Face à une autre femme, Sarah n’aurait pas été ainsi. Elle n’aurait pas dans un tel état de nervosité et d’impatience, un sentiment qui lui rappelait la manière dont elle avait été le jour où elle avait perdu sa virginité... Une bêtise, comme toutes les premières fois avec les ex’... En l’état actuel des choses, Pez’ était inconsciemment manipulée par le Witchblade, une manipulation que le bracelet effectuait depuis des années... Depuis que Sarah était à Tekhos. Sarah Pezzini n’était sûrement pas un pantin entre les mains de l’artefact, mais, contrairement au Darkness, qui avait plus tendance à être dans l’affrontement de force, le Witchblade était bien plus subtil, bien plus efficace. Sa stratégie avait été de convaincre Sarah de se renseigner sur lui, et de ne pas se tourner vers les autres femmes, en lui rappelant ses références terriennes, et en voyant en Tekhos un simple assemblage de sexe et de débauche. Le Witchblade ne niait pas que Sarah avait parfois hésité, mais elle n’avait jamais été se perdre avec une autre femme. Pourquoi ? Non seulement à cause d’elle, mais aussi à cause de l’influence silencieuse du Witchblade, qui avait entendu se conserver jusqu’à retrouver sa moitié. La dernière fois que le Witchblade et le Darkness s’étaient revus, leurs porteuses s’étaient entretuées. Et, si le Witchblade pouvait ressentir des sentiments, alors il était effondré à chaque fois qu’il devait se battre contre sa moitié. Quoi qu’il en soit, c’était un élément qu’il fallait conserver à l’esprit, si on voulait expliquer la manière assez gauchère dont Sarah se comportait.
Le contraste entre les deux femmes était d’autant plus saisissant que Sarah était un peu plus grande que Yulia, et mieux bâtie qu’elle. C’était une policière, qui faisait régulièrement des activités sportives, qui entretenait son corps. Elle l’ignorait, mais elle avait, en réalité, tout du top-model tekhan, tout des canons de beauté en vigueur à Tekhos. Ses entraînements physiques ne faisaient qu’entretenir aussi son corps, une beauté terrifiante. Aurait-elle été moins à cheval sur la morale, moins prude, qu’elle aurait sans problème pu devenir milliardaire en posant pour des images de lingerie fine, ou pour des godes futuristes. Le Witchblade avait sciemment manœuvré. Il avait retenu la frustration de Sarah en la concentrant dans son travail, en la laissant parfois filtrer à travers des caresses intimes et nocturnes... Il avait discrètement agi, et était maintenant en train d’ouvrir toutes les vannes... Comme un barrage sur le point de céder face à un vaste trop-plein d’eau.
Les fesses de Yulia étaient délicieuses, deux bosses douces que la policière pétrissait, tout en roulant une magnifique pelle à la femme. Yeux clos, Sarah goûtait à son corps, savourant leurs frottements, savourant sa bouche, savourant sa salive, savourant sa langue, savourant l’intégralité de cette bouche, le plus infime des millimètres. Elle sentit Yulia attraper l’une de ses mains, pour amener sa jambe de latex à frotter la cuisse nue de la femme, produisant de curieux crissements. Comme pour Yulia, ses crissements l’excitaient, et on pouvait l’entendre gémir, un son faible, étouffé par la bouche de sa partenaire, mais non moins présent. Elle la mordillait, et continuait voracement à l’embrasser. Sa langue allait ensuite jouer avec celle de Yulia, la caressant, la touchant, l’effleurant tendrement. Ce n’était pas, à ses yeux, un baiser entre deux femmes qui se livraient à des jeux sexuels, mais bien un baiser entre amants, ces longs baisers qui pouvaient durer toute la durée d’une pause durant la cour de récréation, un baiser où on oubliait tout, où on se perdait dans le corps de l’autre, où l’union devenait fusion, où 1 et 1 faisaient 1. Elle en oubliait ainsi presque la sensation délectable du latex se collant à son corps, la sensation magnifique du petit cul de Yulia, le corps tendre et chaud de cette dernière se pressant contre elle... Elle n’avait plus en tête que ce baiser, long, délicieusement interminable, les cheveux de Sarah tombant près de la tête de Yulia.
