Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Le Cauchemar d’Ernest [PV]

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 75 mardi 13 janvier 2015, 17:56:18

Les cauchemars d’Ernest réduisirent en effet les chances qu’avaient Eve de passer une bonne nuit. Toutefois, celle-ci se garda bien de tenter de le réveiller, et supporta le sommeil agité de son compagnon de cellule. Elle avait envisagé de descendre pour le calmer si ses mauvais rêves devenaient trop violents, mais ce ne fut finalement pas nécessaire. L’hybride garda une assez bonne maîtrise de ses terreurs nocturnes pour ne pas trop inquiéter la jeune fille.  De plus, le fait que le mutant se trouve sur la couche la plus basse réduisait les risques de mauvaise chute.

Huit heures précises après leur disparition, les lumières illuminèrent de nouveau la cellule, annonçant le retour d’un matin invérifiable. Au-dessus d’Ernest, Eve poussa un discret gémissement et fit légèrement remuer le lit superposé en s’étirant. Laissant passer quelques minutes durant lesquelles elle replongea par intermittence dans un semi-sommeil, elle finit par tenter à destination de l’occupant du dessous un :

« Pas trop mal dormi ? »

Encore quelques minutes, et elle descendit. Son visage était un peu fatigué, elle avait de légères cernes sous les yeux... mais elle avait toujours eu un air un peu maladif depuis le premier jour, ce qui rendait en définitive difficile l’estimation de la qualité de la nuit qu’elle venait de passer. La jeune fille sourit gentiment.

« Moi, ça a été. »

Elle se dirigea vers le robinet et but un peu d’eau. Au même moment, la porte s’ouvrit. La Requine, l’air mal réveillée, déposa par terre un plateau moins garni qu’à l’habitude. Elle annonça, la voix engourdie par le sommeil :

« Raton à jeun ce matin. ‘vous fait confiance. Reviens te chercher dans dix minutes. »

Eve ramassa le plateau, qui ne contenait en effet une unique portion – une tranche d’un fruit à la chair jaune et juteuse ressemblant à un ananas – pour une seule personne. Elle s’assit au pied du matelas d’Ernest. Elle rompit l’aliment en deux.

« On peut partager. Ils sauront rien de toute façon. »

Elle tendit une des deux demi-parts à son compagnon de cellule et avala l'autre en quelques bouchées. Le fruit avait en effet la même texture que l'ananas, mais était plus âcre. Comme les autres repas servis jusqu'ici, il n'était pas possible d'identifier les ingrédients, qui semblaient issus, si ce n'était d'un autre monde, au moins d'un autre continent.

« S'ils te veulent à jeun, c'est qu'ils vont te faire une prise de sang, je pense. C'est pas le plus désagréable. Peut-être ils te feront faire quelques autres tests physiques aussi. Tu vas t'en sortir ! »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 76 mardi 13 janvier 2015, 19:50:56

« Un peu agité, mais je m’attendais à pire... » répondit Ernest, d’une voix encore marquée par le sommeil.

Il s’étira, bailla et se redressa en position assise. Après avoir observé un instant le visage de la jeune femme, il détailla son lit dont le drap était encore plus désordonné que la veille. Un accros sur le matelas témoignait d’une griffure malencontreuse. C’était ce qui arrivait lorsqu’on avait des griffes et des cauchemars. L’hybride n’avait pas son pareil pour massacrer la literie. De ses mauvais songes, il ne lui restait que des lambeaux, des images vagues, des impressions qui déjà se fondaient dans des souvenirs plus réel et plus nets. Il n’y prêta pas d’attention, désireux de laisser à la nuit son lot d’angoisses. La journée, il se devait d’avoir la tête froide.

Il avait beaucoup changé depuis les quinze jours passés dans le cube de verre. Il n’était plus un gamin, il avait appris à se battre, à tuer même. Il savait se contrôler dans le feu de l’action. On le considérait comme inoffensif, sa présence à cet étage le prouvait. Il pouvait, il devait en tirer profit au moment opportun. La venue de la requine l’extirpa de ses réflexions. Reportant son attention sur Eve, il refusa la portion de son petit déjeuné qu’elle lui proposait.

« Non, ce n’est pas une bonne idée. Ils ont au contraire toutes les chances de le savoir. Manger, ça peut fausser les analyses. Et crois-moi, c’est le genre de trucs qui met en rogne Carval. Il ne supporte pas de perdre du temps. Il me sanctionnera. Il te sanctionnera. Je préfère rester à jeun. »

Il se leva pour aller pisser. Son objectif, pour l’instant, était de ne surtout pas dégrader sa situation. Les infractions étaient donc à éviter. Tout en soulageant sa vessie, il ajouta :

« Et puis, tu dois reprendre des forces. Tu as un pouvoir à récupérer. Si tu le récupère, tu pourras me rendre ma main. »

Il n’avait pas l’intention de prendre sa prothèse. Autant la laisser ici. Il n’avait non plus pas l’intention d’évoquer avec la jeune femme le petit arrangement conclu dans les douches et qui la concernait. Chaque chose en son temps... Dix minutes, cela allait passer vite. Tant mieux en un sens. Attendre un passage au labo, c’était tout sauf agréable.
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 77 mercredi 14 janvier 2015, 06:50:43

« T'as raison, le nouveau docteur est pire que les autres. Mieux vaut ne pas l'énerver » admit Eve en hochant la tête et en croquant dans la deuxième demi-part.

Elle ne savait visiblement pas trop quoi dire d'autre, et devait appréhender presque autant qu'Ernest les dix minutes qui suivirent. Une fois son repas terminé, elle repoussa le plateau sur le côté. Elle resta silencieuse un moment.

« Je suis pas sûre que je récupérerais mon pouvoir un jour. J'ai pas eu d'amélioration depuis au moins une semaine. Peut-être ils ont tout pris » fit-elle du bout des lèvres.

La porte s'ouvrit de nouveau, et la gardienne mis un pied dans la cellule. Elle n'avait pas l'air beaucoup plus éveillée que lors de sa première apparition. Elle bailla.

