Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Pages: [1] 2 3 ... 26
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Dictature d'Ashnard / Re : Ein reines Gewissen.
« le: mardi 02 octobre 2018, 20:53:23 »
Ce n'est que maintenant, qu'enfin, il la regarde pour de bon. Sa rousseur est frappante, et lui rappelle un peu les chevelures de feu germaniques. Lui n'a pas le gène celte, plutôt balte, et tout petit déjà il se trouvait attiré par les blondes et les rousses, celles se trouvant en fait de l'autre côté de la culture allemande. C'est donc ses cheveux qu'il suit lorsqu'elle s'éloigne, avant de descendre vers le reste de son corps. Que désire le Géniteur, cette fois ? À quel grand dessein s'intéresse-t-il ? Et pourquoi Siegfried doit-il toujours lui servir de cobaye ?

Alors qu'elle est accroupie, en train de manipuler le soldat, l'allemand se lève silencieusement. Il considère, l'espace d'un instant, de ne pas faire ce pour quoi il a été envoyé ici. Pourquoi se mêler des destinées, alors qu'il pourrait simplement servir son plaisir ? Il la voit au sol, faible, l'attention ailleurs. Il pourrait décider de s'approcher. Le temps qu'elle réagisse, il sera trop tard. Elle sera plaquée au sol, désarmée, sans défense. Il pourra la prendre, se satisfaire. Le désir de violence qui s'empare de lui commande de se contenter de la battre pendant qu'il la déshonore, et de la laisser pour morte une fois vide de toute haine.

Alors qu'il commence à bander, la lucidité le reprend. Il soupire. Se rassied contre son arbre. Lorsqu'elle reviendra, elle croira qu'il n'a pas bougé.

-Je crois que je préfère rester nu que de porter les frusques d'un cadavre. Mais puisque visiblement, vous vous en trouvez gênée...

Il consent donc à enfiler les vêtements qui lui sont tendus. Il se sait à son avantage nu, mais ne souhaite pas la contrarier. Quant à sa question, il ne saurait répondre. Il regarde une nouvelle fois autour de lui. Il n'a aucune idée de l'endroit où il se trouve.

-Si vous me dites où je suis, je pourrais peut-être vous dire si je suis loin de chez moi...

En terme de lieu, il n'a pas d'idée ; en terme de temps, il sait qu'il a fait un bond de plusieurs centaines d'années. Si seulement il y avait de la neige, il pourrait précisément dire où il est : Dans la tête du Très Saint Père.

-Disons que j'ai un géniteur farceur qui aime me faire faire des voyages. Dites-moi votre histoire, que je sache pourquoi je suis ici.

2
Dictature d'Ashnard / Re : Ein reines Gewissen.
« le: mardi 25 septembre 2018, 13:11:11 »
Dans un premier temps, il tente de reprendre son souffle. Sa course a affolé le rythme de ses poumons, il se doit de se maîtriser. On pourrait croire ainsi qu'il la toise, menaçant, évaluant une éventuelle attaque. Il reprend pourtant simplement ses esprits et sa condition physique.

Lorsqu'il veut s'avancer, un bruit le surprend sur sa droite. Il se colle à un arbre, fait signe à Ava de faire de même. Plus loin, le soldat, totalement épuisé après sa course, considérant le lourd barda qu'il porte sur lui, avance avec difficultés dans la forêt touffue, pestant et grognant. L'allemand ne sait pas s'il peut faire confiance à sa nouvelle rencontre. Il tente quand même de lui intimer de se taire, par un index dressé devant ses lèvres, et se contente ensuite d'attendre que le soudard approche.

Lorsqu'il est à distance raisonnable, de côté par rapport à eux, Siegfried surgit de sa cachette. La petite hache en main est brandie. Dès que le soldat repère son agresseur, il sursaute. La hache est en train de voler vers lui. Siegfried l'a jetée de toutes ses forces. Pour un résultat... nul. De deux bons mètres, il rate sa cible. C'est qu'il n'est pas doué en lancer de matériel médiéval.

-Rah, Saint-Père ! Peste-t-il alors qu'il se lance en courant sur le soldat, profitant encore de l'esprit de surprise. Il parvient à bondir sur lui sans recevoir d'attaque, le plaque à terre, arrache son casque, et lui assène coups de poing sur coups de poing, se pétant les phalanges à chaque nouvelle mandale, décidant finalement que le casque serait un bon moyen d'écraser le visage de son opposant, et s'en sert pour lui broyer la face. Alors même que sa pauvre proie ne bouge plus depuis longtemps, Siegfried va néanmoins se jeter sur la hachette échouée plus loin, et revient afin de percer l'oeil déjà enfoncé du soudard, crevant sa cervelle avec violence, finissant de lui affaisser la physionomie.

-Il est mort, je crois, dit-il à Ava en revenant vers elle. Et finalement, il décide qu'elle n'est pas une menace (peut-être parce qu'elle est une femme ?) et décide simplement de jeter son arme au sol avant de s'écrouler contre un arme. Il a mal aux poings, aux pieds, aux genoux, au dos.

-Anton von Königsberg, pour répondre à votre question. Je n'ai aucune idée de ce que je fais ici. Considérez-moi comme... un ange envoyé dans un but précis.

Il a envie de penser que c'est elle, son but précis. Parce qu'elle est charmante, évidemment, et que le Roi des Dieux ne choisit jamais un laideron pour sa progéniture bien-aimée.

-Et vous ? Ermite ? Fugitive ? Voyageuse ?

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Dictature d'Ashnard / Ein reines Gewissen.
« le: dimanche 28 janvier 2018, 01:15:44 »
Aujourd'hui, nulle sensation froide d'un froid lit de neige, nul crissement de la blanche couette d'un sol d'hiver. Lorsque Siegfried ouvre les yeux, pesamment, il ne met qu'une seconde à comprendre que son éternel paternel l'a encore envoyé dans l'un de ses rêves trop matériels.

C'est l'odeur d'humus qui le saisit en premier lieu, bien avant qu'il n'ait découvert le monde. Vient ensuite le contact des feuilles humides sur sa joue, et entre ses lèvres. Quand n'apparaissent les iris, l'obscurité et la solide le rassurent. Une simple forêt, sombre, sans artifice, sans dangers alentours. Alors qu'il se meut pour la première fois, le contact de la terre imprégnée de pluie sur sa peau le secoue : Il est nu comme un ver, et sale, et cette réalisation le renforce dans son idée que le Père est un sadique sans nom, un enfant à l'imagination débordante qui ne cesse de trouver de nouvelles idées afin de génocider une pauvre fourmilière qui ne lui a pourtant rien demandé.

Il tente de se rappeler, difficilement, des dernières escapades de son esprit : Tantôt des collines de sables et un vent étouffant, tantôt une énième plaine neigeuse et sa brise mordante. La forêt est un paysage rare. Il se surprend à apprécier. Lorsqu'il se relève, constatant sa tenue d'Adam, c'est pour se rassurer de l'absence de vie alentour, car même s'il n'est pas connu pour sa pudeur, il n'a pas hâte de devoir expliquer sa présence ici, dans ce parfait dénuement.

-Oh !

Il se retient de sursauter. Respire calmement. Se retourne, sans se brusquer. En face, un soldat, d'une relative petite taille, une hachette à la main. Siegfried écarte les bras.

-Je ne suis pas une menace, dit-il.

Le fantassin ne semble pas le croire. Il fait quelques pas en sa direction, l'arme prête à être assénée au moindre geste.

-Qui es-tu ?
-Anton von Königsberg. Un pauvre hère perdu, dépouillé de ses oripeaux par un malfrat à la longue barbe.


Froncement de sourcils du soudard. Il trouve que l'homme a un langage trop soutenu pour ne pas être suspect. Alors qu'il allait le menacer, Siegfried trouve la distance entre eux assez réduite : Il se jette d'un bond sur son adversaire, lui attrape les poignets en le serrant contre lui, puis lui mord la joue, si fort qu'il lui arrache la moitié de la peau. Stratégique : Il aurait été inutile de tenter le coup de boule avec le fer qui ceint le crâne du soldat, et un éventuel coup de genou dans le ventre ou les parties aurait pu être plus préjudiciable pour le Prussien si l'ennemi était protégé. Aussi, lui dépecer le visage lui semblait être une meilleure idée. Et ça fonctionne : La douleur lui fait lâcher prise sur son arme, et le hurlement qu'il pousse sera vite interrompu par le coup de hache dans les cordes vocales – et le reste de la gorge, d'ailleurs – que Siegfried envoie après s'être vivement reculé.

Le corps s'écroule, secoué de spasmes, tentant stupidement de survivre alors que la moitié de son cou est sectionné du reste. Pas poulet pour un sou, le soudard crève en quelques secondes après s'être tortillé misérablement, sans un bruit plus fort que celui des feuilles qu'il froisse en piétinant nerveusement.

Lorsque son compagnon, alerté par le bruit, apparaît à portée de vue de Siegfried, le tableau est singulier : un homme aux cheveux noirs, nu, une hachette le long du corps, du sang coulant de sa bouche comme s'il en avait bu à même une artère, et son ami, gisant au sol, le cou ouvert. Au premier coup d'oeil, il prend peur, mais se ressaisit vite, et se jette sur l'Allemand afin de lui planter son épée dans le corps. Siegfried, craignant qu'ils ne soient plusieurs, pas spécialement rompus aux joutes chevaleresques et sachant qu'il ne dispose d'aucune protection si un coup ne viendrait altérer son corps parfait, décide de courir. Le sol ne le gêne aucunement : Hermès, il semble voler au-dessus des branches et des feuilles comme s'il courait sur un parquet parfaitement lisse, saute comme un cabri au-dessus des buissons, et ne compte pas les secondes, fixant les obstacles devant lui, sans jamais se retourner, jusqu'à... percuter violemment une silhouette.

Il est déséquilibré, emporté dans sa vitesse, titube en courant encore à moitié, pivote, s'écroule, roule sur lui-même. Sa chute est violente. Il met quelques secondes à retrouver ses esprits, mais une fois pleinement conscient, il se jette sur sa hache et se relève, la brandit, le plus sûr possible de lui, prêt à tuer froidement la personne qui venait d'interrompre sa course.

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Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: mercredi 22 février 2017, 17:16:35 »
L'incompréhension sur son visage. Son élève ?.. C'est bien la dernière chose qu'il s'attendait à voir en cette étrange fin de nuit. Puis le collier. Son cœur flanche une première fois. Enfin, Yamiha apparaît, et on aurait juré voir Siegfried tressaillir. Son esprit rationnel à l'extrême ne cesse de se demander : Pourquoi est-elle debout à cette heure improbable, en même temps que lui ? Comment est-elle venue dans son monde ? Comment connaît-elle sa langue ? Alors il rejette en bloc la possibilité que tout cela soit vrai. Il ne pense qu'à essayer de convaincre sa perception qu'il est dans un rêve, ou travestit la réalité, et qu'il faut absolument qu'il parvienne à s'en sortir. Mais avec tous les efforts du monde, la chose est impossible.

Un flocon de neige frappe sa joue.

-Tu es un rêve. Tu ne peux pas être réelle.

Une nouvelle fois, il n'affirme pas mais essaie simplement de s'en convaincre. Le vent fait frissonner sa peau. Lui qui pensait ne pas craindre le froid se surprend à frémir, tournant un instant la tête vers sa porte d'entrée afin d'y retourner. Hors de question. Il ne doit pas commencer à croire à cette hallucination. Il doit lutter.

-Ich bin kein Gott, se contente-t-il d'affirmer. Pourquoi dire le contraire de ce qu'il hurlait lorsqu'il la baisait ? Peut-être parce que dans cette réalité, il a conscience de ce qu'il est réellement, contrairement à l'empire onirique qu'il gouvernait et où il pouvait prétendre être plus qu'un simple mortel.
-Ich auch nicht, murmure une voix âgée à son épaule. Si tu ne l'es pas, pourquoi le serais-je ?
-Seien Sie still !

Yamiha voit-elle le trouble dans lequel il est plongé ? Elle le voit bien pester contre quelque chose d'invisible. Encore un flocon.

-Il ne neige pas en été ici, Père.

Le vent se fait soudain plus chaud. De légers filets de sable volent autour d'eux. L'allemand soupire. Lorsqu'il veut plonger ses doigts dans la poignée que lui tend Yamiha, c'est dans la glace qu'il touche, aussitôt remplacée par le sable originel. Rien ne se passe. Il espérait un contact mystique, comme si le prendre avec l'aide de la princesse pouvait déclencher une épiphanie de son troisième œil, immédiatement ouvert et à son plein potentiel magique. Pourquoi ? Qu'est ce qu'il fait mal ? Est-ce que son créateur cherche à lui prouver qu'il n'a rien de particulier ? Est-ce une tentative de rabaissement ?

Il veut prendre les choses en main. Il a besoin des rênes pour se sentir bien. Il frappe dans le poignet de Yamiha, éparpillant les grains clairs sur le goudron. L'orientale devra ensuite encaisser une gifle.

-Prouve-moi que tu es réelle.

Elle n'a pas le temps de répondre qu'il lève la main pour une seconde claque. Il n'ira pas au bout néanmoins. On le voit pensif, comme calmé. Il sait qu'il n'a qu'une solution.

Sa queue. Elle aussi est plus que réelle. Elle est exactement comme dans les souvenirs de Yamiha. Peut-être un peu moins en forme, mais déjà bien éveillée – la violence a cet effet-là sur lui. L'Hauptsturmführer est toujours autant esclave de ses pulsions sadique et elle peut le constater pleinement lorsqu'il lui attrape les cheveux sèchement, faisant pencher sa tête sur le côté.

-Je ne sais pas pourquoi il t'envoie. Je ne sais pas pourquoi il me fait ça. Et si tu existes, je ne sais pas non plus pourquoi il t'inflige ça à toi. Regarde !

La lâchant un instant, il se retourne afin qu'elle puisse constater le tracé sur ses reins. Honteuse. Il refuse d'être marqué par quoi que ce soit. Le « A » sur son biceps témoigne déjà de l'étiquetage d'abattoir dont il a été frappé. Aussitôt revenu face à elle. Il empoigne de nouveau sa chevelure. Il ne compte pas la forcer à sucer, non. La contemplant, sa main fait de lents va-et-vient sur sa queue. En pleine rue. Comme si le monde n'existait pas.

-Le monde existe pourtant, mon fils.
-RUHE !


Il la fixe. Il se mord la lèvre. Sa main accélère.
Et les grains tremblent.
Un sursaut d'abord, puis comme si la chaussée était traversée par un troupeau, ils se soulèvent et retombent dans un rythme chaotique, dans le silence le plus total. Il finissent par se réunir. Le plus lentement du monde, la flaque de sable dispersée et la traînée qui salit son appartement et son palier s'assemblent en un unique serpent, long, qui commence à bouger.

Il ne remarque pas ce qu'il est en train de faire. Il n'a pas conscience. Hors de lui. Tenant Yamiha, elle ne peut ni avancer vers son sexe pour l'avaler, ni se détacher de l'emprise que celui-ci exerce par sa dangereuse proximité.

Mais elle, elle voit le reptile blanc s'élever. Il entoure Siegfried comme un halo satanique et menaçant. Une couronne informe qui témoigne de sa royauté. Il possède, de manière abstraite, le trône sur lequel elle se reposait avant.

Le serpent disparaît. S'écroule. Se reforme. Glisse au sol. L'entoure elle. Siegfried voit son pouvoir.

-Suce-moi. Fais-moi jouir.

Ce n'était pas une demande, malgré le ton relativement doucereux. C'est un ordre qu'il va la forcer à exécuter, tout du moins pour la première intromission. Il lève les yeux au ciel. Le plaisir est déjà inouï. Il sait qu'il rêve. Plus bas, le sable caresse les cuisses de Yamiha, et d'abord fluide comme de l'eau, s'immisce dans ses parties intimes, en épouse la forme, glisse dans chaque sillon de sa chair, les excite ; soudain solide comme de la chair, il entre en elle, la pénètre, envahit son con. Son cul n'est pas en reste, et subit la même invasion, cependant moins épaisse. Comme toujours, le sable est doux comme la peau de celui qui le maîtrise : Nulle abrasion, juste le sentiment de membres qui la pénètrent, indécis et traînants, néanmoins sauvages et fous de désir.