Quand il se rompit, ce fut comme si elle sortait d’un curieux rêve, et ce baiser eut pour effet de la calmer... Oh, elle était toujours excitée, et elle avait toujours en elle cette surréaliste envie de baiser, une phénoménale envie de se faire défoncer par elle, mais elle l’abordait maintenant avec un certain calme. Le Witchblade reperdait de son influence, une lutte éternelle, dont Sarah n’avait alors nullement confiance. Yulia l’électrisait doucement, et, lentement, elle reposa la jambe de la policière, qui frotta encore un peu les jambes de sa partenaire, et lui attrapa ensuite les mains. Brièvement, Sarah résista, se crispant sur le cul de Yulia, mais toute forme de résistance s’évanouit. Elle était plus forte qu’elle (du moins, si on faisait abstraction de leurs artefacts)
« Maintenant que j'ai eu ton avis sur mon fessier très chère, il y a une autre partie très importante de mon anatomie qu'il faut que tu viennes explorer. »
Ses mots étaient comme du velours, guidant Sarah, qui hocha lentement la tête, les lèvres entrouvertes. Ce latex... Elle n’avait jamais réalisé à quel point le latex était un élément confortable, si pratique pour baiser. Tendre, moulant, il était à la fois collant, et étonnamment libre. Rien à voir avec le coton ou des tissus différents, qui, sous l’effet de la sueur, devenaient extrêmement collants et dérangeants. La sueur de son corps, loin de rendre le contact du latex inconfortable, avait même tendance à rendre ce tissu plus... Plus agréable. Sarah n’aurait su comment l’expliquer... Et il y avait, de fait, le simple toucher, le simple fait de le porter. C’était... Elle ne savait vraiment pas comment l’expliquer, mais c’était bon.
Yulia se décolla du corps de Sarah, qui soupira lentement. Il y eut une rupture physique assez forte, que le Witchblade ressentit. Les mains de Sarah tremblèrent légèrement, avant que Yulia ne les pose contre son ventre, près de ses seins, afin de lui transmettre la suite du plan :
« Là... Caresse-les ma belle... Glisse-toi sous ma robe, ils n'attendent que toi... »
Sarah sourit lentement, et remonta lentement ses mains, faisant comme Yulia le demandait. Son décolleté provoquant formait comme un losange à hauteur de son torse, découvrant le bas de ses seins, et elle n’eut aucune difficulté à passer chacune de ses mains dessous, pour presser ses seins. Elle n’avait pas peur. Le Witchblade, inconsciemment, la guidait, car le Witchblade avait en mémoire bon nombre de poitrines pressées. Furtivement, pendant de brèves millisecondes, Sarah revoyait des flashs... Des souvenirs de son rêve, un rêve qui était lui-même, à sa manière, un souvenir d’autres souvenirs encore plus profonds, que l’artefact véhiculait avec lui.
Son pouce vint frotter les tétons, glissant dessus, tandis que ses doigts se crispaient autour des deux seins, les remuant. Ils durcirent légèrement, rendant la prise plus facile, et la ligne de la robe de Yulia se releva un peu sous les mouvements des mains de Sarah. Cette dernière prit peu à peu comme une certaine forme d’assurance en les pétrissant, remuant ses doigts gantés dessus, et se décolla du mur, poussant alors un peu Yulia, simplement de quelques centimètres.
Sarah lui pelotait les seins, les pressant, et se mit à sourire.
« Hum... Je sens qu’ils avaient besoin d’être flattés, oui... »
Elles continuaient à les caresser, à les frotter, pinçant parfois les tétons, et entreprit de pencher son visage, pour lécher l’un des seins de la femme, tout en mordillant tendrement son téton entre ses dents, continuant ainsi à écarter la robe de la femme, tout en faisant, par la même occasion, comprendre à Yulia que Sarah ne serait pas opposée contre un peu de brutalité et de fermeté dans leurs ébats. Encore une fois, la métaphore avec le barrage pouvait être filée. Plutôt que de libérer continuellement les vannes en permettant à l’eau de s’évacuer, le barrage venait ici d’éclater d’un seul coup, se déversant par torrents entiers.
Un véritable feu ardent qui se mettait à gronder, et qui ne se refuserait à rien dans cette chambre.