Une bonne mère de famille [PV Alex Sanderson]

Le personnage utilisée pour le One Shot sera Saori Kido. Elle a gagné quelques années après le manga d'origine et a atteint les 24 printemps. Éloignée du Sanctuaire depuis quelques années, elle mène une vie paisible après avoir sauvé la Terre un certain nombre de fois. Mariée à Seiya depuis six ans (ils se sont mariés à dix-huit ans tout pile), ils ont deux enfants, des jumeaux de quatre ans et demi : Sakura et Aiolos. Le petit garçon portait le nom de celui qui avait sauvé sa maman lorsqu'elle était encore bébé. C'était une sorte d'hommage vis-à-vis de l'ancien chevalier du sagittaire.

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« Debout mes cœurs ! »

La porte qui venait de doucement s'ouvrir, laissa pénétrer une jeune femme aux longs cheveux violets dans la chambre d'enfants. Deux petites têtes reposant sur des oreillers dans des lits jumeaux rentrèrent sous les couettes comme des escargots dans leur coquille. Saori s'avança et alla ouvrir les grands rideaux qui masquaient la fenêtre qui occupait une bonne moitié du mur. La demoiselle avait tenu à avoir une maison particulièrement lumineuse. Le soleil brillait déjà dans le ciel et une très belle journée s'annonçait une fois encore. La saison était vraiment superbe et cela faisait plusieurs jours que la pluie n'était pas tombée. Elle en profita pour entrouvrir et aérer un peu la pièce.

« Allons, on se lève. Le petit déjeuner est prêt et il sera bientôt l'heure d'aller à l'école. »

Des sortes de petits grognements se firent entendre. La jeune femme alla s'asseoir sur un des lits et commença à doucement faire glisser la couette sur la petite tête brune.

« Sakura... petit cœur... il est temps de se lever... Je me demande s'il y a quelque chose sous cette couette et si cette chose est sensible aux chatouillis... »

Les doigts se faufilèrent sous la couette et trouvèrent sans beaucoup de mal un cou et un ventre à chatouiller. Les rires de la fillette retentirent dans toute la pièce et bientôt, elle émergea de sous la couette. Elle fut accueillie par le sourire de sa mère qui vint l'embrasser sur le front.

« Et un  petit diablotin de trouvé ! Tu crois qu'il y en a un autre dans la pièce ? »

La fillette qui riait toujours hocha la tête. Elle désigna du doigt le lit qui se trouvait en face du sien. D'un geste, Saori invita sa fille à la suivre pour aller débusquer son frère qui, sans même avoir été attaqué, riait déjà à moitié sous la couette. Les quatre mains investir la couette et les éclats de rire raisonnèrent encore plus forts. Quelques minutes de plus et le second bambin s'éextirpait de sous sa couette.

« Victoire, j'ai deux diablotins pour le prix d'un. »

Elle embrassa son fils sur le front avant de faire un câlin aux deux enfants qui étaient maintenant totalement éveillés. Elle se releva et se dirigea vers la porte.

« Vos affaires sont sur vos chaises, habillez-vous vite et venez prendre le petit déjeuner. »

« Oui maman ! »

Les voix des deux enfants se firent échos avant que leurs rires ne retentissent. Laissant ses jumeaux s'habiller, elle redescendit à la cuisine où son mari se trouvait déjà. Ils avaient traversé tant d'épreuves tous les deux que cette fin heureuse était une vraie bénédiction. En observant son mari se servir son café, elle se demanda si leur histoire aurait pu être différente. Oui, certainement car ils auraient pu mourir une bonne centaine de fois mais auraient-ils pu s'éloigner l'un de l'autre après tous ces combats ? Saori avait du mal à le croire. Ils étaient destinés à finir ensemble. C'était certain. Le jeune homme tourna la tête vers sa chère et tendre et lui sourit avec amour.

« Bonjour ma douce. J'ai cru entendre que tu avais réussi à sortir nos deux marmottes de leur terrier. »

Elle rit sous la remarque avant de le rejoindre venant déposer un baiser sur sa joue avant de lui prendre sa tasse de café et de l'emporter vers la table.

« On ne résiste pas à une déesse ! »

Seiya siffla, admiratif.

« Non, je confirme. Je me plis toujours aux désirs de ma déesse, quels qu'ils puissent être d'ailleurs. »

Se glissant derrière sa femme, il vint l'enlacer et déposer un baiser sur sa nuque. Elle se laissa faire, appréciant la caresse. Elle aimait son époux et il le lui rendait bien, y compris au lit. Mais l'homme se sépara d'elle alors que des bruis de pas commençaient à se faire entendre.

« Il vaut mieux que j'arrête ou nos enfants risquent de ne pas comprendre certaines choses. »

Saori rougit avant d'éclater de rire. Les enfants déboulèrent rapidement, venant embrasser leur père avant de s'asseoir à table. Le petit déjeuner se déroula dans la bonne humeur et les rires. Peu après, Saori et Seiya rassemblaient leur progéniture et firent embarqués dans la voiture familiale avant de les conduire à l'école. Ils les amenèrent jusqu'à la grille de l'école privée de Seikusu, les embrassèrent avant de les laisser jusqu'au soir. La sonnerie retentit alors et tous les élèves se dirigèrent vers les maîtres et maîtresses. Saori fit un signe de la main une dernière fois avant de s'éloigner avec son compagnon, main dans la main.

« Je te redépose à la maison ? »

« Oh non, j'ai des courses à faire et je dois aller au marché. Ne t'inquiètes pas pour moi, je me débrouillerai pour rentrer. On se voit ce midi ? »

Il fit oui de la tête avant de l'embrasser avec une certaine passion et de prendre la direction de la voiture. Saori le regarda s'en aller avant de prendre la direction du centre de la ville. Elle aimait profiter de son temps libre pour faire les courses ou les boutiques. Des choses assez simples mais qu'elle appréciait énormément. Elle avançait sur le trottoir, un léger sourire aux lèvres. Sa robe légère en coton fin volait dans les légers courants d'air. Elle était d'un bleu délicat et mettait la silhouette de la belle déesse en valeur. Elle lui arrivait juste aux genoux. La jeune femme appréciait ces tenue simples qui contrastaient beaucoup avec ce qu'elle avait pu porter dans le passé. Le haut était réalisé comme un simple chemisier à manches courtes. Rien de provoquant, l'ensemble restait très sage. Ses cheveux laissés libres, caressaient ses épaules et voletaient parfois autour de son délicat visage juste habillé d'un rouge à lèvres et de mascara. Elle n'appréciait pas de se maquiller mais en même temps, elle n'en avait pas vraiment besoin. Elle était très belle au naturel. Elle leva ses yeux vers le ciel en se demandant ce que cette journée lui réservait.

Devant l'école, quelqu'un n'avait rien raté de la scène. Au milieu des allées et venus , tapis dans la foule, il n'avait eu aucun mal à se dissimuler. Il était même expert en cela. Ses yeux bleus, couleur du ciel, n'avaient pas lâché la petite famille. Il l'avait regardé,semblant déjà connaitre chacun d'entre eux.  Ni les deux enfants, ni le père et surtout ni la mère ne lui étaient inconnus.  Conformément aà ses intentions  personnelles, il avait maintenant depuis un certain temps cumulé un maximum d'informations.  Il l'avait fait sans aucune difficulté car il était préparé à cela. Le plus étonnant pour lui avait été de se dire à quel point finalement celle qui était la réincarnation d'Athéna avait pu sombrer dans un relatif anonymat.

Elle était là comme n'importe quelle mère, n'importe quelle femme alors qu'il n'y avait pas si longemps, elle avait sauvé le monde terrestre et qu'elle était à la tête de l'élite de la chevalerie sur terre. Elle aurait très bien pu décider de retrouver sa place par mi les dieux mais elle avait fait le choix  de vivre ici, dans la misère humaine, pour ces gens qu'elle aimait plus que sa propre vie. Qu'avait fait ces humains pour mériter cela ? Pour lui ils n'étaient que des êtres inférieurs, qui depuis la nuit des temps avaient pris grand soin de s'entretuer et de vouloir s'opposer à Dieu. Ils ne les respectaient pas, ne les craignaient plus et du coup vivaient dans un monde décadent au possible. Il ne pouvait pas admettre qu'une déesse comme Athéna veuille vivre là-dedans. D'autant que lui même était bien placé pour parler de cela : il en était un ou plutôt avait été un de ces êtres nuisibles.

