Il allait l’avoir, Hanzai allait finalement tuer la jeune femme qui leur avait donné tant de fil à retordre. Il fallait dire qu’elle avait quand même réussi à blesser le guerrier, d’habitude, les gens qui avaient passés leurs vies à se battre étaient couverts de cicatrices, mais pas Hanzai. Lui ne comptait que très peu de cicatrices, chacune d’entre elles avaient une signification pour lui, elles lui rappelaient des moments importants de son existence, des combats intenses. Le morceau de miroir que la jeune femme lui avait planté dans la jambe laisserait probablement une marque. Pendant longtemps, il regarderait sa cicatrice et se souviendrait du jour où une femme avait failli prendre le dessus sur lui. Il sourirait en se disant que cette femme si jeune avait été capable de battre des hommes deux fois plus expérimentés qu’elle.
Mais elle n’aurait pas réussie à battre Hanzai, le Rônin sortirait vainqueur du combat encore une fois ce soir. Le guerrier regarda la femme ramper lentement vers son appartement, les gens, quand ils s’apprêtaient à mourir, avaient tendance à ramper, ramper vers une destination que même eux n’avaient l’air de connaitre. C’était comme s’ils essayaient de fuir leur tueur, même si ça paraissait impossible, personne ne pouvait éviter l’inévitable, et le Rônin allait inévitablement éliminer ses cibles.
Il ramassa son katana et marcha lentement vers la jeune femme, elle saignait abondamment. Make observait la scène un peu en retrait, voir le Rônin se préparer à tuer était fascinant. C’était comme si rien ne pouvait venir le perturber, il était le calme au milieu de la tempête. Sa jambe le faisait souffrir, il boitait vers la jeune femme. Hanzai espérait que la blessure à sa jambe n’était que superficiel, devoir boiter le restant de ses jours ne lui plaisait pas. Hanzai regarda sa cible dans les yeux, cela faisait parti du ‘’rituel’’ auquel il s’adonnait avant d’achever ses adversaires.
- Tu fus une adversaire talentueuse. Rares sont ceux qui ont pu me blesser. Je te remercie pour ce combat.Hanzai s’apprêtait à abattre sa lame sur la jeune femme par terre, elle n’avait aucune chance. Le Rônin allait mettre fin à ses jours et elle ne pourrait rien y changer, du moins, c’était ce que Make croyait. La femme releva son poing, et avant que Hanzai ne puisse faire quelque chose d’autre, elle l’abattit sur le sol, créant une autre onde de choque. Les Yakuza furent surpris de voir qu’elle était encore capable de se défendre, même Hanzai l’avait sous-estimée.
Jaaku avait parvenu à se relever et avait titubé jusqu’à la scène, en voyant la jeune femme fuir une mort certaine, il lança son pistolet à Make. Ce dernier l’attrapa et le pointa vers la jeune femme, il allait faire feu quand une balle siffla à côté de ses oreilles, ce n’était qu’un tire de somation, mais le Yakuza savait que s’il ne faisait pas attention, le tireur pourrait facilement rectifier son tire.
- Police ! Lâchez immédiatement vos armes !Deux policiers visaient Make, il ne s’attendait pas à ce que les flics débarquent aussi rapidement. Quelques étages plus bas, il pouvait entendre les autres policiers monter les escaliers à la hâte.
- Déposez vos armes ! Je te préviens, espèce d’enculé de merde, au moindre geste suspect, je t’explose la gueule ! LÂCHE TON ARME !!!Même si la situation était grave, Make fut amusé par le policier. Enculé de merde? Je t’explose la gueule? Le Yakuza n’avait jamais vu un policier parler comme ça à part dans les films d’action. Le genre de policier qui aimait un peu trop donner la mort et qui, en temps normal, tirait en premier et posait les questions après. Comme le duo ne le visait que lui, Make supposa qu’ils n’avaient pas vus le Rônin étendu sur le sol, malheureusement pour les policiers, il avait raison. Les choses n’étaient pas en faveur de Make, en face de lui, il y avait une jeune femme en sang et le Yakuza tenait une arme dans ses mains. La jeune femme était plutôt jolie, elle amadouerait sans doute les policiers. Ils voulaient tous êtres les preux chevaliers qui sauvaient la belle demoiselle en détresse du méchant Yakuza.
