Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Anachronique | PV |

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Scydia

Humain(e)

Re : Anachronique | PV |

Réponse 30 lundi 02 juin 2014, 17:59:18

Donc, la légende concernant les autres éventuelles composantes d'un ensemble magique surpuissant allant de paire avec la Main de Galaantyr continuait de courir près de 10 000 années après que Scydia en ait eu vent. C'était déjà un mythe à son époque, qui restait en vigueur dans l'ère actuelle. Cela prêtait à penser que plus qu'un fantasme de magicien, ces artefacts étaient possiblement une vérité aussi tangible que puissante qui pourrait se vérifier... A condition de mettre la main sur un nouvel élément, ce dont on était légitimement en droit de penser que cela serait tout aussi ardu que de rejoindre l'ïle des Al'huin sans les connaissances indispensables des secrets de la route maritime y menant. Que ces histoires eurent une part de vérité de plus en plus évidente avait de quoi rassurer un peu les jeunes femmes, mais ne faisait finalement que jeter un trouble plus grand. Du moins était-ce le cas du Sabre Véloce, qui ne savait pas si elle devait se réjouir de constater qu'il existait -peut-être !- un équivalent du bâton de sa quête ou plutôt maurigéner à l'idée qu'elles ne pouvaient que se baser sur un faiseau de présomptions.

- Les recherches dont vous parlez, Adamante, sont sûrement assez récentes comparées à moi, non ? Si d'aventure elles étaient encore en cours, je pourrais peut-être y apporter mes lumières. J'étais contemporaine de ce que vous nommez le passé, j'ai sûrement des informations que vos livres ne vous délivreront jamais. Qui sait si je ne pourrais pas apporter un jour nouveau ?

Scydia revint à Elena, qui semblait intéressée par ce qui s'était passé dans la citadelle du Fléau lorsque le petit groupe envoyé par le souverain elfique de la Vigne-d'Or avait affronté l'ennemi de tout ce qui était libre.

- Mes amis sont morts, Elena, je te l'ai déjà dis. Pour autant que je sache, le Fléau n'a pas parlé de les faire revenir eux aussi à la vie. Ils ont eu la chance de cheminer vers la Déesse et sont morts en guerriers. Elle haussa légèrement une épaule. C'est mieux ainsi. Ils baignent dans la lumière, à présent et à jamais.

Elle adressa un sourire de circonstance à Elena, comme pour lui dire que malgré tout, tout allait bien. Scydia était persuadée que ses quatre compagnons étaient bel et bien dans les bras maternels de la Déesse-Mère et n'était pas tellement triste, au fond. C'était davantage de la jalousie qui l'étreignait quand elle pensait à Tekha, Dale, Tywin et Thralgar. Goûter à un repos bien mérité était un présent de la Déesse qu'on ne lui avait pas proposé. Avait-elle péché si durement pour qu'on la condamne à une seconde vie, si éloignée de la première ?
Ses pensées revinrent à Adamante, qui abordait de nouveau le Bosquet et les raisons que les nexusiennes avaient de s'y rendre.

- Seriez vous entrain de me dire qu'Elena doit réunir une dizaine de personnes dont elle n'est pas certaines de pouvoir les identifier pour ce qu'elles devraient être, à savoir les Immortels ? Levant les yeux au ciel, elle s'écarta du bureau. Tout cela risque d'être long. Les élus ne seront pas au complet que les portes de la Tour Sombre seront déjà grandes ouvertes !

Accomplissant les cent pas, Scydia déambula dans le petit cabinet où discutaient les femmes, tapotant du bout des doigts le pommeau de la rapière qui pendait élégamment à son ceinturon de cuir. D'après ce qu'Adamante et la reine lui disait, les choses n'étaient pas bonnes. Et voilà qu'elle brûlait d'envie de participer, ne serait-ce que pour savoir si le Fléau avait bel et bien ressuscité en même temps qu'elle. La blonde se mordilla légèrement le bout du pouce en réfléchissant, avant de se tourner vers les deux acolytes qui constituaient son auditoire.

- Partons pour le Bosquet sans plus tarder. Si je suis bel et bien une Immortelle, nous pourrons sûrement examiner un lien quelconque entre Adamante et moi. Et ça te sera utile pour retrouver les autres si tu sais enfin quoi chercher, dit-elle en regardant Elena. Ensuite, nous pourrions en profiter pour nous renseigner sur les artefacts associés à la Main de Galaantyr. D'autant que je ne serais pas étonnée que les elfes aient récupéré les morceaux du bâton après mon combat. Si c'est le cas, il y aura peut-être quelque chose à en tirer. Qu'en dites vous ?

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Anachronique | PV |

Réponse 31 mercredi 04 juin 2014, 01:18:07

« Voici l’estuaire, Scydia, fit Elena en haussant la voix, afin de couvrir le bruit de l’écume. Il nous suffira ensuite de remonter le fleuve pour rejoindre le Bosquet ! »

Les courts cheveux d’Elena voletaient sous le gré du vent, et le bateau royal longeait les côtes nexusiennes, qu’on apercevait à proximité. C’était un ensemble de longues falaises découpées parfois par de petits criques, des forts côtiers avec d’épaisses digues, et des phares plantées en hauteur, ou sur la mer, sur de petits îlots rocheux aménagés par l’homme pour résister aux vagues. Les goélands et les mouettes constituaient des accompagnateurs quotidiens et incontournables, leurs hurlements résonnant le long des falaises. Lentement, le bateau pivotait vers la droite, le capitaine faisant tourner lentement le gouvernail, tandis que les marins repliaient plusieurs voiles, afin de faciliter le virage vers l’estuaire, d’où partait un fleuve très commercial, et très prisé par les touristes. De nombreuses croisières avaient lieu entre Nexus et le Bosquet, car on voyait des forêts superbes, des villages pittoresques, et autant de coins attrayants faisant le bonheur des Tekhanes et des étrangers.