« On y va mon rat.
Bon courage Ernest. »

La Requine était peut-être encore moins vigilante que d'habitude : elle ne touchait pas l'hybride et ne le surveillait que d'un en apparence distrait. Lorsqu'il fut sortit, elle referma la porte sur Eve et jeta un regard mauvais à l'autre gardien, qui somnolait sur sa chaise. Elle leva légèrement la voix.

« Au secours raton m'attaque !
Grand Dieu » gémit le vieil homme en sursautant.

Le mouvement de surprise qui l'agita le fit basculer en arrière. Réajustant seulement sa position sur le sol, il ne chercha pas à se relever immédiatement, mais parut passablement énervé par le réveil soudain.

« Mademoiselle, on ne fait pas ce genre de frayeur à quelqu'un de mon âge.
À l'hospice vieux con, c'est là que tu devrais faire tes siestes. »

Elle lui tourna le dos et fit signe à Ernest de la suivre. Elle appela l'ascenseur et appuya sur un bouton, le troisième sur la colonne de gauche, qu'Ernest put se souvenir correspondant à l'étage des laboratoires. Le visage du réceptionniste, le même que la dernière fois – un cinquantenaire blond – lui confirma qu'il s'agissait bien du même étage. Il leur annonça immédiatement :

« Portu… »

La Requine trébucha sur la pourtant infime rainure séparant la cage d'ascenseur et le sol, s'étalant de tout son long. Le scientifique pouffa, la gardienne pesta. Aussitôt elle se releva sans utiliser ses bras, en une contorsion assez impressionnante qui ne laissait aucun doute sur sa souplesse et sa puissance musculaire. Le bout de son museau, la protubérance qui faisait office de nez sur son visage déformé, saignait un peu.

« Ta gueule.
Portunus. »

Le réceptionniste se garda d'en rajouter et la Requine mena Ernest dans le couloir de gauche. Les mêmes deux portes que lors du précédent passage : PORTUNUS, JANUS. Cette fois, ce fut la première. Peggy laissa l'hybride de l'autre côté et referma, ajoutant seulement un conseil simple.

« Sois sage. »

La pièce était un peu plus grande que celle de l'intelligence artificielle, plus meublée aussi. En réalité, la couche en hauteur recouverte de plastique et l'ordinateur dans le fond la faisaient ressembler assez à un cabinet médical classique. Elle était éclairée par deux rangées de néons blafards au plafond. Plusieurs rangées d'armoires blanches sur les côtés ne détonnaient pas vraiment.

Une femme en blouse, entre deux âges, une queue de cheval châtain tirée en arrière, était présente. Elle était d'un physique assez quelconque, qui allait cependant bien avec sa fonction de médecin, des lunettes rectangulaires aux montures noires sur le nez. Ernest pouvait se souvenir l'avoir vue aux commandes d'un chariot de seringues la veille. Elle portait des gants verts assez épais, mais pas d'autre protection. Elle se leva du bureau auquel elle était assise.

« Bonjour Ernest, je suis le docteur Qwelbel. On va s'assurer que tu es en bonne santé, d'accord ? Ça ne devrait pas être trop long. Enlève tes vêtements et allonge-toi sur le lit, s'il te plaît. »

Sa voix était raisonnablement douce et assez maternante. Elle n'avait pas l'air trop stressée.
« Modifié: jeudi 15 janvier 2015, 08:46:20 par Le Messager »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 78 mercredi 14 janvier 2015, 12:50:37

Face aux doutes d’Eve, Ernest se montra optimiste. Il était allé retourner s’assoir à côté d’elle et lui assura d’un ton docte :

« Une semaine ? C’est rien du tout. Ce genre de choses peut prendre beaucoup de temps. Je ne dis pas que ton pouvoir va forcément revenir. Néanmoins, si tu veux mettre toutes les chances de ton côté, pense à t’entraîner régulièrement. Tu n’as rien à perdre, tout à gagner. »

La jeune femme ne manquait ni de temps, ni de blessures pour s’exercer. Lorsque la gardienne vint chercher l’hybride, celui-ci obtempéra avec calme. Il rigola quand elle fit chuter son collègue à cause de sa blague. Dans l’ascenseur, il eut même quelques mots aimables pour elle. Il tenait à la mettre dans son sac. Ici, tout était affaire de relations, il l’avait tout de suite compris.

« Et bien, vous avez l’air d’avoir passé une nuit difficile. J’espère que ce n’est pas à cause de moi. Faut pas hésiter à me réveiller quand je suis en proie à des terreurs nocturnes. »

La chute de la requine manqua de le faire à nouveau rire. Il s’en abstint. Le voilà maintenant dans la salle Portunus. Celle-ci avait tout d’un cabinet de médecin classique, et la doctoresse qui s’y tenait n’avait rien d’extraordinaire. N’en demeurait pas moins que le petit mutant sentait son stress monter en flèche. Il n’aimait pas l’air de Qwelbel. Elle le prenait pour un môme. Qui avait-il derrière ce masque mielleux ? Rien de beau, sans quoi elle travaillerait ailleurs.

« Bonjour », marmonna simplement le rat, plus distant qu’il ne l’aurait souhaité.

Il était difficile de toujours se contrôler, surtout dans un environnement propre à nourrir tant de craintes et de méfiances. Ernest s’en voulu toutefois. Il se rattrapa en obéissant sur le champ. Avec une seule main, il galéra un peu à se défaire de son tee-shirt sans manche. Pour le pantalon, ce fut plus simple, il n’eut qu’à tirer dessus pour le faire glisser au sol. Tout en essayant de se convaincre qu’il n’allait subir qu’un basique examen médical, il grimpa sur la couche plastifiée et s’y allongea. Théoriquement, il disposait d’une santé de fer. Non seulement l’Altérium le protégeait des maladies et infections, mais il avait jusqu’à présent bénéficié d’une importante activité sportive comme en témoignait sa musculature visible sous le pelage.
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 79 jeudi 15 janvier 2015, 09:59:29

La doctoresse consulta brièvement son écran et s'avança tranquillement vers Ernest. Un petit morceau rond de plastique noir au niveau de son col ressemblait à un microphone. Arrivée près de l'hybride allongé, elle posa directement ses mains gantées sur ses épaules et se pencha.

