Le Grand Jeu - Forum RPG Hentai

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Une pause s'impose (Terminé)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 120 mardi 27 avril 2010, 17:48:25

       William s'assit sur le canapé. Chacun des sanglots de Marine était autant de pieux glacés qui s'enfonçaient dans sa poitrine, mais il ne pouvait pas la réconforter, pas cette fois. Il la vit, du coin de l'œil, se retourner enfin vers lui. Il ne fit pas mine de s'en apercevoir, son regard fixé sur la table basse. Lorsqu'elle eut fini son ultimatum, il daigna finalement la regarder et croisa son regard d'acier.

       Elle le pardonnait, pour tout ce qu'il avait fait jusque là. C'était déjà beaucoup. Une chance qu'elle ne le détestait pas. Pourtant, elle ne pouvait pas aimer William Dolan comme il ne peut pas aimer quelqu'un qui cautionne ses méfaits. Un paradoxe cruel. Ce qu'elle lui demandait, il ne pouvait lui accorder. Mais, il pouvait toujours lui mentir, ce qui est ridicule puisque le but premier était justement d'être franc avec elle. C'était une voie sans issue, il y avait trop de contraintes, trop d'efforts perdus et de rêves négligés s'il cédait à Marine. Une autre solution aurait été de la convaincre du bien fondé de ce qu'il fait ; mais déjà qu'elle n'adhérait pas à ses idées en temps normal, il y avait peu de chance qu'il arrive à la faire changer d'avis sur un sujet aussi épineux. De toute façon, les arguments en sa faveur n'étaient pas légion. L'impasse était insoluble.

       -Je t'aime, fit-il en soutenant son regard.

       Il continua de la fixer pendant un instant puis détourna finalement le regard avant de s'adosser au canapé. Son expression avait perdu de sa dureté, il paraissait calme et ne laissait rien transparaitre de ses émotions. Heureusement d'ailleurs, sinon il aurait déjà brisé la moitié du mobilier de l'appartement. Mais ce n'est absolument pas le genre de Dolan. A la place, il serra le poing si fort que les jointures de ses doigts viraient au blanc. Ses ongles s'enfoncèrent dans sa paume, envoyant des décharges de douleurs salvatrices. Il en avait besoin car la douleur commençait à réveiller sa colère, qui était absolument nécessaire pour parvenir à dire ce qu'il devait dire.

       -Va-t-en, souffla-t-il.

       Les mots qui avaient traversés ses lèvres n'étaient chargés d'aucune haine, car leur signification compensait ce manque. Il avait eu besoin de toute la force de sa volonté pour pouvoir dire ça et celle-ci se recroquevilla maintenant comme un escargot dans sa coquille, pour se protéger de l'abomination qu'il venait de commettre.
       Il ne pouvait pas abandonner ses rêves et son identité, même pour Marine, car il est William Dolan, l'avocat, esclavagiste le plus riche et le plus puissant de cette fichue île... Et en cet instant, l'homme le plus malheureux qui soit.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 121 mardi 27 avril 2010, 21:37:38

Jusqu’au bout elle avait espérée, jusqu’au dernier moment, elle y avait cru. Cru qu’il allait tout abandonner pour elle, pour son amour pour elle. Elle y avait tellement cru quand il lui avait dit « je t’aime ». Et puis, les mots étaient tombés, hideux. « Va-t-en ! »
 
Il avait dit ça avec froideur, sans exprimer le moindre sentiment. Malgré tout, la jeune femme avait bien remarqué son poing enfoncé dans le canapé. Il était en colère mais ne voulait pas le lui montrer.

Une grande tristesse envahit la jeune femme. Elle y avait tellement cru. Elle avait voulu entretenir un espoir chimérique, celui de pouvoir être heureuse, celui de pouvoir être aimée par lui. Un espoir maintenant parti en fumé. Ils auraient pu être heureux ensemble. Il l’acceptait comme elle était et elle était prête à faire de même. Elle s’était prise à rêver d’une vie à deux, d’une vie comme sur son dessin de petite fille, un dessin fait avant le début du cauchemar. Un rêve maintenant réduit en miettes.
 
Que pouvait-elle dire ? Crier, pleurer, supplier. Non, ça n’aurait servi à rien. Il ne changerait pas d’avis. Elle le connaissait assez bien pour savoir ça. Il y avait moins d’une heure, elle volait sur un petit nuage et maintenant, elle avait l’impression d’être tombée au fin fond de la fosse des Mariannes.

Elle se retourna et marcha vers la porte. Elle n’avait plus rien à faire là. Alors qu’elle avait la main sur la poignée de la porte, elle se retourna. Il ne la regardait pas. Marine contempla ce visage qui lui était devenu si cher. Sans vraiment savoir pourquoi, elle rebroussa chemin et s’assit près de lui. Elle posa sa main sur sa joue et l’obligea à la regarder. Ses yeux n’exprimaient ni rancune, ni colère juste une immense tristesse et un grand amour. Malgré tout, elle l’aimait toujours. Poussée par cet amour, elle s’approcha de lui et l’embrassa. Un baiser comme elle ne lui en avait jamais donné. Un baiser passionné, amoureux, fougueux. Elle l’embrassa comme jamais elle ne l’avait fait, avec tout l’amour qu’elle éprouvait pour lui. Un baiser qui dura longtemps, longtemps. Un baiser auquel elle finit par mettre fin.

Elle posa son front contre le sien. Là, c’était elle qui ne voulait pas le regarder. Elle ne devait pas.


« Adieu, mon amour ! »

Les yeux clos, elle dit ses mots tout contre ses lèvres presque de bouche à bouche. Puis, sans un regard, elle se leva et marcha jusqu’à la porte. Cette fois-ci, elle ne s’arrêta pas. Elle sortit et descendit les marches à une vitesse folle, les yeux débordants de larmes au point qu’elle voyait à peine les marches. Elle quitta l’immeuble et jeta un rapide coup d’œil à la berline mais continua d’avancer. Vite, partir vite, c’était ce qu’elle devait faire avant de s’effondrer. Sans vraiment faire attention, elle traversa la rue. Elle ne voyait rien, ne faisait attention à rien. Elle ne vit pas les phares de la voiture qui roulait trop vite vers elle. Elle tourna la tête à l’instant où la voiture la percuta. Marine fut projetée au sol. La douleur l’envahit d’une manière horrible. Elle ne comprenait rien à ce qui se passait. Elle voyait des visages au-dessus d’elle mais un seul s’imposa, le seul qui était absent.