Elena n’avait eu aucune objection à aller vers le Bosquet, et, après le consentement de Scydia, les jours s’étaient écoulés rapidement. Le temps de préparer un équipage et le navire, il avait fallu attendre trois ou quatre jours, qu’Elena avait mis à disposition pour permettre à Scydia de rattraper son retard. Du Palais d’Ivoire, elle lui avait montré l’université de Nexus. Elle était proche du Palais, et elles avaient directement été dans l’impressionnante bibliothèque de Nexus. C’était l’une des plus grandes bibliothèques de Terra, abritant des centaines de kilomètres d’ouvrages et de livres en tout genre. D’énormes étagères s’étalaient sur plusieurs niveaux, et de longues rangées se dressaient au centre, offrant des tables de lecture. La priorité était, pour Scydia, de comprendre les rudiments de la langue commune. En dix millénaires, Terra avait évolué, mais toutes les espèces et toutes les nations parlaient, globalement, une langue similaire, qu’on appelait la langue commune. C’était une curiosité linguistique, qui divisait bien des spécialistes. Pour beaucoup, c‘était là l’œuvre des Dieux. Mis à part certains royaumes ou régions reculées, tous comprenaient la même langue. Elle était suffisamment souple pour s’adapter aux autres idiomes, et, parallèlement, Elena avait continué à instruire Scydia sur le monde.

Elle lui avait parlé de l’Ordre Immaculé plus en détail, décrivant cette organisation comme la religion dominante sur Terra. Elle se revendiquait d’un certain monothéisme, en considérant qu’il n’existait qu’un seul Dieu, le Dieu unique, et que tous les autres Dieux étaient, soit des imposteurs, soit une facette du Dieu unique. Elle lui avait parlé des trois grandes nations : Tekhos, Ashnard, et Nexus, les décrivant brièvement. La première était technologiquement très en avance sur le monde, capable d’inventer des machines défiant l’imagination. La seconde était un Empire guerrier et militaire ayant une visée hégémonique du monde, et la troisième, Nexus, était le poumon économique du monde, et se voulait être un modèle d’intégration et d’idéologie. Il y avait énormément de choses à dire sur Terra, et peu de temps. Elena ne voulait pas noyer Scydia sous les informations, mais elle estimait nécessaire de la tenir au courant. Ensemble, elles visitèrent Nexus, évitant de trop s’attarder des bas-fonds. Elena lui décrivit Nexus comme une cité riche, immense. Toute une vie n’était pas suffisante pour en explorer chaque recoin, mais sa ville, malheureusement, était en train de s’appauvrir... Ou, plutôt, de subir les conséquences d’un libéralisme économique et politique qui se traduisait par une aggravation des disparités économiques. Elle ne cachait rien à Scydia, faisant preuve d’une certaine forme d’honnêteté, en laissant le soin au Sabre Véloce de déterminer si ses choix étaient justes ou non. En matière de politique, il n’y avait pas vraiment de bons ou de mauvais choix, selon Elena, simplement des politiques à choisir, chacune ayant ses conséquences, qu’il fallait ensuite tenter de rééquilibrer. Nexus faisait face à une guerre centenaire, et avait du consacrer une importante part de son budget à construire des superforts, tout en faisant également face à une immigration massive résultant de la guerre. Ces deux problèmes cumulés avaient entraîné une hausse de la paupérisation des quartiers populaires, avec une hausse de la criminalité et de l’insécurité. Elle voyait un cercle vicieux se dessiner.

À travers cette poignée de journées, il était aisé de comprendre que la situation, en dix mille ans, s’était lourdement complexifiée. Plus d’États, des villes immenses, plus de Dieux, et bien plus de problèmes... Mais, fondamentalement, on en revenait toujours à la même chose. Le puissant de la tribu voulait s’accaparer la meilleure tente et la meilleure femme, en laissant aux autres les miettes.

Adamante se renseigna également auprès de Scydia sur la Main de Galantyyr, et ce fut, pour Scydia, l’occasion de croiser quelques magiciens influents de Nexus, et de voir que la magie attirait surtout les femmes.

« Les hommes préfèrent généralement devenir des chevaliers, lui avait expliqué Adamante. Ce n’est pas une règle impérative, mais c’est ce qu’on observe. Les magiciens sont techniquement censés être des érudits, des spécialistes. En pratique, ce sont souvent des conseillers politiques de grande importance. La plupart des magiciennes du monde sont des manipulatrices qui assurent depuis l’enfance le rôle de préceptrices et de formatrices auprès de certains nobles. Elles utilisent leur magie pour concevoir des philtres et des sorts permettant à leur corps de conserver une éternelle beauté, parfois surréaliste. Même moi, je ne fais pas exception à cette règle. Je connais Elena depuis l’enfance. »

Elena lui expliqua le fonctionnement géopolitique du monde, qui était traversé par deux grands axes : d’un côté, la guerre entre Nexus et Ashnard ; de l’autre, le conflit entre Tekhos et une race d’envahisseurs extraterrestres, les Formiens. Elle mentionna brièvement, mais sans trop s’y attarder, les puissances intermédiaires, choisissant généralement de rester neutres dans le conflit. Elle évoqua ainsi les Vaporéens et leur cité volante, Herzeleid et la démence de la Reine qui y vivait, Edoras et ses tentatives de faire évoluer les mentalités tekhanes sur le sexe masculin... Il y avait beaucoup à dire, et peu de temps.

