Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Terra Hero Team

Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 45 dimanche 18 novembre 2012, 14:20:55

Prudemment, le tueur s’avançait au milieu de la poussière. Il n’y avait plus aucun risque que le flic soit encore en vie, mais la prudence, constamment, devait s’imposer. Quand on faisait ce métier, il fallait s’attendre à tout, et un miracle était toujours possible. Il devait s’assurer que ce gars était mort, et rapidement foutre le camp. Le manoir était à proximité du parc d’accrobranches. On avait du entendre les coups de feu, et, même si la majorité des forces de police étaient déployées pour la guerre entre les Yakuzas, on ne pouvait pas négliger le risque que des flics supplémentaires débarquent. Indiscutablement, quelqu’un avait merdé, car ce flic en savait bien trop. Son élimination était dès lors prioritaire.

Le tueur s’approchait lentement, la fumée disparaissant rapidement. L’explosion avait éclaté dans la cheminée, et il constata, avec soulagement, qu’il n’y avait pas d’incendie. En revanche, de la poussière avait noirci tous les murs... Mais aucune trace de cadavre. Le tueur vit alors la fenêtre brisée, et comprit que le flic avait du s’échapper par là. Il se rua rapidement vers la fenêtre, avant de réaliser son erreur. L’homme n’avait pas entendu un coup de feu avant l’explosion des grenades. Or, la fenêtre était relativement épaisse, et ne pourrait pas se briser avec un simple coup de poing. Il entendit un déclic derrière lui, et n’eut pas le temps de se retourner qu’il se reçut un coup de crosse en pleine tête, l’envoyant contre le mur. Il sentit quelqu’un le retourner, et se reçut un coup dans le ventre, puis un nouveau coup dans la tête, l’envoyant au sol.

« Tu pensais pouvoir me niquer avec des grenades, enfoiré d’enculé ? »

Saoto était furieux, en sang. Quand il avait vu les grenades tomber rapidement, il avait compris qu’il était piégé, et ne pouvait pas sortir. Il n’avait eu que quelques secondes pour agir, et avait alors remarqué que la cheminée était solide, épaisse. De plus, les grenades étaient restées au centre de la cheminée, et Saoto avait donc plongé, juste avant l’explosion. Le souffle des grenades s’était répandu dans toute la pièce, évitant ainsi de brûler Saoto, qui se retrouva avec des tâches noires un peu partout sur le corps. Il avait alors entendu, en se cachant que le tueur se pointe, pour lui sauter dessus.

Il le tenait maintenant en joue, la botte sur sa gorge.

« Tu ne t’en sortiras pas, sale flic, gémit le tueur.
 -  De mon point de vue, le con qui est dans la merde, c’est toi.
 -  T’es un flic... J’ai rien à craindre de toi…
 -  N’en sois pas si sûr, sale enfoiré, et dis-moi pour qui tu bosses ! Je veux des noms, enculé ! »

Le tueur était étalé sur le sol, et refusait de répondre. Grognant, Saoto devait rapidement réfléchir, car il restait encore un tueur dans le coin.

« Va te faire foutre... Va te faire foutre, con... HAAA ! »

Il avait poussé un cri de douleur quand Saoto, utilisant son pied, écrasa le bout de son talon sur l’une de ses mains. Il le retourna alors, le couchant sur le dos, et pointa son arme près de sa tête.

« Enculé !! hurla le tueur.
 -  Je suis franchement pas d’humeur… Pour qui tu bosses, hein? Jyendaï ? Balance des noms ! »

Le tueur fronça les sourcils à l’évocation de la SMP. Comment ce connard de flic était-il au courant ? Qui donc avait pu merder à ce point ? Il s’humecta les lèvres, visiblement étonné, mais refusait toujours de parler. Saoto, de son côté, continuait à réfléchir. Tôt ou tard, l’autre tueur risquait d’approcher. Son jeu était toujours aussi dangereux. Le tueur sembla lire dans les yeux de Saoto ses doutes, car un sourire étira ses lèvres.

« Tu t’en sortiras pas, connard... Je vais te découper, et te foutre à bouffer aux co... Huurmpff ! »

Saoto l’avait frappé à la lèvre, faisant couler son sang, lui ouvrant sa lèvre supérieure. Le flic l’attrapa alors par la cravate, et le balança dans le couloir, puis entendit alors le second tueur approcher. Ce dernier débarqua par la terrasse, et Saoto se dépêcha de se mettre dans le dos du premier, son flingue sur la tempe, le prenant en otage. Le second tueur fut légèrement surpris.

« Lâche ton arme !
 -  Toi, lâche-là, ou je descends ton pote !
 -  Si tu le fais, je te descendrais ! »

Saoto réfléchit rapidement. Pendant ce temps, le premier tueur, sonné, glissait lentement sa main le long de sa cuisse, allant chercher un petit couteau se trouvant dans la poche de son pantalon. Les deux autres se tenaient respectivement en joue avec leurs armes. Lentement, avec ses doigts ensanglantés, il cherchait à s’emparer de son arme, un vulgaire couteau suisse. La nervosité commençait à monter... Et on entendit alors des sirènes approcher. Le second tueur réagit en circonstance, et ouvrit le feu, avant de se replier.

La balle répandit du sang sur les yeux de Saoto, car elle se logea dans la tête du tueur, pile au-dessus de la tête, faisant éclater sa cervelle. Le tir transperça la tête de l’homme, éraflant la joue de Saoto, qui en lâcha le corps sous la surprise. Le second tueur ouvrit alors le feu, et, par instinct, Saoto plongea sur la droite, atterrissant près de l’escalier. Il s’épongea d’une main le sang qui dégoulinait sur sa tête, et se redressa rapidement, entendant sa cible s’enfuir.

*Ce mec est ma seule piste... Remue-toi, Saoto, merde !*

Saoto se mit à courir, s’élançant à sa poursuite, essuyant encore le sang qui coulait sur sa tête. A quelques millimètres près, il se serait reçu la balle dans la tête. Il comprit que c’était l’objectif recherché du second tueur : les abattre tous les deux à l’aide d’un seul tir. S’il n’y avait pas eu les sirènes... Saoto avait légèrement tourné la tête, évitant ainsi le tir mortel. Comme quoi, la chance...

*
*  *

Loin des déboires de Saoto, Takeshi était envahi sous un déluge de conneries. Est-ce que ce gars croyait vraiment ce qu’il disait ? Putain, merde ! Le Vieil Ours n’y croyait pas ! Il avait l’impression d’entendre une réplique de ces conneries de dessins animés éducatifs occidentaux, les Télépoppies, ou une connerie innommable comme ça. Pour refuser à ce point de voir des évidences, il fallait vraiment être con ! Takeshi ne dit toutefois rien, car le Rônin, plus mâture et averti, opta pour un autre rendez-vous.

Saneno... Clairement pas la porte à côté, mais l’endroit était plus sûr. Contrairement au croisement entre Akiko et Yayoi, Saneno était une rue assez grande et large. Elle était donc fréquentée, ce qui réduisait la possibilité d’un traquenard. Il y avait peu de ruelles, et il faudrait surtout éviter de tomber sur des flics. Néanmoins, c’était une bonne stratégie. Tout le problème, maintenant, était d’arriver jusqu’à Saneno. Le Vieil Ours suivit prudemment les deux Yakuzas, nerveux. Il avait été tenté de répliquer à Make, mais, finalement... Était-ce si important ? Ce type était un jeune con, comme la plupart des Yakuzas. Ils croyaient fermement rejoindre une famille, une organisation qui les soutiendrait. C’était le cas, certes, mais il fallait appartenir à une autre époque pour voir en les clans yakuzas des familles solidaires, des hommes d’honneur.

Le trio avançait le long des ruelles, jusqu’à s’approcher d’un petit square. C’était le chemin le plus rapide pour rejoindre Saneno. Contourner le parc serait bien trop long, et il y avait des individus dans le parc. Des sportifs, des couples, oud es enfants jouant au parc à jeux. On était assez éloigné de la poissonnerie Wong ici, et il y avait donc peu de risques de tomber sur des policiers ou des Guramu. La bataille faisait plutôt rage près de la poissonnerie.

« Nous sommes encore en territoire Guramu, donc je crois qu’on va devoir se battre, mais ne faites rien de stupide s’ils ne se montrent pas hostiles. »

Takeshi remarqua que le Rônin s’était imposé comme le chef provisoire de leur petite expédition. Il ne dit rien, et s’avança, rangeant son arme, essayant de s’éponger le front, d’avoir une mine un peu plus présentable, ce qui était une gageure, vu l’état dans lequel il était. Le trio s’avança dans le parc, suscitant des regards curieux, des coups d’œil surpris. Ils n’avaient vraiment pas bonne mine, et étaient aussi discrets qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine.

« Inutile de se dépêcher, marchons tranquillement », sussurra Takeshi entre ses lèvres.

Tournant la tête, il vit une mère de famille soulever un bébé de sa poussette pour lui donner un biberon. Quand elle els vit, elle tourna rapidement la tête. Takeshi continua à avancer, et vit, sur l’herbe, un groupe d’adolescents en train de fumer, les regardant bizarrement. Il suivait le sentier vers la sortie du square, prêt à dégainer son flingue dès que l’occasion se présenterait. Sa nervosité était à son comble. Il s’approcha de la loge des gardiens, avec les toilettes automatiques. Un gardien était dans son bureau, et croisa le regard de Takeshi. Dans cette situation de nervosité extrême, tout apparaissait comme une menace. On avait tendance à voir des ennemis partout. Chaque individu qui vous regardait un peu plus longtemps que d’habitude semblait être un ennemi, un individu qui avait tout découvert.

« Pas de conneries, ne faites pas de conneries... »

Le Vieil Ours avait cette désagréable impression que toutes les personnes présentes dans le square les regardaient. Il parlait surtout pour lui-même, tout en se rapprochant de la sortie. Ce fut à ce moment que plusieurs voitures de police, sirènes hurlantes, filèrent sur une rue, devant le square, roulant à toute allure. Takeshi s’arrêta, interdit, sentant une longue goutte de sueur glisser lentement, très lentement, le long de sa colonne vertébrale. Il était définitivement trop vieux pour ces conneries. Les voitures poursuivirent leur route, rejoignant probablement la poissonnerie Wong.

Les hommes recommencèrent à marcher, s’approchant de la sortie. Aucun Guramu. Takeshi avait les mains moites, et sortit pesamment du square.

« Finissons-en avec ces conneries. »

Il commença à s’avancer, approchant d’un café, quand il entendit les bruits de motos sur sa gauche. Tournant la tête, le Vieil Ours fit quatre motos s’avancer rapidement, avec deux motards. Chacun des passagers tenait des pistolets-mitrailleurs.

« Oh merde ! Dans le café, vite !! »

Takeshi ouvrit le feu vers les motards, mais sans atteindre un seul des pilotes, qui répliquèrent en ouvrant le feu. Un déluge de plomb s’abattit sur le Vieil Ours, qui choisit de s’abriter dans le bar-café.

« Oh non, pas encore ! » s’exclama le barman.

Les clients se dépêchèrent de fuir, tandis que les motards s’arrêtaient, sortant des pistolets-mitrailleurs et des pistolets. Takeshi ouvrit à nouveau le feu, tirant depuis des sièges, forçant les motards à s’abriter derrière des voitures.

« Putain, ils nous en veulent !
 -  Ce bar est sous la protection des Guramu, ils ne peuvent pas faire ça !! »

Les Guramu ouvrirent toutefois rageusement le feu,  arrosant le bar. Takeshi s’allongea sur le sol, sentant les balles pleuvoir au-dessus de lui, tandis que le barman, surpris, s’écroulait mollement sur el sol, plusieurs balles dans la poitrine.

« Vous êtes foutus, les Akuma ! Okuni a survécu à votre piège, et a prévenu son père !
 -  L’Oyabun n’aura aucun mal à rallier les clans neutres contre vous ! Vous prétendez défendre des valeurs, et vous vous alliez avec des flics !
 -  Crevez ! »

Mais qu’est-ce que ces abrutis racontaient? Takeshi commençait à comprendre.

« Ils veulent capturer Make pour s’en servir comme preuve. »

Le Vieil Ours savait que plusieurs familles yakuzas étaient encore indécises entre les Akuma et les Guramu. Les Guramu allaient tenter de les convaincre en leur faisant croire, ce qui ne devait pas être si faux que ça, que les Akuma travaillaient avec les flics, et avaient utilisé le prétexte d’un duel pour permettre aux flics d’attaquer l’entrepôt. Dans la mesure où les Akuma défendaient les traditions, les Guramu espéraient sans doute ainsi montrer qu’ils étaient des hypocrites et des menteurs. Mais, pour que sa plaidoirie marche, il avait besoin de Make... Mort ou vif. Voilà pourquoi les Guramu les traquaient.

*Et moi qui croyais que la situation ne pouvait pas être pire...*
« Modifié: lundi 08 juillet 2013, 22:40:33 par Terra Hero Team »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Make Akuma

Humain(e)

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 46 jeudi 22 novembre 2012, 23:29:26

Le trio réussit à passer à travers le parc sans embuche au grand soulagement de Make. Il savait pourtant pertinemment qu’ils n’étaient pas tirés d’affaire mais le simple fait de savoir qu’ils avaient franchis une étape suffisait à le calmer et le rendre plus confiant. Les trois hommes continuèrent dans la rue, ils approchaient alors d’un café. C’est à cet instant que Make réalisa qu’ils étaient toujours dans un quartier appartenant aux Guramu. Pourtant, il ne pouvait pas distinguer de différences avec les quartiers appartenant aux Akuma. Il y avait des gens normaux, des familles qui s’aimaient, les mêmes petits cafés et restaurants.

À force de détester les Guramu, il s’était imaginé que leurs quartiers seraient des endroits minables et tristes où s’entasseraient drogués et voyous. Pourtant, il n’y avait rien de tout ça Make se pencha sur la question quelques instants. Il y avait tout de même quelque chose d’étrange avec ce quartier, quelque chose de différent. Le bonheur et la relative sécurité que l’on pouvait ressentir dans ce quartier Guramu n’était qu’une façade, contrairement aux quartiers Akuma. La plupart des établissements servaient surement à cacher de la drogue et les entrepreneurs du coin devaient se faire extorquer une énorme partie de leur salaire en échange de protection.

Tout d’un coup, Make entendit un rugissement au loin, comme des abeilles qui fonçaient directement dans sa direction. Il vit les motards un peu après Takeshi qui leur ordonna d’aller se réfugier dans un café, Make ne se fit pas prier et fonça en direction de l’établissement. Les balles sifflèrent alentour de lui. Make se coucha sur le sol et des éclats de vitres et de bois volèrent dans toutes les directions. Instinctivement, Make ferma les yeux. Il les rouvrit lorsque les coups de feu cessèrent.  Il était en colère contre les Guramu et il voulait les tuer, tous.

-   Vous êtes foutus, les Akuma ! Okuni a survécu à votre piège, et a prévenu son père !

-   Et bien qu’il prévienne aussi sa mère, qu’est-ce que tu veux que ca me fasse. Et de quel piège parles-tu connard?

Make n’obtenu pas de réponse, il était en colère et avait besoin de se défouler. Il aurait voulu se battre contre les Guramu mais avec quoi? Ils avaient du laisser leur sabres en arrière, ce n’était pas très discret lorsqu’on se promenait en publique et encore moins lorsqu’on était couverts de sang et de saletés.

- L’Oyabun n’aura aucun mal à rallier les clans neutres contre vous ! Vous prétendez défendre des valeurs, et vous vous alliez avec des flics !

- Crevez !

Make ne comprenait plus rien. Les Akuma ne s’étaient jamais alliés avec les flics, et même s’ils auraient aidés les policiers, ils n’auraient brisés aucune valeur.  Traditionnellement, il y avait toujours eu une sorte d’accord tacite de coexistence entre les forces de l’ordre et les clans. C’était bien sur surtout avant la loi anti-gang de 1992, on aurait même pu dire que les relations entre les Yakuza et les policiers de l’époque étaient bonnes. Par exemple, il arrivait souvent aux Yakuza qui commettaient des crimes d’aller se dénoncer eux-mêmes à la police, par respect.

Les Yakuza n’avaient pas le droit de s’en prendre à ceux qui ne faisaient pas partis des autres clans, bien entendu, il arrivait souvent à des clans comme les Guramu de s’en prendre quand même aux policiers.  Ce n’était pas le cas des Akuma. Make ne croyait quand même pas qu’ils étaient allés jusqu’à s’allier avec les policiers, il devait s’agir d’une étrange coïncidence. Même si s’était le cas, il faudrait des heures aux Oyabuns pour décider de si s’était honorable ou non.  Les certains diraient que oui et d’autres diraient que non, il n’y avait en réalité pas grand-chose de gravé dans le marbre chez les Yakuza, chacun faisait à sa tête.

Takeshi cria que les Guramu voulaient le capturer lui, surement pour prouver aux Oyabuns qu’il avait été utilisé comme appât et aidé les policiers à attaquer l’entrepôt. Make était convaincu que c’était faux mais ça n’empêchait pas les Guramu de mitrailler tout ce qui bougeait. Hanzai avait déjà un plan. Voyant qu’il ne touchait rien, l’un des tueurs s’approcha de la porte du café. Takeshi l’attendait accroupis derrière une table. Lorsqu’il vit le Yakzua entrer, il se jeta littéralement sur lui, essayant de ne pas se mettre devant le canon de l’arme.

L’homme essaya de tirer quand même et une salve de balles atteignit le plafond, le Rônin, bien plus habitué à ce genre de lutte, désarma aisément l’homme en le frappant au visage et le repoussant contre le mur. Il le fusilla alors froidement puis retourna se mettre à couvert sentant qu’il était déjà la cible des autres tueurs.  Il avait dans les mains un petit pistolet mitrailleur, Hanzai préférait les affrontements plus personnels au corps à corps, mais il allait au moins être capable de se défendre. Il tira en direction des Guramu sans vraiment rien atteindre.

Takeshi avait raison, ils étaient ici pour Make, et il allait devoir faire vite. Le jeune homme n’avait pas d’arme et ne pouvait pas se défendre, le faire rester ici ne ferait qu’accroitre ses chances d’être touché. Il y avait également très peu de chances que les Guramu aient eu le temps de préparer toute une escouade pour partir à la recherche de Make, les motards étaient probablement seuls pour l’instant, mais ça ne durerait pas. Si les Akuma l'avaient vraiment vendu, ils n'essayeraient pas de s'en prendre à lui tout de suite. Le Rônin n’avait plus qu’une chose à faire. Il s’approcha de Make et lui ordonna silencieusement.

-   Le point de rendez-vous n’est plus très loin, sors par la porte de derrière, descends le long de la rue, tournes à gauche, continue tout droit et tu devrais voir la rue Saneno, quelqu’un t’attendras là-bas, je vais rester m’occuper d’eux, on se reverra au QG des Akuma.

-   Je…

-   Fait ce que je te dis, maintenant!