Constatant avec plaisir que ce foutu Seiya  avait laissé le champs libre, il avait commencé à suivre et emboiter le pas de Saori Kido, l'enveloppe charnelle d'Athéna. Et quelle enveloppe charnelle ! Plus belle que jamais, plus désirable que n'importe quelle déesse, Saori était superbe. Même sa maternité n'avait rien changé à cet état de fait bien au contraire.A 24 ans, elle était rayonnante et sans doute que son bonheur contribuait à cela. Car oui elle était heureuse de toute évidence. Ce foutu chevalier de bronze et elle semblaient mener une vie idyllique.Ce maudit guerrier avait réussi le tour de force à s'emparer du coeur d'une déesse. Pourquoi lui ? Cette question n'avait pas de réponse logique. Il avait contribué aux meurtres de guerriers redoutables, à la mort de divinité voulant rappeller aux hommes leur toute puissance. Et pourtant elle l'aimait toujours malgré la perte des propres membres de sa famille. D'ailleurs, était-elle encore membre de la famille des Dieux ? Visiblement plus dans son esprit et dans les faits. Elle était humaine et avait renié complètement ses origines.Pour n'importe qui cela aurait été synonyme de mort mais pas pour l'enfant chéri du puissant Zeus.

Hatant le pas à sa suite, il était quasi sur ses talons maintenant.Le moment était idéal pour l'aborder.Il était temps de passer à la suite de son plan.  Intensifiant légèrement sa cosmos énergie, l'idée était que personne ne sache la ressentir hormis une initié comme Saori.Son aura était arrogante, puissante et pleine de vanité. Elle devait l'avoir senti mais pourtant elle attendit encore un moment avant de se retourner. Puis au détour d'un étalage d'un marchand ambulant de livres, elle sembla s'arrêter, ce qui fit dire à son poursuivant  qu'elle avait choisi ce lieu plus calme , à l'écart de la foule  qui se pressait sur le marché pour enfin lui accorder du temps

« Athéna....... »

face à elle, se tenait le puissant Argos.Posant sur elle ses yeux bleus, il avait ses longs cheveux couleur or attachés en une espèce de catogan.Sur les cotés de son visage, le cheveux était plus court ceci dit. Les traits juvéniles, il n'y avait ni moustache ni barbe. Portant un jeans des plus simples avec un t-shirt noir et des chaussures de sports aux pieds, il avait l'air d'un humain quelconque qu'il n'était d'ailleurs pas ou plus. Il était un des plus fidèles serviteurs de Zeus, un membre de sa garde personnelle pour qui il avait accompli bien des missions périlleuses. La légende racontait qu'une nuit d'orage et de tempête que Zeus déversait sur  la ville d'e Tokyo pour la punir, une jeune femme avait été foudroyé par l'éclair le plus puissant jamais vu. A la grande surprise de tous, la jeune pucelle avait survécu et avait mis au monde un petit garçon 9 mois après. Bien qu'elevé par sa mère et par celui qui épousa sa mère par amour en sachant qu'il n'était pas le père, le jeune Argos se démarqua assez vite par des qualités athéltiques supérieures à la moyenne et par une force prodigieuse. Ayant des aptitudes au combat prodigieuses accompagnées d'un corps à la fois gracieux et d'une pure beauté, il avait très vite attiré l'attention de Zeus lui même qui savait très vite lorsque un humain sortait de l'ordinaire. Faisant assez vite le rapprochement avec l'éclair qui avait foudroyé sa mère, il lui proposa à 10 ans d'entrer à son service, de le former et de le traiter comme un de ses chevaliers. L'enfant accepta à une condition.  Elle était liée à une belle jeune fille plus âgée que lui qu'il avait un jour croisé et que ses parents avaient salué respectueusement. Zeus lui même n'avait pas vraiment donné suite à cela mais Argos ne s'était pas démonté. Entrant au service du roi des Dieux, il en devint son plus loyal et fidèle serviteur. Rêvetant l'armure blanche des archanges, il tua bon nombre d'ennemis sans jamais faillir.

Comprenant assez vite que la jolie jeune femme qu'il avait croisé plutot était la fille préférée de la puissante divinité, Argos alla s'excuser sur le champs et redoubla d'ardeur dans sa tâche au point que quand au sein même du royaume des Dieux, un complot fut mis au point pour remplacer le roi des rois, il n'hésita pas à défendre au péril de sa vie son maitre. Ce dernier impressionné par sa bravoure, lui donna le statut de demi dieu et Argos put bénéficier de ce nouveau statut pour s'adonner aux plaisirs de la chair avec les femmes et les nymphes les plus expertes et désirables au monde. Seulement il ne parvenait pas oublier celle qu'il avait croisé quand il avait 9 ans.

Reformulant sa requête auprès  de  Zeus, ce dernier accepta, arguant du fait qu'il ne pouvait pas refuser quoique ce soit à celui qui avait si chèrement défendu son royaume et du fait que sa fille si précieuse méritait mieux qu'une vie comme la plus banale des humaines avec un chevalier déicide. Argos y vit surtout un moyen pour le roi de la punir, mais il n'en avait que faire. Cela servait ses intérêts.

« Je suis ici pour honorer une promesse que votre père tout puissant, Zeus, m' a accordé. »

Saori savait qui il était , qu'elle était son histoire et son statut mais ignorait sans doute la demande qu'il avait soumsie au roi des dieux. Le jeune homme de 20 ans aux traits angéliques et juvéniles la regardait les yeux plein d'ardeur. Autour du cou brillait le pendentif en or frappé de l'éclair de Zeus et à chaque oreille une boucle en or signe de son statut et sa puissance.S'il le voulait il pouvait tout détruire en un fragment de secondes. Mais ses iintentions n'étaient pas belliqueuses, sa cosmos énergie était au plus bas.Comment réagirait-elle ?

La jeune femme arpentait les rues menant au centre ville de Seikusu, là où se tenait un marché ouvert. Saori aurait très bien pu charger un domestique d'aller lui faire ses courses ou même demander à ce qu'on les lui livre mais elle préférait y aller elle-même. Elle avait renoncé à toutes formes de privilèges qu'elle avait pu avoir dans le passé. Elle avait même demandé à Tatsumi, son majordome, de demeurer au Sanctuaire pour les fois où elle s'y rendait. C'était désormais très rare mais elle ne pouvait totalement déserter son propre sanctuaire. Elle y allait deux à trois fois par an, plus en cas de problèmes mais grâce au ciel, la paix était acquise pour un long moment. De sa vie d'avant, elle ne gardait pas grand chose hormis son compagnon. On aurait pu la confondre avec n'importe quelle humaine de la ville. Elle ne semblait avoir rien de plus, ni rien de moins. Elle était belle mais d'autres l'étaient aussi, voir plus. Il y avait cependant une différence notable, elle dégageait un certain charisme qui était propre à son condition de déesse. Le commun des mortels ne pouvait pas sans rendre compte mais les chevaliers et assimilés savaient ce qu'il en était.

Les pieds, chaussés de délicates ballerines blanches, avançaient d'un pas vif. Saori aimait ces moments calmes où elle pouvait agir comme n'importe qui. Là où certains appréciaient de se faire servir et de profiter de l'existence, elle elle aimait vivre simplement, faire ses courses, s'occuper de sa famille, faire la cuisine et même faire le ménage. Il ne fallait pas s'y tromper, elle ne faisait pas le ménage à la manière de Blanche-Neige en chantant et en obtenant l'aide de toutes les petites bestioles du coin. En réalité, elle n'appréciait pas forcément le ménage mais le fait de pouvoir le faire était une façon d'appréhender son humanité.

Mentalement, elle songeait au repas qu'elle comptait préparer ce midi où elle serait seule avec Seiya et celui de ce soir pour toute sa petite famille. Si le ménage ne l'enthousiasmait guère, la cuisine était un vrai plaisir. Au début, ça avait été très chaotique et elle ne comptait plus le nombre de fois où Seiya avait mangé du cramé, du trop salé, du trop sucré, du pas bon tout simplement. Elle avait failli rendre son tablier mais son mari l'avait encouragé et lui avait même appris les bases comme cuire un steak ou faire des pâtes, le tout sans que cela soit cramé. Finalement, elle s'était accrochée et avait acheté des livres pour apprendre au final. Aujourd'hui, elle arrivait à très bien cuisiner et régaler tout son petit monde. Passant sa main dans ses cheveux, l'éclat de ses clous d'oreille en or brillèrent légèrement sous le soleil comme le bracelet assorti à son poignet. Elle ne portait pas beaucoup de bijoux hormis son alliance, elle aussi en or, mais les boucles et le bracelet étaient des cadeaux de son mari pour son dernier anniversaire. Elle aimait donc particulièrement les mettre. C'était un peu de lui qu'elle avait toujours sur elle.