« William »

Ce fut le seul mot qui franchit ses lèvres avant qu’elle ne sombre dans l’inconscient, son sang se répandait autour d’elle. Alors qu’elle prononçait son nom, elle se dit qu’elle aurait pu tout accepter juste pour être avec lui, juste pour l’aimer, même le fait qu’il soit un esclavagiste.

Merci Stephen pour la sign :)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 122 mercredi 28 avril 2010, 17:33:24

       Avait-elle changée d'avis? La jeune fille était sur le point de quitter l'appartement, mais elle était revenu sur ses pas et s'était assise près de Dolan. Avec un peu de chance, elle allait le rosser pour son manque de tact – ce qui ferait le plus grand bien à notre avocat favoris – mais au lieu de cela, elle lui offrit un baiser passionné. C'était le premier de ce genre qu'il recevait de la part de la jeune fille. Il n'était pas timide et maladroit. Il était long et savoureux. Si William avait à choisir le dernier baiser de sa vie, il choisirait, sans aucun doute, celui-là. Il était parfait... Lorsqu'elle s'arracha à lui, elle fit ses adieux, puis tourna les talons.
       William semblable à une statue de cire ne bougeait pas. Il attendit patiemment que les pas de Marine s'éloignent, et attendit encore quelques minutes de plus, par mesure de sécurité. Lorsqu'il convint que Marine était déjà loin, il hurla...


       Ideki se pencha sur la femme rousse allongée sur le macadam. Il y avait du sang et c'était suffisant pour le faire paniquer. Il n'osait pas toucher le corps inanimé de peur d'aggraver les choses. Son téléphone portable jaillit de sa poche et il composa fébrilement, le numéro des urgences. Il dut s'y reprendre plusieurs fois pour donner le lieu de l'accident tellement il était paniqué. Lorsqu'on lui assura qu'une ambulance arrivait, il se permit de raccrocher et de la laisser au bon soin du conducteur livide qui avait fauché la petite amie de son patron – pauvre de lui -. Il s'éloigna du cercle qui s'était formé autour de la victime et appela Dolan sur son portable. Ses tripes se tortillaient comme des serpents à l'idée de devoir lui annoncer l'accident, puis au bout du troisième essai, car il ne répondait pas, il eut l'impression de ne plus en avoir du tout. Quelle journée!


* * *


       -Faites valoir la jurisprudence de l'arrêt que j'ai joint à mon mail, ordonna Dolan à l'homme au bout du fil. Vous êtes expert en droit automobile il me semble, donc vous saurez vous débrouiller ... … … Excessif? Non, il faut faire un exemple. Je veux que la prochaine fois qu'elle traverse la route, les voitures s'écartent comme la mer s'est écartée devant Moise. La métaphore vous inspire-t-elle? … … … Parfait. Je ne vous oublierai pas lors de la distribution des primes de ce mois-ci. Bon courage.

       William raccrocha son téléphone portable et jeta un coup d'œil à la jeune fille qu'il veillait. Elle était toujours endormie.

        Il est 14h30, nous sommes le 18 janvier. Dolan était assit sur une chaise dans une chambre de l'hôpital de Seikusu, tout près de Marine. Pour la centième fois, il lui prit la main au cas où il y aurait une quelconque réaction, du moins c'était la version officielle, car il ne pouvait pas s'empêcher de la toucher toutes les cinq minutes.

       Bien sûr, William avait prit en charge tous les frais hospitaliers de la demoiselle vu qu'elle n'a pas de papiers et il la veillait depuis qu'on l'avait prévenu. C'était Ideki qui s'était occupé d'elle jusqu'à l'arrivé de Dolan, et il lui en sera toujours reconnaissant. Le médecin avait dit qu'elle avait eu un traumatisme crânien. Il avait eu l'obligeance de lui épargner les détails techniques et l'avait simplement informé que son état était stable et qu'il n'y avait plus qu'à attendre qu'elle se réveille, ce que Dolan faisait avec beaucoup de zèle.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 123 mercredi 28 avril 2010, 22:38:09

Marine était totalement perdue dans son inconscient. Elle ne rêvait pas, ne voyait rien juste le noir absolu. Néanmoins, dans tout ce néant, elle sentit quelque chose, de la chaleur. Tout doucement, son esprit revint vers le monde des vivants.   

La chaleur devint plus présente, plus importante. La jeune femme ne la ressentait qu’à un seul endroit, sa main. Quelque chose réchauffait sa main. Elle la bougea, d’abord se doigts puis toute la main. Elle sentit alors quelque chose la serrée. Quelque chose ? Non, quelqu’un. C’était une autre main qui tenait la sienne.

Tout doucement, Marine ouvrit les yeux. Elle les cligna plusieurs fois pour s’habituer aux lumières des néons qui l’éblouissaient. Elle se sentait mal, comme dans du coton. Tout son corps était douloureux et surtout sa tête.

La jeune femme regarda autour d’elle. La pièce était toute blanche, froide, impersonnelle. Des appareils étranges émettaient des « bip » réguliers. Elle était allongée dans un lit. Elle se demandait où elle était puis elle se rappela la séparation, la route, la voiture, l’accident et… plus rien. Elle devait être à l’hôpital.
 
Marine tourna alors la tête et vit un visage inquiet penché sur elle. Elle sourit. Le visage adoré de son amour était là. Elle croyait rêver mais non, ce n’était pas un rêve. Il lui tenait la main. C’était la chaleur de la main de William qui l’avait ramené vers la vie. Elle était si heureuse de le voir. La dernière chose dont elle se souvenait, c’était que juste avant de s’évanouir, elle avait pensé avoir fait une terrible erreur d’être partie, de l’avoir laissé. Elle voulait être avec lui, elle avait besoin de lui, elle l’aimait quoiqu’il puisse faire, elle l’aimait. Elle lui sourit.