Make n’eu d’autre choix que d’obtempérer, il courut en direction de la porte arrière se faisant couvrir par Hanzai. Il était maintenant seul. Il ne pouvait compter sur personne d’autre que lui-même jusqu’à ce qu’il retrouve Dorobo. Ce n’était qu’à quelques rues d’ici, après tout, ça ne pouvait pas être bien difficile…

Terra Hero Team

Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 47 vendredi 23 novembre 2012, 11:45:18

Saoto entendit un coup de feu, et comprit rapidement que l’homme qu’il poursuivait avait abattu son deuxième comparse, afin d’éviter qu’il ne soit interrogé. Les policiers qui approchaient étaient encore trop éloignés, et n’auraient jamais le temps de rattraper cet homme. Il revenait donc à Saoto de poursuivre la dernière piste lui permettant de comprendre ce qui avait eu lieu dans la maison, et ce que recherchait cette femme. Hors de question de laisser cet homme filer, en somme ! Saoto le poursuivait à travers les arbres, voyant l’homme en costume détaler rapidement. Il courait comme une gazelle poursuivie par un loup, et s’arrêta soudain, ouvrant le feu en visant derrière lui. Saoto pesta, et s’abrita également contre un arbre, répliquant. Il vit l’une de ses balles se loger dans l’écorce de l’arbre, et le tueur se mit à courir à nouveau.

*Tu ne t’en tireras pas à si bon compte, mon salaud !*

Saoto pressa l’allure, se rapprochant de l’homme, qui glissait le long d’une butte, ruinant pour le coup son costume. Il en abandonna sa veste, révélant une longue chemise blanche à manches longues, qui ressortait partiellement de son pantalon. Rien à voir avec la classe d’un James Bond en smoking défiant les machinations du S.P.E.C.T.R.E dans son éternel smoking. Saoto le poursuivit.

« Police ! Arrêtez-vous ! » hurla-t-il inutilement.

Il le poursuivait rapidement, courant à travers les arbres du parc d’accrobranches, voyant des parcours, des arbres, des tyroliennes, tandis que l’homme filait rapidement, sa chemise devant être couverte de sueur. La peur donne des ailes, et ce proverbe se confirmait. L’individu roula sur le sol, et se retourna, ouvrant à nouveau le feu. Une balle se logea sous les pieds de Saoto, faisant remuer quelques feuilles. Le flic, essoufflé, s’abrita sur sa gauche, et ouvrit à nouveau le feu, ayant perdu le compte du nombre de balles. Il entendit alors un *CLIC* qui manqua faire de lui un croyant. Le tireur n’avait plus de balles, et Saoto sortit de sa cachette, pointant son arme à feu.

« Un seul geste, enculé, et je t’arrose ! »

Saoto descendit lentement, mais glissa sur une racine, perdant brièvement son équilibre. Le tueur en profita pour tenter sa chance, se mettant à détaler, et Saoto ouvrit le feu. Son tir loupa malheureusement l’homme, qui grimpait le long d’une échelle en bois menant à l’une des attractions, un long pont en bois. Saoto pesta, et tenta à nouveau d’ouvrir le feu... Pour réaliser que, s’il existait là-haut une divinité quelconque, alors elle avait un curieux sens de l’humour. Le flic n’avait plus de munitions, et rangea son arme, puis s’élança à la poursuite de l’homme, rejoignant le pont suspendu. C’était un long pot filant entre deux arbres, et les deux hommes s’y aventuraient sans aucune protection. Saoto rejoignit rapidement la plate-forme, voyant déjà le professionnel courir le long des planches en bois instables constituant le pont. Il y avait bien une ligne de sûreté, où on devait normalement accrocher un mousqueton, mais, Saoto n’ayant aucun mousqueton, il décida de ne pas en tenir compte, et courut le long des planches branlantes et instables.

Le tueur avait autant de mal que lui à maintenir son équilibre, mais arriva sur l’autre plateforme. Il arracha sa cravate, et tourna la tête, voyant le flic le poursuivre. Saoto commençait à ressentir une pointe de côté au niveau de ses poumons, mais n’avait pas encore dit son dernier mot. Le tueur regarda autour de lui, et sauta alors sur la gauche, s’agrippant à une solide branche d’arbre. Il manqua tomber, mais réussit à se maintenir, et rejoignit ainsi un autre parcours du parc, où on passait un moment à travers un arbre, en s’agrippant aux branches et à des encoches. Saoto rejoignit à son tour la plateforme, et sauta à son tour. Il se reçut moins bien que le tueur, et manqua glisser. Son pistolet, mal accroché à sa ceinture, tomba, et il eut brièvement une belle vue. Ils étaient bien à cinq ou six mètres au-dessus du sol.

*Rappelle-toi tes cours de sport et d’escalade ! T’étais plutôt doué, non ?*

Saoto releva ses jambes, les enroulant autour de la branche d’arbre, et s’en servit comme appui pour se redresser. Se tenant sur la branche d’arbre, il continua à poursuivre sa cible. Le parcours était maintenant un peu plus technique, car le prochain couloir se constituait de petits rondins qui bougeaient sur eux-mêmes. Sans baudrier, c’était presque suicidaire, et le tueur avançait lentement. Saoto le poursuivit donc, rattrapant son retard, et rejoignit un autre couloir, une longue ligne fine suspendue dans le vide, amenant à devoir jouer au funambule. Saoto poursuivait l’homme, qui ne s’en sortait pas trop mal, mais était plus lent que le flic. Ce dernier le rattrapait, et, sur la prochaine plateforme, un affrontement, court, put avoir lieu. Saoto lui bondit dessus, le plaquant contre l’arbre, mais l’homme réagit rapidement en lui envoyant son coude sur une joue, et en se retournant. Le genou de l’homme fonça, et frappa Saoto en pleine tête, faisant pisser le sang de son nez. Il tomba à la renverse, et manqua basculer dans le vide, avant de s’agripper au rebord de la tige. Le tireur hésita brièvement, le sang coulant de ses lèvres. Il leva son pied, et l’abattit en plein sur la main de Saoto, qui poussa un hurlement de douleur, et lâcha surprise.

Fort heureusement, ce parcours se trouvait à un ou deux mètres au-dessus du sol, et il atterrit violemment sur le sol, mais toujours en vie. Il resta là, avant de se redresser, sonné, et vit la cible de l’homme : une longue tyrolienne qui filait au-dessus d’un lac, et qui lui permettrait de s’échapper. La chance étant avec les crapules, il y avait, devant, plusieurs individus coincés sur des plateformes, avec des baudriers, qui lui permettraient d’utiliser la tyrolienne. Regardant autour de lui, Saoto vit une longue échelle de secours qui menait à la plateforme avec la tyrolienne, probablement un système pour permettre aux individus ayant trop peur de s’envoler au-dessus du lac de sortir.

*Si je me dépêche, je peux le coincer...*

Saoto tenta de courir, mais son dos se mit à l’élancer, et il tomba sur le sol, roulant par terre, avant de se redresser, et d’avancer, à moitié sonné.

*
*  *

Takeshi n’en menait pas vraiment large non plus. Dans le bar-café, il était coincé avec deux Yakuzas contre une série de motards qui leur étaient tombés dessus. Ils étaient indéniablement là pour Make. Pourquoi poursuivraient-ils un petit flic ? L’un des Guramu tenta de s’avancer, et Takeshi lui sauta dessus. Une brève lutte s’engagea, avant que le Rônin n’intervienne, et ne parvienne à désarmer l’homme, puis à le tuer sans sourciller. Ce mec n’avait eu aucun état d’âme, et Takehsi s’abrita à nouveau, tirant sporadiquement, s’abritant derrière un renfoncement. L’alcool coulait un peu partout, et leur situation était des plus instables pour le moment.

« Le point de rendez-vous n’est plus très loin, sors par la porte de derrière, descends le long de la rue, tournes à gauche, continue tout droit et tu devrais voir la rue Saneno, quelqu’un t’attendras là-bas, je vais rester m’occuper d’eux, on se reverra au QG des Akuma s’exclama Hanzai.
 -  Je… sembla dire Make, hesitant.
 -  Fait ce que je te dis, maintenant! » insista le Rônin.

Make dut obéir, et s’enfuit, laissant les deux hommes contre une dizaine de Yakuzas. Takeshi restait planqué dans son coin, son cœur l’élançant douloureusement. Ça faisait un peu trop d’action pour lui. Make, de son côté, s’engageait dans la ruelle, rejoignant Saneno... Et, quand il sortit de la ruelle, une voiture roulant à basse vitesse le renversa. Il roula sur le capot du moteur, heurta le pare-brise, et tomba au sol, tandis que la voiture s’arrêtait en pilant. La voiture roulant à une vitesse assez faible, Make était probablement juste sonné.

« Hey ! Mais regardez qui voilà ! Un putain de cadeau même pas emballé qui saute sur ma bagnole ! Si c’est pas de la saloperie de putain de veine, ça, je me demande bien ce que c’est, bordel de merde ! »

Okuni était sorti de la voiture, avec son costume blanc partiellement déchiré, et une sale tête. Il tenait un Desert Eagle sur la main, et deux autres Guramu pointaient leurs armes sur ce dernier.

« Menottez-moi cet enculé ! »

Les Guramu s’avancèrent, et Make se reçut un coup de pied dans les côtes, avant qu’on ne lui prenne les bras, le menottant. Il se retrouva en moins de deux dans la voiture d’Okuni, qui se mit à faire demi-tour.

« Je suis sûr que, dans ta tête de con, tu dois te demander comment je suis sorti de ce putain de traquenard ! C’est un vrai charnier là-bas, enfoiré ! Je m’en suis sorti par miracle, et mes gars m’ont averti que tu comptais te tirer ? C’est pas beau, ça, tête de gland, de vouloir se casser de la fête avant le bouquet final ! »

Okuni était vraiment furieux, et essuya le sang qui s’échappait de ses lèvres. Il transpirait comme un porc, et la voiture, de son côté, revenait devant le café où Hanzai et Takeshi se tenaient.

« Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis. Ça te dit quelque chose, face d’huître ? On a nos sources chez vous... C’est comme ça qu’on appris où tu comptais te rendre... Rassure-toi, je vais te flinguer... Mais pas tout de suite... Je prendrais mon temps...
 -  On y est chef, chef.
 -  Arrête la saloperie de bagnole ! »

Une autre voiture et un fourgon s’étaient également arrêtés devant le café. Okuni ouvrit la portière de Make, et balança l’homme dehors, puis sortit également, et pointa son flingue sur sa tempe.

« Connard de flic ! Ramène-toi ! »

Takeshi fut surpris. Lui ? Qu’est-ce qu’il lui voulait ?

« Va te faire mettre !
 -  Ramène ta gueule, ou je lui explose la cervelle, et je te donne à bouffer à mes chiens ! »

Les Guramu étaient bien trop nombreux, et Takeshi se mit à réfléchir rapidement, étudiant toutes les possibilités. Il n’y avait pas beaucoup d’explications possibles, et il comprit rapidement. Les Guramu avaient besoin d’un flic pour confirmer leurs dires, pour justifier le fait que les Akuma auraient prétendument pactisé avec la police. Il regarda Hanzai, et lui parla à voix basse.

« Je vais me rendre... Toi, fous le camp, et suis-nous... Ils nous veulent vivants... »

Takeshi regarda ensuite sur le parking.

« Tu te crois dans un putain de western italien ? J’ai pas toute la journée ! Ramène-toi, ou je vous flingue tous les deux !
 -  Okay, okay... Je sors ! »

Takeshi sortit, en conservant les mains levés, et déposa son arme. Tous les Yakuzas avaient alors le regard rivé sur lui, permettant à Hanzai de s’enfuir discrètement.

« Où est l’autre enculé de Rônin ?
 -  Il s’est tiré, tu crois quoi ? »

Okuni sembla peser le pour et le contre, puis ordonna à deux hommes d’aller fouiller le bar, tandis qu’on menottait Takeshi, le conduisant, avec Make, dans le fourgon.

« On va où, là ?
 -  Voir mon père. Maintenant, tu l’ouvres encore, et je t’assomme. »

Les portes du van se refermèrent, et le fourgon démarra rapidement.
DC d’Alice Korvander.

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Make Akuma

Humain(e)

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 48 jeudi 29 novembre 2012, 23:05:44

Make ne réalisa même pas ce qui se passait, il se fit frapper de plein fouet par le van et tomba dans les pommes. Il perdit la notion de son environnement, il sentit qu’on le transportait, d’une certaine façon, il savait que c’était l’œuvre des Guramu, mais il n’était pas conscient de tout. Make se fit menotter, à cet instant, il reprit un peu ses esprits. Il avait cru entendre la voix d’Okuni, quand il ouvrit les yeux, il vit qu’il s’agissait bien de lui, il était en sale état, mais il était bel et bien là. Make aurait fait n’importe quoi pour le balancer en dehors de la voiture.

Le simple fait d’être aussi près d’une telle ordure dérangeait Make. Il disait qu’il avait des contacts chez les Akuma, qu’il allait le flinguer et tout ça. Si seulement Make avait eu un dollar à chaque fois qu’un enfoiré lui disait quelque chose dans le genre. Sauf que là, Okuni risquait vraiment de le tuer. Pour l’instant, Make ne se faisait pas vraiment de soucis, il avait toujours été lent pour réaliser la gravité des situations. Il était souvent trop confiant et croyait pouvoir se sortir de n’importe quel merdier.

-   Putain, encore toi? Flingue-moi  tout de suite je t’en prie, je ne veux pas passer une seconde de plus en ta compagnie.

Pour ce commentaire, Make reçut un violent coup de poing à la figure. Make tomba sur le côté en riant, il était fier de son insulte. Les Guramu s’arrêtèrent devant le café. Make fut projeté en dehors du véhicule, il était en colère mais le choque de tout à l’heure et les menottes l’empêchaient de se laisser aller.  Okuni embarqua Takeshi avec lui, le flic avait dit que Hanzai avait fui. Make comprit tout de suite que le Rônin n’était pas bien loin, et qu’il veillerait sur lui, juste ça le rassura. À présent, rien ne pouvait mal se passer.

Hanzai était de ceux qui pouvaient nous lancer un regard, et nous redonner une force incroyable en un instant. De ceux qui motivaient des hommes et qui faisait fuir des armées. Que quand on sait qu’il est là, on sait que tout ce passera bien. Il rassurait aussi bien qu’il intimidait. Make n’osa même pas s’imaginer la pression incroyable que cet homme avait sur les épaules. Pourtant, il faisait avec. Make savait qu’un jour, lui aussi devrait prendre un fardeau similaire, il espérait seulement que ce jour venu, il serait prêt. Le van partit en vitesse loin du café et en direction du QG des Guramu.

Hanzai attendit que le van ait tourné le coin avant de quitter le café en courant, il devait les suivre et rapidement. Il courut vers une cabine téléphonique sur le coin de la rue. Il avait déjà des doutes sur les Akuma, il faisait confiance au Daimyo, mais même lui avait pu être manipulé. Il décida d’appeler les Rônin et de leur expliquer la situation. Aucun Rônin n’aurait risqué de trahir Hanzai. En moins de deux, cinq guerriers filaient en direction du QG des Guramu. Ce n’était pas un lieu secret, seulement bien protégé. Hanzai espérait intercepter le van avant qu’il ne se rende là. Il n’avait plus grand temps, il estimait avoir dix minutes avant que le van soit trop profondément en territoire des Guramu pour qu’un sauvetage soit possible.

Hanzai avait besoin de se déplacer lui aussi, ses hommes ne viendraient pas le chercher, ils n’avaient pas le temps. Hanzai vit une voiture garée sur le bord de la route. Elle était plutôt vielle vu la rouille qui la recouvrait, probablement une voiture d’étudiant, mais elle roulait surement et c’était ça l’essentiel.  Le Rônin avait beau être nul avec tout ce qui était informatique, il s’était déjà retrouvé dans des situations comme celle-ci où il devait voler une voiture. N’ayant pas les clés, il dut faire démarrer le moteur manuellement.

Il se pencha sous le volant et fit entrer en contact deux fils, quelques étincelles plus tard, la voiture était prête à partir. Hanzai s’assit au volant, il avait l’air d’un doberman dans une petite cage. La voiture était bien trop petite pour un homme comme lui, mais il devrait faire avec.  Il regarda sa montre, trois minutes d’écoulées. Rien n’était perdu pour l’instant, il enfonça la pédale de gaz et emprunta la même direction que le van. Une minute plus tard, il retrouva un van semblable arrêté sur un feu rouge. Il alla se placer à côté, espérant ne pas se faire remarquer.

Pas de doute, il s’agissait du bon van. Le Rônin aperçut même les tatouages du conducteur, Hanzai tourna la tête, il ne voulait pas se faire repérer. Le feu devint vert et ils purent continuer. Les hommes de Hanzai ne devaient plus tarder, les Guramu et les Rônin étaient près les uns des autres. Trop près si on demandait à Hanzai. Une fois les hommes de Hanzai là, ils allaient entrer en collision avec le van, sortir Make et Takeshi. Hanzai déciderait alors du destin d’Okuni. Il laisserait surement Make l’affronter une dernière fois, mais ils n’étaient pas rendus là.

Terra Hero Team

Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 49 dimanche 02 décembre 2012, 14:31:59

La situation de Saoto n’était pas particulièrement mirobolante, mais le flic était hanté par un esprit de rage, une sorte de soude colère, de froide détermination, qui l’amenait à courir vers l’arbre. Il voyait l’homme se rapprocher de la tyrolienne, agissant vite. Le policier se tenait aux arbres, sentant une douleur lancinante remonter le long de son dos. Il finit par atteindre l’arbre en question, et commença à grimper à l’échelle. Ses mains tremblaient nerveusement. On disait que, sous le feu de l’action, on ne sentait pas la sueur ni la douleur, que l’adrénaline permettait de court-circuiter les inconvénients... Tous les films d’actions que Saoto se plaisait à regarder le soir, ces films hollywoodiens avec Harrison Ford ou Bruce Willis, montraient des héros impossibles à arrêter, qui s’écroulaient après la fin de l’action... Saoto réalisa à quel point cette approche était cinématographique, car il sentait clairement la fatigue. Il avait un point de côté, et entendait des bruits de lutte en haut. Le tueur s’empara du baudrier d’un individu, après l’avoir assommé, et le mit sous ses jambes. Sa chemise était plaquée contre son corps, montrant de grosses flaques de sueurs.

*Je ne te laisserai pas foutre le camp, enfoiré...*

Le tueur s’accrocha à la longue tyrolienne qui surplombait le lac, et s’élança. Saoto venait alors d’arriver sur la plateforme, et, suivant son instinct, il courut le long de la plateforme, et sauta en l’air. Sa main s’accrocha au baudrier de l’homme, perturbant les deux. La tyrolienne tint toutefois bon, et Saoto s’accrochait au baudrier avec l’énergie du désespoir. L’homme tenait la corde le reliant à la tyrolienne d’une main, mais fut déstabilisé par la présence de Saoto, se mettant à tournoyer sur lui-même. Il tentait d’utiliser son autre main pour le frapper, mais le policier s’accrochait. Ses doigts étaient moites, et les deux s’envolaient au-dessus du lac.