Mais soudain son pas se ralentit. Elle avait senti quelque chose derrière elle. Une présence... Non, un cosmos. Un cosmos qu'elle avait du mal à identifier. Il n'appartenait à personne de son sanctuaire. La poisse ! Tout allait trop bien, il fallait forcément quelque chose pour venir tout bouleverser, voir tout gâcher. Pragmatique, elle regarda rapidement autour d'elle. S'il devait y avoir confrontation, elle ne tenait pas à blesser des civils innocents. Elle poursuivit sa route et tourna dans une rue bien moins fréquentée. Là, il y avait moins de risque. Elle s'arrêta alors avant de se retourner et de faire face à celui qui était venu troubler sa paix. Elle fronça les sourcils reconnaissant l'homme pour l'avoir croiser quelques fois.

« Argos... »

Elle inclina la tête en signe de respect. Si les dieux considéraient ne pas devoir courber la tête devant leurs subalternes, ce n'était pas le cas d'Athéna. Elle était déesse mais justement cela la mettait au service de l'humanité mais aussi de ses chevaliers. Même si Argos n'était pas de son sanctuaire, il servait son père et méritait, à ce titre, son respect. Il avait été l'un des bras armé de Zeus et l'un de ses plus fidèles alliés. Elle ne pouvait que l'en remercier. Il était aussi dévoué à son père que ses propres chevaliers envers elle. Le fait qu'il veuille honorer la parole donnée par son père était tout à son honneur mais elle ne voyait pas du tout de quoi il voulait parler.

« Une promesse ? Quelle promesse ? Si je peux vous être d'une quelconque aide, ce sera avec plaisir dans al mesure où cela ne porte pas préjudice à le Terre et aux humains, cela va sans dire. »

Cela allait sans dire mais elle tenait à le préciser. Le nombre de fois où des dieux ont cherché à s'en prendre aux mortels était important et la déesse préférait mettre les choses au point tout de suite. Elle voulait bien rendre service et aider à la concrétisation d'une promesse mais elle ne remettrait pas en cause le choix qu'elle avait fait de se dévouer et de protéger le genre humain. Son regard se perdait dans celui du guerrier à la fois curieux et peut-être un peu inquiet face à ce qu'il allait lui annoncer. Elle se tenait, altière et magnifique devant lui, l'expression même de la réincarnation d’Athéna sur Terre.

Argos regardait Athéna avec un sourire de circonstance. Il la fixait avec l'air que les gens ont quand ils savent que d'une manière ou l'autre ils vont gagner.  Et dans sa tête c'était le cas.  D'autant qu'il avait bien perçu dans sa réponse polie ce qui était son meilleur atout : son amour de la planète et des humains

« C'est justement pour éviter que cette planète et ses êtres que vous chérissez tant ne souffrent que je suis ici »

Argos l'avait dit d'un ton qui laissait deviner que c'était pas forcément une bonne chose. S'avançant un peu vers elle, il pouvait à présent mieux la regarder. Oui elle était belle, c'était certain. Mais qu'attendre d'autre d'une déesse ? Argos était là pour cela, pour assouvir ce qui avait toujours été un désir et une pulsion. Et ce dès leur première rencontre

« Il y a de cela des années, bien avant que je ne rentre au service de votre père, j'ai croisé une jeune fille issue de bonne famille. J'avais 9 ans et j'etais à pied avec mes parents. Mes parents l'ont salué respectueusement et lorsque j'ai posé mon regard sur cette même jeune fille, j'ai ressenti pour la première fois des pulsions inconnues  jsuque là pour moi. Plus tard, j'ai compris que pour la première fois, j'avais ressentir du désir pour quelqu'un du sexe opposé »

Il fit une pause. Plongeant ses yeux dans ceux de la personne face à lui, il essayait de la sonder. Comprenait-elle ce à quoi il faisait référence ? Se souvenait-elle ? Peu importe, de toute façon il allait se charger de le faire pour elle

« Peu après de temps je suis entré au service de votre père . En échange de ma loyauté, j'avais demandé quelque chose de bien précis et qui avait trait à cette jeune femme. Malheureusement, il m'a refusé cette demande et j'ai compris alors pourquoi : cette fille était la sienne tout simplement »

Regardant ce qu'avait fait l'effet de son annonce sur celle qu'il convoitait tant, il continua son histoire de plus belle

« Alors, craignant de lui avoir manqué de respect, j'ai redoublé d'ardeur dans mon service envers lui. Tant est si bien que je suis devenu son plus fidèle et plus efficace serviteur »

Et de ce point, il en était fier évidemment. Il était celui qui avait servi le Dieu le plus puissant du monde de la meilleure des façons. Sans jamais poser de questions sur les conséquences pour lui même. Et aujourd'hui, tout cela prenait un sens

« Malheureusement sa fille n'avait pas suivi le même parcours. Allant jusqu'à renier sa condition divine, elle n'a eut cesse de tuer ses sesmblables pour défendre une race incapable de reconnaitre le statut des dieux et qui a toujours pris un malin plaisir à les défier. Zeus votre père a vu régulièrement sa position affaiblie par vos actes et vos décisions. Le summum étant de voir sa propre fille vivre ici comme n'importe quelle humaine marié à un assassin coupable de déicide »

Il venait de lui faire comprendre à quel point sa situation était problématique. Et qu'elle n'avait plus forcément le luxe d'agir à sa guise

« Votre père aurait toutes les raisons de vous punir en supprimant cette planète et tout ce qui s'y trouve. Mais il a toujours eu pour vous une tendresse particulière. Ainsi, je lui ai proposé une solution qui  finalement lui a semblé plutot adéquate aux égards des circonstances, de votre statut et du mien »

Il n'en dirait pas plus pour le moment. Mais déjà, sans doute, un certain scénario se mettait en place pour elle. Et de nouveau son aura si arrogante et suffisante se faisait sentir autour de lui.

Athéna connaissait le parcours de celui qui se tenait devant elle. Il était aussi fidèle envers Zeus que ses propres chevaliers pouvaient l'être avec elle. Elle reconnaissait sans peine sa valeur et son abnégation mais elle ne pouvait s'empêcher d'être influencer négativement par son cosmos. Ce dernier semblait particulièrement vaniteux. La déesse restait sur ses gardes. Elle sentait que cette rencontre pouvait mal tourner. Le jeune homme ne semblait pas belliqueux mais son sixième sens lui indiquait de clairement se méfier de lui. Elle hésita à entrer en contact avec son époux mais pour le moment, elle n'avait aucune raison valable de le faire hormis cette étrange sensation. Elle ne tenait pas à l'affoler pour rien. Elle restait donc extrêmement calme alors qu'il évoquait le fait d'accomplir la volonté de son père.

Elle savait que Zeus avait toujours eu un faible pour elle, qu'elle était sa fille préférée au point de s'attirer la colère de certains autres dieux. Athéna n'en avait pourtant jamais tiré avantage ou cherché à en tirer avantage. Elle se doutait lui avoir causé des soucis mais elle ne pouvait sacrifié les humains pour ses sentiments filiaux. Son père lui-même lui avait confié leur protection, en effectuant sa mission, elle répondait aux désirs paternels.

Son regard bleu, proche du violet, se planta dans celui de son interlocuteur. Elle n'aimait pas le sourire triomphant sur son visage même si elle n'en montrait rien. Il semblait si sûr de lui. Elle se demandait bien pourquoi mais quelque chose lui disait qu'elle ne tarderait certainement pas à le savoir. Ses propos ne la rassurèrent pas vraiment. Éviter de faire souffrir les humains ? Mais que voulait-il donc dire ? Zeux voulait-il attaquer à son tour ce monde ? Non, c'était impossible. Il ne pouvait faire une chose pareille. Même si elle avait appris à se méfier des dieux, elle avait eu confiance en son père. Avait-elle eu tort ? Elle tentait cependant de demeurer calme même si l'angoisse commençait à lui vriller le cœur.

Ce qu'Argos évoqua ensuite la décontenança. Habituellement, les dieux attaquaient la Terre pour le pouvoir, la suprématie, la domination et rappeler aux humains qu'ils n'étaient rien face aux dieux. Or voilà que le jeune homme se mettait à parler de son existence, de sa vie, mais pas la partie publique, une partie que nul ne devait connaître à part lui. Il évoquait une jeune fille qui l'avait semble-t-il beaucoup troublé pour qu'il s'en souvienne plus de dix ans après. Mais pourquoi lui en parler ? Elle ne pensait pas connaître la demoiselle en question et même si elle la connaissait, que pouvait-elle lui dire ? C'était à lui d'aller la trouver et de lui dire ce qu'il pouvait ressentir. Pourquoi venir la trouver, elle, pour lui en parler... à moins que...

