La salle de cours s’était vidée de ses occupants, et une fois encore, nous nous retrouvions, Asuka et moi, seules avec un professeur. Toutefois, contrairement à l’heure précédente, ce n’était plus la douce Sayaka, mais une senseï qui semblait bien plus sévère, ce qui ne manquait pas de rendre ma pauvre esclave mortelle particulièrement embarrassée. Je rassemblais mes quelques affaires d’écolière factice, mon charmant petit sac avec mes styles, et emboitait le pas à ma soumise dont le festival de pensées paniquées m’amusaient beaucoup.
Que nous voulait donc cette humaine encore ? Ce lycée m’avait montré qu’on pouvait s’attendre à des surprises, si bien que j’imaginai sans aucun mal une nouvelle déclaration coquine ou même un rituel de conjuration contre moi. L’un ou l’autre me semblait tout à fait envisageable au point où on en était. Homura-senseï nous regarda sévèrement, avec des yeux assez envoûtants je dois dire, en bonne dominatrice comme je l’avais deviné, mais que pouvait-elle espérer contre un démon ? A mes yeux, elle était aussi menaçante qu’un chaton nouveau-né, et je ne baissai nullement le regard, ni ne cachai mon sourire narquois.
*Ah, évidemment, elle sait presque tout. Avec un lycée pareil, c’était prévisible.*
A l’entendre mettre le sujet des séances de kinbaku sur la table, je pouvais légitimement me demander si cette senseï n’avait jamais été tenté d’y participer. Peut-être convoitait-elle Asuka en personne ? J’eus un petit rire devant l’air effondré de ma voisine. La vérité est que cette femme cherchait tout simplement à prendre le pas sur moi, un véritable duel de dominatrice, et les apparences lui donnaient l’avantage. Après tout, je ressemblais seulement à une jeune humaine alors qu’elle était un professeur adulte expérimentée dans la punition de ses élèves.
« Mes motivations ne vous concernent pas, c’est privé, un peu de retenue voyons. » Déclarai-je d’un ton nonchalant.
Une pique qui ne semblait guère lui plaire. Tel un super héros de comics, voilà Homura-sensei la sévère qui défait brusquement son chemisier, exhibant une poitrine ridiculement énorme en me fusillant du regard. Un festival de gros seins aujourd’hui, à mon grand regret, même si elle avait plutôt fière allure. Quant au corset en cuir, il était bien là, comme je l’avais affirmé à Asuka, qui comprenait maintenant son erreur. Comment n’avait-elle pas pu croire sa maitresse ? Cela demandait correction.
Toutefois, la situation prenait une tournure à la fois amusante et inattendue. N’avais-je pas visé juste quant au goût de cette senseï pour Asuka ? La voilà qui voulait la punir désormais, c’était à croire que cela lui trottait dans sa tête depuis un moment. Croisant les bras, je regardais ce jeu de cravache sur ma soumise, ma propriété, réfléchissant calmement au moyen d’en tirer parti. Que cette femme touche à Asuka me posait problème, c’était mon esclave et il était hors de question que je lui laisse. Mais il n’était pas non plus question de laisser filer une si bonne occasion !
« Je vous autorise à la punir. » Lâchai-je soudainement, puis m’adressant à Asuka. « Cela t’apprendra à ne pas croire sur parole ta maitresse. »
Homura-senseï tiqua légèrement. Celle-ci supportait évidemment mal d’avoir besoin de mon aval, mais punir la tentait beaucoup trop, je le voyais bien. Mais cette femme avait de la suite dans les idées, et je commençai à comprendre qu’elle avait pour projet de soumettre ses deux élèves l’une après l’autre. Mon insolence l’agaçait trop pour qu’elle laisse couler, surtout de la part d’une apparente jeune fille, qu’elle devait percevoir comme une maitresse inexpérimentée et indigne de ce titre.
Ah, comme cela promettait d’être distrayant. En reculant de quelques pas pour m’asseoir sur un bureau d’élève, je croisai les bras et suivis du regard la cravache d’Homura-senseï courir le long du corps de ma soumise. L’accessoire suivit la ligne de son cou, de ses hanches, pour venir déplacer le tissu de sa jupe d’écolière. Cela m’importunait de la voir utiliser mon esclave, mais je me contenais. En réalité, je mis à profit cet instant de flottement pour communiquer avec Asuka en silence, utilisant mes pouvoirs télépathique.
*Tu n’auras qu’à m’appeler par mon nom si tu veux arrêter. Mais dans ce cas, c’est ta senseï que je vais mettre à ta place pour une bonne correction. Selon ce que tu vas décider, tu auras peut-être une récompense…* Lui communiquai-je par la pensée.
C’était la première fois que je parlais à Asuka par la pensée, et cela était toujours étrange de prime abord, mais je lui faisais confiance pour reconnaitre ma voix. Et puis, qui d’autre aurait ce genre de pouvoirs dans cette pièce ? Homura-senseï ne se doutait de rien, et avait quasiment oublié ma présence, trop occupée à passer sa cravache sous la jupe d’Asuka pour atteindre son postérieur. Ma pauvre soumise en était si perturbée, que ses pensées étaient un chaos total d’incompréhension, d’envie et de panique. L’accessoire claqua brièvement les fesses de ma soumise, comme un prémices à la punition à venir.
Homura-senseï surplombait Asuka d’air sévère, sa poitrine fièrement dressée, et je la vis se pencher pour murmurer quelques mots à son oreille. Des paroles que j’entendais parfaitement de là où j’étais, contrairement à ce qu’elle pouvait estimer. Elle avait beau chuchoter, rien ne pouvait échapper à mes sens, et il n’était pas question que je lui laisse tous les droits sur mon esclave.
« Je vais te montrer, petite catin, ce qu’est une vraie maitresse, tu vas regretter d’avoir choisi cette insolente petite pimbêche comme maitresse. Après toi, c’est elle qui y passe, son cul va devenir aussi rouge que ses cheveux. » Murmura-t-elle à Asuka.
Je me fis violence pour rester stoïque. Non pas que je fus énervée, mais le rire montant dans ma gorge m’aurait trahie. D’ailleurs, il était grand temps que mon esclave se débarrasse de ce respect craintif pour le corps enseignant, et cette Homura-senseï allait de toute façon être sacrifiée pour cette cause. Il était temps que cette mortelle se lâche, d'oublier ce timide rôle de parfaite élève ! Allons Asuka, pensais-je, tu n’as qu’un mot à dire pour résoudre cette situation…