5
Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: jeudi 16 juin 2016, 12:15:32 »
C'était, pour cette classe, le dernier cours de l'année avec Siegfried. Si les leçons de droit fiscal comparé se suivent et se ressemblent, notamment parce qu'ils servent à former des juristes opérationnels sur le territoire américain, la dernière est toujours spéciale. Ce jour-là, il clôt le chapitre sur une note sans saveur. Il souhaite ensuite d'excellentes vacances à ses étudiant(e)s, espère en revoir l'année prochaine s'ils continuent dans cette voie ; il leur souhaite bon courage pour les examens et les entrées dans les grandes écoles si jamais ils tentent leur chance, et termine.

Ils viendront lui poser des questions, naturellement. Il y répondra de manière détachée. Il n'a pas spécialement le temps, dit-il, et leur invite à lui envoyer un mail si jamais ils souhaitent des informations : Il sera ravi de leur répondre. Mais il ment. Il a amplement le temps. Aujourd'hui, il n'a juste pas enfin de se coltiner ses étudiants. Sautes d'humeur. Depuis quelques temps, il a beaucoup de mal à rester en place. Ce qu'il a vu l'a marqué, assez profondément, quand bien même. Ses pensées, certes, mais aussi son corps.

-Vous êtes tatoué depuis quand, Mein Herr ?

L'une de ses régulières l'avait admiré de dos lorsqu'il contemplait sa barbe dans le miroir au matin. Elle était sûre de ne jamais avoir vu ça – et d'ailleurs, ça ne lui allait pas. Elle l'aurait volontiers imaginée tatoué ailleurs, ou pas du tout, elle préférait sa peau d'occidental immaculée, si ce n'est ce « A » dans son biceps qu'il cache parfois pudiquement.

-Je t'en ai déjà parlé. J'ai toujours été tatoué. L'armée ne laisse parfois pas le choix.
-Non, vos reins.


C'est ainsi qu'il s'est rendu compte que le vieux vagabond lui avait encore joué un sale tour. Il ne retourna pas au pays des sables les jours suivants : Il rêva peu, en tout cas de manière personnelle, non-guidé par son trouble-sommeil de père. Lorsque celui-ci se manifesta de nouveau, c'était pour l'emmener dans l'une des succursales de la Commerzbank en Allemagne. Ambiance années 40. Les nazis étaient là. Anton tenait le bras d'une belle blonde, jeune mais élégante, dont il croyait connaître le visage sans en être sûr. Ses souvenirs étaient flous. Il se voyait descendre vers les souterrains avec un quarantenaire et son assistant. Air de famille, mais il savait l'aîné sans fils. Des mains de la blonde, il prend délicatement sa croix de fer, la dépose dans une immense salle blindée entièrement vide. On ferme. On compose un code. Un code en 1940 ?... Siegfried se réveille. Il est dans son lit, peu reposé. Il a faim, et envie de pisser.

Les jours passent et se suivent. L'une de ses excursions avec deux amis le fait passer près d'un chantier. Il ne peut s'empêcher de remarquer le sac en plastique blanc épais renversé. S'en écoule un léger filet de sable, qui forme un tas au sol, régulièrement nourri par les coups des ouvriers qui passent et shootent sans le désirer dedans. Siegfried s'arrête. Il s'accroupit devant. De sa main, il caresse la surface du sable, comme espérant en saisir les sentiments. Il veut qu'il frémisse sous sa peau. Mais le sable est prodigieusement inerte et ne l'électrise d'aucune émotion. Alors il se concentre. Il respire, ferme les yeux un moment. Il est sûr de pouvoir le soulever. Un ouvrier arrive et donne un coup de bottes arrière en reculant : Un nouveau filet de sable coule. Il croyait l'avoir fait bouger. Il est brusquement ramené à la réalité.

-Oh, Sieg. Tu fais quoi ?
-Rien, j'ai cru qu'il y avait quelque chose dedans. Un bijou, je ne sais pas. J'ai rêvé.

Sauf que non. Il est persuadé d'avoir quelque chose. Cette misérable marque sur sa peau en atteste : Il n'a pas rêvé. Il sait qu'il n'est plus dans un rêve, ou croit le savoir. Il vit sa vie réelle, qui lui semble longue et cruellement matérielle. Il en est fatigué. C'est ainsi qu'il sait qu'il n'est pas dans l'un de ses songes, où son enveloppe matérielle et où le temps ne lui pèsent pas – ou seulement fictivement.

Il s'est bêtement acheté un jardin zen. Il essayait ainsi de manipuler le sable chez lui. Aucun effet. Il se rappelait sentir sa puissance quand il fourrait sa princesse, quand il était en communion avec elle. Alors il avait tenté pendant coït. Aucun effet. Dépité, il manipulait parfois le soir son râteau en faisant ses devoirs, sur la table basse de son salon. Les galets et les instruments le ramènent à son propre échec. Pourtant, il en tolère la présence constante. Il a même fait un tour en boutique pour s'assurer que c'était du vrai sable. C'en était.

Aujourd'hui, pour l'Europe, c'était match. Siegfried est allemand, après tout. Tout bon allemand un poil nationaliste se doit de supporter son équipe. Suivant volontiers le VfL Wolfsburg, il était ravi de voir deux de ses milieux évoluer en sélection nationale. Problème étant que les matchs sont diffusés pour l'Europe... Et qu'il y a six heures de décalage entre Berlin et Tokyo. Contraint, donc, de se lever en pleine nuit pour voir sa Mannschaft écraser la Pologne (relevons l'ironie, particulièrement pour lui), il lui fallait se coucher tôt s'il voulait garder sa fameuse hygiène de vie toute martiale. On l'avait vu partir tôt du restaurant où lui et d'autres professeurs s'étaient réunis. On savait pourquoi l'occidental faisait ça. On ne le blâmait pas pour ça. Tout juste quelques moqueries.

Le réveil sonne donc à 4h30 du matin. 22h en Allemagne, cela fait 5h dans ce fichu pays. L'Allemand commence par s'étirer. Ses membres sont endoloris. Puis il a en tête de s'avaler un copier petit-déjeuner, comme à son habitude. Sortant de sa chambre, face à lui, l'entrée de l'appartement est ouverte.

Non, ça ne lui ressemble pas. Sa paranoïa tourne à plein, tout le temps, même les veilles de match. Il referme délicatement sa porte en espérant qu'on ne l'a pas entendu. Nu, il attrape le pistolet dissimulé dans sa penderie, dans le faux fond. Il sait qu'il a douze balles pour tuer, et que c'est amplement suffisant pour un tireur d'élite comme lui.

Sorti de nouveau de sa chambre, il se fie à son instinct plus qu'à la luminosité déplorable. Tout juste voit-il la lumière du lampadaire sur la chaussée pénétrer dans son appartement. Il remonte son couloir central. Pousse chaque porte prudemment pour regarder dedans. Salle de bain. Toilettes. Penderie. Cuisine. Il arrive enfin dans la pièce principale, à pas de loup. Salon à droite, petite salle à manger à gauche. Il vise bien chaque recoin avec son arme. Rien. Pas un chat. Il s'occupe alors d'aller pousser la porte. En la fermant, s'apprêtant à allumer l'interrupteur, il se rend compte qu'il a les pieds dans quelque chose.

Du sable. Il marche dans du sable.

Ce sable passe sous la porte.

Il allume la lumière. Le jardin zen est vide.

Il court jusqu'à sa chambre, enfile un simple pantalon et une chemise qu'il ne ferme pas, cale son arme dans son dos, et sort pieds nus dans la rue, suivant le sable. Il descend les trois marches à la sortie de son appartement qui mène directement sur la rue.

Les rues sont désertes. Il est 4h35, bien sûr qu'elles sont désertes. Il se dit que le match commence dans vingt-cinq minutes. Vingt s'il ne veut pas rater le Deutschland Über Alles au début. Il a vingt minutes pour résoudre cette histoire de sable et de porte.

Quand apparaît la silhouette à quelques mètres de lui, il sait qu'il ne l'entendra pas à temps.

6
Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: jeudi 19 mai 2016, 23:40:03 »
Réprobation. Critiques. Protestations. Reproches. Accusations. Blâmes. Menaces. Outrages. Injures. Objurgations. Embarras. Dégoût. Opprobre. Infamie. Malaise. Irrespect. Rejet. Abjuration. Les bouches se tordent, les visages se détournent, les yeux fusillent, les poings se serrent, les soupirs grondent, les mâchoires se raidissent, les nerfs chauffent, les esprits hurlent. La foule amassée réprouve le comportement de la Princesse. La clameur sourde qui s'élève dans la foule montre l'indignation qui règne dans la grande salle du palais. C'est qu'il avait fait bénir par un obscur rituel la séance, en énonçant à chacun que toute parole et tout acte ici seraient considérés comme sacrés ; il promettait ainsi, pour son dernier jour sur le trône, de se conduire en roi devant le peuple comme il se conduirait en serviteur devant les dieux. Il n'oublierait pas que chaque mot qu'il dira lui sera reproché lors de son arrivée au Paradis, et que son âme n'aura pas de repos s'il osait se méconduire dans sa fonction. Ainsi avaient débuté les doléances, les plus importantes qu'il avait donné jusque là. Il voulait marquer de son empreinte définitive l'histoire de cette nation, quand bien même elle allait être effacée à son réveil, comme le vent balaie les messages d'amour dans les sables ; ils sont éphémères et c'est en cela qu'ils sont grandioses. Seuls les témoins le porteront dans leur cœur, de manière indélébile, quand bien même l'oublieront-ils un jour ; la mémoire collective est l'âme de l'humanité, et Anton, en réglant les problèmes de tout son peuple, gravait dans les eaux éternelles son nom. Chacun avait été convoqué pour cette date, chacun était venu : Représentants des corporations, prélats, magistères de sagesse, quelques petites gens aux demandes graves même ; pauvres, riches, administrateurs civils et commerçants, on avait fait aménagé la salle afin que tous les Sables aient voix au chapitre. Bras ouverts, il les accueillait en son sein bienveillant, leur offrait son oreille attentive et sa parole juste. Il se voyait en Salomon, gouvernant ainsi le désert avec la plus grande des rectitudes.

C'est dans cette atmosphère hiératique qu'elle pénétrait, drapée de stupre, prête à l'entraîner vers ses démons les plus vicieux. Si certains s'attendaient à ce que le roi résiste, balaie la proposition plein de son impériale hauteur sur les bassesses de la vie, il n'en est rien. Ayant adopté pour l'occasion une tenue locale, une jupe en bandes raides de lins très masculine aux bijoux d'or pendant, elle n'a aucun mal à écarter l'un des pans pour découvrir son sexe et jouer avec de sa bouche malicieuse, l'ingurgiter même. Il l'observe avec fascination. Puis la foule. La foule qui voudrait la conspuer, jeter sur elle des objets. La princesse les humilie par son comportement de femelle, et ils l'humilient en retour par des murmures insultants. Elle est traitée à bas volume de salope, de pute infâme. Et Anton en sourit.

Lorsqu'il attrape la laisse, les sables grondent à leur tour. La symphonie minérale accompagne la rumeur du peuple. Dans toute la capitale, un léger vent semble soulever les grains dans les rues, qui dessinent des pirouettes avant de s'évanouir pour mieux recommencer. Le peuple, qui connaît les signes de la nature, se demande si cela n'est pas avant-coureur d'une tempête violente ; mais les guets au sommet de leurs nids ne signifient pas l'alerte. Le doute et l'inquiétude les prennent tous, tant bien que mal apaisés par les plus pragmatiques qui se disent que ce ne sera pas la première fois, et qu'on a toujours le temps de se barricader lorsque ça arrive. Au palais, les sables infiltrent les fenêtres, comme des petites vagues au bord d'une jetée, baignant les pieds des visiteurs du jour, s'insinuant entre leurs personnes. Il ne fait rien, il le jure : Il se contente d'observer et de profiter de sa belle esclave royale, englué dans un monde de plaisirs.

Elle est magnifique. Il l'a marquée comme il le voulait, dans l'unique but de la modeler à sa volonté. Après l'esprit, le corps. Elle se parjurera en disant qu'il ne sait pas créer. Il l'a créée elle, ou recréée tout du moins ; peut-être est-ce là son art. C'est justement sur ces marques et sur ces bijoux que l'attention de la foule se porte. On commence à se demander si elle n'est pas devenue la prêtresse d'un ancien rituel païen noir, ce qui expliquerait son désastreux comportement en cet instant. On a peur qu'elle corrompe le Roi ; puis on se rappelle que c'est lui l'étranger, que c'est lui l'uniforme singulier, qu'il a conquis les esprits en un temps record, et on se demande si lui-même n'était pas l'archiprêtre du culte démoniaque ; et Anton entend tout, chaque parole, chaque pensée. Les hommes bandent, car ils ne peuvent contenir leur excitation, et l'allemand sent aussi les frémissements qui saisissent leur bas-ventre ; et les femmes, chacune d'elle, comme ensorcelées aussi, ressentent une excitation surnaturelle. La clameur monte. Saturation.

Stop.

Il faut que le monde entier soit témoin.
Comme au jugement dernier.
La grande abduction. L'érection de la tour de Babel. Le déluge. La révélation finale. C'est un événement que chaque âme doit contempler avec dévotion.
Pourquoi ne voit-il ça que de manière biblique ? Comme son esprit est limité, soudain.
L'univers s'arrête de tourner. Les yeux sont rivés sur lui. Un silence pesant qui n'est troublé que par les sifflements du vent qui soulèvent de plus en plus violemment les sables.

Il tire sur la laisse vers le ciel, étranglant la princesse. Se penchant à son niveau, il l'embrasse ; défait sa jupe. Nu devant elle, si ce n'est les parures locales dont il s'est accoutré, il la regarde. Splendide et glorieux. Par la force du lien, elle est jetée sur le côté.

-Tu es à jamais à moi. Sache que chaque âme est au courant. Même les morts. Même ceux qui ne sont pas nés.

Il tire un bon coup sur le plug, crache dans sa main, enfonce un doigt conquérant dans son cul. Comme par réflexe, elle se sera avancé en tressaillant : il tire sur la chaîne pour la faire revenir vers lui, qu'elle ne puisse pas fuir l'insertion qu'il lui inflige. Un nouveau crachat atterrit dans sa raie, qu'il récupère afin de la pénétrer encore. Puis sa queue prend le relais. La putain royale est enculée devant tous ses sujets. Il ne ressent pas le moindre remord, bien au contraire ; ainsi subit-elle le dernier outrage avec un millier d'yeux rivé sur elle. Il est gros. Il n'est pas doux. Il l'écartèle avec violence. Use du collier pour la maintenir pendant qu'il sodomise son corps divin. Ses grognements marquent son plaisir. Il se vide une première fois en elle sans attendre. Elle le sentira à son corps qui se tend, au liquide qui coule dans son ventre. Des coups de bassin secs marquent chaque libération. « Sac à foutre », lui dit-il avec mépris. « Sale petite pute... ».

Mais il n'est pas rassasié. Il s'écroule sur son trône, tire sur sa laisse afin qu'elle vienne à lui. Il la fait monter malgré ses pauvres jambes tremblantes, l'oblige à empaler sa chatte sur son mât encore vigoureux et brûlant de désir. D'une manière des plus perverses, il lui fait écarter son cul pendant qu'elle danse sur lui pour que toute l'assistance constate l'endroit où il a souillé la fille des dieux.

Soyez témoins. Tous.

Le foutre s'écoule sur le trône. La cyprine avec. Elle gémit, subit les gifles sur sa face, sur ses seins. Il passe ses doigts dans le collier afin qu'elle n'ait plus d'espace entre le cuir et son cou. Qu'elle étouffe. Et qu'elle ne s'arrête pas.