Saori ne chercha pas à l'interrompre et le laissa poursuivre. Il évoqua alors la partie plus connue de sa vie et vit qu'elle avait vu juste, il parlait bien d'elle. La situation ne s'arrangeait pas vraiment même si la menace semblait différente. Son regard se durcit alors qu'il évoquait les humains comme étant une race incapable de reconnaître les dieux. Il semblait avoir adopté le discours divin habituel. Une chose qui s’insupportait profondément. Elle était capable de voir différents points de vue mais celui-là, elle ne l'acceptait pas. Cerise sur le gâteau, il se permettait de critiquer son existence. Cela ne le regardait pas.

« Père est un dieu, il est bien capable de se défendre seul. Il m'a confié la défense de la Terre et savait ma façon de penser et de fonctionner. Je pense qu'il avait pris la mesure de la situation. Je regrette les choix des autres dieux qui considèrent les hommes comme une race indigne et désinvolte, incapable de les reconnaître, mais leur ont-ils donné une raison de les admirer ? De les aimer ? A part leur puissance et leur manque d'humilité, je ne vois pas ce que les dieux ont fait pour l'humanité. Les humains sont jeunes et ils ont besoin d'apprendre, de grandir. J'ai foi en eux. Ils sont capables du pire, c'est vrai, mais ils sont aussi capable du meilleur. Les dieux oublient un peu vite qu'ils sont les serviteurs des humains et devraient les protéger plutôt que de vouloir les asservir ou les détruire. Les dieux ne sont pas irréprochables, loin de là. »

Elle doutait que ses mots puissent avoir une quelconque portée mais elle redirait encore et encore ce même discours. Un jour, peut-être, Argos et les autres dieux finiraient par entendre et revoir leur vision des choses. Quand à son choix de vie, il ne concernait qu'elle jusqu'à nouvel ordre.

« Si je vous ai fait souffrir de quelque manière que ce soit j'en suis profondément désolée. Cela n'a jamais été mon but, sachez le. Il est vrai que je vis comme une humaine et je suis heureuse ainsi. J'ai un mari que j'aime et deux enfants que je chérie. Père devrait s'en réjouir plutôt que de vouloir me le reprocher. »

Son ton, tout d'abord doux, c'était durci en parlant de sa famille, une façon de dire que personne ne leur ferait du mal d'une façon ou d'une autre. Il semblait lui apporter cependant une solution à une possible destruction de ce monde bien qu'elle douta que son père commette une telle action.

« Quelle est votre solution Argos ? »

Le ton était clairement devenu froid, presque dur. Elle restait la déesse charismatique mais si sa bienveillance allait vers les humains, elle n'avait que peu d’aménité pour ceux qui les menaçaient ou menaçaient sa famille. Son regard était à l'image de ses paroles, dur, froid pour ne pas dire glacial. Elle était sur ses gardes et en position de défense. L'homme avait la main et elle le savait. Elle n'avait pas d'idée concernant la solution trouvée mais elle la redoutait pleinement.

Argos n'était pas surpris du discours et du ton employé par Saori. C'était une déesse apres tout, et elle avait beau être amour et douceur, elle restait un être supérieur. Argos lui n'était qu'un humain qui avait acquis par son mérite le statut de demi dieu. Il était fier de cela car chez lui, tout avait été labeur et courage pour obtenir ce qu'il avait à présent

« Comme je vous l'ai dit, très cher déesse, la situation a un peu changé depuis votre départ . Vous avez passé toute votre ici et vous n'êtes plus au fait de ce qui se passe dans le Royaume des Dieux. Je ne vous le reproche pas mais c'est un fait et je me dois donc de vous éclairer un maximum. »

Il avait avancé un peu pour passer devant elle, s'arrêtant quelque peu à sa hauteur.Elle sentait bon, et immédiatement, un désir intense s'était emparé de lui. Plissant les yeux, il essaya de se calmer quelque peu. Il avait besoin de retrouver calme et maitrise de soi



« Vos actes ont mis votre père sous pression. Vous avez défendu la terre, un peu trop bien même. Beaucoup de Dieux ont reproché à mon seigneur de cautionner vos agissements. Hadès, Poséidon, Abel, vos chevaliers ont fait des ravages au sein du royaume d'Olympe. Ce qui peut arriver une fois est excusable, ce qui arrive plusieurs fois posent soucis. Beaucoup de vos semblables ont pris comme un affront de voir des humains leur résister. Vos intentions étaient sans doute très bonnes Athéna, mais elles ont vexé des gens qui ne portaient pas beaucoup les humains dans leur coeur à la base. Cela n' afait qu'attiser la haine et les rancoeurs. Votre père a été discuté au sein même de ses rangs et vous voir ici , mariée et heureuse comme n'importe qui n'a pas aidé. »

le ton de Argos n'était pas hostile. Revenant face à elle, il était celui d'un professeur expliquant une situation à une élève.  Il avait la connaissance et elle devait l'écouter. Ce qui était assez grisant comme sensation quand on songeait qu'il parlait à Athéna.

«  On a reclamé votre tete et la destruction de cette planète. Votre père a essayé de calmer le jeu mais ce n'est plus possible. Vous savez très bien qu'il a le pouvoir de le faire et que même ce qui reste de vos valeureux chevaliers ne pourraient pas résister longtemps. Surtout qu'ils ont déjà donné beaucoup et que la plupart goutent enfin à une vie humaine pleine de simplicité seul ou accompagné »

Il voulait montrer qu'il savait exactement sur quel point sensible appuyer pour la toucher. Argos était malin, rusé comme machiavel. Et surtout, il savait toujours retomber sur ses pattes au moment venu

« J'ai réussi à convaincre votre père qu'il existait peut être une solution. Une façon de calmer la colère des autres Dieux et montrer que vous étiez prête à faire des sacrifices pour préserver la terre et ses habitants »

Lui n'aimait pas le terme sacrifice. Car pour lui c'était tout sauf cela. Et c'était normal de son point de vue évidemment.

« De par mon statut d'humain parvenu au rang de demi dieu par la force de ses actes, j'ai acquis le respect des Dieux. Et c'est en leur nom et celui de Zeus que je suis ici. »

Il avait donc une légitimité certaine et établie. Elle ne pouvait pas aller contre cela. Peu importe ce qu'elle pensait de cela

« Le deal est simple : où vous acceptez de revenir dans le royaume de Dieu ou la terre est détruite. »

La sentence était terrible et énoncée d'une façon directe, froide. Bien que mi humain Argos n'avait plus rien à faire des hommes. Ses grands yeux bleus se posèrent sur Saori de manière plus précise puis il poursuivit

« mais il existe une autre option que Zeus a accepté et que je lui avait déjà soumise il y a des années et qui cette fois calmerait vos opposants. Et qui surtout permettrait d'épargner ceux que vous dites aimer plus que vous même »

Il faisait miroiter une issue plus favorable. Mais laquelle. Le sourire sur son visage était de nouveau plus inquiétant que rassurant.Se posant juste devant elle cette fois, plus silencieuse que jamais , il se pencha pour lui murmurer

« Je suis votre planche de salut Athéna. Epousez moi et laissez moi vous honorez. Je m'occuperai de vos enfants comme des miens et vous comblerez comme vous le méritez. Les autres Dieux seraient calmer de ne plus vous voir avec ce maudit Seiya et verraient que vous avez fait un geste en épousant un humain anobli par eux mêmes. »

 Tel était donc l'issue. Mais favorable pour qui ?

Saori avait l'étrange impression d'être une souris face à chat. Le pire étant qu'elle ne voyait aucun trou dans lequel se réfugier pour se cacher. Non pas qu'elle soit lâche, mais elle aurait voulu trouver une solution de replie et elle n'en voyait pas pour le moment. Elle n'en voyait pas parce qu'elle ne savait pas non plus à quoi s'en tenir. La déesse avait une bonne idée mais espérait fortement se tromper. Elle espérait que l'impression négative qu'elle ressentait allait s'estomper mais c'était tout le contraire, elle la sentait s'amplifier à chaque seconde qui passait en compagnie d'Argos. Son sourire n'arrangeait vraiment rien à la situation. La belle se sentait oppressée. Elle ne recula pas devant son approche mais son impression d'étouffement ne faisait que grandir.