Le genou de l’homme le frappa alors au menton, manquant le faire tomber. Il tenta de se servir de son autre main pour s’accrocher à quelque chose, et parvint à s’agripper à la boucle de la ceinture de l’homme. Le genou de l’homme retourna le frapper à la nuque Ils atteignirent alors l’autre côté du lac. Les doigts de Saoto lâchèrent prise, et l’homme tomba sur le sol, roulant par terre, au milieu des feuilles, avant de s’étaler sur un petit ruisseau menant au lac. Sonné, il sentait ses forces l’abandonner, une grande lassitude s’emparant de ses membres. Désorienté, le tueur, de son côté, heurta avec le flanc le gros sac vert de réception collé sur l’arbre, et repartit en arrière, avant de freiner sa course en posant une main ensanglantée sur la tyrolienne.

*Redresse-toi, Saoto, redresse-toi...*

Il se força à ne pas s’endormir. La lumière l’agressait, et il entendait son propre pouls battre très fort. Il soupira lentement, et, en levant la tête, vit le tueur revenir vers l’arbre, retirer le baudrier, et descendre rapidement au sol, dévalant l’échelle à proximité. Saoto le vit le regarder, avant de s’avancer vers lui, sortant alors de sa ceinture un couteau de combat. La lame tranchante força Saoto à devoir agir vite. Normalement, le tueur aurait du profiter de son avantage pour s’enfuir, mais il fallait croire que le flic lui avait vraiment tapé sur le système. Saoto chercha rapidement quelque chose, un objet. Ses mains grattaient dans la terre, et il tomba alors sur un caillou de la taille de sa paume. Il le prit dans le creux de sa main, alors que l’autre se rapprochait.

Le tueur se plaça au-dessus de lui, et le souleva par le col de sa veste, son autre main brandissant le couteau. Soupirant lentement, Saoto le frappa alors à la tête avec le caillou dans sa main. Surpris, le tueur lâcha prise, tombant sur le sol, du sang se mettant à couler de sa tête. Saoto essaya alors de se précipiter sur lui, et les deux roulèrent sur le sol. Malheureusement, son ennemi était moins abîmé que lui, et le retourna, avant de tenter de le planter. Se trouvant sur lui, le tueur essayait d’enfoncer la lame dans sa poitrine, mais Saoto, dans un ultime sursaut, le repoussait avec ses deux mains. La lame oscillait lentement, se rapprochant inexorablement de son cœur. A ce stade précis, les deux hommes ne pensaient même pas à se regarder pour partager leur fureur et leur haine respective. C’était un duel à mort, et chacun des deux s’accrochait à sa survie avec l’énergie du désespoir. La lame continuait à se rapprocher, commençant à déchirer les vêtements de Saoto, qui se mit à trembler, sentant une vive douleur quand le bout commença à s’enfoncer dans sa peau, faisant perler son sang. Le flic soupira... Et entendit alors une détonation.

De la bave lui tomba sur la joue, et il sentit la pression exercée par son adversaire s’effacer. Il n’eut aucune difficulté à le repousser, et soupira, entendant des bruits de pas se rapprocher.

« Police ! »

L’un des flics se pencha vers le tueur, éloignant du pied son couteau, et pointa son arme sur lui. Saoto ne put que cracher du sang, alors qu’un flic se penchait sur lui, se mettant à lui parler. Le policier n’entendait toutefois pas ce qu’il lui disait, et se mit à sombrer pour de bon, tombant dans le coma.

*
*  *

Dans le van, Takeshi était dans une position relativement inconfortable. Le flic était en sueur, et se tortillait sur le banc, tandis que le fourgon avançait vers une destination inconnue. Les Guramu qui les surveillaient n’avaient clairement pas envie de discuter, et Takeshi n’osait rien dire, de peur de se recevoir un coup de pied. Il avait les cheveux en sueur, se demandant par quel tour du sort il avait fini par se retrouver là, dans un van noirâtre, en route vers une destination inconnue... Ou presque. Dans le milieu, tout le monde savait tout sur tout le monde. Takeshis avait quel était le quartier général des Guramu, le fief où se trouvait l’Oyabun des Guramu : Akihiro Guramu. C’était dans les collines de la ville, dans un petit palais japonais traditionnel, qui faisait officiellement office de restaurant, mais qui abritait aussi la demeure ancestra   le des Guramu. Historiquement, les Guramu était aussi un vieux clan yakuza. Il s’agissait de l’un des plus puissants clans de la ville, après tout, mais plusieurs guerres intestinales ou avec d’autres clans il y a plusieurs années leur avaient fait perdre leur influence. Ils avaient réussi à revenir sur le devant de la scène après la débandade japonaise de la Seconde Guerre Mondiale, en s’alliant avec les Américains. Il était historiquement prouvé que Yakuzas et Marines s’étaient alliés ensemble, notamment afin de protéger le pays d’une vague communiste. Tous les Yakuzas avaient trempé dedans, même les Akuma, à un degré plus ou moins divers.

Le van s’arrêtait parfois, tirant Takeshi de ses réflexions, le ramenant à la réalité brute et dure. Il était attaché, ligoté, piégé, et vaincu. On n’hésiterait pas à l’abattre, et cette perspective lui paraissait maintenant comme très peu envisageable. Le Vieil Ours avait eu raison de son instinct. Cette fille... C’était elle ! Cette gamine déboussolée au regard perdu à qui il avait offert une sucette, sans savoir comment faire. Un flic comme lui avait vu la crasse de la vie, toute la misère humaine, qu’elle soit insignifiante, ou grandiloquente. Il avait vu les visages ravagés par l’alcool, les accidentés de la route suite à des cartons meurtriers, les femmes violées, battues par leurs maris depuis des années, et qui ne disaient rien, se taisant respectueusement, au nom des traditions. Le Japon était un pays schizophrène, ce qui en faisait sa grandeur, mais aussi sa faiblesse principale. Il s’était cru blasé, mais il lui avait suffi de tomber sur cette fillette pour comprendre qu’on peut toujours être surpris. Il avait lu un tel mélange de détresse et de désespoir dans son regard. Une vie brisée, massacrée, au nom de principes flous et d’idéaux obscurs. Takeshi avait retrouvé sa combativité d’antan, ce flic tenace, pugnace, mordant, qui harcelait les suspects, au point de faire l’objet d’enquêtes internes, de blâmes, et même de suspensions. Un policier déterminé, qui était devenu une légende dans le métier. Échouer maintenant, si près du but, si près de résoudre l’enquête de toute sa vie, était inacceptable. Il devait découvrir la vérité, savoir ce qui s’était passé dans cette maison, il y a vingt ans, et qui était maintenant plus ou moins à l’origine d’une guerre civile.

Après un temps interminable, le van finit par s’arrêter. Les Guramu parlaient entre eux à voix basse, nerveux, rigolant parfois en désignant Make. Les battants arrière s’ouvrirent alors, et Takeshi vit un parking souterrain.

« Descendez. Vite ! »

On les poussa, et Takeshi, avec des menottes dans le dos, eut droit à une cagoule sur la tête, tout comme Make. On les poussa ainsi, et il buta plusieurs fois sur des marches, se retrouvant dans des cours où il put, à l’odeur et à l’absence de bruits, deviner qu’il se trouvait dans un jardin. C’était le palais traditionnel des Guramu, qui avait été construit il y a des siècles. L’architecture du château était inspiré d’un célèbre château japonais, Himeji. Inscrit au Patrimoine mondial de l’Humanité, Himeji-jo est un château en bois se situant à Himeji, à la Préfecture de Hyogo. Himeji était un modèle de perfection, un château résolument guerrier. Il avait été créé au 14ème siècle par le clan Akamatsu, et le château de Seikusu avait été construit sur le même principe.

Le château s’appelait Muramasa, en référence à celui qui l’avait construit. Muramasa-jo avait été propriété du gouvernement jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale. Après la guerre, le gouvernement avait revendu Muramasa-jo, et les Guramu l’avaient racheté. Le château avait en effet été bombardé par les Américains, et les Guramu l’avaient rénové, reconstruit, et un peu amélioré.

Muramasa-jo comprenait, à l’exemple d’Himeji-jo, deux structures : l’impressionnant donjon principal, qui contenait le restaurant des Guramu, et plusieurs autres structures. Conformément au contrat passé entre la ville et les Guramu, l’une des parties du château était consacrée à un musée public sur l’Histoire de Seikusu. Takeshi sentait les souvenirs affluer, tandis qu’il avançait sur un parquet propre et lissant. On finit par l’asseoir sur une chaise, et par lui retirer la cagoule. Il remarqua rapidement qu’il se tenait dans le restaurant, fermé, et au premier étage. Ce dernier comprenait deux niveaux : la salle principale, en bas, et des couloirs en hauteur, où il voyait essentiellement des hommes armés. Le mobilier comprenait plusieurs aquariums géants, des tableaux et des peintures, et il pouvait entendre de la musique. L’homme en costume devant lui se mit à commenter.

« Guiseppe Verdi... Sentez cette puissance, la force vibrante de ce chœur. Voilà la musique telle qu’elle devrait l’être ! »

Le Vieil Ours reconnut la pièce. C’était Le Chœur des Esclaves. L’homme en face de lui était Akihiro Guramu. Le chef des Oyabun, l’un des hommes les plus puissants de Seikusu. L’homme avait indéniablement quelques kilos en trop, et se mit à lui parler de Verdi.

« Vous connaissez ?
 -  Un classique... C’est la troisième pièce de Nabucco...
 -  Je vois que j’ai affaire à un connaisseur. Il y a tant de choses à dire sur cet opéra... Les Occidentaux ont vraiment eu des génies chez eux.
 -  Vous n’allez pas me faire croire que vous m’avez kidnappé pour parler de Verdi ? s’étonna Takeshi.
 -  Non, mais j’apprécie de discuter avec un homme qui a l’oreille et la culture musicales, c’est si rare, de nos jours. Les jeunes... Ils n’écoutent que des imbécilités. Ce n’est pas si étonnant que la population japonaise se ramollisse, quand on voit leurs goûts musicaux.
 -  Curieux discours, de votre part... Il me semble clairement que c’est l’influence occidentale qui en est la cause principale.
 -  Je n’ai caché mon amitié pour les Occidentaux, si c’est là ce qui vous tracasse, mais je fais partie de la vieille école, moi. J’apprécie des morceaux d’opéra, ce... Ce classicisme occidental, que ce soit à travers la musique, la littérature... Ou même la gastronomie. Vous avez déjà goûté aux grands plats français ? Quand on y goûte, et qu’on retouche à ces putains de ramen dégueulasses, c’est là qu’on réalise que le Japon a encore des progrès à faire ! »

Akihiro entreprit de se relever. Make était également là.

« Qu’est-ce que vous voulez ? A quoi est-ce que tout ça rime ? »

Un léger sourire éclaira les lèvres de l’Oyabun.

« Mon imbécile de fils prétend que les Akuma se sont alliés avec la police, et, dans son esprit gangréné par la coke et la chair facile, il s’est convaincu de pouvoir mener un plan rocambolesque digne d’un mauvais film d’action américain, qui amènerait à la fin des Akuma en permettant à tous les clans de se rallier sous une bannière commune. Un plan stupide, vous en conviendrez. »

Takeshi allait rajouter quelque chose, lorsqu’il entendit du bruit derrière lui. Okuni venait d’entrer, et était visiblement surexcité.

« Où sont-ils, Père ? Les autres clans ?! Nous les tenons ! »

Akihiro ne dit rien, tandis qu’Okuni se plaça devant le champ de vision de Takeshi. Okuni semblait épuisé.

« A quoi est-ce que ça rime ?! »

Un soupir traversa les lèvres d’Akihiro, qui se mit à déambuler.

« Tu ne comprends rien au monde des affaires, Okuni. J’ai essayé de t’enseigner la manière de diriger un clan avec la grandeur qui devait être la nôtre...
 -  Je... Mais... »

Okuni n’eut pas le temps de dire quoi que ce soit de plus qu’il se reçut une gifle monumentale. Il tomba au sol.

« Tu es un vrai déchet, Okuni ! Tes frasques, cette drogue que tu t’ingurgites à tire-larigot, et toutes ces putes qui te tournent autour... Bordel de merde, tu es partiellement responsable de cette guerre !
 -  Je t’offre un moyen d’en venir à bout !
 -  Quoi ?! Avec ces deux connards ? Tu crois quoi, exactement ? Que les autres clans vont subitement ouvrir les yeux et accepter de se tourner vers nous ?! Tu ne comprends donc rien à rien ?! »

Le regard d’Okuni témoignait d’une farouche haine à l’égard de son géniteur. Takeshi se sentait mal à l’aise au milieu de cette dispute familiale.

« Putain, mais pourquoi tu voulais que je te les amène, alors ?! s’exclama Okuni en se relevant.
 -  Ils savent des choses qui te dépassent... Et, à cause de toi, notre poissonnerie est perdue...
 -  A causez de moi ?! s’époumona le Guramu, presque hystérique.
 -  Les flics n’ont eu aucune difficulté à en obtenir l’emplacement grâce à toutes les putes que tu sautes, et à qui tu leurs sors toutes les conneries qui te traversent l’esprit. Crois-tu donc que je l’ignorais ? Toutes les orgies que tu organises, toutes ces nanas que tu te tapes ! J’ai essayé de t’éduquer avec dignité et respect, de t’inculquer les valeurs fondamentales qui...
 -  M’éduquer ?! Tu n’as cessé de me rabaisser, de préférer Akiko à moi !
 -  Tu es ridicule... »

Okuni tendit la main vers Make.

« J’ai failli crever là-bas, merde !
 -  Depuis ta plus tendre enfance, Okuni, tu n’as cessé de me décevoir. Il est temps que je place mes espoirs en quelqu’un d’autre qui les mérite.
 -  Tu sais ce qu’on te dit. Une pomme ne tombe jamais loin de l’arbre. »

Okuni avait sorti son flingue, le pointant sur la tête de son paternel. Le Vieil Ours était légèrement dépassé par les évènements. Dans les confins de sa mémoire, il se rappela que la femme d’Akihiro était morte en mettant au monde Okuni. Partant d elà, il n’était pas difficile d’imaginer l’évolution psychologique entre le père et le fils.

« J’ai toujours rêvé de te flinguer, vieux dégueulasse... »

Il le visait soigneusement, mais, soudain, son regard s’écarquilla. Okuni se mit alors à tituber, portant une main à son cou. Takeshi put voir qu’un shiruken avait été planté dans son cou. Du sang se mit à jaillir de la bouche d’Okuni, qui tituba lentement, avant de lâcher son arme, et de tomber au sol.

« Une déception... Dans tous les sens du terme. »

Une femme apparut alors depuis les hauteurs. Elle portait une combinaison légère de combat bleue moulante, une longue chevelure violette, et souriait légèrement en voyant le cadavre sur le sol.

« Pas comme toi, Akiko... »

Akihiro caressa la joue de sa fille, avec une lueur mélancolique, et la lueur qui brilla dans les yeux de sa fille suffit à Takeshi pour comprendre qu’Akihiro était aussi cinglé qu’il en avait l’air. Akiko était une femme dont Takeshi n’avait jamais entendu parler. Il avait toujours cru qu’Okuni était fils unique. Akihiro se retourna alors vers ses invités, avec une lueur de lassitude sur le regard.

« Navré de vous avoir forcé à assister à un tel spectacle, mais le monde des affaires se doit d’être impitoyable. Si nous en venions aux choses sérieuses ? »

Takeshi, mortifère, haussa les épaules, et l’Oyabun reprit.

« Je n’ai pas sommé votre présence pour cette ridicule guerre, qui sera terminée sous peu. Je n’ai rien contre les traditions, personnellement, mais je considère juste qu’elles n’ont plus leur place dans ce monde. On se doit d’être tourné vers le futur, et pas vers le passé... Quoiqu’il en soit, des affaires plus sérieuses me préoccupent... Comme votre présence dans une maison qui a fait l’objet d’un sinistre drame il y a vingt ans, Make Akuma, en compagnie d’une femme qui m’intéresse encore plus... Ou comme le fait que vous vous soyez décidé à poursuivre les vieux démons du passé, inspecteur. »

Takeshi sentit un frisson le parcourir, commençant à réaliser certaines choses. Un sourire éclaira alors le visage de l’Oyabun, qui l’acheva :

« Il y a vingt ans, une sinistre tragédie a eu lieu dans cette maison. Un couple est mort avec leurs invités lors d’une soirée, incluant notamment un avocat, et quelques autres personnes. L’enquête qui a été faite, et qui a rapidement été classée, a attribué leur décès à des Yakuzas.
 -  Ne me dites pas que... »

Akihiro eut un large sourire, et leur montra l’arme d’Okuni.

« C’est cette arme qui a ôté la vie des parents de cette chère enfant qui tue les Yakuzas à tour de rôle... Et je peux m’en assurer, car c’est moi-même qui ait appuyé sur la gâchette. »

Takeshi sentit un frisson le parcourir.

« Espèce d’enfoiré !! »

Il se reçut un coup sur la tête, le sonnant à moitié, et put voir dans les yeux d’Akiko, une lueur de démence. Akihiro tourna alors sa tête vers Make.

« Le fait que cette fille ait survécu me pose un problème particulièrement sensible. C’est en acceptant de tuer tout le monde à cette soirée que j’ai pu devenir Oyabun... Cette fille est une erreur que je compte rectifier. Mon cher Make, je vous serais donc gré de me dire où la trouver, si vous ne tenez pas que ma chère fille, qui semble beaucoup vous apprécier, vous fasse part de ses... Talents particuliers. »
DC d’Alice Korvander.

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Make Akuma

Humain(e)

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 50 lundi 10 décembre 2012, 01:51:18

L’homme était en s’approchait de la porte du petit appartement pour quitter lorsqu’il sentit son téléphone vibrer dans ses poches. Il le sortit puis regarda le numéro, il s’agissait de son employeur. Il venait justement de terminer ce pourquoi il avait été engagé. L’homme ne savait même pas pourquoi il l’avait fait, mais ce n’était pas dans son habitude de poser des questions. Pourtant, cette affaire était étrange, trois cent milles et un voyage en première classe vers Seikusu pour seulement un travail dans un appartement miteux. Surtout que son travail n’avait pas été particulièrement difficile. Il chassa ses pensées de sa tête puis répondit, il entendit une voix grave avec un accent anglais à l’autre bout du fil.

-   Vous avez terminé?

-   Je vous avais dit que je vous contacterais une fois le travail terminé, mais oui, j’étais justement en train de terminer.

-   Bien. Alors, qu’est-il arrivé à notre ami en commun?

-   Le pauvre écoutait la radio en prenant son bain, un faux mouvement a fait tomber l’appareil dans sa baignoire et il est mort électrocuté sur le coup. Une bien triste histoire.

L’homme se retourna vers la porte de la salle de bain encore ouverte pour contempler un instant le cadavre d’un gros japonais dans sa baignoire, toujours parcouru de spasmes.

