Il n'existe pas plus humiliant que la supplication. Rien n'était plus dégradant, ni rabaissant, ni écrasant que cette propre soumission dont on pouvait faire preuve. Elle était là pour marquer la défaite. Etre vaincue, être vaincue de son propre gré. Yamiha, Princesse des Sables qui portait en son sein un Dieu puissant, s'était donnée en spectacle, comme l'aurait fait la plus basse des esclaves pour qu'un Etranger prenne son corps, sa virginité et sa liberté. Peut-être était-ce ça, la liberté ? La liberté la plus profonde, l'état de nature le plus primitif : savoir fouler des pieds son propre honneur et le déchirer comme on le ferait d'un bout de tissu. Son corps mâte couvert de ces voiles bleus nuits qui faisaient ressortit chacun de ses traits, la bouche toujours couverte comme pour emprisonner ces paroles honteuses que personne ne pouvait comprendre à part Anton, la Princesse orientale était encore plus onirique que le rêve commun qu'ils partageaient. Tout n'était qu'un songe, un songe malsain et emprunt d'une luxure qui coulait dans les veines même du Palais. Il lui avait offert la liberté, la délivrance. Il la modelait à nouveau, une Princesse de chair et de sang qui perdait son titre, son pouvoir, son trône, son honneur. Il la créait comme l'aurait fait un Créateur Divin, il utilisait la côte de l'humanité tout entière pour faire de ce pantin de stupre, une toute nouvelle structure de glaise, plus intense, supérieure. C'était une nouvelle version de la Princesse, une version méconnaissable qui n'avait plus de limites, plus de frontière dû à la fierté et à la dignité. Non, il ne restait plus rien de l'ancienne Yamiha. Elle était une nouvelle née qui cherchait dans l'Etranger un père spirituel et physique. Jetée dans ce monde, elle voulait y grandir plus dangereuse, plus dominatrice, plus empoisonnée. Et pour cela, il fallait lui appartenir. C'était donnant-donnant. Il lui offrait une nouvelle vie, elle s'offrait à lui. Elle s'était dépassée, il devait maintenant lui montrer la vérité. N'était-il pas un Dieu ? N'était-ce pas le devoir d'un Dieu ? Le chemin venimeux de la vie, pointé par l'index autoritaire d'un Dieu étrange et inconnu.
Et même si tout n'était qu'un rêve, Yamiha voulait faire de ce rêve, sa réalité. Elle ne voulait plus avoir peur. Combien de femmes s'étaient gardées à tout prix vierge pour ne pas tomber entre les griffes d'un dictateur, d'un violent ou d'un fou ? Elle, elle s'y jetait dans la gueule parfumée d'opprobre . Elle voulait qu'il la dévore, qu'il la déchiquète, qu'il la détruise comme il lui promettait avec son regard lourd de menace. C'était ça, qu'elle cherchait alors qu'elle s'abandonnait en une litanie de supplications et de prières, sous l'effluve brûlante de la luxure et la caresse voilée d'une lumière dorée. On disait que c'était la couleur de la royauté. Elle lui offrait tout autant le trône qu'elle le reprenait en agissant ainsi. Le Soleil donnait sa bénédiction à cette étrange cérémonie, à cette union de violence et de plaisir. La pièce n'était plus qu'un cratère ardent de sexe et de poupées, baisées, violées, dominées. L'ambiance était onirique et peut-être cauchemardesque. Le rêve n'était pas certain de cette conclusion trop brutale et définitive. Le sexe devient une arme et non plus un plaisir, le vertige, le tournis, les clones ensablés sont de plus en plus flous, la scène en dehors d'eux n'est plus qu'un décor. Les deux personnages principaux de ce rêve insalubre et vicié sont écrasés par la débauche qu'ils ont mit en place. La Princesse s'offre, contre la table, cambrée et penchée en avant. On pourrait presque croire qu'elle voudrait que tout se finisse plus vite. Mais dans les rêves comme dans la réalité, rien ne va jamais comme il faudrait, tout dure, dure, dure … Jusqu'à la dépravation ne soit plus qu'un état de droit et l'innocence une légende envolée.