« Alors Ernest, comment se passe ton séjour ici ? » l'interrogea-t-elle, alors qu'elle débutait l'examen. « Tu t'es fait des amis ? »

Elle laissa vagabonder ses doigts dans la fourrure grise, arpentant des épaules aux bras, puis revenant sur le torse et descendant. Elle auscultait en la frôlant la peau sous le pelage, s'arrêtant à la moindre cicatrice, et démêlant au passage les nœuds lorsqu'elle en trouvait.

« Des antécédents familiaux ? Des parents mutants ? »

Dans ses gestes, Qwelbel prenait son temps, et agissait avec la même douceur qu'un maître caressant un animal domestique. Seul le plastique de ses gants était un peu froide.

« Est-ce qu'il t'arrive de te brosser parfois ? Si tu veux, je dois pouvoir te donner de quoi. Tu ne te toilettes pas avec ta langue, non ? J'ai rencontré des hybrides qui faisaient ça. Attentions aux boules de poils, hein ?! Huhuhu. »

Lui faisant lever un bras, elle palpa l’aisselle, puis fit de même avec le second membre. Elle s'intéressa à l'intérieur de ses oreilles et reprit d'un ton plus passionné :

« La plupart des praticiens sont incapables de comprendre les mutants animaux dans ce qu'ils ont de particulier. Mais on m'a prévenu que tu n'étais pas un hybride comme les autres. Peut-être même pas un hybride du tout, si j'ai bien compris. J'ai insisté pour pouvoir t'examiner moi-même, malgré ça. C'est que je pense être la seule qualifiée pour ça. Retourne toi s'il te plaît. »

Elle saisit entre ses mains la queue rose et la parcourut brièvement, avant d'appuyer assez fermement au niveau des hanches pour cambrer Ernest et observer la posture du dos. Il y avait quelque-chose d'à la fois voyeur et tendre dans son regard. Imperturbable, elle continua.

« Assis s'il te plaît. C'est aussi ça qui fait la beauté de votre genre. La multiplicité des causes ! Un de mes patients est un mutant métamorphe bloqué sous la forme d'une souris, figure toi. Il fait parti des spécimens que j'ai mis à disposition de Carval, d'ailleurs, tu le rencontreras sûrement… Il est un peu plus jeune que toi, j'espère que vous deviendrez vite copains. Ouvre la bouche ? Dommage que Carval… »

Qwelbel s'interrompit et regarda d'un air sévère son micro. Elle se servit d'une petite lampe tubulaire pour examiner l'intérieur de la gorge et l'état des dents. La même lampe servit ensuite à tester la rétractation des pupilles.

« Enfin, tout pour la science, on trouve ses sujets où on peut. Je suis enthousiaste. Tu es un spécimen beaucoup plus unique : difficile à cloner correctement. Ça te rend précieux, évidemment. Ah, mais je l'aurais presque manqué. »

Ses yeux s'étaient arrêtés sur l'endroit où aurait dû se trouver la main manquante du mutant. Elle défit le bandage.

« Ben alors, comment tu t'es fait ça, Ernest ? »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 80 jeudi 15 janvier 2015, 15:02:13

La première impression d’Ernest sur Qwelbel ne se vérifia pas. Il n’avait sans doute pas à faire à une sadique dissimulée sous un masque d’hypocrisie. Non, il se pouvait que la doctoresse soit, à sa façon, réellement bien intentionnée. En fait, elle semblait passablement déconnectée de la réalité. Elle officiait dans un cauchemardesque complexe scientifique sous la houlette d’une organisation terroriste et elle était capable de demander au prisonnier si son séjour se passait bien. Ahurissant ! Si le mutant ne s’était pas contrôlé, il aurait fait preuve de ses sarcasmes corrosifs. C’aurait été une grosse erreur. Peut-être pouvait-il bien s’entendre avec cette femme s’il y mettait du sien. Il lui fallait des alliés, pas des ennemis. Il se laissa donc examiner, tel un animal, sans réticence apparente. Ce n’était de toute façon pas spécialement désagréable. Il s’appliqua également à répondre aux questions. Le probable micro ne lui avait pas échappé. Il choisit donc ses mots avec soin.

« Ho, je n’ai pas trop à me plaindre. Je n’ai pas encore noué des amitiés dignes de ce nom, mais je m’efforce d’être en bon terme avec tout le monde. »

Aucune mention d’Eve. Il ne voulait surtout pas la mettre en avant. Aucun mensonge. Il aurait été trop simple de les repérer.

« Du côté de mon père, aucun antécédent. Ça a été vérifié. Du côté de ma mère, j’en sais rien, on est un peu en froid voyez-vous. »

Doux euphémisme. Il exécrait Ashley Willard à peu près autant que Carval lui-même. Elle l’avait reniée, rejeté. Jamais il ne pourrait le lui pardonner !

« Non, je ne me toilette pas avec la langue. Mais si vous pouvez me procurer une brosse, je ne suis pas contre. ... Je ne suis pas catégorisé "hybride" au sens strict du terme car les effets premiers de ma mutation n’ont strictement rien à voir avec l’hybridation animale. Mon évolution physique n’est qu’un effet secondaire. Et elle n’est pas conjuguée avec un impact comportemental. Je ressemble à un rat, je n’en suis pas un. »

A le voir, n’importe qui aurait juré le contraire. La nuance génétique était, dans les faits, pratiquement impossible à remarquer, d’autant plus impossible que lors de ses moments de folie ou de négligence, le jeune Lenoir était plus bestial que la plupart des hybrides. La suite des propos de Qwelbel attira particulièrement son attention. Un métamorphe, plus jeune que lui, bloqué sous sa forme de souris ? La description correspondait parfaitement à Tchézaré Nyx, l’un des rares individus en ce bas monde qui avait croisé sa route sans avoir à le regretter. Et pour cause, Ernest l’avait trouvé dans les égouts de New-York et décidé de l’aider. Ils étaient même devenus bons amis. Et puis, sans prévenir, la souris s’était volatilisée. Le mutant rat comprenait désormais pourquoi. Il n’eut guère l’occasion d’en être peiné car déjà une nouvelle information captait son intérêt. Dès que la doctoresse termina de lui examiner la gueule, il reprit la parole.