-   Ça me semble un  peu tiré par les cheveux…

-   C’est pourtant ce qui est arrivé, vous n’aurez qu’à lire le journal… ou vérifier les rapports de la police.

L’homme savait qu’il ne devait pas poser de questions, mais il décida de se risquer

-   Il n’est pas dans mon habitude de poser des questions, mais pourquoi avez-vous développé cet… intérêt particulier pour notre ami en commun?

-    Ce n’est pas la première fois que j’ai recours à vos services et j’ai toujours apprécié votre silence. Je comprends pourtant que cette affaire était étrange et que vous êtes méfiants. Disons simplement que notre ami en commun n’était pas ce qu’il avait l’air. Les apparences sont souvent trompeuses mon ami… Merci encore une fois pour votre aide, nous aurons surement à travailler ensemble à nouveau dans un futur pas si lointain. À bientôt… Mr. Bateman

À cet instant, l’employeur raccrocha. Bateman fit de même. Il allait devoir se débarrasser de ce téléphone. Dans son métier, seul les paranoïaques survivaient.  Justement, Bateman n’était pas son vrai nom, c’était par contre l’un de ses alliasses préférés, son employeur n’était pas sensé connaitre celui-là. La situation n’était pas encore alarmante, mais il devrait surveiller de près son employeur.  Bateman sortit de l’immeuble. Il n’avait même pas de caméras de surveillance. Il vit la voiture noire de son contact à Seikusu. Il s’approcha alors pour entrer à l’intérieur.  Il se demanda un instant si son contact connaissait également plus d’un de ses noms d’emprunts, surement pas, pensa-t-il

Bateman n’avait pas de nom, pas d’empruntes digitales, en fait, il n’avait pas d’identité. Il n’existait pas. Il avait déjà existé il y a longtemps, mais selon le gouvernement de son pays, il était mort dans un incendie vingt ans plus tôt. Bateman était ce qui se rapprochait le plus d’un fantôme. Officiellement, il était mort, mais pourtant, il était là. Cette pensée le fit sourire. Il embarqua dans la voiture et boucla sa ceinture. Son contact fit tourner la clé et la voiture démarra.

-   Où voulez-vous aller?

-   Je vais rallonger de quelques jours mon voyage à Seikusu, les choses commencent à devenir intéressantes.

Bateman s’intéressait surtout à la prime sur la jeune fille mystérieuse, mais il avait quand même quelques affaires à régler avant de quitter Seikusu. Certaines traditions qu’il respectait à chaque fois qu’il était en ville.

-   Conduisez-moi au fleuriste le plus proche, j’espère qu’ils ont des roses…

Après s’être acheté deux belles roses au fleuriste du coin, Bateman demanda à son contact de le conduire dans une petite ruelle près du quartier Toussaint. Le chauffeur trouvait la requête étrange mais ne dit rien. Bateman débarqua du véhicule et marcha quelques pas. Il s’arrêta à un certain endroit, c’était comme s’il y avait quelque chose là que seul lui pouvait voir. Il contempla le sol pendant quelques instants avant de déposer l’une de ses roses. Le coin n’avait pas changé,  même la guerre ne l’avait pas atteint. C’était comme si cette ruelle était figée dans le temps, comme pour rappeler à Bateman son erreur. 

Il y avait sept ans, ou était-ce huit? Bateman ne se souvenait plus des dates, mais il se souvenait de ce qu’il avait fait. Après tout ce qu’il avait fait dans sa vie, après tout ce qu’il avait vu, il se sentait toujours coupable. Il croisa son regard dans une flaque d’eau, lui non plus n’avait pas beaucoup changé, il avait quelque rides en plus, mais il était sensiblement le même homme. Après plusieurs longues minutes, Bateman retourna dans la voiture. Il s’assit puis ne dit plus rien. Le chauffeur quitta la ruelle, se demandant toujours ce qu’ils étaient venus faire là.

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Dorobo attendait toujours Make sur la rue Saneno, le jeune homme ne semblait pas venir. Dorobo se doutait que quelque chose de grave s’était produit. Il était en compagnie de trois autres Akuma, des sans noms. Dorobo croyait qu’il y en avait un qui s’appelait Togi, mais il n’était pas certain. Il entendit au loin le moteur d’une voiture arriver, ce n’était pas Make. Il reconnut la vieille Lincoln noire de Satsu. Ça, ce n’était pas des bonnes nouvelles.  Satsu freina juste au dernier moment avant d’atteindre la voiture de Dorobo. Satsu sortit de sa voiture avec un pistolet dans les mains. Dorobo et ses hommes firent de même.

-   Où est-il?

-   Make?

-   Oui. Dis-moi où il est. Maintenant!

-              Jamais!

Les trois autres Akuma ne savaient plus ce qui se passait. Dorobo leur avait expliqué que Satsu s’était arrangé pour que la police retrouve l’entrepôt où Make était sensé se battre contre Okuni, et que Satsu avait été payé par les Guramu pour monter ce coup. En échange de la mort de Make, les Guramu auraient également arrêtés de se battre. Pour un Akuma, trahir son clan était la pire chose à faire.

-   Dis le moi, je ne te le redemanderais pas deux fois…

-   Je ne te laisserais pas lui faire du mal!

Satsu voulut dire quelque chose, mais Dorobo ouvrit le feu à plusieurs reprises, il atteignit Satsu dans l’épaule. Satsu tituba jusqu’à sa voiture, évitant de justesse plusieurs balles et il appuya sur l’accélérateur. Il fonça en direction de Dorobo qui put se tasser juste à temps. Satsu dut se résigner à fuir. Dorobo ne prit même pas la peine de le suivre. Le conflit n’avait pas encore atteint tout les Akuma, même le Daimyo ne pouvait dire qui disait la vérité. Il s’était résigné à attendre patiemment que Make revienne, il devait faire confiance à Hanzai et à son protégé.

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Les autres Rônins finirent par arriver, Hanzai fut soulagé de les voir. Il regarda le conducteur et en un signe de tête, ils comprirent ce qu’ils devaient faire. Hanzai accéléra, ils entreraient bientôt en territoire Guramu, le temps leur manquait. Le Rônin était prêt à entrer en collision avec le van, ses hommes se chargeraient du reste. Il n’était plus qu’à quelques mètres, il serra les dents pour se préparer au choc. Les autres Rônin préparaient leurs armes. Au dernier moment, un Guramu remarqua Hanzai.

C’était pourtant déjà trop tard. Hanzai entra en collision avec le van. Le véhicule dérapa puis alla s’écraser contre un poteau de téléphone. Le choc avait été immense,  le van n’avait plus aucune chance d’être utilisé à nouveau. Hanzai s’en était plutôt bien sortit, le coussin gonflable avait fait son travail. Les cinq autres Rônins sortirent d’un van un peu plus loin, armés jusqu’aux dents. Quatre Guramu sortirent du van. Les Rônins firent feu, des centaines de projectiles, comme des abeilles en colère, filèrent vers les Yakuza qui tentèrent de riposter en vain. L’un d’eux réussit à tirer un coup de feu, mais n’atteignit personne.

Okuni était surement resté dans le van. Il n’avait pas paru particulièrement résistant, il devait être sonné.  Hanzai sortit du véhicule, il était indemne. Il ramassa un pistolet à terre et s’approcha du van. Comme personne n’en sortit, il se risqua à entrer. Quand il passa la tête à l’intérieur, il vit… rien. Pas de Make, ni de Takeshi ou d’Okuni. Il y avait tout de même quelques caisses. En en ouvrant une, il vit qu’il s’agissait d’armes. Les hommes à terre étaient bien des Guramu, mais pas ceux qu’ils cherchaient. Hanzai fit alors quelque chose qu’il n’avait fait jusque là que dans quelques rares occasions, il jura.

-   Merde

Make allait devoir se débrouiller seul.

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Make avait été battu, tiré dessus et trainé contre son gré jusqu’au QG des Guramu, là, il faisait face à l’Oyabun des Guramu qui avait très probablement l’intention de le tuer, rapidement ou non. Sa vie était officiellement de la merde, pensa-t-il. Pendant que Takeshi et Akihiro parlaient de la musique qui jouait, Make s’efforçait d’écouter l’air. Le chœur des esclaves. Make ne se serait pas imaginé que l’Oyabun des Guramu avait des goûts si… raffinés.  L’air de la chanson, Make ne se souvenait pas d’où il l’avait entendu, mais il l’avait déjà entendu quelque part. Sauf que ce n’était pas exactement la même chose. L’air était le même, mais une femme chantait en français.

Tout d’un coup, Make s’en souvint, le souvenir était douloureux. Il frappa Make comme un coup de poing au visage. La femme qui chantait était Nana Mouskouri, la chanson s’appelait Je chante avec toi liberté. Make s’en souvenait, puisque s’était l’une des chansons préférées de son grand-père. À la mort de son grand-père, son père s’était mis à écouter du Nana Mouskouri, pour se rappeler de bons souvenirs déduit Make. S’était cette chanson qui jouait dans la voiture le jour de la mort de son père et de sa mère. Comment Make avait-il fait pour l’oublier même un instant?

Make écoutait attentivement les hommes parler, il n’avait pas grand-chose à dire pour l’instant, alors il se contenta d’écouter. Okuni débarqua tout d’un coup, sa présence stressa Make, il était imprévisible. Akihiro Guramu semblait bien le savoir. Là où les Akuma se considéraient tous comme des frères de sang, les Guramu s’haïssaient entre eux la plupart du temps et n’appréciaient que très peu de leur semblables. Le ton monta, Okuni sortit son flingue, il semblait déterminé à descendre son père, quand tout d’un coup, il reçut un shuriken dans la gorge.

Il vit alors sortir de nulle part une belle jeune femme au costume moulant. Ses formes avantageuses et sa grâce naturelle ébranla quelque peu Make. Le jeune homme réussit par contre à ne rien laisser paraitre. Elle était belle, c’était vrai, mais elle était surtout une Guramu qui venait de tuer un homme. Make n’avait jamais entendu parler d’Akiko, mais ce n’aurait pas été la première fois qu’un Oyabun garde son enfant préféré secret dans le but de la protéger.
C’était rare de voir une femme à la tête d’un clan, mais ça arrivait quand même parfois. Si Akihiro voulait léguer son clan à Akiko, personne ne viendrait s’y opposer. Surtout que Akiko semblait plutôt forte, elle ne devait pas avoir de difficultés à se faire respecter.

Make avait beau être dans une situation désespérée, il restait toujours un homme, un jeune homme de surcroit. C’était presque impossible pour lui de rester indifférent face à une femme. Son regard se posa sur Akiko, à part peut-être un certain air de tueuse, elle était bien. Make avait toujours aimé les femmes fatales. Il réalisa tout d’un coup le sens que cette expression avait dans la présente situation, car Akiko risquait bien d’âtre fatal à Make. Son attention surtout porté sur la demoiselle et ses… attributs, Make n’écoutait qu’à moitié Akihiro.

-   …gré de me dire où la trouver, si vous ne tenez pas que ma chère fille, qui semble beaucoup vous apprécier, vous fasse part de ses... Talents particuliers.

-   Pardon, vous disiez?

Les informations arrivèrent avec un léger décalage dans la tête à Make. Il comprit alors, la fille et où la trouver. Il comprit également la menace, Akiko avait beau être agréable à regarder, Make n’avait pas particulièrement envie de découvrir ce que Akihiro voulait dire par talents particuliers. Make se racla la gorge avant que le Guramu n’intervienne puis entreprit de répondre à la question qui lui était posée.

-   Ah, la fille…  Tina je crois. Non, c’était Tifa. Je… et bien, il semblerait que nous soyons à une impasse... 

Make prit un instant pour regarder le regard sévère de Akihiro


-   Je ne sais pas où la trouver. Je ne l’ai jamais su d'ailleurs. Notre présence dans la même maison n’était qu’une coïncidence. Tout ça n’est qu’un énorme malentendu. Elle a même essayé de me tuer.  Croyez-moi, j’adorerais vous aider sauf que… et bien, je ne peux pas.

Make essayait d’analyser un peu les réactions de Akihiro, le Akuma était de plus en plus nerveux.

-   Alors… Si vous nous laissiez partir moi et le flic. Je suis sur qu’avant longtemps nous rirons tous de ce quiproquo.

Le regard de Make se tourna alors vers Akiko. Il y avait quelque chose de pas net avec cette fille. C’était au moins la troisième fille d’une grande beauté que Make croisait en l’espace de quelques jours et c’était également la troisième à avoir l’air de vouloir le tuer. Comment ce faisait-il que Make attirait toutes les jolies psychopathes?  En fait, les intentions d’Akiko étaient toujours pour lui un mystère. Elle était calme pour l’instant, et c’était mieux comme ça. Il espérait réellement qu’Akihiro les laisses partir, mais Make n’était pas dupe. Il était l’héritier de son clan rival. Il ne s’en tirerait pas aussi facilement. Les chances que Hanzai arrive étaient également de plus en plus minces. Make devait se sortir de là tout seul. Pour ce faire, il ne pouvait compter que sur lui et sur Takeshi.   
« Modifié: lundi 10 décembre 2012, 01:59:10 par Make Akuma »

Terra Hero Team

Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 51 mercredi 12 décembre 2012, 20:55:21

Il avait fallu que Takeshi se retrouve attaché dans l’un des plus luxueux restaurants de Seikusu, face à l’un des hommes les plus dangereux du Japon, pour connaître les réponses à ses questions. Le meurtrier... L’assassin. Il était là, face à lui, dans son costume. Un homme impitoyable, qui avait assassiné son propre fils, un dégénéré notoire. Mais Akihiro n’était qu’un porte-flingues. Qu’est-ce que tout cela cachait ? Les réponses étaient là, à portée de main. Make sembla émerger, et Takeshi ne dit rien. Ce gars semblait vraiment à côté de la plaque.

« Alors… Si vous nous laissiez partir moi et le flic. Je suis sur qu’avant longtemps nous rirons tous de ce quiproquo. »

Le Vieil Ours ferma les yeux, tandis qu’Akihiro, surpris, cligna des yeux, respirant lourdement.

« Rire ? s’étrangla-t-il à moitié. Tu crois que tout ça est... Un jeu ? Une espèce de putain de farce à la con de gamins attardés ?! Tu crois que je me marre ? Que je me fends la gueule en me disant à quel point toute cette histoire est drôle ?! »

Takeshi ne dit rien, commençant à réaliser quelque chose. Si Akihiro avait tué Okuni, ce n’était pas que parce que son fils le décevait... C’était aussi parce qu’il avait la trouille. Quelque chose le terrifiait, quelque chose qui était liée à cette fille. Qui était lié à ce qui avait eu lieu il y a vingt ans, dans cette maison. Akihiro sembla alors capter les regards de Make vers Akiko, et sourit lentement.

« Ma fille te plaît, hein ? Je l’ai toujours éduqué en secret... Je l’ai éduqué dans le respect des traditions guramu. Un fils public, un autre caché, un homme de l’ombre, qui le protège. L’Ombre et la Lumière. Ce que les Chinois appellent le yin et le yang. Akiko a été formée dès son plus jeune âge aux arts martiaux, à devoir défendre et protéger son grand frère. Okuni devait me succéder, et Akiko devait l’aider. C’est ainsi que les choses auraient du se passer ! »

Akihiro s’était rapproché d’Akiko, caressant sa joue et son menton. Voilà qui confirmait encore plus la relation incestueuse entre eux deux.

« Je l’ai trouvé dans les bas-fonds de ce pays pourri. Je l’ai éduqué, formé, j’ai canalisé sa rage et sa haine... Mais elle n’a jamais pu accepter Okuni. Comment le lui reprocher ? Il ne comprenait rien à rien... Pas comme toi, Akiko. »

Sont on était calme, doux, et le regard qu’Akiko répondait à son père témoignait qu’elle le voyait comme un sauveur. Takeshi se rappela de ces enquêtes officieuses, de ces rumeurs décrivant Akihiro comme un pédophile, amenant dans son château des jeunes filles... Le Vieil Ours retenait son souffle, et Akihiro s’écarta alors d’Akiko. Il se dirigea vers Make, se plantant face à lui.

« Tu veux que je te dise un truc ? Je n’ai pas envie de rire. Et, même si tu ne sais rien sur cette fille, tu restes toujours un Akuma. Je vais être un bon père. Puisque tu veux faire plus ample connaissance avec ma fille, je ne vais pas te refuser ce petit plaisir. »

Le sourire sur les lèvres d’Akihiro, un sourire vicieux, témoignait toutefois que cette rencontre plus intime ne serait pas au gré de Make. L’Oyabun fit signe à plusieurs de ses hommes d’emmener Make, avant de s’intéresser au flic. Akiko, de son côté, suivit les hommes, d’une démarche féline et sensuelle.

« Que vais-je bien pouvoir faire de vous ?  Je ne peux décemment pas vous laisser sortir...
 -  Pourquoi les avez-vous tué ?
 -  Vous en êtes encore resté là ? Cette affaire vous a marqué, inspecteur...
 -  Voyez ça comme la dernière cigarette du condamné », plaida Takeshi.

Akihiro eut un sourire, et retourna s’asseoir.

« Très bien, inspecteur... Il ne sera pas dit qu’Akihiro Guramu est un homme dénué de la moindre humanité. Je vais satisfaire une part de votre curiosité. Ensuite, vous mourez. »

Takeshi serra les dents, mais il n’allait pas dire non à la possibilité de voir son espérance de vie rallongée.

*
*  *

On attacha Make dans une pièce sombre, dans les caves de Muramasa-ji. Il y avait ici l’antre d’Akiko, une pièce insonorisée où on l’attacha par les bras à de solides chaînes sur un tuyau pendant au plafond. Ses pieds furent également ligotés, et les Guramu l’abandonnèrent là, en compagnie d’Akiko. La salle était partiellement nettoyée, et on pouvait voir, sur le sol, contre les murs, quelques traces de sang. Les divers instruments posés sur une table dans un coin de cette pièce sombre ne laissaient aucune illusion sur l’usage de cette pièce : une salle de torture. Akiko se tenait là, observant les instruments, avec une sorte de froide et sombre passion dans le regard.

« J’ai vu ton regard, petit Yakuza... Le même que tous les hommes... On ne peut cacher ce genre de regards à une femme. »

Akiko parlait dans une espèce de monologue, car on avait mis un bâillon sur les lèvres du Yakuza.

« Les hommes ne sont rien de plus que des porcs. Vos traditions, votre code de l’honneur, ne sont que des prétextes que vous utilisez pour dissimuler votre barbarie primaire. Cela, je l’ai compris très jeune, lorsque mon père biologique me mettait la main aux fesses. J’ai fugué... Et j’ai été recueillie par Guramu-san... Moi, la petite vagabonde, la mécréante qui volait dans les cuisines, sur les marchés, j’ai été choisie par lui... Il m’a conduit ici, dans cette ville, puis dans ce château... »

Akiko se confiait, car elle savait que c’était un bon moyen pour torturer quelqu’un. Se confier... La victime croyait alors avoir un lien avec le bourreau, et c’était encore plus vrai quand le bourreau en question était une belle femme.

