Luna, tout simplement, n’aimait pas quand les gens élevaient la voix, ou se disputaient. Son réflexe était alors de se cacher derrière tout ce qui était possible de servir de cachette, et de disparaître, en mode «
neko-ninja », afin que tout le monde ne l’oublie, et que personne ne vienne la gronder. C’était curieux, mais, malgré tout ce qu’elle avait vécu, malgré tout ce que Maîtresse Alaunriina avait fait sur elle, Luna détestait toujours autant se faire gronder. Se faire fouetter ne posait aucun problème, mais les cris... Elle avait les oreilles basses et tremblait comme une feuille, en étant systématiquement sur le point de pleurer ! Et là, c’est ce qui se passait, où elle sentait les larmes venir. Pour le comprendre, il aurait fallu connaître le passé de Luna à l’époque de Maîtresse Alaunriina. Maîtresse Alaunriina la battait pour le plaisir, et Luna vibrait de plaisir à chaque fois qu’elle se faisait fesser ou fouetter, tandis que sa Maîtresse ne la punissait qu’en grondant la voix. Luna n’aimait donc pas se faire disputer, car elle voulait être une neko adorable, serviable, douce et aimante.
Ou peut-être que c’était une technique pour recevoir des câlins, car qui ne succomberait pas devant une belle petite neko en train de pleurer et d’essuyer ses yeux avec sa queue, comme Luna était en train de le faire en ce moment, tête baissée et oreilles basses ? En tout cas, elle sentit Madame-Blonde se mettre à genoux, et la prendra dans ses bras. Luna miaula faiblement en s’entendant dire qu’elle était «
une gentille neko en manque d’affection », mais ne dit rien. Ses oreilles se redressèrent toutefois quand Madame Pleione lui rappela de ne pas les appeler «
Madame ». Peine perdue pour Luna, évidemment, car le seul fait de dire ça l’incitait à se dire, inconsciemment, qu’il y avait un rapport de domination entre elle et Madame Pleione. La neko avait été bien éduquée, et ne pouvait pas se concevoir de vivre comme
libre, mais en vivant uniquement dans la soumission.
Madame-Blonde annonça ensuite que les deux femmes devaient repartir, et Luna hocha la tête, en reniflant une ultime fois.
«
Oui, Luna comprend... »
Elle ne pouvait pas non plus imposer à ces deux femmes de rester avec elle
ad vitam æternam. Ces deux femmes avaient sûrement d’autres impératifs, et Luna le comprenait volontiers. Elle s’écarta donc un peu, et les regarda s’approcher jusqu’à la porte, avant que les deux nekos ne discutent entre elles, et ne finissent par proposer à Luna de venir chez elle après le dîner, sous réserve que Luna en parle bien à Maîtresse
Alix, même si cette dernière refusait aussi qu’elle l’appelle «
Maîtresse ».
Néanmoins, l’idée de revoir Madame Pleione lui faisait beaucoup plaisir, même si ça impliquait aussi d’avoir Madame-Blonde, qui lui faisait un petit peu peur, même si elle était jolie. Aussi, la neko hocha la tête.
«
Luna en parle à Madame Alix ! Luna a hâté de pouvoir retrouver son amie ce soir !! Ainsi que Madame-Blonde aussi !! »
Elle se frotta un peu contre Madame Plleione, mais les deux nekos n’avaient plus le temps de jouer, et la laissèrent seule. Elle ne comptait pas sortir, car Maîtresse Alix lui avait dit d’attendre son retour, et de ne pas trop s’éloigner... Et, de fait, elle revint une dizaine de minutes après le départ des sœurs Lilianstar, et fronça rapidement les sourcils, tandis que Luna venait se frotter contre ses jambes en ronronnant.
«
Tu es toujours aussi câline, toi... Et tu t’es visiblement fait beaucoup plaisir. »
Maîtresse Alix était une femme relativement
pieuse (c’est ce que Maîtresse Alix lui avait dit, mais Luna n’avait pas trop compris ce que ça voulait dire), et elle avait vite compris que Luna était une esclave sexuelle. Elle avait essayé, pendant un temps, de lui dire de ne pas avoir de relations sexuelles, mais c’était impossible, et, plutôt que de la voir se rapprocher d’individus peu recommandables, Maîtresse Alix avait fini par la masturber. Sa spécialité était d’asseoir Luna sur ses genoux, jambes bien écartées, et de la masturber. C’est ce qu’elle fit d’ailleurs en ce moment, en constatant que Luna était toute excitée.
Elle s’assit sur le rebord du lit, puis agrippa Luna. Cette dernière s’assit contre elle, et les doigts d’Alix remuèrent dans son intimité&, tandis que, avec son autre main, elle alla masser l’un de ses seins, le pressant tendrement, tout en embrassant sa nuque. Et c’est ainsi que, en miaulant, en ronronnant, et en jouissant, Luna lui parla des Lilianstar... Et ce nom n’était évidemment pas inconnu aux oreilles d’Alix.
Le soir, beaucoup de personnes mangeaient dans la grande pièce de l’auberge, où on offrait de la viande, du poulet, et quantité d’autres produits issus de la forêt. Après leur câlin, Alix avait été promener Luna dans la forêt, souriant en la voyant chasser des papillons, ou se rouler dans le sol, ou encore plonger dans l’eau, jouant avec les flaques d’eau.
Le banquet arriva donc, et Luna mangea dans son assiette, de bonnes ailes de poulet, tandis que d’autres personnes étaient également présentes... Comme Alice Korvander. Et la Princesse de Sylvandell ne tarda pas à voir, du coin de l’œil, la fameuse neko blonde totalement paniquée de tantôt, à côté d’une autre femme. En souriant alors, elle s’approcha. Dans la foulée, elle avait appris qui étaient les Lilianstar, et elle se demandait donc si ces dernières ne connaissaient pas Mélinda. Elle se rapprocha donc des deux femmes, et, une fois dans leur dos, s’humecta la gorge, puis se mit à parler :
«
Alors, vous avez retrouvé votre sœur, Antares ? M’en voilà ravie... »