Nyzaël, elle, se chargea de conter l’histoire du peuple elfique, là encore, dans les grandes lignes. Elle expliqua à Scydia que la civilisation elfique avait malheureusement chuté, et que la plupart de ses royaumes étaient tombés entre les mains des humains. Les elfes qui y étaient restés étaient parfois surnommés, de manière péjorative, « Bas-Elfes », tandis qu’on appelait ceux restés dans les royaumes elfiques, comme le Bosquet, « Hauts-Elfes ». Elle lui expliqua que la civilisation humaine était prédestinée à gouverner ce monde, et que certains s’y refusaient. Dans des royaumes appauvris par la guerre, le racisme faisait rage entre humains et non-humains, donnant lieu à des injustices aussi cruelles qu’absurdes. Elle lui parla avec un peu plus de scepticisme de l’Ordre Immaculé, de son fanatisme religieux, des anciens cultes que les missionnaires de l’Ordre avaient brisé, des tortures, de l’Inquisition et des bûchers menés, tout en concédant que l’Ordre, à sa manière, cherchait à lutter contre les pratiques barbares, contre les cultes païens pratiquant encore les sacrifices humains, le cannibalisme, et d’autres abominations.

Résumer dix millénaires en quelques jours était une gageure, et Adamante s’était chargée d’enseigner à Scydia les rudiments de l’algèbre et de la langue. Ronald Langley, de son côté, avait choisi de faire partie de l’expédition. Il sentait qu’il se passait quelque chose d’anormal avec la Reine, et il tenait à la surveiller. Il tuait le temps en s’entraînant avec Scydia. En dix mille ans, les manœuvres avaient évolué, les tactiques aussi, et Ronald était un bretteur doué. Pas aussi rapide que Scydia, mais suffisamment talentueux pour que leurs entraînements sur le pont du navire attirent un public de plus en plus nombreux.

« Peut-être verrons-nous des sirènes, on dit qu’elles hantent les profondeurs du lac du Bosquet, et aiment chanter les nuits de pleine lune. »

Elena se tenait sur le pont principal, et le navire avait ralenti, s’engageant le long du fleuve. Le temps de le remonter, il faudrait, là encore, compter quelques jours d’attente.

« Tout ce fleuve appartenait jadis aux elfes... Cette forêt est immense, et abrite bon nombre de sanctuaires elfiques, ainsi que des esprits de la forêt, comme des fées, des dryades, ou même des Alraunes... Ne t’attends pas à les voir facilement, elles sont farouches... Mais elles sont là. Mes ancêtres ont tenu à préserver autant que possible l’intégrité de cette forêt, en limitant les scieries et la chasse. »

On pouvait sentir, à travers les arbres qui apparaissaient tout autour du fleuve, la pureté de cette forêt. Le fleuve, lui, s’élargit assez rapidement, et, parfois, on pouvait voir d’autres bateaux passer. Alors qu’Elena continuait à observer les arbres, elle entendit du mouvement derrière elle. Ronald venait d’arriver, pointant sa lame vers le sol, se tenant au milieu du pont.

« Me ferez-vous l’honneur de cette passe, Scydia Cinq-Soleils ? »
DC d’Alice Korvander.

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Scydia

Humain(e)

Re : Anachronique | PV |

Réponse 32 samedi 11 juin 2016, 01:32:56

- Si je remporte cet échange, seigneur Langley, vous laisserez la main pour six victoires contre quatre. Devrai-je vous laisser gagner pour vous éviter définitivement d'être surclassé ?

Portant une main au fourreau de sa rapière et la seconde à la poignée de l'élégante arme, Scydia fit entendre le chant de l'acier qui se glissait hors de sa gaine. Sa provocation était des plus amicales ; elle estimait grandement son partenaire d'entraînement et savait que Ronald n'en doutait point. Et puis, le fidèle d'Elena avait été le premier à tenir les comptes de victoires !
L'épée glissée hors de sa gaine, Scydia salua en portant la garde ouvragée au niveau de son visage avant que la pointe ne se dresse envers Langley. Le Sabre Véloce avança le pied pour compléter sa position et, comme à chaque fois, les badauds s'agglutinèrent alentours alors que les guerriers amorçaient leur duel.

Le tintement des lames, l'analyse des passes, les esquives promptes et les contre-attaques... Tout cela lui paraissait bien plus concret que les leçons d'Elena, même si Scydia s'était montrée patiente et intéressée. La petite reine s'était appliquée malgré ses devoirs à remettre sur les rails de l'époque l'anachronique bretteuse et la (plus si) jeune femme en avait tiré les meilleurs profits possibles. Bien sûr, ses capacités de lecture étaient encore maigres et sa connaissance des autres états très limitées (elle avait du mal à croire tout ce qu'on lui avait dit de Tekhos et se demandait encore si on ne forçait pas le trait de cette "cité aux merveilles" comme dans une propagande publicitaire) mais elle s'en sortait globalement bien.
Pourtant, ces leçons la mettaient mal à l'aise. Scydia ne disposait pas du savoir minimal, avait apprit que l'Histoire avait transformé en fables quasiment oubliées ce qui avait été son quotidien à elle. Quant à sa quête.. Ah ! Même certains érudits doutaient de ses assertions, comme elle l'avait découvert au détour d'un couloir du palais. Triste réalité.

Ronald Langley passa sa garde d'un pas de côté imprévu qui la déstabilisa une seconde. Fort heureusement, Scydia eut le réflexe de placer sa lame sur la trajectoire du métal adverse pour parvenir de peu à le dévier. Elle n'eut que le temps de bondir en arrière pour éviter la continuité de l'assaut que déjà Langley cassait la distance entre eux, la poussant à l'attaque alors qu'elle avait d'abord estimé plus sage de rester sur la défensive. Elle sourit et les lames s'entrechoquèrent brutalement, la danse habile reprenant entre les deux. Autour, quelques applaudissements saluèrent l'action menée par le vieux guerrier.

