Contre une telle vague, il n’y avait rien à faire. C’est comme si Sarah était sur un radeau, et devait tenir le cap face à un cyclone, et face à des vagues qui feraient plus de dix mètres de haut. Elle approchait de l’œil du cyclone, le cœur de la tornade, et il n’y avait rien à faire... Rien d’autre à faire que d’accepter ce moment. Aurait-elle davantage fusionné avec le Witchblade qu’elle aurait pu contrôler davantage ce que l’artefact lui ordonnait de faire, mais, en ce moment, elle était comme une marionnette, dont les fils étaient tirés dans tous les sens. Le Witchblade et le Darkness étaient des fragments d’une même pièce, et voilà qu’ils avaient enfin l’occasion de se revoir. Peut-être même que cette rencontre était la véritable raison de la présence de Sarah ici... Elle s’était rendue à Tekhos pour trouver un moyen de contrôler le Witchblade, car son enquête l’avait envoyé au Japon, puis à Seikusu, et ici... Mais, inconsciemment, elle en venait à se demander si ce n’était pas le Witchblade qui, depuis le début, tirait les ficelles, dans le seul but d’être ici. Sarah ne comprenait toujours pas totalement ce qui lui arrivait, mais elle était suffisamment intelligente pour savoir que ce désir féroce qu’elle ressentait n’était pas totalement le sien. C’était le même désir qu’un homme amoureux d’une femme, profondément amoureux, ressentirait, après avoir passé plus de vingt ans à la chercher désespérément. Comme une sorte de vague profonde qui remontait des tréfonds de ses entrailles pour la submerger totalement. Et ça, Sarah le sentait... Et ça ne pouvait pas venir d’elle, car, jusqu’à maintenant, elle n’avait jamais entendu parler de cette Yulia.
*Je n’y comprends rien, mais c’est bon, si bon...*
Pour en rien arranger, le plaisir était encore accru par cette frustration sexuelle inconsciente qui enveloppait Sarah, et qui ne la réveillait que rarement. Parfois, elle se réveillait en sursaut en pleine nuit, avec des envies de sexe, mais, généralement, elle était aussi froide qu’un iceberg, amenant dans son dos certains de ses collègues à la surnommer « Sarah-La-Frigide ». Et, à Tekhos bien plus qu’ailleurs, se faire qualifier de « frigide » était une profonde insulte. Mais Sarah était ainsi, absorbée par son boulot, absorbée par le Witchblade. Elle était comme une cocotte-minute qui menaçait d’exploser, et la petite secousse était arrivée. Yulia avait réveillé un volcan, et ce volcan était en train d’imploser.
Alors qu’elle embrassait les seins de Yulia, elle mouillait sur place, salissant sa culotte, mais incapable de se retenir. Elle en aurait presque pleuré tant c’était bon. Le Witchblade avait toujours été très proche du Darkness, ce qui, pour les deux artefacts, s’expliquait par le fait que, si le Witchblade pouvait modifier la structure de n’importe quel objet, c’était le Darkness qui invoquait des Darklings, et se chargeait donc de protéger le Witchblade. En cette chose comme en tout, il y avait dans les deux artefacts une polarité masculine et une polarité féminine, et, si les deux choisissaient des hôtes féminins, il n’empêche qu’ils avaient, entre deux, des tâches assez différentes. Sarah, elle, mouillait, et elle embrassait férocement ses seins, en gémissant longuement.