« J’ai hâte de croiser ce métamorphe. Mais que disiez-vous au sujet du clonage ? »

Carval n’avait quand même pas tenté de le cloner ! Si ? Il devait être assez timbré pour cela. L’idée le mit particulièrement mal à l’aise. C’était une perspective à laquelle il ne s’était pas du tout préparé. Il se rassura en se disant que rien n’était sûr, il devait se faire un film.

« La main, je l’ai perdu lors de mon kidnapping. J’aimerais bien la récupérer d’ailleurs. Il n’y a pas un mutant doué de régénération dans le personnel ? »

Il ne perdait rien à demander.
« Modifié: vendredi 16 janvier 2015, 13:55:14 par Mascotte »
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 81 jeudi 29 janvier 2015, 21:42:20

Qwelbel resta de marbre en apprenant la façon dont l'adolescent avait perdu sa main. Son regard demeura fixe quelques secondes, puis elle dit, d'un ton absolument neutre, en rangeant sa lampe de poche :

« Je vais te nettoyer ça. Je sais, tu es immunisé aux infections, mais enfin… »

Elle alla chercher une compresse, du désinfectant et un rouleau de tissu blanc. Après avoir pulvérisé le liquide antiseptique sur le premier dispositif, elle tamponna doucement le moignon. Puis elle découpa avec des petits ciseaux de quoi faire un bandage. Ce faisant, elle déblatérait :

« Un membre du personnel doué de régénération ? Oh, ce serait utile, Ernest. Mais non, nous n'avons pas ça. En revanche, nous avons une puissante substance curative extraite d'un mutant. Malheureusement, elle est en quantité limitée. On ne sait pas exactement quand on en aura d'autre. De toute façon, Carval a mis ce projet de côté lorsqu'il a vu que ça ne réglait pas son problème. »

Même si elle jetait de temps à autre des regards à son micro, le ton de Qwelbel était assez insouciant. Elle ne paraissait pas se rendre compte qu'elle donnait des informations à Ernest – ou si elle s'en rendait compte, elle le faisait avec un naturel qui indiquait qu'elle n'avait pas reçu de consigne particulière à ce sujet.

« Oui, le clonage, évidemment. Mais de ça, je ne peux pas dire grand-chose. Je ne suis pas une experte, ce n'est pas ma branche ! J'ai fait des études de médecine vétérinaire. Le dispositif arrivé avec Carval est beaucoup trop compliqué, du reste. »

Après avoir terminé le bandage, qui était bien plus beau que le premier, elle s'éloigna une nouvelle fois, laissant Ernest se conforter dans sa position assise. Elle revint avec une boîte comportant au moins une seringue assez large et un autre petit ciseau courbé, visibles car ils qui dépassaient. Elle en extrait un coton-tige.

« Tu pourrais faire « aaah », Ernest ? » fit-elle en lui enfournant le bâtonnet dans la bouche, et en grattant un peu l'intérieur de ses joues avec.

Cela fait, elle rangea le coton-tige dans une petite pochette en plastique translucide, et attrapa le ciseau. Toujours avec douceur, elle s'en servit pour couper le bout d'une griffe, qu'elle rangea également dans un étui individuel. Puis ce fut au tour de la seringue.

« Tu as déjà fait des prises de sang, non ? Ça ne fait pas mal, ne t'inquiète pas. Pense à quelque-chose de joyeux ! »

Elle désinfecta brièvement la zone du coude retenue pour le prélèvement – encore par habitude, sans doute – profitant du liquide pour écarter un peu la fourrure, puis piqua et aspira quelques gouttes. Elle nettoya encore le sang qui perlait.

« Voilà, c'est fini ! Enfin, il reste encore deux prélèvements non-invasifs à effectuer… »

Elle prit deux fioles, l'une légèrement plus volumineuse que l'autre, dans sa mallette, et les tendit à Ernest.

« Alors, la plus grosse est pour l'urine, l'autre pour le sperme. Je te conseille de remplir la première en premier » indiqua-t-elle sans intonation particulière. « Je te laisse faire. »

Même si la phrase précédente aurait pu signifier qu'elle allait s'éloigner et laisser Ernest seul à son affaire, elle ne recula que d'un pas. Elle appuya une de ses mains sur le sommet d'une étagère basse, et s'adressant toujours à Ernest, elle prononça quelques mots supplémentaires.

« Nous disposons déjà ces données, tu sais, mais Carval veut savoir si la concentration s'est altérée de quelque manière. Il paraîtrait que ça peut tout changer. »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 82 jeudi 29 janvier 2015, 23:58:17

Ernest ne perdait pas une miette de ce que Qwelbel disait. Il faisait également attention à son ton, à ses réactions, tâchant de la cerner le plus justement possible. L’art d’une communication réussie passait par l’adaptation. Plus il connaissait ses interlocuteurs, plus il pouvait s’adapter à eux. Apparemment, il ne fallait pas trop espérer apitoyer la doctoresse. La vue d’une main coupée ne l’avait pas émue. En travaillant ici, elle avait dû s’accoutumer aux mutilations en tout genre. Et puis, encore une fois, sa présence dans le complexe prouvait que ce n’était pas un modèle de vertu. Tant pis... La puissante substance curative, le jeune mutant avait sa petite idée sur sa provenance : Eve. Ses chances pour en obtenir étaient minces, voir inexistantes, sauf s’il pouvait prouver qu’être manchot entravait la bonne marche des expériences. Pas facile... Il fallait croiser les doigts pour que sa collègue de cellules récupère son pouvoir. Concernant le clonage, rien de neuf. C’était trop vague pour savoir ce à quoi Carval était parvenu et qu’est-ce qu’il visait. Seule certitude, l’Altérium devait toujours l’obséder.