Elle pensait savoir que Ronald se méfiait encore d'elle. Cela n'en entamait pas la sympathie qu'elle éprouvait pour lui, mais rendait difficile ce qu'elle percevait déjà comme de l'isolement. Pas d'ami véritable (Elena ne se résumait pas à en simple connaissance aimable mais Scydia peinait à accepter de considérer une souveraine si influente comme une amie proche, eut égard à leurs rangs respectifs), pas d'attache ni de passé.
La lame de Langley et ses grognements d'efforts étaient le réconfort principal de ses longues journées et cela la peinait un peu. Scydia attendait beaucoup de l'épisode du Bosquet. Moins les réponses sur les Immortels que la folle idée de croiser un elfe qui lui fut contemporain, bien qu'elle se garda de le dévoiler. La guerrière se refusait à négliger les espérances de sa nouvelle reine, qui avait été si généreuse et patiente avec elle.

Ses réflexions la rendaient moins concentrée, moins répondante pour les talents aiguisés de Langley qui était bien assez exercé pour tirer un excellent parti de la moindre faille que Scydia laissait dans sa défense. Alors qu'elle réalisait que l'ascendant était de plus en plus net pour son adversaire, l'Anachronique se retrouva condamnée à suivre le rythme que Ronald lui imposait. Le combat lui échappait de plus en plus et cela l'agaça. Penser à autre chose ! En plein duel ! Un cri rauque lui échappa et, par réflexe, elle lâcha la bride de ses capacités de vitesse.
En un éclair, Scydia esquiva le coup de grâce que Ronald aurait porté sans plus de difficulté à n'importe qui d'autre. Pénétrée profondément dans l'espace de survie du chevalier nexusien sans que celui-çi n'ait pu le réaliser (ou peut-être l'avait-il fait, sans que son corps soit capable de répondre à la vitesse qu'on lui opposait), le Sabre Véloce se retrouva à pointer la glotte de Langley du bout de sa rapière. Un souffle de plus, un faux mouvement de la part de la jeune femme et elle lui perforerait la gorge.

Elle s'en rendit compte trop tard et s'en voulut. Doucement, elle se dégagea et libéra Ronald de sa menace. Révérencieusement, la guerrière le salua en s'inclinant avant de rengainer.

- Pardonnez moi, seigneur Langley. J'ai... hm. Perdu mon sang-froid, mais vous n'y êtes pour rien. Acceptez ma défaite pour cette passe.

D'un mouvement élégant, la rapière retrouva le confort de son fourreau dans un léger claquement quand la garde percuta la bordure ornementale métallique. N'oubliant pas les bonnes manières, Scydia se tourna pour saluer rapidement Elena avant de s'éclipser sans attendre que la reine ne pense à la retenir.
Elle avait besoin d'être un peu seule et le combat était perdu. Pour elle, hors de question de considérer équitable un duel dans lequel elle s'était servie de son don. Langley était un excellent adversaire qui méritait qu'on l'affronte avec une force équivalente, ce que sa vitesse surhumaine ne permettait pas. Et puis, les réflexions dans lesquelles elle s'était égarée devaient être chassées.

D'une prière silencieuse à sa Déesse, Scydia regretta amèrement de n'avoir personne à qui parler, et disparut quelque part au niveau de la poupe, pour profiter du vent frais et du paysage afin de se calmer.

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Anachronique | PV |

Réponse 33 mercredi 15 juin 2016, 01:28:31

« Oh, l’âge a fait quelques ravages sur mon corps, mais ne vous avisez point de me mésestimer, Scydia, j’ai été formé à bonne école. »

Malgré la cicatrice qui barrait son visage, Ronald « Scar » Langley était un guerrier valeureux, un ancien Paladin du Griffon, ce même ordre dans lequel le père d’Elena, Liam, avait servi. Un ordre exigeant et difficile, mais qui formait d’excellents guerriers, comme Langley était là pour le montrer. Cependant, l’homme ne guerroyait plus depuis des années, assumant des fonctions autrement plus importantes… Mais, pour autant, il appréciait toujours de croiser sur le fer. Là, sur le pont, il se heurta donc à Scydia. La jeune femme était svelte, rapide, agile. Elle ferait une excellente virtuose du sabre, Langley en était convaincu. Sur ce point, il ne se faisait aucun doute. Sur sa loyauté, en revanche… Ce n’était néanmoins pas dirigé contre elle, depuis la mort de son ami et de Nöly, depuis le massacre qui avait décimé la famille Ivory, Langley était devenu paranoïaque. Il aurait eu le Grand Confesseur en personne sous son nez qu’il aurait mené des investigations.

Sous son autorité, les multiples poternes et autres passages secrets qui existaient dans le Palais d’Ivoire avaient sensiblement diminué. Or, Scydia était apparue par l’un de ces passages, directement sous le nez d’Elena, la femme qu’il avait juré, sur la tombez de son vieux frère d’armes, de protéger. Ainsi, à travers Scydia, il y avait, outre le tempérament naturel de Langley, ce sentiment d’échec. Il avait fouillé maintes et maintes fois les appartements royaux, mais n’avait pas vu ce passage. Et s’il en existait un autre ? Le fait est que le Palais d’Ivoire était une structure très ancienne, qui existait déjà à l’époque des elfes. Le fort avait été construit sur les ruines d’un ancien palais elfique, et était riche en histoire, en passages secrets, corridors étroits, et ce genre de choses. Historiquement, Elena avait eu beaucoup d’ancêtres volages, qui s’amusaient à quitter le lit conjugal pour rejoindre des maîtresses en pleine ville, et avaient donc conçu des corridors. Il existait aussi une rumeur persistante sur un Ivory faux-monnayeur et contrebandier, qui aurait utilisé les grottes souterraines dans la falaise du Palais pour rencontrer des pirates et des contrebandiers.

