La Putain. La putain... Putain. Putain.
" - Bon Sang, Yam' ! Tu le connais par coeur ce morceau. Arrête d'être capricieuse comme ça.
- Mais Ishmaël ... Je n'ai pas envie. J'ai envie de danser. J'ai envie de crier, de tourner, de rire ! J'ai pas envie de jouer. J'ai mal aux doigts, j'ai mal au bras, j'ai mal au menton. Je veux juste tourner, tourner, tourner, et faire entendre les grelots de mon coeur. Je veux rire, rire, rire et partager ma joie de vivre au monde entier. Papa préfèrerait que je danse pour ... Pour l'anniversaire de Maman.
- C'est aussi le tien. C'est le tien, avant d'être celui de la mort de Maman. Essaie une dernière fois. Pour moi. Allez, s'il te plaît ! C'est encore un de tes caprices. Si je le dis à Ashir, qu'est-ce qu'il va penser ? Qu'il a raison, comme d'habitude. Que tu fais toujours à tête, sans écouter l'avis des autres. Que tu ne prends jamais en compte ce qu'on te dit. Que tu es bête et têtue." Elle baisse les yeux. Elle attrape l'instrument, dans un lourd soupir. Elle a mal à la tête. Elle glisse l'instrument sous son menton, le bloque avec le poids de sa tête, regardant longuement les cordes étalées devant elle. Elle pince le Ré, lentement, du deuxième doigt, pose l'archet sur la corde, fait sonner l'instrument, vibre. Tout se mélange dans sa tête, les notes, les mots, les souvenirs ... " - Un, deux, trois ... Et quatre." Il lui fait signe de commencer. Elle joue. Une minute, deux, son corps vogue doucement en suivant les lignes de notes, elle ondule légèrement, la voix de son frère Ainé se perd dans la mélodie. C'est un beau duo. Puis, brutalement, l'instrument tombe au sol, se désaccorde, se casse, une cheville disparaissant sous le lit, une corde volant, le chevalet se fracassant. L'archet rejoint le drame, il se casse en deux. Le souffle de la musicienne est haletant et tremblant, elle recule.
" - YAMIHA ! Mais ... ! QUELLE CONNE TU FAIS ! PUTAIN !"
Putain, La putain, putain. Tout va trop vite. Consciente, inconsciente, assommée, apprendre, éducation, manger. Elle ne répondra à rien, ni aux menaces, ni aux moqueries, ni aux provocations, ni à la peur qui lui dévore le ventre. Tout va trop vie, trop lentement, trop brusquement, trop langoureusement. Elle souffre, elle souffle, elle pleure, elle gémit, elle crie, elle grogne, elle est attachée, prisonnière, prisonnière de ses propres pulsions, de ses propres geôles. Elle mange parfois, elle recrache souvent, elle vomit, elle peine à respirer, à parler. Elle ne comprend plus. Putain, La putain ... Putain.
" - Comment ça, danser ? Non ! Refais faire un violon, il faut qu'elle joue. Elle a de l'or dans les mains quand elle joue. Elle ferait pleurer le Démon.
- Elle ne veut pas. De toute manière, j'ai été appelé par ma Garnison. Je ne serais pas là pour l'Anniversaire de Yamiha.
- C'est l'Anniversaire de Maman. Je m'occuperai de ça. Comme d'habitude, c'est moi qui m'occupe d'elle. Il faut la marier. Je le répète encore et encore et personne ne m'écoute. On voit bien que ce n'est pas vous qui la portez à bout de bras. Elle ne sait pas gérer. Elle ne sait pas se gérer.
- Elle est intelligente.
- Elle est butée. Elle n'a pas de limite. Elle ne sait pas quand s'arrêter, elle ne sait pas quand s'avouer vaincue. Même sexuellement, elle va préférer ...
- Depuis quand tu la baises ? C'est pas toi qui a toujours été contre le système des coutumes ? Mm ?
- Ce n'est pas le soucis. Ca sera sa perte. Il faut la marier.
- Trouve lui un mari. Vu son corps et son visage, demain elle est fiancée.
