Après ce rude combat contre la brouxe, le repos n’était pas encore pour tout de suite. Aoife et Shad devaient toujours retrouver le Bossu et ses hommes, mais, visiblement, les deux allaient de Charybde en Scylla. En effet, après la mort de la brouxe, elles constatèrent que des créatures nécrophages, attirées par l’odeur de la putréfaction, de la chair en décomposition, s’étaient rapprochées. Elles étaient restées en repli, loin de la brouxe, mais, maintenant que la vampire était morte, Shad et Aoife tombèrent sur ces monstres dans une grande pièce au sein de la crypte, où les monstres avaient ouvert les tombes et les caveaux, les forçant, afin de les manger. Généralement, les prêtres de l’Ordre Immaculé mettaient sur les tombes une onction particulière, une eau bénite qui repoussait les monstres. Ici, Aoife soupçonna rapidement que les contrebandiers avaient utilisé des techniques pour récupérer ce précieux liquide, qui était utilisé par les alchimistes.
C’est ainsi que les deux femmes tombèrent face à des
goules, épaisses et violentes, tandis que, à côté de ces gros monstres,
d’autres monstres s’avançaient, avançant à quatre pattes, grognant et hurlant.
«
Des nécrophages ! Souviens-toi que le feu est leur faiblesse, Shad ! »
Shad retint bien la leçon, et balança des boules de feu, repoussant les monstres, tandis qu’Aoife, afin d’économiser sa mana, préféra sortir de sa ceinture une huile magique, et en recouvrit la lame enchantée de son épée. Les runes s’illuminèrent, et un halo enflammé ne tarda pas à recouvrir sa lame, la faisant flamboyer. La femme fit alors tournoyer sa lame, et décapita une goule qui tentait de l’attaquer, avant de s’attaquer à une grosse goule. Elle fléchit les genoux, évitant son poing, et trancha le poignet de la goule, pivota sur place, tournoya, et abattit la lame à hauteur de la tête du monstre, la faisant sauter comme un bouchon de champagne.
Le feu faisait reculer les monstres, mais l’un d’eux réussit quand même à griffer Aoife dans le dos, la faisant grogner. Elle tituba sur place, et se protégea in extremis d’une autre attaque en envoyant une onde d’Air, qui repoussa le monstre, puis elle se concentra, et les flammes autour de son épée s’intensifièrent... Jusqu’à ce qu’elle frappe avec sa lame dans le vide, envoyant une espèce de vague de feu qui frappa plusieurs goules. Avec leur chair craquelée et faible, ils prenaient feu très facilement.
Les créatures hurlaient et gesticulaient, mais, alors que la situation semblait devoir se stabiliser, Aoife entendit soudain des bruits de pas massifs, et vit une puissante main frapper une goule au visage lui bloquant le passage, balançant le monstre contre le sol... Puis un hurlement suraigu frappa alors Aoife, la faisant hurler de douleur, tout en lui crevant les tympans, et en l’étourdissant. Une immense bête avec des bras interminables bondit alors sur elle, faisant un saut prodigieux, et la griffa au plastron, faisant ripper ses griffes, et Aoife tomba sur le sol, et eut la présence d’esprit de former un bouclier, contre lequel les griffes de la bête s’abattirent avec la force d’un gorille. Le bouclier explosa, mais repoussa la bête, laissant le temps à Aoife de rouler sur le sol... Pour voir une goule face à elle, qui l’attrapa par la gorge, et approcha ses crocs de son cou...
Aoife, par réflexe, attrapa une dague à sa ceinture, et la planta dans l’un des yeux du monstre, le faisant hurler de douleur. Il lâcha prise, non sans griffer au passage la gorge de la femme, qui se retourna ensuite vers l’autre monstre.
Après la brouxe, leurs aventures avaient attiré un autre monstre.
*
C’est pas possible, c’est un cauchemar...*
La créature était un redoutable
garkain, un monstre puissant et solide, une créature nécrophage capable de balancer des ondes ultrasoniques.
La situation était en train de se compliquer... Quand des torches s’allumèrent dans une grande porte dans un coin, puis des bruits de pas précipités se firent entendre.
Aoife eut à peine le temps de tourner la tête qu’elle vit des hommes en armure, des spadassins accompagnés d’arbalétriers, s’approcher, lançant des carreaux explosifs sur les monstres, tandis que les spadassins frappaient.
Ce n’était sûrement pas l’armée locale.
*
Peut-être qu’il reste encore des troupes au Bossu, finalement...*