L'espionnage n'est jamais une bonne idée ... [PV : Lara]

Comme elle s’y attendait, le soldat qui l’avait balancé& sur la terrasse la poursuivait. Dans ce couloir, Lara avait toujours aussi froid, le chauffage ne semblant pas particulièrement efficace. Elle fit feu derrière elle, ses balles rugissant en résonnant le long des parois, filant vers l’ennemi. Ce dernier utilisait un camouflage optique, mais elle pouvait percevoir les déplacements de mouvement. Lara se mit à courir, jusqu’à atteindre les hauteurs d’une espèce de hangar avec de gros véhicules à l’intérieur, désaffectés. Elle entendait l’homme la poursuivre, et tira à nouveau derrière elle. Elle l’atteignit, car elle entendit un hurlement, et vit le brouilleur se retirer. Le soldat en armure assistée courut toutefois vers elle, et la frappa à la tête, à l’aide d’un coup de pied renversé. Elle passa par-dessus la balustrade du pont en hauteur, et tomba sur le haut du gros véhicule. Une sorte d’énorme camion, recouvert par une grosse bâche. L’homme la poursuivit en sautant également, et Lara roula sur le camion, évitant sa charge. Elle se releva, et envoya son pied dans le ventre de l’homme, l’étalant sur le dos. Elle alla l’attaquer, mais les jambes de l’homme s’enfoncèrent contre son ventre, la repoussant. Elle tomba sur le sol, s’écrasant lourdement, et continua à faire feu, visant l’homme, qui sauta en l’air, tournoyant dans les airs, avant d’atterrir derrière Lara. Il tenta de la frapper à nouveau, mais elle évita, et le frappa au cou.

Lara était plutôt douée au combat, et le prouvait en ce moment. Le soldat en armure assistée était également doué, et elle se reçut un coup dans les hanches, puis un autre en pleine tête. L’aventurière glissa sur le sol, secouant la tête, puis fit feu en se retournant, atteignant l’homme au ventre, tirant une série de coups de feu qui firent mouche. Du sang s’échappait de ses lèvres, et elle les essuya. Lara se releva lentement, inspectant le cadavre, puis soupira.

*J’ai l’impression d’avoir fait ça toute ma vie... Mon dos me fait mal...*

Elle se retourna, et monta un escalier, rangeant ses armes en avançant rapidement, essayant de retourner vers le centre de commandement. Elle ignorait où était Steve, et l’avantage de ce combat était d’avoir réchauffé son corps. C’est alors qu’elle se dirigeait vers le centre qu’elle heurta accidentellement ce dernier. Étant aussi épais qu’un bloc de pierre, Lara tomba sur le sol, et l’homme se permit alors de l’engueuler. Elle était surprise, ce qui l’empêcha de répondre, jusqu’à se relever.

« Pour ce qui concerne les snipers, je les ai neutralisé. Et si mes calculs sont exacts il ne devrait plus en rester. Après, il se peut que l'armée du SHIELD est inventé une autre tactique avec d'autres snipers. Je vous demanderais alors de faire attention lors de vos futurs combats, mais je ne vous apprends rien. »

Lara secoua la tête, avant de lui répondre :

« Au cas où ça vous aurait échappé, je n’ai rien à vous prouver. Votre stratégie complètement débile de sortir dehors m’a frigorifié sur place. Contrairement à vous, je n’ai pas l’habitude de vivre dans un environnement polaire. »

Elle rajouta rapidement, essayant de retrouver son calme :

« Maintenant, je suggère de véritablement rechercher la statuette. Vous avez probablement une carte des lieux, un genre de salle des archives, non ? »

Le mieux, pour Lara, était en effet de commencer par là.

Résistant au froid, l'homme ne sentait pas la douleur du froid sur son corps, mais il remarquait quelques rictus chez la femme, énonciateur d'un ressenti peu agréable de la température à l'intérieur du bâtiment. Quoiqu'il en soit les deux jeunes individus devaient faire vite, après avoir tué les snipers et apparemment l'homme qui avait pourchassé la jeune femme, ils devaient maintenant rechercher cette relique. Steve savait très bien que l'organisation, avec ces soldats, n'était pas venu simplement pour intercepter le super-héros, mais bien pour récupérer cet objet tant convoité. Le Captain devait donc le trouver et savoir ainsi ce qui le rendait si particulier. Lara avait donc raison, il fallait et au plus vite, le trouver. Steve lui fit alors signe de le suivre, l'endroit recherché était deux étages en dessous, dans les sous-sols. Il n'y avait été qu'une fois, lors de la première découverte de la base et ce qu'il y trouva était un espèce d'hangar remplit de livres, de cartes en tout genre. N'y trouvant aucune utilité, il n'y était donc jamais retourné.

Les deux jeunes individus franchirent les couloirs un à un, dans un rythme soutenu. Des bruits sourds vinrent de l'extérieur, l'ennemie devait essayer de trouer un moyen de rentrer dans le bâtiment. Bien que les systèmes de sécurité étaient activés, Steve ne pouvait être sûr qu'ils résisteraient tout le long de leur recherche. C'est pourquoi ils devaient faire vite. L'homme fit signe à la jeune femme de rentrer par cette porte, elle emmenait à un couloir sombre, l'atmosphère était humide malgré la température qui frôlait les -2°C. Les marches étaient "abruptes", difficiles d'accès. Mais il fallait continuer, ce chemin emmenait à cette fameuse salle. En plus de ça l'endroit était sombre, le Captain devait s'appuyer sur les murs pour ne pas tomber et afin de savoir où il allait. Il entendit les pas de la jeune femme derrière lui, signe qu'elle n'avait pas perdue sa trace. Cet endroit était très dépaysant, fini la technologie, les murs en bétons armés ... Les murs étaient maintenant affrichés, détruits par l'âge. Comme si la base avait été construite par dessus cet endroit. Une fois arrivé en bas, l'homme continua dans un rythme beaucoup plus lent, il continua de toucher les murs, pour enfin arriver à une porte en bois, il baissa la poignée et entra à l'intérieur, laissant la porte ouverte pour que Lara puisse entrer elle aussi. 

Steve y était déjà rentré une fois et il se souvenait parfaitement de l'endroit des interrupteurs qui alimentaient une petite lampe de chevet au milieu de la pièce, sur un bureau. Quelques pas à droite, un sur sa gauche, l'homme actionna l'interrupteur et une fine lumière jaillit de la lampe. Le Captain posa son bouclier et montra à Lara un grand livre, poussiéreux et épais.

« Je pense que nous trouverons les informations nécessaires à l'emplacement de cette relique ici. Ce bouquin nous livrera peut-être l'emplacement d'un autre livre, présent dans cette pièce, qui nous montrera la position de l'objet. J'ai compris que vous aviez des talents d'exploratrice, ils nous seront donc bénéfique. »

L'homme ouvrit le bouquin et commenca par feuilleté le contenu.

