Le feu crépitait doucement dans l’âtre de la cheminée, dans un coin de la belle chambre. Une agréable chambre, avec un carrelage propre sur le sol, un grand meuble, et un lit deux pièces situé au fond, à côté d’une fenêtre aux volets ouverts, laissant ainsi l’éclairage de la lune venir. On aurait pu allumer la lampe, mais Mélinda préférait toujours l’éclairage ancestral, celui provoqué par les bougies et le feu de cheminée. C’est ainsi que deux candélabres se trouvaient sur un meuble à côté de la porte, ainsi qu’une bougie sur la table à chevet du lit deux places. La pièce était ainsi découpée en deux : le lit, et le salon, où un grand fauteuil rouge était tourné vers le lit. Mélinda était assise là, sur ce fauteuil, et, juste à côté de cette pièce, il y avait une table basse, en forme ovale, avec, dessus, une bouteille d’un liquide pourpre. À première vue, on aurait pu croire que le délicat et précieux liquide se trouvant à l’intérieur recélait un joli vin rouge... Mais, à bien regarder, ce liquide semblait trop...
Foncé... Pour être du vin. Mélinda en buvait justement. Il s’agissait d’une bouteille issue de sa cave, et, comme toute cave vampirique, elle abritait essentiellement des bouteilles de sang. Mélinda en avait sorti une pour un rafraîchissement, tandis que l’invité dormait, reprenant des forces.
Jack était là, nu, comme un ver, couché dans le lit. Il avait été lavé, même si tout ça avait dû sembler lointain pour le valeureux professeur. Et, tandis qu’il dormait, Mélinda l’observait, non seulement lui, mais aussi la femme assise sur le lit, et qui caressait tendrement le visage de l’homme.
«
Oui, Maîtresse, je ne sens rien de particulier en lui... C’est bien un être humain lambda. -
Hmmm... »
La femme qui parlait n’était pas n’importe qui ; elle s’appelait
Edessa, et était, à proprement parler, une démone. Une Succube, même. Mélinda l’avait récupéré alors qu’elle était un tout petit bébé, et l’avait tendu sans ses bras quand Edessa était encore un petit poupon de la taille de trois pommes. Depuis, Edessa avait bien grandi, mais voyait Edessa, non pas comme sa «
Maîtresse », mais comme sa «
mère », même si elle l’appelait continuellement «
Maîtresse ». Edessa était une petite perle, d’une beauté redoutable, d’une perversion incroyable, et était également une magicienne talentueuse, experte en magie rose, qui avait voyagé pendant des mois pour perfectionner ses talents, le tout dans le but de plaire à sa Maîtresse.
Après la séance dans la cave, Jack s’était écroulé sur place quand Nasha avait joui en elle, et que l’électricité avait traversé sa queue. Il avait fini par sombrer, et, plutôt que de le réveiller immédiatement, Mélinda l’avait emmené dans l’une des chambres du manoir. La résistance sexuelle de Jack avait suffisamment impressionné la vampire pour qu’elle demande à Edessa, occupée à faire l’amour à plusieurs lycéennes très chanceuses, de venir voir s’il était bien un simple être humain, ou s’il était doté de capacités magiques inconscientes qui pourraient expliquer son endurance.
La réponse d’Edessa fusa donc : jack n’était qu’un simple humain. Elle resta sur le lit, le visage proche du sien, et l’embrassa un peu, laissant entre ses lèvres s’échapper une légère fumée rose, avant de fertiliser ses rêves, de les rendre très érotiques... Et de l’amener à se réveiller avec une belle trique. Un petit tour que les magiciennes roses aimaient bien faire avec leurs amants. Le corps de Jack remua un peu, et, en souriant, la succube se redressa, puis s’écarta.
«
Je te remercie, Edessa... -
C’est un homme vigoureux... »
Mélinda acquiesça. Très vigoureux pour un simple prof’, en effet... Edessa s’écarta du lit, magnifique dans sa belle robe noire, même si cette robe était horriblement sexy de dos. La robe avait été spécialement conçue pour Edessa, car elle convenait aux goûts de Mélinda, qui adoraient voir le dos d’une femme, et leurs belles fesses rondes.
Jack commença à remuer, et Mélinda trempa à nouveau ses lèvres, tandis qu’Edessa se pencha vers elle, et l’embrassa tendrement. Le baiser dura quelques instants, avant que Jack ne semble émerger. Mélinda repoussa alors doucement les lèvres d’Edessa, qui resta en retrait, de même que Bran (dans un coin de la pièce). Mélinda sourit en s’asseyant à côté de l’homme, sur le lit.
«
Enfin réveillé... J’espère que tu as rêvé de ta Maîtresse en dormant, Jack... »