« Guramu-san recrutait de nombreuses filles, et il nous entraînait dans son dojo personnel... Notre objectif était de devenir des femmes-soldates, des ninjas parfaites, qui pourraient protéger son imbécile de fils, Okuni. »

Elle lâcha le mot avec mépris, exprimant toute la haine qu’Okuni exprimait.

« Les enfants ont toujours été éduqués comme soldats... Les Européens le faisaient avec leurs chevaliers, les traditions se perpétuent... Guramu-san voulait de ninjas féminins, car il pensait que les femmes étaient plus douées que les hommes dans ce domaine. De toutes les candidates, j’ai été la meilleure, et Guramu-san m’a élevé comme si j’étais sa fille... Mais Okuni ne m’a jamais considéré comme sa sœur, mais comme sa pute... »

Tandis qu’elle parlait, elle faisait frotter ses objets entre eux, les faisant glisser. Elle s’intéressait à un scalpel, et se rapprocha lentement de l’homme, avec une démarche qui était toujours sensuelle, ses jambes se frottant délicatement entre elles.

« Guramu-san m’a élevé, instruit, mais Okuni ne voyait en moi qu’une belle femme. Il venait dans ma chambre, m’agressait, et tentait de me violer... Jusqu’à ce que mon père l’apprenne, et ne le corrige. »

Les mains d’Akiko se promenèrent sur le torse de Make, et elle lui arracha son haut, révélant son torse musclé. Elle récupéra son scalpel.

« Depuis cette période, Guramu-san m’offre des hommes... Et je peux exprimer sur eux toute la colère que je ressens à leur égard. »

Akiko enfonça alors le scalpel dans l’omoplate droite de l’homme, et le retira, faisant couler son sang. Se rappelant alors de quelque chose, elle lui ôta son bâillon, approchant le scalpel de lui.

« Les hommes aiment faire hurler les femmes... Et tu sais quoi ? C’est entièrement réciproque ; j’aime faire hurler les hommes. »
DC d’Alice Korvander.

Consultez ce topic pour une présentation détaillée de mes personnages.

Pour une demande de RP, je vous encourage, soit à poster sur le topic susmentionné, soit à envoyer un MP sur mon compte principal.

Make Akuma

Humain(e)

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 52 dimanche 16 décembre 2012, 06:28:55

Le moindrement qu’on travaillait un peu avec Bateman, ou peu importe le nom qu’il utilisait, on apprenait rapidement qu’il y avait une règle d’or à suivre quand on était en sa compagnie : ne pas trop parler. Shin, le contact de Bateman, l’avait compris. Pourtant, il ne pouvait pas résister à lui demander pourquoi il était allé déposer une rose en plein milieu d’une ruelle. Shin était curieux de nature. S’il parvenait à se contrôler, sa curiosité pouvait rapidement devenir un atout dans son métier, sinon, elle pouvait rapidement le faire tuer. Jusqu’à date, il était toujours vivant. C’était bon signe. Après cinq longues minutes en voiture, Shin rompit le silence.

-   Pardonnez-moi monsieur, mais je ne comprends pas vraiment ce que vous venez de faire, avec la rose. Certes, vous avez le droit de ne rien me dire, mais je suis curieux. Vous conduire à un fleuriste n’était pas ce que je m’attendais à faire pour vous, votre comportement est… curieux.

Bateman contempla longuement son contact. Bateman n’aimait pas vraiment parler, mais il aimait encore moins qu’on lui pose des questions. Pourtant, cette journée, quelque chose le poussa à répondre. Il soupira puis commença à expliquer.

-   Dans ma vie, j’ai fait bien des choses. Quelques bonnes, mais surtout des moins bonnes. Je n’ai jamais eu de remords pourtant, sauf pour cette fois. Les affaires ont toujours été les affaires, et si j’avais à le refaire, je le referais, sauf que…

-   Mais, de quoi parlez-vous?

-   Il y a de cela sept ans… ou était-ce huit? Je ne sais plus, le temps passe trop vite… Un homme m’avait demandé d’effectuer un boulot pour lui. Comme d’habitude, je n’ai pas pu voir mon employeur. Le contrat était pour un homme d’affaire et sa femme. Un contrat rapide et payant. Sauf que mon employeur m’a surpris en mentionnant un détail, leur fils…
Bateman prit une longue inspiration.  Il n’y avait pas de micros dans la voiture, alors il décida de se laisser aller, rien que pour une fois.

-   Un gamin, dix ou douze ans maximum. Nous étions trois sur ce coup, la première et la dernière fois que j’ai travaillé avec d’autres. Cette famille était sensé être plutôt coriace, mais nous étions prêts.  Nous avons donné un pot-de-vin à leur chauffeur pour qu’il les fasse passer par la petite ruelle de tout à l’heure. Une fois là-bas, nous les avons descendus, le chauffeur également. C’est là que l’un de mes associés a vu le môme. Il était là, sur la banquette arrière, il pleurait le pauvre. Il avait vu ses deux parents se faire descendre.

Bateman fixa le sol quelques instants, en racontant ses évènements, c’était comme si il les revivait.

-   Mon employeur voulait que j’épargne l’enfant, mais que je lui tire dessus tout de même. Les deux autres avec moi n’ont pas eu le courage d’agir. Je me suis alors approché du garçon, et j’ai fait feu, deux fois. En prenant bien soin de viser près du cœur, mais pas trop. Il a survécu à ses blessures, et il se porte bien. Le problème c’est que… j’ai tiré sur un enfant et ça je ne pourrais jamais l’oublier.

-   Si ça vous trouble tant que ça, pourquoi avez-vous accepté le contrat?

-   Vous devez avoir une mémoire enviable ou une vie bien triste pour ne rien connaitre du regret.

Un silence s’installa dans la voiture. Au moment où Bateman croyait avoir la paix, Shin parla à nouveau.

-   Pourquoi quelqu’un aurait bien pu vouloir du mal à cette famille, mais laisser le gamin vivant?

-   Je ne sais pas. Dans mon métier, on ne pose pas de question et le moins on en sait, le mieux on se porte. Le plus ironique dans mon travail, c’est que j’ai surement changé le monde à plusieurs reprises, sauf que je ne le sais même pas…

-   Vous avez revu le gamin depuis?

-   Il ne sait pas qui je suis, je me suis déjà approché de lui, mais il ne doit pas découvrir mon identité. Je sais qu’il a changé de nom depuis. Il se porte bien. Il héritera bientôt d’une énorme fortune et pas uniquement celle de son paternel.  Contentez-vous de conduire maintenant. Je dois aller lui porter cette deuxième rose.

-   En personne?

-   Non, je la laisse devant sa porte.

Pour le reste du trajet, Shin respecta la règle du silence. Ils arrivèrent finalement en face d’un bloque d’appartements. Plutôt beaux, mais rien de trop luxueux non plus. Bateman prit la rose puis sortit de la voiture. Il entra dans le bâtiment puis se rendit jusqu’à la porte 221. Il la regarda, soupira puis déposa la rose devant. En se penchant, il remarqua quelque chose d’étrange. La porte était brisée. Quelqu’un l’avait enfoncée un peu plus tôt. Bateman poussa la porte, elle s’ouvrit. Quelque chose n’allait pas. Il entra silencieusement dans l’appartement. Quiconque avait défoncé la porte pouvait bien encore être là…

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Satsu était blessé, la balle qu’il avait reçue n’était pas ressortie. Il souffrait le martyr et il peinait à garder son véhicule droit. Au moins il était dans un quartier qu’il connaissait. Les yeux de Satsu se fermaient tout seuls, il avait perdu beaucoup de sang, quelqu’un devait l’aider au plus vite. Il vit un cabinet de vétérinaire au loin. Ça devrait suffire. Lui au moins devait avoir quelque chose qui s’apparentait à de l’équipement médical. Satsu arrêta sa voiture devant le bâtiment. Il ne semblait pas y avoir de clients. Tant mieux, il préférait ne pas attirer l’attention.  Le Yakuza ouvrit le coffre à gants puis prit une enveloppe et en sortit une liasse de billets. Il déambula chez le vétérinaire.

Un homme portant une veste blanche se précipita dans l’entrée. Satsu le regarda droit dans les yeux puis tituba jusqu’à lui. L’homme était un petit japonais à lunettes. Il avait les quarante ans passés et vu l’état de sa boutique, il ne devait pas rouler sur l’or. Il avait l’air fatigué et ne fut pas surpris en voyant un Yakuza en sang se pointer comme ça chez lui. Il avait souvent collaboré avec la pègre. Trois quarts d’heure plus tôt il avait soigné un porte flingue des Yakuza. Le vétérinaire reconnut Satsu, il était connu dans le milieu.

-   Doc, j’ai besoin de ton aide.

-   Venez avec moi, je m’occupe de tout.

Satsu lui tendit la liasse de billets, mais le vétérinaire lui fit signe que ce n’était pas nécessaire. Être ami avec quelqu’un comme Satsu valait bien plus cher que tout cet argent. Le vétérinaire allongea Satsu sur une table, puis commença à opérer. Pendant quinze minutes, Satsu hurla de douleur. Extraire une balle n’était pas une procédure des plus agréables, encore moins lorsqu’elle était faite par un amateur dans une pièce pleine d’animaux bruyants. Le corps de Satsu n’en pouvait plus, il s’évanouit. Pas vraiment plus tard, il se réveilla. Le vétérinaire le fixait. Satsu se releva, un peu étourdit, l’autre homme l’aida à se relever.

-   C’est vrai ce qu’on dit? Que vous êtes avec les Guramu maintenant?

Satsu regarda l’homme avec un regard grave, mais pas plein de colère.

-   Ne me juge surtout pas, tu ne sais pas ce qui se passe dans notre monde.
Sur ce, Satsu quitta la boutique. Il avait un travail à finir.

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-   … Puisque tu veux faire plus ample connaissance avec ma fille, je ne vais pas te refuser ce petit plaisir

-   Non, je ne veux pas vraiment faire plus ample connaissance avec Akiko, elle est bien où elle est maintenant. Ce n’est pas que… hey, mais lâchez-moi!

Make se débattait, mais c’était inutile, les hommes qui le trainaient étaient trop puissants. C’est là qu’on prit la décision de bâillonner Make. On l’amena dans une pièce sombre. Il contempla le sang et les instruments de torture. Durant le voyage, il avait pu se calmer un peu et se rappeler ce que le Daimyo lui avait enseigné. Les apparences n’étaient rien. Ceux qui avaient besoin du sang de leurs ennemis pour faire peur aux autres étaient nécessairement faibles. Tous ces instruments n’étaient là que pour lui faire peur, Akiko savait surement comment s’en servir, mais le supplice qu’elle lui infligerait ne pouvait pas être plus grand que celui de savoir qu’on a trahi son clan. Make ne parlerait pas.

Le Akuma comprit rapidement que la torture qu’on allait lui infliger n’était pas que physique, elle se jouait surtout sur le plan psychologique. La plus douloureuse torture qu’on pouvait infliger à quelqu’un, surtout quelqu’un d’intelligent comme Make, c’était la torture de l’esprit. Voir cette belle jeune femme, avec son costume moulant et ses belles formes, qui jouait avec lui. Qui le tentait et qui lui faisait mal. Qui lui parlait de son passé avec sa voix sensuelle comme ses manières d’ailleurs.  C’était… à rendre fou. Mais Make se sentait prêt. Prêt à résister à n’importe quoi. Ce n’était pas une Guramu qui allait le briser, ça c’était certain.

Il savait que premièrement, il ne devait pas compatir avec Akiko. Elle avait beau être d’une
incroyable beauté, même si elle lui racontait son histoire à briser le cœur, il ne la prendrait pas en pitié. Lui aussi avait eu un parcours terrible et s’il se laissait succomber au syndrome de Stockholm, il était mort.  Akiko était une ennemie, une jeune et belle ennemie, mais une ennemie tout de même. Elle était folle, mais par dessus tout, elle était une Guramu. Son orgueil d’Akuma l’aiderait à avancer.

Make sentit son rythme cardiaque s’accélérer et un frisson lui parcourir le corps lorsqu’elle passa ses mains sur son torse et qu’elle le déshabilla un peu. Il se sentait plus vulnérable sans sa chemise. Mais ce n’était qu’une impression. Il était toujours aussi fort qu’avant. Cette Akiko ne l’aurait pas. Quand elle lui enfonça sa lame dans l’omoplate, il serra les dents et grogna un peu, mais sans plus. Sa tortionnaire décida de lui enlever son bâillon. Il fut parcouru d’un nouveau frisson lorsqu’elle s’approcha de lui et lui parla à nouveau, scalpel en main.

-   Les hommes aiment faire hurler les femmes... Et tu sais quoi ? C’est entièrement réciproque ; j’aime faire hurler les hommes.

Make releva la tête puis fixa Akiko dans les yeux. La confiance du Akuma était revenue. Il se sentait à nouveau prêt à affronter une armée. Il était toujours un peu effrayé, mais il ne céderait pas à la panique. Même dans ce moment, il réussissait à parler sur un ton calme, prouvant, surtout à lui-même, qu’il avait des nerfs d’acier.

-   Ma jolie, j’ai bien peur de ne pas vouloir t’offrir ce plaisir. Tu me verras surement grimacer, très probablement grogner, mais je le jure devant Dieu tu ne me verras jamais crier.

À cette époque, Make était athée.

-   Alors vas-y montre-moi ce dont tu es capable Guramu.

Le Akuma savait que provoquer sa tortionnaire n’était peut-être pas une bonne idée, sa réaction allait être imprévisible. Personne ne pouvait savoir ce qu’elle allait faire. Mais aussi folle l’idée de provoquer Akiko pouvait paraitre, Make savait que se laisser faire était une moins bonne idée. Il espérait déstabiliser Akiko en lui montrant du courage, peut-être que son fatalisme suffirait à l’ébranler. Certes, si personne ne venait à son aide, ébranler Akiko ne lui serait pas vraiment utile. Il ne savait pas jusque où elle était prête à aller.

Pourtant, Make était prêt à ne pas crier. La plupart des Yakuza étaient entrainés à résister à la douleur et à la torture. Pendant leur entrainement, il arrivait souvent qu’ils devaient simplement se faire battre. S’ils voulaient réussir l’exercice, ils devaient rester debout et ne pas montrer la moindre parcelle d’émotion. Ça prenait du temps, mais ils finissaient par y arriver. Cet entrainement pouvait paraitre brutal,  mais il était très utile pour les Yakuza. Make n’était pas insensible à la douleur, bien au contraire, mais il savait la cacher. Ça n’allait pas l’empêcher de souffrir, mais s’il ne réagissait presque pas à sa tortionnaire, peut-être qu’elle se lasserait de lui… ou qu’elle s’acharnerait encore plus sur lui.

Make savait que quelqu’un allait venir à son secours, il ne pouvait pas mourir. Il ne se sentait pas prêt à mourir. Pour lui, il n’y avait que deux possibilités, soit il serait capable de sentir la mort approcher, soit cette mort ne viendrait tout simplement pas. Il passerait l’éternité à glisser entre les doigts de la mort, comme il avait toujours fait depuis sa naissance. Il ne se croyait pas vraiment immortel, mais il aimait bien l’idée.

Make s’attendait à voir arriver Hanzai ou le Daimyo sur un grand cheval blanc. C’est ce qu’il aurait prédit. Par contre, il n’aurait jamais prédit ce qui allait se passer. Il n’aurait jamais cru que celle qu’il avait essayé de tuer et qui avait presque réussie à le tuer lui aussi n’était pas bien loin. Il n’aurait jamais cru que cette femme allait venir le secourir. C’était également la dernière personne qu’il aurait voulu voire dans cette pièce à part peut-être Akiko. Il avait essayé de tuer Tifa après tout, elle ne serait surement pas content de le revoir.

Mais Make ne se doutait de rien. Il n’avait même pas son nom en tête. Le Akuma espérait sincèrement que les secours arriveraient bientôt. Akiko semblait prendre un peu trop de plaisir à son goût. C’était la deuxième fois qu’il se faisait attacher par une femme, sauf que la dernière fois, il avait aimé, c’était surtout parce qu’il n’avait pas été en compagnie d’une psychopathe prête à le tuer et à le torturer avant. Il ne restait plus à Make que l’espoir. L’espoir de voir quelqu’un venir le sauver. Entre temps, Akiko était déjà prête à continuer son petit jeu…

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Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 53 dimanche 16 décembre 2012, 18:33:31

Takeshi comprit rapidement qu’Akihiro allait se lancer dans une longue explication. C’était un homme qui avait besoin de parler de ça. Et il ne pouvait pas se permettre de raconter ça à son psy’. Alors, à défaut, autant se confier devant un type qui, de toute manière, serait tué ensuite. Takeshi n’allait pas se plaindre. Il y avait quelque chose qui rongeait ce puissant homme, le terrifiait... Et quelque chose qui terrifiait Akihiro Guramu était forcément quelque chose à craindre. Ce dernier commença donc par des énonciations générales, le genre de trucs qu’on pouvait facilement trouver sur Internet, par la grande Histoire. La Seconde Guerre Mondiale, et l’effondrement de l’Empire japonais. Ces derniers avaient décidé d’entrer en guerre pour lutter contre une asphyxie économique, contre l’embargo décrété par les Américains, afin de se constituer une zone de libre-échange. Ils avaient perdu la guerre, et l’avaient même plutôt bien perdu. Le Japon, en 1945, était dans un état similaire à l’Europe : en ruines. Il n’y avait pas eu d’affrontements chez eux, par de pays entièrement rasé, avec des carcasses de tours détruites s’étalant sur des centaines de kilomètres, mais le pays avait dépensé énormément d’argent dans cette guerre. Et, outre un effondrement matériel et financier, il y avait aussi un effondrement moral significatif. Deux bombes atomiques avaient explosé sur le sol japonais, conduisant l’Empereur à capituler, à plonger son pays dans quelque chose qui, pour bien des généraux, était pire que la mort : le déshonneur. La honte du perdant, obligée de plier l’échine devant le victorieux.

Dans cette situation post-apocalyptique, les Yakuzas avaient connu un réel essor. Le Vieil Ours le savait. Le crime organisé était apparu comme une nécessité pour permettre au Japon de se reconstruire. Durant la guerre, les Japonais avaient déporté des étrangers, notamment des Coréens, pour s’en servir comme main d’œuvre. A la fin de la guerre, ces ouvriers pouvaient retourner chez eux, donnant à leurs pays une image réaliste du pays : un marché en pleine expansion. Les Yakuzas avaient protégé le Japon des envahisseurs, des autres mafias, et avaient organisé le marché noir, permettant aux Japonais de pouvoir continuer à vivre. Ils avaient profité de la débandade pour s’organiser, s’améliorer, se renforcer, bénéficiant, en ce sens, du soutien des Américains, comme des Japonais.