- Écoutez messieurs, commença Make pour les distraire,
je…Hanzai avait réussi à s’approcher des deux flics, il se jeta sur celui qui ne portait pas d’uniforme. Ce dernier eu le réflexe de faire feu, sa balle atteignit le mur sans faire de blessé. L’Autre policier, un peu confus, se retourna vers son supérieur qui se débattait encore contre le Rônin qui était bien plus costaud que lui. Make en profita pour s’élancer dans sa direction, de sa main libre, il essaya de contrôler le pistolet du policier. L’agent en uniforme donnait du fil à retordre au Yakuza, il parvint à se défaire de son emprise et de frapper Make au ventre. Le Akuma recula de quelques pas et échappa son propre pistolet, le policier pointa son arme vers Make. Hanzai avait pu voir la scène, même s’il se battait déjà contre un policier plutôt doué en matière de combat, le Rônin réussi à donner un puissant coup de pied à l’agent qui menaçait Make.
- Attention Horo! C’était trop tard, Hanzai avait atteint sa cible. Horo fut projeté quelques mètres en avant vers Make. Lui aussi échappa son fusil, le Yakuza et le policier étaient maintenant à armes égales. Ressha quant à lui, ne parvenait pas à avoir le dessus sur son assaillant, il tira encore quelques coups de feu à l’aveuglette, il ne fit aucune cible autre que le plafond et les murs du bâtiment qui étaient tout deux déjà en très mauvais état à cause des coups puissants de la jeune femme. Hanzai profita du fait qu’il avait un léger contrôle sur les bras de son adversaire pour les lever dans les airs, laissant ses côtes sans défenses.
Le Rônin donna un puissant coup de genou au policier le faisant grimacer de douleur, il pu enfin s’emparer du pistolet qu’il jeta derrière lui, il n’y avait aucun honneur à tuer un homme avec cette arme. Les armes à feu étaient pour les faibles qui ne supportaient pas de regarder leurs ennemis dans les yeux avant de plonger une lame dans leurs corps ou de leur tordre le cou. Hanzai enchaina avec un crochet qui atteignit Ressha dans les côtes flottantes. Le policier n’allait pas se laisser faire, malgré la douleur, il tourna sur lui-même et frappa le Rônin avec un coup de pied crocheté, le lieutenant avait fait un peu de Taekwon-do avant de rejoindre la police, bien qu’il n’avait plus le temps de s’entrainer, les techniques qu’il avait apprises lui étaient toujours utiles.
De son côté, Make luttait toujours contre Horo sans vraiment pouvoir prendre le dessus sur lui. Le Yakuza aurait aimé être aussi expérimenté que Hanzai car pour l’instant, le seul atout de Make était sa jeunesse. Horo n’était pas très vieux et en plus, Make n’était pas le premier criminel avec qui il avait à se battre, il était clairement supérieur au jeune Yakuza même si ce dernier ne se laissait pas faire. Le policier sonna plusieurs coups au corps de Make, ensuite, il lui donna un puissant coup d’épaule qui le repoussa contre le mur. Horo commença à marteler les côtes de son adversaire avec de violents coups de genoux.
Même s’il était inférieur au policier, le Akuma n’en était pas à son premier combat. Horo n’avait pas tout à fait tout les avantages, car Make possédait une carte maitresse qui lui permettrait peut-être d’emporter le combat, il ne suivait aucune règle. Le Yakuza profita du moment où Horo prenait son élan, pour frapper fort, et frapper bas. Make envoya son poing dans l’entrejambe de son adversaire. Le sergent, bien que de très forte constitution, ne pu faire autrement que de se plier en deux.
Make profita de ce moment pour reprendre le dessus sur son adversaire, il enchaina avec une série de coup tous plus puissants les un que les autres. Peut-être que le Yakuza ne frappait pas aussi rapidement que certaines personnes, mais à chaque fois qu’un de ses coups atteignait sa cible, il faisait mal. Le Akuma pouvait presque crier victoire, il malmenait le policier qui peinait à se défendre. Tout d’un coup, il entendit le Rônin l’interpeller.
