[HRP: Pas vraiment, en fait x) Le Last Night of Midnight est une boite de nuit accessible, mais très classe. Pour faire court, l'endroit est très propre, et il y a un code vestimentaire pour les barmans et les invités; ils doivent tous être propres ou du moins faire bonne impression, sinon, c'est la porte. Ce n'est pas huppé, certes, mais c'est respectable. Les rebus dont tu parles n'arriveraient normalement même pas à entrer, à moins d'avoir des contacts très haut placés ou d'avoir des propositions commerciales bénéfiques pour la boite. Autrement, ils sont jetés dehors sans attendre. Il y a une section pour fumeurs, mais elle est très aérée pour éviter d'empoisonner tous les clients, conformément à la politique adoptée dans les lieux publics. Mais bon, à chaque bar ses ivrognes, il y en a qui se croient mieux que les autres.)
Lily avait eu une journée pas si terrible, pour une fois. Après avoir passé toute la journée à rien glander, déconnant à fond avec un des plus puissants membres de son clan, un connard aussi défoncé qu'elle, à regarder des films d'horreur (quoi que la plupart ne méritaient même pas cette appellation tant c'était pourri) et après s'être tapé l'intégrale de la série Twilight, non pas qu'elle soit intéressée, mais parce que ce film était si mauvais qu'elle n'a eu de cesse de rigoler en voyant à quel point les vampires étaient moches et surtout à quel point le maquillage était apparent (oui, les vampires étaient pâles, mais c'était de la vraie pigmentation, et surtout ils ne se collaient pas du rouge à lèvre aussi pétant), la Reine avait décidé qu'il était temps d'aller bosser, aussi vira-t-elle fissa son camarade de soirée pour aller prendre sa voiture. Elle n'avait pas vraiment besoin d'argent, mais il était nécessaire, pour éviter d'avoir des problèmes avec les autorités locales, qu'elle aie un revenu pour justifier la plupart de ses acquis, faisant passer le reste pour des cadeaux de la famille. C'est suspect, certes, mais aucun policier n'oserait se frotter à une punk junkie qui porte des bottes à talons haut; elle sait probablement s'en servir.
Normalement, la jeune femme n'était pas une fan du luxe et n'abusait jamais de son pouvoir pour avoir ce qu'elle voulait, surtout pas des bagnoles, mais quand elle a vu cette splendide
voiture, elle n'a tout simplement pas pu résister à son envie de piocher dans la fortune (je dis bien fortune car même Bill Gates n'a pas autant d'argent à sa disposition) pour se l'offrir. Malgré son penchant pour le sombre et le glauque, elle adore cette voiture. Après l'avoir doucement caressée pendant une bonne minute et avoir savouré son odeur de voiture neuve, elle pressa le bouton activant le doux ronronnement de son moteur et passa en première pour se mettre en route vers la boite.
Dans la boite, apparemment, c'était vraiment la rage. Et cela la lui foutait. La rage. Enfin, vous m'avez compris. Lily s'approcha du bar où se trouvait Arielle et James qui commençaient vraiment à s'échauffer et elle agrippa deux ivrognes pour les trainer sans ménagement à la porte du bar et les mettre dehors d'un coup de pompe qui ferait rougir de jalousie le meilleur shooter de foot du monde, propulsant les abrutis dehors, avec énormément de violence si c’était nécessaire, et si cela sabotait un peu son côté érotique, il mettait en évidence son côté de punkette. Elle se tourna ensuite vers le propriétaire et la danseuse, leur adressant un regard furieux.
-Qu’est-ce que c’est que ce bordel, nom de Dieu!?
-Désolé, Lily… firent les deux, piteux.
-Oh que non! C’est la troisième fois, cette semaine! Vous n’allez pas vous en tirer avec des regards bas et des yeux doux!