« La réalité, toute simple à comprendre, c’est que le crime organisé est un moindre mal par rapport à d’autres maux. C’était particulièrement vrai à cette époque. »

Le cas de Yoshio Kodama faisait figure d’école. Un célèbre criminel japonais, qui avait été emprisonné par les Américains comme criminel de guerre. Il avait été libéré, afin d’empêcher la propagation du communisme en Asie, plus particulièrement au Japon. Les Américains n’étaient pas idiots ou naïfs ; le communisme, l’invasion rouge, ne se stoppait pas qu’avec de jolis sourires et des discours de bonne intention. A choisir entre un Yakuza et un coco, le choix était fait. Et, à cette époque, en pleine guerre froide, on n’avait pas la liberté de pouvoir choisir : soit on était avec un camp, soit on était avec l’autre.

« J’ai travaillé pour Kodama. J’étais ce qu’on pouvait appeler un gurentai. Tu sais, ces gosses désolés d’après-guerre... »

Dans le pays ravagé du Japon, une autre sorte de crime organisé avait éclos : les Gurentai. Il s’agissait de gangs de rue, tout simplement, qui trempaient surtout dans la prostitution. Ces groupes furent perçus comme des rivaux par les grands clans yakuzas, et furent absorbés avec eux.

« Seikusu a été touchée par la crise. C’est depuis cette époque que la Toussaint a périclité. J’étais le chef de ma petite bande, et, un beau jour, j’ai reçu la visite de Kodama. Il s’était rendu à Seikusu pour tenter de fédérer les nombreux petits clans qui existaient dans la ville, mais aussi pour venir à bout de la lie communiste. Kodama était un vrai patriote, un ultranationaliste. Il avait compris une vérité toute simple : nous, les Yakuzas, ne sommes pas une menace. Nous sommes un mal nécessaire. C’est Kodama qui m’a ouvert les yeux sur le péril maoïste en vigueur à Seikusu. Une cellule chinoise à Seikusu... Il fallait la neutraliser, car ces espions étaient au courant d’un projet paragouvernemental dans lequel de grosses pointures étaient impliquées. »

Se pouvait-il que... ? Takeshi retenait son souffle, tandis qu’Akihiro parlait un peu plus lentement.

« C’est grâce à Kodama que j’ai pris des galons. Je l’ai aidé à traquer les Chinois, mais aussi à fédérer les gangs. Tous ces gangs ont rejoint les Guramu. Tu comprendras donc volontiers pourquoi, pour des gens comme nous, des orphelins de la guerre, ces grands principes que sont l’honneur nous passent légèrement au-dessus de la tête. »

Kodama était ensuite tombé en disgrâce, et avait fini par vivre reclus dans une résidence privée. On était alors dans les années 1980’s. Le Japon se reconstruisait, mais la guerre froide était loin d’être terminée. Elle atteignait même son seuil critique. Les Américains avaient perdu la guerre du Vietnam, et avaient montré qu’ils étaient incapables de défendre efficacement le monde libre contre le bloc rouge. Et la Chine apparaissait comme étant de plus en plus puissante, et de plus en plus hostile à l’égard des Japonais. Il était donc normal que certains Japonais cherchent à réagir en fondant une organisation spéciale. Un triumvirat...

« Je crois que tu as du entendre parler de ces trois hommes : Toshihiro, Hatekayama, et Kyjouîshi.
 -  Ça me dit quelque chose, concéda Takeshi.
 -  Sur ces trois hommes, c’est Toshihiro qui a vraiment été le moteur. Son père s’était suicidé lorsque le Japon a capitulé. Il a vécu dans le désir constant de reconstruire le pays, et d’en former une puissance militaire mondiale. C’était un ami de Kodama, et c’est grâce à la fortune de Kodama que Jyendaï a été construite. »

Takeshi comprenait mieux pourquoi Jyendaï n’aimait pas qu’on se mêle de ses affaires. Elle n’était pas la seule entreprise au monde à avoir été financée par des mafieux, loin de là, mais ça faisait toujours tâche. Néanmoins, le Vieil Ours se doutait que cette histoire dissimulait quelque chose d’encore pire, d’encore plus sournois. Akihiro prit tout son temps.

« A cette époque, je n’étais toujours qu’un vulgaire larbin. J’avais une certaine importance au sein de la famille, mais je visais le poste suprême. Quelques mois avant sa mort, Kodama m’a appelé. Il avait une ultime mission à me confier. Une mission qui prenait lieu chez moi, à Seikusu. Des agents dormants. Des Chinois. Une autre cellule, qui avait des informations cruciales à envoyer à leur supérieur... Sur Jyendaï. Alors, je suis allé voir Kodama, et j’ai naturellement accepté son contrat. »

La mission, très simple, consistait à neutraliser toute cette cellule avant qu’ils ne transmettent les informations.

« Ces types vivaient au Japon depuis des années, et devaient envoyer l’un des leurs par avion. Nous l’avons intercepté à temps, et l’avons neutralisé. Nous avons ensuite suivi un autre membre de la cellule. Devant cette situation inattendue, ces abrutis s’étaient tous réunis, ne s’attendant pas du tout à ce qu’on les file. Tu commences à comprendre, Takeshi ? »

Ce dernier ne dit rien. Il était blême.

« Les parents de cette charmante petite fille étaient des espions chinois. C’est pour ça que ton enquête n’a jamais pu aboutir, que tu n’as jamais rien pu avoir de concret sur eux. C’était des putains de cocos. Et Toshihiro m’a récompensé pour que je ferme ma gueule... Quelques mois après ce massacre collectif, l’Oyabun de l’époque est décédé dans un accident de voiture regrettable. J’ai été choisi à sa place. »

*
*  *

« Alors vas-y montre-moi ce dont tu es capable Guramu. »

Un franc sourire illumina le visage d’Akiko Guramu. Ce jeune homme était insolent, et refusait d’admettre la réalité. Tant mieux. Elle préférait les hommes comme ça, c’était plus gratifiant.

« Ils finissent tous par hurler, petit Akuma. Toi aussi, tu me combleras. »

Elle se retourna, marchant comme une espèce de petite fille heureuse. Elle alla chercher d’autres objets, réfléchissant à ce qu’elle devrait faire. Comment le torturer ? Mine de rien, torturer quelqu’un était tout un art complexe. Il ne fallait pas y aller trop fort, car, autrement, le sujet décédait trop rapidement, ou finissait dans un tel état qu’il ne pouvait plus ressentir de la douleur Akiko le savait. Elle avait fait beaucoup d’expériences ici, essentiellement sur des hommes qui avaient voulu abuser d’elle. A chaque fois, elle s’imaginait y torturer Okuni, mais, maintenant que ce dernier était mort, elle allait devoir sortir ce fils dégénéré de son esprit. C’était sans importance.

« Une fois, j’ai fait tenir un flic pendant plus de vingt-quatre heures ici. Lui et moi, on s’est follement amusés. Tu voudras bien devenir mon nouveau record ? »

Elle décida d’en rester au couteau, et se retourna vers l’homme, une lueur de démence perlant dans ses yeux. Elle se rapprocha de lui, prête à passer aux choses sérieuses... Quand elle entendit des bruits sourds venant de dehors. Fronçant les sourcils, elle pesta, et se rapprocha de la porte.

« Il faut toujours que quelqu’un nous dérange... C’est si fatigant. »

Elle se rapprocha de la porte, quand cette dernière s’ouvrit en grand. Elle sursauta, et se reçut un coup de poing qui l’envoya voler contre le mur d’ne face. Akiko s’écrasa contre le mur, et s’écroula sur le sol, inerte. Une autre femme venait de rentrer dans cette pièce, et se plaça dans le champ de vision de Make.

« Toi ?! s’exclama-t-elle. Nous nous rencontrons un peu trop souvent... »

C’était Tifa. Contrairement aux Rônin, elle avait réussi à suivre Okuni, depuis la sortie de l’entrepôt. Elle avait réussi à s’infiltrer dans ce château, en passant par la forêt, trouvant des entrées annexes. Elle se tenait maintenant face à Make, après avoir entendu des gardes parler d’une « victime » au sous-sol. Tifa le regardait, sans savoir comment agir contre lui.
DC d’Alice Korvander.

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Make Akuma

Humain(e)

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 54 vendredi 21 décembre 2012, 17:59:39

Bateman poussa lentement la porte de l’appartement, elle grinça en s’ouvrant. Bateman arrêta un instant puis retint son souffle, personne n’avait semblé avoir remarqué le grincement.  Peut-être qu’il n’y avait plus personne après tout. Il ne pouvait pas se permettre de prendre le risque. Il se demanda également ce qu’il fairait s’il trouvait quelqu’un. Il lui demanderait ce qui s’est passé, en utilisant la force ou non. Il se demandait surtout ce qu’il fairait s’il trouvait le garçon. Peut-être que la porte s’était brisée par accident, et qu’il était toujours chez-lui en attendant le réparateur. Ce serait bien trop étrange pour Bateman.

Compte tenu des circonstances, Bateman déduit qu’il était bien trop peu probable. Il avait beaucoup d’ennemis. Le jeune ne semblait ne semblait pas vraiment s’en soucier. Sinon il aurait fait renforcer sa porte. C’était comme ça avec les jeunes. Ils ne croyaient jamais que quelque chose de grave pouvait leur arriver. Ils vivaient au jour le jour puis tout d’un coup un, le frère ou le fils d’un homme qu’ils ont tués ou battus quelques jours plus tôt déambule dans leur appartement arme en main.  Bateman l’avait appris par lui-même. Les gens on la fâcheuse tendance à être très rancuniers.

C’était pourquoi ce n’était peut-être pas une bonne idée de s’approcher ainsi du garçon. Si quelqu’un avait tué les parents de Bateman et qu’après il se pointait chez-lui avec une simple rose dans les mains, Bateman lui aurait fait découvrir tout un monde de souffrances. Mais il était temps, il était temps que le garçon sache la vérité. Cette affaire hantait le tueur à gage depuis maintenant sept ans. Pendant sept longues années, il revoyait cette scène à chaque fois qu’il fermait les yeux. Le gosse, qui n’était plus un enfant à présent, avait le droit de savoir, le droit de connaitre la vérité.

Bateman se faisait vieux. Il ne lui restait qu’une poignée de bonnes années. Bientôt, se faufiler chez quelqu’un la nuit, transporter un corps ou préparer des pièges deviendrait trop difficile pour son vieux corps. Il n’était pas si vieux que ça, à quarante-six ans, il restait encore plusieurs années à vivre pour la plupart des gens, mais le travail qu’effectuait Bateman était particulièrement du sur le corps et sur l’esprit. En plus, la compétition était de plus en plus rude. Les gens n’avaient plus de respect pour les vétérans comme lui. Bateman fut tiré de ses pensées par une voix qu’il entendit plus loin dans l’appartement.

Il écouta attentivement, mais ne pouvait pas comprendre ce qu’il disait. L’homme marquait des pauses avant de continuer à parler, il était au téléphone. La voix ne sonnait pas comme celle du garçon, pas que Bateman l’ait déjà entendu, mais il se l’était imaginé à plusieurs reprises.  Le tueur à gage sortit de son veston un petit pistolet avec un silencieux. Il ne sortait jamais sans lui. Il se courba un peu et fit attention à où il mettait les pieds. La voix provenait de la cuisine, plus il s’approchait, plus il l’entendait.

-   …Oui, oui… j’irais chercher le lait chérie, promis… C’est juste que le patron m’a demandé de travailler sur cette affaire, j’ai bientôt fini.

Chérie?  L’homme parlait-il à sa femme? Ce n’était pas le garçon. L’homme portait une chemise et des gants. Il avait surement été envoyé pour faire le ménage suite à quelque chose. Avait-on tué le garçon? L’homme ne semblait pas transporter de serviette ensanglantée ou quoique se soit qui pourrait laisser dire qu’il ait nettoyé du sang. Pourtant, il y avait des traces d’une effraction, soit l’homme n’avait pas complètement terminé son boulot, soit il était très mauvais.

-   D’accord chérie, je t’aime…

L’homme raccrocha, Bateman s’approcha alors rapidement de l’homme. Il lui plaqua une des ses mains sur sa bouche pour l’empêcher de crier et lui enfonça son pistolet dans le dos.

-   Si tu veux revoir ta femme se soir je te conseil de faire exactement ce que je te dis. J’ai quelques questions à te poser, soit j’utilise la manière douce, ou la manière forte, c’est à toi de choisir. Je vais retirer ma main, si tu fais juste penser à crier, je vais salir cet appartement d’une façon que personne ne pourra nettoyer. Compris?

L’homme hocha la tête, Bateman enleva sa main.

-   Si tu commençais par me dire ce que tu faisais ici.

-   Je… J’ai été envoyé ici pour nettoyer, je ne sais pas ce qui c’est passé. Je vous le jure

L’homme disait peut-être la vérité. Les nettoyeurs avaient tendance à être très peu informés.

-   Pour qui travail tu?

-   Les… les Guramu. Mais ne leur dites pas que je vous l’ai dit, ils vont me tuer!

-   Pour l’instant, je suis le seul qui risque de te tuer, alors concentre-toi là-dessus.

Bateman devait savoir ce qui était arrivé au garçon.

-   Un garçon vivait ici, où est-il?

-   Je… Je ne sais pas!

-   Menteur! Veux-tu vraiment que j'utilise la manière forte?

-   Non! D’accord, je vais tout te dire.

L’homme prit une grande inspiration.

-   Je sais qu’un garçon vivait ici, je ne sais pas ce qu’il faisait ni qui il était, mais je sais que les Guramu veulent sa peau.  Si j’ai bien compris, ils l’ont attrapé et il est chez eux. L’un des Guramu m’a dit qu’il vivrait l’enfer sur terre, mais c’est tout ce que je sais, promis!

-   D’accord, je te crois.

L’homme eu comme un soupir de soulagement. Ce soulagement fut de courte durée puisque Bateman l’assomma avec la crosse de son revolver. Le tueur à gage se demandait quoi faire. Il allait alors prendre l’une des décisions les plus importantes de sa vie. Bateman n’était pas un héros, il ne se voyait même pas comme un type bien, il tuait des gens pour de l’argent, il avait passé sa vie entière à faire ça. En temps normal, il aurait laissé tomber, mais il avait l’impression d’avoir une dette envers ce jeune homme. Il devait faire son possible pour l’aider, Bateman devait le voir pour lui avouer ce qu’il avait fait. Pour une fois dans sa vie, il avait l’impression de faire quelque chose de bien. Il avait un autre contact à Seikusu, quelqu’un de bien plus proche du garçon. Il saurait surement ce qui c’est passé. Il sortit son téléphone puis composa un numéro.

-   Dorobo? C’est Bateman…

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Make regardait Akiko s’approcher lentement de lui. À chaque pas qu’elle faisait, les chances de survie de l’Akuma diminuaient grandement. S’il avait à mourir, Make avait choisit de mourir avec dignité. Difficile de voir de la dignité en quelqu’un à moitié nu attaché dans un sous-sol à se faire torturer par une psychopathe.  Il survivrait chaque seconde, la douleur n’était rien pour lui, la douleur n’existait pas pour les Akuma.  Il n’y avait que les clans faibles comme les Guramu qui craignaient d’avoir mal, Make était fort, Make était Akuma. C’est ce qu’il se répétait sans cesse dans sa tête pour se donner du courage.

Akiko était vraiment très proche de lui. Elle s’apprêtait à continuer à le découper quand des bruits venant de dehors attirèrent son attention.  Elle ouvrit la porte.  Make ne vit pas tout de suite qui il y avait de l’autre côté, mais quand il vit Akiko voler à l’autre bout de la pièce et s’écraser contre un mur, il craint le pire. En voyant la femme entrer, Make comprit qu’il avait raison. C’était Tifa, encore une fois. Leurs chemins semblaient se croiser un peu trop souvent.  C’était la dernière personne que Make avait envi de voir dans cette pièce. Il était à sa merci, dans une salle de torture en plus. Le Yakuza espérait vivement qu’elle ait oublié qu’il avait essayé de la tuer à au moins deux reprises.

-   Toi ?! Nous nous rencontrons un peu trop souvent...

-   Je suis très heureux de te revoir moi aussi Tifa.

En utilisant du sarcasme, Make espérait qu’il l’amadouerait un peu.

-   Écoute, je sais qu’on a eu nos différents, mais tu ne crois pas qu’il serait un peu temps d’enterrer la hache de guerre? Je sais ce qui est arrivé à tes parents, c’est terrible et crois moi je sais ce que tu ressens. Il semblerait par contre  que dans l’immédiat, nous ayons un ennemi en commun. Tu connais le vieux dicton, l’ennemi de mon ennemi est mon ami.

Make n’avait pas particulièrement envi de se balader avec elle, mais c’était elle sa seule chance de se sortir de là.

-   Alors, si tu commençais par me détacher. Je t’en serais grandement reconnaissant.

Terra Hero Team

Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 55 mardi 25 décembre 2012, 15:26:32

« Vous voulez quelque chose de moi. »

Cette remarque sembla capter l’attention d’Akihiro. Ce dernier ne disant rien, le Vieil Ours y vit une sorte d’assentiment implicite, et poursuivit, son cœur tambourinant lourdement dans sa poitrine. Dire que Takeshi était détendu serait une grave erreur. Le Vieil Ours avait reçu de solides informations, que ce soit sur Jyendaï, sur la collusion entre les pouvoirs publics et les Yakuzas, et, aussi, sur l’identité des parents de cette fille. Des agents dormants chinois... Était-ce si impossible à croire ? Le Japon avait un lourd passé derrière lui, un passé impérialiste. Le pays du Soleil Levant s’était attiré bien des ennemis en Asie : la Chine, la Corée... Et ces tensions étaient toujours présentes, surtout vis-à-vis de la Chine. Que les Chinois aient utilisé sr le sol japonais des agents dormants n’était pas surprenant. Bien que le Japon ait certifié ne plus jamais faire la guerre, un courant militariste de plus en plus prononcé se développait dans ce pays, notamment afin de se protéger d’une éventuelle expansion chinoise.

« Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
 -  Vous m’en diriez autant pour me supprimer ensuite ? Ça ne vous ressemble pas, Akihiro... »

Le Guramu eut un léger sourire. Les Japonais aimaient bien parler longuement, contrairement aux Occidentaux, mais Akihiro n’était pas de ce genre. S’il avait tout simplement voulu supprimer Takeshi, il se serait contenté de lui tirer une balle en pleine tête, au lieu de lui faire tout un exposé historique, en essayant de justifier sa position. Akihiro semblait nerveux, agité. Takeshi pouvait le comprendre. Cette histoire avait de solides implications politiques, et impliquait de gros bonnets. Même pour un homme aussi puissant qu’Akihiro Guramu, c’était risqué.

« Je vois que vous êtes à la hauteur de votre réputation.
 -  Ma réputation ?
 -  Vous êtes un super-flic, Takeshi. Une légende au sein du commissariat, et même au sein de la ville.
 -  Vous m’en voyez flatté. Mais ceci ne répond pas à mes interrogations. Je ne crois pas que vous m’ayez dit tout ça pour que je coffre Toshihiro. »

L’idée fit sourire Akihiro, qui répondit assez rapidement.

