Le duo se rapprochait du petit village de Bruine-En-Chêne. Un petit village sylvandin typique, avec quelques cultures, des potagers, de l’élevage… Rien d’exceptionnel, rien d’inoubliable. La campagne profonde sylvandine. Sylvandell était un royaume guerrier, mais surtout une terre campagnarde. Certes, la Couronne était en train de réaménager les grottes pour permettre le développement d’une activité industrielle, et il existait des gisements de pierre à flanc de montagnes, mais, globalement, mis à part la capitale même, Sylvandell était composée de villages oubliables. Bruine-En-Chêne avait toutefois pour elle d’offrir une sympathique auberge, avec du délicieux ragoût de sanglier.
Alice, qui était sur le point de rebrousser chemin initialement pour retourner au Château, suivit néanmoins ce mystérieux Link, intriguée. S’agissait-il de l’homme dont Zelda lui avait parlé ? Difficile à dire, car il ne précisait pas d’où il venait, se présentant comme un « bretteur », et embauché ici pour chasser un criminel.
*Ah ? Qui donc ?*
Comme toute communauté, Sylvandell connaissait son lot de criminels, de traîtres, de déserteurs, de bandits et de brigands. Ils étaient traqués, chassés, mais bien présents, et la Couronne mettait parfois des primes sur leur tête. Néanmoins, ce n’était pas la Couronne en personne qui gérait ça. Concrètement, chaque candidat intéressé venait avec la prime, et apportait avec lui la cible recherché pour obtenir récompense.
Intriguée, Alice n’eut pas l’occasion de lui en demander plus, car ils arrivèrent hors de la forêt. Bruine-En-Chêne se dressait là, avec une palissade en bois, et un grand chêne central, qui avait donné au village son nom. Néanmoins, et juste avant de rentrer, Alice fit à ce dernier quelques réflexions :
« Oh, vous seriez surprise de savoir tout ce que je connais pour ce qui est des détails… »
Des propos bien mystérieux, s’accompagnant d’un sourire amusé, puis la Princesse s’approcha. Deux gardes tenaient le corps de garde, et, à son approche, s’inclinèrent respectueusement.
« Majesté !
- C’est un honneur ! »
Alice ne regarda pas Link, s’amusant de sa réaction. « Majesté » ? Le reste était à l’avenant, car, quand Alice entra, au pas, les gens, occupés à faire leurs lessives, les enfants à jouer, s’arrêtèrent brusquement. Un murmure enfla autour d’Alice, qui leva la main en les saluant, souriant de toutes ses dents.
« Princesse Alice !
- La Princesse, c’est la Princesse ! »
Difficile de prétendre rester discrète, maintenant… Alice sauta de son cheval, arrivant à côté de plusieurs enfants, et attrapa sur le sol un ours en peluche qui avait été abandonné par une petite-fille. Se courbant légèrement, Alice le lui tendit en souriant.
« Tiens, ma chérie, je crois que tu as perdu ça… »
Nerveuse, la petite se recroquevilla derrière son aîné, également tout rouge. Alice sourit encore.
« Tu es son grand-frère ? »
Hochement nerveux de la tête. Le sourire d’Alice s’accrut, et elle lui déposa l’ours en peluche sur le torse. Nerveusement, le petit garçon l’agrippa.
« Toi, tu es amoureux de moi, non ? »
Le jeune homme se transforma en pivoine sur place.
« N-Non, Ma… Ma… Majesté… !! »
Alice gloussa, et lui ébouriffa les cheveux, puis déposa un baiser sur son front, faisant manquer plusieurs battements au cœur du brave pousse.
« Veille bien sur ta sœur, d’accord ? »
L’intéressé ne put guère qu’hocher la tête de nouveau. Alice se retourna ensuite vers Link, et lui sourit encore.
« Je crois que j’ai oublié de me présenter… Techniquement, vous travaillez pour moi. »
Le moins qu’on puisse dire, c’est que la belle blonde était populaire !