Un professeur de plus [Libre]

Un nouveau professeur dans un lycée, ça en devient vite une attraction. Les gens piaillent, et balancent toute sortent de racontars. On imagine des choses fausses, on se voit étudier les préceptes des mathématiques avec un intello chiant qui vous fait fuir le milieu scolaire. On panique pendant plusieurs jours et puis il arrive. Et là, la réalité rattrape l'imagination. Un trentenaire ténébreux à lunettes. Finalement peut-être même qu'ils vont pouvoir s'amuser en cours. Peut-être même que ça sera quelqu'un d'amusant avec qui l'on pourra avoir de bonne fréquentations. Ce sont le genre d'idées qu'on a de l'inconnu les premières fois. Notre pensée contrôle notre imagination et la volonté d'idéalisé l'autre prend le dessus sur la triste réalité : On est en été et on doit encore étudier.

La directrice présente le nouveau professeur à ses élèves et puis les cours commencent. "Damien Leimbbes"fut le nom humain qu'il écrivit au tableau. Un nom tout aussi intriguant que lui. L'heure de cours avança et les premiers chuchotements d'élèves se firent entendre dans la glace. A chacun de ses chuchotements, les cours s'arrêtèrent et les élèves reçurent une heure de colle. Décidément, si l'année scolaire continuait de se dérouler ainsi, il y aurait plusieurs suicides. Une ambiance de mort régnait dans la classe et l'amusement du début fit bientôt place à la tristesse des études. La monotonie, la répétition, et l'exactitude des maths ne laissait guère la place à la pauvre imagination rabaissée des élèves.

Deheden se devait d'être présente assez souvent dans le lycée, en ayant choisit la couverture d'une élève, elle se devait de faire acte de présence tout les jours et comme elle voulait profiter des élèves un maximum, elle avait l'obligation de ne pas rater les cours, au cas où elle ratait des journée, elle présentait des mots d'absences valables. Aussi on la connaissait dans le milieu scolaire sous le nom de Tanoshimi Sakura. Du fait de certaines absence assez longue, la classe c'est mit à supposer que la démone avait des problèmes de santé et la demoiselle avait mit en place une véritable comédie.

Les élèves lui laissait toujours la place du premier rang, vers les fenêtres, pour qu'elle puisse avoir de l'air frais en permanence, bien sur la demoiselle simulait à la perfection des moment de toux, lançant un petit sort pour réchauffer son corps et simuler ainsi de la fièvre. Elle adorait voir les élèves s'inquiéter un temps soit peu d'elle.

Deheden vit très vite que le professeur n'était pas un tendre, plutôt le genre de clébard qui aboie et mord, c'est ainsi que la démone le voyait, un vulgaire chien à l'affût du moindre désordre, mordant les personnes ayant osé attiré son attention. Elle eut un rire intérieur, la demoiselle imaginait déjà la scène où le professeur se trouverait à ses pied à lui lécher les bottes. Elle faillit laisser un petit rire sortir de sa bouche et avala sa salive de travers, engendrant une petite toux, mais rien de bien grave pour faire réagir les élèves.

Sa voisine de derrière lui tendit un message en le coinçant légèrement à l'intérieur de sa jupe, un manipulation discrète et efficace. Deheden saisit le mot et le lut en faisant attention à ne pas se faire prendre, elle vit la phrase suivante :

" Il est pas commode celui-là, j'aurais bien aimé gardé l'autre."

Deheden marqua sa réponse, selon quoi il y avait fort à parier que ce prof parte en dépression ou disparaisse de manière énigmatique. Ce qu'elle n'avait pas mit c'est que c'était la démone qui allait se charger du professeur. Elle tendit le papier derrière, ayant juste oublié le fait que le professeur pouvait voir le transfert d'où il était.

Pour dire vrai, lire les pensées des élèves dans une classe de cours, c'est aussi simple que de lire les pensées dans un stade de foot. Dans le silence de sa classe, il y avait comme un brouhaha monstrueux. Pourtant, comme souvent, quelques pensées furent plus fortes que d'autres et au moment ou l'élève reçu son mot et imagina le futur, elle fut vite repérée. Non seulement parce qu'elle refoulait beaucoup de désir, mais aussi parce qu'elle était au premier rang. Pour cacher ses pensées, c'est nettement plus difficile.

Lorsqu'elle se mit dans l'idée de faire suivre son mot, il ne lui fallut alors que quelques instants pour se glisser au-devant de son élève et lorsqu'elle tourna la tête. Damien, fut juste devant sa table. Il tendit la main à l'autre élève pour qu'elle lui remette le mot en papier. Parler à ce moment précis était inutile, les deux filles étaient suffisamment repérée. Le professeur lu alors le mot dans sa tête et lança un regard à l'une, puis à l'autre avant d'ajouter à toute la classe.