Certes, une employée qui traitait ainsi son patron aurait normalement été virée, mais le problème, c’est que Lily possédait 75% de la boîte, mais qu’elle n’était pas douée avec les trucs administratifs, ce qui était la seule raison pourquoi le gérant n’avait pas été viré en premier lieu. Bien qu’elle soit à la tête d’un clan de vampire, les Vrahilel, elle restait une femme très peu portée sur la gestion, ou alors juste assez pour ne pas faire sombrer le clan en morceaux. En fait, tout n’était qu’une question de respect; respecte tes supérieurs et ton clan et tout se passera bien. Ce clan avait le même système que la Mafia, tout bien pensé. Bref, même si elle n'était pas la propriétaire légale de la boîte, elle s'attendait quand même à ce que la politique de "Oui, on est une boite de strip-teaseuses, mais pas question qu'on devienne un bar à merdeux et un marché à putes" et que le lieu demeure viable pour les affaires. Or, Lily aimait bien faire dans les trucs nets. Et à ses yeux, des motards barbus et puants, c'était tout sauf net. Dans les deux sens du terme.
Alors qu'elle faisait le ménage, une jeune demoiselle s'approcha d'elle. Pas laide, elle dirait même sexy avec une tenue des plus révélatrices, pour ne pas lui déplaire, bref, un top-modèle comme elle les détestait, parce qu'elle était sacrément bien roulée. Une fille de riche, comme elle l'a été. Ça l'énervait, mais elle ne se sentait pas vraiment bien placée pour faire la critique. Pire encore, elle avait le même frisson glacé qui lui dévorait le cou à chaque fois qu'elle croisait un membre de sa race. Pour vous faire un peu comprendre, pour Lily, se faire approcher par une vampire la menait directement à se poser des questions sur ses motivations. Elle n'avait ni le temps ni l'envie d'entretenir une rivale véreuse.
-Bonsoir, ma belle! avait-elle lancé avec le plus grand manque de déférence que Lily n'avait jamais vu lors d'une premier rencontre.
Bon, malgré tout le manque de classe que Lily aurait pu lui flanquer, ce qui n'aurait pas été vraiment mal dans sa situation, elle se fit quand même la fleur d'être courtoise.
-Bonsoir. Pardonne-moi un moment, mais je crois que le bar est infecté par des couillons finis dont j'aimerais m'occuper PARCE QUE LES VIDEURS SONT DES TROUS DU CUL QUI NE SAVENT RIEN FAIRE!
Au loin, d'ailleurs, ceux-ci avaient été brutalement assommés par les clients quand ils ont voulu intervenir. Le bar n'était pas réservé aux vampires, donc le personnel n'était pas tous des surhumains, mais tout de même, engager des couillons pareils, c'était d'une connerie...
Bref, après avoir mis tous les intrus dehors et après avoir fait des excuses à tous les clients respectables de la boite via le micro du bar, la jeune femme revint à Mélinda, s'installant sur un banc en croisant ses longues et parfaites jambes, commandant également deux daiquiri aux fraises pour se montrer conviviale, puis la fixa un long moment de son regard vampirique. Elle sonda sans ménagement l'esprit de la jeune femme pour découvrir son appartenance et ses liens familiaux avant de se retirer brutalement de son esprit. Ce n'était pas qu'elle voulait se montrer inhospitalière, mais elle ne contrôlait pas encore très bien les incursions mentales, et si elle s'y attardait trop, elle pouvait foutre un de ces bordels dans la tête d'une personne en essayant d'en sortir qu'elle ne serait probablement plus elle-même.
Elle prit donc une gorgée de daiquiri pour humidifier sa gorge avant de regarder une nouvelle fois son invitée, essayant de rester aussi chaleureuse et courtoise que possible, même si les seins, nettement trop visibles et si à l'étroit qu'elle s'étonnait qu'ils ne jaillissent pas brusquement du décolleté pour venir dire coucou, rendaient son regard très glissant.
-Visiblement, mon apparence te surprend. Quand on passe sa jeunesse dans le luxe et la sécurité, on s'en lasse très vite. Tu n'es pas de mon clan, c'est écrit sur ton corps et dans ton âme. Qu'est-ce qui amène une brebis égarée dans ce coin si sombre du monde urbain?