-Tu es là pour me satisfaire. Fais-moi jouir. Que ce soit ton seul but dans la vie, esclave.

Elle subit encore ses coups. Il la guide dans ses mouvements de reins. Il jouit encore. L'insémine en tenant son visage proche de lui, l'embrassant, mordant sa lèvre.

-Ton enfant sera une marque de plus de ta soumission.

Non, il n'en a pas fini. La transe se déchaîne. Les sables commencent à dessiner des formes dans l'étendue de la salle. Le peuple entier semble pris de stupeur. Il l'oblige à se retourner pour qu'elle soit face à ses sujets, et la fait s'enfoncer de nouveau sur lui. Elle se trouve d'orifice : Il la corrige. C'est son cul qu'il veut de nouveau. Toute une foule de fidèle qui constate sa chatte encore béante, d'où s'écoule vulgairement sa semence. Il serre bien le corps de la princesse contre lui, lui fait écarter les jambes, jouant avec son clitoris pour que l'attention soit portée où il le faut. Libère mon jus, salope. Montre-leur à tous ta possession une nouvelle fois. Et bouge encore sur moi. Encore. Elle sera penchée en avant, subissant les lourds coups de bassin qu'il donne malgré sa position pendant qu'elle se déchaîne une dernière fois sur lui. Ils la regardent tous. Regarde-les, Princesse. Et Troisième orgasme. Puissant. Terrassant. Un calme relatif revient. Il la jette en avant sans lâcher la laisse, se penche pour attraper le plug à terre, lui enfonce brutalement dans l'anus. Bouchée, elle doit ainsi garder sa semence en elle.

Elle est contrainte de sucer, encore. Elle baigne dans une torpeur sexuelle étourdissante. Dans son esprit se succèdent des images obscènes. Elle croit entendre ses propres cris. Elle voit des images brouillonnes à l'oeil mais claire à l'esprit : Yamiha en train de se faire prendre sur le sol du palais par toute la foule en colère de son comportement, des dizaines d'hommes sans distinction de races ou de classes qui passent sur son corps, enfoncent leurs queues énervées dans sa bouche et sa chatte, et elle doit subir une pluie de foutre qu'elle accueille avec béatitude ; elle, toujours, habillée de manière très vulgaire, dans la chambre d'un bordel crade et malfamé, prise en quelques minutes pour quelques pièces par quelques pauvres aux couilles pleines ; elle, ça ne change pas, prise de guerre par des soldats qui l'obligent à l'immobilité, entravée par des chaînes solides, servant de vide-couilles par les hommes de rang ; elle, ça ne l'étonne pas, sur une estrade en place publique, nue, vendue comme esclave ; elle, enfin, tenue en laisse par un Anton régnant sur le toit du monde. Les images se confondent, l'excitent prodigieusement tandis qu'elle se gave de cette queue magistrale.

Un casque tombe au sol. Il semble peser des tonnes : Ne rebondit pas, s'écrase sur la pierre et la marque. Le masque subit le même sort. Le chevalier déchire son armure au niveau du bas-ventre ; il en sort sa queue, s'accroupit lourdement derrière elle et lui prend la matrice. Il est immense. Une queue comme elle n'en a jamais vu, ni subit le calibre. Un monstre qui la déchire tandis qu'elle doit sucer son souverain, son Maître et propriétaire. La bête de guerre la détruit de l'intérieur avec son mastodonte, joue avec son plug dans le même temps, et elle supporte en prime les deux mains d'Anton qui usent de sa tête avec violence.

-Sois une bonne reine.

Le murmure est presque inaudible. L'orgasme qu'ils subissent à trois, simultanément, est le plus violent que ce monde ait connu. Le sable déferle, les sols se soulèvent, les murs sont déchirés, les existences sont anéanties.


-AH !

Un réveil soudain. Comme s'il allait tomber. Non, tout va bien. Il est au bord de son lit, cependant. Son cœur bat très, très lentement. Il a la nausée. Migraine. Mal aux gencives. Au bassin. Il écrase une érection prodigieuse qui en est presque douloureuse. Il regarde l'heure. Le soleil perce par les volets. Merde, quelle heure est-il ?! Il a deux heures de retard sur son injection. C'est pour cela qu'il se sent si mal. Il veut se lever correctement mais glisse, s'écroule au sol. C'est presque rampant qu'il atteint son bureau à deux mètres de son lit, attrape dans un tiroir une seringue qu'il s'enfonce dans la veine.

-Donnerwetter... Fiscal.

Il est en retard. Mais en sueur, et l'impression d'être sale, il ne pourra pas s'empêcher d'aller à la douche. Ses élèves attendront.

7
Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: mercredi 04 mai 2016, 00:34:57 »
Anton regardait Yamiha. Siegfried regardait Anton. Et elle, elle avait les yeux partout. Les jumeaux ne savaient que répondre à cette folie soudaine. Oui, ils avaient déjà vu ce genre de psychoses, ils ne pourraient le nier. Chez les soldats, d'abord, soumis à un stress intense, incapables de supporter les horreurs de la guerre, celles qu'on leur inflige et celles qu'ils doivent infliger, et qui finissent par péter sévèrement un câble en hurlant des paroles incompréhensibles, usant parfois de leurs armes – combien chez les Einsatzgruppen ont blessé leurs compagnons d'arme, ou se sont mutilé, ont été pris dans des spirales alcooliques en plein service ? L'Hauptsturmführer von Königsberg avait connu l'épreuve. Il était descendu dans une fosse commune, car les allemands, moins cruels que les russes peut-être, aimaient achever leurs victimes vite et biens – les alliés ukrainiens ne s'y étaient pas trompés en rejoignant la SS, après avoir tous souffert de l'Holodomor, et clamaient volontiers que les nazis étaient des « gens biens » comparés aux soviétiques. Donc, Anton avait sauté dans la boue sanguine où traînaient une couche entière de corps, et donnaient des coups de botte dans chacun d'eux pour vérifier si l'exécution avait bien marché. Sinon ? Il devait s'y coller. Et certains SS, parmi les plus aguerris, finissaient par vomir leurs tripes, ou sortaient pâles comme des linges. Aller se branler pour évacuer, dormir si on y arrivait, chier ses boyaux liquéfiés, peu importe. Et donner ses bottes à laver, parce qu'elles étaient crades de honte et de déshonneur.

Et c'était ce que voyait le Roi en cet instant. Cette expression erratique, ces visions, ces proclamations morbides. Elle avait plongé dans la fosse et ne s'en remettait pas. Certains y restaient toutes leurs vies. Ils auraient volontiers troqués ces visions d'horreur contre une condamnation dans un tribunal de dénazification, beaucoup plus délicat. C'était leur damnation pour avoir souillé l'humanité. Ils en porteraient le poids jusqu'à leur mort. Et Anton refuse qu'elle reste dans la fosse. Il fallait l'en sortir.

Et alors qu'il s'avance vers elle, le mastodonte de métal lui coupe la route, fonçant comme s'il ne portait rien sur le dos, saisit la princesse par le cou et la soulève pour la mettre sur ses pieds – et on ne saurait assez souligner comme elle paraît être une brindille entre ses mains. Et pour la première fois, elle l'entend parler à lui, et elle le comprend sans filtre.

-Cesse de voiler ton rêve par un cauchemar. Cette réalité t'appartient. Tu peux la façonner. Tu comprends ?

Il défait son masque avec tant de hâte que les liens de cuir s'arrachent presque. Il jette le casque, aussi. Elle découvre dessous un autre Anton : Bien qu'étant son sosie, il semble plus vieux, moins bien coiffé, une barbe de quelques jours. Un autre homme, toujours aussi massif dans son armure. Toujours sans la lâcher, il baisse le ton.

-Ton enfant sera beau, et il ne sera pas le mien. Tu ne mourras pas en couche. Tu régneras car tel est ton destin.

Il est des chances qu'elle ne se souviennent pas qu'après l'avoir soulevée, il l'a jetée dans le sable en lui enfonçant bien la tête dans le sol – le reste n'est qu'une éternité brumeuse qui passera en quelques secondes.


Lorsqu'elle revient à elle, elle est debout au milieu d'une pièce. Tous semblent attendre une réponse de sa part. Il y a autour d'elle une dizaine de personnes, dont trois femmes, et pléthore d'instruments. Elle est dans sa chambre, Anton parlant distraitement à un conseiller dans un coin.

-Princesse ?...

Devant elle, à genoux, une esclave lui tend un présentoir avec une dizaine de bijoux différents, la plupart étant des pierres en pendentifs. On attendait apparemment à ce qu'elle fasse un choix. Le retour à la réalité onirique était brutal, oui.

Une fois son choix fait, Anton fait demander à ce qu'elle soit préparée. Il semble que soit venu le moment fatidique du marquage permanent. Elle pourra accepter, ou faire preuve de réticence : Dans les deux cas, on la mettra à nu sous les ordres de l'allemand, et elle sera attachée à une large table où la position des sangles est réglable à souhait en fonction d'une mécanique située en-dessous de l'objet. Cela permettrait, par exemple, de lui faire serrer les jambes de sorte qu'elle ne puisse les séparer, ou l'obliger à garder une main le long du corps et l'autre au-dessus de la tête. Mais ici, on va se contenter de la mettre sur le dos, légèrement en étoile, comme une patiente prête à se faire charcuter. Entravée aux poignets, aux chevilles et au cou, on lui dit que c'est pour son propre bien : Il sera dommage qu'elle bouge trop pendant l'opération.

Deux femmes sont chargées de la laver avec le plus grand soin. L'un des hommes, sans gêne, examine les ornements qu'elle exhibe aux seins et au sexe. Il dit que c'est du bon travail, mais qu'il se rappellerait s'il l'avait fait. De pair avec un autre, ils lui assurent qu'ils feront un excellent travail et qu'elle n'aura pas à s'en plaindre : Si elle est coutumière de ces pratiques, elle doit savoir que c'est parfois douloureux, inconfortable, mais qu'elle en sera fière après. Anton, à l'envers, saisit doucement son visage et l'embrasse.

-Ma tâche ici est bientôt terminée. Je veux te façonner comme je le souhaite. Je tiens mes paroles. Je sais créer. Je veux te le prouver. Tu m'as montré que je n'étais pas qu'un destructeur. Je ne vais pas te détruire, je te le promets. Ni ton Royaume. Ni ton pouvoir.

Bon. Si ses paroles peuvent la rassurer un peu, l'odeur soudaine de forge et l'apparition d'un fer à marquer la braquera sans doute. Un assistant lui bloque la main. On lui applique sans ménagement la marque sur le revers du poignet : Un magnifique S runique, initiale du pseudonyme de son bourreau. Qu'elle hurle. Le parfum de chair est désagréable à tous, qu'elle se rassure. Ils lui appliquent un pansement, disent qu'ils passent à la suite.

Une nouvelle fois, ce seront des heures qui passeront en trois battements de cil, pourtant imprimés dans sa tête comme si elle en avait vécu les pénibles secondes une à une, comme une interminable torture : À plusieurs assis autour d'elle, ils auront appliqués des aiguilles sur tous son corps afin de faire pénétrer l'encre, méthodiquement d'abord en dessinant un contour de points, puis en les reliant pour tracer des traits, avant de les remplir lorsqu'il le faut. Ils s'attaquent à sa main intacte, son ventre, ses pieds. L'un des deux hommes du début va demander à avoir de la place, et percera son nombril afin d'y faire rentrer le bijou qu'on lui demandait de choisir. Cela fait longtemps que l'allemand est parti, la laissant dans ce brouillard de douleur qui l'étreint de toute part, la rend somnolente tant son corps essaie de l'anesthésier, mais impossible de sombrer dans le sommeil. La douleur s'intensifie au fil du temps. Puis elle s'évanouit enfin, bénissant les limites de son enveloppe charnelle qui n'en peut plus.

Lorsqu'elle se réveille, la séance n'est pas terminée. C'est comme si un jour était passé. Ils étaient toujours à l'oeuvre. Les instants filent comme un rêve. Elle est sur le ventre désormais, un coussin sous son ventre pour que ses seins ne supportent pas tout le poids de son buste. Un homme est assis sur ses fesses, deux sont autour d'elle et en concert ils gravent son dos. Des douleurs plus vives à certains endroits lui font penser qu'elle a été percée ailleurs. Il y a du sang autour d'elle, très peu, mais suffisant pour lui faire peur. Le temps qu'elle s'aperçoive que les bourreaux sont encore à l'oeuvre, elle retourne vite dans les vappes.


Elle se réveillera dans son lit. Son corps est engourdi. Mais elle n'a plus mal. Tout semble étonnamment déjà cicatrisé. Elle commence à sentir la fin du rêve. Au loin grondent des démons qui s'apprêtent à détruire son royaume et son âme, mais elle seule les entend.

Il y a autour d'elle un repas copieux tout frais posé, le paquet qu'elle n'a encore qu'à moitié dévoilé, le plug juste à côté de son plateau... et la bête d'acier, statique, bras croisés contre un mur. Le soleil perce les volets de bois. C'est l'après-midi.

-Nous disparaissons de ta vie cette nuit. Ton Maître écoute les doléances du peuple dans la salle du trône. Tu devrais aller lui dire adieu.

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Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: dimanche 01 mai 2016, 16:12:06 »
C'est dans ces moments-là qu'Anton perd pied, parce que le rêve commence à lui paraître trop réel. La plongée dans ses sentiments les plus profonds lui donne un tournis qui rend le maintien dans l'univers onirique difficile. Impossible de nier l'émerveillement dont il fait preuve quand elle décide de jouer pour lui, de le bercer de sa voix : Ses yeux brillent comme ceux d'un enfant, mais d'un enfant qui n'aurait pas connu le bonheur avant, les pupilles froides d'un homme qui redécouvre un plaisir simple de la vie, qui, pourtant, est loin d'être naturel : On ne lui fera pas décemment croire que l'envoûtement qu'elle exerce sur lui n'est que résultat de sa beauté et de ses talents humains. Il y a de la sorcellerie là-dessous, il en est sûr. Et c'est volontairement qu'il baisse sa garde, laisse faire l'enchantement, comme une créature disciplinée, comme si le rapport de force avait changé de sens. Charme-moi encore, Princesse, semble-t-il hurler en silence, les iris troublés et les lèvres à peine entrouvertes.

Et elle ne cessera pas. Le souverain se laisse emmener dans les sables, et ses défenses toujours nues, il ne peut s'empêcher de ressentir de l'excitation et de l'appréhension à la suivre et à l'écouter et à la voir et à la désirer. Il en avait presque oublié, dans la torpeur engourdie de ce sommeil agité, qu'il pouvait encore avoir des sensations. Elle disparaît ; ici, c'est la crainte qui arrive au galop, et un peu de colère, parce qu'il ne supporterait pas d'avoir été berné, parce qu'il pense qu'il a été fou de la croire soumise aussi longtemps, elle attendait juste son heure pour fuir, et le sable frémit sous lui, la marque commence à faire effet, il n'en a pas conscience mais voudrait commander à ce désert de la retrouver et de la châtier, parce qu'on ne le trompe pas impunément, et le mastodonte de métal, lui, reste immobile, car il est partie intégrante du rêve, il sait où elle est, et il se contente de monter la dune avec son double qui crie le nom de la princesse, presque de désespoir, jusqu'à la voir de nouveau et respirer d'un soulagement intense.

Qu'est-ce, maintenant ? La déception ? Oui, ça y ressemble. Celle d'être aussi faible devant elle. Pourquoi se laisser ainsi entraîner ? Il a un rôle à tenir, il doit lui être supérieur, et ne pas ramper face à celle qu'il a rendu esclave. Pourtant, le voilà qui avance d'un pas pressé pour la rejoindre, et se baigne sans broncher, avide d'en découvrir encore. Elle joue avec sa luxure, elle joue avec ses émois. Il voudrait l'écouter parler encore, dans cette langue qui n'est sue que d'eux, et quand vient le moment de répondre, c'est une torture, comme s'il brisait une œuvre d'art.