« William ! »
« Modifié: vendredi 30 avril 2010, 16:15:15 par Marine »

Merci Stephen pour la sign :)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 124 samedi 01 mai 2010, 14:02:33

       William attrapa la main de Marine pour les énième fois. C'est étrange de voir à quel point le temps nous rend inquiet. Le médecin lui avait pourtant certifié qu'elle allait se réveiller bientôt et qu'elle ne risquait pas de mourir, mais à force d'attendre, William avait imaginé les pires scénarios ; et s'il s'était trompé? S'il avait mal diagnostiqué le problème? Si elle restait endormie pour toujours? Bref, la solitude et la peur forment un cocktail détonnant.

       Sa main serra celle de Marine et pour la première fois, elle lui rendit sa pression. C'était un vrai soulagement. L'avocat se pencha sur elle et la jeune fille ouvrit les yeux. La douleur était gravée sur son visage. Il semble que cela soit normal vu l'accident, mais même s'il en était avertit, il ne pouvait s'empêcher d'être inquiet. Elle le regardait, et de toute évidence le reconnaissait. Un sourire suivit et elle prononça son nom.

       -Bonjour miss, glissa l'avocat avec un demi-sourire qui dissimulait son soulagement.

       Il rapprocha encore un peu plus son siège du lit et posa une main sur elle, tandis que l'autre décida de s'égarer dans la crinière de cheveux auburn. Son empire financier n'était pas grand chose lorsqu'il la regardait et le fait d'avoir failli la perdre pourrait lui faire reconsidérer sa décision. Malheureusement c'était impossible, il s'était fait une promesse sur laquelle il ne pourra jamais revenir.

       -Tu t'es fait renversé par un chauffard, expliqua-t-il avec une petite pointe de colère dans le dernier mot. C'est en partie de ma faute, je suis désolé. Comment te sens-tu?

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 125 samedi 01 mai 2010, 17:09:30

Marine écoutait le jeune homme mais elle entendait tout juste ce qu’il disait. Elle ne pouvait détacher son regard du visage de William. Il avait été la dernière chose à laquelle elle avait pensé avant de sombrer dans le néant. Il avait été la seule personne à être présent pour elle, même maintenant il était encore là. Il n’était théoriquement plus « ensemble » lorsque le conducteur l’avait fauchée. Il aurait pu ne pas s’inquiéter d’elle ou tout simplement s’assurer qu’on s’occuperait d’elle et s’en aller mais il était resté. La jeune femme ne savait pas combien de temps elle était restée inconsciente mais elle savait qu’il était resté près d’elle tout ce temps. Il l’aimait donc toujours.

Elle sentait sa main serrée la sienne et l’autre caresser doucement ses cheveux. Elle se sentait si bien malgré toutes les douleurs qui l’assaillaient.


« C'est en partie de ma faute, je suis désolé. Comment te sens-tu ? »

Elle eut un léger rire.

« Mal ! Mais je suis si heureuse que tu sois là, près de moi »

Une larme coula sur sa joue. Peut-être était-il encore temps de sauver leur amour. Marine savait ce que cela impliquait. Une part d’elle-même était totalement contre ce que faisait William mais elle l’aimait plus que tout. Son regard se fit grave.

« Je t’aime, William. Avant de perdre connaissance sur la route, c’est à toi que j’ai pensé. Je… veux rester avec toi – elle ne précisa pas que cela rendait caduque son ultimatum, c’était inutile – Es-ce que… es-ce que tu veux toujours de moi ? »

Elle pria le ciel, bien qu’elle ne soit en rien croyante, que la réponse fut oui, sinon à quoi bon avoir eu la vie sauve ? Pour retourner à une vie inexistante où personne ne l’attendait ? Non, c’était avec lui qu’elle voulait être pour toujours. Elle serra plus fort la moins de l’homme qu’elle aimait comme pour lui faire comprendre à quel point elle tenait à lui.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 126 dimanche 02 mai 2010, 12:58:42

       Cette femme est tout simplement incroyable. Elle est pleine de bonté, de sens moral mais elle est tout de même prête à accepter Dolan. Lui, une ordure de la pire espèce dont l'argent et la gloire sont tachés de sang. Il n'aurait jamais pensé qu'elle accepte de rester avec lui sachant ce qu'il est vraiment. Il avait tout de même espéré, sinon il ne lui aurait jamais dit lors de cet élan de sincérité qui l'avait pris dans l'appartement.
       Tous ses espoirs étaient comblés à présent mais il savait à quel point c'était dur pour la jeune fille et plus jamais il ne reparlera de ses activités à Marine.

       -Evidemment, répondit-il sans masquer son étonnement. C'est plutôt moi qui suis surpris que tu veuilles encore de moi.

       William n'est pas un idiot et n'a rien d'un amoureux transit. Il savait qu'il n'avait pas fini d'entendre parler de son statut d'esclavagiste. Cette zone d'ombre restera à jamais une brèche dans leur couple et si dans le futur Marine décidait de le laisser tomber, il était prêt à parier que ça sera à cause de cette brèche. On n'oublie et on ne pardonne jamais les erreurs et les vices de celui ou celle qu'on aime ; on les stocke pour les ressortir en tant qu'arguments lors des moments de crises.
       D'un geste, William balaya ce sujet. Leur pseudo rupture était une période révolue.

       -N'en parlons plus. Il y a plus important dans l'immédiat: Ta santé.

       William la lâcha avec un sourire d'excuse et appuya sur un bouton rouge, juste au-dessus de son lit. Il fallut à peine quelques secondes pour qu'une infirmière aux rondeurs excessives arrive. Elle lâcha un "Ah! Elle est réveillée." avant de disparaître dans le couloir.
       Aussitôt, un médecin arriva. Il avait des cheveux gris coupés court et des yeux d'un bleu électrique. Ce regard devait être impressionnant d'habitude, mais lorsqu'il se posa sur William, celui-ci devint un peu affolé. Il s'approcha du lit en essayant de masquer sa nervosité. Il faut dire aussi que l'avocat l'avait un peu bousculé pour être sûr qu'il consacre toute son attention sur Marine. Il avait sans doute été virulent vue la réaction du médecin, mais sur le moment William avait peur et ne mâchait pas ses mots.
       Le menacer n'était peut-être pas nécessaire mais ça ne pouvait pas faire de mal. Comme dit Al Capone : " On obtient plus en demandant poliment une arme à la main, qu'en demandant juste poliment ".