Il régnait un froid hivernal ici. Polaire, même. Lara était gelée, et frictionnait ses épaules, suivant Steve. A dire vrai, l’aventurière était plus habituée aux jungles denses et aux tombeaux étouffants, plutôt que les monts gelés. Une tempête de neige se levait, et ils se mirent à descendre, suivant des escaliers sombres, des couloirs silencieux. Le sifflement du vent lui donnait l’impression d’être dans un film d’horreur, un remake troublant de The Thing. Lara Croft avait de plus en plus froid, et regrettait de ne pas avoir demandé un manteau. Les escaliers métalliques grinçaient, et elle se demandait où ils allaient. Plus elle côtoyait ce type dans son curieux uniforme bleu, plus elle s’inquiétait. Il ne lui inspirait nullement confiance, mais, au moins, il l’avait défendu. Ils continuaient à descendre, s’enfonçant visiblement dans une partie ancienne du complexe. Des murs anciens, verglacés. Il fallait faire attention pour ne pas glisser sur le sol, et, à chaque fois que Lara expirait, elle voyait son souffle. Les murs étaient de moins en moins harmonieux, de plus en plus sauvages, et elle comprit qu’ils s’enfonçaient dans un système de grottes. L’éclairage, abîmé et fatigué, venait de lampes au plafond, les fils dénudés formant de longues lignes noires. Lara, le froid en moins, se croyait presque revenu dans les temples et les caveaux qu’elle avait exploré à la recherche du Marteau de Thor.

Ils arrivèrent devant une antique porte en bois, qui grinça quand Steve l’ouvrit. Derrière, il y avait une espèce de bureau avec un genre de lampe à huile, une bibliothèque en bois, des toiles d’araignée, et de nombreux documents. Lara soupira, remuant ses mains pour éviter de trembler. Elle avait toujours très froid.

« Je pense que nous trouverons les informations nécessaires à l'emplacement de cette relique ici. Ce bouquin nous livrera peut-être l'emplacement d'un autre livre, présent dans cette pièce, qui nous montrera la position de l'objet. J'ai compris que vous aviez des talents d'exploratrice, ils nous seront donc bénéfique. »

Elle hocha la tête, sans rien dire, et se rapprocha de la bibliothèque. Il faisait sombre, et elle utilisa une lampe de poche pour s’éclairer, observant les papiers. Elle vit plusieurs dossiers, et les attrapa, les posant sur une table à proximité. Ces papiers étaient jaunis, très vieux, et, en les ouvrant, elle vit une petite araignée filer rapidement, disparaissant sous la table. N’y prêtant aucune réelle attention, Lara préféra se concentrer sur ce qu’elle voyait. Une série de plans, de schémas. Elle tourna les pages, et commença à comprendre que ces dossiers étaient les notes d’un chercheur. Elle lut une page.

Le chauffage a encore du mal à se lancer. Cet endroit est vraiment horrible. Ces grottes se perdent en profondeur, et je sais que je ne suis pas seul. J’entends les pattes quand je descends. Les bruits dangereux. J’ai bien cru qu’elles allaient m’attraper aujourd’hui. J’aurais du m’en douter. Les légendes autochtones sont inspirées de faits réels. Ils n’ont pas bouché l’accès à ces grottes pour rien. Il y a des créatures dangereuses là-dessous. Je pense que je vais réactiver l’androïde de combat. J’en aurais besoin.

Lara tourna la page. Le chercheur ne se présentait jamais vraiment, mais elle comprit qu’il était venu ici à une époque où le bunker n’existait pas, probablement pour y trouver l’objet que Lara recherchait. La seule question, c’était de savoir s’il l’avait trouvé, ou si les « créatures » vivant en contrebas l’avaient finalement eu. Elle continua à tourner les pages, et lut une autre entrée :

Mes tourelles de défense ont finalement rendu l’âme. J’ai du abandonner mon campement. Je crois que je vais partir. Cet endroit est trop dangereux, et mon androïde ne peut plus me protéger. Le plus frustrant, dans tout ça, c’est que j’étais sûr d’avoir touché au but. Tout ce que je peux faire, c’est écrire mon amertume ici. Malheureusement, j’ai oublié mes recherches là-bas... J’hésite. Y retourner serait dangereux, mais je ne peux tout de même pas repartir sans. Autrement, je n’arriverais jamais à convaincre le recteur d’académie d’organiser une véritable expédition. Je ne sais pas quoi faire, il faut que je réfléchisse...

Il fallait croire que l’homme avait finalement décidé de tenter sa chance, et n’en était pas revenu. Lara se releva, et s’avança, explorant le petit bureau. Elle finit par voir, sur le sol, une trappe, et se rapprocha, l’éclairant avec la lampe-torche. Une corde permettait de la soulever, et elle tira dessus, ouvrant la trappe. Il n’y avait aucune échelle, mais elle comprit que la corde servait probablement de treuil. Ceci supposait que le chercheur avait du être quelqu’un d’athlétique.

« Visiblement, quelqu’un a cherché cet objet... Et il n’était pas seul. Vous vous sentez prêts à descendre ? »

Pendant que la jeune femme essayait de trouver quelques indices sur l'emplacement de cette relique, l'homme inspectait les étagères remplient de livres poussiéreux et abîmés. Il commença a en feuilleter quelques uns, mais l'écriture était elle aussi trop abîmée pour que l'on puisse comprendre et lire quoique ce soit. Il fit de même pour une quinzaine de livres, mais aucun résultat. Plus il restait là, dans cette pièce et plus il se demandait que c'était assez inimaginable d'imaginer une telle pièce, dans cette base, en pleine montagne. Il aurait bien appelé Fury afin d'en savoir davantage, mais il n'y avait plus du tout de réseau. Il continua d'inspecter quelques livres, tout en écoutant Lara citer des passages du bouquin que Steve lui avait demandé d'analyser. Elle s'arrêta de lire et il la vit se diriger vers un coin de la pièce et actionner une sorte de trappe.

« Visiblement, quelqu’un a cherché cet objet... Et il n’était pas seul. Vous vous sentez prêts à descendre ? »

Le super-héros acquiesça d'un signe de la tête et laissa Lara passer la première, l'homme n'eut pas besoin de la corde et sauta directement dans le trou et atterrit quelques mètres plus bas, dans un endroit faiblement éclairé par une lumière dont la source était a priori inconnue puisqu'il n'y avait pas de lampes, ni de torches sur les murs. L'endroit était humide et la progression difficile, à cause du sol boueux et de nombreuses espèces de toiles d'araignée qui collaient aux jambes des deux individus. Instinctivement, le Capitaine se dirigea vers une espèce de grande salle. On pouvait voir sur les côtés de grands trous noirs. L'homme se dirigea péniblement vers l'un deux voir s'il y avait quelque chose. Apparemment rien. Il faisait très sombre à l'intérieur, on y voyait rien à plus d'un mètre. Le Capitaine se retourna et se dirigea vers Lara.