- Vu son caractère et sa magie, demain elle est veuve." Le rire franc des deux frères se fit entendre. Yamiha était derrière le rideau, elle écoutait, curieuse. Cela fera sa perte ... Elle s'étala lentement en arrière, la tête dans le vide, le sol à des mètres plus bas. Elle regarde le sable, le soleil. Elle se courbe un peu plus, joue dangereusement avec l'équilibre. Elle est jeune, insouciante. Ils peuvent dire ce qu'ils veulent. Un jour elle aura le pouvoir, un jour elle saura se gérer et elle régnera sur ce royaume. Il sera le Sien, elle y fera ce qu'elle voudra. Et Le Sable sera fier d'elle. Elle sourit, se relève à la force de ses abdos, grogne légèrement en se prenant la tête dans le voile. Elle s'emmêle quelques instants, sous le regard étonné d'Ashir. Il s'approche sans un bruit, l'entoure de ses bras, la bloquant dans le rideau, comme dans une toile, la gardant prisonnière en riant un peu. Il l'embrasse dans le gorge, elle frémit. " - T'es un peu une garce, en vrai. T'écoutes tout, et tu changes rien. Tu sais ce que je dirais, si t'étais pas ma soeur ? Que t'es une putain, Yamiha... Tu provoques, tu ondules des hanches, tu baises et tu fais des caprices. Ca marche avec Nashar, ça... Pas avec moi." Il lui donne une tape sur les fesses en la délaissant aussi brutalement qu'il l'avait attrapé.
Le temps passe aussi vite qu'un clignement d'oeil, mais reste la souffrance de mois à être maltraitée. Elle ne sait même plus pourquoi elle a mérité ça. La Princesse Yamiha est perdue. Il la brise, physiquement. Son corps est une loque, elle a mal aux poignets. D'ailleurs, ses mains ne sont plus que de la peau morte, des croutes, du sang, des blessures. Elle a tout tenté, elle est toujours là. Mentalement ? Elle est épuisée. Est-elle brisée ? Elle n'est pas sûre. Elle a si mal à la tête, en réalité. Elle est recroquevillée en boule, dans un coin de sa cellule. Elle entendra seulement du bruit, les yeux toujours recouverts. Le cliquetis continue. On n'ouvre cependant pas sa cellule. Elle entend seulement une voix qui lui est familière. Elle frémit, relève la tête, gémit de douleur. Autodestructrice, sans pour autant être assez courageuse pour utiliser sa magie contre elle-même, elle est blessée, elle est tremblante. Elle l'entend. Il a une voix un peu mélancolique, un peu attristée. Yamiha ne comprend pas comment il a eu la liberté de venir ici. Peut-être l'a-t-il prise de force, cette liberté ? Elle ne répondra pas. Là encore, elle se mure dans un silence têtu. Elle aurait du mal à parler, après tout, ses lèvres sont gercées, et un mouvement les fait craqueler, saigner. Elle a tiré la peau de ses lippes, en pleurs. Elle s'est fait mal pour combattre sa frustration. Il l'a rendu folle de plaisir, folle d'excitation et maintenant elle est abandonnée à sa luxure, au stupre qui coule dans ses veines, sans pouvoir se contenter. Il lui a fait gouter à cette espèce de jouissance parfaite, pour la retirer totalement de ce piédestal divin. Il l'a monté au ciel orgasmique, pour se mêler au Sable et à la Souffrance, et l'a finalement fait rouler au sol, dans la boue et la terre, prêt des cercueils et des cadavres.
" - Arrête de combattre. Tu as eu tort. Arrête de combattre Yamiha. Tu mérites ce qui t'arrives. Il peut tout changer. Tu peux retrouver un peu d'honneur. Laisse toi aller, qu'est-ce que ça te coute ? Tu en as envie. J'ai vu comme tu l'as sucé... Putain, Yam', tu es stupide. Je t'avais jamais vu sucé un mec comme ça. Tu étais passionnée. Tu bouffais cette queue comme si c'était ton biberon. Tu étais folle. Et maintenant, tu préfères te faire crever dans un ...
- Je ne vais pas crever. Ca va continuer. Ca va continuer encore et encore. Elle a mal. " - Je fais ce que je veux. Je ne veux pas me soumettre à ...
- Tu es déjà soumise. Tu lui es soumise corps et âme. Tu ne fais pas ce que tu veux, tu es prisonnière de cet homme, tout au fond de toi, tu es folle de lui. Je ne sais pas ce qu'il t'a fait mais c'est clair. Il n'y a que toi pour ne pas le voir. C'est ridicule. A chaque fois que tu veux faire ce que tu veux ... Tu t'enfonces. Tu creuses. Laisse toi aller...
- J'suis pas une putain ...
- Tu es une Putain."
