant pas à cause de mes défauts. Quand je tomberai, malgré mes efforts, je me reprendrai doucement. Relevons-nous et quittons cette fosse pour toujours. Recourons à la Miséricorde de Dieu, elle nous viendra en aide."

Elle retira sa main, rougissant un peu d'avoir osé toucher le Prince, devenue plus sereine en observant son visage. Avec une extrême délicatesse dans la voix, elle s'exprima posément.

"Son cœur est plein de jalousie et d'orgueil, elle se nourrit de ténèbres, mais un jour, elle verra la Lumière en son âme."

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 56 mercredi 03 juin 2020, 20:04:44

Le contact de la main d'Alecto sur sa joue causa une réaction en Aldericht. Il eut à la fois un sursaut et se fit presque violence tant il ne s'attendait pas ainsi à être touché, mais le jeune prince eut surtout une directe impulsion des émotions de la jeune femme; dès que les doigts de la jeune femme le touchèrent, il ressentit sa peine, sa douleur, son angoisse et sa tristesse. Le jeune homme se sentit fléchir dans sa droiture; un besoin presque irrépressible de l'enlacer et de la réconforter le prit. Peut-être était-ce parce que Meisa n'autorisait plus les esclaves, ou parce qu'il n'avait jamais rencontré des gens comme Alecto, mais il n'avait jamais ressenti une telle compassion pour quelqu'un, mais également un tel sentiment de culpabilité; le cœur du prince se mit à battre plus rapidement, et le rouge lui monta aux joues; l'aveugle sentait une timidité étrange lui venir, mais il ne bougea pas.

"Oh mon Dieu... Je suis désolée, tellement désolée... Je... Vous avez été frappé par ma faute. Vous n'avez rien ? Cela fait mal ?
-Oh, ne vous inquiétez pas, Alecto. Patience a toujours eu mauvais caractère. Je la connais depuis que nous sommes très jeunes, voyez-vous. Depuis que sa famille est tombée en déchéance dû aux erreurs diplomatiques commises par son père, celui-ci a tout tenté pour que sa fille finisse dans le lit d'un membre de la royauté. Mon père a une réputation, voyez-vous; parce qu'il est simplement incapable de délaisser ceux qui appellent à l'aide, il met souvent tout de côté pour se précipiter à l'aide des gens, et plus souvent qu'autrement, ces gens sont des femmes. Du coup, des rumeurs lui attribuent de nombreuses partenaires, mais je vous assure; mon père n'est rien s'il n'est pas au moins honorable. Patience avait espoir que ces rumeurs soient vraies et que Père la prenne dans son lit. Elle aurait pu ainsi gagner ses faveurs et ramener sa famille dans le giron royal.

La jeune femme l'écoutait, il le savait, mais elle ne put s'empêcher de faire une prière. Pour quelle raison, il l'ignorait, mais il ne l'empêcha pas de le faire, parce que cela lui permettait de conserver ce contact un peu plus longtemps et d'analyser, avec son esprit d'homme supposément sage, la raison de cette excitation en lui. Il comprit alors qu'il y avait une forme de compatibilité spirituelle et émotive entre eux, et que cela l'attirait. Cependant, le prince était un homme de raison, donc il rejeta cette émotion avec la fermeté de l'ascétique. Le contact prit fin, et il se contenta de sourire, le rouge qui avait enflammé ses joues s'estompant naturellement et simplement.

"Son cœur est plein de jalousie et d'orgueil, elle se nourrit de ténèbres, mais un jour, elle verra la Lumière en son âme.
-Peut-être bien. Cependant, mon père m'a toujours enseigné une chose, et ce depuis que je suis petit; ne jamais sous-estimer une femme en colère. Malgré la déchéance de sa famille, elle reste la cousine d'une des fiancées potentielles de mon frère, Grymauch, le Roi-Servant, et on dit que leur lien est fort, donc elle cherchera sûrement à nous tourmenter d'une manière ou d'une autre. Pour ce qui est de mon frère… eh bien, je déplore qu'il ne cherche pas une épouse d'amour, mais selon lui, le devoir d'un souverain à en devenir n'est pas d'être heureux, mais d'assurer l'avenir du royaume.

