A terre, Mélinda sentait ses poumons battre furieusement dans sa poitrine. Le goût du sang de la Reine était encore sur ses lèvres. Un nectar superbe, à tout point de vue. Mélinda vit alors Lyli se redresser, balancer les draps dans un coin, et l’envelopper dans une serviette, la nettoyant de sa sueur. Groggy, la vampire se laissa faire, laissant Lyli promener un mouchoir sur son visage, recueillant quelques dépôts de sang, lui donnant l’idée d’être un gros bébé que sa mère nettoyait. Lyli porta ensuite Mélinda sur ses bras, et la guida dans la salle de bains. L’esclavagiste se laissa faire, n’opposant aucune résistance, se demandant ce que la Reine vampire comptait faire. Elles atterrirent dans une grande baignoire, et Lyli commença à faire couler de l’eau. Elle était derrière Mélinda, et elle sentit l’eau éclabousser ses jambes. Elle était... Fraîche.
*L’eau bouillante, c’est mieux, mais je ne vais pas m’imposer...*
Lyli entreprit de la savonner...De manière assez sexuelle, puisque l’une de ses mains en profita pour masturber Mélinda, ce qui, bien sûr, ne dérangeait nullement la belle vampire. Se laissant faire, elle écouta Lyli lui parler, lui confier quelques secrets. Ce qu’elle lui expliqua laissa, à vrai dire, Mélinda assez sceptique. De ce qu’elle en avait compris, plus elle vieillirait, et plus elle ressemblerait à un cadavre, perdant de plus en plus de sensations. La nature d’un vampire était un sujet qui faisait débat. Pour bien des gens, un vampire n’était rien de plus qu’un cadavre sur pattes, mais Mélinda était peu réceptive à cette théorie. De son point de vue, un mort-vivant était un zombie, pas un vampire. Elle se voyait plutôt comme une évolution par rapport aux autres espèces, une sorte de supériorité naturelle.
*Peut-être est-ce là d’autres différences entre les vampires de la Terre et ceux de Terra... Je l’espère, en tout cas...*
Pensive, Mélinda ne dit rien. Elle n’avait de toute façon rien à dire là-dessus. Elle préférait croire que ce serait différent pour elle, et que Lyli se trompait. Elle devait bien avoir des siècles, mais, si ce qu’elle ressentait était absolue, alors elle n’avait pas pu recevoir de plaisir avec Mélinda. La vérité, du moins pour Mélinda, c’est qu’en vieillissant, un vampire devenait aigri, et de plus en plus difficile à satisfaire. Quand on faisait l’amour un millier de fois, la millième fois était assurément moins belle, moins passionnante, que la première, ou même la centaine de fois. On devenait forcément plus exigeant avec l’écoulement du temps. C’est de cette manière que Mélinda interpréta les dires de Lyli.
La Reine lui mordilla une oreille, et prononça un mot assez vulgaire : « baiser ». En partant du principe qu’elles étaient nues, et que l’une des mains de la Reine masturbait son sexe, tandis que l’autre caressait ses seins, ce mot provoqua, non pas un frisson de dégoût, mais un frisson de plaisir dans le corps de la petite vampire. Se mordillant les lèvres, Mélinda se redressa alors légèrement, et entreprit de fermer le tuyau permettant l’évacuation de l’eau, utilisant l’une de ses mains, tout en augmentant la température de l’eau d’un ou deux degrés. Certains l’aiment chaud, et Mélinda faisait partie de ce groupe.
Elle se retourna ensuite, et s’allongea sur le corps de Lyli, l’eau commençant à monter rapidement, glissant sur leurs jambes. Son sexe caressa les cuisses de Lyli, alors qu’elle allait l’embrasser, déposant un tendre baiser sur la bouche de Lyli.
« Je n’ai pas non plus choisi d’être une vampire... Ni même d’avoir cet appendice entre les jambes. Mais j’ai pu m’affranchir de mon passé. Chacun choisit sa destinée, ma belle, les vampires plus que n’importe qui. J’aurais pu rester esclave, j’aurais pu quitter le monde de mon père, mais j’ai choisi de diriger un harem, tout comme j’ai choisi de fonder un clan. Tu parles comme si notre vie était déterminée, comme si on n’avait pas le choix. Mais le choix, on l’a toujours. »
Mélinda était loin d’être fataliste, ce qui était vraisemblablement moins vrai pour Lyli. Quand on disait à quelqu’un qu’on avait pas eu le choix sur sa vie, c’est qu’on était, pour Mélinda, soit pessimiste, soit déterministe. Et l’égo de la vampire se refusait à croire que quelqu’un avait décidé de son avenir. Elle ne croyait pas en toutes ces théories scabreuses sur la destinée. Chacun forgeait sa propre existence, et il n’y avait pas d’excuses quand on échouait. Elle embrassa la joue de la femme, et lui rendit la pareille, glissant un doigt dans son intimité, le remuant lentement.
« Et baiser... Hum, je crois que j’aime ce mot… Surtout quand il sort de la bouche d’une Reine. »
Elle retira assez rapidement son doigt, et pénétra Lyli, s’allongeant de tout son long sur elle. Insatiable, Mélinda avait bu le sang ancestral de cette Reine, dynamisant sa libido. Elle retourna donc la pénétrer, avec lenteur et passion, au rythme de l’eau qui, lentement, les recouvrait en montant.