Il est le créateur, l'unique Dieu. Elle renie celui qu'elle héberge dans son corps fragile. Elle le renie le temps de gouter à cette délicieuse immoralité, elle s'en détache pour ouvrir son esprit et ses yeux, elle s'en éloigne pour découvrir une nouvelle vision du monde. Si lui est un Dieu, à quoi ressemble son monde ? Elle grogne, alors qu'il essaie de lui retirer ce qu'il a pris un temps certainement long à ses yeux, à enfoncer. Et là … Elle se demande si c'est son instinct qui se rebelle, son esprit qui reprend les rennes de son corps, un réflexe conditionné devant le danger auquel elle s'offre. Elle désobéit, bien sûr, elle désobéit sans même le comprendre, sans même le vouloir consciemment. Elle se cambre un peu plus, les reins creusés par la douleur, les fessées colorant sa peau d'un écarlate délicat. Il lui fait mal, il essaie de prouver son autorité par la force, une nouvelle fois, mais le corps de la princesse semble se rebeller. Il prend ses distances avec son esprit noyé dans le désir et le besoin, il essaie de la sauver. On dit bien que le corps peut réagir seul pendant l'instinct de survie. On ne réfléchit plus, mais les muscles agissent pour sauver … Yamiha se sent tiraillée entre ses désirs et l'appel de la réalité. Ne le fait pas, grogne une petite voix en elle. Ne fais pas ça, bon sang ! Est-ce que tu te rends compte ? Tu t'offres à un homme qui t'a Salie, piétinée, attachée, violée, humiliée … Tu le fais consciemment, Yamiha ? Tu vas dans la gueule du loup, tu vas te rouler dans la boue et tu donnes la laisse à ton maître. Il te fait souffrir encore, et tu ne t'aperçois pas ? Il va te faire du mal, il va te déchiqueter, il va ...
Mais la Princesse n'écoute déjà plus. Elle est crispée sur la table, elle est cambrée, elle regarde droit devant elle, ses yeux sombres perdus dans le soleil, elle se brûle les yeux avant de se sentir ballotée comme on le ferait d'une poupée. Pénétrée, brutalement, violemment, elle gémit, elle crie, elle roule au sol, baisée par terre par un homme violent de frustration et de désir, qui caresse du bout des doigts son inefficacité, qui se sent provoqué par une femme qui lui est pourtant toute acquise. L'Orientale gémit, elle ferme les yeux et le globe de lumière continue de hanter son cerveau et ses pensées, de lui brûler la rétine. Elle se réchauffe, encore, encore, elle brûle de l'intérieur, elle souffre de l'extérieur, elle est fiévreuse, elle est tremblante. Son souffle est lourd, rauque, la magie l'épuise, les doubles deviennent plus intenses encore alors qu'elle se fait défoncer à même le sol. Il n'y a pas d'autre mot pour décrire cette pénétration violente et même enragée. Il veut la faire céder, son corps se bat encore. Le soleil qui brûle en elle essaie de la ramener à la vérité, elle laisse entendre un véritable cri alors qu'il est pris lui-même de folie. La Princesse se sent fracassée de l'intérieur. C'est un combat pour s'offrir à l'homme qu'elle a choisit. C'est un combat pour l'Etranger aussi. Elle se fait violement ramenée au songe quand les coups de butoir qu'il lui assène comme s'il désirait l'achever, là, maintenant.
Les seuls mots qui lui échappent sont des grognements incompréhensibles. Tant mieux pour elle, il aurait pu l'entendre murmurer qu'il n'était pas son Dieu. Se réveille-t-elle ? Mais c'est trop tard, Yamiha. Tu as scellé ton destin. C'est comme une mort, noyée dans le stupre et la violence, il continue de la violenter en la baisant, il n'y a plus rien d'humain dans son attitude, il lui fait peur, il l'effraie, elle essaie vaguement de ramper sur le sol pour s'enfuir, elle est rattrapée par sa violence surréaliste. Bien sûr que c'est un rêve, bien sûr, bien sûr. Et brutalement, la pénétration douloureuse par la rage et la colère s'arrête net, il l'attrape par sa longue crinière brune qu'il tord dans sa poigne puissante. Elle dégouline de cyprine. Est-ce du sang, sur ses fesses ? Les fessées assenées avec les ongles et le plat de la main laissent une trace ensanglantée sur ses deux orbes de chair. Elle est plaquée ave une violence terrible sur la table, elle en a le souffle coupé, faisant de nouveau face au Soleil qui la juge. Elle est brûlée, de nouveau, elle hurle, elle se recroqueville. Tout n'est plus que la vision presque infernale de la luxure et de la violence, de la puissance, du pouvoir. Ils se brûlent les ailes, la scène devient affreuse. Il parle seul, il la combat, elle est utilisée comme un objet pour écouter ses palabres vides de sens.