       Le visage fermé, le médecin examina la jeune fille sous le regard bienveillant de Dolan. Lorsqu'il eut fini de vérifier certains points, le médecin rendit son diagnostic, non pas à celle qui était concernée mais directement à Dolan.

       -Il n'y a pas de complications, fit le docteur d'une voix qu'il espérait neutre. Elle pourra sortir lorsque ses malaises seront passés.

       Il eut un sourire crispé et salua le couple avant de disposer. William eut un sourire radieux, ignorant totalement l'attitude de l'homme grisonnant, et retourna s'asseoir près de Marine.

       -Bonne nouvelle, n'est ce pas? S'enquit l'avocat. Tu pourras sortir quand tu te sentiras mieux.

       William repensa au médecin. Il devait être soulagé qu'elle n'ait rien, même si les menaces à propos du fait qu'il suivrait Marine si elle ne s'en sortait pas, étaient pour la plupart exagérées et n'auraient jamais été appliquées.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 127 lundi 03 mai 2010, 13:35:13

La jeune femme fut heureuse et soulagée en entendant la réponse positive. Bien sûr qu’elle voulait toujours de lui, plus que jamais même. Elle ne pourrait jamais totalement occulter le fait qu’il soit un esclavagiste, d’ailleurs elle avait toujours du mal à le croire, mais elle voulait y penser le moins souvent. Peut-être arriverait-elle, au fil du temps, à lui faire changer d’avis même si elle en doutait fortement.
 
Elle le vit appuyée sur un bouton rouge et une infirmière entra dans la pièce telle une tornade avant de ressortir aussi vite et qu’un médecin lui succède. De stature imposante, il semblait pourtant se recroqueviller un peu sur lui en entrant dans la pièce et jeta un regard un peu inquiet vers William. Marine se douta alors qu’il avait du quelque peu malmener le médecin la concernant.

Telle une poupée obéissante, elle se laissa palper, toucher, examiner sans dire un mot. Une fois l’examen finit, le médecin rendit son verdict.


« Il n'y a pas de complications. Elle pourra sortir lorsque ses malaises seront passés »

Une bonne chose. La jeune femme remarqua que le médecin ne s’adressait pas à elle mais à William comme si c’était lui le patient. Une autre preuve du fait qu’il ait du mettre la pression au pauvre praticien. Ce dernier les salua et sortit. William revint alors près d’elle.

« Bonne nouvelle, n'est ce pas ? Tu pourras sortir quand tu te sentiras mieux »

Elle sourit en hochant la tête.

« Oui, si je pouvais sortir tout de suite se serait encore mieux ! »

La jeune femme regarda sa chambre. Elle détestait les hôpitaux. Qui les aimaient ? Bien sûr, personne ou pas grand monde en tout cas. La chambre lui paraissait glaciale et l’odeur aseptisée lui donnait l’impression d’étouffer. Si elle avait été certaine de pouvoir tenir sur ses jambes, elle aurait signé une décharge et aurait quitté la pièce, séance tenante, mais son corps, encore douloureux, lui suggérait de rester encore couchée.

Elle prit la main du jeune homme comme si elle avait du mal à se passer de son contact. C’était un moyen pour elle de se rassurer, de savoir qu’il était toujours là, avec elle.


« Tu ne devrais pas passer tout temps ici »

Elle savait qu’il avait du rester près d’elle depuis que l’ambulance l’avait amené dans cet hôpital.

« Cela fait longtemps que je suis ici ? Et toi, tes clients doivent t’attendre. Tu devrais y aller. Je t’ai assez accaparé comme ça »

Elle aurait bien aimé profiter de sa présence plus longtemps mais elle savait aussi combien ses affaires étaient importantes pour lui.

Merci Stephen pour la sign :)

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William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 128 mardi 04 mai 2010, 18:26:32

       William n'appréciait pas trop les hôpitaux. Il appréciait encore moins le fait que Marine y soit, car statistiquement, c'est l'endroit le plus dangereux du monde. Quand à la proposition de la jeune fille comme quoi il devrait retourner travailler, c'était tout simplement hors de question. Et puis de toute façon, il avait triché ; William armé de son ordinateur portable et de son cellulaire était tout à fait capable de gérer son petit monde... ou du moins, faire en sorte qu'il ne s'écroule pas sous les incompétences répétées de ses employés.
       William prit un air grave et serra un plus la main de sa bien aimée.

       -Le choix que tu m'as imposé, introduit Dolan. Ma réponse ne voulait pas dire que tu es moins importante que mon travail. C'est plus compliqué que ça. - Il eut un haussement d'épaule et prit une voix plus légère -. En résumé, ce n'est pas avec tes petites pirouettes récurrentes que tu vas te débarrasser de moi.

       Il la gratifia d'un sourire plein d'humour qui tressailli, puis disparu progressivement. Plaisanter à ce sujet n'était pas forcement une bonne idée, et doute façon ça ne le faisait pas rire. Le juriste toussota légèrement pour reprendre ses airs Dolaniens.

       -Nous sommes le 18 janvier et il est trois heures et demi, si tu veux tout savoir. Je vais rester jusqu'à ce que tu sois totalement rétablie, si tu le veux bien. C'est le moins que je puisse faire puisque je n'étais pas là lorsque tu as eu l'accident. - La voix de William se serra, pleine de regrets -. Je t'ai rejoins à l'hôpital après. C'est Ideki qui c'est occupé de toi en m'attendant.

       Ideki avait essayé de l'appeler mais William était trop occupé à détruire tout ce qui lui passait sous la main pour faire cas d'un appel de son chauffeur. Par ailleurs, il le regrettait énormément. Cette petite crise post-pubert qui l'avait prise, n'était pas digne de lui. Il se dégoutait lui-même et la leçon avait été à la hauteur de son erreur ; l'émotion noie la logique et fait commettre des erreurs.
       William Dolan est maitre de ses émotions. Il l'avait prouvé et il recommencerait.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 129 mercredi 05 mai 2010, 10:05:31

Marine se doutait bien qu’il resterait près d’elle. Il était aussi têtu et obstiné qu’elle pouvait l’être. Plus peut-être dans la mesure où c’était possible. Elle lui sourit avec tendresse alors qu’il serrait sa main.
 