-Le désert me hait. Je n'ai jamais aimé la chaleur ou le sable. Il ne me laissera jamais...

Mais elle le forcera à écouter, et voudra le convaincre. Par le stupre, elle l'obligera à oublier sa conscience et à en revenir à ses instincts primaires. Dieu, qu'elle suce bien. Très Saint Père, ne regarde pas, aujourd'hui j'ai honte d'aimer autant ça. Il en gémit, chose rare, en réclame plus, mieux, encore, la Princesse fait un tel honneur à son rang, et ce maléfice supplémentaire lui fait supplier intérieurement de rester ici pour toujours, dans ce monde onirique où il manipule le vrai et tutoie le plaisir pur, oui, il ne pense qu'à lui, qu'au plaisir, il veut se faire hédoniste, oublier la douleur de la réalité à jamais et vivre pour toujours allongé dans ce sable, sucé par sa Divine Putain, son adorable noble à genoux qui le sert avec tant de dévotion.

-Cesse, s'il te plaît. Viens.

On ne relèvera pas la politesse remarquable dont il a fait preuve. C'est un crève-coeur que de lui dire de s'arrêter, mais il désire un peu plus. Quand bien même les plaisirs oraux font partie de ses péchés mignons, autant sensationnellement que symboliquement, il veut communier avec elle, entièrement, car les sables sous sa tête lui murmurent que c'est la clé de sa puissance. Il l'amène jusqu'à son niveau, la fait s'empaler quelque peu précipitamment sur lui, en grogne de satisfaction. Une main sur ses reins pour l'accompagner dans ses mouvements ; l'autre sur un sein pour lui offrir ses caresses appuyées, le jumeau était câliné par ses lèvres et sa langue. Elle danse sur lui, grâce et volupté dans ses gestes, lui-même balançant en rythme son bassin. Il voudrait s'éterniser ainsi. Ils sont seuls, les soldats autour d'eux se sont évaporés, y compris le chevalier.

-Je n'ai jamais fait que détruire. C'est dans ma nature.

Au-delà de la confession qui n'en était pas une, c'était surtout l'aveu masqué qu'il voulait essayer de créer. Il agrippe sa nuque, la force à un violent baiser, lui intimant de la poigne d'aller plus vite sur lui. D'un murmure troublé par le désir, il lui dit de jouir autant qu'elle veut. Et le sol s'anime. Si on pourrait croire que ce n'est que le vent qui soulève ces fins rubans dorés qui volent, tourbillonnent et s'écrasent, on commence à douter de l'implication de l'allemand dans ces phénomènes lorsque ceux-ci commencent à rester en l'air, dessinent des arabesques au-dessus du couple, se font plus denses et moins agiles, mais finissent immanquablement par retomber. L'effort qu'il doit fournir pour commander aux éléments est considérable, alors même qu'il n'a qu'à demi-conscience de ce qu'il est en train de faire, ébloui par la beauté de l'acte qu'ils commettent à deux.

Il va jouir. Il refuse. Il sait qu'il ne peut se contrôler longtemps, quand bien même il est un surhomme : L'orientale s'agite sur lui comme personne, son corps entier réclamant sa jouissance, sa chatte le berçant de sa supplication de le voir s'abandonner. C'est hors de question. Yamiha est jetée sur le côté. Il la retourne pour l'allonger sur le ventre, vient au-dessus d'elle. Les courbes sont parfaites : Ses reins creux qui entament la montée jusqu'à son cul rond, parfaitement formé, redescendant ses cuisses qu'il ne prend pas la peine d'écarter. Il se contente de séparer ses deux fesses, y guide sa queue trempée de mouille pour la coller sur son anneau. Les sables auparavant calmés frémissent de nouveau. Il veut s'y enfoncer d'une traite, mais se rend soudain compte qu'il ne souhaite pas lui infliger ça, parce que ce serait une sanction, et qu'il refuse de la punir. Alors, calmement, l'extrémité de sa verge rompt la barrière ; il se penche sur elle pour lui dire que tout ira bien. Que la nature le commande ainsi, que la marque le désire. Il ne ment pas, elle sait qu'il a raison : N'est-ce pas ainsi que le sceau a été consacré ? Prudemment, il continue d'entrer en elle, donnant de légers coups de bassin afin qu'elle s'habitue à son diamètre sans heurts. Mord son oreille, caresse son dos. Les éléments tourbillonnent de nouveau, valsent lourdement autour d'eux.

-Je veux te prouver que je mérite d'être ton Dieu.

Doucement, il accélère. Ses mains continuent de découvrir son corps. Malgré la position peu adéquate, la noble étant clouée au sol, il lui fait soulever son bassin afin de porter deux doigts sur son clitoris, l'aider à supporter le traitement. Lui-même ne peut nier qu'il vit une pleine satisfaction. Dans sa douce transe, le SS donne forme à ses pensées, les arabesques se faisant plus nombreuses et plus compactes, se mêlant entre elles, dansant comme des flammes sauvages autour d'eux. Il lui fait lever la tête devant elle, lui demande d'ouvrir la bouche en tenant son cou. Devant ses yeux s'anime un nuage de sable, palpitant comme un globe de foudre. Il lui demande de lui faire confiance. Et une fois les lèvres entièrement descellées, le sable s'insinue en elle, allant jusqu'à sa gorge, bloquant son souffle. Il la sodomise avec tendresse, certes, mais non sans passion : L'amant joue de son bassin dans son cul, de ses doigts sur sa perle, de ses crocs sur sa nuque, de sa poigne sur sa gorge, et surtout, du sable qui l'empêche de respirer un bon moment. Non sans malice, c'est une nouvelle intrusion qu'elle devra subir, cette fois-ci dans sa matrice : Un appendice est né de la grève, glisse et pénètre ses chairs malgré ses cuisses closes, accompagne l'allemand dans son rythme.

Quand elle retrouve son souffle, il lui dit merci. Il lui dit qu'elle est merveilleuse, qu'il voudrait qu'elle soit sa reine, qu'il voudrait créer avec elle toute sa vie. Et le désert entier semble approuver. Les murs de sable sont immenses, comme une aurore boréale terrestre, exécutent une valse informe, presque violente, entourent l'oasis. Anton n'a aucune idée de ce qu'il fait, n'arrive pas à matérialiser précisément un objet. Et il s'en fout. Il veut juste démontrer son pouvoir sans rien y comprendre. Il veut l'aimer, aussi. Il veut jouir, de cette Yamiha imaginaire et de ce Sahara d'ailleurs, et mourir ainsi. Son orgasme fera exploser ses constructions mouvantes, répandant une pluie ocre à des centaines de mètres à la ronde.

Après un long moment allongé sur le dos, foudroyé par le plaisir, il sera parvenu à retourner dans les eaux sacrés afin de s'y baigner un peu. Il se sent incapable de recommencer à maîtriser la poudre de roche comme il venait de le faire. Sa fatigue est conséquente. Sa troupe est de nouveau réapparue, comme si elle n'était jamais partie.

-Je ne sais pas si tu feras une bonne reine, mais tu es une parfaite esclave. Je n'offre pas ce compliment à la légère, tu sais. Bien... Nous devrions retourner au palais.

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Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: mardi 26 avril 2016, 00:30:25 »
Se faire servir est bien le seul luxe dont l'allemand aime profiter lorsqu'il est en situation de pouvoir. Il n'est pas du genre démonstration de richesse, domination cruelle, dépenses somptuaires, défilés militaires ou guerres à gogo. Il veut simplement que son repas soit fait, et qu'on l'assiste à être propre. Le reste n'est qu'un bonus inutile à son sens pour bien vivre. En tant que qu'issu d'une baronnie prussienne, possédant une marche qui plus est, la culture familiale impose une vie de dévotion à l'Empire, de service et de sacrifice, qui ne saurait être compatible avec l'ostentatoire d'une existence royale. Peut-être est-ce pour ça que Königsberg était une forteresse respectée au sein des cours : On ne pouvait légitimement prétendre que ses tenanciers étaient indignes de leur fonction. Derniers remparts contre les envahisseurs, ils respiraient la culture militaire et la suaient par tous leurs pores, de sorte d'en imprégner leurs congénères nobles, autant que faire se peut.

Un Anton lavé est un Anton de bonne humeur. Le soin qu'elle prend pour s'occuper de lui décuple son contentement. Il aime à prétendre qu'il n'est pas un homme compliqué juste parce que c'est ça, son petit plaisir quotidien, au-delà de toute compréhension. Et à la sentir s'exécuter, il ne peut que savoir qu'il a fait le bon choix avec elle. D'autant plus lorsqu'elle lui rappelle l'existence de la marque. Il doit l'avouer, il l'avait oublié. Sans doute ne l'av   ait-il pas prix au sérieux lorsqu'elle lui avait dit ça, et il avait d'autres considérations en tête sur le moment.

-Tu disais... Que je possédais ce royaume par cette simple marque ? Comme si elle me rendait légitime à diriger ?... Et à utiliser tes pouvoirs ?

Il a vu des choses similaires, dans d'autres rêves, impliquant plus généralement une sorcière scandinave, et des morts et du sang et des cris et des danses, et tout un tourbillon de rituels qui rendaient les procédures pénales allemandes d'une simplicité folle en comparaison. Il tend le bras vers un mur, comme pour voir s'il peut lui faire quelque chose par la pensée, ne serait-ce qu'en soulever le sable qui se trouve derrière. Et... abandonne finalement l'idée. Il ne s'en sent pas capable. Il lui dit qu'ils en reparleront plus tard.

Quant à ses demandes, la plupart sont intelligentes, fondées et légitimes. Il aime savoir qu'elle possède encore un peu de clairvoyance quant à son rôle de dirigeante, futur dans ce rêve et présent dans la réalité. Il aime aussi savoir qu'elle a des passions communes telles que la pratique de la musique, qui la font ressembler à une humaine. Quant à la vengeance...

-Tu auras ce que tu désires, à une exception près. Je ne tuerai pas ceux qui t'ont trahi. Tu décideras de leur sort quand tu récupéreras le pouvoir. Pour le reste, considère que j'accepte.

Eveiller le capitaine dans ses bas instincts ? Dangereux. Bien sûr que physiquement, il démontre une réaction propice à l'action, et propre à laisser penser qu'elle ne le laisse pas indifférent, à cause d'un simple geste. Moralement, il balaie cette éventualité, et lui fait signifier en se levant, attrapant une serviette pour la nouer autour de sa taille, masquant ses passions naissantes. Il lui dit qu'elle doit se reposer, et qu'il reviendra la voir après le repas.

Il n'aura pas menti : Le chevalier de métal viendra lui apporter, seulement dix minutes après qu'il ait revêtu son uniforme et s'en soit allé, un violon sur lequel elle a déjà pratiqué. Un serviteur l'accompagnant lui en apporte un autre, tout neuf, ainsi que du matériel dont elle aurait éventuellement besoin. Plus tard dans la matinée, c'est un tailleur qui frappera à sa porte. Elle le connaîtra, puisque la cour a déjà eu recours à ses services. Il arrive avec une troupe d'assistants, lui montre ses tissus, l'aide à concevoir un plan afin qu'il lui prépare sa tenue de rêve, voire plusieurs si elle le désire. Le produit sera prêt au plus vite, lui dit-il.

Anton la fera convoquer peu après midi. Installé dans un parterre de larges coussins, il est entouré d'un conseiller et d'un commandant militaire. Il la fait manger au sol, face à lui, puis exige d'elle une fellation alors même qu'il n'a terminé ni la discussion, ni son repas. Devant tous, il démontre sa domination à l'égard de la Princesse. Les hommes bandent. Ils espèrent. Ils n'auront rien.


-On a toujours cette idée de la crainte du souverain, ou de son respect. Certains pensent qu'il faut tantôt l'un, tantôt l'autre. Mais il n'y a pas de solution miracle. Peu importe qu'ils te craignent ou te respecte : Ce qui compte pour toi, personnellement, c'est de garder le pouvoir le plus longtemps possible. Pour ça, ceux qui t'entourent doivent s'attacher à toi. Et ce n'est parce qu'ils te craignent ou te respectent qu'ils s'attachent. Les gens normaux ne mettent pas leurs frères en prison, et de la même façon, on ne pense pas à trahir ceux qu'on aime. Tu dois les connaître, tous. Savoir leur nom, leur vie. Ma mère, sur notre domaine, parlait longuement avec le jardinier et ses employés quand ils venaient. Tu dois savoir leur peur et leurs aspirations, évaluer leurs émotions. Un souverain qui n'a pas la confiance de ceux qui le côtoient est en guerre permanente, et pas de manière extérieure, mais de manière intestine. On n'est trahi que par ses proches.

L'après-midi ne serait pas plaisante pour elle, ni pour lui. Il s'était arrangé pour tout fait le même jour : Chaque entrevue, chaque conseil, chaque visite aurait été calé ce jour-même. Elle allait devoir le suivre, l'écouter, comprendre.

-Tu peux châtier durement, mais tu dois récompenser largement. Si tu es une souveraine tendre, tu ne dois pas être généreuse : On te marchera dessus. Et si tu ne fais que punir, tu instaures un climat de peur. Il faut que leur fidélité soit récompensée autant que la trahison est punie. En revanche, si tu ne distribues pas tes largesses, alors tu ne dois pas être sévère. Tu ne peux pas te le permettre.

Tout le restant de la journée.

-Travaille plus que les autres, ou tout du moins fais semblant. Ils doivent croire que tu te dépasses. Tu dois être un modèle si tu veux qu'ils te suivent dans les difficultés. Peu importe que tu sues vraiment, l'important c'est d'en avoir l'air. Mais si tu leur mens et qu'ils le découvrent, ils ne le pardonneront pas. Ah ! Ne mens jamais, sauf si c'est nécessaire. Tu dois tous les écouter également, il faut qu'ils sachent qu'ils ont ton oreille ou tes yeux. Mais tu ne dois pas leur promettre quoi que ce soit si tu ne comptes pas le faire.

Jusqu'au soir.

-Le monde entier doit t'être redevable. Pardonne à celui qui le mérite, si tu es sûre qu'il ne recommencera pas dans ses errements. Donne quelque chose à quelqu'un lorsqu'il le demande, en lui signifiant bien que tu engages ta grandeur, et que son honneur devra te repayer plus tard. Mais attention : À être la créancière de tous, tu t'exposes à ce qu'ils ne veuillent pas te repayer. Il faut doser tes dettes, et être bienveillante lorsque tu les récupères.

Avec une seule pause, pour un thé et quelques sucreries.

-Pense aux autres avant toi. Le bon souverain vise l'avancement de son peuple, son agrandissement moral, matériel. Vois loin. En donnant l'éducation à tes gens, tu inscris ton nom dans le marbre. Ne cède pas à la facilité de construire des monuments ou des temples. Favorise le commerce, le savoir et la fierté nationale, cristallisée autour de tes réalisations. Ton culte s'appuie sur des faits, pas sur tes droits. Peu importe que tu sois la descendante de l'ancien Roi : L'important, c'est de mériter ton trône. J'ai déjà tout lancé pour toi, tu n'auras qu'à faire dans la continuité. J'ai des projets prévus sur des années. Tu devras tout connaître et tout apprendre. N'hésite pas à te sacrifier pour les plus pauvres, et fais en sorte que ça se sache de sorte qu'ils le propagent d'eux-mêmes sans que tu n'aies à exhiber toi-même ta générosité.

Oh, et...

-Rembourse tes dettes. Toujours. En temps et en heure.
-Majesté ?
-Oui ?
-Un cadeau pour votre esclave.