Il lui expliqua ensuite que, dans la fratrie, il était le quatrième prince, et le second fils de Serenos. Grymauch, l'ainé, était celui que le Roi avait désigné comme son successeur s'il devait lui arriver malheur ou s'il venait à abdiquer. Grymauch ne possède pas le don de la magie, ce qu'il palie avec une grande force physique qu'il héritait de la lignée de leur mère. Sa sœur ainée, Meredith, était maintenant Duchesse d'Anlevi aux côtés de son mari, Emtri d'Anlevi, donc l'une des plus puissantes femmes de la noblesse des trois royaumes, puisque le domaine d'Anlevi occupait une grande part de la côte, au sud-ouest du pays, et possédait une puissante armada. La seconde sœur, Nenneli, avait épousé le Général Raphaëlle, et toutes deux vivaient au palais, dans une relation aussi chaotique que farouchement amoureuse, aux yeux du prince.

"Le Roi a d'autres enfants. J'ai un frère benjamin, mais il… enfin. Il a trahi. Pour ce qui est de ma dernière sœur… Je préfère ne pas parler en mal des gens, mais disons qu'elle vit dans un hédonisme que je n'approuve pas."

Sans être religieux, Aldericht ne pouvait s'empêcher de désapprouver de sa sœur, Laurianne, connue également sous le nom d'esclave de Shion.

"Ma demi-sœur a été longtemps une esclave avant qu'elle ne nous soit ramenée. Elle en a gardé de graves séquelles, dont des besoins qu'elle… ne peut satisfaire elle-même, si vous comprenez."

Il entendait évidemment qu'elle avait été traitée comme une esclave sexuelle pendant si longtemps que cela avait affecté sa méthode d'interagir avec les autres. Il lui expliqua que Laurianne ne faisait confiance qu'à ceux qui partageaient sa couche. Selon Aldericht, c'était la seule manière pour elle de 'sentir' les gens, de les connaître, mais cela impactait négativement sur sa relation avec le reste de la famille, puisque la seule manière que Serenos pourrait la réintégrer à leur famille était de s'adonner aux choses de l'amour avec elle, et qu'il refusait obstinément. Lorsqu'elle était arrivée en Meisa, la princesse souffrait de crise d'anxiété et avait des comportement auto-destructeurs, au point de se griffer la peau jusqu'au sang, jusqu'à ce qu'elle finisse par séduire l'un de ses gardes et le convaincre de coucher avec elle.

Loin d'être interdit dans les Trois Royaumes, l'inceste restait néanmoins une pratique à laquelle le Roi ne souhaitait pas s'engager. Les mariages entre frères et sœurs ou entre des cousins était légal, voire même encouragé par la tradition, ne serait-ce que pour garantir la pureté de la lignée, mais le souverain n'y voyait qu'une tradition stupide qui encourageait des hommes à former des harems dans leur propre lignée, ce qu'il n'approuvait pas. Et malgré son pragmatisme habituel, même pour assurer la cohésion de sa famille, le Roi avait, jusqu'à maintenant, toujours refusé ce genre de relations avec Laurianne.

"J'ai espoir que, peut-être, vous parviendriez à aider Laurianne, un jour."

Le jeune prince était donc au courant qu'Alecto était une esclave, et visiblement, cela ne le dérangeait pas du tout.

Après que la Compagne Royale se fut proprement nettoyé le visage, le prince l'invita de nouveau à le suivre, s'engageant dans les jardins royaux. Des enfants y couraient joyeusement en riant et en jouant ensemble, des petits et des grands. Alderich lui expliqua que le banquet aura lieu dans les jardins, pour profiter de la chaleur de l'été, puisque l'automne approchait bientôt et que cette opportunité ne se reproduira pas.