En soi, Langley n’avait donc rien contre Scydia, et le fait que la jeune femme soit si proche d’Elena en était le bon exemple. Cependant, la jeune Reine pouvait comprendre que ce soit difficile à réaliser. Langley, avec sa cicatrice, n’inspirait, de fait, pas forcément confiance, et, comme il partait du principe qu’on ne pouvait faire confiance à personne, on rentrait initialement dans un rapport d’hostilité avec lui. Elena en savait quelque chose, car il s’opposait toujours à ce que la jeune Reine proposait ou suggérait, si cela impliquait qu’elle sorte de l’enceinte du Palais.

Le duel entre les deux bretteurs suscitait aussi l’intérêt des matelots, qui n’avait, en réalité, pas grand-chose d’autre à regarder. Le long du voyage vers le Bosquet, beaucoup regardaient la végétation, espérant, en vain, voir des licornes, des fées, ou, pour les plus grivois d’entre eux, des Alraunes ou des dryades qui viendraient les inviter à s’épancher dans leurs langoureux bras. Dans les faits, on ne voyait que de la végétation qui poussait à perte de vue. Alors, à défaut, autant voir un combat.

Langley dirigeait l’action, et, quand les lames se heurtèrent, il usa alors de sa force, repoussant Scydia vers l’arrière, en levant son épée, cherchant à l’abattre sur elle. D’une élégante pirouette, la femme évita l’attaque, et leva sa propre épée, l’abattant sur l’homme, qui fit un pas de côté en se retournant. Scydia était rapide et nerveuse, et les lames continuèrent à se heurter, jusqu’à ce que la femme ne se déplace alors rapidement… Trop rapidement. Surpris, Langley se retrouva avec la lame sous la gorge, et haussa les sourcils, en signe de surprise.

Elena, elle, fut surtout surprise par le cri de Scydia, et le temps sembla se suspendre à sa lame… Jusqu’à ce qu’elle se retire.

« Votre défaite ? C’est moi qui aurais dû être plus vigilant. Je vais devoir admettre que je n’ai plus ce jeune âge où je pouvais défier des alpyres et des ékinoppyres sans avoir à en rougir. »

Quelque chose avait troublé Scydia, ce qui, par conséquent, perturbait aussi Elena. Que lui était-il arrivé ? Enfin, il n’était pas difficile de le savoir. Scydia était anachronique, émergeant dans un monde qui n’était pas le sien, un monde où les elfes étaient une civilisation sur le déclin.

C’est à la partie arrière du navire qu’Elena retrouva Scydia, fixant le fleuve, adossée contre le parapet. Elle sourit légèrement en se rapprochant, et, après quelques hésitations, décida de se lancer :

« En haute mer, la tradition veut toujours que plusieurs matelots regardent à l’arrière. C’est le déplacement d’un navire… Ça provoque des vibrations qui peuvent attirer des créatures souterraines, et, en regardant par l’arrière, on peut espérer les voir remonter vers la surface. Ici, enchaîna-t-elle en se rapprochant du bastingage, posant ses mains dessus, je crois que les marins font ça en espérant voir des dryades. Ils ne me le disent pas, mais je pense que c’est parce qu’ils ont envie de coucher avec elles. »

Elle glissa ça avec un ton suspicieux, comme pour montrer que c’était un grand secret, puis lui sourit plus franchement.

« Tu n’es pas seule, Scydia. Tu n’as pas à l’être. Je connais le poids de la solitude. Tu as beau vaincre n’importe quel monstre, celui-là, tu ne peux espérer le vaincre seule. C’est pour ça que les amis existent. Et moi, je peux incarner ce rôle… »

Elena se pencha alors vers Scydia, et murmura contre le creux de son oreille :

« Après tout, je n’ai rien à te cacher, tu m’as vu toute nue… »
DC d’Alice Korvander.

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Scydia

Humain(e)

Re : Anachronique | PV |

Réponse 34 vendredi 17 juin 2016, 04:22:22

La syrra'elhein fut bien incapable de dire, lorsqu'elle capta la présence d'Elena, si cela la surprenait ou pas. Il lui sembla que l'indécision la troublait, avant qu'elle n'accepte de comprendre que c'était le simple fait que la reine soit venue à elle spontanément qui la laissait dans cet état. Peut-être qu'Elena n'avait à cœur que de protéger ses intérêts à travers la potentielle Immortelle qu'elle était et ne prêtait attention à Scydia qu'afin d'éviter qu'elle ne lui glisse entre les doigts mais la guerrière croyait connaître maintenant assez bien la jeune souveraine pour pouvoir dire qu'elle était bien moins calculatrice que cela. Justement, on lui reprochait son âge et son innocence qui la rendaient facilement manipulable... Et spontané lorsqu'elle était en confiance, semblait-il au Sabre Véloce.
La bretteuse prit soin de ne rien montrer de son léger émoi à Elena quand celle-çi chercha à ouvrir le dialogue et se contenta, au fil des mots de la dernière des Ivory, de contempler le miroir des eaux claires agitées par les tranquilles remous laissés dans le sillage du navire.

- Ils seraient vite dépassés, ces marins, dit-elle d'un ton plus léger qu'elle ne le pensait. Les dryades sont particulièrement endurantes. Les hommes de mon groupe en avaient fréquenté lors de notre voyage et ont passé presque trois jours à retrouver leur souffle.