« Je ne peux voir où mènent ces trous. Ils doivent vraisemblablement emmenés quelque part, mais il fait trop sombre à l'intérieur. »

Il pointa du doigt le chemin qui continuait hors de la salle.

« Et puis, nous pouvons continuer par ici. Je propose que nous continuions et si nous ne trouvons rien, nous n'auront qu'à revenir ici, afin d'explorer ces trous. »

Pour Steve, c'était là la meilleure solution. Mais il n'était pas un explorateur et n'avait certainement pas l'habitude d'aller dans ce genre d'endroit. L'exploratrice qu'était Lara, avait certainement la solution, puisque qu'elle était habitué, elle, à ce genre d'endroit et la recherche d'objet perdu. L'homme se vanta intérieurement d'avoir fait un peu confiance à cette jeune femme, car sans elle, il n'aurait su où aller.

« Bien entendu, vous avez tout naturellement votre mot à dire. Il est évident de vous faire confiance dans ce genre de situation. Vous avez indéniablement des compétences en la matière que je n'ai, malheureusement, pas. »

Au même moment, l'homme entendu, des petits pas en bruit de fond. Mais il n'y fit pas attention sur le moment.

Lara descendit en s’aidant de la corde, débarquant dans un endroit très faiblement éclairé, assez poussiéreux, et très chaud. Elle passait d’une température polaire à une chaleur tropicale. Ce n’était pas vraiment ce qu’il y avait de mieux, et elle toussa légèrement, sous l’effet de la poussière. Elle greffa sa lampe-torche sur sa ceinture, dévissant le bout pour la placer dans une encoche. La pile était placée, non pas dans la tige de la lampe, mais dans le bout, ce qui permettait de continuer à éclairer. Ce serait toujours mieux que rien, et elle avait besoin de ses deux mains pour se défendre. L’homme la suivit en se contentant de sauter dans le trou, ne ressentant visiblement aucune douleur après une chute de dix mètres. Ces grottes, comme Lara le réalisa rapidement, avaient l’air grandes et tortueuses. Un véritable dédale dans lequel elle plongeait sans crainte, tête la première. Il y avait encore d’autres trous, que le Capitaine inspecta. Deux solutions se proposaient aux yeux de l’aventurière :

• Passer par de mystérieux trous noirs sans savoir où elle atterrirait ;
• Suivre la galerie.

Vu sous cet angle, la question ne se posait pas vraiment. Lara ne tenait pas à risquer inutilement sa vie en s’engageant dans un trou obscur, d’autant plus que l’explorateur qui s’était jadis tenu là était visiblement âge, soit guère en état de s’avancer dans ces trous. Lara ne répondit pas sur le coup à l’homme, s’approchant des trous, et posa sa main sur le rebord. Ce n’était pas friable, et elle décrocha sa lampe-torche de sa ceinture, examinant un peu plus attentivement les rebords. Aucune trace d’érosion.

« Ces trous ne sont pas naturels. Ils ont été provoqués par quelque chose. Probablement les créatures dont notre précédent explorateur se méfiait. »

Elle se releva, et inspecta un peu plus attentivement le sol. Il était poussiéreux, mais, en l’observant avec un peu plus de rigueur, elle remarqua, ici et là, des irrégularités. Des espèces de disparités, de la terre retournée, et comprit qu’il y avait une multitude d’autres trous. Comme si un nid de taupes se trouvaient là.

« Les créatures peuvent creuser des galeries... Nous sommes dans leur territoire. Il faudra se montrer vigilant. »

Lara s’avança le long de la galerie, éclairant les parois avec sa lampe-torche. L’air était lourd, chaud, menaçant. Elle ne savait pas à quoi s’attendre, les menaces semblant disséminées un peu partout. L’aventurière marchait prudemment, croyant entendre parfois des bruits, mais sans pouvoir en discerner l’origine. Les ennemis étaient là, terrés quelque part. Le duo continuait à avancer, Lara s’attendant à tout moment à tomber dans un piège.

La jeune femme avait très certainement raison. Ces trous n'étaient pas naturel du tout et ils n'étaient certainement pas créé par la main de l'homme, les trous étaient trop différents les uns des autres, soit grand, soit petit. Et la qualité de creusage de ceux-ci étaient beaucoup trop inégale. Quoiqu'il en soit, il fallait se méfier et donc rester sur ses gardes. Le Cap' et Lara continuèrent alors d'avancer lentement vers le fin fond de cette grotte. Cela faisait maintenant un bon quart d'heure qu'ils marchaient et les trous étaient encore présent sur les parois de la grotte. Ils ne savaient pas à quoi pouvait bien ressembler ces créatures, mais l'homme qui avait griffonné quelques notes sur le livre qu'avait lu Lara, le savait lui et surtout il s'en méfiait, en avait peur. Steve avait vécu tellement de choses dans sa vie de soldat et de super-héros, que ce ne sera pas ce genre de créature qui lui feront peur. 

Les bruits recommencèrent de nouveau et l'homme regarda instinctivement autour de lui; il n'y avait toujours rien. C'était très étrange. Alors qu'il se mit à avancer de nouveau dans la grotte, il remarquait quelques formes sombres devant lui, s'approcher de lui et de Lara. L'homme eut un espèce d'haut le coeur, lorsqu'il vit des araignées géantes faire face à eux. Elles étaient trois et mesuraient plus d'un mètre de haut et faisaient environ trois mètres d'envergure. Steve prit instinctivement son bouclier et se mit en position de combat. Elles devaient les observer depuis un moment, et avaient décidés de les attaquer. Quelque part c'était logique, ils étaient entrés dans leur environnement, et elles recherchaient juste à défendre leur bien. Peut-être autre chose aussi ...

L'homme chercha la jeune demoiselle du regard, elle était à quelques centimètres derrière lui, il lui fit un signe de tête et au moment où ils tournèrent la tête vers les deux créatures, celles-ci chargèrent. L'homme sauta en l'air afin d'éviter leur première attaque. Une fois revenu sur le sol, l'homme prit son colt et tira deux fois, mais il n'eut pas l'impression d'avoir blessé l'une d'elle. C'était un coup pour rien, mais il savait maintenant que celles-ci étaient immunisées contre les balles de revolvers; sans doute grâce à leur peau très qui faisait office d'armure contre ce genre d'attaque. L'homme chargea cette fois-ci, bouclier en avant, la force qu'il avait mis dans son attaque, fit projeter l'araignée sur la paroi de la grotte. Il vit Lara, tenter de tirer sur l'une d'elle.

« Elles ne craignent pas ce genre d'attaque. A moins que trouviez une solution. Si c'est le cas, prévenez-moi. »

L'homme donna un coup de bouclier à une deuxième araignée qui l'attaquait.