Plus rien n'a de sens. Elle n'arrive plus à parler, il l'imagine répondre, il l'imagine donner son assertion. Elle ne peut plus prononcer de mot, elle a la voix fracassée, le corps en morceau, se battant encore pour sa propre salvation et sa sauvegarde. Elle est épuisée, les clones disparaissent assez brutalement. En réalité, ils sont toujours là, mais elle a disparu dans des vagues d'incompréhension. Perd-elle connaissance ? Non, non … Elle est brûlée de l'intérieur, seulement. On lui hurle d'accepter, de venir cette offrande vivante et son corps, son cœur, son Dieu essaie une dernière fois par la douleur de la rappeler à lui. Trop tard, trop tard … Elle mord sa lèvre jusqu'à se l'ouvrir totalement quand il la fracasse de nouveau contre la table. Fin du combat. Elle est vaincue. Elle est pénétrée.
Elle est dépossédée d'elle-même. Le souffle déjà coupé par le coup, le corps déjà tremblant, elle sent le membre s'enfoncer en elle sans qu'elle ai le temps de réagir. Son corps est prit d'un spasme, comme s'il rejetait ce chibre trop gros, trop épais, trop présent, trop violent. Elle a un hoquet. Ses yeux son écarquillés, elle est maintenue dans cette position sacrificielle pendant de longue seconde. Son corps entier semble ne plus lui appartenir. Les doubles tombent au sol, sablonneux, disparaissent. Elle-même semble vouloir disparaître, s'évaporer. Elle ressent une douleur presque excitante parcourir sa colonne vertébrale, sa gorge est pressée par une force inconnue, elle pourrait retomber en avant, comme terrassée. Elle est crispée, contractée au possible autour de la hampe de chair, comme pour l'étouffer sous sa panique. La possession ne peut plus combattre cette lance qui troue ses intérieurs, elle se presse encore plus autour du chibre, ses ongles enfoncés dans le bois. Au fil des jours, ses mains ne sont plus que des scarifications du mélange terrible de plaisir et de haine, d'excitation et de souffrance qu'il lui fait ressentir.
Il la gifle, elle obéit, elle finit de s'épuiser en recréant des doubles qui tremblent tout autant qu'elle. Les caresses, les pénétrations semblent vouloir la faire céder encore plus vite, elle est prise de terribles frissons, elle gémit, elle bave, la salive coulant au creux de sa bouche, sur son menton, comme si elle devenait une poupée immobilisée et incontinente de lubricité. Il vient la titiller, elle ferme les yeux, elle gémit, elle hurle. Elle jouira, elle tombera, elle roulera au sol. Mais elle ne perd pas connaissance, on ne lui offre pas cette jouissance là, cette délivrance. Non, elle est encore consciente, blessée, humiliée, le cul emplie de sperme qui s'écoule au sol, le corps comme désarticulé, elle halète, cherche désespérément son souffle, proche de l'étouffement sans jamais y arriver, torture de son corps pour la punir de s'être offerte. Elle hoquète, elle reste ainsi, au sol, épuisée, le corps si sensible, si fragile. Elle n'est plus qu'un pantin abandonné par un enfant capricieux. Son Trône ? Bon sang, elle n'en a plus rien à faire. Elle veut récupérer son corps, son esprit. La liberté qu'elle gagne, elle voudrait qu'on la lui retire de nouveau. Elle est perdue dans cette immense et vide espace de liberté. Elle est abandonnée dans un monde nouveau, elle en a peur. Elle compte sur ce monstre qui est devenue sa libération pour lui apprendre à vivre de nouveau. Elle a la tête qui tourne, le vertige ne s'est pas arrêté. Quand il revient à lui, il la trouve au sol, le regardant d'en bas, de ses yeux noirs empli d'une certaine admiration. Elle a du mal à se remettre assise, mais son geste est récompensé par un baiser. Quand il se tourne, elle voit la marque dans ses reins. Elle reste à l'observer, un sourire las sur les lèvres.