« Nous sommes le 18 janvier et il est trois heures et demi, si tu veux tout savoir. Je vais rester jusqu'à ce que tu sois totalement rétablie, si tu le veux bien. C'est le moins que je puisse faire puisque je n'étais pas là lorsque tu as eu l'accident. Je t'ai rejoins à l'hôpital après. C'est Ideki qui c'est occupé de toi en m'attendant »

Marine haussa un sourcil.

« Ideki ? Ton chauffeur n’est-ce pas ? »

La jeune femme se rappelait de lui. Il était toujours discret et prévenant pour son patron et par extension pour elle.
 
« Il faudra que je pense à le remercier d’avoir joué les gardes-malades. Le pauvre, il a du se faire du souci à cause de moi ! »

Devant les paroles de William et son attitude, la jeune femme comprit qu’il s’en voulait beaucoup de ce qui s’était produit. Il devait se considérer comme fautif vu que cela c’était produit juste après leur dispute et qu’il n’était pas arrivé de suite.

« Tu n’y pour rien, William. C’est plutôt de ma faute, je n’ai pas fait attention où j’allai et je n’ai pas vu la voiture. S’il y a quelqu’un à blâmé pour cet accident stupide c’est bien moi »

D’un seul coup la situation lui paru extrêmement risible, un rire qu’elle ne put d’ailleurs réprimer. Elle s’expliqua alors à son compagnon qui devait la prendre pour une folle de la voir éclater de rire comme ça.

« Je suis désolée mais c’est presque comique. J’ai échappé à la mort des dizaines voir des centaines de fois en combats, en mission ou même à l’entrainement et voilà que je manque de me faire tuer par une simple voiture, c’est assez… ironique comme situation ! »

Marine regarda le jeune homme, les yeux remplis d’amour et de tendresse. Mais le choc n’était pas encore passé et la fatigue commença à se faire sentir par la jeune femme. Ses yeux commençaient à papillonner mais elle se sentait bien.

« Je suis encore fatiguée. Je crois que je vais dormir un peu et après je pourrais sortir d’ici ! »

Elle dit cela comme si après une heure de sieste elle allait sauter sur ses pieds et sortir de l’hôpital.

« Je t’aime, mon amour »

La phrase à peine achevée, la jeune femme retrouva les bras de Morphée pour quelques heures mais le sourire n’avait pas quitté ses lèvres et sa main était toujours dans celle de l’homme de sa vie.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 130 samedi 08 mai 2010, 20:28:51

       -Un beau discours maitre Dolan, affirma la petite brune qui l'avait interceptée en sortant du tribunal. J'en ai encore la larme à l'œil.

       L'ironie dans le ton de cette effrontée irritait fortement l'avocat qui n'avait pas que ça à faire de remettre une novice à sa place. Il toisa la juriste avec tout le mépris dont il est capable et fit claquer sa langue d'un air agacé. Il était habitué à l'étalage de frustration des procureurs qui perdent contre son cabinet, mais il n'avait vraiment pas le temps pour une joute verbale.

       -Votre client s'est engagé dans une procédure qui était trop compliquée pour lui... et pour vous, rétorqua-t-il d'une voix placide. La justice a prévalue.

       La jeune fille secoua la tête d'un air désabusé et lorsque son regard revint sur William, il était totalement dépourvu de colère.

       -Vous n'avez pas la foi monsieur Dolan. C'est essentiel dans nos professions... je vous plains beaucoup.

       William haussa un sourcil de surprise lorsqu'il crut déceler une lueur de pitié dans les yeux en amande de sa collègue.
       Celle-là on ne lui avait encore jamais faite. C'est donc un Dolan décontenancé qui descendit les marches en pierres, noircies par la pollution, du tribunal. Il aurait pu lui rabattre son caquet en lui riant au nez mais elle avait raison. Il n'a pas foi en la justice. Quand à savoir s'il y a de quoi le plaindre, c'est une autre histoire.


       Le juriste eu un moment d'hésitation lorsqu'il se retrouva devant sa petite Mazda. Il avait trop l'habitude qu'on lui ouvre la porte mais il avait dû se passer de chauffeur pour la journée. Ideki était en mission de rapatriement. Il avait accepté d'attendre que Marine se sente mieux pour la conduire où bon lui semblait. "Se tourner les pouces en vous attendant dans la voiture ou dans un hôpital en l'attendant elle, ça changera pas le rythme de ma journée, monsieur Dolan" avait affirmé le chauffeur avec une nonchalance simulée. William aurait bien voulu l'attendre en personne mais maintenant qu'il ne se faisait plus de soucies, il s'était permis de la laisser dormir et de retourner à ses affaires.

       Le juriste posa son attaché-case sur le siège passager et croisa son regard vert dans le rétroviseur.

       -En quoi as-tu foi William? Demanda-t-il aux yeux froid et sans vie qui le regardait.

       Aucune réponse ne vint, bien entendu, et William alluma le contact. La voiture émit un grondement sourd et roula vers l'immense building qui projetait son ombre malfaisante sur la ville. Du moins, c'est ce que dirait madame la procureur si on lui avait demandé une rapide description du cabinet Dolan. Mais pour ce dernier, il s'agissait tout simplement de sa maison. Comme quoi, il y a autant de vérités, qu'il y a de points de vue.
« Modifié: dimanche 09 mai 2010, 10:30:03 par William Dolan »

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 131 dimanche 09 mai 2010, 18:06:20

Marine regarda une nouvelle fois la pendule en face d’elle, 17h03. Elle soupira mais que faisait donc l’interne. L’infirmière lui avait dit qu’il devait passer entre 16h et 16h30. Elle devait sortir aujourd’hui mais elle devait attendre le feu vert du médecin qui se faisait attendre alors qu’elle n’attendait que de pouvoir quitter cet endroit. Comble de l’horreur, l’infirmière lui avait interdit de se lever et de s’habiller.

« Vous devez attendre la visite de l’interne ! C’est lui qui vous dira si vous pouvez partir ou non ! »

La jeune femme avait dû prendre son mal en patience. Néanmoins, le temps lui paraissait bien long maintenant que William n’était plus là. Voyant qu’elle ne risquait plus rien, il s’était décidé à rejoindre son bureau et le tribunal. La jeune femme en était ravie car elle considérait que son travail était plus important qu’elle et surtout qu’il comptait beaucoup pour lui-même. Cependant elle était heureuse car il lui avait dit qu’elle passerait toujours avant.