Le serviteur s'agenouille à terre, brandissant tête baissée son colis. Arrivage expresse. Anton tend la main, commence à ouvrir le paquet, avant de se raviser. Il vient de se rappeler à qui cela appartenait.  Il lui sourit, puis se dirige vers sa chambre, où l'attend son double accompagné de trois filles, habillées comme des courtisanes impériales, à la fois sexuellement ostentatoire mais richement et classieusement parée. Toutes s'inclinent en le voyant entrer, sans un mot.

-Déjà ?
-Cela fait cinq jours.
-Ah, oui. Peut-être.


Pourquoi le rêve ne se corrige-t-il pas de lui-même ? Pourquoi ne saisit-il pas les évidences ? Sans qu'elle ne comprenne de quoi il en retourne, Anton réfléchit en fixant Siegfried, qui ne bouge pas d'un pouce. On sent manifestement que quel que soit son choix, entre Yamiha ou elles, il le le regrettera, d'une manière différente cependant.

-Va, elles sont pour toi.
-Je n'en ai pas besoin.
-Alors qu'elles disposent. Paie-les quand même.
-Jawohl, Kamerad.
-Et apporte-nous à manger. J'ai faim. Du consistant.
-Jawohl, Kamerad
.

Face à la fenêtre, contemplant l'étendue de la cité au, au-delà, les tonnes de sables qui gisent et dansent au gré du vent, il voudrait presque essayer de nouveau de maîtriser les éléments. Mais il se contente de commencer à se déshabiller, las.

-Tu veux sans doute une chambre à toi. Je t'en ferais attribuer une. Je t'offre ta soirée, tu es libre.

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Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: samedi 23 avril 2016, 01:16:51 »
Il était fameux pour sa haute résistance – à tout, absolument tout. À l'effort, à la connerie, à la guerre, à la peur, à l'humour, à l'horreur de la mort, à la douleur, à l'orgasme, à l'ennui et à la folie, aux supérieurs incompétents et aux subordonnés incapables, aux sales aléas que la vie nous réserve parfois, aux longues nuits de travail et aux courtes journées d'agitation, à la faim, la soif et la fatigue, à la neige, au vent, à la pluie et même au soleil au final, quand bien même il s'en plaignait ouvertement, pestant comme un enfant capricieux ; on connaissait tout aussi bien sa ténacité face à toute sorte d'épreuves, de challenges physiques ou moraux, surmontant les défis de corps et les gageures d'esprit sans broncher, du moins tentait-il, parce qu'il se pensait capable de tout. N'est-ce pas ça, un Übermensch ? Ne pas dire « non » devant la difficulté, car ce concept n'est que purement humain ? Mais ça consiste aussi à savoir faire « non » devant la facilité, justement car celle-ci n'est pas méritoire. D'où les efforts considérables qu'il demande à son entourage, particulièrement ses soumises. Il fallait qu'elles méritent ce qu'elles obtiennent. Il fallait qu'elles luttent pour. Qu'elles oublient ce qu'elles pensaient être leurs acquis et leurs limites afin de les dépasser.

Et pour le coup, Siegfried ne savait que dire. Devant tant de dévotion, de soumission. Lui aussi perdait le fil de cette alter-réalité où le temps se dilatait et se compressait, où l'espace était une notion fluctuente. C'était la lumière qui lui semblait la plus irréelle, au fil des mots d'abandon de la Princesse : comme une lampe grésillante, les rayons du soleil s'atténuaient un bref instant avant de revenir à la normal. Les gens changeaient de position dans la pièce trop vite, il ne pouvait plus suivre. La seule constance de la scène était cette majestueuse soumise prise dans sa transe, et lui semblait être emporté dans celle-ci. L'excitation le gagnait. Il ne parvenait pas à résister. Quant à l'aveu, le droit absolu qu'elle semble vouloir lui transmettre, c'était comme un rêve : Accéder à un pouvoir plus grand, une puissance qui dépasse ses propres capacités. Etait-ce le but de sa venue ici ? Posséder des privilèges sur la substance du monde, sur ses lois physiques ? Pourrait-il l'emporter en-dehors de ce film onirique ? Comme un zombie, le nazi s'accroupissait derrière elle. Il saisit de manière décidée le plug et commence à tirer dessus. Mais il résiste. Il résiste d'une manière peu naturelle.

-Tu vas me supplier, petite pute, tu me parleras comme tu pries ton créateur. Je suis désormais ton seul et unique Dieu.

Et comme si elle le retenait, le plug semble fiché de manière aussi tenace dans son cul qu'Excalibur dans le rocher. Il la fesse, plusieurs fois, de plus en plus fort. Tire encore. Elle gémit, peut-être de douleur. Les bruits alentours l'empêchent de faire preuve de discernement.

-Lâche !

Il frappe encore. Son cul est rouge comme jamais. Utilisant le jouet comme d'une prise, il la fait se rapprocher de lui, sort en hâte l'érection douloureuse qui demandait avec tant d'ardeur une libération, la simple glissée de la peau de son sexe vers le bas lui provoque un soulagement incroyable. Il lui enfonce d'un trait dans le con. Revoilà le SS dans toute sa splendeur, vif et direct ; déjà, il la besogne comme un forcené à même le sol, les doigts toujours sur ce maudit ornement anal qui refuse de s'en aller. Plus il la baise, plus les doubles d'elle se déchaînent ; Mais lui crève de la frustration d'avoir à portée de main tout ce qu'elle refuse de lui céder.

-OBEIS, SALE PETITE PUTAIN ! Donne le pouvoir à ton Dieu !
-Tu n'es pas un dieu, mon fils.
-JE SUIS UN DIEU ! Je mérite cette puissance !


Personne ne se formalise de le voir hurler. La voix du Père envahit sa tête, l'empêche de reprendre un fil de pensée normal. Il la déteste, il le grogne, et cette haine transpire par la violence de ses coups de lance en elle. Il a vite envie de jouir, mais là encore, quelque chose l'en empêche. Il voudrait hurler pourquoi. Pire qu'impuissant, il se sent trop puissant, et incapable de parvenir à vaincre. Alors il tente d'aller plus vite, plus fort ; la noble devient un défouloir à queue, frappée, rabaissée par ses gestes et ses mots, et l'orgie commence à devenir surréelle.

-LAISSE-MOI !
-Tu n'es pas un Dieu.
-LA FERME !


Brusquement, il se retire, la saisit par les cheveux et la soulève comme un simple panier avant de lui jeter le buste en bout de table, là où il était assis. Coup de pied pour faire voler le siège. Il bout d'une rage intense, comme seul le virtuel peut en créer.  Il lui reprend la crinière.

-Tu dois m'accepter comme tel. Je te donnerais tout ce que tu veux. Tu resteras fidèle à mon culte et je te récompenserai grâce à l'omnipotence que tu m'offres. Accepte-moi. ACCEPTE !

Il tire de nouveau sur le plug. Il commence à le sentir céder. Son anneau s'écarte. Pas assez. Il explose, lui claque violemment la face sur le bois. Il lui hurle une dernière fois qu'il est l'ultime chose à vénérer, et elle crie qu'elle le vénère ; L'orifice cède, le métal tombe à terre, Siegfried s'engouffre raide dans son cul. Gland et hampe pénètrent l'anus sans même se soucier des limites du corps. Et le temps s'arrête.

C'est soudain un lourd silence qui écrase la salle. Tous les doubles de Yamiha se sont soudainement arrêtés. Plus un ne semble en vie. La Princesse elle-même semble figée : La gueule levée par le tirage de cheveux de Siegfried, elle affiche de grands yeux, une bouche entrouverte, comme poignardée dans le dos. C'est comme si cet instant, palpable de tension, était fait pour que tous remarquent ce qu'il était en train de faire. Et, bien enfoncé dans ses fesses, plus au fond qu'il ne pourra jamais l'être puisque son bassin écrase complètement les globes de la sodomisée, enfin sa colère redescend.

-Contemplez le Roi prendre possession de ce qui lui appartient.

Tous contemplent. Tous constatent. Il n'y a pas meilleur cérémonie d'union, au vu de la qualité des témoins. Il la gifle en lui ordonnant de ne pas laisser ses hôtes seuls, et tandis qu'il commence à aller et venir dans son cul, les clones s'activent de nouveau aussi. Plus il l'utilise et plus ses reins brûlent. Il ne s'en formalise pas. Il s'en fout, il est pris dans son délire concupiscent. Mais il était déjà proche de jouir auparavant, et enfin sent la libération proche. Une main portée entre les cuisses de la princesse pour exciter son clitoris, accélérant ses pénétrations.

-Je vais jouir... Jouis avec moi, Princesse, c'est un ordre ! Jouis avec moi pendant que tu récupères ton trône !

Il lui mord l'oreille en murmurant ses impératifs, s'active vite, finis par grogner qu'il s'apprête à se vider, et cet orgasme le terrassera tant qu'il en perdra connaissance.


La salle est dégueulasse. Tout le monde est débraillé. Combien de cris de jouissance ? Combien de litres de fluides divers déversés ? Yamiha est assise au sol, cassée. Physiquement, moralement, magiquement. Anton tente de reprendre sa contenance. Il n'avait pas remarqué que, quelques secondes auparavant, son indéfectible garde du corps avant plaqué la face des deux frères au sol pour les maîtriser. Après s'être laissé emporter au plaisir, incapable d'y résister même en voyant leur sœur enculée (surtout en la voyant enculée ?...), ils avaient voulu protester, et l'un d'eux avait tenté de se jeter sur l'allemand. Ni une ni deux, ils étaient désormais impuissants sous la force herculéenne du mastodonte.

Au vote, plus personne n'émettait le moindre doute quant à la candidature de Yamiha. Tous se sont accordés à dire que les princes méritaient de nouveau l'isolement en attendant une décision à leur sujet. La séance était levée, tous étaient invités à se retirer à leurs quartiers. Et une fois seuls dans la salle, Anton se penche vers sa soumise et l'embrasse. Puis il constate, sous elle, tout le foutre qu'elle a laissé s'échapper.

Il va lui ordonner de tout lécher, à ses pieds.


-Exige.

C'était une demande étrange, surtout au vu de l'émetteur et de la réceptrice. Ils s'étaient installés dans sa salle d'hygiène ; il avait demandé à ce qu'on lui prépare un bain point trop haut. Mais surtout, il avait demandé à sa chienne de le laver des pieds à la tête. N'était-ce pas le genre de privilège qu'un souverain peut exiger de sa servante ?

-Je veux que tu me demandes des choses. Je ne veux pas t'écraser. Dis-moi ce dont tu as besoin. Pour ton confort, ton quotidien, tout. Je me garde le droit d'accepter ou non. Je veux juste entendre tes désirs.

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Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: jeudi 21 avril 2016, 20:59:55 »
La neige.

Oh, comme elle lui avait manqué. Lui qui détestait habituellement se réveiller gisant dans les plaines blanches d'Ukraine ou de Norvège, il aurait presque jubilé cette fois-ci de trouver le matelas cotonneux crissant sous sa joue lorsqu'il lève la tête, ouvrant les yeux sur l'éblouissante étendue claire qui réfléchissait une lumière qu'on aurait dit inexistante tant les nuages étaient épais. Juste à côté se trouvent deux pieds nus couverts à moitié par une vieille toge élimée, signe que l'ermite qui la revêt a beaucoup voyagé. L'allemand se dresse donc avec difficulté, époussette le blanc jurant avec le noir de son uniforme, et récupère sa casquette au passepoil tressé d'argent pour l'enfoncer sur son crâne avec élégance.

-Père.
-Fils ?
-Dites-moi pourquoi j...
-Te souviens-tu de ton premier amour ?
-... Pourquoi ça, Père ?... Oui, je suppose, oui.
-Et de ta première haine ?
-Pas vraiment. J'aurais du mal à la situer.
-Tu aurais été un formidable roi, mon fils.
-Quel rapport ? Et qu'en savez-vous ?
-Cite-moi une chose que je ne peux pas savoir.


Et, se penchant vers sa progéniture, l'ancêtre se penche vers lui, écartant une mèche de cheveux blancs afin qu'il voit le cratère ayant pourtant élégamment cicatrisé à la place de son œil gauche, s'accordant de manière étonnamment harmonieuse avec son visage creusé de milliers de rides, autant de canaux où coule la sapience.

-Il n'y a pas de meilleur roi que vous, Père. C'est au moins une chose que moi, je sais.
-Trouves-tu ? Pourtant, suis-je en train de gouverner ? Ne suis-je pas un vagabond qui laisse un trône vacant ?
-Je suppose que les bons gouvernants savent quand se retirer. Le pouvoir n'implique pas l'omniprésence.
-Je suis tout à fait d'accord avec toi. Un bon roi n'a pas à diriger ses sujets : Il leur apprend à se diriger d'eux-mêmes.
-Qui est cette princesse ? Pourquoi me l'avoir livrée en pâture ? Vous saviez ce que j'allais en faire.
-Je ne critique pas tes méthodes. Je critique ton manque de vue sur le long terme. Tu as une créativité que tu brides inutilement.
-La faute à ma formation militaire.


Autour d'eux, comme ayant toujours été là, apparaissent les cadavres de chars et de soldats, indifféremment mêlés, gisant dans la neige après une orgie de destruction ayant parfaitement bien tournée, puisque son but initial a été atteint : L'anéantissement pur et simple de milliers d'âmes. Siegfried voudrait faire remarquer que le paysage est incohérent, car il reconnaît parfaitement les ruines de Prokhorovka, endroit où il n'y avait pourtant pas de neige. Et comme si son cerveau n'appréciait pas ce non-sens mémoriel, sa vision commence à se brouiller. Il tombe au sol et s'écrase mollement dans le tapis cotonneux qui amortit avec douceur sa chute.

Il rouvre les yeux. Le lin sous sa peau l'empêche de réaliser qu'il n'est plus sur le sol de Koursk mais dans un lit, au fond d'un palais perdu dans un désert qui lui est inconnu. Le corps mort de Yamiha est recroquevillé dos à lui, contre son buste. Le soleil est déjà haut dans le ciel. Un chevalier en armure le toise derrière son masque.

-Le reste de la 33ème division est arrivé à nos portes. Nous les avons affecté à la garde du palais et au contrôle de la ville.
-C'est le seul artifice que j'ai trouvé pour justifier ma mainmise ici ?


Le bris du quatrième mur n'atteint pas le Ritter qui ne répond pas, se contente d'aller chercher les serviteurs pour un repas. Avant de sortir, il lance sèchement que la chambre pue le sexe et la sueur, et Anton en est plus qu'heureux.

Il avait ordonné à ce qu'on fasse couler un bain à la « Putain ». La servante était passée devant celle-ci sans même la saluer, puisqu'elle était de la bouche-même du souverain temporaire une sous-personne. C'est en effet ainsi qu'elle était traitée depuis quelques jours. Pourtant, cette fois-ci, le tyran attrape la subalterne par la nuque, qui en laisse tomber les serviettes qu'elle tenait en main. Il la fait mettre à genou de force. Elle couine, manque d'exploser en larmes par peur de l'étranger qu'on dit cruel et brutal. Derrière, Siegfried s'apprête déjà à traduire.

-Montre-lui du respect.
-Majesté...
-Elle est la putain d'un Dieu. Elle vaut mieux que la plupart des nobles qui pullulent dans cet endroit.
-Oui... Oui Majesté. Pardonnez-moi.


Lui n'entre pas avec elle. Il reste nu, debout au bord de l'eau, et une nouvelle fois il la domine par ce simple positionnement : Elle, enfoncée dans le sol, masquée par l'eau, affalée dans le confort aquatique tandis que lui est dressé, bras croisé, toisant sa possession. Il lui demande de se lever un instant, et elle s'exécute sans questionner, tandis que lui s'accroupit pour être à son niveau. De sa main inquisitrice, il examine les anneaux à ses mamelons, puis celui au clitoris, aussi froidement qu'un médecin. Il pince ensuite ses lèvres, son nez, ouvre sa mâchoire. Il la fait se tourner, empoigne une fesse, puis s'éloigne.