Durant les prélèvements, l’hybride rat demeura silencieux. Il se laissait toujours manipuler docilement. Il finit par se demander dans quel état se trouvait Nyx. Il avait vraiment beaucoup de mal à l’imaginer dans cet univers si dur, lui qui était si sensible. Nyx face au docteur Carval... Pauvre souris...

La vue des deux flacons, et surtout la consigne qui s’y rapportait, chassèrent les pensées d’Ernest. Il les prit, une expression ennuyée se peignant déjà sur sa figure. La prise de sang, il s’y était attendu. La prise d’urine, non. La prise de sperme, encore moins. Une prise de salive aurait été moins problématique. Beaucoup moins, d’autant plus qu’il comprit tout de suite qu’il ne pouvait pas compter sur la moindre intimité. Ici, dans ce cabinet, il était un animal avant d’être un cobaye ou un prisonnier.
« Ha c’est bête, j’ai fait pipi avant de venir. J’ai peur d’avoir la vessie vide. Si j’avais su... »
Il déposa les flacons sur la couche plastifiée puis fourragea dans son pelage pour en dégager son pénis. Avec son moignon, il calla son sexe contre une cuisse, le temps qu’il puisse aller chercher de sa main unique le gros flacon.
« C’est fou, avec une seule main, tout est plus difficile... »
Une fois en position, il n’eut plus qu’à se forcer. Il lui fallut près de trois minutes pour que quelques malheureuses gouttes finissent par tomber. Il se força encore, sans résultat. Alors il passa à l’autre flacon. Il marqua une nette hésitation, fixa Qwelbel...
« Excusez-moi, je crois que je vais mieux y arriver comme ça. »
Il se leva sur le lit, tourna le dos à la doctoresse et s’agenouilla. Une fois fait, il plaça le flacon entre ses genoux et, tout en se jurant que tôt ou tard il trouverait un moyen de se venger de l’ensemble du personnel, il se masturba vigoureusement. Là encore, ce ne fut pas rapide, la situation était loin d’être idéale. La verge en érection, le petit mutant ne sentait rien venir. Il ferma les yeux et essaya de penser à ses magasines pornos. Une image, dans sa tête, fit tilt, engendrant l’excitation. C’était celle d’une blonde au corps sculptural, dans le plus simple appareil, qui lui faisait un massage très osé. Dans son dos, sa queue frétilla. Anticipant l’éjaculation, il visa le flacon.
« Voilà », fit-il en tendant sa semence.
Il était un peu essoufflé et une odeur évocatrice flottait dans l’air.
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 83 jeudi 05 février 2015, 21:47:56

Les bras croisés, Qwelbel regarda faire Ernest, sans que son visage exprime d'émotion particulière. Elle observait attentivement, toutefois, et ses yeux ne quittèrent pas le dos du mutant lorsque celui-ci se retourna, dandinant périodiquement de gauche à droite, par un biais inconscient sans doute, pour suivre les mouvements de sa queue. Elle attendit sans un mot de plus que les prélèvement soient terminés, affichant juste un sourire ravi quand la chose fut faite. Elle rangea les flacons dans sa mallette et les dénombra.

« Pas besoin de plus de quantité : sang, salive, urine, sperme. Bien joué Ernest ! On peut passer à la suite, ça ne sera plus très long. Suis-moi maintenant s'il te plaît. Tu te rhabilleras plus tard. »

Elle ouvrit un des tiroirs et en sortit un appareil avec un écran LCD de la taille d'une carte de crédit, duquel pendait deux fils, reliés à des électrodes. Puis elle se dirigea vers le fond du cabinet, et ouvrit une porte de l'autre côté du bureau, dont la poignée blanche était cachée par l'écran d'ordinateur.

Elle débouchait sur une seconde salle, plus petite mais également plus équipée. Rien n'était cependant très effrayant : il y avait beaucoup de matériel qui n'aurait pas dépareillé dans un gymnase. Qwelbel, sa petite boîte toujours à la main, désigna un tapis roulant destiné à pratiquer la course en intérieur. Il n'avait pas de point d'appui, étant relié à un terminal situé sur le côté, vers lequel la doctoresse se dirigea pour l'allumer.

« Il s'agit juste un test sportif. Tu n'as rien contre courir un peu, pas vrai Ernest ? J'ai lu que tu aimais bien l'exercice physique. »

Une fois Ernest installé sur le tapis, la scientifique lui installa les électrodes, au niveau de la poitrine ; l'un sous son sein droit, l'autre un peu plus haut et un peu plus à gauche. Le petit appareil tenait sans problème entre les deux appuis. Son écran LCD affichait quelques chiffres et un minuscule électrocardiogramme, mais probablement transmettait-il surtout des informations au terminal de Qwelbel.

« Prêt ? Tiens toi bien, je lance ! »

La phase préliminaire durait environ deux minutes, durant lesquelles, après quelques secondes passées à vitesse de marche, le tapis permettait une allure de course très modérée. Progressivement toutefois, il commença à accélérer, trop subtilement d'abord pour qu'il soit aisé de s'en rendre compte, mais la différence ne tarderait pas à se faire manifeste.

Au bout d'une demi-dizaine de minutes, Qwelbel s'approcha avec un autre coton-tige, et le frotta contre l'aisselle du mutant, avant de le ranger également dans un petit sachet plastique. Elle ne tarda pas à s'écarter toutefois. Le tapis allait continuer à prendre de la vitesse, jusqu'à ce qu'irrémédiablement il atteigne une cadence trop élevée même pour un champion du cent mètres. L'intérêt était de connaître l'allure limite.

