Alors que je saluais un compère qui passait tout près de moi, Daenerys attrapa ma main de ses doigts pour attirer mon attention. Me retournant, je vis qu'elle pointait une cage remplie d'esclaves terranides, me demandant ce qu’ils étaient au juste.
Ce sont un peu des deux, des bêtes humaines. Oui, ce sont des esclaves…
Il était rassurant de voir que, sur Terra, les esclaves, il y en avait partout. Ce qui me fit cependant tourner la tête vers mon interlocutrice, c’était qu’elle m’eut demandé si mes esclaves pouvaient s’accoupler avec ce genre de chose... C’était très étrange qu’elle sache que j’étais un marchand d’esclave, car je ne lui avais pas mentionné ce détail, lui disant tout simplement que j’étais un marchand, point.
Mes biens ne se reproduisent pas… Enfin, pas avec d’autres biens. Mais il ne me serait pas impossibles d’avoir ce genre de Terranide. Il y en a presque autant que d’humains, alors pourquoi se priver? Ils font d’abord un excellent travail.
Lui souriant, nous reprîmes notre route, laissant le marchand s’éloigner avec ses actifs. Arrivé au marché central, je souris à la jeune femme à mes côtés, remarquant pour la première fois la lueur dorée qu’elle avait au front, que je trouvais vraiment joli, pour être honnête, puis lui dit;
Je vous offre quelque chose à manger ou boire?
Même si je suis un marchand d’esclaves sans scrupules, je peux bien me montrer galant. Sur Terra, la seule raison pour laquelle je fais d’une femme ou un homme une proie, c’est purement par affaires, pour qu’elle ou lui devienne un de mes biens et que je puisse faire un bon profit avec sa vente. Sur Terre, par contre, étant donné que la liberté est un droit inébranlable, je ne peux me permettre de chasser des proies en plein jour, pour en faire des esclaves, même de nuit. Les familles terriennes sont trop proches pour faire peu de cas d’une de leur jeune fille qui disparaît. Sur Terre, je préfères les poursuivre pour simplement les violer, au moment où elles sont le plus vulnérables, et ensuite utiliser mes pouvoirs pour les convaincre de ne rien dire, puis je me sauve comme un voleur.
Quant à moi, j’avais un peu faim, alors je m’arrêtai pour acheter un fruit, puis reparti avec la jeune dame, en direction d’habitations plus luxueuses, dans le coin du quartier Royal, là où tous les gros bonnets de la ville, incluant ma sœur et moi, résidaient, un peu plus haut sur la colline qu’était la ville de Nexus. Les chemins, qui étaient autrefois de la terre et poussière, devinrent rapidement des dalles de pierre, et plus on s’approchait du château, plus les pierres valaient cher. Sur le chemin du château, une fois les habitations passées, s’était l’équivalent terranide du marbre. Nous nous arrêtâmes devant une grande demeure puis lui sourit.
Désolé, mais nous ne pouvons pas visiter le château, les soldats n’aiment pas les étrangers… Et je ne vous ferai pas visiter les bas-fonds. Sachant que vous voudrez probablement retourner voir vos bêtes, je vous offre de continuer notre petite promenade dans mon jardin privé, qui est tout un contraste avec la ville que vous avez vu jusqu’à présent.
Il y avait effectivement une sacré différence; la flore était tout à fait luxuriante, mes valais en prenaient grand soin, avec des fontaines ici et là, permettant à l’air d’y être rafraichie par temps sec, et quelques oiseaux venaient faire leur nid et se reposer avant de faire un nouveau voyage où seuls eux le savent où ils iront. Beaucoup seraient mal à l’aise de voir tant de richesse, contrastant avec la pauvreté du peuple, mais j’avais toujours vécu ainsi, dans la richesse alors que les autres vivaient dans la pauvreté. Je me disais alors que ce n’était pas donné à tout le monde d’avoir trouvé un talent qui nous permet de s’élever à des rangs sociaux plus élevés, faisant presque partie de la cour du roi…