Hanzai avait lui aussi le dessus sur son adversaire, sauf qu’il n’avait eu aucune difficulté à l’obtenir. Ressha essayait vainement de bloquer ou d’éviter les coups meurtriers du Rônin tout en plaçant quelques attaques qui ne faisaient que mettre son adversaire en colère. Hanzai savait que même s’il parvenait à assommer le policier, d’autres viendraient, ils n’étaient plus qu’à environ deux étages d’eux. Ce petit combat ne pouvait plus durer. La mission avait été compromise, bien que ça ne faisait pas plaisir au Rônin, il devrait attendre avant d’éliminer la jeune femme.
- Make, pars! Maintenant!Les Yakuza avaient la police dans leurs poches, si Make, Hanzai ou même Jaaku se faisaient pincer ce soir, ils passeraient une nuit en prison, le lendemain ils seraient libérés et toute cette histoire serait oubliée. Le dossier? Disparu! Comme si cette intervention ne s’était jamais produite. Hanzai avait séjourné plusieurs fois en prison, s’il pouvait éviter une soirée déplaisante à ses comparses, c’était tant mieux. En plus, quelqu’un allait devoir faire un rapport aux Oyabun. Make pourrait surement trouver une façon de se faufiler par le balcon, ou même par le trou énorme dans le plancher en plein milieu de l’appartement.
Le Akuma ne questionna pas les ordres de Hanzai, l’équipe avait déjà considéré la possibilité où l’un d’entre eux devrait rester derrière pour permettre aux autres de s’enfuir, sauf que là, ils ne se battaient pas contre leur cible, ce qui était énormément frustrant pour les Yakuza. Make repoussa une dernière fois Horo avant de tourner les talons et de grimper rapidement les escaliers. Étrangement, il ne vit ni la jeune femme, ni Jaaku. Le Yakuza ramassa son katana et se dirigea en vitesse vers le balcon, s’il avait une chance de partir, c’était par là.
Derrière lui, il entendit Hanzai se battre. Cette fois, il faisait face aux deux policiers, il était parfaitement capable de se défendre, mais lorsque les autres arriveraient, il allait devoir ravaler son honneur et se rendre. Bien que le reste de la soirée du Rônin paraissait peu enviable, il ne courait plus aucun réel danger. Dans l’appartement, Make réalisa l’ampleur des dégâts qu’ils avaient causés. Ce qui, au départ, était censé être un assassinat rapide, silencieux et propre s’était transformé en une réelle boucherie qui avait détruit l’appartement, coupé l’électricité au bâtiment, réveillé le quartier et qui demain ferait probablement le gros titre de tout les journaux locaux.
Au balcon, le Yakuza vit un tuyau qui descendait verticalement au sol accroché au mur extérieur de la bâtisse. Make avait toujours aimé les films et les livres, bien qu’il ait toujours eu un faible pour tout ce qui était médiéval-fantastique, il devait avouer apprécier les films d’action modernes. Récemment, il avait écouté un film où Stallone jouait le rôle principal, lors d’une scène, l’acteur descendait d’un bâtiment en se faisant glisser sur un tuyau. Comme Make n’avait d’autre idée, il tenta sa chance lui aussi avec le tuyau. Malheureusement pour lui, l’acteur qu’il aimait tant avait probablement été attaché à des câbles lors du tournage de cette scène, si ce n’était pas simplement un cascadeur qui avait fait le travail.
En descendant, il échappa son katana et s’érafla les mains et les jambes. L’atterrissage fut beaucoup plus douloureux qu’il aurait cru, mais au moins, il était à terre, sain et sauf, et hors de porté des policiers. Make était entre deux bâtiments, soit il sortait dans la rue, soit il s’engouffrait dans les ruelles sombres derrières lui. Il voyait les gyrophares de police de là où il était, il ne croyait pas que les agents de la paix seraient très cléments avec un homme armé d’un katana, tatoué comme un Yakuza, mais surtout couvert de sang.
Il prit donc ses chances avec la ruelle. S’il croisait quelqu’un là-dedans, il éviterait le Yakuza armé et couvert de sang. Il faisait noir et Make ne voyait pas très bien. Il se frayait un chemin à travers un vraie labyrinthe, il distinguait bien son chemin, mais ses yeux n’étaient pas encore assez habitués pour qu’il distingue vraiment ce qui l’entourait. Il avait hâte de quitter cette foutue ruelle, de faire son rapport au Daimyo, de retourner chez lui, prendre une douche et se coucher. Il ne demandait rien de plus.
[HRP : Désolé du temps que je prends à poster, cette dernière semaine à été plutôt mouvementée
]