Slotwenna n’avait aucun intérêt à aller se perdre jusqu’à Novac, et, quant à Samara, si le voyage pouvait être intéressant, elle ne pouvait pas, actuellement, se permettre de perdre un mois, car elle était occupée ailleurs. En effet, depuis la capitale jusqu’à Novac, il fallait environ deux semaines de voyage avec une calèche, soit autant lors du retour. Tekhos n’était pas la porte à côté, et il y avait une route commerciale, très empruntée, qui y menait. Le voyage serait relativement sûr, mais, quitte à partir pour une si longue durée, Mélinda n’allait tout de même pas le faire sans sa petite suite !
Après la conversation à quatre dans le bureau, Samara et Slotwenna retournèrent chez elles, et Mélinda invita Elisia à retourner aux cuisines, en attendant la suite... Il fallait tout de même préparer le voyage, et, surtout, assurer la régence en l’absence de Mélinda, même si, grâce aux pigeons voyageurs et aux corbeaux, cette dernière pouvait encore signer et diriger à distance. Fort heureusement, elle avait des esclaves très compétentes, et les convoqua donc dans son bureau. L’idée était de partir le plus vite possible, et on attela donc les chariots, afin de partir dès le lendemain matin.
Mélinda finit par trouver sa régente : la séduisante et redoutable
Claudia, amatrice de tenues rouges moulantes et serrées en cuir, ou en latex. Ce ne serait pas la première fois qu’elle dirigerait le harem, et, pendant ce temps, Mélinda pouvait donc partir tranquille à destination de Novac. Elle aurait pu réaliser l’opération dans une clinique chirurgicale de Tekhos Metropolis, mais elle tenait à avoir le petit plus novaquien : l’utilisation de nanomachines. L’idée était ainsi de protéger les organes internes contre d’autres éventuelles manifestations magiques. Le prix de l’opération serait mirobolant, car Mélinda souhaitait avoir affaire aux meilleures chirurgiennes de Novac. Néanmoins, comme elle le répétait maintes et maintes fois, rien n’était jamais trop bon pour ses protégées.
Entre-temps, on prépara le sac de voyage d’Elisia. Elle voyagerait dans une calèche située juste à côté de celle de Mélinda, avec de la lecture. Outre un magazine présentant Novac, il y avait aussi des grimoires magiques, destinés à permettre un premier apprentissage théorique de la magie. L’idée était surtout qu’elle connaisse les différents types d’académies au monde, et les grandes classifications magiques : la magie élémentaire, la magie blanche, la magie noire, rose... On lui confia également un livre de cuisine, et, le soir même, Mélinda alla voir Elisia, et lui assura qu’elle avait en elle un don, mais que, si elle tenait juste à rester une cuisinière, la vampire ne la forcerait pas.
«
L’essentiel est de faire ce que tu veux faire avant tout, Elisia. Je pense que tu gâcherais ton potentiel en n’apprenant pas les arcanes de la magie, mais je ne peux pas t’y forcer. »
Rien n’interdisait néanmoins à Elisia d’être à la fois cuisinière et magicienne.
La nuit se passa donc, et au lendemain matin, les chariots étaient étalés à l’arrière du harem, afin de ne pas gêner la circulation. Quand Elisia rejoignit son chariot, et s’y installa, Mélinda la rejoignit rapidement, tapant à la porte d’entrée.
«
Je peux entrer ? »
Pure question rhétorique, bien entendu, et elle entra.
«
Je voulais te présenter quelqu’un... C’est probablement l’une de mes meilleures esclaves, et c’est une magicienne. En fait, je l’ai pour ainsi dire mise au monde. Je l’ai eu quand elle n’avait encore que quelques jours, et je n’ai jamais cessé de l’éduquer. Et, comme c’est une magicienne talentueuse, et qui ne fait pas que ça, je me suis dit que ça pourrait être utile qu’elle t’accompagne... »
Mélinda tourna la tête vers l’entrée du chariot, et fit un signe de la tête.
La femme entra alors... Et apporta avec elle un vent de fraîcheur et de douceur. C’était l’une des esclaves les plus connues du harem, qui se targuait d’avoir couché avec quasiment tous les membres du harem, et qui était fréquemment sollicitée pour des gang-bang. Avec ses belles cornes et sa longue queue caudale,
Edessa était la merveilleuse succube de Mélinda Warren, entrant avec sa fameuse robe noire, et ses collants blancs.
«
Coucou, Elisia ! Tu m’offres une petite place dans ton lit ? »