Je retrouvais enfin la Hera que je connaissais, combattive. Elle voulait combattre, j'allais lui servir du combat, elle voulait apprendre, j'allais être un proffesseur intraitable... Il ne fallait pas lui apprendre le combat, son corps s'en souvenait, l'avantage d'être une déesse. Non, il lui fallait retrouver le gout du combat, la hargne qu'elle possédait auparavant, cette intrépidité et cette audace qui m'avaient surpris et destabilisé les rares fois où elle m'avait vaincu l'époque. Elle avait le potentiel d'être dangereuse, elle n'était qu'une faux usée, j'allais être la meule qui lui redonnerait son tranchant. Ma main se tendit et mon sceptre jaillit des ténèbres. Cette forme était à la fois pratique pour le combat et effrayante pour mes ennemis. Une puissante masse de combat, dont la tête était constituée de quatres lames disposées en croix. Un geste de ma part suffit pour que les lames disparaissent. Je ne voulais pas tuer ma soeur après tout...
T'apprendre à te battre ? Mais tu sais te battre... Par contre je peux te redonner le goût de combattre... Mais ne t'imagines pas que je serai tendre avec toi... s'il faut faire couler ton ichor pour qu'enfin tu retrouve ta hargne, je le ferai... et même s'il ne le faut pas, je le ferai si j'en ai l'occasion. Maintenant en garde, montres moi que tu n'es pas la faible femme que tu m'as montré jusqu'à maintenant.
Avant de se préparer pour le combat, elle posa sa main au sol, sans doute pour éclairer le lieu de notre combat. En effet, en ce crépuscule, le terrain était très clairement à mon avantage. Cependant, je déchantai rapidement. Elle aussi avait perdu en puissance, et son feu était ridicule, bien qu'assez interessant pour des humains. Le problème est qu'elle en était pas une. A l'apogée de sa puissance, elle aurait été capable de créer des flammes touchant le ciel. Là, elle n'avait créé qu'un feu, du genre modeste feu de la saint Jean, deux mètres de haut environ... C'était fou le nombre d'abrutis qui étaient morts en tentant de sauter au dessus des flammes lors de cette stupide fête chrétienne. Et un barbecue, un!
Oh que j'aimais le regard qu'elle me lançait, je la retrouvais enfin, une Hera vaillante et combattive. Mais elle allait déchanter si ce qu'elle avait dit était vrai. Car alors qu'elle passait des millénaires à rester inactive, j'avais accumulé les siècles d'entrainements, avec les plus puissants héros des Champs Elysées. Ils avaient accepté de me consacrer un peu de leur temps, par respect, alors qu'ils n'étaient même plus obligés de le faire. J'avais progressé, appris, encore et toujours, excellé dans la ruse, les feintes, le combat avec tout style d'armes. Je n'avais plus mes pouvoirs, ou alors à un bien moindre niveau, mais mon expérience restait... à mon avis, seul Ares pouvait encore rivaliser avec moi pour ce qui était du talent militaire.
Son cri me fit presque rigoler, tellement c'était ridicule, mais je me retins, me contentant de sourire. Un sourire qui s'estompa vite, elle était rapide. Sa main se posa contre mon cou, un quard de seconde, et puis je repris le dessus. Mon poing s'enfonça dans son ventre et la fit un peu reculer, juste ce qu'il fallait pour que je puisse manoeuvrer mon sceptre. Celui ci la frappa violemment sur la tempe, la projettant au sol. Un humain normal aurait eu la tête explosée avec un coup pareil, mais c'était une déesse, elle ne risquait pas de mourrir pour si peu. Il fallait que je réveille son instinct de tueuse, et c'était le seul moyen.
Alors, c'est tout ce dont tu es capable ! Releve toi, combats, ce coup n'est pas le plus fort que tu prendras ce soir ! Réveille toi, prends conscience de tes forces et de tes faiblesses ! Tu es rapide, c'est bien, mais ça ne suffit pas ! Analyse, calcule, détermine le mouvement de tes adversaires et anticipe le ! Oublie que je suis ton frère, je ne suis qu'un ennemi, et un ennemi ça se tue !
Si avec ça elle n'était pas motivée, je ne répondais plus de rien. Bien sur, je l'avais appelée à me tuer, mais elle n'y parviendrait pas, trop d'écart entre nous... par contre, elle pourrait peut-être bien me toucher de nouveau, si elle était assez maligne.