« ... C'est qu'elles sont coriaces ! »

Le Capitaine fit face à celle qu'il avait projeter sur la paroi et lui asséna un uppercut, celle-ci recula légèrement suite au coup donner par l'homme. Elle ne mit pas longtemps à se reprendre et le mit à terre. Elle essaya alors de planter son dard dans le corps de Steve, mais il l'évita à plusieurs reprises et tira sur l'une de ses pattes, celle-ci, dans un cri assourdissant, recula et laissa le super-héros se relever. Il fixa du regard, la jeune femme qui était occupé à se débarrasser de deux des trois araignées.

« Elles n'ont pas la protection nécessaire aux impacts de balle au niveau de leurs pattes. Si ça peut vous aidez ... »

Il remit en place son bouclier et chargea de nouveau sur l'araignée blessée.

A peu de choses près, Lara se croirait presque revenue à l’exploration des anciennes tombes terriennes. Il faisait sombre, c’était chaud, et il y avait même des monstres. La seule différence, c’était qu’elle était en compagnie d’un curieux ermite musclé avec un costume bleu qui faisait très kitsch. Ils avançaient dans des grottes silencieuses, des galeries étroites, où il ne valait mieux pas se sentir trop claustrophobe. Lara ne disait rien, mais restait assez nerveuse, se croyant observée par des milliers d’yeux impassibles. Une impression qu’elle avait déjà ressenti un certain nombre de fois, et qui ne l’empêchaient pas de rester calme et stoïque. Conserver son sang-froid, c’était là la clef de la survie. Si on se mettait à paniquer, alors on était sûrs de mourir. En toute circonstance, il fallait faire l’inverse de ce qui se pratiquait dans les films d’horreurs : ne pas courir en hurlant comme une possédée, et ne pas se séparer. Lara sentait la présence rassurante de ses flingues, se disant qu’ils risquaient prochainement d’être utiles. Parfois, elle avait l’impression d’entendre des petits cailloux tomber, mais elle avait beau tourner la tête en éclairant les parois, elle ne voyait rien.

Ce furent les créatures qui se présentèrent face à elles, et Lara poussa presque un soupir en revoyant de vieilles connaissances : les araignées géantes. Plusieurs araignées géantes étaient contre le mur, probablement des sentinelles. Les créatures velues avec leurs multitudes de pattes et d’yeux rougeâtres observèrent les deux inconnus, avant de fondre sur eux. Lara sortit immédiatement ses deux pistolets, et fit feu, sentant les pistolets rugir entre ses poignets. Les balles atteignirent la peau de l’une des araignées, mais sans l’endommager. Lara pesta, et roula sur le côté, évitant la charge de la bestiole, alors que Rogers lui indiquait, sans réelle surprise, que les balles semblaient assez inutiles. Lara n’aurait pas été aussi catégorique, mais elle ne tenait pas à vider ses chargeurs sur chaque araignée. D’autant plus que, si on en croit la savante loi de Murphy, ces premières araignées n’étaient qu’une annonce, une simple mise en garde. Elle put constater la grande efficacité du bouclier rouge de l’homme, puisqu’il lui permit de blesser plusieurs des grosses araignées.

« Elles n'ont pas la protection nécessaire aux impacts de balle au niveau de leurs pattes. Si ça peut vous aidez... » lâcha-t-il.

Hochant la tête, Lara répondit en ouvrant le feu sur l’une des araignées, explosant ses pattes. L’araignée couina, en perdant plusieurs pattes, du sang verdâtre s’échappant de ses plaies. Elle songea brièvement à le remercier, quand elle entendit des bruits derrière elle. Se retournant, elle leva sa lampe-torche vers le plafond, et vit plusieurs autres araignées en train de s’approcher.

*Heureusement que je ne suis pas arachnophobe, tiens...*

Elle leva ses mains, et fit feu sur les araignées, tout en se reculant.

« Je suggère d’organiser rapidement une retraite stratégique. »

Les araignées se rapprochaient, et elle se mit à courir, maintenant toujours ses armes, dévalant un couloir. Elle partit sur la droite, dévalant un couloir sombre qui descendait, et atteignit une grande salle. Quelques rayons de soleil blafards éclairaient le cœur de cette immense salle, avec, en contrebas, de l’eau. C’était une rivière souterraine, dans une salle immense, qui devait bien faire la taille d’un terrain de football. Le chemin longeait le rebord, mais il y avait, au milieu de ce lac souterrain, plusieurs morceaux de roche imposants qui se dressaient fièrement.

« Attention, le sol n’est pas très stable. Marchez prudemment. »

Une chute risquait en effet de faire mal.

L'homme était toujours aux prises avec une de trois araignées, celle qu'il avait blessé, c'était éclipsé sur la gauche. Il faisait donc face à la deuxième. Celle-ci chargea une nouvelle fois, il l'évita. Elle continua sa course, dans le coin sombre de la salle. Il vit un forme noir monter la paroi de la grotte, pour arriver au dessus de la tête du Capitaine. L'araignée était grosse, mais elle était aussi très rapide. Elle se laissa tomber sur l'homme; celui-ci parvint à l'esquiver de justesse. Il serra son poing au niveau de la poignée de son bouclier, prit de l'élan et frappa le monstre, qui décolla et atterrit plusieurs mètres plus loin. Alors qu'il s'apprêtait à en finir avec la créature, plusieurs autres araignées s'étaient invitées à la fête.

« Je suggère d’organiser rapidement une retraite stratégique. » Suggéra-t-elle.

La Cap' n'avait pas pour habitude de fuir pendant un combat, mais vu la situation, il était peut-être préférable de déguerpir d'ici. Il serra de nouveau son poing autour du manche de son bouclier et se mit à courir, en suivant Lara de près, qui lâcha quelques rafales; derrière eux, les araignées devaient les suivre de près. Puis ils arrivèrent dans une nouvelle salle immense, Lara décida de prendre le petit chemin qui longeait la falaise. En contrebat, un lac. Décidément cette grotte était pleine de surprise. La Capitaine suivit la jeune femme de près, tout en essayant de voir si les araignées les suivaient ou non. Pour le moment, il n'y avait pas trace de l'une d'elles.

« Elles ne nous suivent plus. Je ne sais pas vous, mais je n'y crois pas. Elles ont dû arpenter un autre chemin. Cette grotte c'est leur maison après tout. » Lâcha-t-il.

L'homme ne savait pas trop où aller, il continua alors de suivre la demoiselle, après tout c'était la plus à même de trouver la solution dans un tel endroit. Steve n'avait pas pour habitude de venir dans de tels lieux.

