Les alentours de la ville / Re : Voyage surprise [Ulrik]
« le: lundi 05 novembre 2018, 00:32:01 »- Tu ne nous fais pas confiance ?
- Depuis quand devrais-je vous faire confiance ? »
Entre ses doigts, Ulrik faisait tournoyer la gemme. C’était une sorte de pierre précieuse, qui scintillait entre ses doigts. Le pirate de l’espace l’observa sans rien dire. La magie n’était pas quelque chose qui lui parlait beaucoup. Originaire de l’Empire de Gordan, il n’était pas habitué à ce genre de choses. C’était une sorte de sorcellerie ancestrale, antique, mais il avait déjà entendu parler de la magie au cours de ses pérégrinations spéciales. Ulrik hocha doucement la tête, et lança la gemme en l’air. Les hommes face à lui écarquillèrent les yeux sous la surprise, avant que la gemme ne retombe dans sa main. Il serra alors, et sentit la gemme s’illuminer entre ses doigts.
Le pire serait qu’il revienne avec une gemme factice, mais son employeur avait été très clair sur les techniques permettant de s’assurer de la viabilité de l’objet magique. Ulrik avait beau être un indépendant, et n’appartenir à aucune guilde, il avait, somme toute, son code, ses principes, et il avait trop peu de clients pour les tromper. Ce voyage sur Terre était d’ailleurs dangereux, car il violait les accords galactiques en se rendant sur un monde n’appartenant pas aux systèmes stellaires reconnus par les différentes conventions en cours au sein de la Base Spatiale. Autrement dit, il se livrait à de la contrebande avec des systèmes non autorisés, de surcroît situés dans une autre dimension parallèle. D’un autre côté, il existait autour de Terra de multiples failles spatiotemporelles permettant de sauter de sa dimension à celle-ci. Il n’avait ensuite plus qu’à utiliser les appareils de furtivité de son vaisseau pour éviter de se faire repérer par les satellites artificiels de ce monde, ainsi que par leurs radars et leurs antennes, pour pouvoir se poser.
Face à lui, dans cette cabane en bois isolée au milieu de la forêt, les criminels attendaient que le mercenaire accepte le caillou. C’était une transaction banale et classique. Son employeur souhaitait faire l’acquisition de cette gemme magique, une pierre précieuse élémentaire permettant, d’après ce qu’Ulrik avait compris, de générer des sorts multiples en magie élémentaire. Ulrik n’y comprenait pas grand-chose, mais, dès lors que son employeur était prêt à le payer pour qu’il aille négocier la transaction, Ulrik n’en demandait pas davantage.
Les Yakuzas attendirent donc. Ulrik hocha doucement la tête.
« Ça m’a l’air convenable…
- Vous doutiez de nous ?
- Je croyais que nous avions déjà eu cette conversation sur la confiance réciproque à accorder les uns aux autres… »
Les Yakuzas grommelèrent doucement, puis l’un s’avança. Il avait une chemise blanche légèrement ouverte et des lunettes fumées bleues.
« Ça suffit, les conneries ! Tu as l’argent ?
- Je t’aime bien, toi, tu as le mérite d’être direct.
- L’argent. »
Ulrik hocha doucement la tête, et se redressa.
« Okay, okay ! On se détend, les gars ! C’est vrai, vous avez l’air tout tendu ! »
Le mercenaire s’approcha d’une mallette, et la souleva, puis l’ouvrit, révélant plusieurs liasses dedans.
« Je vous laisse compter. »
Ulrik s’écarta lentement, enfonçant ses mains dans ses poches, et laissa les Yakuzas compter les billets, les vérifiant pour s’assurer qu’ils étaient authentiques. Ulrik les laissa faire, peu inquiet. Il avait fait des transactions dans des endroits bien plus dangereux, et avec des partenaires bien moins fiables. Ils comptèrent soigneusement les billets, puis hochèrent la tête.
« Au plaisir de faire affaire de nouveau avec vous, Messieurs ! »
Ulrik sortit ensuite. La transaction s’était plutôt bien passée, et il rejoignit donc son vaisseau. Ce dernier était posé sur une plaine, invisible… Mais, quand il s’approcha, le mercenaire fronça les sourcils en voyant que le brouilleur furtif était désactivé, et que son vaisseau était là… Et verrouillé.
*Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?!*
Dans la nuit, Ulrik ne voyait pas forcément grand-chose, et sortit son pistolet de sa ceinture, actionnant la lampe-torche de la visière, puis le pointa en avant.
*Il y a quelqu’un qui s’est pointé… D’autres Yakuzas ?*
Intrigué, Ulrik s’approcha de la soute, et appuya sur un levier d’urgence. Une alarme résonna, et il s’écarta, tandis que la soute s’ouvrait lentement.
Et, alors qu’il commençait à essayer d’assembler les bouts, Ulrik entendit des éclats de voix… Ainsi que des aboiements de chiens venant de la ferme qu’il avait quitté.
Il ne faisait aucun doute que les Yakuzas l’avaient poursuivi ici !