Cette scène là était vide de sa présence, oui. Miya se trouvait ailleurs, dans un autre bar... Deux chansons, très dure à chanter, avant qu'elle ne finisse par partir, prétextant un peu de fièvre. Cette sensation, elle ne la connaissait que trop. Un orage se préparait. Et l'électricité était la seule faiblesse de l'immortelle, au point qu'elle se retrouvait, effectivement, très mal, comme prise d'une grippe puissante. En cet instant, la chanteuse n'aspirait qu'à une chose : un lit, où elle souffrirait en attendant la fin de ce nuage d'électricité qui la rendait si faible, si... Mortelle.
Ses talons claquèrent sur le trottoir. Elle avait les idées embrumées, Miya n'arrivait pas à réfléchir à quelque chose de simple, comme... Appeler un taxi. Simplement cela. Elle avançait, devait faire quelques arrêts lorsque le grondement de l'orage lui faisait se boucher les oreilles. Avant même de savoir quelle était sa faiblesse qui pouvait la tuer, elle avait toujours eu peur de l'orage, parce que c'est un coup de tonnerre qui fit paniquer les chevaux au cirque, et qui lui enleva ses parents... Alors, Miya continue a avancer, pour fuir le dehors, et le temps qui va finir par la faire s'effondrer sur le trottoir, affaiblie, et incapable du moindre geste. Quelle horreur, hors de question de se montrer faible en public ! Le bruit de ses talons est alors, petit à petit, rejoint par le clapotis de la pluie qui tombe, le tonnerre gronda plus fort, et après un cri de peur, Miya sait qu'elle n'arrivera pas jusqu'à son appartement. Appuyée contre le mur, elle regarde autour d'elle, pour prendre conscience d'où elle est. Elle ne voit pas tout de suite, mais elle reconnait la façade de ce bar... Avec un peu de chance, il y a des chambres à l'étage ?
C'est une silhouette qui grelotte, dont le maquillage a un peu coulé sur les joues, et aux bras qui enserrent son manteau tout contre elle, qui entre misérablement dans le bar. La chaleur de l'endroit ne la réchauffe pas, et elle avance pour échapper au roulement de tonnerre dehors. Mais elle chancèle, c'est évident pour n'importe qui qui la regarderait. Ses pas sont difficiles jusqu'au comptoir, où elle demande au comptoir, d'une voix essoufflée, ou fatiguée :
- Une... Chambre, s'il... Vous plaît...
Ses yeux brillent, elle semble au bord des larmes. Le barman lui lance un regard désolé, avant de lui répondre que ce n'est pas un hôtel, ici... Il y a un éclair qui traverse le ciel, et le tonnerre qui gronde ; Miya se couvre les oreilles, ferme les yeux aussi fort qu'elle le peut, et doit se mordre les joues pour ne pas crier. Elle rouvrit les yeux, regarda vers dehors, mais ses yeux virent d'abord quelqu'un. Si elle avait eu les idées claires, elle aurait pensé : Encore lui... Mais non, elle était en mauvais état, sur le point de s'évanouir, voir même de mourir, en fait...
- Aidez moi...", supplia-t-elle avant de s'évanouir à ses pieds.