Soudain, il sentit le sol bouger, et une araignée agrippa une de ses jambes et le fit tomber du chemin. L'homme dans sa chute, sentit l'araignée le lâcher, mais toujours en tombant, le sol se rapprochant de plus en plus, il agrippât son bouclier et le plaça contre la falaise, afin de freiner sa chute. Il serra les dents, le sol n'était qu'à quelques mètres sous lui ... Soudain le bouclier vint se nicher contre une des paroi et fit arrêter la chute de Steve. La cadence de sa respiration était forte, ça n'était pas passer loin cette fois-ci. Il essaya de se hisser au niveau d'un flan de la falaise qui pourrait le faire remonter. Il en trouva un et entama son ascension.

« Quel con ! » Tempéra-t-il.

« Elles ne nous suivent plus. Je ne sais pas vous, mais je n'y crois pas. Elles ont dû arpenter un autre chemin. Cette grotte c'est leur maison après tout.
 -  Vous auriez du vous appeler Captain Obvious, vous » répliqua Lara avec un léger sourire.

Elle savait que les araignées ne les lâcheraient pas, tout comme elle savait qu’ils n’étaient même pas entrés dans leur nid. Elle n’avait vu aucune toile, signe que ces araignées devaient être de simples sentinelles, des guetteuses. Lara ne tenait pas à débarquer devant tout le troupeau, et longeait la paroi, lentement, plaquée contre le mur. Il fallait traverser ce lac, et essayer de retrouver des traces du précédent explorateur. Elle regardait autour d’elle, se rappelant toutes ces fois où elle avait escaladé des structures similaires. Il fallait repérer les points d’accroche pour son grappin, les endroits où passer, et, surtout, la sortie. Au moins, il n’y aurait pas, ici, d’énigmes tordues, de pièges vicieux où elle risquait de se faire aplatir comme une crêpe, ou embrocher comme une saucisse. Ce n’était que de l’escalade. Très abordable, donc, car Lara était une grande sportive. Elle avançait lentement, sentant des petits graviers glisser sous ses chaussures, et sentit alors des vibrations. Elle n’eut pas le temps d’avertir Rogers qu’une araignée géante sortit du mur, et l’attrapa par la jambe, le faisant tomber.

« Merde ! » s’exclama Lara, sans pouvoir le récupérer.

Steve se mit à tomber, parvint à se séparer de l’araignée, et planta le bouclier contre la paroi, afin de ralentir sa chute. Lara était restée en position, stable, et vit l’homme tenter de remonter. Cependant, son ascension n’allait pas être aussi facile que ça, car d’autres araignées, plus petites que celles qui les avaient attaquées tantôt, remontaient le long de la paroi. Lara sortit ses flingues, et fit feu sur les araignées, les fauchant sous ses tirs. Elle avait de puissantes armes à feu, mais les araignées étaient nombreuses. Il y en avait bien une vingtaine qui escaladait la paroi avec leurs nombreuses petites pattes.

« Remuez votre cul, je ne pourrais pas tous les retenir ! »

Rien ne valait l’encouragement pour forcer un homme à se dépasser. Lara fauchait les araignées, faisant preuve de son talent dans la visée et le maniement des armes à feu. Malheureusement, sa situation ne fut pas non plus de tout repos, car, tandis qu’elle tirait, une créature s’approchait d’elle depuis les hauteurs, se confondant dans l’obscurité de la grotte. Elle descendait le long de sa toile, vers sa proie, ses pattes recourbées autour du fil, avant de lentement les détendre. Silencieuse, elle ne faisait aucun bruit, observant sa proie, fidèle, en ce sens, à ce qui, classiquement, faisait de l’araignée une araignée, et du prédateur un prédateur : le camouflage. Les tirs rugissaient, et Lara ne voyait pas la créature qui, lentement mais sûrement, se rapprochait.

Toujours dans son ascension, assez pénible il faut dire, l'homme entendit la jeune femme vociférer. Il n'avait pas comprit ce que la jeune femme lui disait, vaut mieux pas d'ailleurs, mais il ce qui était sûr c'est qu'elle était en mauvaise posture. C'est d'ailleurs pour cela que Steve accéléra le mouvement pour être plus rapidement à hauteur de Lara. Il serra les dents à chaques avancées, il avait mit son bouclier dans son dos et il s'aidait uniquement de ses mains. Encore une fois, l'homme en avait vu d'autre, mais cette roche était très difficile d'accès, elle se cassait sous le poids du super-héros, c'était assez pénible comme situation. Plusieurs fois il dû s'arrêter pour reprendre appuis sur la falaise et avancer de nouveau. Il ne ressentait pas de douleur, le sérum S.S.S. avait été fabriqué dans ce sens, car il éliminait  l’excès d’acide lactique produit par la fatigue dans ses muscles et le Cap' avait donc une endurance phénoménale.

Malgré cette pénible ascension, il réussit à venir à hauteur de la jeune femme en quelques secondes. Toujours accroché à la falaise, il fronça les sourcils, la jeune femme était aux prises avec plusieurs tarentules. Il leva instinctivement la tête, lorsqu'il vit l'une d'elle glisser doucement de sa toile, juste au dessus de Lara. Ni une, ni deux, à l'aide de son bras, il fit un saut gigantesque et lança son bouclier en plein sur le corps de l'araignée. Suite à ce choc, cette dernière glissa et tomba de la falaise, avant d'atterrir quelques mètres plus bas dans le lac. L'homme, quant à lui, toucha terre aux côtés de la jeune femme, il reprit son bouclier et fonça sur deux araignées qui bloquaient le passage par lequel les deux individus avaient voulu passe avant ce petit contretemps.

Les deux individus coururent jusqu'à une sorte de grotte, une nouvelle. Steve ne savait pas trop où ils étaient, mais il sentait que c'était le bon endroit, une sorte d'intuition. Il respira un bon coup et se retourna vers la jeune femme.

« Vous allez bien ? Pas de casse ? » Demanda l'homme.

Après tout, la jeune femme avait dû combattre les tarentules pendant que le Cap' était en mauvaise posture, sur le flan de la falaise. Avant de répondre à cette question, l'homme déplaça quelques rochers dans l'entrée de la grotte, afin de ne pas voir resurgir d'autres araignées. Il posa les rochers les uns sur les autres, afin de bien remplir l'entrée de la grotte. Heureusement, la lumière du jour se faisait de plus en plus clair, malgré qu'il soit de nouveau dans une grotte. La luminosité était-elle que les deux individus pouvaient se voir distinctement. En marchant tout autour de la grotte, l'homme remarqua que la jeune femme saignait au niveau de la jambe, il s'approcha d'elle et s'accroupit.

« Cette blessure m'à l'air plus méchante qu'il n'y paraît. Une des ses tarentules à dû vous toucher pendant le combat. Laissez moi jetez un coup d'oeil. »

De ses années de militaire il y avait au moins une chose qu'il pouvait être fier d'avoir apprit, c'était les premiers secours. En tant que soldat et sur le front, quand un de ses soldats étaient blessés, il fallait le soigner et faire vite.
L'homme arracha vingt centimètres de tissu de sa combinaison et l'enroula autour de la jambe de la jeune femme, afin que le sang arrête de couler.