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 84 vendredi 06 février 2015, 14:17:13

Ernest se doutait que la prochaine étape allait être le test physique. Il se doutait aussi qu’il n’allait pas pouvoir se rhabiller. La doctoresse, ou plutôt la vétérinaire, devait estimer cela très superflu. Il se demanda un instant si les captifs non hybride avaient droit à un peu plus d’intimité. Avec Carval dans les parages, ce n’était même pas certain. Quoi qu’il en soit, la vue du tapis roulant lui rappela forcément ses quinze jours d’incarcération. Il parvint sans trop de mal à chasser ses souvenirs. L’heure quotidienne de sport était l’une des rares choses à peu près agréables dans son supplice. Obéissant, il se mit sans mot dire en position et laissa Qwelbel installer son petit appareil.

La machine démarra... Le petit mutant se mit à marcher, puis à trottiner, puis à courir. Il allait debout bien sûr. Son rythme était régulier, sa respiration aussi. Ses performances témoignaient de sa bonne santé. Après un petit moment, la femme refit un prélèvement : sueur cette fois. Le test se poursuivit. Puisqu’il réclamait peu de concentration, Ernest eut tout le loisir de penser à autre chose. Nyx encore... Pourquoi lui ? Sans doute parce que c’était l’un de ses rares véritables amis. Il l’imagina à sa place, sur le tapis roulant, sous les yeux de l’impassible Qwelbel. Il l’imagina nu et haletant... Cela avait dû arriver. Et est-ce que lui-aussi avait dû s’abaisser à la masturbation afin de remplir un petit flacon ? Le rat serra les dents, soudainement furieux. Il eut envie de sauter à la gorge de la vétérinaire, de la mettre à mort comme il savait si bien le faire. Malgré ses séjours répétés chez le psychologue, il demeurait très impulsif. Il sut toutefois encore se maîtriser. Le rythme sans cesse croissant de la machine l’aida à faire le vide.

Plus il devait aller vite, plus il se penchait en avant, plus il ressentait le besoin d’aller à quatre pattes. Seulement il avait une main en moins et la blessure, trop récente, allait sans doute l’empécher de prendre appui sur son moignon. Il n’en était pas certain, mais il se résolu à ne pas essayer. Il voulait ne pas donner au docteur sa véritable vitesse de pointe. Le voilà arrivé à sa limite en position bipède. Il était quasiment plié en deux. Il ne suivait plus le rythme. Son équilibre devint précaire. Sans doute aurait-il pu encore un peu forcer, mais il préféra ne pas rétablir son équilibre. La gravité fit le reste : il s’effondra, cessant dès lors son effort. Il était essoufflé et en sueur mais savait ne pas avoir grillé toute son endurance.
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 85 vendredi 13 février 2015, 16:01:30

Dès lors qu'Ernest tomba, Qwelbel regarda son écran et eut un sourire soudain, un peu trop brusque et étrange, à bien y réfléchir, pour être celui d'une personne absolument saine d'esprit. Elle frappa quelques coups dans ses mains, en un petit applaudissement enthousiaste. Entre-temps, elle avait rangé sa boîte à échantillons dans un tiroir.

« C'est excellent Ernest ! Le docteur Carval sera ravi ! Enfin, sûrement. Je crois qu'il dispose de données plus anciennes à ce sujet. » Elle regarda une nouvelle fois son écran : « Alors, j'ai une bonne nouvelle ! La procédure écrite pour toi par le professeur Po comporte plusieurs ponctions invasives – et évidemment, à cause de ta petite particularité, il serait trop coûteux de t'anesthésier. Maaais… le docteur Carval a tout rayé ! Il a juste indiqué de te mener en salle Thoosa. Chouette, non ? »

La doctoresse donna au mutant une serviette pour s'essuyer un peu, et le laissa se rhabiller. Puis elle ouvrit la porte qui menait au couloir. Derrière, la requine attendait, vaguement impatiente. Elle avait un pansement enroulé autour de la bosse qui lui servait de nez. Elle se contenta de saluer Qwelbel de la tête, s'attendant sans doute à ce qu'elle les quitte là. Toutefois, la scientifique l'interrogea.

« Où est la salle Thoosa ?
Dans l'autre aile, j'crois. Jamais emmené personne là-bas.
Si c'est une première, je préfère venir avec toi. »

De sa main gantée, Qwelbel attrapa de manière amicale, presque maternelle, la main valide d'Ernest. Le trio revint vers l’ascenseur, où non-loin demeurait toujours le même réceptionniste.

« Bonjour George !
Bonjour Victoria.
Thoosa ?
Oh. Couloir droit, puis à gauche. Tout au fond. Du couloir de gauche.
Merci ! »

La marche se poursuivit selon les instructions données par le scientifique. Tous les couloirs se ressemblaient, et tournaient en angle droit autour des salles rectangulaires. Les portes elles aussi se ressemblaient toutes, même si quelques rares poignées différaient, la seule chose notable était le nom qui y était inscrit. Qwelbel ne se priva pas de commenter joyeusement à l'attention d'Ernest :

« Les salles ici portent le nom de divinités gréco-romaines, tu avais remarqué ? Janus est le dieu des commencements, il a deux têtes tournées dans un sens opposé : l'une regarde le passé, l'autre le futur. Portunus est un dieu des portes et de ports, des départs, il est associé avec Janus, dans la plupart des textes. Quant à Thoosa, je crois savoir qu'elle est la divinité de la réflexion, de la réflexion avant l'action en particulier. C'était aussi la mère du Cyclope. Par contre, je n'ai pas la moindre idée de ce qu'il y a à l'intérieur. Ah, tiens, celle-ci n'a pas de nom. Hm, ah oui. Oui, celles-ci, ce sont des toilettes. »

Elle avait l'air de trouver le sujet si passionnant qu'on aurait pu croire qu'elle faisait faire la visite d'un monument historique. Bientôt, tout au bout du deuxième couloir, donc, se dessina la porte Thoosa. Elle n'avait rien de particulier.