Effectivement, elle ne vivait plus depuis des siècles sur l'Olympe et ne s'en portait pas plus mal, mais visiblement ça n'avait pas été un avantage pour son père qui semblait avoir accumulé des problèmes de par les actions de sa fille. Le discours du jeune homme, elle le connaissait trop bien. Les dieux reprochaient les actes de ses chevaliers mais n'était-ce pas eux qui avaient ouverts les hostilités ? Ses chevaliers avaient toujours défendu et jamais attaqué. Il était un peu fort de venir leur reprocher d'avoir défendu leur Terre, les vies des humains et également la leur. Pourtant, on venait le leur reprocher, le lui reprocher et la Terre risquait de le payer. Avaient-ils combattu pour rien toutes ces années ? Ce n'était pas possible que son père veuille en arriver là. Elle ne pouvait le croire même si cela était plus que plausible. Ses combattants n'avaient-ils pas le droit à un peu de paix ? Elle-même ne pouvait-elle pas y prétendre ?

Elle avait l'impression de sentir le sol s'effondrer sous elle à chaque parole, chaque phrase qu'Argos prononçait. Discuter avec les dieux, trouver une issue et finalement l'option de retourner sur l'Olympe. Elle ne pouvait pas. Son visage devint blanc d'un coup, son cœur battait à une vitesse hors norme et elle n'était pas loin de faire un malaise à cette annonce. Elle ne pouvait pas retourner dans le royaume de son père abandonnant son mari et ses enfants. Elle ne pouvait pas non plus abandonner les humains, cette race qu'elle considérait comme ses enfants aussi d'une certaine façon.

« Je ne peux... Je ne peux pas retourner sur l'Olympe... »

Elle répétait ces mots comme une litanie. Elle était hébétée par une telle demande, elle était encore plus choquée en apprenant ce que son père pouvait faire à ce monde qu'elle chérissait tant. Les dieux étaient des êtres détestables, vivant sur leurs acquis et refusant de se remettre en question. Elle pensait son père au delà de tout ça. Visiblement, il avait du se plier face aux autres dieux et à leurs exigences stupides. Elle laissa son regard erré sur le sol comme si le trottoir pouvait lui apporter une solution. Elle redressa la tête, les yeux brillants d'un certain espoir quand Argos évoqua une autre solution. L'avait-elle mal jugé ? Pouvait-il intervenir en sa faveur ? La lueur d'espoir redescendit cependant rapidement. L'homme se pencha et laissa tomber son autre solution. Etait-il sérieux ? Visiblement, il l'était. Il n'y avait qu'à voir son sourire, entendre le ton de sa voix. Ça en était trop pour la déesse. Sans même qu'elle s'en rende compte, sa main était parti à la rencontre de la joue masculine qu'elle percuta violemment. Elle voulait au moins faire disparaître ce sourire qu'elle trouvait dégoûtant.

« Comment osez-vous ?... Comment osez-vous venir me trouver pour me proposer une pareille alternative ? »

Si peu de temps avant, son teint avait viré au blanc, là il tirait plus vers le rouge. La colère lui montait clairement aux joues et ses yeux lançaient des éclairs.

« J'aime mon mari que cela plaise ou non aux dieux, que cela vous plaise ou non, je l'aime profondément. Il est hors de question que vous approchiez mes enfants. Jamais ! »

La déesse se faisait lionne pour défendre sa progéniture. Évidemment, il ne les menaçait pas vraiment mais elle ne voyait pas ses jumeaux vivre auprès d'un tel homme.

« Je n'ai aucun sentiment pour vous, vous le savez mais vous voulez m'épouser ? C'est juste pitoyable. Et ayez la courtoisie de ne pas me dire que c'est pour m'épargnez de retourner près des miens ou pour sauver le monde. A votre façon d'en parler, cette Terre et ses habitants ne représentent rien ! »

Les larmes venaient à présent, coulant sur ses joues comme des rivières de diamants. Elle recula pour finir par rencontrer le mur derrière elle. Ce dernier avait le mérite de lui offrir un soutien. La déesse était durement secouée par tout ça, bien plus que par tout ce qu'elle avait déjà traverser. Que devait-elle faire ? Que pouvait-elle faire ? Si Argos n'avait pas eu le soutien de Zeus, il ne serait jamais venu la trouver. Il agissait donc bien pour son père. Impossible d'espérer échapper  d'une façon ou d'une autre au chantage divin. Son regard imbibé de larmes regardait le sol. Le sort de la planète, de sa famille, de ses enfants reposaient sur ses épaules. Un poids énorme qui n'avait jamais été si lourd. Elle se sentait tel Atlas à porter le monde.

« Qu'est-ce que vous voulez de moi exactement Argos ? »

Plus de colère cette fois, juste une sourde résignation. Elle ne pouvait mener le monde à sa perte par pur égoïsme. Elle devait le sauver encore une fois même si c'était au détriment de son propre bonheur.

Argos avait encaissé la gifle et les propos sévères de Saori Kido alias Athéna. Il n'avait rien dit, se contentant d'encaisser en silence. Son égo avait été meurtri, mais c'était le prix à payer. L'espace d'un moment sa cosmos  énergie avait quelque peu explosé mais il avait repris le controle de lui même. Il était redevenu calme et l'aura blanchatre qui s'était élévé autour de lui était redevenue presque inexistance.

« Ce que je veux ? »

Il l'avait dit à voix haute. N'était-ce pâs évident ? N'était-ce pas si clair pour elle?Argos la regardait toujours. Il avait beau avoir un regard merveilleux, on avait l'impression qu'il n'était pas humain. Il n'y avait aucune compassion envers une femme en détresse. Il n'était pas de ces hommes capable d'empathie. D'ailleurs à force de cotoyer les dieux, il avait appris d'eux leur froideur. C'était une force pour lui mais au fond, était-ce vraiment le cas ?

« Sentiments, amour, les miens,sauver le monde, .....vous êtes vraiment devenue une humaine »

On sentait tout son mépris dans sa voix. Il  était déçu d'elle, de ce sentimentalisme si humain qu'il méprisait. Elle n'avait plus rien d'une déesse, du moins dans son attitude. Ce qui ne la rendait pas moins désirable à ses yeux. Même si à présent il avait autant envie de la posséder pour son physique que pour l'humilier

« Je vous veux vous. »

 La sentence était claire et sévère. Il n'avait même pas hésité une seule seconde. Il avait toujours voulu cela, et la façon dont elle avait tenté de se tirer de là n'avait rien changé . Que du contraire, elle avait augmenté son désir envers elle.

« Vous voulez rester ici ? Vous voulez sauver vos maudits humains, vos enfants, votre mari ? Très bien mais dans ce cas il va me falloir une bonne raison de retourner voir vos semblables et leur dire que vous méritez leur indifférence. Et croyez moi le prix à payer pour cela sera très fort . Suffisant du moins que pour les contenter eux.»

Plus qu'une promesse c'était un fait. Argos voulait la posséder et la façon qu'elle avait eu de l'humilier à sa façon , et bien elle allait le payer. Peut être pas là tout de suite, mais dans un avenir très proche

« Vous avez raison je me fiche de cette maudite terre . Tout ce que je fais c'est pour une seule chose : vous possédez»

Maintenant, les choses étaient claires au moins.  La regardant toujours, il se mit à ricaner comme si déjà, il se voyait la chevaucher sans aucune gêne.

« Alors vous acceptez ou pas déesse Athéna »

Il avait fait exprès de citer son titre. C'était encore plus humiliant pour elle. La voir pleurer de rage augmentait son désir. Bientot, elle crierait pour tout autre chose on pouvait lui faire confiance pour cela. Il attendait son approbation. Puis il lui indiquerait la marche à suivre et ce qu'il avait en tête précisement. Car il avait déjà tout prévu.D'ailleurs pour le prouver , il ajouta encore

"Ce cher Seiya travaille bien régulièrement comme vigile sur le port non? Un métier bien gratifiant s'il en est. Qui en plus vous laisse seul assez souvent le soir pendant que les chers enfants sont au lit. Vous devez avoir froid dans ce grand lit non? Etre en manque d'une présence rassurante pour vous, de chaleur humaine"

Argos connaissait tout d'eux. Il venait encore de le prouver. Avec en plus cette impression qu'il avait toujours un coup d'avance et déjà tout prévu à l'avance

Saori ne savait qui appeler à son secours. Qui prier ? Personne, aucun dieu ne pourrait lui en venir en aide. Enfin, il serait plus juste de dire qu'aucun dieu ne voulait lui venir en aide. Ils s'étaient même ligués contre elle, menaçant sa chère Terre et les gens qui y vivaient.Aucune émotion, aucune empathie. Ils agissaient selon leur bon plaisir, selon leurs humeurs. Les humains n'étaient que des jouets pour eux, une façon de tromper le temps. Si Athéna ne haïssait pas encore le dieu, cela n'allait pas tarder avec ce qu'ils venaient de faire. Ils avaient fait pression sur son père pour l'amener à quitter cet endroit, à prendre un autre époux. Ils étaient détestables. Pourtant, c'était aussi une chance que lui offrait Zeus de s'en sortir. Il aurait pu détruire la Terre sans rien dire. Il lui offrait quand même une planche de Salut. Une solution sans effusion de sang, sans que ses chevaliers ne doivent encore souffrir. Au final, elle devrait peut-être le remercier.