« Avec ça vous allez pouvoir tenir quelque temps. » Dit-il en se relevant.

Depuis sa position, Lara était trop occupée à tirer sur les araignées en contrebas pour voir la créature qui, lentement, allait au-dessus d’elle. Il fallait dire que l’araignée, conformément à ce qui caractérisait ces bestioles, était discrète. Elle ne faisait tomber aucun caillou, et prenait son temps. Une prédatrice parfaite, qui se rapprochait lentement de sa proie, prête à enfoncer contre elle son puissant dard, sécrétant un venin possiblement mortel. Lara vidait ses chargeurs, et se dépêcha de recharger, avant que son instinct, par réflexe, ne lui souffle de lever la tête. Elle vit une multitude d’yeux rouges et des pattes poilues la fixer, l’entourant, et retint un juron... Avant qu’une forme bleuâtre n’atterrisse sur l’araignée, plantant son bouclier contre son abdomen. L’araignée se tordit de douleur, et tomba vers Lara, qui l’esquiva en sautant sur le côté. Ce fut à ce un moment que l’une des pattes de l’araignée lui blessa la jambe, en taillant sa peau, sans qu’elle n’y fasse vraiment attention. L’araignée s’écrasa sur le sol, et Lara suivit ensuite le capitaine, jusqu’à se retrouver dans un coin un peu plus tranquille. Les araignées cessèrent de les poursuivre, et l’homme remarqua alors qu’elle était blessée. Baissant la tête, Lara réalisa effectivement qu’elle avait eu une éraflure. En tant qu’aventurière, ce n’était toutefois pas la première fois qu’elle se blessait. Elle avait connu des blessures bien plus graves qu’une simple éraflure, mais laissa toutefois le Capitaine la panser. On n’était effectivement jamais trop prudents.

« Avec ça vous allez pouvoir tenir quelque temps. »

Elle haussa les épaules.

« Ne vous en faites pas pour moi, je ne suis pas en sucre. »

Elle reprit la marche, continuant à longer la grotte, suivant la rivière souterraine, qui s’enfonçait dans des profondeurs sinueuses. La corniche laissa progressivement place à une sorte de chemin qui filait le long de la rivière. Lara s’arrêta à un moment, afin de toucher cette rivière, et constata, sans surprise, que l’eau était gelée. Néanmoins, si elle était à la place de l’explorateur, elle aurait probablement fait son camp dans un endroit grand et aéré, avec plusieurs possibilités de fuite, près de la rivière. De plus, cette dernière semblait s’enfoncer assez loin dans la montagne. Lara continua à marcher, et ne tarda pas à avoir confirmation de ce qu’elle pensait, quand elle vit, derrière des rochers, une tente, et des espèces de tourelles fixes qui penchaient vers le bas.

« Voici le camp de notre homme. »

Il était vide, et les tourelles étaient désactivées, hors-service. Lara porta prudemment ses mains à ses armes, mais ce dernier était vide. Devant le camp, il y avait de vieux ustensiles de cuisine, comme une bouilloire, du silex, et des brindilles, probablement pour faire un feu. Tout était usé, vieux, fatigué. Elle avait du mal à croire qu’un homme seul avait tenté d’explorer cette grotte. Seul dans un tel endroit... Il y avait de quoi en perdre la raison. Ce n’était toutefois pas Lara qui pourrait juger un tel homme, quand on voyait le nombre de cryptes et de temples souterrains et aussi glauques que cette caverne qu’elle avait exploré. Il n’y avait en tout cas rien d’exploitable ici. La tente comprenait un duvet, et des pièces métalliques rouillées. Le duvet était rempli de poussière, et la tente était rapiécée. Aucun indice exploitable, ou presque. Lara trouva en effet sur la table, au milieu des pièces, quelques notes écrites rapidement. Le papier était endommagé, vieux, usé, mais les mots, eux, étaient toujours là. Il y avait de simples indications, qui semblaient confirmer que l’homme avait commencé à perdre la raison.

(...)Les bruits. Obsédants. Ils sont là, ils m’entourent, les singes se rient de moi, je peux les entendre... Je n’abandonnerai pas. Je remonterai le long de la rivière. Je suis trop loin pour abandonner, et je ne peux plus. Je les entends. Ils se rapprochent(...)

Le reste était un délire difficilement compréhensible. L’homme était devenu paranoïaque, et ses tourelles, ses machines de défense, n’avaient plus de batterie.

« Je pense qu’il faut suivre cette rivière, lâcha-t-elle au capitaine. J’ignore ce qu’on y trouvera, mais au moins le cadavre de notre homme... Probablement. »

Ou d’autres monstres ? Tout était possible.

Les deux individus menèrent leur petite investigation, car une fois qu'ils avaient trouvé le campement de l'homme, il fallait chercher des indices sur une possible piste. Le Cap' laissa Lara mener l'enquête. Steve, tout comme la jeune femme ne trouvaient pas grand chose, rien de bien intéressant; sauf peut-être cette inscription qui signifiait que l'homme dont il était question avait décidé de continuer, malgré sa folie et son manque de protection, on voyait très bien qu'il était à la merci de n'importe qu'elle créature et que ses jours étaient comptés. Le résultat fût ce qu'il était, bien qu'ils n'aient toujours pas retrouvé le cadavre, les deux individus se doutaient bien qu'il était bel et bien mort. Quoiqu'il en soit, ils décidèrent de continuer leur marche le long de cette rivière.

Le ciel était visible, un ciel gris, un ciel d'hiver en sommes. Malgré tout, la température à l'intérieur de cette galerie était loin d'être la même qu'à l'extérieur. Ici, on devait atteindre les 5°C, contrairement aux températures bien inférieures à zéro qui étaient présentes à l'extérieur. Ils continuèrent leur chemin; un chemin qu'arpentait sans aucun doute l'homme, car la piste était claire et ouverte. On pouvait y avancer très vite, malgré l'herbe haute. L'homme avait dû passer plusieurs fois par cet endroit. Soudain, une présence adossé à un arbre, une ombre. Les deux individus s'approchèrent délicatement et ils virent un homme, les yeux ouverts dans le néant. Le cadavre était abimé, on reconnaissait d'ailleurs à peine que c'était un corps humain, tant le défunt était déchiqueté de toutes parts. C'était répugnant. Mais le Capitaine en avait vu d'autre et il supposait que Lara aussi. Mais avant de repartir, il vit autour du coup du cadavre un cordage, il approcha sa main, tira dessus afin de l'arracher de son cou et il vit une petite clé, il la montra à Lara.