« C'est ici que nos routes se séparent Ernest ! Bon courage avec ce qu'il y a à l'intérieur. J'espère qu'on se reverra vite ! »

La requine ouvrit la porte alors que Qwelbel poussait légèrement dans le dos d'Ernest pour l'inciter à pénétrer dans la pièce. Puis très vite elle referma derrière lui, le laissant de nouveau seul dans un environnement inconnu… surtout que l'endroit avec quelques similitudes avec Janus. Mais si elle disposait bien d'une caméra sur le mur du fond, elle était plus troublante encore. En effet, la pièce ne disposait pas d'un siège, mais d'une table dans une matière plastique grise. De plus, elle était éclairée par des néons qui n'émettaient qu'une lumière rouge.

Cependant, le plus surprenant était certainement la chose qui se trouvait juste derrière la table. Il s'agissait d'un long et large tube en verre transparent, rempli d'un liquide légèrement trouble dans lequel flottait… une cervelle. Le cerveau, bien rose et bien vivant, était vraisemblablement humain. Plusieurs fils noirs et très fins tombaient du plafond et disparaissaient dans les plissures de sa chair molle.

Ernest eut quelques dizaines de secondes pour se familiariser avec la pièce. Toutefois, bientôt, une voix masculine émergea d'un microphone.

« Bonjour, rat. Tu as grandi. »

Elle était bien connue : c'était celle de Carval.
« Modifié: vendredi 13 février 2015, 16:08:52 par Personne »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 86 vendredi 13 février 2015, 17:17:37

Qwelbel était folle, tout simplement folle. Ernest s’étonna de ne pas s’en être rendu compte plus tôt. Cette attitude en inadéquation avec le contexte, ce sourire, et même maintenant qu’il y pensait, certaines remarques... Combien de fous y avait-il dans le personnel ? Quoi qu’il en soit, l’hybride rat s’essuya, se rhabilla et suivit le mouvement sans mot dire, pas mécontent d’échapper aux prélèvements invasifs. Pour autant, ce n’était pas terminé, contrairement à ce qu’il avait espéré. Le voilà dans les couloirs, en route vers une nouvelle salle, une nouvelle étape. Il écouta d’une oreille distraite les explications de la doctoresse au sujet des noms de pièces. Les divinités gréco-romaines, il s’en fichait royalement. Plus intéressante était la disposition des lieux qu’il ne manqua pas d’observer. Chaque porte, chaque virage, il voulait avoir en son esprit le plan le plus complet possible du complexe.

Le voilà à destination. Le petit mutant passa le seuil de la salle Thoosa en s’efforçant de demeurer calme. Alors qu’il découvrait l’endroit, il entendit la porte se refermer dans son dos. Il était seul maintenant, seul avec un... cerveau en bocal. Vision étrange, il ne s’y était pas attendu. Du coup, il ne sut comment réagir. Il demeura immobile, ne cessant de tout détailler. Puis vint la voix... la voix redoutée et haïe. Depuis qu’il avait quitté Eve, il s’était préparé à la réentendre. Elle ne lui fit pas moins d’effet.

Ernest eut un geste de recul instinctif et se retrouva, dès lors, adossé à la porte. Dans le même temps, il retroussa ses babines, dévoilant ses dents serrées. Envie de fuite, envie de tuer, le voilà pris entre des réactions contraires. Il escomptait à la base jouer l’inoffensif. Impossible ! Ce fut sa rancœur qui s’imposa. Une froideur assassine passa dans son sanglant regard. Il fixa tour à tour le cerveau et la caméra. Il s’avança d’un pas, de deux... quelques secondes de silence puis il s’exprima. Son ton, paradoxalement assez calme, témoignait d’une saisissante hostilité. Le ton du confrériste qu’il avait été, du psychopathe, du monstre.

« Et toi, tu as rétréci, enfin, si c’est toi que je vois là. Tes expériences auraient-elles mal tournées ? Ce serait terriblement ironique. Enfin bref, passons. C’est quoi le programme ? On va reprendre là où on s’était arrêté la dernière fois ? Vas-y, tente encore une fois de me toucher, comme tu le faisais ! Essaie !! »

Il s’était presque mis à crier sur la fin. D’un bond, il fut sur la table grise. Il se demanda un instant si le tube en plastique était à l’épreuve de ses morsures. Sans doute, hélas...
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 87 jeudi 19 février 2015, 16:46:49

Le conteneur du cerveau ne paraissait pas particulièrement solide : pour une personne disposant d'une force moyenne, il était à peu près impossible à briser à mains nues, mais il était à la limite possible d'en rayer la surface à coups de griffes, ou de l'éclater avec un quelconque objet contondant. Des hauteurs, la voix de Carval, assurée, se teinta vite d'ironie. Il eut un rire court et froid, assez mal retransmis par les haut-parleurs de la salle.

« Moi, dans ce tube ? Allons, Vermine, ne soit pas ridicule. Non, en réalité, je suis... »

La porte – la même par laquelle Ernest était entré – s'ouvrit soudain, et se découpa dans l'ouverture la silhouette du docteur, dans sa blouse blanche. Ses paroles émergeaient de sa bouche, mais continuaient en même temps à résonner dans la salle, avec un léger délais.

« Juste derrière toi. »

L'effet d'écho se prolongea jusqu'à ce que Carval, avec un sourire, appuie du pouce sur le micro dans son col pour le couper. Le scientifique n'avait pas beaucoup changé. Il avait toujours les mêmes cheveux blonds et longs qui encadraient son visage rusé. Habillé d'une tenue de travail blanche et portant des gants en plastique fin, il n'en dégageait pas moins une certaine prestance que ne pouvaient que lui envier bien des hommes, même sur leur trente-et-un. Il n'avait pas vieilli : en réalité, il n'avait jamais semblé aussi jeune et en bonne forme. Il désigna le cerveau dans le bocal en étendant le bras gauche.