-Sois propre. En toute circonstance. Je compte te marquer. Tes attributs sexuels doivent être couverts, mais visibles. Tu dois être à ma disposition en toute circonstance. Je ne compte pas t'épargner ni ma luxure, ni ma violence. Ma générosité non plus, en contrepartie. La petite salle où tu donnais tes ordres, tu vois ? Sois-y dès que tu as fini. Plug en toi. Si tu n'arrives pas à temps, tu perdras définitivement ton trône. Tu ne le souhaites pas, même dans cette réalité.

Il commence à s'éloigner vers la chambre, puis s'arrête.

-Tu n'avais pas quelque chose à me dire hier ?... Tâche de t'en rappeler quand nous serons seuls de nouveau.


Dans ce qui était désormais la salle du conseil, tout le « gouvernement » était assis autour d'une longue table qu'Anton avait fait agrandir. Les conseillers avaient droit au chapitre : Ils étaient en train de discuter exportation. Pour un occidental comme lui, il était impensable qu'un pays ait pour but idéal l'autosuffisance : Celle-ci est une chimère, une merveille reposant sur des fondations de papier, prête à s'écrouler dès que le vent amène de simples braises. Certains objectent que les guerres perturbent assez le commerce pour éviter qu'on ne donne le pouvoir à ses adversaires de couper l'apport de vivres au moindre Casus Belli ; pour l'allemand, c'est la preuve de l'échec d'un marché bien organisé. Siegfried, qui fait toujours le traducteur aussi vite que son double parle et écoute car ils sont après tout la même entité, montre de son index métallique où Yamiha doit se placer, un poil en retrait derrière le siège du souverain, en lui indiquant de rester debout. Alors qu'un conseiller répond, Anton n'hésite pas à tendre la main vers sa chienne afin de constater qu'elle porte bien l'objet qu'il lui a ordonné de porter. Sans même se désintéresser de la discussion. N'est-elle pas une simple chose plus qu'une personne désormais ?

-Nous réglerons ces questions plus tard. N'oubliez pas : L'intérieur des terres s'exporte. Pas le reste. Pouvons-nous passer à la question suivante ? Mardar ?
-Oui. Il s'agit de votre succession, Majesté. Les princes Nashar et Ashir sont là pour ça.


Ils n'étaient pas là il y a cinq secondes. Elle en est sûre. Ils sont comme apparus à un côté de la table, là où elle était sûr d'avoir vu d'autres de ses conseillers avant. Il y a des courtisanes contre un mur, aussi, et elle est persuadée qu'elles non plus n'existaient pas avant qu'Anton ne change de sujet.

-Comme vous le savez, je n'ai fait que prendre le pouvoir à une souveraine tyrannique, mauvaise gestionnaire et qui ne savait pas écouter. Vous avez subi son joug beaucoup trop longtemps. J'ai vu les finances et au-delà de ça, j'ai pu constater votre frustration. Je comprends que vous m'ayez accueillir à bras ouverts, mais vous vous êtes contenté de choisir le moins terrible des deux maux. Je ne suis qu'un étranger et ne saurait prétendre à une quelconque légitimité. Je souhaite donc qu'un membre de la famille royale reprenne le pouvoir quand la transition sera terminée.

Tous acquiescent, et les deux princes se regardent. Auraient-ils de nouveau le pouvoir en main, comme le baron l'aurait promis ? Après tout, la parole d'un prussien est censée être d'or. Mais ils l'ignorent. Et ce qu'ils ne savent pas... Ils ne peuvent l'opposer.

-L'ancienne Reine n'existe plus, désormais. Ce reliquat que vous voyez à mes côtés ne saurait être la dirigeante que vous avez connu. Cette dernière a disparu, définitivement. Sommes-nous tous d'accord ?... Bien. Mardar, puisque c'est votre rôle au conseil, lequel des présents proposez-vous d'inscrire à la succession ?
-La Putain.


De nouveau, une vague de murmures, mais ceux-ci sont partagés entre approbation et indignation. L'un des frères se lève en cherchant à hurler scandale, mais le mastodonte d'acier est derrière les frères et de sa main puissante, l'oblige à se rasseoir avant qu'il n'ait prononcé la moindre syllabe. De nouveau, un déplacement surréaliste que Yamiha n'avait pas remarqué. Personne ne s'en formalisait. Ils discutaient à voix très basses de la proposition, et les avis semblaient partagés.

-Mardar, certaines rumeurs vous prétendent encore fidèle à l'ancienne souveraine. Est-ce vrai ?
-Ma fidélité va au pouvoir, et le pouvoir, c'était elle. Je renie volontiers ma précédente allégeance si ma proposition est acceptée.
-Et votre proposition me semble juste. Ma chienne est de sang royal et après un passage sous ma coupe, je suis sûr qu'elle sera tout à fait apte à diriger. Qui est contre ?


Plusieurs mains se lèvent, dont celles des frères de Yamiha.

-Hm. Moi qui cherchait le consensus. Qui serait contre une succession par les princes Nashar ? Ashir ?

D'autres bras d'opposition se dressent, mais bien moins, semblerait-il. Ils réunissent plus de suffrages. Anton soupire.

-Veuillez inscrire les trois candidatures. Je suggère que nous écoutions maintenant ce que chacun d'eux a à nous dire avant de procéder à un vote. Ordre alphabétique. Ashar ?

Et les conseillers se regardent intrigués. L'ordre alphabétique ne semble pas être le même. En ont-ils seulement un ? L'allemand soupire et s'écarte, virant au passage sa chaise. L'appelé se lève donc. Alors qu'il commence sa tirade improvisée où il énonce ce qu'il fera du pouvoir, Anton fait s'agenouiller sa chienne et lui parler rien qu'à elle, sans que les autres n'entendent.

-Tu seras percée ici. Ici. Là... Je compte faire une œuvre de toi. Je compte écrire dans une langue de chez moi des versets religieux. Je vais dessiner les symboles de mes dieux et te marquer de mon nom. Tu devras porter cela avec fierté. Tu es ma chose et je fais ce que je veux de ton corps. Répète-le.

On fait venir Nashar après ça. Son discours est plus erratique, moins précis. Il prétend notamment qu'il tient simplement à faire rentrer le pays dans le droit chemin. Il finit vite, et laisse sa place. Anton fait alors relever Yamiha afin qu'elle prenne sa place. Que dire ? Que faire ? Anton passe derrière elle, et d'une main entre ses fesses appuie fortement sur son plug tout en prenant sa gorge de l'autre main. Et murmure à son oreille, en allemand :

-Ce n'est pas tes mots qu'ils veulent. Tu te trompes si tu crois les conquérir ainsi. Offre-leur ce que tes frères ne peuvent pas offrir et ils seront tout entier acquis à ta cause. Achète-les. Convainc-les de cet échange.

Il la relâche. En scène, Princesse.

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Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: lundi 18 avril 2016, 19:40:48 »
Est-il satisfait ? Il faudrait d'abord voir ce qu'est la satisfaction. Qu'est ce que la satisfaction ? C'est un état de grâce personnel, un bonheur plus ou moins intense de voir son désir s'accomplir. Généralement, plus haute et longue est l'attente, plus la satisfaction est grande. En cela, on ne pourra que postuler de l'immodérée satisfaction qu'il éprouve. Pourtant, il ne se sent pas heureux. Quelque chose ne va pas, quelque chose qui ne tourne pas rond. On le voit froncer les sourcils quand elle s'exécute, croiser les bras. Le SS a une plastique superbe, et cette posture impérieuse lui donne l'air d'une statue à l'entrée d'un bâtiment officiel allemand, dans la plus pure tradition de l'art fasciste... Si ce n'est ce mât dressé, qui ne daigne pas se reposer, particulièrement pendant la danse qu'on lui offre. Le retour dans le cocon d'une bouche avide et brûlante ne semble pas le dérider pour autant : Raide il est et raide il reste, à tous les sens du terme cependant, ce qui est à la fois un encouragement et une réprimande. Elle ressentira la déception, peut-être, de le voir s'extirper d'elle en éloignant son bassin et tenant son front.

-Crois-tu vraiment pouvoir t'en tirer comme ça ? Tu rêves. Tu as fait une immense erreur. Une erreur que je ne te pardonnerai jamais.

Il daigne poser un genou devant elle pour être à son niveau. Ses mains entourent le cou princier qui a déjà beaucoup souffert avec lui. Ses doigts appuient quelque peu, malaxant sa peau, serrant indifféremment les muscles scalènes, les vaisseaux et le reste, et ce simple toucher un peu trop présent lui fait ressentir toute l'étendue du sadisme qu'il a besoin de purger sur elle. Comme pour avoir plus de marge de manœuvre, il lui retire le collier qu'elle avait enfilé, et le laisse pendre entre eux.

-Mettre ceci est un acte intime, qui ne s'accomplit pas de manière personnelle mais entre deux êtres qui ont confiance l'un en l'autre. Tu n'as pas confiance en moi et je n'ai pas confiance en toi. Mais...

Après un court temps d'attente, il lui remet le collier, ne le serrera pas plus que ce qu'elle a fait elle-même.

-Je vais essayer de gagner ta confiance. Puisque tu as fait un pas vers la mienne. Je sais à quel point ce que tu viens de dire est difficile dans ta position, mais je suis ravi que tu acceptes l'évidence. Par ailleurs je te remercie de me l'avoir tué. Chaque soir, je n'arrive pas à me résoudre à le faire. Elle commençait à faire preuve d'irrespect. Mais je suis trop sentimental pour abattre quelqu'un si froidement.

Qu'elle ne s'habitue pas trop à sa gentillesse : Il se relève aussitôt, lui empoigne la chevelure et dirige son sexe vers sa bouche, où il se plantera dès la première ouverture. Plus durement que ses mots précédents, il lui ordonne de sucer, d'encaisser autant qu'elle le pourra. La chienne va devoir faire un effort pour obéir, car il n'oubliera pas de la traiter mal : À grands renforts de coups de bassin, elle doit supporter cette queue qui laboure sa langue et ses joues comme on (il ?) le ferait d'un sexe. On le savait manquant de tendresse ; on aurait pu en espérer de lui après sa tirade. Malheureusement, chaque aller-retour est plus dur que le précédent, plus vif et plus profond. Il les aime volontaire et il apprécie que Yamiha parvienne non seulement à se montrer à la hauteur du traitement, mais aussi à exécuter ses directives : Lorsqu'il lui ordonne de tirer la langue quand il est profondément en elle, il est ravi de constater qu'elle n'y est pas réticente, et n'hésitera pas ainsi à s'enfoncer d'un trait afin de rester calé dans sa gorge, de longues secondes, ravi des caresses qu'elle prodigue à la base de son sexe.

Le jeu finit par durer, peut-être trop à son goût. Il se retire, la jette en avant, pousse sur sa nuque avec son pied afin qu'elle tombe au sol, et frappe son cul au passage, l'obligeant à rester bien levé. Sur l'étalage, il va prendre l'artefact en métal lisse, et s'accroupit juste à côté d'elle.

-En échange de ton âme, je t'offrirai le plaisir. Plus jamais tu ne te sentiras seule. Mais tu devras te conformer à ce que je te demande. Chez moi, on appelle ceci un plug (et il le met devant sa face une seconde, avant de cracher sur son cul). C'est un objet que j'apprécie particulièrement. Je n'étais pas sûr que vous en ayez ici, alors je l'ai fait faire. Entend-moi bien : Tu as besoin de ma permission pour le mettre, et pour l'enlever. Et si je te dis de le garder, tu t'exécutes.

Le garder ? Elle n'est pas idiote, elle a bien compris l'utilité de la chose. Va-t-il vraiment lui imposer de porter cet objet sur la durée ? Ce serait mal le connaître que de penser le contraire. Peut-elle se fait-elle aussi l'illusion qu'il compte le destiner à son con. En ce cas, elle aurait diablement tort. Le crachat qu'il lui inflige ne trompe pas sur l'affectation qu'il compte lui donner, car il atterrit sur son oeillet, où il plonge une première phalange. Protestation ? Correction. Fessée, puis, d'une main sur le cou, il l'oblige à se tenir tranquille à terre. « Confiance », murmure-t-il, puis, plus sèchement, « Suce », et il lui donne le jouet d'acier entre les lèvres. Il crache de nouveau, s'enfonce de manière plus lointaine, la lubrifie le plus abondamment possible avant de retenter l'opération avec le majeur.  Lorsqu'il retire le plug de sa bouche, c'est pour abaisser son bassin et lui donner son gland à manger, la position empêchant d'aller plus loin. C'est ainsi qu'il entame l'insertion du plug dans son nadir. Le premier morceau, un bout arrondi et parfaitement lisse, passe parfaitement. La seconde partie, s'élargissant progressivement, est l'épreuve à passer. Mais il se montre doué avec la chose : Il pousse tout en tournant un peu l'objet, crache une dernière fois afin de le faire passer le plus aisément possible, et lorsque le diamètre maximal est atteint, la dernière poussée l'enfonce définitivement, le bloque dans son cul comme d'une serrure. Soulagement.

-Ton cul, comme le reste de ton corps, m'appartient. Je comptais te le détruire afin de te sanctionner de ton affront devant le reste de tes sujets. Mais pour cette fois, je serai clément. Sache que je n'hésiterai pas à te punir de cette manière la prochaine fois.

Friandise de nouveau enlevée à sa langue gourmande, et il vient se positionner juste derrière elle. Nulle pénétration immédiate et violente comme il a l'habitude de le faire, au contraire : Il fait jouer son sexe contre ses chairs tendres, appuie ostensiblement sur son clitoris avec, fait de même avec l'entrée de son con sans en forcer le passage, se contentant de longues pressions de haut en bas.

-En revanche, juste pour aujourd'hui, je ne t'autorise pas à jouir. Si tu enfreins cette règle, je te contrains à la cage de chasteté pour le mois à venir. Je me viderais dans ta gueule tout ce temps et tu pleureras de frustration, comme tu sais si bien le faire. C'est la moindre des choses au vu de ce que tu as osé me faire.

Une nouvelle fessée, puis il agrippe la base du plug, le fait doucement remuer, tandis qu'il se décide enfin à la saillir en plongeant sa lance dans son ventre.

-Fais-moi jouir. C'est la seule récompense que tu auras pour ce soir.

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Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: lundi 18 avril 2016, 01:15:06 »
Il déteste ne pas comprendre. Le regard vers le chevalier en armure lui confirme qu'il ne fait pas exprès de ne pas traduire, mais bien qu'ils se parlent entre eux d'une manière qu'il ne peut pas comprendre. Pourquoi ne le peut-il pas, se demande-t-il soudain ? Après tout, le parler local est censé être inconnu des deux allemands, indifféremment, puisque l'un est l'autre. Et pourquoi s'amuser à les torturer et les faire jouir comme ça ? Quel est son intérêt ? Trop de questions. Alors qu'il se trouve en pleine réflexion, troublée par la divine fellation qu'il lui impose, la chienne se renverse en entendant les mots de son frère. La situation commence à lui échapper. Il sent la rébellion dans ses yeux. Il se dresse de son siège en voyant le sable s'agiter, cherchant à reprendre immédiatement le contrôle de la situation. Il hurle le nom de son double qui n'avait pas attendu ce signal pour se jeter sur les parents de Yamiha, les prendre par la nuque et les éloigner à plusieurs mètres comme des poupées jusqu'à la porte, avec une facilité déconcertante. Ils sont plaqués contre le mur à côté de l'entrée. L'avertissement de ne pas bouger n'est pas écouté par Nashar qui porte un coup de coude dans le buste du mastodonte, et le porteur du coup se fera plus mal que l'autre. Aucun des deux ne verra Anton maîtriser la Princesse en lui entourant le cou d'un bras pour l'étrangler, puis porter un coup sec sur son crâne afin de l'assommer. Le sable se calme aussitôt, malgré le fait qu'elle est encore consciente, juste sonnée. Ca suffira.