« Était-ce prévu ? Devions-nous trouver une pareille clé ici ? »

De ce que la jeune femme avait lu à voix haute, jamais cet homme n'avait parlé d'une pareille clé. Elle pouvait donc très bien servir à quelque chose d'important, comme l'ouverture du coffre dans lequel serait peut-être caché la relique ou bien quelque chose de très insignifiant. Steve donna la clé à Lara et les deux individus repartirent, mais seulement quelques mètres plus loin ils arrivèrent vers un endroit assez étrange. L'herbe était comme coupée, formant un rond de plusieurs mètres de diamètre. L'homme s'approcha, et vit au loin une grotte immense, l'entrée de cette grotte devait avoisiner les trente mètres de haut. Les deux individus sentirent alors le sol trembler. L'homme se mit en garde.

« Si vous voulez mon avis, ça ne sent pas très bon ... » Lança-t-il en fronçant les sourcils.

Le sol tremblait de plus en plus fort, soudain une main géante agrippa l'une des parois et le super-héros vit surgir une immense créature. C'était à peine croyable. Comment une pareille créature pouvait vivre ici, si près, si loin ... L'homme se tourna vers Lara, c'était une dure à cuir, elle avait déjà dû combattre ce genre de monstre, pourvu que oui, car Steve n'allait pas pouvoir s'en débarrasser seul. Il sourit et dit.

« Alors là ! Je m'attendais à tout, sauf à ça. Ah ah ! »

L'homme sourire aux lèvres, serra son bouclier contre lui.

La grotte laissa bientôt place à des espèces de petites clairières perdues dans des gouffres et des ravins. De la glace réchauffée s’écoulait parfois en petites gouttelettes, et Lara eut la surprise de voir de la végétation, ainsi que quelques arbres. Ceci signifiait qu’ils avaient du bien descendre, pour que la végétation revienne. Ils ne tardèrent pas à voir un cadavre, probablement celui de l’explorateur... Avec une clef autour de son menton.

« Était-ce prévu ? Devions-nous trouver une pareille clé ici ? »

Elle haussa les épaules.

« Je crois qu’il n’y a pas grand-chose qui était prévu ici. »

Plus Lara avançait, plus elle avait l’impression d’avancer à l’aveuglette. Elle n’avait aucun plan d’action, aucune stratégie, et était larguée. Un monde inconnu, des monstres inconnus, une base abandonnée avec un type qui vivait seul à l’intérieur, tel l’ermite solitaire sur sa montagne, avec une armée de monstres dans les catacombes. Ils avancèrent, longeant un gouffre, et atteignirent le flanc de la montagne. Il y avait de puissantes bourrasques de vent, ainsi qu’une corniche qui serpentait le long du flanc de la montagne, menant à une espèce de grotte. Lara espérait juste que cette dernière serait plus petite que la précédente. Elle avança prudemment le long de la corniche, le vent faisant siffler ses oreilles, jusqu’à ce que la corniche devienne un sentier filant à nouveau le long d’une crevasse. Un frémissement la parcourut. Remontant le long de son échine, et elle approcha de la grotte... Avant de sentir le sol vibrer, tremblant dangereusement.

« Si vous voulez mon avis, ça ne sent pas très bon ... »

Elle ne trouva rien à répliquer, car, peu de temps après, une masse énorme se mit à jaillir une créature colossale. Un monstre énorme, qui sortait de la grosse caverne. Il était... Grand, et monstrueux, portant avec lui une sorte de marteau de guerre artisanal fait avec du béton. La créature, sorte de gigantesque croisement entre le yéti et un homme des cavernes, poussa un grognement, un grondement terrifiant, chacun de ses pas faisant trembler le sol, provoquant des vibrations. Il était face à eux, leur barrant l’accès à la grotte, et Lara sortit ses pistolets, bien inutilement.

« Mes balles ne pourront rien lui faire... »

Elle vit que le sol tremblait sous les pas du monstre, provoquant parfois des fissures, et se recula prudemment... Avant d’entendre de drôles de cris, comme des bruits d’oiseaux. Levant la tête, elle vit des manticores pousser des sifflements, avant de fondre vers le Colosse. Des animaux dangereux, qui s’attaquèrent au monstre, plantant leurs griffes dans sa peau. Ce dernier attrapa l’un des manticores, et l’envoya s’écraser sur le sol, avant de lever sa masse, et de la fracasser sur son corps. Les manticores étaient des ennemis assez redoutables, mais ce Colosse l’était encore plus.

« Je suggère un repli stratégique... Il faudra entrer dans cette grotte en la contournant. »

Faire un peu d’alpinisme, en se repliant. Les manticores attaquaient probablement le Colosse pour se nourrir. Lara commença à rebrousser chemin, revenant vers une petite clairière perdue entre les parois, quand plusieurs manticores les virent, et fondirent sur eux pour les attaquer, trouvant manifestement ces deux proies plus faciles que le monstre invulnérable. Dans quel enfer Lara avait donc débarqué ?

C’était difficile à croire, mais la retraite stratégique était une bonne idée. Leur nombre était bien trop minime face à ce géant. Le Cap’ aurait pu s’en charger, mais il ne l’aurait très certainement pas tué. Lara était une très puissante aventurière, mais elle n’était pas aussi forte que Steve et face à ce colosse, c’était trop. Steve et Lara décidèrent de faire le tour afin d’éviter l’ennemi et d’atteindre cette nouvelle grotte, leur but était presque atteint. Il sentait qu’ils étaient proches, très proches. Le géant qui d’ailleurs était en train de se débarrasser des manticores  qui l’attaquaient. Mais il ne faudra pas beaucoup de temps au géant pour les abattre, il fallait donc faire vite.

Le Capitaine suivait la jeune femme vers un endroit plus à l’abri des possibles attaques de l’ennemi. Soudain des manticores, les mêmes qui avaient attaqués le géant,  foncèrent sur les deux individus. L’homme serra les dents et plaqua son bouclier contre sa tête. Il entendit  le bruit du bec contre son arme. Il prit alors son revolver et déchargea son chargeur sur cette créature, celle-ci n’était pas invulnérable aux impacts de balle, car elle poussa un petit cri et fuit en hauteur. Steve tourna la tête pour voir où en était Lara ; elle était aux prises avec deux des créatures. Elle avait ses deux pistolets dans ses mains et se déplaça agilement pour éviter les attaques de ces bestioles. Pour un humaine sans pouvoir, elle était très impressionnante. Mais malgré sa vigilance, elle ne fit pas attention à la manticore qui venait de derrière, la même que le Capitaine avait fait fuir quelques instants plus tôt. De nouveau, Steve lança son bouclier sur celle –ci, qui prit l’arme du super-héro en plein abdomen. Celle-ci touchée, s’écrasa contre la roche, quelques mètres plus loin. Elle était morte. Ce combat était difficile, car les tremblements de terre, dû au poids du colosse, rendait les mouvements des deux jeunes guerriers difficiles. L’homme se débarrassa de deux autres créatures, tandis que Lara s’occupait à maintenir à distance un autre groupe. Elle avait réussi, car ce groupe de manticores décida de retourner « embêter » le monstre.