"Vous serez assise au côté du Roi, mais vous n'aurez pas à faire de discours. Cette fête est simplement pour vous introniser, et que les gens, les nobles comme les employés, reconnaissent votre visage. Nous aurons un bal et… oh, savez vous danser, ma Dame?"
« Modifié: mercredi 03 juin 2020, 20:15:32 par Serenos Sombrechant »

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 57 mercredi 03 juin 2020, 20:58:38

Elle nota mentalement les informations sur Patience, soucieuse de cette femme qui était visiblement jalouse d'elle... Cela lui sembla étrange. Elle était jeune, élégante, elle avait le port noble... Mais Serenos ne l'avait pas accepté dans son lit. Il lui sembla plus attirant de s'ébattre avec une femme ayant le caractère sulfureux de Patience, que se voir frustré par les valeurs pieuses qu'il rejetait, comme elle.

Cependant, le coeur avait ses raisons... Elle ne doutait pas des sentiments d'affection que lui vouaient le Roi, mais ne tirait de cela aucune vanité, aucun orgueil. Elle ne jugeait pas cette femme qui rêvait d'une meilleure condition, et voulait prendre sa revanche sur la vie. Vis à vis du Prince, comme de la Compagne Royale, c'était cette femme qui était le plus à plaindre, assurément. Elle vivait dans la rancœur et la haine.

Le détails de la fratrie fut compliqué à saisir dans son intégralité. C'était dense, pour elle, elle devait apprendre beaucoup de choses, de noms aussi, en si peu de temps... Et si elle faisait une erreur de prénom ? Ou un scandale diplomatique ? Une erreur d'étiquette ? Tout ceci était très difficile à gérer, des sentiments contraires l'assaillaient. L'Esclave avait tantôt envie de fuir, tantôt de se cacher sous un lit, et tantôt d'affronter tout ceci pour rendre fier son Roi. Et le Prince, également. Il lui semblait important, désormais qu'elle le connaissait un peu, de ne pas le décevoir non plus.

Le passage sur sa demi-sieur la fit frémir, et encore une fois, ses émotions s'exprimèrent par des larmes qui montèrent à ses yeux clairs. Aldericht lui avoua qu'il espérait qu'elle puisse venir en aide à Laurianne, et immédiatement, Alecto acquiesça, vivement. Elle était prise d'une puissante compassion pour cette jeune femme, bien qu'elle l'effraie, à vrai dire, sans doute à cause de cette liberté sexuelle qu'elle devait déployer. Elle ignorait comment elle pourrait apaiser son âme, et d'autant plus si la fille bâtarde de Serenos refusait de lié contact avec quelqu'un avant de la posséder intimement. Confuse, elle se devait cependant d'essayer de l'aider, déclara, avec une conviction propre aux religieuses.

"Je vous en donne ma parole, Votre Altesse."

Mais vint alors les explications quant au bal en son honneur. Elle s'immobilisa en entendant ces détails, prise de panique. Son regard chercha à droite et à gauche une échappatoire, même si était hors de question qu'elle quitte son Roi. C'était un réflexe. Alecto devint blême, et balbutia.

"D... Danser ?" Elle savait très bien rester assise, discrète, presqu'invisible, aux côtés des grands de ce monde. Elle ferait une très plaisante tapisserie, un charmant pot de fleur qui décore agréablement et met en valeur un bel homme. Elle avait été rassurée de n'avoir pas à déclamer de discours mais...

"Je ... euh. Hé bien. Non. C'est que... Je n'ai jamais eu... Jamais eu vraiment à le faire." Qui aurait appris à danser à une Esclave ? Elle savait servir les boissons, verser le vin avec élégance, proposer des collations, s'incliner devant chacun des invités illustres d'une grande maison. Elle savait se taire et ne jamais s'opposer lorsqu'un invité libidineux la tripote, ou acquiescer docilement quand on lui ordonne de retirer ses vêtements et de servir de tabouret... Mais... Mais danser ?!