Les deux frères, après ordre, sont emmenés tous deux dans une salle à l'autre bout du palais aménagée avec un lit chacun, des fenêtres condamnées et deux gardes constamment avec eux pour couvrir la seule sortie. Au moins, ça vaut mieux que les geôles. Quant à Yamiha, elle est jetée sur le lit. Va-t-il être cruel ? Violent ? À la manière dont il appuie ses phalanges droites contre sa paume gauche, elle entrevoit bien sûr les coups qu'il pourrait lui porter. Il la regarde dans les yeux un long moment. Son assaut commencera par son cou. À sa surprise, sans doute, il va... détacher la chaîne qui la maintient au baldaquin.

Et se rassied. Visiblement, l'érection pas satisfaite ne le dérange pas plus que ça. Elle doit comprendre qu'il est au-dessus d'une considération futile devant une matière plus importante que ça.

-Tu es consciente. Comme moi. Tu es consciente de ce que nous vivons. Tu es bloquée ici comme moi. Alors je vais t'apprendre comment ça marche.

Siegfried est de retour. Il demande un plateau de fruit, un peu de viande, cuite si ces sauvages savent ce que ça signifie, et beaucoup d'eau. Le chevalier s'empresse de transmettre la demande au premier larbin qu'il trouvera.

-Mon père, Dieu de la connaissance, joue avec moi. Il m'emmène la nuit dans des lieux que je n'ai pas choisi. J'ai passé la moitié de mes nuits à revivre mon passé. À essayer de comprendre mes erreurs, à voir comment l'avenir aurait été différent si j'avais agit autrement. Parfois, il m'envoie dans les rêves d'autres gens, afin de les changer eux. Si tu es l'élue du jour, je t'en félicite.

Le plateau de fruit est déjà prêt. La viande arrivera après. Il fait déposer le mets sur le lit afin qu'elle puisse en disposer, et lui indique de se servir. L'eau suit. Il dit à Siegfried de piocher dans les amants de Yamiha afin de lui trouver une amante pour la nuit, il saura en prendre une à son goût.

-S'il m'a envoyé ici, c'est pour une raison. Je n'ai aucune idée de pourquoi et je m'en fous bien. Je compte me défouler le temps de le découvrir. Et toi, tu es coincée avec moi jusqu'à ce que je trouve un moyen de sortir. Essaie de me tuer. Fais-nous recommencer la boucle. Tu seras folle avant moi. Tu es une petite putain d'une vingtaine d'années qui succombe misérablement à son plaisir. Je suis un surhomme d'un siècle qui met à genoux des empires avec la seule force de sa main. Tu es un insecte devant moi. Une simple chienne qui vit pour se faire baiser. Et tant que tu ne seras pas docile, je ne traiterai comme un sac à foutre et un souffre-douleur.

Sur ce, il se relève et sort de la pièce, nu. Lorsqu'il revient cinq minutes plus tard, c'est avec l'une des courtisanes au bras. Le chevalier en armure est chargé de mettre un bâillon à la princesse et de lui ligoter les poignets. Et, tenue debout par le monstre duquel elle ne peut s'échapper, immobile comme une statue de pierre, elle devra regarder Siegfried saillir son amante qui, d'abord réticente, y prend vite un plaisir fou. L'amant est infatigable et la scène dure des heures. Elle gémit, hurle son plaisir, il jouit, s'arrête pour manger, elle demande la permission d'en avoir aussi, ils commencent à jouer avec la nourriture, retournent baiser comme des animaux dans tous les sens. Elle est si volontaire qu'en pleine nuit, pendant un nouvel ébat, il lui demandera si elle veut qu'un de ses amis la rejoigne, et c'est tout naturellement qu'ils font venir un autre amant du harem princier pour qu'à deux, ils s'enfilent la donzelle qui n'en sera que plus ravie.

Au matin, pourtant, Yamiha a l'impression que seules quelques minutes sont passées, comme si toute la nuit était passée en accélérée. Son corps est à bout. Le chevalier la serre toujours contre lui pour l'empêcher de bouger. Siegfried se réveille avec la fille dans les bras. Il l'embrasse sur le front. Lui dit qu'ils se revoient ce soir, et qu'elle amène une amie. Et sort sans un regard à l'ex-souveraine.

Celle-ci ira dans un cachot. Ainsi est-ce sa sanction ? À l'endroit même où étaient gardés ses frères, elle prend place. Mains complètement entravées, bandeau sur les yeux, gardes qui n'hésiteront pas à lui foutre leurs bottes dans le ventre dès qu'elle tente d'user de sa magie. Qu'elle les tue : D'autres arrivent.

Il faudra deux jours pour qu'on vienne la chercher. Fin d'après-midi. Sans qu'on lui demande son avis, elle est menée dans une salle qu'elle ne verra pas, simplement afin qu'on prenne des mesures d'elle. Elle entend Siegfried parler avec quatre hommes. Ils parlent tannerie, métallurgie, joaillerie. Elle est un objet. Elle n'a pas le droit à la parole. Le lendemain, elle aura droit de voir les ébats de l'Übermensch avec trois de ses anciennes courtisanes. Elle passera à la suite de cela quatre jours au cachot, quatre jours qui passent en un clignement d'oeil, mais qui pèseront malgré tout sur son esprit.

Pour la première fois, elle sera désentravée. Elle prendra un premier vrai repas, mieux que le peu de subsistance qu'on lui forçait à avaler une fois par jour auparavant. Elle aura droit d'être maquillée et parfumée. Un luxe. Présentable, elle sera emmenée dans son ancienne chambre, où l'allemand l'attend avec un étalage spécialement préparé pour elle.

Il y a, disposé de manière carrée mais totalement mélangé, tout un artisanat de cuir, de métal et de bijoux. Si elle peut vaguement comprendre l'utilité de double menottes en cuir semblant faites pour attacher ensemble poignets et chevilles, ou ces chaînes attachées à un manche comme pour servir de fouet ou de laisse, certains objets lui paraîtront étranges, comme cet artefact d'acier en forme de goutte aux bords plus larges. Visiblement, il avait fait travailler les petits entrepreneurs locaux.

-J'avais fait tout ça pour toi. Et puis Siegfried m'a rappelé quelque chose. Je m'accroche trop à ce royaume alors que ce n'est en rien ma quête. Je vais remettre l'un de tes frères sur le trône. Je n'ai aucune prétention à être roi.

On frappe à la porte. La désormais « préférée » officielle de Siegfried s'approche, embrasse sa main avec dévotion. Et sans le moindre respect, elle bouscule l'ancienne princesse afin de s'extasier devant les objets qu'il lui avait réservé.

-Qu'est ce que c'est, majesté ?!
-C'était pour la Putain. Mais je vais te les garder. Va t'installer.
-Puis-je commencer à m'occuper de vous ?...
-Fais donc.


Et elle s'agenouille illico afin de défaire la braguette de son uniforme, d'avaler la queue à peine dure qu'elle avait attrapé dessous. La vitesse d'exécution arrache un soupir de plaisir à l'allemand, avant qu'il n'ouvre de nouveau les yeux vers son interlocutrice initiale.

-Pardon. Je crois que nous en avons fini. À moins que tu ne veuilles me tuer maintenant, nous allons te confiner dans une vraie chambre en attendant que tout cela soit fini. Tu ne me reverras plus. Au revoir, Yamiha.
-Au revoir, Putain.


Ca, c'est la courtisane qui reprenait son souffle pour faire un clin d'oeil à la Princesse. Et hop, elle retourne à son oeuvre.

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Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: dimanche 17 avril 2016, 00:55:12 »
Le réveil est étrange. Il n'a pas l'impression d'avoir dormi. La sensation est la même qu'après ses traversées du désert, où des heures sont passées sans qu'il soit véritablement sûr qu'elles aient existé. Un moment où il doit retrouver la réalité de la non-réalité, et parvenir à comprendre qu'il n'est pas encore réveillé. Ô malheur, il se trouve toujours dans cette dimension onirique qui ne souhaite pas lui lâcher les bottes. Et la Princesse est là. Dans une position des plus soumises. Il constate qu'elle a encore le bâillon qu'il lui a imposé la veille, et la libère de cette prison. Faiblesse d'âme, sans doute. Siegfried est debout, près de lui. Il lui désigne d'une main désolée les nombreux cadavres qui parsèment la chambre. La porte est entrouverte, et il y en a d'autres dans l'entrée. Et une cohue. Des gardes. Des nobles. Que se passe-t-il dans cet endroit ? Ils ont peur. Certains se sont déjà exilés du palais, ayant pris leurs quartiers ailleurs en attendant que les envahisseurs surprises soient délogés. Siegfried les a stoppé en tentant de parlementer... Mais ils n'en ont cure. Qu'ont-ils fait de leur tyran ?! Comme souffrant d'un Stockholm, ils sont très inquiets pour elle. Et sont prêts à charger de force.

-Nous sommes seuls ici. Les survivants sont ceux qui nous attendent dans le désert.
-Qui les a tué ?
-Elle.


Anton observe la princesse qui, malgré son air peu réveillé, respire la crainte et la haine de se voir ainsi désignée. Oui, elle les a tué. Oui, elle en est fière. Oui, elle accepte la sanction. Anton n'en doute pas.

-Viens. J'apprécie les adversaires qui continuent à se battre malgré la défaite. Mais je considère que le fait que tu m'aies laissé tranquille est un aveu de soumission. Tu n'as pas touché à ton propriétaire. J'apprécie.

Il l'écarte de lui et se lève afin de la traîner par la chevelure sur le sol jusqu'à l'entrée. Le chevalier veut le protéger en se tenant devant lui mais le véritable protagoniste l'écarte. Il apparaît nu devant un parterre de courtisans, et une haie de militaires prêt à l'exécuter. Mais ils voient leur souveraine entre ses mains. Abattue. Incapable de se rebeller visiblement.

-Traduis pour eux, Kamerad. Je tiendrai audience dans une heure dans votre salle du trône. Je demanderai l'allégeance de tous ceux qui sont subordonnés à la princesse. Ceux qui fuiront ou refuseront seront pourchassés et tués. Ceux qui tenteront de me prendre le pouvoir verront Yamiha exécutée, et eux avec. Je suis un Dieu et nul ne doit me défier. Je dirige désormais cet endroit.

Et la porte claque. Il lâche aussitôt sa captive afin de se diriger vers un soldat mort qu'il dépouille de son arme et d'une ration de nourriture. Le mastodonte de métal, resté devant l'entrée, l'empêche de fuir si elle en avant l'intention. Non, il n'a aucun plan. Il demande où est-ce qu'il peut faire une toilette sommaire histoire de se débarrasser de sa sueur, chose dont il s'occupera en moins de cinq minutes comme un bon militaire, puis enfilera son uniforme de la Waffen-SS.


-Bien. Tu traduis toujours, Kamerad ?
-Jawohl.
-Parfait. Donc, je suis ici pour entendre vos questions. Vous pouvez me demander ou me faire remarquer ce que vous désirez, je ne prendrais pas de sanctions contre vous. En revanche, à la fin de cette entrevue, tous ceux qui ne me jureront pas fidélité termineront en geôle en attente d'être tués. Je vous écoute.


Il avait juré à Yamiha qu'il lui trouverait une tenue indécente, et elle, moqueuse, avait prétendu qu'elle était l'indécence même et qu'il n'y parviendrait pas. Elle s'était prise une claque pour l'insolence, puis il avait relevé le défi. Pari gagné, Princesse ? Lui, Anton, était sur le trône. Son double d'acier était à ses côtés, debout, avec sa sulfateuse entre les mains, le visage toujours couvert. Les restants de l'Afrikakorps sont autour. Quant à elle, elle n'était pas si loin de lui : Attachée à une colonnade, les mains enchaînées vers l'arrière, de même pour les chevilles, contraintes dans une position accroupie. Il lui avait trouvé un pantalon épais, bouffant sur la fin, très oriental, ainsi qu'en haut une tunique moulante comme pas deux, histoire de bien mettre en valeur ses formes. Elle était gantée, voilée, chaussée, ses yeux couverts, ses cheveux strictement attachés. On pourrait ainsi penser à l'évocation de cette description qu'il avait souhaité la rendre le plus chaste possible, et ainsi peut-être était-ce la marque de l'indécence pour elle ! Mais non. Anton avait fait découper deux endroits stratégiques : Ses seins, son entrejambe. Ainsi, seuls ses attributs considérés comme sexuels ressortaient de toute la parure bleue dont elle était recouverte. Cruel, il lui avait enfoncé la poignée d'une dague dans la chatte, en ayant préalablement planté le bout dans un livre qu'il avait mis sous elle ; elle était ainsi empalée en permanence, et le peu de marge de manœuvre qu'elle avait pour bouger l'empêchant de s'en dépétrer. Un dernier détail, non des moindres : Bien qu'il avait mis, comme pour signifier la pudeur, un carré de satin transparent sur la partie inférieure de son visage, on distinguait nettement dessous une bouche grande ouverte qui ne voulait se refermer. Sans doute la maintenait-il ainsi grâce à un anneau que les visiteurs alentours ne voyaient pas, derrière ses dents ou vers sa mâchoire, peu importe le procédé, ils ne pouvaient le voir. Les plus proches verront de la bave s'échapper de cette gueule béante, prête à recevoir tout ce qu'on voudra bien y mettre sans pouvoir protester. Et si jamais, d'ailleurs, elle en venait à émettre le moindre son pour s'immiscer dans la discussion sérieuse qui s'annonce, le protecteur allemand est prêt à se jeter sur elle pour la saisir par le collier et l'étrangler quelques secondes histoire de la faire taire. C'est un trophée qu'il exhibe, et il en est plus que fier. Et le silence glaçant qui s'installe témoigne d'ailleurs de la gêne qui règne dans l'assemblée. Celle-ci est constituée de la plupart des magistrats du palais, du petit cadre fonctionnaire au responsable des finances, avec la garnison de ses sous-fifres conseillers en première ligne, son cabinet, les ministres qu'elle ne consulte jamais, à qui elle fait tout exécuter sans qu'ils n'aient droit de broncher. Et après un long moment de flottement où Anton prend son mal en patience, c'est l'un d'eux qui s'avance.

-Nous voulons vous partager nos inquiétudes que nous pensons légitimes. Vous annexez notre contrée ? Au profit d'un autre royaume ?
-Non. Je règne personnellement. En mon nom. Je vous ai dit que j'étais un dieu, et qu'il me faut un empire sur lequel avoir la main.
-Vous... renversez la monarchie ?
-Y a-t-il une monarchie à renverser ? La putain a-t-elle des enfants que je dois faire exécuter ?
-Pas des enfants... des frères. Une famille.
-Qu'ils soient amenés. Je ne leur ferai aucun mal.
-Ils sont emprisonnés... majesté. Devons-nous vous appeler ainsi ?
-Comme il vous plaira. Considérez-moi comme celui qui gouverne, oui. Pourquoi sont-ils emprisonnés ?
-La princesse a p...
-« La putain ».
-Pardonnez-moi. La « putain » a pris le pouvoir et a écarté sa famille.
-Qu'on me les amène quand même, je réglerais ça avec eux. Autre chose ?


Nouveau silence. Un autre conseiller s'avance.

-Que va-t-il advenir du royaume ?
-Craignez-vous pour votre population et votre argent ?
-Le devons-nous ?
-Non. En toute honnêteté, je n'ai aucune volonté d'être un chef omniprésent. Y a-t-il beaucoup d'affaires à régler ?
-Pas vraiment... Mais auparavant, la... putain gérait tout.
-À quoi serviez-vous ?


Ils se regardent.

-Très bien. Je veux un document résumant la position de chacun. Vous prendrez les décisions collectivement désormais, et je donnerai mon aval à chacune d'elle. J'espère que cela vous va.
-Oh... et bien, oui ! C'est plus que nous n'en aurions demandés...
-Parfait. Suivant ?


