Seiya avait mis un certain temps à venir lui parler. Toute la journée, il avait hésité. C'était la première fois qu'ils se retrouvaient ensemble si longtemps depuis leur divorce. En temps normal, il savait très bien que mieux valait garder les distances.C'était une des conditions. Evidemment pour un homme comme Seiya c'était compliqué.
Car il n'avait pas vraiment changé depuis le temps. Toujours fougueux, toujours fonceur, il avait eu du mal à accepter l'issue de son union avec celle qu'il avait toujours aimé. Sa première réaction avait été de vouloir aller se battre contre cet Argos. Peu importe qu'il n'ait aucune chance ou que cette fois même cela ne pouvait pas l'aider, il avait envie de cela pour se soulager les nerfs. Il avait envie de le cogner, de lui montrer qu'il n'était pas de ceux qui s'inclinaient même devant des dieux ou demi dieux. Ses amis, compagnons d'armes, avaient bien essayer de le dissuader mais rien n'y faisait, il bouillonnait, incapable de prendre le temps de mesurer les conséquences d'un choix aulieu d 'un autre. Imaginer Saori avec ce type le rendait fou et un jour, il avait craqué.
C'est à ce moment là que Shaina était arrivée. Celle qui depuis toujours ou presque lui était dévouée, celle dont il avait vu le visage avait compris que cette fois Seiya allait mourir si elle le laissait faire.Alors, elle était venue et lui avait parlé. Le chevalier de pégase l'avait d'abord repoussé, mais assez vite, elle avait su trouver les mots. Surtout,elle lui avait fait comprendre que courir au suicide n'allait pas aider des enfants déjà assez perdus comme cela. Cela semblait évident mais pour le chevalier il avait fallu le temps de le comprendre.
Depuis lors, elle était restée auprès de lui et des enfants. Certes, saori était leur mère, elle essayait de les voir le plus possible, mais ce n'était plus le même. Ils avaient besoin d'un repère féminin dans leur vie et Seiya aussi. De plus, il avait beau aimé celle qu'il avait toujours considéré comme autre chose qu'Athéna, il ne pouvait pas s'empecher de la hair aussi. Il y avait Argos comme premier responsable de son malheur, les dieux aussi bien sûr, ces êtres incapables de comprendre les hommes. Mais celle qui l'avait plus déçu, c'était sa femme ou plutot son ex femme. Il n'avait pas compris comment elle avait pu accepter son sort comme cela. Dans le passé, ils s 'étaient toujours battus contre l'injustice. Mais cette fois, elle avait baissé les bras. Lui comme les enfants avaient payé le prix fort de ses choix et il n'arrivait pas à les comprendre ou à les défendre. Au fil du temps sa douleur avait laissé place à la colère et à la frustration. Comment avait elle pu accepter pareille chose ? Lui aurait été jusqu'à mourir pour elle. Il l'avait déjà prouvé dans le passé.Mais visiblement, de son point de vue, ce n'était pas sa première préoccupation. Il s'était même pris a imaginer qu'elle puisse aimer sa nouvelle vie.
Finalement, alors que cette journée d'anniversaire se terminait et que Shaina était partie avec les jumeaux au bain, il avait décidé de la rejoindre dans la cuisine. Toute la journée il avait été assez distant, signe de son mécontentement. Ce qui tranchait avec sa complicité d'avec Shaina..Pourtant, il avait envie de savoir si tout ce qu'il s'était imaginé était vrai. Si effectivement, Saori avait trouvé mieux ailleurs
« Les enfants étaient contents de passer la journée avec toi »
Il avait parlé d'une façon assez neutre. Pour le moment, c'était le mieux qu'il pouvait lui offrir. Mais tres vite, il apparut clairement que cette introduction n'était qu'une facade sur ce qui le travaillait vraiment. Il ne pouvait pas faire semblant de rien, pas maintenant en tout cas
« Alors tu couches avec lui ? C'est mieux qu'avec moi ? »
Bon c'était brutal et directe. Mais c'était conforme au caractère de Seiya. Cette question le hantait depuis trop longtemps. Il avait envie de hruler depuis un moment déjà cette espèce de rage intérieure. Plus que tout le reste, c'était cette question qu'il voulait aborder. Comme pour avoir une forme de confirmation à ses peurs les plus profondes. car au fond, il avait autant envie de le savoir que de ne pas savoir. Car comment vivre avec pareille chose en tête?