Un souvenir qui l'amusait beaucoup. A son époque, les dryades étaient bien moins mythologiques et sa petite expédition avait déjà à son actif quelques succès guerrières. Les esprits des bois avaient proposé leur hospitalité dans une forêt, le camp ayant tourné rapidement à l'orgie. Scydia avait connu là ses tous premiers émois sans oser sauter encore le pas, ce qui ne devrait être fait que bien plus tard, à l'aube de la bataille finale contre le Fléau. Mais elle avait vu les corps entremêlés et les mâles malmenés par les habiles amantes des sous-bois, et se souvenait encore de la chaleur qui avait irradié son bas-ventre avant qu'elle n'y glisse les doigts, délicieusement entraînée par une compagne d'arme à la main légère et habile.

Elle secoua la tête pour en chasser les images polissonnes qui se mettaient à y fleurir, d'autant qu'Elena lui parlait à nouveau. Les joues un peu plus rouges, Scydia fit de l'ordre dans ses idées avant de répondre.... Et se retrouva prise de cours par l'étonnante conclusion de la souveraine.
Quelque part dans le creuset de sa féminité, la guerrière sentit que les papillons du désir battaient des ailes. Mais envers une souveraine et bienfaitrice, c'était particulièrement indécent. Les préceptes d'une autre époque, peut-être. Ou simplement une méconnaissance des choses de l'amour ; on apprenait ni à séduire ni à satisfaire en une seule nuit. Comme elle put, Scydia tenta d'éluder la remarque friponne pour se concentrer sur autre chose. Si son comportement général aurait pu donner le change, ses doigts qui s'agitaient nerveusement sur le bois du garde-fou de la coursive trahissaient son agitation.

- Tu as des amis que tu connais et sur qui tu peux compter les yeux fermés, Elena. Moi, je ne suis pour toi qu'une étrangère qui pourrait bien s'inventer le plus rocambolesque des passés. Elle soupira. Mais j'apprécie tes mots, ô ma reine. Je les sais sincères sur ta langue et sois sûre qu'ils trouvent écho dans mon cœur.

Se tournant enfin face à la souveraine, Scydia lui adressa un sourire tout en lui caressant la joue avec tendresse, son pouce flattant la peau douce de sa pomette. Son esprit était un peu embrumé, encore. Les pensées qui l'avaient littéralement accélérée lors de son combat contre Ronald, la prévenance d'Elena, le souvenir de son corps nu ruisselant d'eau... Tout cela la fit se mordre la lèvre inférieure sans qu'elle ne le réalise. Il fallait qu'elle dise quelque chose, qu'elle ne laisse pas la petite reine croire qu'elle n'était ni réceptive ni expérimentée. Oui, mais quoi ? Elle se souvint des quelques conseils dispensés sur l'oreiller par la belle et redoutable Tekha quelques millénaires avant le moment présent et tenta de les appliquer.

A son tour, elle se pencha à l'oreille d'Elena tout en retenant son souffle. Elle ne pouvait croire qu'elle se permettait une telle familiarité !

- Lorsque nous serons au Bosquet, je te reverrai nue de nouveau. De gré ou de force. La chaleur de sa respiration glissa comme une caresse sur l'oreille d'Elena, que ses lèvres frôlaient. Et je défie quiconque d'être assez rapide pour m'arrêter, une fois que je serai décidée...

Elle lui mordilla le lobe. Comme ça, sans même y penser. Scydia était une femme d'ordinaire très réservée et chaste, mais n'en était pas moins une femme qui avait découvert le plaisir sapphique et qui savait apprécier les beautés qu'elle avait sous les yeux. Incapable de le signifier finement, la guerrière avait prit pour habitude d'adopter une attitude distante face à ses envies. Là, d'un coup de sang qui la fit rougir violemment de sa propre audace, elle avait laissé parler ses désirs. La syrra'elheïn s'en voulu presqu'aussitôt et se retira délicatement, affectant de garder un masque souligné d'assurance tandis qu'elle dévorait la souveraine des yeux.

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Anachronique | PV |

Réponse 35 dimanche 19 juin 2016, 23:20:39

Elena pouvait sans trop de problèmes se faire une idée de ce que Scydia ressentait. Elle était revenue à la vie après avoir dormi pendant plusieurs millénaires, ce qui, à peu de choses près, ressemblait à tous ces contes de fées sur des princesses endormies dans des châteaux abandonnés. Scydia s’était réveillée dans une ancienne pièce, dissimulée dans les tréfonds du Palais d’Ivoire, et, maintenant, elle se tenait en compagnie d’Elena, sur une barge filant vers le Bosquet des Hauts-Elfes, afin de comprendre ce qui se passait. Il y avait donc largement de quoi être désorientée, mais, pour autant, ce fut au tour d’Elena d’être... Troublée. Elle avait rappelé à Scydia que la femme l’avait nue, mais, après avoir parlé des dryades, Elena prit conscience, à rebours, du sous-entendu sexuel, ce qui la fit poliment rougir.

La jeune Reine fut encore plus surprise de voir Scydia saisir cette perche tendue par la jeune femme, se rapprochant d’elle, lui annonçant qu’elle comptait bien la voir nue à nouveau, « de gré ou de force », avant de lui mordiller le lobe de l’oreille. Elena en rougit benoîtement, et cligna des yeux à plusieurs reprises.

« Oh, euh... Je... »

Toute confuse, la jeune Reine ne savait tout simplement plus quoi dire, et papillonna des yeux, avant de se racler la gorge, les joues toujours aussi rouges. Scydia semblait être aussi gênée qu’elle, mais, ce que quiconque pourrait noter, c’est qu’Elena, si elle était confuse, ne l’avait pas repoussée. Au lieu de ça, elle finit par se masser l’arrière des cheveux, regardant à gauche et à droite, pour se pincer ensuite les lèvres.