« La voie est libre » Siffla le Capitaine à la jeune femme.

Ils continuèrent alors leur chemin et décidèrent d’escalader cette paroi. Elle était à l’abri de ce monstre que les deux individus ne voulaient rencontrer pour rien au monde. L’homme sauta le plus haut possible afin de prendre un peu d’avance, il fit un bon de plusieurs mètres et atterrit face contre la paroi et il s’agrippa à celle-ci à l’aide de ses mains. L’homme entama alors son ascension vers une petite corniche, quelques mètres plus hauts. Il pensait que c’était le meilleur moyen pour contourner la créature qui était en contrebas, et donc d’arriver à la grotte en subissant le moins de dégâts possible.

Plusieurs minutes plus tard, il arriva à cette fameuse corniche, qui était assez large. Il baissa la tête et vit Lara arriver, il lui tendit la main, elle l’agrippa et il l’aida à se relever et mettre pied à terre. De là où ils étaient, il pouvait voir le monstre géant, il restait immobile, devant la gigantesque entrée de la grotte. Inutile de dire qu’ils devront à nouveau escalader des parois pour arriver à leur but. Ils décidèrent de concert, de partir dans cette voie là. Les manticores n’étaient plus présentes, ils pouvaient avancer tranquillement. L’homme entendit Lara en profiter pour recharger ses revolvers, le Cap’ essuya machinalement son bouclier et commença la discussion.

« Je vais finalement vous dire qui je suis vraiment. Approchant du but, il est inutile de garder secret des éléments qui pourraient nous corrompre l’un et l’autre et je pense donc que lorsqu’on travaille ainsi avec quelqu’un, il faut essayer d’être un maximum sincère et juste. Donc je me présente, je suis Steve Rogers, alias Captain America. Je ne m’en vente pas du tout, mais je suis un super-héros, c’est le rang que l’on me donne. J’ai des capacités surnaturelles, comme vous avez pu vous en doutez. »

L’homme continua de marcher devant la jeune femme qui continuait  de recharger ses deux revolvers.

Les manticores les encerclaient, et Lara fit parler ses armes. Deux manticores fondirent sur elle, et elle roula sur le sol, évitant les serres et la gueule infernale. Les dents claquèrent dans le vide, alors qu’elle avait glissé sur le sol, faisant feu avec ses deux armes, dispersant les deux manticores, qui tentèrent de la contourner. Les manticores n’étaient pas considérés comme des prédateurs dangereux pour rien. Rapides, agiles, ils étaient aussi puissants et brutaux. Lara se remit sur ses pieds, et en mitrailla une, l’atteignant à l’épaule et à la patte, mais la seconde tenta de la déborder. Elle l’évita en s’abaissant, les griffes glissant sur son dos, déchirant partiellement sa tenue, lui faisant grincer les dents. La blessure, fort heureusement, restait superficielle, et, sous l’effet de l’adrénaline, Lara en profita pour se retourner, et canarda le ventre du second monstre. Leur sang se mit également à couler, et elle se retourna. La première manticore la chargeait, et son pied frappa la tête du monstre, ses dents claquant dans le vide, à quelques centimètres du corps de la jeune femme. Elle roula sur le sol, s’écartant, et vit la manticore la charger à nouveau, sa gueule s’ouvrant. Lara fit feu, et les balles filèrent dans sa bouche, faisant cracher du sang. La manticore poussa un grognement de douleur, un délicat gémissement. L’aventurière s’écarta, ayant mal dans le dos, et vit la seconde manticore, blessée sur le ventre, se mettre à voler, s’accrochant au mur, avant de bondir encore vers Lara, qui l’évita. Elle commença ensuite à se reculer, faisant feu sur les monstres, tandis que le sol continuait à trembler.

Elle suivit Steve, qui s’engagea hors de la crevasse, avant de se mettre à grimper le long d’une corniche qui n’était pas recouverte par la glace. Lara entreprit de le suivre, mais, en raison de sa blessure dans le dos, elle le laissa devant, suivant ses traces, serrant les dents. C’était douloureux. Pas mortel, mais suffisamment douloureux pour perturber sa concentration. Sa vision n’était pas floue, mais, avec le froid qu’il faisait, elle se sentait assez faible. Quand Steve tendit sa main, Lara l’agrippa, et ils se retrouvèrent sur la corniche, devant une sorte de petit sentier qui serpentait contre le flanc de la montagne. Rogers en profita alors pour lui parler de lui, et lui expliqua s’appeler en réalité Captain America, et être un super-héros. Lara hocha lentement la tête, fermant les yeux, ayant mal au dos.

*Captain America ? Ce nom me dit quelque chose...*

Lara soupira. Elle devait vraiment être trop enfoncée dans son monde pour ignorer à ce point l’apparence d’un tel super-héros. Lara était Britannique, et préférait consulter les revues archéologiques, plutôt que The Independent, ou même voir la BBC.

« Et bien... Enchantée de vous voir, Captain America. Ne soyez pas vexé, mais je ne pense pas vous demander un autographe. »

Son dos continuait à lui faire mal, et elle ne pouvait qu’espérer que la blessure se calmerait rapidement. De ce qu’elle pouvait sentir, elle ne saignait pas énormément, signe que seule la peau avait été tranchée. Ils avancèrent le long de la corniche, Lara suivant le capitaine. Leur marche finit par les conduire devant un gouffre, où de fortes bourrasques de vent manquaient de les faire basculer dans un vide mortel.

« Si ça ne vous fait rien, je vais m’accrocher. »

Lara disposait toujours d’un grappin avec des mousquetons et une sangle, faisant office de ceinture. Elle accrocha son mousqueton à cette dernière, puis accrocha le filin contre la paroi, et commença à descendre le long du flanc de la montagne, cherchant une entrée quelconque. Leur chemin s’arrêtait devant un gouffre, et, en descendant, Lara put voir plusieurs petites plateformes en contrebas. Le gouffre était abyssal, et elle n’en voyait pas le fond. Des flocons de neige se remirent à tomber, mais elle vit une entrée en contrebas, une sorte de crevasse permettant d’atteindre une grotte.

« Je vais descendre vers cette grotte, puis vous n’aurez qu’à tirer sur la corde pour vous y accrocher. »

Lara commença à descendre. Elle rejoignit assez rapidement la grotte, et se posa à l’intérieur, pointant ses pistolets, par mesure de précaution. Il n’y avait visiblement personne, et elle se posa sur le sol, avant de retirer son mousqueton, le faisant pendouiller dans le vide. En passant par ce chemin, Lara espérait pouvoir éviter l’énorme yéti sur lequel ils étaient tombés... Même si, selon la loi de Murphy, tôt ou tard, ils allaient retomber dessus.