« La justice ne s’attaquera jamais à Toshihiro, ni à Jyendaï. Des intérêts nationaux sont en jeu. J’ai besoin de vous, oui, car je sais que, contrairement à ce petit merdeux sur qui ma fille va se défouler, vous savez des choses sur cette nana.
 -  Pourquoi est-elle si importante à vos yeux ? Elle n’était qu’une gamine à l’époque des faits !
 -  Je suis d’accord avec vous... Mais Toshihiro ne partage pas ce point de vue. Un écrivain occidental a écrit une très bonne chose sur la question. Une formule célèbre, simple et efficace : ‘‘Le pouvoir corrompt’’. »

Où voulait-il en venir ? Attaché à la chaise, Takeshi commençait à avoir les bras engourdis.

« La gestion de Jyendaï est cruciale, et représente des intérêts si élevés que la simple amitié n’y survit pas. Toshihiro, Hatekayama, et Kyjouîshi, sont rivaux entre eux. Je suppose que vous n’avez pas eu le temps de vous renseigner sur la question. »

Takeshi ne comprenait pas ce que le Guramu voulait lui dire. Akihiro fit un geste, et on détacha alors Takeshi. Ce dernier caressa ses poignets frictionnés, et on glissa ensuite devant lui l’extrait d’un journal. Il fronça les sourcils, en lisant le titre :


« TRAGIQUE ACCIDENT DE VOITURE : UN JUGE PERD LA VIE ! »

Il lut l’article. Un accident était survenu sur l’autoroute, près de Tokyo. Un conducteur imbibé avait heurté de plein fouet la voiture d’un éminent juge, membre de la Cour Suprême. Son identité glaça le sang de Takeshi : Kyjouîshi.

« Vous commencez à comprendre ? Toshihiro et Hatekayama sont deux paranoïaques, des rivaux. Ils se sont débarrassés de Kyjouîshi, et sont en train de s’entretuer. Malheureusement, c’est Toshihiro qui a la main. Hatekayama a du s’enfuir, et se terre quelque part, priant pour que les tueurs de Toshihiro ne viennent pas lui rendre visite.
 -  Vous avez peur qu’on vous refroidisse ?
 -  Il y a quelque chose que vous ne comprenez pas. Toshihiro a toujours été hostile à l’idée de faire appel à des Yakuzas. Il estimait que nous n’étions qu’un cancer purulent, des vers profitant de la faiblesse de notre pays. C’est Hatekayama qui avait réussi à le convaincre d’obtenir notre aide. Et Hatekayama a avec lui des preuves, et dispose du contrôle de plusieurs grands quotidiens nationaux. Si jamais ces informations venaient à être divulguées dans la presse, Toshihiro serait discrédité.
 -  Je vois... Et je suppose que vous avez décidé de vous allier avec Hatekayama ? »

L’idée semblait tellement saugrenue qu’Akihiro éclata de rire. Un rire nerveux, incontrôlé, qui sonnait fou.

« Vous déconnez ou quoi ? A l’heure qu’il est, Hatekayama doit être en train de se faire dorer la pilule dans je ne sais quelle île perdue du Pacifique. Non, je veux empêcher que Toshihiro me bute ! Ce mec est un cinglé ! Un foutu parano ! »

Son ton devenait légèrement hystérique, et Takeshi comprit alors ce qui terrorisait le puissant Guramu. C’était Toshihiro. Même si le Japon n’était plus un pays militaire, et n’avait qu’une petite armée, les militaires bénéficiaient toujours d’un certain prestige. De plus, si Toshihiro contrôlait Jyendaï, il était suffisamment puissant pour représenter une solide menace. Cependant, dans son château, Akihiro était intouchable. Pourquoi donc paniquait-il à ce point ? Qu’est-ce que cette histoire dissimulait ? Quels atouts Toshihiro avaient encore dans sa manche ?

« Non... Non, je veux prouver à Toshihiro qu’il peut me faire confiance. Tout ça, c’est la faute de cette nana ! Quand elle a débarqué en tuant les Yakuzas, Toshihiro a rapidement fait le rapprochement. Il s’est convaincu que je l’avais délibérément épargné, afin qu’Hatekama l’utilise contre lui. Le meurtre de dix personnes, même s’il y a prescription, c’est difficile à oublier. Imaginez ce qui se passerait, si cette fille témoignait à la télévision de ce qu’elle avait vu. C’est le genre de drame qui vous marque à vie, bordel ! Alors, il suffirait que je témoigne, moi aussi, que j’assure avoir tué ses parents, pour que Toshihiro tombe. L’armée le lâcherait.
 -  Vous n’avez aucune raison de faire ça, vous finiriez en taule...
 -  Ça, je le sais très bien ! Mais Toshihiro est cinglé ! Je lui ai promis que je retrouverais cette fille. C’est à ce prix seulement qu’il entend m’épargner. C’est que vous allez m’être utile !
 -  J’ignore où elle se trouve... tenta de plaider Takeshi.
 -  Ne me prenez pas pour un con ! s’énerva Akihiro. Vous allez la retrouver, et vous me la ramènerez !
 -  Pourquoi cet homme vous effraie-t-il autant ? répliqua Takeshi, haussant le ton à son tour. Vous avez toute une armée privée pour vous défendre !
 -  Ça, ça ne te regarde pas. Dis-moi où elle est, bordel !
 -  Mais j’en sais rien, merde ! »

Le coup de feu fusa, la balle explosant entre les jambes de Takeshi. Ce dernier se mit à paniquer. Akihiro avait sorti son propre pistolet, et avait visé entre les jambes du flic, enfonçant la balle dans sa chaise.

« Je crois que tu en sais plus que tu ne veux bien me le dire... Mais ne t’en fais pas pour ça, ma fille te fera parler. »

*
*  *

« Écoute, je sais qu’on a eu nos différents, mais tu ne crois pas qu’il serait un peu temps d’enterrer la hache de guerre? Je sais ce qui est arrivé à tes parents, c’est terrible et crois moi je sais ce que tu ressens. Il semblerait par contre  que dans l’immédiat, nous ayons un ennemi en commun. Tu connais le vieux dicton, l’ennemi de mon ennemi est mon ami. »

Tifa ne l’écoutait qu’à moitié, avant de se mettre à tiquer quand il mentionna ses parents. Elle le regarda en clignant des yeux, se demandant s’il ne mentait pas. Elle avait réussi à sortir de l’entrepôt par miracle, et avait décidé de suivre Okuni, n’ayant pas réussi à le supprimer. C’est ainsi que sa route, une nouvelle fois, avait croisé celle de Make. Elle se tenait près du restaurant, et les avait vus s’affronter, puis avait continué à suivre Okuni, jusqu’à cet impressionnant château. Bien qu’il soit solidement défendu, elle avait réussi à s’infiltrer en passant par le sous-sol, par le biais d’une rivière souterraine qui longeait le système d’évacuation des eaux usées, et permettait d’alimenter les bassins chauds de la demeure. Elle était passée par là, et avait entendu parler d’une séance de torture au sous-sol.

Vu la taille du château, et le nombre de Yakuzas, elle avait compris qu’elle était sur un gros filet, mais avait décidé de se renseigner. Elle avait donc rejoint les souterrains, affrontant sans difficulté les quelques Yakuzas, et se retrouvait maintenant devant Make, devant cet homme arrogant, ce sale Yakuza. Pour autant, la rencontre, brève, de Tifa avec le flic, l’avait perturbé. Bien plus qu’elle n’aurait osé l’admettre. Ce dernier lui avait affirmé qu’on se trompait, que le véritable ennemi n’était pas un Yakuza. Était-ce possible ? Elle avait cru à un mensonge, mais cette idée, lancinante, revenait la harceler. Elle ne dit donc rien, ne sachant pas quoi dire, et remarqua que l’homme avait commencé à être torturé. Il était plutôt bien foutu, avec ses muscles.

*Je comprends Nika... Pourquoi diable faut-il que tous les hommes bien bâtis soient des ordures ?*

Make, avec cette désinvolture qui semblait si bien le caractériser, enchaîna alors :

« Alors, si tu commençais par me détacher. Je t’en serais grandement reconnaissant. »

Tifa haussa les épaules, avant de rapidement rectifier :

« Te détacher ? »

L’idée lui semblait particulièrement grotesque. De son point de vue, Make ne serait rien de plus qu’une gêne intempestive. Cependant, il savait peut-être des choses intéressantes.

« On verra ça... Pour l’heure, tu as plutôt intérêt à me dire tout ce que tu sais sur mes parents. »

Autant dire qu’elle ne le détacherait que s’il avait des informations intéressantes à lui communiquer. Or, vu les différents instruments qu’elle semblait apercevoir, ce n’était clairement pas dans l’intérêt de Make d’attendre que la femme se rétablisse.
DC d’Alice Korvander.

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Make Akuma

Humain(e)

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 56 jeudi 27 décembre 2012, 22:25:19

-   Bateman? C’est vraiment toi? Ça fait des lustres qu’on ne s’est pas parlé! Si tu  m’appel, c’est qu’il doit y avoir quelque chose de grave. Alors, qu’est-ce qu’il y a?

-   Le gosse?

Deux mots, Bateman n’avait eu besoin que de deux mots pour que Dorobo comprenne ce qu’il voulait dire par là. Dorobo avait souvent fait affaire avec Bateman, il lui avait été fort utile au fil des années. Cela faisait environ sept ans qu’ils n’avaient plus eu la chance de se parler, depuis l’affaire du gosse. Dorobo savait exactement de quel gosse Bateman parlait, il ne pouvait y en avoir qu’un seul digne de l’intérêt d’un fantôme comme Bateman.

-   C’est terrible, je sais… Je crois qu’il est toujours en vie, mais il n’y a rien de moins certain. Ce qui nous arrive est vraiment terrible, d’abord cette guerre, puis ça…

Dorobo prit une grande inspiration, comme si ce qu’il allait être difficile à exprimer en mots.

-   Satsu nous a trahis, il en avait assez du môme, ce môme qui allait prendre sa place, celle qui, soit disant, lui revenait de droit. Il a craqué, je sais. Il l’a vendu aux Guramu, putain, je le considérais comme un frère!

-   Satsu… J’aurais du m’en douter, je n’ai jamais aimé ce type. Où est-il?

-   Il est surement en route pour Muramasa-jo, le QG des Guramu, je vais le tuer ce salopard!

Bateman prit quelques instants à réfléchir. Il se sentait obligé d’aider le jeune. C’était la moindre des choses après ce qu’il lui avait fait subir. Comment pouvait-on espérer vivre une vie normale après ça.  C’était Bateman qui avait appuyé sur la détente et même lui parfois cette historie revenait le hanter. Elle l’empêchait de dormir, ce genre de choses. Il savait qu’au jour de sa mort, que se soit sur un lit douillet ou sur le plancher froid d’un parking souterrain, il ne regarderait pas sa vie en se rappelant ses bonnes actions, mais s’il pouvait faire une chose, une seule comme il le faut, peut-être qu’il mourrait en paix se jour là. Peut-être…

-   Attends, seul je ne pourrais pas localiser le jeune, je me chargerais de Satsu. Une fois que je m’en serais chargé, il ne sera plus un danger pour personne. Ce sera à toi d’aller localiser et sauver le jeune.  Je sais par où Satsu devra passer, je l’intercepterais là. J’espère juste qu’il n’est pas trop tard.

-    Moi aussi… Bateman, tu es un vrai ami des Akuma. Si jamais tu a besoin de quoique se soit, si ce n’est que d’un endroit pour te cacher quelques temps, tu sais où nous trouver.

-   Merci, mais je n’abuserais pas de votre hospitalité. Nous en reparlerons plus tard, car
pour le moment, j’ai un travail à faire. Chaque seconde compte.


Sur ce, Bateman raccrocha. Il ne faisait pas ça pour Dorobo, ni pour les Akuma. Il ne faisait certainement pas pour l’argent ou la renommée que ça pourrait lui apporter. En fait, il faisait ça un peu pour le jeune homme et surtout pour lui. Bateman jeta un dernier coup d’œil en sortant de l’appartement, s’assurant qu’il n’avait pas laissé de trace. À part le nettoyeur étendu dans la cuisine, il n’y avait rien.  Le nettoyeur n’avait pas vu son visage et il n’était pas impliqué directement dans le conflit, c’est pourquoi il le laissa sain et sauf. Quelques années plus tôt, Bateman lui aurait enlevé la vie sans hésiter.

Il ferma la porte puis descendit d’un étage jusqu’à ce qu’il arrive face à la voiture où Shin l’attendait.  Bateman s’assit et Shin démarra la voiture. Il regarda Bateman quelques instants avant que ce dernier ne lui dise où aller. Le chauffeur fut surpris lorsque Bateman lui dit de retourner dans la ruelle de tout à l’heure.

-   Pourquoi allons-nous là? Nous y étions tout à l’heure.

-   Sauf que cette fois nous y attendons un ami à moi.

-   Qu’est-ce que vous compter faire?

-   Sauver le peu qu’il reste de mon âme.

Shin savait qu’il devait se contenter de réponses vagues et qui n’avaient pas toujours un lien avec la question lorsqu’il s’adressait à Bateman, alors il fit comme d’habitude. Il se contenta de cette réponse. Il aurait surement la réponse à toutes ses questions plus tard, du moins, il l’espérait. Car il avait remarqué que plus il trouvait des réponses à ses questionnements, plus il trouvait de nouvelles questions à se poser. Les deux choses étaient étroitement liées, il en était certain. Sans se poser plus de questions que ça, Shin se dirigea à nouveau vers la ruelle.

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Make trouvait qu’on lui posait beaucoup de questions, sur toutes sortes de sujets. Si Make ne répondait pas correctement à ses fameuses questions, les conséquences étaient toujours graves. Malheureusement pour lui, il ne connaissait pas les réponses à ses questions. D’abord, il ne savait pas où se trouvait Tifa, alors on l’avait envoyé se faire torturer à mort. Voilà que Tifa se retrouvait en face de lui, et à son tour, elle lui posait une question.  Qu’est-ce qu’il savait sur ses parents. En vérité, Make ne savait pas grand-chose sur eux. Comme il était à la merci de Tifa, il n’osait pas s’imaginer ce qu’elle ferait si sa réponse ne la satisfaisait pas.

Make préférait tout de même Tifa à Akiko. Certes, les deux femmes étaient d’une grande beauté, mais Tifa était plus jolie. En fait, il y avait un autre détail qui faisait que Make préférait Tifa, c’était qu’elle n’avait pas un regard de détraquée mentale. Ça ne la rendait pas moins dangereuse, mais contrairement à Akiko, elle semblait saine d’esprit. Make regarda Tifa quelques instants avant de répondre. Elle était réellement jolie. Dommage qu’elle veuille le tuer. Le Akuma décida de répondre le plus honnêtement possible. En vérité, il se sentait proche de Tifa, leurs parcours se ressemblaient un peu. Il comprenait sa souffrance, sa colère. Il avait compris qu’elle n’était pas méchante, seulement aveuglée par la rage.  Make prit son ton le plus doux pour lui expliquer ça.

-   Tifa, je sais que tes parents se sont fait tuer. Je comprends ta douleur. Avant que tu n’ajoute quoique se soit, je tiens à dire que je te comprends réellement. Lorsque j’avais dix ans, mes parents se sont fait tuer devant mes yeux.  J’ai moi aussi juré de me venger, mais je n’ai jamais trouvé le coupable. Je sais que tu te sens seule, comme je me suis senti seul.  Si j’en avais eu le pouvoir, moi aussi je me serais attaqué à tous ceux qui auraient pu causer leur mort. Plusieurs te dirons que ça ne les ramènera pas et c’est vrai. Mais je suis comme toi et je sais que ce n’est pas une raison pour abandonner.

Make prit une grande inspiration, se confier à elle était difficile. Il n’avait pas souvent l’habitude de parler aux gens de son passé, ni de ce qu’il ressentait. Il avait tout de même une dernière chose que Make savait à propos des parents de Tifa. Il était parti avent que Akihiro commence à dévoiler ses anciens motifs à Takeshi, mais il avait eu le temps de comprendre ça.

-   Je sais également que c’est… que l’homme qui a tué tes parents est en fait, Akihiro Guramu. Il l’a avoué devant moi. C’est tout ce que je sais, mais ça je le sais.

Make lui avait tout dit, il ne savait plus rien. Ce n’était pas garanti non plus qu’elle allait le croire. Make avait parlé sincèrement comme il le faisait d’habitude, mais n’importe qui de moins scrupuleux aurait fait passer l’un de ses adversaires comme étant le tueur des parents de Tifa, en l’occurrence, Akihiro était l’ennemi de Make. Tifa le savait probablement.  Make continua à regarder Tifa, elle était là, avec ses longs cheveux soyeux. Elle le regardait. Déjà qu’en temps normal, Make se faisait totalement dominer par cette femme, voilà qu’il se trouvait face à elle attaché dans une cave, donc impossible de même tenter de se défendre.

Elle pouvait faire ce qu’elle voulait de Make. Dans le meilleur des cas, elle le laisserait partir sans rancune, dans le pire, elle le laisserait là en attendant qu’Akiko se réveil. Make voulait n’importe quoi sauf ça. Il aurait aimé aider Tifa à se débarrasser d’Akihiro, si jamais elle le croyait, mais Make ne serait qu’un poids pour elle. Il l’avait vu se battre. Aucun homme ici présent n’était à sa taille. Même Hanzai avait failli y passer.  Encore une fois le destin de Make était entre les mains d’une jolie fille. En théorie, cette situation semblait agréable, mais en pratique c’était autre chose. Le jeune Akuma regarda Tifa droit dans les yeux en attendant qu’elle fasse quelque chose.

Terra Hero Team

Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 57 vendredi 28 décembre 2012, 16:38:46

Il se mit à lui parler, ne répondant pas à sa question, faisant ce que les humains adoraient faire : jouer aux psys. Dire à Tifa qu’elle lui ressemblait était pour elle une forme d’insulte, de provocation. Elle serra les poings. Elle n’avait rien de commun avec les Yakuzas, des criminels qui, en prétendant agir pour l’honneur, ne faisaient que terroriser d’honnêtes gens. Ils ne respectaient rien, n’avaient aucun principe. Tout n’était que mensonge et duplicité, tromperie et faux-semblants dans ce monde. Tifa se refusait clairement à admettre qu’il puisse y avoir un tableau plus nuancé. La solitude n’était pas ce qui la pesait, ce qui l’avait forcé à revenir. Ce cauchemar, elle le refaisait sans cesse. Elle entendait les hurlements, les coups de feu, et voyait les cadavres de ses parents, dans une mare de sang, puis les gyrophares de police... Elle voyait le visage vide de sa mère, ses yeux blafards fixant le plafond. Ce regard... Ce regard était indescriptible. Vide, creux, les yeux fixaient un point invisible, sans la moindre lueur, rien. Tout était éternellement éteint. Ce regard la hantait à chaque nuit. Overlord s’était beaucoup occupée d’elle, mais l’Ange n’avait jamais réussi à enlever ces images de son cauchemar. L’Ange lui avait dit que le temps guérissait tout, et que ces images, un jour, s’en iraient. Il fallait tout simplement faire preuve de patience. Tifa avait cru Isabelle, mais le temps n’avait rien changé. C’était même le contraire.