« Bonjour, comment allez-vous ? »

La porte s’était ouverte brusquement laissant passer non pas l’interne mais le chef de service en personne. Celui-là même qui l’avait auscultée à son réveil. Nul doute que son amour ait insisté pour que se soit lui et non un subalterne qui prenne soin d’elle. Le médecin s’approcha d’elle et après s’être assuré que physiquement ça allait, toute une série de questions s’en suivit.

« Avez-vous des nausées ? Des vertiges ? Des douleurs ?... »

La jeune femme répondit par la négative. A part quelques douleurs au crâne de temps à autre et qui passaient avec un bon antalgique, elle n’avait plus rien sauf un poignet foulé. Ce qui était quasiment miraculeux vu le choc qu’elle avait reçu. Son corps bien entraîné avait su réagir au choc et elle récupérait vite.

« Bien. Dans ce cas, je vais vous prescrire quelque chose pour vos maux de tête et vous devrez revenir dans trois semaines pour que je vérifie votre poignet. L’infirmière va refaire votre pansement et vous pourrez sortir »

Il griffonna une ordonnance avant de s’incliner et de sortir de la pièce. L’infirmière resta et refit consciencieusement le bandage qui lui tenait le poignet gauche. Marine se laissa faire sans rechigner car cela hâtait sa sortie. Une fois le pansement en place et l’infirmière sortie, la jeune femme se leva et entreprit de s’habiller.
 
Par chance, l’accident n’avait pas déchiré son vêtement. Il avait juste été tâché par son sang mais la blanchisserie de l’hôpital avait réussie à tout enlever. Tant bien que mal, elle réussit à enfiler ses sous-vêtements noirs, ses bas, son chemisier blanc, sa jupe noire, son corset et ses bottines. Elle alla vers la porte, attrape l’ordonnance au passage, sortit et se trouva face à Ideki, le chauffeur de William. Marine lui sourit. Elle se doutait bien que son preux chevalier servant avait bien prévu quelque chose pour sa sortie. Le pauvre devait l’attendre depuis un moment déjà. Elle se dirigea vers lui.


« Je suis désolé de vous avoir fait attendre Ideki. Mais je suis très heureuse de vous voir, cela me donne l’occasion de vous remercier pour ce que vous avez fait pour moi. Je vous en serais éternellement reconnaissante. Merci infiniment »

Elle lui adressa son plus charmant sourire. Le chauffeur sembla embarrassé. Il se passa la main dans les cheveux et lui rendit son sourire.

« Je n’ai fait que mon devoir. Y’avait rien d’exceptionnel vous savez mademoiselle ! »

Marine lui sourit à nouveau.

« Monsieur Dolan m’a demandé de vous servir de chauffeur. Je dois vous conduire où bon vous semble, mademoiselle »

Marine hocha la tête et se dirigea vers les ascenseurs. Elle n’avait qu’une hâte, quitter cet endroit bien trop aseptisé pour elle. Quelques minutes plus tard, elle se retrouvait dehors et aspira profondément l’air. Elle se sentait bien mieux maintenant.

« Par ici mademoiselle »

Marine suivit le chauffeur vers la berline et pénétra à l’intérieur alors qu’Ideki lui tenait la portière. Une fois que le chauffeur fut à sa place, il lui demanda où il devait la conduire. La jeune femme réfléchit. Sa première idée fut de rejoindre William, elle avait terriblement envie d’être avec lui mais elle se rappela alors l’hôtel. Elle avait payé sa chambre jusqu’à la fin de la semaine… dernière. Elle devait aller là-bas pour voir où était allées ses affaires. Elle en possédait peu mais tenait à les conserver. Et puis, le peu d’argent qui lui restait se trouvait dans la table de chevet, elle devait le récupérer.

« Conduisez-moi à mon hôtel, s’il vous plait Ideki »

Il hocha la tête en signe d’assentiment et quitta le parking de l’hôpital en direction de l’hôtel de la jeune femme. La circulation était relativement fluide à cette heure et ils arrivèrent rapidement devant le vieux bâtiment délabré. L’homme vint lui ouvrir comme à son habitude.

« Pouvez-vous m’attendre quelques minutes ? »

Elle craignait de n’avoir plus vraiment de chez elle.

« Bien sûr, mademoiselle. Prenez tout votre temps »

Marine monta alors les escaliers et se rendit à l’accueil. L’homme regardait d’un œil vitreux un vieux poste de télé. La jeune femme avait retrouvé son air froid. Il leva les yeux vers elle.

« J’ai loué votre chambre. Et vos affaires, j’ai tout fichu en vrac dans votre valise. Elle est là, vous avez qu’à la prendre »

Il s’était adressé à elle avec un ton monocorde et totalement je m’en foutiste ce qui énervait prodigieusement la jeune femme. Néanmoins, elle resta maître d’elle-même comme toujours ou presque.

« J’ai quelque chose à récupérer dans ce qui était ma chambre. Aussi pourriez-vous m’ouvrir la porte, s’il vous plait ? »

Elle espérait que ni le gérant, ni le nouvel occupant, n’avaient trouvé et pris son maigre pécule. Un nouveau coup d’œil vers elle et il lui donna la clé. Visiblement, il se préoccupait bien peu de l’intimité de ses locataires. Cependant, elle ramassa la clé et monta dans ce que fut sa chambre durant pas mal de temps. Elle ouvrit la porte et découvrit un véritable désordre. Des vêtements sales et jetés n’importe où, les chaussures subissaient le même sort et les cafards s’ébattaient joyeusement dans ce capharnaüm. Marine évita méticuleusement tout ça et atteignit la table de chevet. Elle attrapa le tiroir et le renversa. Elle sourit son enveloppe était toujours présente. Elle l’arracha et remit le tiroir en place.
 
« Hummmm… quoi ?... qu’est-ce qui se passe ici ?... »

Marine sursauta en attendant ces mots et en voyant une tête hirsute sortir de l’amas de vêtements posés sur le lit.

