«
Au feu ! Au feu ! -
Tuez ces monstres, empêchez-les de passer ! »
Un filament de toile s’empara du corps d’un arbalétrier, et ce dernier poussa un hurlement en s’envolant par-dessus la rambarde, disparaissant dans la mêlée grouillante et sinistre qui déferlait vers la ville de
Gavony. Essentiellement connue pour sa cathédrale, un souvenir de l’époque où Gavony avait été fondée par l’Ordre Immaculé, cette dernière était un chef-lieu important, et une étape indispensable pour rejoindre la lointaine Forêt des Toiles... Mais la Forêt des Toiles avait bien grandi, puisqu’elle s’étalait maintenant sur des centaines et des centaines de kilomètres, et Gavony était l’ultime ligne de défense contre l’expansion de la forêt, regroupant dans ses hospices et dans sa cathédrale d’innombrables réfugiés, qui avaient fui les zones sinistrées par la montée en puissance des araignées.
En voyant l’arbalétrier s’envoler, la jeune
Aoife déglutit sur place. Que se passait-il donc ? Quel enfer ! Elle osa à peine jeter un regard par-dessus les rambardes dur mur extérieur de Gavony, et crut défaillir en voyant toute cette armée. Il y avait d’innombrables araignées qui s’approchaient, les claquements de leurs pattes produisant d’atroces bruits. Inlassablement, elles attaquaient les défenseurs de la ville avec leurs toiles, leurs tirs envoyant voler au loin archers et arbalétriers, ou les amenant vers elles.
«
Lancez les rondins enflammés !! »
Gavony avait reçu, récemment, plusieurs contingents militaires de soutien, incluant la jeune Aoife. Elle était un jeune chevalier nexusien, qui venait de prêter serment et d’être adoubée. Une jeune femme pétrie de romantisme et de courage, qui avait décidé de partir en pèlerinage, de mener une quête... Et c’est ainsi qu’Aoife avait entendu parler de l’abominable Élise, de la Reine des Toiles. La sinistre Élise, qui avait attaqué ces régions reculées des Contrées du Chaos, capturant et massacrant tous ceux se dressant contre elle. Elle avait rejoint Gavony par le biais d’une garnison militaire venant en renforts pour protéger les terres du duc de Gavony. Le duché de Gavony était l’un des plus importants de ce royaume pontifical, et le Saint-Roi avait convoqué le ban royal, contraignant chacun des seigneurs locaux, à envoyer des troupes pour repousser ce que le Saint-Roi avait décrété comme une invasion ennemie.
La ville de Gavony était solidement fortifiée, et Aoife se mit à courir le long du rempart. Devant elle, elle vit un archer décocher une flèche, avec qu’une araignée de taille « moyenne » (faisant la taille d’un enfant) ne lui saute dessus, bondissant par-dessus ses remparts. L’homme hurla en tombant au sol, l’araignée l’encerclant de toutes ses pattes, avant de planter un venin toxique dans ses veines, mordant dans sa gorge.
Aoife entendit en vain son hurlement d’agonie. Elle se dirigeait vers la corde retenant les rondins, quand une araignée bondit devant elle. Elle releva ses deux pattes avant, et cracha sur elle un filament de toile. Aoife tendit sa main gauche, et la toile atterrit dessus, puis l’araignée bondit vers elle. Fort heureusement, la femme avait des réflexes, et elle bondit sur le côté, évitant l’attaque, avant de planter son épée dans la chair du monstre, faisant couiner l’odieuse bête. Aoife repoussa ensuite son cadavre.
*
Allez, vite !*
Le chevalier courut vers le rondin, et découpa la corde. Ce faisant, le rondin lâcha, et s’enflamma, venant suivre le même chemin que les autres rondins, aplatissant de multiples araignées...
Mais beaucoup d’araignées bondissaient au-delà des remparts, venant déferler dans la ville.
*
Si Gavony tombe, le duché sera perdu, et tout le royaume sera menacé. Il faut absolument empêcher ça !*
Maudit soit Élise, cette Reine folle...
Ah, quelle fierté ce serait, pour Aoife, de l’occire !