Adossée au mur, les larmes coulaient devant cette vie qu'elle allait devoir abandonner. Elle avait reposé la question, mais elle en connaissait parfaitement la réponse. L'espoir demeurait en son cœur, espérant l'ultime miracle qui verrait Argos changer d'avis. Il n'en fut rien. Il ne fit qu'en rajouter. Il poussa même à l'insulter la traitant d'humaine, l'accusant d'être devenue humaine. Cela lui arracha un sourire qui effaça quelques larmes.

« Merci. »

Elle le prenait comme un compliment alors qu'elle savait très bien que c'était une insulte mais ce n'était pas important. Elle était devenue humaine et en était fière. Elle avait découvert tellement de sentiments, bons comme mauvais, mais qui lui donnait l'envie d'exister et de combattre tous ceux qui voudraient s'en prendre à cette planète. Elle ravala ses larmes. Pleurer ne servirait à rien. Cet homme était comme ces dieux qui l'avaient anoblis, sans sentiments. Il ne semblait que vouloir la posséder. Le mariage ne semblait même plus de mise. Elle secoua la tête, déçue du personnage. Elle le prenait pour un loyal serviteur de son père, ce qu'il devait probablement être, mais il était juste là pour lui et pour satisfaire sa concupiscence.

« Vous êtes un individu pitoyable et beaucoup d'humains valent cent fois un homme comme vous. »

Insulte et provocation à la fois mais il ne s'était pas gêné pour en faire autant. Elle finit par se reprendre et quitter l'appui du mur. Chercher à le raisonner était idiot. Il la voulait plus que tout, elle le sentait parfaitement aussi bien de par son attitude que par son cosmos. Elle passa le revers de sa main sur ses yeux, essuyant ses larmes. Elle pleurerait plus tard, quand la Terre et sa famille seraient en sécurité. La fin de la proposition fit durcir son regard. Il était sérieux en parlant des nuits où elle était seule ? Comme pour tout le reste, il ne plaisantait pas, mais elle ne comptait pas aller dans ce sens sur ce point.

« Hors de question ! Vous n'approchez pas ma famille ou ma maison d'aucune façon. C'est moi que vous voulez, soit, si c'est là le prix à payer pour protéger les miens et les humains. Je vais le payer. J'accepte de vous épouser. Je quitterais les miens. Mes enfants resteront auprès de leur père où ils seront en sécurité. En aucun cas, vous ne les approcherez. Vous êtes bien incapable d'être un père pour eux ou pour qui que ce soit. Ai-je le droit de passer chez moi pour prendre quelques affaires ou dois-je vous suivre immédiatement ? »

Son ton était devenu froid et résigné. Elle lui obéirait, ferait ce qu'il voudrait. Elle penserait alors aux vies qu'elle a sauvé et à ses enfants qui auraient une vie. Elle n'y aurait pas sa place, ils souffriraient de son départ mais ils seraient en vie. Si les jumeaux restaient avec Seiya, il aurait une raison de ne pas partir à sa recherche. Il tenait trop à ses enfants pour les faire souffrir par un nouveau départ. Ils parviendraient à se remettre de son départ. Cela prendrait du temps, mais ils penseraient leurs blessures. Ils lui en voudraient, la haïraient même. Saori l'acceptait déjà parce que ça leur sauverait la vie.

« Vous n'êtes pas obligée de tout quitter »

Argos avait cru être clair mais ce n'était pas le cas. Du coup, il allait de nouveau expliquer les choses de manière calme et précise. Si dans un premier temps il avait bien eu l'idée de l'épouser, il était finalement bien plus excité par le fait de pouvoir coucher avec elle en la laissant vivre avec son maudit mari.  Il se rendait compte que cela serait finalement bien plus pénible pour elle encore que le reste.Et puis, c'était aussi une façon de se payer la tête de ce Seiya et de lui donner une bonne leçon. Nul doute que les Dieux de l'olympe apprécieraient davantage encore

« Comme je l'ai deja dit, je pourrai tres bien convaincre vos semblables de passer l'éponge si jamais je leur montrais que le prix à payer est assez elevé pour vous et les gens que vous aimez. Et ce que j'ai en tête me semble justement plus que parfait »

Il laissa une pause. Saori avait eu un certain chic pour la mise en scène. Il avait souri car finalement, il ne savait pas si elle avait fait cela pour l'apitoyer ou le culpabiliser. Mais dans les deux cas, il s'en moquait totalement. Il avait laissé de coté tout sentimentalisme en devenant demi dieu

« Je demande de passer une nuit avec vous. Pas plus, pas moins. Une nuit pendant laquelle vous seriez mienne et là pour combler mes besoins »

Il disait cela avec tout ce qu'il y avait de plus pervers dans la voix et l'attitude. D'une certaine façon il la déshabillait déjà du regard et s'imaginait certaines choses.

« J'attendrais que votre charmant mari parte le coeur léger au travail et que les enfants soient couchés. Puis je viendrais avec plaisir me glisser dans votre lit. Vous verrez ma chère Athéna, vous y prendrez du plaisir je vous le promets »

Forcément sarcastique et sans aucune vergogne, Argos montrait là son pire côté. Mais  c'était accentué par son désir pour elle qui lui faisait perdre tout sens de la mesure. Il n'y avait plus aucune noblesse dans son comportement

« Alors qu'en pensez vous ? Cela me semble bien plus honorable comme deal. Je ne cherche pas à vous enlever à tout prix de votre vie. Simplement, j'exige une forme de réparation joignant l'utile à l'agréable »

Argos avait les cartes en main. Il n'y avait plus qu'à jouer de manière habile et intelligente. L'idée de la prendre sur le lit conjugal l'excitait. Come le fait de marquer de son empreinte son environnement familial. Ce qui tendait à prouver une chose : il était tordu.

Saori fronça les sourcils alors que son interlocuteur lui indiquait qu'elle n'était pas obligée de tout quitter. Il lui semblait pourtant qu'Argos avait bien dit vouloir l'épouser. Droite devant lui, elle essayait de se convaincre que c'était le seul bon choix. Elle aurait pu faire irradier son cosmos et voir Seiya débarquer dans la seconde qui suivait mais cela signerait la fin de la Terre et des siens. Elle  ne pouvait appeler personne à l'aide sans compromettre la maigre chance de sauver la planète. Argos reprit, signalant que le prix à payer devait être élevé mais pas forcément au point d'exiger qu'elle doive quitter les siens. La déesse se demandait bien où il voulait en venir. Cependant, si elle l'ignorait, lui semblait parfaitement savoir ce qu'il voulait. Son regard comme son sourire le montraient clairement. Il laissa planer un moment le silence avant de cracher le morceau si on pouvait dire. Il exigeait une nuit avec elle où elle devrait faire tout ce qu'il souhaitait, essentiellement dans un lit. Elle ferma les yeux en entendant ça. Elle avait envie de vomir et se retint de ne pas le faire. Elle déglutissait pour calmer sa nausée. Cet individu était répugnant, écœurant au dernier stade et dire que son père et les autres dieux l'avaient anoblis. Quelle honte ! Il exigeait qu'elle trompe son mari avec lui en échange de ce monde.

Elle rouvrit brusquement les yeux lorsqu'il parla du départ de Seiya au travail et des enfants couchés. Il était sérieux ? Si elle continua de le laisser parler, son regard criait délibérément son refus et sa révolte face à une pareille proposition. Si ses yeux étaient des armes, Argos serait mort une bonne centaine de fois si tant était que le chevalier puisse mourir vu qu'il s'agissait quand même d'un demi-dieu.

« Dite utile et agréable pour vous, pas pour moi. »

Sa colère transperçait dans sa voix, mais cette fois ce n'était pas quelque chose d'emporté mais de très froid et dur. Elle ferma de nouveau les yeux, prenant le temps de réfléchir, de peser le pour et le contre, de peser les différentes solutions et options qu'elle avait. Évidemment, elle savait le risque qu'encourait la Terre et elle ne pouvait la laisser être détruite après tous les combats menés par ses chevaliers. Cette fois, ce serait à elle de combattre bien que le combat semblait être d'une toute autre nature que tout ce qu'elle avait pu connaître jusque là. Les dieux ne lui pardonnaient pas son amour pour la Terre et les hommes. Ils voulaient, semblait-il, la rabaisser et l'humilier, la réduire à la vision négative qu'ils avaient des humains pour la punir tout en voulant aussi qu'elle redevienne une déesse comme par le passé. Ils considéraient qu'elle s'était déshonorée en épousant un simple humain qui avait quand même tué pas mal de dieux. Trop vraisemblablement.  Après quelques minutes, elle rouvrit les yeux. Elle se moquait bien de l'avoir fait attendre vu son comportement à son égard.