Elle finit finalement par lui sourire en coin, et haussa les épaules :

« Alors, je ne m’y risquerai pas, Scydia... Mais sache, reprit-elle, sur un ton plus sérieux, que tu n’es pas une inconnue à mes yeux. Je crois à ce que tu m’as dit. Si ce n’était pas le cas, nous ne serions pas là, en train de remonter le fleuve vers le Bosquet. »

Balayant rapidement sa gêne à l’idée des promesses de Scydia, qui résonnaient dans le corps d’Elena, la jeune femme se déplaça un peu, caressant brièvement le bastingage.

« Mais tu dois bien savoir une chose, Scydia... J’ai beau avoir de multiples conseillers, des servants, des suivants, mes amis, je ne les compte que sur les doigts d’une seule main. »

Sur ce point, elle était sérieuse. Ce n’est qu’au sommet du pouvoir qu’on en réalisait sa vacuité. Peu d’amis, peu de gens de confiance, uniquement, ou presque, des opportunistes, ou des individus qui voyaient surtout en Elena la Reine de Nexus, avant de s’intéresser à sa personne. Diriger un pays était une tâche gratifiante et honorable, mais, en un certain sens, assez ingrate. Elena se déplaça encore un peu, et renchérit en attrapant l’une des mains de Scydia :

« J’ai foi en toi, Scydia. Le simple fait que Ronald ne puisse pas expliquer comment tu es entrée dans le Palais est, en soi, une preuve largement suffisante pour me convaincre que tu dis la vérité. Mais, au lieu de ça... Je ne saurais comment te l’expliquer, je ne t’imagine pas me mentir. Peut-être que je suis trop naïve... »

Elle lui sourit alors tendrement, un sourire qui exprimait, non seulement sa gentillesse, mais aussi, et surtout, toute la confiance qu’elle lui portait.

« On trouvera ce qui t’est arrivée, Scydia, sois-en sûre. Et tu te trouveras une place dans ce monde. »
DC d’Alice Korvander.

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Scydia

Humain(e)

Re : Anachronique | PV |

Réponse 36 jeudi 23 juin 2016, 03:09:04

- Je ne mens jamais, dit-elle d'une voix douce. C'est une perte de temps et le meilleur moyen de perdre les amis qu'on a.

Scydia savait qu'Elena lui avait assuré sa foi en elle pour la rassurer, la réconforter et lui faire comprendre qu'elle avait une considération certaine pour la relation qu'elles tissaient patiemment. De cela, la bretteuse ne doutait étrangement pas : la souveraine de Nexus était particulièrement honnête dans sa démarche envers elle. Il ne s'agissait pas d'une méthode insidieuse pour s'approprier sa force (à vrai dire, personne à part Ronald ne s'était intéressé à ses capacités martiales jusque là) ni d'une façon perverse de lui faire avouer le vrai en prêchant le faux. La petite reine était une personne en qui Scydia croyait, mais avait du mal à le lui signifier correctement. Elle craignait d'être perçue comme une arriviste voulant se rapprocher du pouvoir, comme elle redoutait que les proches d'Elena ne perçoivent sa proximité avec cette dernière comme une menace. Ainsi l'Anachronique oeuvrait-elle à observer depuis le début -et à contre-coeur- un léger détachement envers la dirigeante de Nexus. Et parfois, comme maintenant, ce vernis qu'elle s'imposait craquelait sous l'affection et l'envie -même si la blonde assumait mal cette notion, relativement nouvelle pour elle qui était si prude.

Elle sentit qu'Elena avait besoin d'une démonstration un peu plus personnelle d'attention et que sa réponse, toujours un peu évasive, pourrait blesser son interlocutrice. La bretteuse s'accorda un instant pour chercher ses mots, espérant qu'elle arriverait à trouver un équilibre.

- Je ne cherche pas ma place dans ce monde, Elena, puisque je l'ai déjà trouvée.

Levant une main délicate en caressant le dos de celle de la souveraine qui tenait toujours la sienne, Scydia sourit et apposa doucement un doigt au niveau du vallon qui séparait les deux monts de la poitrine d'Elena, désignant son coeur. Le geste remonta comme une caresse légère, frôlant la royale mâchoire puis la joue, avant de se poser en douceur contre sa tempe.

- Ne suis-je pas ici, et là ? Ce sont deux beaux écrins pour y passer une vie, je trouve. Elle hésita, puis déposa un baiser sur son front. Je suis venue jusque ici pour toi, pour rassurer les tiens à mon sujet et en apprendre plus quant aux intentions du Fléau à qui je dois cette résurrection. Ma place, celle que tu m'a offert dès le premier jour, n'est pour moi plus un sujet de doute.

D'un pas, Scydia se recula. Elle embrassa le dos de la main d'Elena et la lui rendit avant de lui ouvrir le chemin d'un mouvement de bras. Mieux valait que la souveraine ne reste pas trop en retrait du reste du navire ; il ne fallait pas laisser jaser quiconque alors que la position de la reine était déjà pour certains très discutable. Pour ce qui était de la sécurité, Scydia estimait que ce n'était pas un problème puisqu'elle était à ses côtés et que ce bon vieux Scar avait sûrement truffé le navire de différents dispositifs de sécurité.

- Retournons nous montrer sur le pont, ô ma reine. Sinon Ronald risque de faire une syncope. Et nous allons rater le repas, alors que Jarald m'a promis une salade de fruits noyée de jus !

Jarald le cuisinier était conquis par Scydia, dont la gourmandise la poussait à réclamer de nouveaux plats chaque jour, ce qui faisait le plus grand bonheur du marmiton qui trouvait là un prétexte parfait pour aller piocher dans les belles réserves que comptaient le navire. Ces deux là s'entendaient comme des larrons en foire et Scydia ne ratait aucun repas : on ne plaisantait pas avec la gastronomie, chez les ressuscitées plusieurs fois millénaires !