"Puisque nos chères amies, trouvent que je ne suis pas un professeur commode et qu'il faut me voir disparaître. Vous resterez toutes les deux en colle après les cours. Si vous ne trouvez pas une bonne explication à ce message, je demanderai votre exclusion de notre établissement".

Le ton était donné. Il fallait maintenant espérer que la fin du cours se passerait bien et qu'elles auraient de bonnes explications à lui donner. La surprise des élèves envers Tanoshimi Sakura qui était souvent malade fut totale. N'avait-il aucune pitié ?

** Et merde, enculé d'être inférieur.**

C'était la phrase qui lui passa dans la tête de Deheden au moment où elle eut conscience de la présence du professeur, celui-là avait eut au moins le mérite de s'approcher de la démone sans trahir sa présence, ce qui surprit quelque peu la demoiselle, mais elle n'en avait pas finit avec lui, elle allait s'arranger pour que toute la classe se fasse virer, ainsi personne ne partirait car cela occasionnerait une bien mauvaise image du lycée.

Elle allait jouer la carte la plus simple, car n'oublions pas que Deheden est officiellement là pour apprendre la culture japonaise, il ne serait donc pas surprenant de ne pas comprendre quelque mots, comme "exclusion". Aussi elle leva la main jusqu'à ce que Charon lui donne la parole.

- Excusez moi monsieur, vous pouvez répéter la dernière phrase, je n'ai pas comprit tout les mots.

Fou rire générale dans la classe, la demoiselle avait été la soupape qui fit retomber la pression dans la classe. La démone fit mine d'être embarrassée par les rires, mais en vérité, elle commençait à mettre son plan à exécution, par mesure de sécurité, elle bloqua son esprit par un vieux sortilège quelle avait lu dans le livre de la Connaissance.

** Asva Asva Nastivaria. Asva Asva Nastivaria.**

Il s'agissait d'un langage quelque peu complexe utilisé par les premiers adorateurs des ténèbres et dont l'efficacité n'était pas à remettre en question. La démone baissa la tête de honte, mais attendit la reformulation du professeur, si ce dernier voulait bien ou non perdre du temps avec une élève étrangère.

Elle ensorcela par la pensée un stylo dans la salle, aux hasard, la personne qui le prendrait aura l'envie irrépressible de le jeter sur le tableau, voir même sur le professeur lui même.

Des choses étranges se déroulaient dans ce lieu. De la magie était utilisée et la jeune fille usait de pensées secrètes pour invoquer des sortilèges ancestraux. Au même moment, un objet dégagea une lueur magique. Il y a des Dieux stupides, mais il ne devait pas être de ceux là. Les liens furent vites établies. Cette jeune fille, possédait des pouvoirs magiques, était-elle une créature ? Une sorcière ? Le langage ancien démontrait qu'elle devait venir d'un très lointain passé. Elle ne semblait pas savoir à qui elle s'attaquait, car elle le qualifiait d'être inférieur. La raison pousserait les créatures immortelles et les sorcières à éviter de s'attaquer à un Dieu. Sauf bien évidemment si ces mêmes créatures veulent disparaître.

Le Dieu se devait à présent de reprendre le contrôle de sa classe. Le temps des punitions pour cet affront monumental viendrait ensuite. Charon, dans sa grande clémence, décida de ne pas exploser le corps de la jeune fille pour ne pas répandre son sang sur les murs. Mais aussi pour ne pas perdre sa couverture humaine. Le meilleur moyen de reprendre le contrôle fut donc d'user de la peur. Cette plèbe gloussait comme une oie et cela en devenait lassant.

"Le prochain qui rit, sera exclu. Tout comme notre jeune amie ici présente qui veut faire son intéressante. A présent, sors de cette classe avec ta camarade. Vous viendrez me voir à la fin de l'heure".

Il prit ensuite le temps de passer à sa camarade un dictionnaire de japonais. Elle avait à présent tout le temps d'apprendre cette belle langue, dehors, loin de ses camarades.

Perdre le contrôle d'une classe est aussi énervant pour un dieu que de perdre un fidèle. Il ne pu cacher une partie de son aura maléfique. La souffrance et la haine qu'il éprouvait pour la jeune élève était totale. Mettre en colère un Dieu se paye malheureusement au prix fort.

Après la sortie des deux éléments perturbateurs, il eu tout le temps de retirer le sortilège sur le "stylo". Dans cette classe, son aura s'agrandissait plus son emprise sur ses élèves devenait intense. La peur est un bon remède aux maux de ce monde.