« Je refuse. »

La réponse était claire et limpide, dénuée de sentiments. Elle le regardait droit dans les yeux sans avoir la moindre peur.

« Je refuse cette solution. Vous ne viendrez pas chez moi. Je ne vous accorde pas cette nuit. Rien ne me dit que vous vous en tiendrez là, ni que vous ne me ferez pas chanter pour que ça se reproduise. Rien ne me dit non plus que vous parviendrez à convaincre les autres dieux qu'une seule nuit de rabaissement et d'humiliations suffira à leur faire oublier ce qu'ils jugent comme trahison envers eux. »

Elle voyait bien trop de risque à accepter la proposition de la nuit. Rien que l'idée de devoir lui ouvrir la porte de sa demeure, lui donnait envie de vomir et hurler. Sans compter qu'il voulait faire ça avec les enfants dans la maison, le comble de l'horreur pour la jeune femme.

« C'est vous qui avez proposé le mariage, alors assumez ! Dans le cas où vous voudriez refuser la proposition que vous avez vous-même mis sur le tapis, je me ferais une joie de rentrer en Olympe et de m'expliquer avec mon père. Les choses ont certainement changé mais je doute qu'il apprécie que vous ayez éconduit sa fille alors qu'elle était prête à vous épouser. »

Elle avait prononcé des vœux en épousant Seiya et elle ne tenait pas à les briser. Un divorce n'était pas ce qu'elle aurait voulu mais elle préférait cela à la trahir éhontément. Les dieux auraient ce qu'ils voulaient, tout comme ce détestable individu. Il restait cependant une inconnue, savoir si l'homme allait accepter ou non.

« Alors, votre décision demi-dieu ? »

Elle insista sur le demi pour bien lui faire comprendre qu'il n'en serait jamais totalement un. Il avait voulu l'humilier en la rabaissant, en utilisant son titre, elle pouvait clairement en faire autant. Elle esquissa même un sourire presque méchant. Elle montrait par là qu'une partie d'elle n'avait pas tout oublié de l'Olympe et des dieux, une partie sombre qu'Argos avait su réveiller.

Argos était surpris. Dire le contraire serait mentir et travestir la vérité. Il avait pensé qu'elle voudrait sauver son couple mais finalement, elle avait opté pour le mariage. Le faisait-elle pour le provoquer?Par fierté ? Par conviction personnelle ou croyait elle le perturber en faisant cela ? Quoiqu'il en soit, Argos allait pouvoir épouser la déesse Athéna. Ce qui en soit était finalement bien plus que valable. Il allait pouvoir avoir comme épouse une déesse à la beauté evidente et certaine. Bon nombre d'hommes allaient le jalouser et surtout ce crétin de Seiya allait payer la note pour avoir osé défier les dieux. Finalement, il allait avoir ce qu'il voulait, et bien plus encore car pour lui le mariage n'était qu'un moindre mal pour l'amener vers la nuit de débauche sexuelle qu'il désirait.

 Du moins c'était la théorie qu'il avait pensé.La pratique donnait une autre version et le jeune homme de 20 allait se retrouver marié. Pourquoi pas finalement, avec Saori comme femme légitime  il allait pouvoir en disposer comme il le voulait comme et quand il le voulait. La jeune femme était superbe et fertile, elle ferait une femme et une épouse parfaite. Non vraiment, il n'avait aucune raison de redouter cette proposition. Bien au contraire, elle était parfaite.

« J'accepte bien entendu. J'ai toujours voulu cela depuis le jour où nos regards se sont croisés. J'imaginais que vous voudriez préserver votre mariage avec ce chevalier et que mon arrangement vopus contenterez mais puisque vous désirez aller au bout des choses, je suis votre homme chère déesse. »

Peu importe ses sarcasmes, sa façon de le regarder ou sa colère, il savait que maintenant elle était à lui pour toujours.  Et que cela, à partir de ce jour, avait bien plus de valeur que tout le reste reuni

« J'avais déjà discuté avec votre père du fait que vu votre atatchement à la terre vous voudriez certainement y rester. D'autant plus qu'il y a vos deux enfants.Et puis je ne peux pas résider dans l'olympe de manière permanente, je ne suis qu'un demi dieu »

Il avait dit cela avec toute l'ironie qu'il pouvait avoir dans la voix. Car c'est ce qu'il était et pour lui au vu de son parcours ce n'était pas une tare comme elle avait pu le penser en voulant le vexer et le blesser.Il le revendiquait même d'une certaine façon. Car c'était la preive que lui l'humain était devenu plus que cela, il avait dépassé sa condition

« Donc on fait comment ? Vous venez habitez chez moi dès aujourd'hui ? J'ai une demeure plus que confortable. Je me dois de vivre sous le même toi que ma future femme. Quand comptez vous divorcez ? Et pour les enfants que comptez vous faire ? »

Il la pressait de questions. C'était voulu. Il n'allait pas l'épargner c'était certain. Il n'avait aucune envie de faire cela. Car c'était tout simplement plaisant de lui faire comprendre que désormais son présent et son avenir passaient par lui.

Dire que la déesse était en peine était un doux euphémisme. Elle souffrait horriblement. Elle avait certainement fait le pire choix de toute son existence. Elle aurait pu se limiter à la nuit demandée mais comment aurait-elle pu regarder son mari en face ? Elle n'aurait jamais pu. Sans compter qu'elle n'avait aucune confiance en Argos. Elle craignait que cette nuit ne soit que le début de ses malheurs et de ses souffrances. Elle ne voulait pas risquer que ses enfants et Seiya soient pris à parti. Les dieux ne supportaient pas son comportement, trop éloigné selon eux du comportement d'une déesse. Ils la jugeaient, voulaient la rabaisser. Elle se plierait mais à ses propres conditions.

La jeune femme soutenait le regard de celui qu'elle allait épouser et dont elle ne savait rien. L'essentiel, elle le connaissait. Il était aussi froid et insensible que ses maîtres et il ne semblait vouloir qu'une chose, la mettre dans son lit et abuser d'elle. Elle le lisait dans son regard. Elle lui avait fait sa proposition, elle attendait la réponse qui révéla positive. Aurait-elle préféré le contraire ? Sur le moment, certainement. Mais au final, elle l'aurait regretté.

Il lui expliqua avoir discuté avec son père et choisit de vivre sur Terre étant donné qu'il ne pouvait séjourner en Olympe que sur de courtes périodes. Quelque part, elle aurait pu en tirer satisfaction mais Argos ne se gêna pas pour lui poser tout un tas de questions qu'elle jugeait déplacées au vu du moment. Elle le fusilla du regard même si cela ne servait à rien, si ce n'est mettre son adversaire en joie. Oui, adversaire. Elle ne pouvait le voir que comme un ennemi au vu des circonstances.

« Les choses peuvent aller vite pour le divorce. En ce qui concerne les enfants, ça ne vous regarde pas. Vous n'aurez pas à les subir dans votre confortable demeure et eux, n'auront pas à vous subir et c'est le plus important. Personnellement, j’aurai préféré un endroit neutre que votre maison mais je ne doute pas que vous préfériez vivre chez vous, sur votre terrain. »

Saori allait devoir cultiver le calme pour éviter de s'énerver à chaque mot qu'il allait prononcer. Mais pour le moment, elle devait s'occuper de quitter Seiya et de mettre sa famille en sécurité.

« J'ai besoin de vingt-quatre heures pour tout organiser et vous rejoindre. Cela vous va ? »

L'avantage d'être une déesse mais aussi la petite fille adoptive de Mitsumasa Kido lui permettait d'avoir rapidement audience auprès des plus grands hommes de lois afin d'obtenir un divorce rapide. Le plus dur allait arriver avec l'explication qu'elle allait devoir donner à son mari. Le chevalier allait très mal le prendre. Il était moins sanguin que par le passé mais il aurait du mal à comprendre. Saori espérait que leurs enfants lui donneraient une bonne raison de rester tranquille.