Elle pleure. Elle sera de nouveau à la lumière du jour, brutalement. Il lui faut de longues minutes pour se réhabituer au Soleil. Il lui brûle les pupilles, elle baisse les yeux sur les objets. Elle ne semble pas particulièrement excitée par la situation. Elle fixe les objets, elle pourrait presque les frôler mais on ne lui laisse pas le temps. Il parle. Elle l'écoute, vaguement. Son frère a raison, non, au fond ? N'est-elle pas une putain, à la fin ? Ne le désire-t-elle pas ? Elle sent son bas-ventre qui la brûle, son souffle qui s'accélère, en crescendo, son corps qui frémit, son visage qui s'enfièvre. Elle recule un peu. Elle a peur de ses objets comme de leur impact sur elle. Elle a peur de ses réactions. Elle baisse les yeux. L'horrible voix de la courtisane lui perce les tympans. Elle s'était habituée au silence des cachots, pas aux futiles cris d'une femme qui avait vendu son corps pour monter dans un palais de sable et de poussière. Elle se laissera poussée sur le côté, comme inconsciente de ce qui passait autour d'elle. Elle se laissera humiliée par la courtisane, avant de relever la tête pour l'avoir sucer le membre avec passion. Quelques secondes plus tard, la femme git au sol. Elle a encore une main ballante sur le vit, mais elle est morte. Totalement. Elle a été étouffée, sans un mot, sans un geste. Un regard. La Princesse tourne doucement la tête vers Anton, le regardant de ses yeux sombres. Elle passe la main dans ses cheveux qu'on avait attaché, pour les libérer. Ils viennent doucement s'emmêler et jouer entre ses reins, longs, soyeux, brillants.
" - Nous n'en avons pas finit." Elle glisse sa main sur le cuir d'un collier qu'il a créé pour elle. Doucement ses hanches ondulent devant lui, son corps en rythme se mettant à bouger très doucement pour suivre la mélodie d'une chanson qu'elle susurre, de sa voix frêle et fragile. Les échos de l'air oriental se perde dans la chambre royale, ses jambes créant un mouvement lascif d'avant en arrière, son dos se cambre, son corps s'enivre de la danse qu'elle attaque, langoureusement, claquant ses doigts pour taper la mesure. La scène est étrange mais diablement excitante à voir, ce corps pourtant fragilisé retrouvant de son agilité pour s'harmoniser aux élans de la voix de la Princesse. Elle fera d'abord tomber son collier d'or, ayant détaché les piercing à ses seins, d'un mouvement rapide, alors qu'elle tourne sur elle-même pour faire voler les voiles ocres de la tenue qu'on lui aura fait enfiler de force. Le haut, un simple voile orangé qui cachait ses seins comme l'aurait fait une brassière, retrouve bientôt le sol lui aussi, pour libérer les deux orbes qui s'agitent mollement en suivant les tressaillements d'épaule de la belle. Elle joue de son corps comme d'un instrument, sa voix fluette devenant rauque comme si elle comptait une chanson de plus en plus sombre. Son corps frissonne, s'éveille, elle frémit et lentement il peut la voire refermer le collier de cuir sur sa gorge fragile, attrapant la laisse dans sa main alors qu'elle s'avance vers lui. Le bas, bouffant, est resserré au niveau de ses mollets, dans les tons rosés, en fine soie. Une ceinture cliquetante avait été rajoutée à ses hanches, ceinture qu'elle détache pour la faire doucement glisser contre sa peau. Elle s'en sert comme le ferait un toréador, cachant sa poitrine avec dans des mouvements langoureux, rythmant les paroles étranges de sa chanson avec le doux grelot du tissu. Il faudra encore quelques secondes de cette danse érotique et purement orientale pour que le pantalon tombe au sol, rejoint par le dernier bout de tissu. Le seul bijou qu'elle porte, c'est ce collier de cuir qui pourrait tout aussi bien la marquer au fer blanc d'un "C" de chienne.
" - Tu vois ... Etranger. C'est ça, le charme oriental. Pas la pute d'une Putain." Le mot lui brûle les lèvres mais elle le prononce tout de même. La chambre est de nouveau silencieuse, un profond silence. Avant la tempête, le temps s'arrête. Elle lui tend finalement le bout de la laisse, presque docile, avec cet éclat excitant de défi qui lui dans la sclérotique de ses yeux sombres. Elle se laisse glisser au sol, décalant d'un mouvement le corps de la courtisane. Son corps nu, offert et sensible, se cale de nouveau entre les cuisses de l'Allemand. Est-ce de la pure soumission ? Ne désobéit-elle pas quand même ? Elle ne sait plus. Elle glisse sa langue sur le membre durci par la courtisane et son travail baclé. Là où elle était rapide, la princesse est langoureuse, ses mouvements sont plus indolents et languissants. Mais pourtant, elle le lèche puis gobe à nouveau le membre avec un tel plaisir, ses pommettes rougissant à nouveau alors qu'elle laisse entendre un gémissement.
" - Si je suis une Putain, alors je veux être la tienne."