« Mmmmmhmmmmmm... !! »
C’était bon, c’était si bon, sii boon !! Elle goûtait aux tétons de la femme, à travers le tissu de la robe. Elle aurait pu les écarter, mais le Witchblade savait que cette tenue avait été générée par le Darkness, et voulait donc les embrasser, honorant son vieil amour enfin retrouvé... Et la robe moulait à la perfection les seins de Yulia, les tétons ressortant. Yeux clos, Sarah sentit soudain les mains de la femme comprimer sa tête contre sa poitrine, et elle soupira à nouveau, tremblant de tous ses membres, s’attaquant à ses seins. C’était une vague rose qui s’emparait d’elle. Yulia la repoussa ensuite, et lui murmura des mots salaces. Le désir se lisait dans ses prunelles magnifiques, dans son corps merveilleux, et elles s’embrassèrent goulûment. Sarah ferma les yeux, et sa langue joua avec celle de Yulia, optant pour un ballet endiablé. Ses seins étaient en feu, son corps explosait sur place, bouillonnant comme une chaudière en train d’exploser. Sa langue jouait avec la sienne, et elle l’embrassait furieusement, l’embrassait à s’en faire mal aux lèvres, mais seul le plaisir subsistait, un plaisir dominant, écrasant, totalitaire. Le baiser se rompit, mais pas leur passion.
Sarah salivait à chacun des mots de la femme, qui la traita de « pure bonnasse », terme qui la fit mouiller davantage, avant que sa langue ne s’attaque à son cou.
« Haaa... Yu-Yulia... »
En ce moment, tout ce que Pezzini pouvait faire, c’était gémir et soupirer. Yulia voulait la baiser franchement, et Sarah aussi. Elle sentait l’impatience de Yulia dans la manière dont elle se frottait contre elle, dont ses doigts tremblaient... Et tout ça renforçait son plaisir. Elle laissa Yulia retirer sa robe noire, Sarah n’ayant plus que ses gants et ses bottes. Ses deux seins pointaient vers elle, encore tout heureux d’avoir été pressés par les mains de son amante. Sarah lui offrait la vue de son corps, de ses seins, de ses hanches, de son ventre, de cette silhouette affinée par ses muscles et par l’exercice physique, mais pas de sa vulve, de son sexe recouvert par une toison de poils pubiens, et dissimulé par une culotte noire en dentelle.
*Je suis venue ici pour coucher avec elle... Je n’aurais pas mis une telle culotte, sinon...*
Yulia l’observait avec une lueur de pure perversion dans les yeux, une lueur gratifiante. Les joues rouges, Sarah palpait son corps, mais, avant qu’elle ne puisse retirer quoi que ce soit, Yulia la guida contre la grande baie vitrée murale, et elle se retrouva plaquée contre cette dernière, sa sueur tâchant la vitre, donnant sur les gratte-ciel qui entouraient ce restaurant. Elles étaient dans le centre-ville, et, oui, Sarah savait qu’il y avait des voyeuses partout. L’exhibitionnisme était une infraction, mais, généralement, il était très difficile de la constituer, ou de condamner les personnes poursuivies à de grandes peines, car, très souvent, les juges étaient elles aussi de grandes exhibitionnistes.
La maintenant contre la baie, elle invitait Sarah à offrir son corps au reste du monde, et cette dernière soupirait, le contact froid du verre provoquant un choc avec la chaleur de sa peau. Puis Yulia la mordit, et Sarah gémit de plaisir, avant de sentir les doigts de la femme se glisser sous sa culotte. Sa mouille continuait à filer, dessinant des lignes le long de ses jambes, avant de tomber sur le sol, ou de glisser le long de la vitre. Tout, dans le corps de Sarah, témoignait d’une profonde excitation, et, quand Yulia l’appela « mon amour », le Witchblade sut que l’hôte était alors totalement contrôlée par le Darkness... Comme Sarah en ce moment. Ce fut donc le Witchblade qui répondit :
« Baise-moi fort... Baise-moi fort et toute la nuit... J’attends ce moment depuis tellement longtemps, et les tentations sont tellement grandes ici, mon amour... Je n’ai touché personne depuis mon réveil, ma Reine, car je t’attendais... Oh, j’ai tellement envie que tu me baises, que tu me fasses hurler, hurler à m’en casser la voix... BAISE-MOI !! »