Elena Ivory

Humain(e)

Re : Anachronique | PV |

Réponse 37 dimanche 26 juin 2016, 22:26:34

Le soleil commençait à se coucher sur la péniche royale, qui poursuivait sa tranquille progression vers le Bosquet. Les embarcadères se raréfiaient, au fur et à mesure que la barge plongeait dans une forêt enchantée. La forêt entourant la Sylve était un endroit magique, bénéficiant de multiples ordonnances royales de protection, visant notamment à en empêcher la déforestation par l’abattage des arbres C’était un endroit chargé de magie, féérique, une véritable réserve naturelle, marquant la frontière entre Nexus et la Sylve.

« N’en doutez point, énonçait Ronald autour du banquet, dressé sur le pont principal, les elfes nous ont vus, et nous observent. »

La table de banquet abritait de multiples plats, des baguettes de pains se mélangeant à des assiettes en argent remplies de fruits de mer. Huîtres, moules, se bataillaient au milieu de crevettes, de gambas, de coquilles Saint-Jacques, de pattes de crabe et de morceaux d’homard. Nexus disposait d’une agriculture très riche, réputée jusque dans les grands restaurants tekhans, et Scydia, qui était assise à gauche d’Elena, pouvait bénéficier à loisir des explications culinaires de Jaskar, l’un des cuisiniers personnels de la Reine. De fait, Jaskar ne se voyait pas comme un  simple cuisinier, mais comme un véritable artiste, et, à la base, était surtout un artisan boulanger spécialisé dans la pâtisserie. De fait, il confectionnait surtout des gâteaux, et ses recettes étaient très prisées.

L’homme était aussi un érudit, détenant de multiples anecdotes, et expliqua à Scydia toute l’importance de manger sainement en guerre.

« Des champignons pas frais… Si fait, ma gente dame ! Un siège où ils étaient à deux contre un, avec un meilleur équipement, une meilleure connaissance du terrain. Une victoire assurée, qui aurait assuré à ce noble sire la renommée et la reconnaissance de son peuple pour avoir bouté les envahisseurs hors de son territoire. La stratégie était infaillible… Mais la soupe aux champignons a été faite pour les soldats à partir de champignons avariés. Retenez bien ceci, gente dame, vous pouvez être le plus hardi des Paladins, porter la plus puissante des armures, la plus forte des épées, il suffit d’avoir la chiasse pour perdre toute contenance. »

Les anecdotes de Jaskar étaient souvent graveleuses, mais il avait aussi des histoires moins amusantes. Il parlait ainsi de ces mets rares et délicats, comme le tofu, qui pouvaient tuer, expliquant que l’une des spécialités ashnardiennes, pour l’assassinat politique, était d’offrir aux cibles une nourriture mal préparée, afin qu’elle soit mortelle.

« Vous auriez fait un magnifique conteur, sieur Jaskar… Mais je ne vous autoriserai jamais à le devenir, je raffole beaucoup trop de vos gâteaux pour cela ! »

L’ambiance se voulait sereine et détendue, et on pouvait même surprendre Ronald à se laisser aller à ce bon air. Les soldats, en effet, ne tardèrent pas à se livrer à une compétition de bras-de-fer, à laquelle Ronald finit par participer. Sa poigne était d’acier, les marins buvaient, tandis que le soleil se couchait…

…Et ce fut ainsi, alors que la nuit se reposait, que la magie se réveilla.

Un chant apparut à l’équipage, comme une lointaine mélopée, une silencieuse litanie, avant de progressivement se rapprocher. Peu à peu, les plaisanteries se turent, et Elena se rapprocha du bastingage. La pleine lune illuminait le ciel, et Elena sourit à Scydia.

« Venez voir, Scydia… C’est un spectacle rare auquel nous allons assister. »

Des lumières remuaient le long des arbres, et, en regardant bien, on pouvait y voir une procession d’elfes, dans des tenues cérémonielles, marchant autour d’un sarcophage recouvert de fleurs, abritant le cadavre d’une elfe, que les elfes avançaient, en entonnant une mélopée religieuse solennelle. Mais, au-delà de ça, ce qui fut surtout impressionnant, c’était de voir, le long de l’eau, d’étranges silhouettes lumineuses se mettre à flotter dans les airs, tournoyant, s’envolant tout autour du navire, comme un chant d’étoiles filantes qui remonteraient de la Terre vers les cieux.

« Ce sont des furolucioles, précisa Adamante. De vieilles croyances disent qu’elles accompagnent les âmes des morts. On ne les voit que rarement, dans des endroits où la magie y est très forte. Et ces furolucioles interagissent avec ceux qui les regardent, et leur montrent des défunts auxquels ils tenaient beaucoup. »

Pour certains rationalistes, les furolucioles ne montraient que des illusions d’optique, tandis que d’autres, plus spirituels, soutenaient qu’ils étaient des manifestations magiques, comme les fantômes ou les Poltergeist. Et, tout en songeant à cela, les yeux d’Elena s’embuaient d’émotion. Dans l’air, elle se voyait, sous son nez, la silhouette de ses parents, se découpant silencieusement. Nöly et Liam la regardaient avec un air bienveillant, sans dire mot.

« Les elfes enterrent les leurs les soirs de veillées nocturnes, et les furolucioles apparaissent pour recueillir l’âme de ces éternels qui ont été tués… »

Entourée par ces émanations spectrales, le bateau semblait flotter, quelque part entre le monde des vivants et celui des morts.
DC d’Alice Korvander.

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