« Il s'agit d'un ami à moi, à qui il est arrivé quelques mésaventures. Sa presque-mort n'était pas une raison suffisante pour me passer de ses services. D'ailleurs, maintenant qu'il est aveugle, sourd et muet, il est d'un tempérament beaucoup plus supportable. C'est fou ce que Cyber-Tech peut faire en matière de conservation d'organe. Savais-tu que leur actionnaire majoritaire survit dans un état proche de celui-ci ? »

Richard Carval ne possédait aucune protection visible, et ne paraissait pas le moins du monde angoissé par sa proximité avec un cobaye qui avait des raisons de lui en vouloir à mort. C'était d'autant plus surprenant que le docteur – ayant fuit à succès des laboratoires de l'Olympe Corp – n'était pas particulièrement connu pour son courage physique. Après avoir observé un instant la cervelle en suspension d'un air un peu absent, il riva son scrutateur regard d'aigle sur Ernest.

« On s'éloigne. Je vois que tu as déjà trouvé ta place sur la table. Bien ! Allongé, maintenant. »

Mascotte

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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 88 jeudi 19 février 2015, 17:47:29

Ernest tourna la tête lorsqu’il entendit la porte pivoter sur ses gonds. Carval... Richard Carval se tenait bien là, devant lui, avec sa classe insolente et ses yeux inquisiteurs. Cette vision eut sur le jeune mutant au moins autant d’effet que la voix du docteur, voix qu’il entendait directement désormais. Richard parla mais l’hybride n’y prêta aucune attention. Enfin, si, il aurait été bien incapable d’ignorer ce timbre, ce ton exécré. Mais les mots, leurs sens, échappa à sa conscience. A la réalité se mêlèrent ses souvenirs. Retour dans le premier labo, autre paroles, autre situation, mais le même scientifique, le même ressentiment.

Ernest faillit défaillir. Peut-être aurait-il mieux valut que ce soit le cas. Passé cette seconde de malaise qui le vit en proie à un vertige, son esprit exécuta une froide analyse. Le Docteur Carval se trouvait à une toute petite distance de lui. Il était seul. Rien ne le protégeait. La pièce ne comportait aucun système de sécurité visible. N’était-ce pas là une opportunité ? S’il ne la saisissait pas, il allait s’en vouloir. Si quelque chose lui avait échappé, au moins pourrait-il savoir quoi. De toute façon, il n’était plus maître de ses actions. Le self contrôle d’Ernest avait volé en éclats. Une pulsion de rage folle l’inonda. A cet instant précis, sa propre vie ne comptait plus. Seul comptait la mort de Carval.

Le temps se ralentit. Le jeune mutant ne vit plus rien, sauf le docteur, n’entendit plus rien, sauf le docteur. Il eut l’impression d’assister à un film. On lui ordonnait de s’allonger. Ce fut le déclique. Il se baissa bien, mais pour terminer de pivoter et prendre son élan. Il bondit, galvanisée par l’adrénaline, gueule grande ouverte. Si tout se passait bien, il pouvait atteindre le cou. A défaut, il mordrait ce qu’il pouvait. La moindre contamination à l’Altérium était potentiellement fatale.

Les dés étaient jetés...
Peut-être venait-il de compromettre tout son début de plan. Tant pis, il ne pouvait faire autrement...
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Re : Le Cauchemar d’Ernest [PV]

Réponse 89 vendredi 20 février 2015, 23:17:46

Au moment où il bondissait, Ernest, s'il en était encore capable, devait se rendre compte, à l'air confiant que le docteur affichait toujours, à l'absence de la moindre surprise sur son visage – comme s'il s'y était attendu depuis le moment où il était entré – que les choses n'allaient probablement pas bien se passer pour lui. Pourtant, rien ne n'empêcha le mutant d'agir jusqu'à ce qu'il soit sur le point de planter ses incisives dans la jugulaire du scientifique : mais une fraction de seconde avant qu'il ne déchire l'artère, une poigne surhumaine lui agrippa le cou et le maintint à distance respectable.

« Tu es encore plus mal élevé qu'avant » siffla le savant fou.

Carval maintenait à présent Ernest au-dessus du sol, à la force de son seul bras droit, avec la même facilité que s'il avait tenu un petit rongeur s'agitant dans sa paume. Le mutant se débattit avec rage, toutefois la seule chose qu'il était capable d'atteindre de ses griffes, dans cette position, était le membre qui le maîtrisait… Mais s'il parvint à déchirer le bras de la blouse en plusieurs endroits, n'en laissant que quelques lambeaux, et même, il put le penser un instant, à entailler la peau, la chair qui se trouvait dessous n'avait rien d'humaine.

Puis il avança, tenant toujours Ernest à bout de bras, et le plaqua finalement contre le métal froid de la table.

« J'avais dit couché. »

L'épiderme était surnaturellement bronzé, presque noir, et la kératine peinait à percer ce qui se trouvait dessous. C'était une matière sombre, comme morte et nécrosée, si ce n'était qu'elle était rigide et granuleuse. Des rares entailles, superficielles, que l'hybride y fit au prix d'un certain acharnement, ne suinta qu'un liquide incolore qui ne ressemblait en rien à du sang. D'ailleurs, Carval ne paraissait pas ressentir la moindre douleur.

« Tu ne t'en souviens pas, évidemment. Mais tu es le responsable de ça, rat. De ça – et aussi de ça. »

Il trouva le loisir de pointer de nouveau le cerveau du doigt.

« La contamination par l'arachnéum, ton venin, progresse… Mais lentement, ne t'inquiète pas. Nous aurons tout le temps nécessaire pour servir la science, toi et moi. Seulement si nous passons aux choses sérieuses dès maintenant, naturellement. »

Le savant aplatit alternativement les membres d'Ernest sur le plan de travail, écartés en X, et à chaque fois un arceau d'acier semblable à ceux de la chaise de JANUS venait se refermer, fixant le mutant aux poignets, sous les aisselles, au-dessus du genou et aux chevilles.


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