La Princesse retombe en arrière, tête qui tape contre le sol. Elle n'aura toujours pas parler, durant cette longue scène. En est-elle devenue muette ? Elle se glisse à quatre pattes quand il lui ordonne de lécher. Son corps fragilisé se courbe doucement, elle reste à quatre pattes pour venir gouter à la semence. Le gout est comme un poison bien sale, il lui donne mal au cœur, mais pourtant, la voilà, le bout du nez dans le sperme, sa langue lapant le foutre. Quand elle en a marre, au bout de même pas une minute, le gout lui paraissant insupportable, elle vient y mettre le doigt et le suçoter, en le regardant, de son regard si puissant, si noir, comme pour l'exciter d'avantage. Elle passe sa langue sur ses lèvres pour retirer les dernières traces de sperme, et vient donner quelques coups de langue bien dociles à sa queue, pour la nettoyer ou l'exciter d'avantage. L'action n'est pas claire, la Princesse soupire un peu.
" - Vous paraissez fatiguée, mon Dieu."
Les mains de Yamiha glissaient sur la peau de l'Allemand. Elle frottait sa nuque, assise sur le bord de la baignoire creusée dans le sol, le bel étranger entre ses cuisses ouvertes, le surplombant pour mieux le servir. Elle mêla ses doigts à ses cheveux, lavant ses cheveux, massant son crane, comme pour faire retomber toute l'excitation accumulée en plusieurs jours de luxure et de sexe. Elle redescendait doucement ses mains sur son dos, sur ses épaules, qu'elle caressait en étalant un savon de miel, continuant doucement sa tâche, de ses mains si fines, si douces, fluides jusqu'à ses reins. Elle ne répondit d'ailleurs pas. Elle ne demandait rien pour l'instant. Elle s'arrêta sur la marque, la caressant du bout des doigts en souriant un peu.
" - Elle est là … La marque. Juste ici. Vous ne pouvez pas la voir, elle est fine, comme tracée par la pointe d'un compas. Noire comme la nuit, elle s'enroule autour de vos reins. Je pourrais regarder cette marque de mon appartenance à votre corps pendant des heures." Elle le laisse se tourner, glissant elle-même dans le bain, pour venir lui nettoyer le torse, commençant par retirer l'eau savonneuse un peu sale avec sa langue, léchant les muscles de l'homme du songe. Puis elle revient avec ses mains le laver, lentement, très lentement, passant sur chaque centimètres de sa peau, paraissant profiter de son corps tout autant qu'elle lui fait profiter de ses talents.
" - Un violon. Je souhaiterais un violon. Et une tenue que je ne veux pas que vous voyez. " Elle s'arrête un instant, ses deux mains glissant vers le membre d'Anton. Elle glisse dessus, sans s'attarder, elle nettoie, avant de passer à ses cuisses, s'immergeant totalement pour les atteindre, pour ne pas l'obliger à lever trop haut la jambe. "Mais ce dont j'ai le plus besoin, c'est vous." Elle relève les yeux vers lui. "Je ne veux pas que vous m'abandonniez sans indice, sans conseils. Expliquez-moi, ordonnez-moi, montrez-moi comme je devrais régner. Si vous êtes un Dieu ou un Roi, vous saurez comment m'instruire. J'ai besoin de vous." Alors qu'elle lui nettoie la jambe, son visage frôle la queue de l'Allemand, elle y donne un nouveau coup de langue, comme pour l'éveiller, gourmande. Elle ferme à demi les yeux, son souffle caressant les parties intimes de ce nouveau maître. "Des désirs, j'en ai des milliers, Mon Dieu. J'en ai eu tellement que je ne sais plus les nommer. Je désire danser pour vous. Je désire gémir pour vous. Je désire la mort de ceux qui m'ont trahit ... Des milliers de choses. Mais donnez-moi un violon et je vous ferais désirer le monde entier, à vous aussi.