« Rien, rien, rendormez-vous ! »

Sans attendre, la jeune femme reprit la direction de la porte qu’elle referma avant de redescendre à l’accueil tout en fourrant l’enveloppe dans sa poche. Elle déposa la clé sur le comptoir et attrapa sa valise que l’homme avait posée devant sa porte. Marine prit cette dernière et repartit vers la voiture. Ideki attrapa la valise et la mit dans le coffre avant d’ouvrir à nouveau la portière et de laisser la jeune femme s’installer. Une fois à sa place, il jeta un coup d’œil dans son rétroviseur en direction de la petite amie de son patron. Celle-ci se trouvait bel et bien coincée. Elle se retrouvait sans abri. Enfin, pas tout à fait, vu que William lui avait proposé l’appartement du centre ville. De toute façon, elle avait envie de le voir, d’être avec lui, dans ses bras donc la réponse allait de soi à la question silencieuse d’Ideki.

« Conduisez-moi à William… Euh je veux dire à Monsieur Dolan, s’il vous plait »

Ideki sourit dans le rétroviseur. Il devait se douter de l’issu de la course. Marine sourit à son tour en rougissant. La berline reprit sa route. La nuit était tombée. Il devait bien être 19h30 voir 20h. Le trajet fut encore plus court que le précédent et ils se retrouvèrent devant l’immeuble de William. Marine ne savait pas du tout où travaillait William et à la vue du bâtiment, elle se sentit toute petite. Elle sortit de la voiture et monta les quelques marches menant à l’entrée.

*Cabinet Dolan*

Ainsi, l’immeuble lui appartenait. Cela n’étonna guère la jeune femme. Elle s’en était doutée en arrivant devant. Elle poussa alors les portes vitrées pour se retrouver dans un hall immense. Elle ne savait pas trop où aller, ni quoi faire.


[HRP : Désolé si j'en ai fait des tartines ^^']

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 132 dimanche 09 mai 2010, 19:59:43

       Un fauteuil bien moelleux, une bonne bière brune et un match de football. Voilà les concepts qui berçaient le chauffeur après une rude journée de travail. Ideki eut un soupir de soulagement lorsqu'il se décida à rentrer chez lui. La copine du boss était arrivée à bon port saine et sauve. Le héros allait enfin pouvoir enfiler ses pantoufles et s'abandonner à l'oisiveté.
       Ideki jeta un dernier coup d'œil à Marine qu'il venait de quitter et compris immédiatement qu'elle était complètement perdue. Si elle est la copine de monsieur Dolan, elle est forcement déjà venue. Seulement, après réflexion, Ideki avisa qu'il n'avait jamais conduit la jeune fille ici.
       Le chauffeur qui sentait l'appel de la fainéantise, pensait à lui indiquer l'étage puis à s'en aller à pas de loup. Il hésita un instant, puis poussa un grognement en maudissant sa conscience.

       -Je vais vous accompagner au bureau de monsieur Dolan, proposa Ideki d'un ton chevaleresque. C'est par ici.

       Ideki fit signe à Marine de le suivre et s'engagea dans le tourniquet qui donnait accès à l'immense hall du building. La pièce était très imposante ; des colonnes immenses venaient soutenir le plafond honteusement haut et le sol en marbre rose était presque aussi brillant de l'argent. Sur les murs, de nombreux panneaux qui indiquaient des groupes d'étages étaient frappés du sceau de divers sociétés. En effet, le building était trop grand pour ne contenir que le seul cabinet Dolan. L'avocat louait ou prêtait des espaces de bureaux à des sociétés satellites ou des filiales du cabinet. Toutes les griffes du lion étaient rassemblées au même endroit.

       Le chauffeur se rapprocha de Marine pour ne pas la perdre dans la cohue des gens qui entraient et sortaient. Il la guida jusqu'à l'ascenseur et monta avec elle les 48 étages qui les séparaient de l'antre de Dolan. Plus l'ascenseur montait plus les gens se raréfiaient. Lorsqu'ils arrivèrent au 48e étage, Ideki et Marine étaient seuls. Les portes en métal s'ouvrirent sans un bruit et révélèrent un couloir qui partait sur les côtés pour mener on ne sait où. Mais Ideki ne semblait pas s'intéresser au couloir, car en face un cloison en verre les séparaient d'une sorte de salle d'attente. Les couleurs de la salle étaient plutôt chaudes et les meubles en bois vieilli côtoyaient des fauteuils et des tables basses  contemporains. Au fond, juste à côté d'une lourde porte à double battant, une jeune femme assise derrière un bureau parlait dans son micro-casque tout en pianotant sur son ordinateur portable.

       Ideki prit un air blasé en apercevant la secrétaire de Dolan, Niji Saori, et, comme un condamné à mort qui entre dans l'arène, il poussa la porte en verre. Dès que les gonds émirent une petite plainte flutée, la jeune fille releva la tête et fit un sourire ravi. Elle baragouina deux ou trois mots à son interlocuteur et enleva son casque. Ses cheveux longs d'un noir d'encre glissèrent sur l'appareil et ondulèrent avec un grâce incontestable. Elle fixa ses deux mires noirs sur Ideki puis sur Marine. Jamais des yeux n'avaient mieux exprimés leur ravissement d'être en vie que ceux de cette magnifique jeune fille.

       -Salut ki-ki, fit-elle en fixant Ideki avec une insolence évidente.

       Le visage du chauffeur devint cramoisi en entendant le surnom par lequel elle l'avait saluée. Ses sourcils se froncèrent et il serra la mâchoire. Le spectacle devait être comique car Niji pouffa plus ou moins discrètement.

       -Bonjour mademoiselle, ajouta-t-elle avec infiniment plus de déférence et un sourire chaleureux à l'adresse de Marine.

       Ideki se tourna vers Marine, toujours rouge comme une pivoine et la salua. Il lui souhaita bonne chance "avec cette peste", ce qui provoqua de nouveau l'hilarité de la secrétaire, et disposa.
Saori accompagna la sortie de Ideki avec de grands signes frénétiques de la main, puis contourna son bureau pour se présenter devant Marine.

       -Je m'appelle Niji Saori, secrétaire de maitre Dolan, annonça-t-elle comme le ferait une présentatrice d'émission pour enfant. Vous désirez?

       Niji se doutait qu'il s'agissait de la petite amie de Dolan mais lorsque l'on est habitué aux gaffes, il vaut mieux temporiser les choses.

Marine

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 133 lundi 10 mai 2010, 11:57:34

Marine regardait autour d’elle sans vraiment savoir où aller. Le building était immense et le hall était proportionnel au reste du bâtiment. Soudain, une voix connue se fit entendre.