« Où dois-je vous rejoindre Argos ? »

Argos n'attendait pas autre chose de Saori pour le moment. Elle était désagréable avec lui, il n'y avait rien de surprenant pour lui. Il se doutait que son comportement ne lui plaisait pas. Mais dans l'immédiat ce n'était pas le plus important bien au contraire. Il avait obtenu gain de cause, la défaite devait être amère pour elle. Elle n'avait pas besoin de le dire. Saori ne voulait pas qu'il se mêle des enfants. Ce n'était pas un soucis. A vrai dire, il n'avait pas besoin d'eux mais il voulait simplement poser la question pour la torturer au niveau psychologique. Ce qui montrait aussi quel type de personnage il pouvait être. Mais était-ce utile de le préciser

« C'est vous qui voyez déesse »

Il n'allait pas en remettre une couche. Ce n'était pas nécessaire et elle avait déjà assez de mal comme cela de toute façon. Elle disait que les choses pouvaient aller vite. Parfait, il n'avait pas envie d'attendre davantage. Une jounrée serait parfaite, il avertirait Zeus des derniers développements et prépareraient donc la suite des événements

« Je vais vous indiquer où trouver votre nouvelle demeure »

 S'avançant vers elle, il lui tendit une carte de visite. Dessus outre son nom ; il y avait son adresse. Il habitait une villa sur les collines, dans un endroit plutot plaisant. La maison dominait la vallée et avait une vue parfaite sur la plage et la mer.  Inutile de se demandait comment il l'avait eu et de quoi il vivait. Il servait Zeus après tout.C'était sa meilleure façon de gagner de l'argent

« je vous attendrais avec plaisir. « 

Il s'avança et lui aµcaressa le visage d'une façon qui n'avait rien de sympathique. Instaurant une certaine proximité, il en avait le droit puisqu'il était désormais en compagnie de sa fiancée. Il ne fallait pas l'oublier, et Saori allait devoir s'y habituer.Lui semblait déjà s'être fait à l'idée en tout cas et n'était ce pas si peu surprenant ?  Argos avait toujours voulu ce moment

« J'espère que votre ex mari aura la bonne idée de ne pas venir compliqué la situation. Je vous fais confiance pour lui expliquer »

Une façon de le menacer de manière assez directe. Argos ne doutait de rien et surtout pas de lui. Venant l'embrasser sur la bouche, d'un baiser simple sans insistance, il s'éloigna sans rien dire de plus. Dieu que cet homme était méprisable

Saori avait une furieuse envie de gifler de nouveau celui qui se tenait devant elle et l'avait faite chanter en mettant le sort du monde entre ses mains. Elle se retint cependant. Ce n'était pas le moment, elle allait avoir d'autres choses à gérer. Non sans un certain soulagement la jeune femme apprécia le fait qu'Argos ne cherche pas à s'immiscer davantage dans sa vie de famille. Il pouvait l'épouser s'il voulait mais elle ne le verrait jamais comme son mari. Son seul et unique mari était Seiya. Rien ne changerait cela dans son cœur mais il était bien inutile de parler avec l'homme devant elle. C'était peine perdue. Elle attrapa la carte de visite qu'il lui donna et y jeta un œil avant de la glisser dans son sac à main.

Elle écarta légèrement son visage alors qu'il la caressait. Elle ne pouvait pas totalement s'y soustraire mais elle ne comptait pas non plus accepter tout sans rien faire ou rien dire. La déesse se recula dès qu'elle le put. Elle allait quand même devoir prendre sur elle dans le futur.

« Le plaisir n'est pas partagé. »

Le ton était hostile mais la demoiselle ne faisait pas d'effort et n'avait pas d'envie d'en faire non plus. Elle lança un regard assassin à l'homme quand il évoqua son mari actuel. Il était très claire pour elle qu'il n'avait pas intérêt à porter la main sur qui que ce soit de sa famille, sinon elle n'hésiterait pas à laisser le combat se faire. Sans un mot, elle quitta l'homme. Tout avait été dit et elle n'avait pas envie de prolonger cette déplaisante conversation. Elle reprendrait bien trop vite à son goût, dès le lendemain à priori.

Elle prit le chemin en sens inverse, sans un regard en arrière pour Argos. Elle finit pas héler un taxi et lui demander de la ramener chez elle. Assise dans la voiture, elle prit son téléphone portable pour appeler son mari et lui demander de rentrer le plus vite possible à la maison. Elle aurait pu user de son cosmos mais elle préférait éviter. Elle ne donna pas de détails au téléphone mais elle lui fit comprendre que c'était grave. A peine le coup de fil passé, Saori éclata en sanglots, provoquant l'inquiétude du conducteur mais elle le rassura autant qu'elle pu. Arrivée chez elle, elle évita de se laisser aller à ses émotions, ou alors elle s'écroulerait, et contacta sa batterie d'avocats. Elle ne donna pas d'explications mais signifia sa volonté de divorcer très rapidement. Ses avocats l'assurèrent de pouvoir tout mettre en place rapidement. Le coup de fil passé, elle se dirigea vers sa chambre et commença à faire le tri dans ses affaires. Elle ne comptait pas emporter avec elle ce qui serait trop privé, trop intime.

Lorsque la porte d'entrée claqua, les larmes lui revinrent aux yeux. Le plus dur allait venir. Elle allait devoir expliquer les choses à son compagnon. L'explication fut houleuse pour ne pas dire violente. Inutile de dire que le chevalier Pégase n'avait qu'une envie, celle de revêtir son armure divine et d'aller tuer celui qui osait vouloir s'approprier sa femme. Il fallu des trésors de patience à la déesse pour l'en dissuader. Une fois la colère passée, ils discutèrent en essayant de trouver une solution mais c'était en vain. Il n'y en avait pas. Alors que l'après-midi touchait à sa fin, le couple avait fini par en arriver au même constat. Le divorce et le remariage semblaient inévitables. Ils allèrent chercher leurs enfants à l'école et prirent le temps de leur expliquer un peu les choses. Il n'était pas utile d'aller dans les détails. Ils savaient la nature divine de leur maman et connaissaient aussi les combats de leurs parents pour la planète. Saori et Seiya avaient toujours essayé de les préserver mais ils n'avaient pas non plus voulu leur cacher une certaine réalité. Les jumeaux acceptèrent difficilement le départ de leur maman mais ils eurent la promesse de la revoir régulièrement et aussi souvent que possible. La soirée et la nuit furent passées tous ensemble, les uns dans les bras des autres, à rire, pleurer, raconter des histoires et finirent par s'endormir. Saori ne dormit pas. Elle passa ses heures à contempler le visage de son mari et de ses enfants comme pour les imprimer parfaitement dans son esprit.

Le matin, les enfants n'allèrent pas à l'école. La famille devait passer du temps ensemble une dernière fois. Ils allèrent prendre le petit déjeuner dehors et allèrent se balader. Les enfants prirent le temps de faire de jolis dessins pour leur maman et ce n'est qu'après le déjeuner qu'ils allèrent à l'école. Ils devaient essayer de penser à autre chose. L'après-midi fut consacré à al finalisation des papiers et Seiya eut bien du mal à signer les papiers des avocats. Seuls ses enfants lui donnaient quelque chose à quoi se raccrocher. C'était pour eux qu'il ne ferait rien de stupide ou d'irraisonné. C'était pour eux qu'il avait accepté de se séparer de sa femme bien aimée. Sans cette alliance, la Terre serait détruite et ses enfants seraient condamnés. Les avocats repartis, le couple prit le temps de se dire au revoir à leur façon. Ce n'est qu'en fin de journée que Saori s'extirpa des draps conjugaux pour filer sous la douche. Elle entendit la porte se refermer derrière son époux. Il avait quitté la maison, refusant d'assister au départ de sa femme car quoi que disaient les papiers, elle était et serait toujours sa femme. Saori préférait cela aussi. Inutile de repartir dans les larmes, cela n'aiderait personne et surtout pas elle. Elle se maquilla comme à son habitude et enfila un tailleur bleu nuit et des escarpins assortis. Elle portait toujours le bracelet et les boucles d'oreilles en or, cadeau de Seiya. Elle prit son alliance dans son sac à main. Elle avait songé à la laisser mais elle préférait l'emporter. Un précieux souvenir à garder. La limousine l’attendait dehors. Là, la petite fille de Mitsumasa Kido reprenait ses droits. Elle ne comptait pas agir avec Argos comme avec Seiya. Argos ne comptait pas pour elle. Ses valises furent chargées et elle ravala ses larmes avant de prendre place dans la voiture de luxe.

La voiture mit trop peu de temps pour rejoindre sa nouvelle demeure. Elle aurait préféré que cela dure des heures mais c'était peine perdue. Le soleil se couchait à peine quand elle sonna à l'entrée. Elle tenait dans sa main droite, les papiers du divorce. Les choses étaient officielles. Elle n'était plus la femme de Seiya ce soir, mais dans son cœur, elle le serait toujours et à jamais. Le chauffeur avait déchargé ses bagages et attendait derrière elle pour transporter les valises. Tout ce que Saori espérait, c'était de rapidement revoir ses enfants.