Serenos I Aeslingr

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 58 mercredi 03 juin 2020, 21:26:14

Elle lui admit ne pas savoir danser, et donc le prince se gratta la tête un moment.

"Mmh… bon. Venez avec moi."

Le prince l'emmena de nouveau dans le palais. Suivant les couloirs pendant quelques minutes, ils débouchèrent bientôt sur une petite pièce. De nombreux instruments y étaient disposés, avec une petite piste de danse et une grande fenêtre transparente.

"La danse, expliqua-t-il, est un art qu'il vous faudra apprendre, au moins un peu."

Le prince leva les mains et les instruments se mirent à jouer tout seul au rythme d'une composition que la jeune femme n'avait assurément jamais entendu, puisque le prince aveugle était le compositeur et seul interprète connu de cette chanson, et elle-même n'était possible que parce que le jeune prince était si habile avec la magie qu'il n'avait pas besoin de savoir comment jouer.

D'une main, le prince prit celle de la jeune ingénue, puis l'autre se posa au creux de son dos, entre ses omoplates, alors qu'il l'incitait à placer la sienne sur son épaule, maintenant une distance entre leurs corps.

"Il y a trois façons d'approcher un homme ou une femme dans les bals. Cette posture que nous adoptons, nous l'appelons le 'diplomate'. Lorsqu'un étranger vous aborde, ceci est le contact jugé courtois et décent. Ensuite, nous avons la danse dite 'rapprochée', que nous exécutons avec ceux que nous connaissons, tels nos amis et notre famille."

Pour illustrer la chose, il baissa le bras jusqu'à environ le milieu du dos de la jeune femme, réduisant la distance entre eux de quelques centimètres.

"Et finalement, pour que vous sachiez comment vous placer avec le Roi… Vous enrouler votre bras gauche autour de son cou, et vous éliminer la distance. Évidemment, cette proximité rend la danse un peu plus difficile, mais pour que vous ayez au moins l'habitude, nous pratiquerons cette danse dans le style amant, pour éviter que vous ne vous prenez les pieds."

La main du prince se posa sur la hanche de la jeune femme, l'enserrant doucement contre lui, mais son regard ne trahissait aucune intention malhonnête. Au contraire, son corps était parfaitement droit, altier et honorable, mais comme il le disait; dans cette position, il était difficile de danser, et de ne pas se sentir dans quelque chose de très intime. Le jeune prince entama alors de lui enseigner comment danser, la reprenant souvent et l'aidant à se corriger. Le prince et la nouvelle compagne se prirent régulièrement les pieds, malgré l'adresse du prince, tombant souvent au sol ou se marchant sur les pieds, mais plus ils pratiquaient, plus le mouvement devenait simple à suivre. Puisque c'était une danse en huit pas, une fois le rythme appris, il était facile de suivre les pieds de celui qui tenait le contrôle.

Après deux petites heures de pratique, le Prince se montra satisfait.

"Parfait. Pour le reste, je ferai une recommandation au Roi de vous enseigner d'autres danses. Malgré son apparence un peu… rustre, mon père est un excellent danseur."

Le jeune homme regarda dehors après un moment, remarquant bien vite l'heure.

"Oh, il est bientôt l'heure du goûter. Je peux vous escorter jusqu'au Roi, si vous le désirez, votre Grâce."

Marquant une pose et remarquant que cela devait être curieux pour la jeune femme de se faire appeler ainsi, le jeune prince étira un sourire.

"La Compagne Royale est une Dame de la cour. Il est coutumier de s'adresser à elle avec ce titre. Si quelqu'un ignore votre nom, c'est ainsi qu'ils s'adresseront à vous, sinon, ce sera ma Dame ou votre nom, Alecto."