« Je vais vous accompagner au bureau de monsieur Dolan. C'est par ici »

Marine gratifia le chauffeur d’un nouveau sourire.

« Vous me sauvez une nouvelle fois Ideki ! »

Elle suivit le chauffeur au travers du hall immense mais magnifique. Des colonnes, un sol de marbre rose, tout cela avait un petit air qui rappelait l’Antiquité. Ideki la conduisit jusqu’à un ascenseur en prenant garde de ne pas être séparés par la foule. Malgré l’heure, de nombreuses personnes se trouvaient encore dans l’immeuble et vaquaient à leurs occupations. La jeune femme se sentait très moyennement à l’aise. La foule ne lui avait jamais plu et là, elle sentait son mal de tête revenir dans le brouhaha général.

Le couple s’engouffra alors dans l’ascenseur en même temps que d’autres personnes. Marine se sentit oppressée mais elle ne dit rien et attendit patiemment que la cabine monte, déversant à différents étages son flot humain. Malgré tout, la jeune femme remarqua que plus ils montaient, plus le nombre de personnes diminuaient. Elle se sentit donc de mieux en mieux. De plus, l’idée de revoir William la soutenait.

Arrivés au 48e étage, Ideki sortit et la jeune femme en fit autant. Le chauffeur se dirigea vers un bureau très spacieux qui devait précéder celui de l’avocat. L’espace, au vu du mobilier, servait également à recevoir les clients du cabinet. Marine remarqua une jeune femme près du bureau de William. La secrétaire, probablement, leva les yeux en voyant le chauffeur et elle-même passer la porte.


« Salut ki-ki »

Marine haussa un sourcil avant de reprendre son visage neutre. A part pour Ideki, qui lui avait presque sauvé la vie, et surtout William, son attitude glaciale s’adressait au reste du monde, y comprit la secrétaire.

« Bonjour mademoiselle »

La jeune femme répondit par un simple hochement de tête mais elle afficha un sourire alors qu’Ideki la saluait.

« Merci encore pour votre aide »

Le chauffeur la salua et sortit. La secrétaire fit des signes de la main à Ideki qui quittait la pièce et reprenait l’ascenseur. Puis, elle se tourna vers Marine.

« Je m'appelle Niji Saori, secrétaire de maitre Dolan. Vous désirez ? »

La jeune femme avança jusqu’au bureau de la dite mademoiselle Nijii. Bien que son visage fût froid, son ton était un peu plus doux vis-à-vis de la secrétaire.

« Bonsoir. Je sais qu’il est tard mais je souhaiterai voir maître Dolan. Pourriez-vous lui dire que je suis là ? Je m’appelle Marine »

Elle resta debout, plus droite qu’un « i », en attendant le bon vouloir de la demoiselle aux cheveux sombres.

Merci Stephen pour la sign :)

Bio

William Dolan

E.S.P.er

Re : Une pause s'impose

Réponse 134 lundi 10 mai 2010, 16:25:26

       Niji fit une moue désolé. Sa voix dérailla légèrement lorsqu'elle répondit à la jeune fille rousse.

       -Je suis navré mais monsieur Dolan est avec un client dans son bureau et je ne peux le déranger sous aucun prétexte.

       Cette déclaration était inexacte. Saori pouvait très bien déranger son patron pour lui dire que Marine était là, mais elle n'en avait aucune envie. Ce n'était pas de la jalousie ou de la méchanceté vis à vis de Marine. C'était de la peur. Le beau sourire de Saori disparaissait instantanément lorsque son regard croisait celui de l'homme qui conversait en ce moment avec Dolan. Il la terrorisait.
       Niji ne lui en avait jamais parlée car elle ne voulait pas être une source d'ennuis pour son patron. S'il savait ce que lui faisait Ajiro, il interviendrait et ça ne serait pas bon pour ses affaires. Heureusement, lorsque l'homme venait rendre visite à William, il ne restait jamais assez longtemps pour aller trop loin avec la pauvre secrétaire...



       -Vous êtes quelqu'un de confiance monsieur Dolan, fit le Yakusa répondant au nom d'Ajiro. C'est toujours un plaisir de traiter avec vous.

       L'homme gratifia l'avocat d'un sourire franc et vida son verre de scotch. Ajiro était son premier contact dans le milieu de la pègre. C'était avec lui qu'il avait fait ses preuves, qu'il avait gagné son premier procès d'une manière illégale. Ce même procès qui était à l'origine de la polémique à propos du cabinet Dolan.
       Il n'appréciait pas forcement ce Yakusa, car comme tous ceux de sa race, il s'agit d'une sangsue de la société. Une vermine sur lequel le cabinet s'enrichissait. De plus, celui-là avait un défaut que Dolan ne pouvait pas tolérer : il adorait les femmes, mais pas de la même manière que William.

       -Tout le plaisir est pour moi, répondit le jeune homme en le raccompagnant à la porte.

       Lorsque William ouvrit la porte, il vit d'abord Niji qui était sortie de son bureau puis une chevelure rousse très familière. L'avocat était toujours ravi de la voir, mais il convint immédiatement qu'elle ne pouvait pas plus mal tomber.
       Comme une scène qui se déroule au ralenti, William jeta instinctivement un coup d'œil à Ajiro et vit son sourire s'élargir à mesure qu'il détaillait Marine de son regard profane. Dans une situation comme celle-ci, William savait déjà ce qui allait suivre et il se rendit compte avec stupeur que c'était la première fois qu'il désirait tuer quelqu'un pour une autre raison que le profit.

       -Hé bien, vous en avez des jolies gazelles qui se présentent à votre cab...

       -C'est ma femme, coupa Dolan d'une voix grondante.

       Non. Ce n'était pas un lapsus. C'était exactement ce qu'avait voulu dire Dolan car il savait que ce mot aurait plus d'impact que "petite amie". Cette déclaration fut suivit d'un silence où le sourire d'Ajiro se figea lorsqu'il comprit sa gaffe et où le regard assassin du juriste ne quitta pas le Yakusa.

       -Veuillez m'excuser, madame, déclara finalement le Yakusa qui avait retrouvé son sourire goguenard.

       Il lâcha un petit clin d'œil à Saori qui se ratatina sur elle-même, puis se dirigea vers l'ascenseur.


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