Chaque jour qui passait voyait le passé avoir une place de plus en plus grande. Elle avait donc fini par entreprendre ce voyage. Lorenza l’avait appuyé dès le début. Nika avait voulu, initialement, qu’elle soit accompagnée, tandis qu’Isabelle avait été plutôt contre. Elle savait que c’était risqué, mortel même. Elle était forte, mais elle affrontait un ennemi puissant. Néanmoins, Frozen Love ne pouvait pas y aller avec quelqu’un. C’était quelque chose de personnel, de trop fort pour qu’elle la partage. Overlord avait accepté. Tifa ne s’était jamais sentie seule. Elle avait une famille solide, des membres sur lesquelles elle pouvait compter.

*Je ne voulais pas les impliquer... Cette histoire ne concerne que moi.*

Maintenant qu’elle était face à ses ennemis, elle se demandait toutefois si elle avait fait le bon choix. Nika n’aurait pas été de trop pour l’aider contre les Yakuzas. Ils étaient bien plus puissants que ce à quoi elle se serait attendue. Il était néanmoins trop tard pour faire marche arrière. Elle serra les poings, se demandant si Make avait des choses plus intéresses à lui dire. Comme si ce dernier lisait dans ses pensées, il se mit à lui dire enfin ce qu’elle voulait savoir :

« Je sais également que c’est… que l’homme qui a tué tes parents est en fait, Akihiro Guramu. Il l’a avoué devant moi. C’est tout ce que je sais, mais ça je le sais. »

De la stupeur traversa le regard de Tifa. Akihiro Guramu... Elle avait un nom ! Un nom ! Enfin ! Akihiro Guramu ! Dans sa tête, elle entendit les coups de feu, les hommes qui montaient à l’étage, les chaussures de velours... Elle cachée sous le lit, se retenant de pleurer. Les gyrophares l’avaient sauvé de la mort, car ils avaient contraint les tueurs à s’enfuir rapidement. Akihiro Guramu... Akihiro ne lui disait rien, mais elle savait que les Guramu étaient l’un des plus puissants clans de Yakuzas de la ville, et qu’elle se trouvait à Muramasa-jo, leur fief, leur quartier général. Une place forte lourdement défendue, capable de soutenir tout un siège. Les minutes défilaient lentement, Tifa réfléchissant.

Que faire de ce Yakuza ? Le tuer ne lui paraissait pas une très bonne option, car elle avait besoin de lui... Et elle sentait qu’elle éprouverait quelques difficultés à le tuer. Tifa n’était pas une psychopathe, une meurtrière. Elle avait tué des Yakuzas ces derniers temps, mais en situation de légitime défense. Et elle avait le sentiment troublant que cet homme n’était peut-être pas aussi dangereux que d’autres Yakuzas pouvaient l’être. Elle réfléchit donc, faisant la moue.

*Et puis, j’ignore totalement où je suis... Cet endroit est une vraie forteresse, et cet homme peut me conduire à Akihiro...*

Elle avait besoin de lui. Elle croisa les bras.

« Tu vas me conduire à lui » intima-t-elle.

Elle allait retrouver Akihiro, et le faire payer, mais, avant cela, elle voulait savoir pourquoi... Pourquoi il avait tué ses parents, pourquoi la police n’avait jamais mené une enquête sérieuse, et pourquoi ce massacre avait été rapidement oublié par les médias. Elle avait tant de questions sans réponse ! Seul cet homme pouvait lui répondre. Il était donc primordial de le retrouver, et de le faire parler. C’était l’objectif de Tifa. Elle se glissa dans le dos de Make, et le détacha. L’homme s’affala sur le sol. Tifa se dirigea ensuite vers la porte. Un petit couloir sombre y menait, avec un escalier au fond. Des Yakuzas étaient évanouis sur le sol, inconscients, avec leurs armes à feu. Tifa s’approcha, avant de faire signe à Make de passer devant. Non seulement il connaissait le chemin, mais elle ne lui faisait pas suffisamment confiance pour lui offrir son dos.

« Après vous... »
« Modifié: vendredi 28 décembre 2012, 21:53:45 par Terra Hero Team »
DC d’Alice Korvander.

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Make Akuma

Humain(e)

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 58 lundi 31 décembre 2012, 20:09:03

Ironique cette affaire. Bateman était retourné à l’endroit même où son monde avait basculé il y a de cela bien longtemps.  Il voulait intercepter Satsu, si ce dernier se rendait bien en direction du QG des Guramu, il devrait obligatoirement passer par cette ruelle. C’était un raccourci rapide. Il n’était pas réellement sécuritaire puisqu’il était bien trop propice aux embuscades, mais en temps normal, les gens n’avaient rien à craindre. Seuls ceux avec le diable à leurs trousses devaient s’inquiéter un peu, comme Satsu en ce moment, quoiqu’il ne se doutait de rien. Comment pouvait-il savoir que Bateman l’attendait dans cette ruelle?

Satsu allait passer par ce raccourci, c’était évident. À cette heure ci de la journée, il devait y avoir des heures de trafique. Satsu n’avait jamais été reconnu pour sa patience extraordinaire. Dès qu’il pouvait gagner quelques précieuses minutes, il le faisait. Bateman avait garé sa voiture en diagonale, de façon à barrer la route à l’homme et à créer une sorte de barricade si Satsu décidait d’ouvrir le feu. Cette barricade servirait surtout à Shin, si les choses tournaient mal. Bateman ne se cachait pas là. Il était plus loin, près de l’entrée de la ruelle, il attendait Satsu.

L’homme portait de lunettes fumées et fumait une cigarette dans accoté contre le mur. Dans cette partie de la ville, il y avait toujours un junkie ou un sans abri qui fumait quelque chose dans un coin. Avec de la chance, Satsu ne lui fairait même pas attention.  Une fois qu’il verrait la voiture de Satsu s’engager dans la ruelle, Bateman la suivrait, Satsu serait forcé de s’arrêter, le tueur sortirait son pistolet et le tour était joué. Pourtant, Bateman n’était pas rassuré. Il ne se souvenait pas la dernière fois que tout s’était passé selon le plan. C’était la Loi de Murphy, si quelque chose pouvait mal se passer, cette chose allait mal se passer.

Quatre cigarettes plus tard, Satsu se pointa finalement. Bateman resta calme, comme à son habitude. Il attendit une poignée de secondes puis suivit la voiture dans la ruelle. Satsu avança tranquillement, la voiture tourna puis continua plus profondément dans la ruelle. Satsu remarqua la voiture au loin puis ralentit,  jusqu’à maintenant, tout allait selon le plan. Bateman était à un cinquantaine de mètres de la voiture. Il pressa le pas un peu. Le tueur se rapprochait rapidement, de plus en plus rapidement.

Il ne faisait pourtant aucun bruit. C’était comme si ses pieds flottaient au-dessus du sol. Bateman n’était pas particulièrement lourd, mais il n’était pas particulièrement léger non plus. S’il restait silencieux comme un chat c’était à cause de ses années passées à infiltrer des bases ou à entrer par effraction dans des manoirs. Le silence avait toujours été la clé. C’est alors que ça se produit. Ce petit détail qui pouvait mal tourner. Cette partie du plan qui avait été laissée au hasard et qui se retournai inévitablement contre nous. Par réflexe, Satsu avait regardé dans son rétroviseur et il avait vu Bateman s’approcher derrière lui.

Il sortit de son véhicule et pointa un fusil vers Bateman, ce dernier plongea sur le côté et se réfugia derrière une benne à ordure. Shin, qui n’avait jamais eu à prendre part à une fusillade, s’attendait à entendre un bruit sourd lorsque Satsu fairait feu. Comme le tonnerre. Il fut un peu déçu puisque Satsu utilisait un silencieux. Ce dernier n’avait pas manqué Shin, il se retourna vers lui puis tira à deux reprises. Le chauffeur se baissa et évita les balles. Son cœur battait à cent miles à l’heure. De son côté, Bateman jura.

-   Putain de Loi de Murphy!

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Tifa décida finalement de le détacher.  Make lui était vraiment reconnaissant. Peut-être qu’il avait mal jugé la jeune femme après tout. Bon, c’était vrai qu’il avait hâte d’en finir avec Akihiro pour pouvoir quitter cet endroit et ne plus jamais revoir Tifa de son existence, mais au moins il n’était plus en colère contre elle. En fait, il était surtout en colère contre lui. Il avait beau justifier ses actes, il savait au fond de lui que les Yakuza n’étaient pas tous des hommes d’honneur. Les Akuma restaient dans une zone grise, mais la ligne entre le bien et le mal était souvent très mince.

Make se sentait beaucoup mieux maintenant qu’il était libre, comme s’il se sentait renaitre. Après s’être relevé il s’étira, comme lorsqu’on se lève le matin. Il sentit son dos craqué puis il sourit.  Rien ne pouvait empêcher se Akuma de se battre à présent. Plus aucune chaine ne le retenait. La blessure dans son dos le faisait encore souffrir, elle chauffait comme ce n’était pas possible. Elle laisserait surement une cicatrice que Make arborerait fièrement. Il repenserait au jour où il s’était fait capturé et torturé par les Guramu avant de se libérer, avec un peu d’aide, et affronté Akihiro.

Il n’était pas encore rendu à cette partie de l’histoire, et Tifa fairait surement tout le boulot, mais il se sentait vivant. C’était comme ça qu’un guerrier devait vivre. Le Akuma ramassa sa chemise noire par terre. Akiko l’avait arraché, donc pas la peine d’essayer de la rattaché, elle était déchiré de partout. Elle tenait encore en un morceau, donc Make la porta quand même. Il faisait un peu frais et elle lui couvrait bien le dos et les bras. Elle était un peu sale et le sang coulait dans son dos, mais il était convaincu que ça lui donnait un air de survivant, alors tant mieux.

-   Après vous...

-   J’ai été élevé en temps que gentleman, alors je serais tenté de dire les dames d’abord… mais c’est comme tu veux après tout.

Tifa ne voulait pas le laisser fermer la marche, c’était compréhensible. Le Akuma ramassa un pistolet sur le corps de l’un des Guramu évanouis, il voulait pouvoir se défendre, même s’il tirait comme un pied. Avoir su qu’il aurait à guider Tifa à travers ses corridors, il aurait fait plus attention à ses alentours. Heureusement, le Akuma avait toujours eu un bon sens de l’orientation.  Comme ils devraient passer en partie par où Tifa était déjà passée, les chances de trouver des gardes encore conscients étaient disons… minces.

À un moment, ils durent quitter le chemin sûr et peu longtemps après, l’inévitable arriva. Ils virent des gardes au loin. Make se cacha derrière le mur et fit signe à Tifa d’arrêter. Il n’était pas vraiment surpris. Ils étaient à l’intérieur de Muramasa-jo, le QG des Guramu et l’un des endroits les plus sécurisés de Seikusu. Y entrer était déjà presque impossible, circuler à l’intérieur ne devait pas être facile. Ils pouvaient déjà se compter chanceux de ne pas avoir croisé de caméras de surveillance.  Make se risqua et jeta un coup d’œil en direction des gardes. Ils étaient trois et semblaient être en patrouille. Make se tourna vers Tifa et chuchota.

-   Il y a trois gardes droits devant. Ils avancent dans notre direction. Ils ne devraient pas être un problème pour toi. Je pourrais essayer de t’aider, mais j’ai honnêtement l’impression que je ne fairait que te gêner. Nous ne sommes plus bien loin, nous n’avons qu’à espérer qu’Akihiro est toujours là et que le flic va toujours bien. Ce n’est pas grave pour l’instant.

Les gardes n’étaient plus qu’à une vingtaine de mètres.

-   Vas-y Supergirl, fait ton boulot, plaisanta Make

Bien, Make venait de lui trouver un surnom.

Terra Hero Team

Légion

Re : Règlement de comptes [T.H.T.]

Réponse 59 mardi 01 janvier 2013, 20:52:50

Gentleman ou pas, il était hors-de-question que Tifa laisse un Yakuza, qu’il soit Akuma ou Guramu, dans son dos. Prudence était mère de sûreté, surtout avec cette racaille-là. Oui, elle n’hésitait pas à employer le terme, car c’était tout ce que les Yakuzas lui inspiraient. Leurs soi-disantes valeurs étaient pour elle le comble de l’hypocrisie, car elles permettaient volontiers de commettre des assassinats. Tifa suivit donc Make, restant derrière lui, prudente. Elle ne le pensait pas suffisamment stupide pour s’attaquer à elle, mais on ne savait jamais, avec ces Yakuzas... Make s’avançait en tête, et ils sortirent rapidement de la cave, débarquant dans le cœur du château. De ce que Tifa avait pu en voir, l’endroit était immense, luxueux, et aussi solidement gardé que la forteresse de Big Brother. Le duo avançait prudemment à travers une série de couloirs, longeant parfois d’élégants et somptueux jardins. De ce que Tifa avait compris, Muramasa-jo comprenait aussi un musée ouvert au public et un restaurant luxueux. Les deux étaient actuellement fermés, et Frozen Love réalisa aussi, en voyant les jardins, qu’il devait y avoir une sacrée équipe pour les entretenir.

Les deux étaient dans le ventre de la Bête, évitant des caméras de sécurité, avançant dans un endroit qui mêlait subtilement le traditionalisme japonais au modernisme occidental. Ce n’était pas le fief des Guramu pour rien. Depuis cet endroit, au sommet de la colline, ils avaient une vue splendide sur toute la ville, la dominant de toute leur hauteur. Akihiro Guramu était un homme terriblement puissant. Quel lien unissait cet homme à ses parents ? Est-ce que Make lui avait menti pour sauver sa peau ?  Tifa était de plus en plus nerveuse, ses interrogations se multipliant. Elle ne savait plus quoi penser. Il fallait qu’elle s’entretienne avec Akihiro ! Elle en était tellement nerveuse que ses poings vibraient dangereusement. Il y avait, entre ses mains, une puissante incalculable, une force dévastatrice, mais elle devait se contrôler. Overlord lui avait expliqué que ce pouvoir était difficilement contrôlable, et que, sous l’effet de l’excitation, de la nervosité, elle pouvait libérer des pulsions. Ce n’était pas le moment de perdre le contrôle !

*Détends-toi, essaie d’appréhender ça comme une mission classique...*

C’était difficile... Le duo avançait le long d’un couloir, longeant une série de pièces, jusqu’à approcher d’un embranchement, où Make s’arrêta. Trois hommes étaient en train de discuter. Ils se rendaient vers les jardins, probablement pour fumer, la cigarette étant interdite ici. Le Japon, après tout, avait une politique très stricte contre le tabac. Il apparut rapidement aux deux protagonistes qu’un combat serait inévitable. Ils n’auraient pas le temps de rebrousser chemin sans se faire surprendre. Mieux valait donc profiter de l’effet de surprise. Make suggéra donc, fort logiquement, à Tifa d’attaquer la première. Les trois gardes continuaient à se rapprocher, discutant à voix basse entre eux, leurs armes à feu dissimulées sous leurs vestes noirâtres luxueuses. Et on osait dire que le crime ne paie pas...

Tifa les observait lentement, ses poings se serrant. Elle allait devoir agir vite, afin que l’alarme ne soit pas déclenchée. Fort heureusement, ce couloir ne comprenait aucune caméra de sécurité. Il allait falloir éviter le moindre coup de feu, et le moindre hurlement. Elle attendait donc qu’ils se rapprochent, ne se fiant plus qu’aux bruits de leurs souliers sur le parquet crissant. Fermant les yeux, elle se concentrait à fond, semblant, vue de l’extérieur, très détendue, alors que, à l’intérieur, elle était un volcan sur le point d’entrer en éruption. Overlord et Rozalia lui avaient toutes les deux appris à se battre. Un combat, selon Overlord, était avant tout mental. L’aspect physique, inévitable, était bien moins important qu’on pouvait initialement le croire. Ce qu’il fallait éduquer, pour vraiment réussir un combat, c’était son cerveau, car le cerveau était la vertu centrale, maître de tout. Il fallait analyser les corps ennemis, repérer les failles, et connaître précisément la composition du corps humain, afin de savoir où frapper, comment assommer en un seul coup. Quand Overlord lui avait appris à se battre, Tifa était tombée des nues quand elle avait eu droit à des cours d’anatomie. Les gueulards dans le sars qui pensaient qu’un combat se résumait à une paire de muscles étaient très loin de la vérité.

« Vas-y Supergirl, fait ton boulot. »

Elle ne lui répondit pas, trop concentrée. Tifa entrouvrit alors les yeux. Les tueurs étaient quasiment là, et elle bondit sur eux. Elle avait replié sa jambe droite, et sauta avec sa jambe gauche, avant d’utiliser sa main contre le coin du mur afin de se diriger dans le couloir où les trois gardes avançaient.

« Mais que... ?! » s’exclama l’un d’entre eux.

Le pied de Tifa rencontra la gorge d’un des hommes, le poussant au sol. Elle frappa avec la main un autre Yakuza, et il s’écrasa violemment contre le mur. Le troisième eut le réflexe de bondir en arrière, tandis que le premier, toussant sur le sol, crachant sa salive, entreprenait de se relever. Tifa tomba à terre, et bomba le dos, de manière à ce que ce soit ce dernier qui entre en contact avec le sol. De cette manière, en se basculant en arrière, sa nuque finit par être le seul appui sur le sol. Elle se lança alors en avant, roulant sur le sol, et fit une espèce de galipette. Ses mains se posèrent sur le sol, et, de là, elle envoya ses jambes en l’air, frappant le troisième Yakuza à la main, lui faisant sauter son arme. Tifa se releva alors, en position de combat, tandis que le Yakuza, un individu mal rasé, dont les lunettes se mettaient à glisser sur son nez, se mit à l’observer, la main endolorie.

« Je vais te dresser, moi, sa... »

Il n’eut pas le temps d’achever que Tifa le frappa à la joue, à l’aide d’un coup de pied retourné. L’homme heurta le mur, et, le temps qu’il se retourne, il se reçut un poing à la joue, qui l’envoya s’étaler sur le sol. Tifa frappa ensuite avec le pied le dos de l’homme au sol, achevant les trois Yakuzas. Elle se retourna alors vers Make.

« Dépêchons-nous de les planquer. »

Il y avait une salle vide à proximité, une sorte de salle de repos avec des byobu, ces fameux paravents japonais. Tifa écarta les shoji menant à la pièce, des panneaux coulissants. Les gardes furent déposés derrière un byobu. Tifa inspecta prudemment leur pouls.

« Ils ne se réveilleront pas avant un certain temps. »

Elle se releva ensuite, et sortit de la pièce.

« Poursuivons. »
DC d’Alice Korvander.

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