Puisque personne ne bouge, c'est à Anton de se lever. Il se dirige vers sa captive et s'y accroupit. Elle entend ses pas, sent sa présence. Elle sait qu'il est là. Il passe d'abord une main sur ses seins : Ses doigts, délicats, parcourent sa peau si douce, effleurent les tétons, passant au passage sur les chaînes. Il va d'ailleurs, sans forcer, tirer sur eux ; non pas pour lui faire mal, mais pour dépétrer le métal de sous la tenue qu'il lui a fait enfiler de force, afin que les maillons pendent un peu plus. Puis  sa main descend en caressant son ventre par-dessus le tissu jusqu'à atteindre son entrejambe. Il caresse son clitoris du revers du pouce, use du reste pour déplacer malicieusement dans son con la poignée de la lame d'avant en arrière. « Cela te plaît, petite salope ? » lui murmure-t-il. Son esprit sadique reprend doucement le dessus. Lorsqu'il reprend les chaînes en main, c'est cette fois-ci pour soumettre les aréoles au supplice, de manière légère tout d'abord, tirant juste dessus pour qu'elle ressente une gêne, puis accentuant, se complaisant à l'entendre gémir. « Et si je te les arrache, vas-tu jouir ? » et il tire encore. Elle a mal. La chair si sensible menace de rompre. L'autre main va enjôler le clitoris percé, se concentrant bien cette fois-ci dessus. « Tu sais, je ne suis pas fan de ces modifications corporelles. Mais tu auras ta dose quand même, puisque tu adores ça. ». Et soudain, une voix derrière lui.

-Je me dois de vous remercier.

Anton tourne la tête.

-Nous subissons depuis quelques temps un règne qui nous déplaît. Notre peuple a été pris dans la tourmente d'un simple jeu de pouvoir. Et cela fait longtemps que des décisions n'ont pas été prises pour le bien commun. Je ne sais pas si vous êtes un bon souverain, mais j'affirme sans crainte de me tromper que vous serez meilleur qu'elle. Je prierais pour vous ce soir, et les jours suivants. Sachez que même si certains refusent de se l'avouer, nous devons tous être d'accord avec ça.

Cocasse. Avant de se relever, l'allemand mordille doucement la joue couverte de la déchue, puis se redresse.

-Puisque nous sommes tous au point là-dessus, je vous ordonne de poser un genou à terre et de baisser la tête en signe d'allégeance. Après ce serment de fidélité, nous commencerons à travailler à une nouvelle voie pour ce pays.

Et après un lourd bruissement de tissu dans la salle, Yamiha sent une main virile qui lui ôte le bandeau de ses yeux ; après avoir été éblouie un court instant par le soleil, elle verra la foule assemblée qui montre la nuque à Anton, avec la plus grande des déférences. Il lui enlève aussi le voile, ôte l'anneau de métal relié aux lanières de cuir qui le maintiennent afin qu'elle puisse parler.

-Je veux t'entendre jurer allégeance aussi, reine putain.

L'écho de Siegfried qui traduit à ses précédents subordonnés, derrière, est la rengaine d'une phrase qu'elle n'aurait pas voulu entendre deux fois.


-Elle est à vous.

C'était le soir. On avait accordé aux prisonniers royaux de se laver, de porter des vêtements neufs, d'occuper une vraie chambre collectivement de laquelle ils ne pouvaient sortir. On ne les avait pas tenus informés des événements, si ce n'est que « la situation a changé ici ». Et pendant le coucher du soleil, l'armure était venus les chercher pour les mener dans le lit royal. Un Anton complètement nu les attendait. Il les fit asseoir sur les sièges qui leur était réservé. Yamiha était sur le lit, tête basse. Une chaîne avait été rajoutée à son collier pour la lier à l'un des baldaquins. Elle était nue. Et ainsi, la première chose que le traducteur leur signifia, c'est ça : Elle était à eux.

-Pas tout de suite. Aujourd'hui, je vais juste accomplir un acte de pouvoir. Et vous expliquer un peu les choses. J'ai pris le pouvoir. Votre sœur est ma chienne et désormais elle ne gouverne plus.

Il finit rapidement sa toilette avec le pot d'eau tiède qu'on lui avait amené, puis va s'asseoir juste face à eux, juste à côté du lit, afin de poser une main sur la chevelure de la princesse.

-Suce-moi. Maintenant. Si tu y mets assez de dévotion et si tu me supplies assez pour, je te baiserais devant eux. Je te laisserais même jouir. Refuse, et je te bat toute la nuit. Je sais que tu crèves d'envie de prendre ma queue.

À leur surprise collective, ce qu'il disait n'était pas traduit, et elle le comprenait pourtant parfaitement. Il en revient à eux. Et même si elle a commencé à s'exécuter, il continuera à parler normalement.

-Je disais. J'ai le pouvoir. J'ai entendu dire que vous aviez des griefs contre elle. Entendons-nous bien : Je ne vais pas trancher le conflit en votre faveur pour le moment. Mais je ne compte pas rester longtemps ici. Je vais vous offrir un régime plus agréable pour votre confinement. Vous allez être traités avec les égards dus à votre rang. Et quand dans quelques jours ou semaines je partirais, pas longtemps rassurez-vous, je vous libérerais et vous pourrez régler ça entre vous, en famille, de manière intelligente. Je ne demande en échange que votre coopération. Et cela passe par ce que je disais au début : Elle est à vous. Je compte vous la prêter, et vous allez pouvoir lui faire subir tous les sévices que vous désirerez. Ne la tuez pas, simplement, je veux la récupérer en vie. Cela vous permettra de défouler votre haine contre elle. Sur ce ! Que ceux qui ne veulent pas assister à la saillie s'en aillent.

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Les contrées du Chaos / Re : Krieg ohne Hass
« le: vendredi 15 avril 2016, 22:04:00 »
Réveil.
Sable.
Lassitude.
Cette fois-ci, la troupe est encore autour de lui, mais il y a un personnage en plus. Un homme tout de métal vêtu. Il reconnaît ses bottes blindées, d'abord, avant que ses yeux ne se relèvent jusqu'à son casque. Comme le dieu qu'il incarne, le soleil au firmament est juste derrière sa tête, couvre sa personne d'une aura angélique. La main couverte de fer se tend vers le capitaine afin de l'aider à se relever. Naturellement, Anton s'en saisit.

-Tu es tombé glorieusement, mein Kamerad.
-Mort en baisant, n'est-ce pas ce que nous désirons ?
-Le plus tard possible, à choisir.


L'homme a un uniforme gris-noir très épais. Par-dessus, de nombreuses plaques de métal soudées le protègent des balles et autres impacts généralement nocifs à l'intégrité physique d'un soldat normal. Un équipement d'une trentaine de kilos au bas mot qu'il porte benoîtement comme l'écolier son cartable. Il a le casque réglementaire de l'armée allemande, mais sanglé à celui-ci se trouve un masque d'acier qui cache l'intégralité de son visage, si ce n'est ses yeux, qu'on ne peut malheureusement deviner dans l'obscurité. Il semble un peu plus grand qu'Anton, et sa carrure est dix fois plus impressionnante – c'est l'armure qui fait ça. Le fusil qu'il tient au bout de son bras est d'un genre nouveau. Un bouzin à faire pâlir d'envie les ingénieurs de chez Heckler & Koch. Sur son plexus, on trouve l'aigle nazi en blanc très ostensible. Derrière, l'infanterie se tient prête, silencieuse, sans interrompre le dialogue entre les deux commandants. Si on nommera le premier « Hauptsturmführer », le second se fait appeler, lui, par une autre fonction : « Chevalier ». C'est marque sur le sobre galon gris cousu sur sa manche gauche : « Ritter Siegfried ». Siegfried ?

-Le Père a cru bon de t'envoyer ?
-Non. C'est toi qui a eu l'idée.
-On a de la marche. On parlera plus tard. Tu n'as pas chaud ?
-On est dans ton rêve, Anton. Je ne sens rien.


Ainsi, le « vrai » et « l'autre » remontèrent, pendant des heures, la colonne de char, suivis par des fantomatiques serviteurs de l'Afrikakorps bien silencieux, car ils n'étaient plus des personnages secondaires, mais tertiaires, presque des figurants, et n'avaient donc pas de lignes de dialogue. Les autres, eux, évoquaient leurs mémoires de guerre. C'était un vieux SS parlant à un lui-même idéalisé, qui n'avait jamais vraiment existé que dans les souhaits de l'Etat-Major du Reich, qui s'admiraient mutuellement et parlaient en boucle de choses qu'ils avaient tous deux vécus. Une scène nostalgique et pathétique.

Ils tombèrent sur les soldats. Alors qu'ils se demandèrent comment ils allaient devoir s'y prendre pour se faire capturer cette fois-ci, le Chevalier engagea la discussion dans le dialecte local, à la stupeur d'Anton. Il leur dit sans le moindre accent qu'ils voulaient être menés à la capitale, car ils étaient les ambassadeurs d'une contrée lointaine mais riche. Après quelques palabres, ceux-ci acceptèrent, et leur montrèrent le chemin.

-Kamerad.
-Hm ?
-Nous n'y arriverons pas cette fois-là.
-Pourquoi est-ce que tu dis ça ?
-Je te le dis. C'est tout. Nous allons échouer.
-Tu dois croire en nous.
-Je crois en nous. Mais ce sera pour la prochaine fois.


Et l'homme en armure ne s'y trompa pas : Arrivé devant les portes, une foule de gardes se déployèrent autour d'eux. Avant qu'ils n'aient sortis leurs armes, une pluie de flèche s'abat sur la petite troupe d'allemand, et le seul survivant, bien protégé dans sa carcasse de fer, contemplera son double en uniforme gisant à terre. On pourra l'entendre murmurer « Je te l'avais dit. » avant qu'il ne subisse une nouvelle salve qui, cette fois, parviendra à s'engouffrer par endroit dans les failles de sa carapace. Au même moment, au palais, une princesse anxieuse attendait. Elle avait ordonné que les étrangers qui arrivaient aux murs de sa ville soit immédiatement abattus sans sommation. Et lorsque l'un de ses larbins entre avec fracas pour lui annoncer qu'ils ont été stoppés net sans pouvoir opposer de résistance, sa réalité commence soudain à se brouiller. Elle est lasse. Elle sait qu'elle vient de faire une erreur, et elle le voyait arriver gros comme un hammam.


Réveil, sable, IMMENSE lassitude.

-Tu n'es pas tombé glorieusement, cette fois, mein Kamerad.
-La ferme. On repart.


Siegfried, Siegfried² et le reste de la troupe se remettent en route. Le chemin est connu. Ils ne s'embarrassent pas de parlementer : Ils déciment les éclaireurs. Ils vont jusqu'à la cité seuls. Sans craindre la chaleur et la soif, ils y parviennent, et demandent impérieusement une entrevue avec la reine, sous peine de souffler les murs avec leurs armes de feu, tel Joshua et ses cornes au pied de Jericho. On tremble, car ils ont l'air de Démons – surtout celui intégralement couvert, faisant volontiers penser aux envahisseurs venant du Nord, si ce n'est que celui-ci est encore plus effrayant par l'aura particulière qu'il dégage. On se dépêche d'aller porter le message à la Princesse. Celle-ci commence à fatiguer. Le laisser entrer, pour qu'il recommence comme l'autre fois ? Le tuer, pour que le cycle reparte à zéro ? Elle ordonne qu'on ne les laisse pas pénétrer, sous aucun prétexte. Mais surtout pas les tuer. Juste les empêcher de rentrer. Après avoir hurlé, les allemands prennent acte de la décision de la souveraine. Leur dise de lui transmettre qu'elle le regrettera, parce qu'elle ne peut pas s'échapper ainsi. Et ils font demi-tour.

Cette même nuit, alors qu'elle était parvenue à s'endormir (Ou était-ce seulement un produit de son esprit... Peut-on rêver dans un rêve ?), c'est une main posée violemment sur sa bouche qui la réveille. Son visiteur de nuit est allemand : Elle distingue ses traits grâce au clair de lune qui traverse la fenêtre, n'éclairant qu'un côté de son visage, donnant à sa face déjà pâle un aspect des plus inquiétant. Son violeur est donc nocturne. Il a réussi à l'atteindre jusque dans son intimité. Il est déjà nu, et prodigieusement excité.

-Shhht... Princesse. Tu es à moi. Je vais te faire payer ces morts que tu as osé m'infliger.

Elle se débat. La claque part. Celle-ci est plus violente que toute celle qu'il a pu lui asséner auparavant. Si elle n'est pas calmée, une seconde suit. Le SS a frappé avec les phalanges la seconde fois, et la douleur est autrement plus profonde.

-Calme. Tu vas m'écouter attentivement. Et après, tout te semblera plus clair, tu verras.

Il a l'air sincère. Des silhouettes se meuvent derrière lui : Trois hommes, dont un mastodonte dont elle ne parvient pas à distinguer les traits tant il semble surchargé par des oripeaux massifs qu'elle ne peut voir. Non, ce ne sont pas ses hommes à elle : Ils sont à lui.

-Princesse. Je suis bloqué dans ce monde et tu sembles être ma réponse. Par le passé, j'ai conquis des empires et c'est ce que je m'apprête à faire. Prendre le contrôle, pour servir mon Père, mon Dieu. Tu es désormais ma propriété et je te dépouille de ton pouvoir. Je ne te laisse pas le choix. Jai un but à accomplir ici. Ce but passe par toi. Je ne sais pas comment, mais c'est forcément le cas.

Il se détache d'elle pour poser un pied vers le sol, mais ce n'est pas pour la libérer : Sa poigne a déjà saisi sa chevelure et il l'emporte avec elle comme un simple jouet. Sa force est prodigieuse, elle ne peut matériellement lutter et n'en a pas le temps : Après l'avoir tirée à lui, il la jette au sol. Assis sur le dos princier comme sur une carpette, il applique un épais tissu sur l'ensemble de sa face pour masquer le regard et le souffle de la souveraine. Le nœud à l'arrière de sa tête est fait à la va-vite. Elle cherchera naturellement à s'en détacher ; avant qu'elle n'y parvienne, ses deux poignets sont saisis, liés brutalement dans son dos, si peu délicatement qu'il lui tord les épaules au passage. Les mots qu'il prononce en allemand à ses hommes sont incompréhensibles à elle. Il semble qu'on lui porte assistance afin qu'attacher avec une autre bande de tissu les mains entre elles. Poupée soulevée, buste jeté contre le lit. Elle peut perdre la notion du temps et de l'espace ainsi entravée, privée de sens et ballottée, mais elle ne peut ignorer ce qu'il s'apprête à faire avec elle.

Et il le fait. Il la baise. Il s'enfonce dans son con aussi vite qu'un cavalier enfile sa monture. Sa queue monstrueuse s'enfonce raide en elle, et il la tringle sans attendre, cherchant manifestement à démolir son bassin. La main fermement plongée dans sa chevelure, il lui appuie le visage contre les draps en maltraitant son corps par ses lourds et vifs coups de bassin. Son cul doit encaisser les nombreuses fessées qu'il lui assène, et il la traite de tous les noms qu'elle n'accepte qu'en fantasme, lui grogne qu'elle n'est rien d'autre que sa chienne et qu'elle adore ça. Car, oui, elle adore ça. C'est malsain, pernicieux et humiliant d'aimer ça, mais elle ne pourra pas faire autrement.

Vite fait, bien fait, Siegfried se vide vite en elle. Elle n'a été que l'instrument de son plaisir un instant qui pourra lui paraître fort court – ou beaucoup trop long, selon sa perception. Et parce qu'il est plein de mépris, il se contente de la jeter à terre après l'avoir souillée. Un linge pour essuyer sa sueur.

-Nous prenons le contrôle de ce palais. Elle, elle est notre otage, attachez-la fermement dans un coin de cette chambre et surveillez-la. Si les gardes ne se soumettent pas au matin, ils courent le risque de la voir exécutée sur l'instant. Nous ferons venir ses conseillers ou ses ministres, ceux qui gouvernent avec elle, et ils me prêteront allégeance.

Il découvre tout juste les yeux de Yamiha afin de la regarder dans les yeux.

-Et tu m'y aideras. N'est-ce pas, petite reine putain ?

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