Alecto Nemed

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Re : Encore foiré! [Alecto Nemed]

Réponse 59 jeudi 04 juin 2020, 00:30:34

La danse était un art qui nécessitait grâce et tempo, deux qualités qu'Alecto ne possédait pas, et n'avait jamais appris. C'était notamment inutile au Monastère, et personne n'avait jamais jugé bon d'enseigner à une esclave comment suivre un rythme et exécuter des pas sur une mélodie.

La musique qui résonnait dans la petite salle était étonnante et entraînante, et Alecto y mit une bonne volonté persévérante. Elle voulait que Son Roi soit fière d'elle, et surtout, ne pas lui faire honte lors du bal... Elle craignait que tous les regards soient tournés vers ce nouveau couple. Et si elle lui marchait sur les pieds ? Et s'ils tombaient ?
Elle avait plusieurs fois entraîné son fils dans sa chute maladroite, étant gauche de nature, et souvent intimidée par le contact rapproché.

Mais à chaque échec, la Compagne Royale se relevait, malgré les bleus ou les courbatures. Elle fit preuve d'une détermination sans faille, et aurait été prête à s'entraîner, sans manger ou dormir, jusqu'à maîtriser au moins les bases, et ne pas couvrir de honte son bien aimé Monarque.

L'attitude du Prince était en tout point exemplaire, et Alecto songea que Serenos pouvait être extrêmement fier de son fils cadet. Elle ne put s'empêcher de se dire, pendant qu'il redoublait de pédagogie pour lui enseigner comment se comporter correctement, et lui donner les bases du protocole, qu'il ferait sans doute un très bon roi. De son point de vue, toujours.

Elle rougissait à chaque fois qu'il usait de titre et d’appellation pour la nommer. C'était comme prononcer le prénom de Serenos, pour Alecto : c'était compliqué, et presque incongru... Elle espérait réussir à se contenir et ne pas trembler face à la Cour, au bal mais... Rien que d'y penser, elle frémissait d'angoisse.

Cependant, lorsque le fils évoqua le Roi, la Compagne se sentit davantage en possession de ses moyens. Passer autant de temps sans le voir l'avait peiné, elle devait l'avouer, mais elle avait eu trop peur de poser des questions idiotes, ou impolies, se contentant d'attendre, avec impatience certes, que le Souverain des Trois Royaumes soit de nouveau disponible pour elle. La perspective de le retrouver illumina son visage d'une aura de contentement, et d'émotion.

"Oh... Oui ! Avec plaisir !" Elle avait parlé avec un peu trop d'enthousiasme et pinça les lèvres. "Je veux dire... euh... S'il vous plait, Majesté."

Elle se frotta la hanche, qui avait plusieurs fois embrassé le parquet, dans leurs chutes répétées, et suivit Aldericht en trottinant presque. Elle avait hâte de lui montrer ses progrès en danse, et le complimenter pour la si bonne éducation qu'il avait donné à son second fils. Cependant, une question lui brûlait les lèvres, et elle ne put s'empêcher de la lui poser, pendant qu'ils marchaient.

"Excusez ma curiosité, Prince Aldericht mais... Quel genre de père est le Roi ?" Mais cette interrogation en entraînaient mille autres, qu'elle essaya de contenir.

"Quels sont ses goûts ? Si... s'il me venait l'envie de lui faire un présent... vous... vous voyez ?" Rougit-elle alors, gênée de devoir avouer son souhait de témoigner au Monarque son affection par un cadeau. "Un Roi possède tout ce qu'il veut..." Murmura Alecto, avec une moue déçue. Quoi qu'elle choisisse, il lui semblait que Serenos aurait déjà cent objets identiques, et de bien meilleure facture que ce qu'elle pourrait espérer acheter, ou plutôt, troquer dans son cas, puisqu'en tant qu'Esclave, elle n'avait jamais gagné une seule piécette.


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